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Étude pétrographique d'un certain nombre de roches du Paraguay

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Thesis

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Étude pétrographique d'un certain nombre de roches du Paraguay

SMITS, Jan M.A.

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SMITS, Jan M.A. Étude pétrographique d'un certain nombre de roches du Paraguay . Thèse de doctorat : Univ. Genève, 1917, no. Sc. 591

DOI : 10.13097/archive-ouverte/unige:154543

Available at:

http://archive-ouverte.unige.ch/unige:154543

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UNIVERSITÉ DE GE.NÈVE FACULTÉ DES SCIENCI<~S LABORATOIRE DE MINÉRALOGIE. PROFESSEUR M. LOUIS DUPARC

ÉTUDE PÉTROGRAPHIQUE

D'UN CERTAIN .NOMBRE DE ROCHES

DU PARAGUAY

THÈSE

PRÉSEN'l'ÉE A f,A FACUJ:i'K DES SCIENCES Dl!: L'UN!VEW!lTÉ Dl!: GENÈVB POUR ORTENIR LE GRADE DE DOC'i'EUR ÈS SCIENCES PHYSIQUEA

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Jan M. A. SMITS

de La Haye (Pays-Bas)

GENÈVE

IMPRI!'.ŒRIF. ALBF.R'l' KUNDIG, RUE Dl VIEUX-UOLLÈGE, 4 Hll7

THÈSE N" 591

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UNIVERSITÉ DE GENÈVE - FACULTÉ DES SCIENCES

LA80J!.A't0IRE DE MINÉRALOGIE. PROFESSEUR M. LOUIS DUPARC

ETUDE PETROGRAPHIQUE

D'UN CERTAIN NOMBRE DE ROCHES

\

DU PARAGUAY

THÈSE

PRÉSENTÉE A LA FACU,LTÉ DES SCIENCES DE L1UNIVERSITÉ DE GENÈVE POUR OBTENIR LE GRADE DE DOCTEUR ÈS SCIENCES PHYSIQUEfi

f>.\H

Jan M. A. SMITS

de La Haye (Pays-Bas)

GENÈVE

IMPRIMERIE ALBERT KUNDIG, RUE DU VIEUX-COLLÈGE, 4

1917

THÈSE N° 591

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La Faculté des Sciences sur le préavis de M . .fe Prof. L. Duparé

' ~ . '

autorise l'z'inpression de la thèse pré~entée par M. J. M. A . Smi ts.

intitulée: «Etude pétrographique d'un certai·n nomb1·e de roches du Paraguay», sans exprimer d'opinion sur le:s propositions qui y sont énvncées.

Genève, le 14 février 1917.

Le Doyen:

H. FEHR.

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.fl1 3Vf. le CJf)rofesseur <Louis GJJuparc.

Homma.r;e respect'Ueux de vive reconnaissance.

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INTRODUCTION

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Le présent travail a été exécuté au laboratoire de l' Univer- sité de Genève, sous la direction de M. le Professeur L. Duparc, qui a suivi avec bienveillance mes recherches et m'a prodigué ses con- seils. Je tiens à lui témoigner ici tous mes sentiments de vive re-

·COnnaissance.

Les roches que j'ai eues à ma disposition avaient été antérieure- ment rapidement examinées par M. le Professeur L. Duparc, qui en a donné le diagnostic .à M. le Professeur R. Chodat. Mon travail a plutôt pour but d'établird'une façon précise un certain nombre de types pétrographiques bien déterminés, que de faire une carte géo- 1ogique, dont 1.es éléments manquent.

Pour pouvoir donner une idée exacte de la géographie de la ré- .gion étudiée, j'ai prié M. le Professeur R. Chodat de m'autoriser

reproduire le chapitre Clùnatolo,c;ie et Géographie physique, publié dans sa communication: La Végétation du Paraguay 1 •

Je n'ai pu mieux faire que de reproduire exactement son texte

·et je tiens à remercier vivement M. le Professeur R. Chodat pour tous les renseignements d'orclrn géographique et géologique qu'il m'a si obligeamment fournis, ainsi que pour l'autorisation de repro-

<l uire sa carte et son article.

1 Bulletin de la Société botanique de Genève, 2me série, vol. VIII, 2, 1916.

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----'- 8 -

Pour ce qui est'de l'étude des feldspaths, j'ai eu recoul's à l'aide de M. le docteur R. Sabot, chef de travaux, sous la direction duquel j'ai effectué mes rediel'ches· et qui a· pu, grâce aux méthodes de Fédoroff, mettre en évidence les curieux groupements et associa- tions mentionnés dans la partie pétrographiqùe. Je remercie en- core bien sincèrement M. le docteur R. Sabot pour tous les précieux conseils qu'il m'a fournis au cours de mon travail. Il me f•este encore à remercier M. le Professeur A. Monnier, qui m'a facilité l'étude chimique et rn' a, dans ce aomaine, souvent aidé de ses.

conseils.

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CHAPITRE PREMIER ...

CLIMATOLOGIE ET GÉOGRAPHIE PHYSIQUE 1

Nous avons sur le climat du Paraguay quelques données précises.

MaJheureusement, des observations suivies n'ont guère été faites qu'à l'""\ ssomption, sur le Paraguay et à Puerto-Bertoni, sur l'Al- to-Parana. On doit ces observations principalement à H. MANGELS2, ancien consul au Paraguay, et à M. M. BERTONI 3, un Suisse qui s'est occupé avec succès de la météoro.logie de cé pays depuis plus de trente années. M. M. BERTONI a l'intention de publier les très nombreuses clo1~nées météorologiques consignées dans de volumi- neux dossiers que j'ai eu l'avantage de pouvoir feuilleter lors de ma visite à Puerto-Bertoni, en octobre 1914, et dont il faut souhai- te1· la plus rapide publication, au moins comme résumé, dans un j0urnal accessible anx savants de l'Europe.

La température moyenne à ]'Assomption est (d'après MANGELS, l. c., 104) 21°,7 C .. BERTON! indique 22°,5 C. Si on admet, par comparaison entre les températures moyennes de Montevideo (16° ,8 C.) et,, de Cujaba (26° ,8 C.) au Matta-Grosso, une augmen- tation de 1/2° C. par degré de latitude, la température_ moyenne à Concepcion serait de 22°, 7 C. à peu près. Mais BERTONI (l. c., 266) estime à 2:3°, 7 C. la moyenne de Concepeion.

En partant de la tempérnture moyenne de 22° ,5 C. acceptée par

1 Bulletin de la Société Bqtauique de Genève, 2.me série, vol. VIII, 2, 1916.

" MANGELS H. Wirtschaftliche, naturgeschichtZiche und klimatologische Abhand- limgen aus Paraguay, München (1904).

" BERTONr, M. Dr. Agenda y Almanaque agricola paraguayo (1903-1904), 243-26!1.

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BERTONI comme exacte pour l' Assomption, on voit qu'elle ne varie pas beaucoup du Nord au Sud: Rio Apa, 23° ,7; Humai ta, 21 ° ,5;

Salto Guaira, 23° ,3 ; Encarnacion, 21 ",O. Pour les localités plus au centre, on indique : Villa Rica, 21 ° ,7; Acahai, 21 ° ,5 ; Caa- guazu, 20°, 1 ; Horq ueta, 23°, 1.

Les températures maxima sont 41° ,8, en été, mais ce maxi- mum est rarement atteint; habituellement, on ne dépasse pas ;J7° ,5.

Nos olJservations en juillet et poursui vies jusqu'en octobre 1914 nous ont montré que, même à la fin de l'hiver et au printemps, pen- dant de longs jours, ce maximum de 36-:3ï0 est souvent atteint 1 Le thermomètre descend cependant au commencement même de l'été (octobre) à 0° C., la nuit, lorsque le vent du Sud souffle. La différence entre l'été et l'hiver, car on n'y distingue que deu·x sai- sons d'ailleurs mal définies, n'est que de 6°. L'été va d'octobre à mars, l'hiver d'avril à septembre. D'après des mesures faites de 1885-188\.l (M.), le mois le pins chaud serait janvier (27° ,2); le mois le plus froid, juin, (14°,3),·l'écart étant de 12°,9. On compte en moyenne 45,6 jours froids (maximum au-dessous de Hl"' ,8), ~)6,'.~

jours chauds (maximum au-dessus de 31° ,3) et 223,4 jours tempérés.

Il y a, à !'Assomption, en moyenne dix nuits avec gelée blanche, les mois de novembre à mars n'ayant jamais de gel. D'ailleurs le gel, comme chez nous, varie de station en station; il gèle plus fq- cilement dans les terres basses ( cailadas).

Deux vents principaux, le vent du Nord et le vent clu Sucl, le premier chaud, l'autre froid, l'un humide, l'autre sec, soufflent à peu près le même nombre de jours, avec une faible prépondérance des vents du Sud.

L'humidité atmospbérique varie de 80-80° à 40-30° et descend parfois jusqu'à 10°. L'été est particulièrement humide et présente ordinairement un mois pendant lequel il pleut tous les jours (ca-

ractère tropical).

1 Dans la journée, en peu d'heures, on observe des variations brusques; ainsi sur la Cordillère Carnier, vers la lagune Ipoa, nous avons observé, le 2-i septembre, une chute de 36° à 16°, de neuf heures à midi.

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" Les brouillards sont rares au Paraguay occidental et sont, au contraire, à.bondants dans la région de l'Alto-Parana:, surtout pen- dant la nuit, ce qui entrave beaucoup la navigation, ainsi que nous avons pu l'observer en remontant ce fleuve. La rosée est souvent tt;ès abondante, surtout en été; sur l' Alto-Parana, elle est parfois si forte qu'elle ne disparaît pas de la journée (BERTONI)

. corn mu nication verbale et observation personnelle). L'abaissement

1 .

. de la température, la nuit, de 35° à 1-2", amène natu1·ellement à là. produdion' d'une rosée abondante ; ceci fait comprendre .Ja vé- gétation des épiphytes (Tillandsia) dans les régions les plus sè- ches du Chaco. \

La rosée a été déterminée par pesée sur nn appareil dont la sur- face agit comme une feuille (feutre). Aux environs del' Assomption, il tombe, en une année, plus de cent litres d'eau en forme de rosée par m2 de superficie. Mais, dans l'Est et au Sud, cette quantité augmente considérablement, 150-250 litres, pour atteindre, dans la i;égion moyenne et supérieure de l'Alto-Parana (paraguayen;

c'est-à-dire au Sud du Salto Guaira), la valeur considérable de 200- 240 litres. Les jours de pluie sont en moyenne de 79 et les jours clairs 214. La pluie se rép.artit sur les deux saisons: 60

°Io

en été

et 40

°Io

en hiver. Au point de vue de la végétation, cela nous explique la remarquable uniformité de floraison de beaucoup des types herbacés les plus répandus, car, avec plus de pluie en été, il y a pl us de chaleur; donc aussi pl us d'évaporation 1•

Quantité de pluie tombée annuellement en divers po ~ints du pays d'après les observations ou les calculs app1·oximatîfs de

M. BERTO~!.

Chaco, Mission Evangelista . 1133 Concepcion . . . 1300 Adsuncion (Trinidad). . . . 1330

» (Quinta lduna, d'après MANGELis) . · 1347

1 Bii:RTONI. M. Dr. Primeras normales pluviometricas del ;E'a1·aguay, in Revista de Agronomia III, n. 1. Résumé d'observatioa de 1884-1900.

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12 . San Bernardino . . ··.

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L'Assomotion. ville ·

..

Villa Rica . . . . . · ., . ·.·

Villa Encarnacion .. . · . . · . , Jaguara Sapa (Dpt. Jesus),

· Villa Azara .· . Puerto Bertoni

, .. ,

·~~·-

1366

~~~~ 1407 1800 1900 1929 2080 2161 On voit qué la. chute des pluies augmente sensiblement non seul<:iment de, l'Ouest à l'Est mais aussi à partir du massif central, vers le Sud, c'est-à-dire de Villa Rica, avec 1800 mm. jusqu'à En- carnacion, sur l' Alto-Parana, avec 1900 mm. Cela se marque d'ail- leurs par le caractère plus frais, plus vert, de toute la végétation;

en particulier des pâturages·: Je dois dire que cette différence trappe le moins averti des obsè_rvateurs !

La pluie varje de 2613 mm. (1878) à 1020,5 mm.; la moyenne pour !'Assomption est de 1413 mm. LA Chaco est plus sec (1014,6 mm.) et l'humidité augmente régulièrement (observations de 1895- 1901) vers l'Est. A Puerto-Bertoni, il y a déjà 2161 mm. et parfois plus de 3346 mm. Il y a une très grande irrégularité dans la ré- partition des pluies durant !es mois de l'année. Le moi~ d'août, qui est habituellement sec (0,5 mm.) reçoit·patfois li5 mm. de pluie.

La quantité de pluie qui peut tomber en une fois est excessive;

en trois jours, 227,1 mm. Nous avons mesuré en une nuit, sur l'Alto-Parana, 190 mm. "Les fleuves ont un régime excessivement variable; tandis que pour le Paraguay, on n'indique que de~

crues de 6 à 10 m., à l'Alto-Parana, RERTONI, qui a fait établir d€s limnimètres qu'on voit de loin en remontant le fleuve, a reconnu des crues annuelles de plus de 35 m. (parfois 42 m.).

Mais les crues ont, au point de vue du tapis végétal, un tout autre effet. Le Paraguay inonde les terres basses du Chaco pen- dant l'automne ou les dépressions sur sa rive gauche, tandis que le Parana, encaissé dans un étroit et profond chenal, provoque, par ses crues sur ·ses herges escarpées, la formation d'une série

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Carte ùu P11t'nguay, d'a11rl!s celle de K. CARSIKR (modifiée). Les 11brévi:ttions sont, en p11rtant d'ftl1 h:1ut et tlc gauche i1- droite : P. Casndo = Puert.o C. -- Col.

=

Colonin. - S. C. =San Carlo~. - ll. V. = Buena Vi~tn. - P. 1\fax = 1'11crtol\1.

- Oonce1). = Concepcion. - B. = San Bel'l111rdino. - A. = Arrgu11. - J'.

=

Pl\rn.g111tl'i. - S.

=

Sapnt·ny. - C.

=

Cnoallero. - 1. = Jbitimi. - Ag. = Agu ire.

- P . .B. = Puerto Ocrt1111i. - V.

=

Villa. - R.

=

füo. - S.

=

San. - S. M.

= 8nu Miguel. (De.<sin de R. V.)

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d'.étages de' végétation· caractéi'istiques et d'une . rëmarquable netteté.

Le climat paraguayen est classé par E. DE MARTONE (Géogm-'<

phie physz·que, 1909) parmi ·les climats subtropicaux du type chinois, sans période sèche définie; mais il y. a·lieu de montrer que, cette définition ne s'applique qti'à l'Est du pays, tandis que l'Ouest pàsse insen~ihlement ·audimat subdésertique ou méditerranéen.

Le Paraguay propreme_nt dit est compris dans la pince formée par les deux importants cours d~eau, le Rio Paraguay et !'Alto Paral)à; il se continue. politiquement vers l'Ouest, par les vastes plaines du Chaco, au Nord du Rio Pilcomayo.

·Le Paraguay, proprement dit, •peut .être orographiquement divisé naturellement en deux parties bien distinctes : une pre- mière, la zone ·des dépressions, continuation de :la plaine du Chaco, sur la rive gauche du fleuve Pai·aguay; la seconde, un plateau plus ou )llOins on,dulé ou montueux qui, insensiblement, se i;elève vers l'Est et le Nord-Est .

. 'Les· dépressions principales sont, par. ordre d'importance, celles qui- occupent Pangle formé par la confluence des fleuves Paraguay et Alto Parana. Tout d'abord, une zone parallèle au

fieu~ve, d'Encar,nacion à Humaita, puis, en .continuité avec celle- ci, le grand triangle marécageux. qui .est limité à l'Est par une ligne droite- qu'on tirerait de Villeta à la rive orientale (le la lagu.ne Ypoa,. en··fa prolongeant jusqu'à !'Alto Parana. Cett~

zon·e ~chacoenrie corriprend tout le. pays autour .de la lagune

Ypoa:,.

le cours iilférieUr du Rio Tehicuari, Je Palus de Nerilbucu. Elle s'étend d'ailleurs en se rétrécissant plus ou moins jusque vers le eours supérieur.du. Tebicuari..

Là lagune Ypoa ést comme le centre organique de ces-terrains incertains où l'èau et la terre sont, selon les saisons et les années, en compétition.

, Une seconde dépression,. mais :de moindre importance, se trouve au Nord de l'Assomption; comme une vallée à fond plat,

~llE;J sépare deu;x. mai:;sifs montagneux par le Rio Salado, le Campo Grande, la lagune ou lac Ypacaray et son ·affluent~ le .Pirayu .

La

..

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- 14 ___:.

Vers Paraguari, les eaux de ce dernier couleraient sans grande difficulté anssi bien vers la lagune Ypoa que vers le lac Ypacaray et je ne suis pas sûr que parfois, lors des grandes crues, la direction ne soit pas imprécise. Le cours d'eau voisin, le Mbaei, qui se jette dans le Cafiabé, coule dans une dépression du même type qui anastomose celle du Sud à celle du Salado Pirayu. Il y a d'autres dépressions entre le Manduvira et le Rio Jejui, mais je n'ai pas de renseignements précis à leu.r sujet. Ces d~pressions,

avec les embouchures de presque tous les affluents du Rio Parn- guay, répètent, sur la rive gauche, le caractère géographique et l'aspect végétal de la grande plaine du Chaco, avec ses étangs, ses marais, ses grandes palmeraies et ses argiles salées couvertes d'Espinillares en buissons ou bosquets.

Le reste du pays est, comme nous l'avons dit, un plateau ou une espèce de Meseta qui monte insensiblement vers l'Est et le

~ord-Est pour se relever assez brusquement en un seuil qui détermine le partage des eaux entre le Rio Paraguay et l' Alto Parana. C'est ce que CARNIER 1 a appelé le plateau d'Amambay.

D'une manière générale, ce seuil va diminuant en hauteur du Nord au Sud. Vu du pays qui, à ses pieds, le borde à l'Ouest, ce seuil fait d'en bas l'impression d'une chaîne de montagne, d'une sierra; c'est ce plateau qui, au Nord-Ouest, a été nommé bien improprement la Sierra d'Amambay. Ce haut plateau s'annonce plus lentement au Nord quand on vient de l'Ouest, dans la région de Punta .Pona, que vers le eentre, dans celle d'Igatimi. Ici la montée, à Ipé-Hu, est assez brusque; l'impression qu'on a de ce point est aussi d'avoir devant soi une sierra, quand on est encore sur le seuil ir.férieur. C'est _ce seuil qui, à .tort, selon CARNIER, a reçu le nom de Sierra de Mbacarayu. Cette Sierra s'étendrait, et c'est ainsi qu'elle figure sur toutes les cartes, d'Ipé-Hu à !'Alto Parana; en réalité ce n'est qu'une faible ligne de partage des eaux entre deux affluents du fieuve, les Rio Ygatirni au Nord et

1 CARNIER, Paraguay, Versuch zu einer rnorphologischen Betrachtung seiner Landschaftsformen, in ·.Mitteil. Geogr. Gesellschaft, Iéna, XXIX (1911), 1-50.

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les rios Piratiy et Ygurey au Sud. Quoi qu'il en soit, la chute importante du Salto Guaira a 230 mètres et le caractèrn changé de la couverture végétale indique bien, à cette latitude, un chan- gement important; cela est marqué, mais seulement pour ce qui est ·c]u lit du tleuve qui coule dans une cassure tectonique, par le passage des grès aux mélaphyres 1•

Si on veut conserver le nom de Sierra d'Amambay au rebord.

occidental de ce plateau, au Nord d'!gatimi, on pourra dire que le platPau qui s'étend au delà vers l'Est, en territoire brésilien;

est essentiellement du type des Campos, tandis que le rebord et la déclivité, comme les abords au pied de la Sierra, sont occupés par la forêt tropicale ou subtropicale. Cette zone forestière devant le plateau est beaucoup plus large au Sud d'Igatimi; non seule- . ment elle se prolonge vers le Sud, mais déborde sur le plateau,

au Sud du Rio Igatimi et en occupe toute la lar·geur, tout le territoire sillonné par les atftuents de !'Alto Parana jusqu'à . Encarnacion et qui est une immense forêt. Nous l'avons visitée à Puerto Bertoni et son homologue, sur la rive gauche à Aguirn, sur l'Yguazu et à San Ignacio. Cette silve continue n'est inter·

rompue (d'après les indications concordantes de MM. HASSLER,

BERTON!, FIEBRIG, CARNIER, etc.), que pa1· peu de clail'Îères- campos (Potrero). Ainsi à Tacurnpucu, à Palomares, à Caaguazu.

La r·égion forestière qui borde à l'Ouest la Siena d'AmamiJay qui, d'ailleurs, n'est nulle part aussi continue que la grande forêt paranéenne et qui alterne avec des campos proprement dit ou des cam poscserraùos, est une région à Ileœ paraguariensis ; elle comprend d'importants Yerbales (forêts où se trouve la

« Yerba »et où l'on exploite l'lleœ paraguariensis) qui se conti- nuent et se précisent dans l'angle formé par le faîte de Mbaca- rayu et le Rio Alto Parana, pour diminuPr d'importance à mesurn qu'on a\·ance dans la foi:êt plus au Sud. Tout le plateau

1 Espèces de lave~ de la faille du Parana. Labradorites violacées vacuolisées. ou plus compactes qui empâtent des cailloux de quartzite ou de grès quartziteux de la roche avoisinante; ces inclusions, ~accharoïdes à l'intérieur, sont verte~ à l'extérieur et rappellent la couleur d'un minerai de cuivre.

-

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d'Amambay va s'abaissant insensiblement jusqu'à Encarnacion.

A Punta-Pona, on est encore à 660 m., à Ipé-Hu, à 420 m., à Caaguazu, on n'est plus qu'à 300 m., et Encarnacion, à 120 m., est situé sur la dernière pente de ce plan faiblement incliné. Le Rio Paraguay, coulant à un niveau 140-100 m. plus bas que l' Alto Parano de San Ignacio au Salto Guaira, ses aftluents ont pu mieux remonter la pente que ceux de l'Alto Parana; de là, leur plus grande longueur et leur pouvoir d'érosion remontante plus fort. Le plateau antérieur paraguayen à opposer au plateau paranéen d'Amamhay est faiblement ondulé, c'est un pays de basses collines ou de plaines légèrement ondulées. li est intet·- rompu dans sa monotonie par un groupe de massifs montagneux qui s'élèvent en son centre, mais, vers son rebord occidental, c'e&i. le pays des Cordillères du Centre. Il est encore_ une fois interrompu au Nord entr0 San Luis et la rivière Apa. Là s'élève un «Horst» dont CARNIER a donné une très captivante étude morphogéniquc et géologique.

Uimmense majorité des terrnins du plateau paraguayen et du plateau d' Amambay sont formés de grès rouges à grains fins ou grossiers dont sont construites les arènes des vallées et une grande partie de la terre rouge si ahondante dans tout le pays.

Dans le Nord. des granits et .des roches éruptives apparaissent ici et là ; on trouve sm· les grès, dans le plateau de Saty, au Nord de l'Aquidaban, de Puerto Max et Puerto Foncière jusqu'à l'Apa, d'une part et jusqu'au pied du massif montàgneux de l'Apa, d'autre part, des lambeaux de terrains calcafres.

Les massifs montagneux du centre peuvent être, selon nous, classifiés en quatre subdivisions. La première comprend les Cor- dillfirBs entre le Rio Salado el le Rio Manduvira; c'est le massif de Tobaty-Valenzuela.

Ce socle montueux est bordé vers le Sud-Ouest par la Cordil- lère qui va d'Emboscada à Caballero (Cordillera de Altos, Costa larga). Le nœud en est formé par les « !ornas» de Valenzuela (300 m.), yastes croupes aux contours indécis, toit d'où descendent les rivières de lta-Hu, Piribebuy, Yagui, vers le Nord, et l'Yaca

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vers le Sud. Le-coup d'œil est particulièrement saisissant lorsque, à l'Ouest de Valenzuela, du haut d'arêtes rocheuses, on domine le profond fossé d'où~ les eaux indécises vont se déverser dans l'Yagui ou dans l'Yaca. Il est intéressant de voir que le creu8e-

ment est, dans cette région, plus marqué dans le cours moyen que dans le cours inférieur; il s'agit, en effet, d'un régime torrentiel; les eaux, dans les régions bass6s, ont perdu de leur force par l'infiltration et l'évaporation (formation de marécages et ·d'étangs). Les vallées sonf encaissées dans leur partie supé-

périeilre ; les sommets sont occupés par des plateaux rocheux, bombés, sur· lesquels le ruissellement, !'action du vent . et la végétal.ion (lichens, etc.) taillent de nombreuses rigoles, découpent de bizarres crénelures. Tout autour, les matériaux accnmulés en sables ou en fins conglomérats constituent des croupes arrondies : les loma-campos, vastes étendues d'herbes, de Graminées xéro- phytes, seulement interrompues par des bouquets d'arbres sut·- montés d'un ou .plusieurs Palmiers (Acrocomia Totai Mart.) là où le terrain sous-jacent permet l'accumulation d'une certaine quantité d'eau. Sur ces plateaux rocheux, la rupture de pente est souvent fort brusque, soit par des raisons. sfratigraphiques, dureté différente des couches de grès, soit parce qu'un cours d'eau plus important a creusé, par divagations, un chenal plus profond, aux bords variables duquel les escarpements des grès, vu leur composition hétérogène, s'érodent avec facilité 1 • Ainsi s'établissent de<> ruptures de pente brusques ; des parois verti- cales profondément sillonnées, parfois «surgissent des versants

boisés comme des bastions 2 ». Le tout prend l'apparence bien .connue des Causses calcaires. Ainsi, dans toute la région de

1 GrèH quartzeux exclusivement formés par des arènes soudées par un ciment ferrugineux.

La cartographie du Paraguay est encore très rudimentaire; CARNmR s'exprime -comme suit : " Die Karten von Paraguay sind aile noch mangelhaft; besonders in der Darstellung der Oberfiachenformen herrscht eine grosse \Villkür. Kartenhild und Wirklichkeit weichen oft weit von einander ab. Man wird in der Natur mauch- mal nach Gebirgen suchen, und nur ein welliges Geliinde sehen konneu, m~nn wird . Flachland suchen ond Berge vor sich haben •, 1. c. 2.

" DE MARTONE, Géographie physique, cfr .. pag. 460.

2

·.

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Tobaty et au passage de l'Yagui de Tobaty à Piribebuy, puis autour de Valenzuela, au-dessus de l'Yaca et enfin sur le versant oriental de la Cordillera de Caballero ou à la Cordillère d~ Altos.

·Souvent le~ causses gréseux s'abaissent en étages successifs ; .il se forme des terrasses, l~ bord du talus étant occupé par la forêt, tandis que les eaux coulant librement sur le rocher nu , taillent dans le grès des .rigoles nombreuses plus ou moins pro- fondes, où l'eau, à chaque rupture de pente, provoque, .-par l'action. des sables siliceux, la formation d'une mal'mite qui, en s'élargissant RUt' la terrasse horizontale, produit une cuvette étendue dont le fond sablé ou finement aréneux donne asile à tout un monde spécial de petits végétaux hydro:xétophytes.(Sela- ginella Mildei Hier., Polycarpœa Hassleriana Chod., Sedu_m sp., etc.), qui suppoL·tent à la fois l'eau et ensuite l'extrême séche- resse lorsque l'eau est évaporée ou a cessé de couler. Ce sont des stations spéciales, à définir écolûgiquement, que nous avons ren- contl'ées très souvent et qui hébergent une végétation particulière.

Nous les appelerons « Cuvettes sablées ». Lorsque ces dernières sont plus vastes et plus profondes, . par l'union de plusieurs marmites, comme cela se voit aussi dans la confusion des mar- mites du calcaire, chez nous, elles arrivent à former des « Cuvet- tes-maL'écages »où des plantes aquatiques s'établi.ssent à demeure.

sur les plateaux supéL'ieurs mêmes de ces Causses des grès para- guayens. On conçoit dès lors que le matériel étant moins résis- tant et plus hétérogène que le calcaire, lorsque la chute d'eau est (aible, la cuvette ira en s'élargissant, perdant ainsi en pro- fondeur. Mais, lorsque la rupture de pente est pins forte, le ruisseau temporaire devient une cascade plus importante qui tombe dans une vasque, sorte de marmites arrondies e_t agran- dies, qu'on voit par exemple à Tobaty s'aligner en chapelet, de gradin en gradin, de la voussure du plateau où, lorsque l'eau arrive sm· le premier rebord du plateau, elle tombe en cascade dans une grande piscine, vraie baignoire naturelle daris laquelle

"s'écroule souvent le rocher surplombant. Ces cascades ne se voient pas du pourtour car elles sont ombragées par la haute forêt qui

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s'établit au pied de la pente humide, tandis que les racines des Aroidées (Philodendron) qui ont grimpé de saillie en saillie lancent de la hauteur leurs grands câbles. Ces talus humides et ombragés, ces gorges minuscules ou délicieusement poétique(>

sont, dans le Paraguay central, l'asile de la ~égétation tropicalè des fougères arborescentes, des épiphytes et épiphylles cryptoga, miques, des Hyménophyl lacées et des saprophytes Phanérogames.

La rupturn de pente de ce massif est beaucoup plus forte du côté du Thalweg du Pirayu. La Cordillère s'élève de ce côté brus- quement ou plus le11tement à 400 m.; les eaux y sculptent des vallons encaissés et humides dans lesquels s'écroulent les bastions·

surplombants et qui sont, comme tout le flanc occidental de la Cordillère, enveloppés de bautel') forêts; elles tombent parfois en grandes cascades imposantes au milieu de la végétation exubé- rante, dans l'ombre verte de la forêt, en rebondissant de rocher en roshet· moussu, comme au Salto de Sapucay, ou en cascatelles, dans une gorge pittoresque, comme à la Gruta (ancienne pro- priété du Dr Hassler-Bierschlucht).

Dans les vallées du massif central, dont toutes les rivières.doi- vent. avant d'aller rejoindre le Rio Paraguay, couler tout d'abord vers l'est, il se forme des chutes assez importantes le long des cours d'eau; là ou dans la vallée où la rivière a déjà atteint sa stabilité, il y a un accident stratigraphique, comme en plus d'un point sut· l'Yagui, l'Ita-Hn et l'Yaca. Dans ces chutes en grandes nappes, de deux il six mètres de hauteur, nous avonE reconnu la présence abondante de Podostémacées, accrochées au rocher par leurs thalles roses qui les font ressembler à des algues Floridées.

Il a été dit plus haut que ce massif montagneux atteint sa plus grande hauteur le long de la Cordillère d'où il semble i::'effondrer brnsquernent dans la dépression Salado-Pirayu. Il s:agit ici d'un accident tectonique, déjà supposé par CARNIER, et qui a sans doute provoqué l'apparition des beaux granits ros~s du Cerrito devant le lac Ypacarai; mais cette impressio11 est saisissante lorsque, du sommet Ce.rro San Tomas, d'où le rocher tombe brnsquement dans la plaine de Pirayu, on voit les sauvages éboulis d'Essexites,

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d'apparence granitoïde, au pied de la Cordillère, répéter les gra- nits du Cerrito, dont ils sont la eontinuation. Les roches éruptives (phonolithes) qui forment tout le seuil inférieur de la pente à Sapucay, dans le prnlongement de la Cordillère et qui continuent dans la direction de Caballero (basaltes et limburgites) complè- tent le té~oignage d'une grande dislocation. Du haut de cet observatoire de grès du Cerro San Tomas, couvert d'une forêt brousse dense et d'accès difficile, on voit à ses· pieds la plaine uniforme, herl:)euse, mi-marécageuse, sillonnée par le cours in- décis du Pirayu qui s'écoule vers le Nord-Est et ·qui se perd dans le lointain des Pa:lmeraies de Tacuaral Coper·nicia cerzfe1·a Mart.

(ex. Barbosa Rodr., C. australis Becc.) ou du Rio Mbaei dont on devine le cours par le long serpent boisé qui en suit fidèlement les deux berges. Cette rivière va se jeter dans le Caîïabe. A l'ho- rizon, à l'Ouest, le profil allongé en selle et brusquement coupé aux de'ux extrémités du Massif d'Acahay. Du milieu de la. plaine uniforme s'élèvent, isolés, les cônes d'Ibitipé, de San Rafaël et qui sont ·dans la continuation de ceux de Tucumbu, de Lambaré, d'Yaguaron. Il font l'effet de grandes t.aupinières isolées dans la plaine (200 m. d'altitude au-dessus de la plaine).

Nous avons fait l'ascension d'un de ces sommets-taupinières qui se lève dans !'Estancia Pri mavera (Sacarèllo) et nous l'avons tro.uvé formé de phonolithes brun chocolat qui sortent des grès de même apparnnce que ceux d'Emboscada, utilisés à !'Assomption pour la confection des dalles de trottoirs. Ce sont évidemment des témoins de poussées éruptives, montagnes-taupinières, isolées d'un massif .de grès, d'une espèce de basse Cordillère dont on retrouve les débris par exemple au Sud de Primavera, mises à nu par l'érosion qui les attaque plus difficilement que les matériaux meubles des roches sédimentaires.

Le massif d' Acabay .. Carapegua est en forme de bastion à trois pans ouvert vers l'Ouest. Le rempal't d'Acahay est formé dans sa partie moyenne et supérieure de magnifiques essexites 1 ; il est

1 Nous dP.vons l:t détermination des roches énumérées à notre savant ami le prof.

L. DUPARC.

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- 21

orienté du Nord-Est au Sud-Ouest. Il va se continuant, en s'abais- sant sous des gt'ès, en espèce de plateau élevé vers Tabepy. Mais, de cette localité au Snçl, s'étend une chaîne qui s'allonge dans la direction de la lagune Ypoa, m'ontrant au-delà de !'Estancia

« Leite » encore des P.ssexites du même type que ceux d' Acahay, puis des quartz-porphyres qui forment l'éperon rocheux au sommet . duquel est située !'Estancia Ypoa. Il s'agit évidemment ici d'un horst sur le l.Jord d'une fracture tectonique devant laquelle s'étend la lagune. Nous avons de ce point élevé, qui permet d'embrasser d'un coup d'œil d'ensemble le Nord de la lagune Ypoa, poursuivi jusqu'à la rive cette ossature qui, en plusieurs chainons, descend vers la lagune et se continue dans celle-ci par un promontoir ro- cheux, escarpé, convet't de forêts épaisses et qui se prolonge dans le lac tout d'abord par une série de crêtes rocheuses dont les grandes frondaisons se penchent sur les eaux, et enfin par une grande lie rocheuse couverte d'une forêt épaisse; on arrive ainsi jusqu'à la seule berge escarpée de la lagune Ypoa. Comme nous n'avons pu t1·ouver aucune i11dication relative à l'existence de ce chaînon et de cette ile que ne signalent aucune des cartes du Paraguay en ma possessiou, nous lui avons donné le nom de Chaînon Carnier et d'Ile Carnier, en l'honneur du savant qui a fourni sur ce pays les meilleurs documents géographiques et géologiques depuis AZARA 1 et .!:t~KGGER ~. /

De !'Estancia Lei te à la lagune, on rencontre des collines basses formées deconglomerats peu compacts ou de gros graviers qui ne peuvent provenir que de la Sierra d' Acahay et qui sont trop gros- siers pour avoir été chaniés de loin. Cela indique cependaut une action des eaux plus active qu'actuellement. Le terrain argileux au pied de la Cordillère Carniel', entre cette mqntagne et la lagu- ne, est souvent d'un blan~ gl'isâtl'e ou jaunâtre ; on y voit le sel blanchir la surface ; au pied de !'Estancia Ypoa, on trouve beau- coup de gypse. Cela i11dique un ancien facies lagunaire et une

1 AzARA, F. m:, Geografia fisica y esferica de las provincias del Paraguay y Misiones Guaranies, Asuncion (1790). Edition de R. R. Schnller. Montevideo (l!J04).

2 RENGGER, J. R., Reise nach Paraguay, Anrau (1835).

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ancienne extension de la lagune Ypoa qui devait autrefois avoir un niveau plus élevé qu'aujourd'hui, ce qui se voit à la lagune même, là où à la faveur de la Cordillère Carnier, nous avons pu examiner la seule berge solide de cet immense lac marécage, c'est-à-dire à la présence de grosses coquilles lacustres bien au- dessus de son niveau maximum actuel.

La Sierra de Carapegua continuation du bastion d'Acahay est, dans la région que nous avons trnversée, formée de grès rouges très compacts ; elle est couverte de forêts. On y voit aussi, en arrière de Carapegua, d'importants Ypayerés.

Ce pays, dont Tabepy occupe le centre, est boisé dans toutes les hauteurs, Sierrn d'Acahay, de Carapegua; de leur sommet, on ne peut jouir d'aucune vue; les vallons sont des campos et par place on y rencontre de belles forêts de grands Cocotiers. (Acrocomies), les plus beaux que nous ayons vus au Paraguay et le long des cours d'eau latérnux, se forment surtout entre Acahay et Tabepy, des espèces de tourbières en pente auxquelles CARNIER, qui le!:.'l a signalées pour les Campos de Palomares et de Caaguazu, a adopté le nom indigène de Ypayeré. On les appelle aussi «Canadas», mais comme ce nom m'a paru appliqué aussi aux marécages or- dinaires qui accompagnent les cours d'eau, je garde le terme adopté par CARNIER.

La lagune Ypoa est entourée d'immenses marécages qui en ren- dent l'abord dangereux. Nous l'avons approchée à cheval jusqu'à l'embouchure du Tobaty qui se perd dans les Scirpaies, les îles flottantes des Pontederia et les Graminées aquatiques. Sur les terrain fixés, un peu saiés, les Palmeraies de Copernicia forment des·

bosquets littoraux, puis, plus en arrière, vers Carapegua, d'impo- santes forêts dont nous parlerons plus loin à propos des Palmiers.

Le troisième massif du Paraguay central comprend une arête plus ou moins rapprochée du lac Ypacarai et qui fait pendant à la Cordillère d'Altos, avec les sommets d'Aregua. Le cent1·e en est occupé par un alignement de sommets basaltiques dans le pro- longement de celui déjà: signalé plus haut: Zaguaron, Lambaré, Tacurnbu. Tout ce massif est beaucoup moins élevé que les deux

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précédents, les hauteurs y sont couvertes de forêts du type de la Cordillère d?Altos avec des gorges humides. C'est encore, avec ses basaltes qui su1·gissent, comme au Lambaré, immédiatement de- vant le Rio Paraguay et la grande plaine du Chaco, une bordure qui marque un 'second accident tectonique semblable à celui qui s'est fait devant le massif d'Acahay.

D'après CARNIER, le massi f assez isolé de Villa Rica s'élève brus- q uemenl; l'él'osioa y a tlécoupéquelq ues arêtes et des monts isolés, mais, de toutes parts, il s'jsolè et ne peut être COllSidérécomme ·le prolongement du plateau d' Amambay, de la soi-disant Cordillère de Gaap;uazu. Toute la structure de la montagne est du type des montag nes taupinières dont j'ai parlé plus haut, des grès relevés par les roches éruptives (Mélapbyres) qui occupent to ut le s0mmet.

On y tr0uve a Gssi, en un point, du g1·anit. Toute la Sierra de Villa-Rica est couverte d'une forêt peu dense; par ce caractère, elle se rattache à la grande zone forestière du Paraguay oriental.

Il nous resterait à donner une idée de la géographie du Pla- leait cle Saty au Nord cle l'Aquidaban et qui se prolonge dans la région èle l'lpané que ooos avons eu l'occasion de parcourir.

C'est un plateau 0nclulé, cte grès et de granits, peut-être la plus ancienne partie du Paraguay, vieille pénéplaine à modelé usé.

Nous y avons vu des· vallons élargis bordés de hauteurs sans mo- delé accusé, couvertes de forêts (Horqueta et·bien au-delà): les vàllons sont du type écologique Campo-Serrado, espèce de parc avec arbres isolés et avec buissons de toutes grandeurs qui l'em-

porten t sur la végétation des Graminées. Il y a aussi des forêts . galeriès avec des gl'ands rom•t·és de Bambnsées t'ivei•aioes. Les Carnpos-Serrados se continuent vers le Sucl, mais ces types buis- sonnants y dirniunent dans cette direction pour atteindre, dans le territoit•e de « Misiones ~ et à Posadas, le caractère de Cl'Oupes herbeuses où aux Graminées sont mêlées des plantes sous-frutes- centes étalées en cet~cle dans les chaumes xérophytes. Sou vent le sol dans ces Campos devient semi-argileux, alor.s la flore y est encore plus xérophyte.

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CHAPITRE II

'

APERÇU GÉOLOGIQUE DE LA RÉGION

La contrée dont les r0cbes ont été étudiées est en pt'incipe fol'- mée, du moins clans la région du plateau, par les grès rou ~es dont on trouvera la description da ns la partie pétrographiqU·e.

Ces fo rmations s0nt cependan t in terrompues pa1· des l:ocbes érup- ti ves, dont la présence se ma nifeste d'aillem·s par des acciden ts topographiques. Ces roches éruptives appartiennent soit au type profond, soit au type d'épanchement. Dans la première catégorie, nous avons des Granits qui représentent le type acide et des Syénites Augitiques, passant aux Essexites pour le type neutre

pn~sque basique.

Les Grao its (Gra ni ts do Gerrito 10 et 14) se trouvent près de SL-Bernardino et a ppat-aissent nettement sous les g rès (16) qui les 1·ecoovrent, à en juger de la manière dont ils effleurent. On ne rencontre ici qu'un petit · mamelon juste devant le lac Ypa- carai. Sur toute la Cordillère de Altos, un peu plus en arrière, . on ne trouve de nouveau que des grès.

Les Esse~ites forment des éminences, quelquefois d'une façon relativement considérable, comme c'est le cas pour le rempart d'Acahay, qui est formé dans sa partie moyenne et supé- rieure de ces roches (6 et 4). On trouve encore des roches essexi- tiques près du Cerro San Tbomas, an pied de la Cordillère (4').

'

Ils sont ici la continuation des granits du Cerrito. Les Essexites apparaissent donc sur deux centres séparés.

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Carte de la région étudiée. - Les chiffres indiquent l'emplacement des roches correspondantes, décrites dans le texte.

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- 25 __:_

Quant aux roches d'épanchement, elles présentent trois types bien nets et distincts, à savoir :

1. Type acide, représenté par des Rhyolithes et des Micro-Gra- nulites disposés principalement: le Rbyolithe (9) à peu près au bord de la lagune Ypoa, Je Micro-granulite (17) entre les roches esse·xitiques citées plus haut et le Rhyolithe.

2. Des Phonolithes (7) disposés près de Sapucay, où ils forment tout le seuil iilférieur de la pente, dans le prolongemAnt de la Cordillère et qui continuent dans la direction de Caballero.

3. Des roches basaltiques, comprenant des Basaltes proprement ùits et des Basaltites, qui forment une série de dômes et coulées en forme de taupinières (12), qui paraissent isolés les uns des autrns au . milieu des grès, et dont l'éruption est sans doute de date récente. Ceux-ci sont développés clans tonte la région <..:om- prise entre Lambaré (an bord du R. Paraguay) et Yaguaron.

En somme, autant qu'il est possible de se faire une idée de la géologie par la position des ra:res points où les effleurements ont pu être constatés et étudiés, la région comporte sans doute des roches éruptives anciennes, du type acide, recouvertes par des grès, san_s qu'il soit possible de préciser si le contact des deux formations a été éruptif, ou si les- grès sont transgressifs sur d'anciennes formations éruptives abrasées, dont le GTanit représenterait le type que nous connaissons.

Quant aux roches volcaniques, elles sont sans doute l'expres- sion d'une poussée récente, ayant, autant qu'on peut en juger, eu la forme de petits dômes. Quant aux roches essexitiques, il est vraisemblabl'e, qu'elles doivent être li~es aux Phonolithes, dont nous avons trouvé la présence à Sapucay.

Les renseignements pins détaillés ma11quent et le présent tra- vail à bien plus pour but d'établir d'une façon précise un certain nombre de types pétrographiques bien déterminés, que de faire une carte géologique dont les éléments manquent, mais qui pourra plus tard être exécutée, après des recherches complé- mentaires.

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...

CHAPITRE III MÉTHODES SUIVIES

Ces méthodes sont décrites d'une façon entièrement résumée, afin de ctonner une idée générale des procédés employés. Pour ce qui est des méthodes anciennes pour la détermination des roches en coupes minces, elles ont été déjà plusieurs fois décrites dans des travaux sortis de notre laboratoire et on en trouve une des- cription très détaillée dans le « Technique minéralogique et pétrngrnphique »par L. Duparc et Pearce. Veit & C0 , éditeurs.

Leipzig, 1907.

Jo ne décrirai donc que les méthodes appliquées à la détermi- nation des feldspaths, c'est-à-dire les méthodes de Michel Levy et de Fédoroff. Quant aux méthodes de Fédoroff, elles peu vent être appliquées d'une façon extrêmement avantageuse. Elles sont devenues d'un emploi courant dans notre laboratoire.

Les ouvrages consultés sont les suivants :

FÉnonOFF. Univei·sal (Theodolith) Metlwde in der Mineralogie und Petrogra- phie, Zeitschrift, Krystall., 1893, 2i, 574-678; 1894, 22, 229-268.

MICHEL LEvr. Etude sui· la détermination des Feldspaths, 1, 2, 3, 1894, Baudry & Cie, Paris.

FÉDOROFF. Universal Methode und Feldspathstudien. Zeitschr. Krystall., 1896, 225-261, 2;); 351-306, 2û; 1898, 604-61>8, 29.

L. DUPARC et F. PEARCE. Applications des sections en zone à la détenni- nation des Feldspaths, Arch., 1897, t. 3, p. 11lû.

L. DUPARC et F. PEARCE. 8111· la détermination des Feldspaths, Arch., 1898, t. 6, p. 288.

L. DUPARC et F. PEARCE. C01n71osition de.~ zones d'accroissement concentriques de ce1·tains pla_qioclases, Arch., i899, t. 8; i900, t. 9 .

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L. DuPAnc. Sw· une nouvelle variété rl'01'those, C. R. , vol. 1, 1900.

L. DuPAnn et F. PEARCE . Sur les donnée.• optiques relatives à la mâcle de la P1iricline, C. IL , vol. 2, 1901.

L. OuPARc et F. PEARCE. Traité de technique minéralogique el pétrographique.

Première partie, Leipzig, Veit & Cie, éditeurs. Hl07 .

L. DUPARC et R. SAnoT. Les Méthodes de Fédorotf, Arch., 1913, t. 35.

W. NrKITINE. La .Méthode UniverseltP. de Fédorotf. Traduction française par L. DUPARC et VERA DE DEnvrns.

R . SABOT: Etude Cl'itique sur la déterminat·ion des Feldspath;;, Manuscrit, Prix Davy, 1916.

§ L - Méthodes de Michel Levy.

Ces méthodes r.ont appliquées pour la détermination des plagio- c-lases. La première est la plus rapide dans le cas où le felds- path est bien mâclé, et consiste à rechercher la face 81 (010), qui est identifiable par l'absence de famelles hémitropes. Si le felds·

path est peu mâclé, ou s'il existe la mâcle du péricline, ce carac- tère distinctif de la face g1 n'est plus applicable. Dans les roches que j'ai étudiées, les feldspaths étaient toujou·rs bien màclés et d'autre part leur composition chimique et leur nature exclut en tant que mâcle prépondérante, la mâcle du péricline. En effet, cette mâcle ne se r encontre d'une façon excessivement développée que dans les roches profondes, ou même filoniennes, excessive- ment riches en CaO, MgO et FeO, où Je plagioclase développé est de l'Anorthite et presque pure 1•

Les autres caractères, auxquels on reconnaît la face g1, sont d'une part, l'angle ph' des clivages et des cassures, qui doit être égal à 116°, et d'autre part, l'orientation optique, telle qu'en lumière cohvergente apparaît l'image d'une bissectrice positive, assez bien centrée pour les feldspaths acides, de plus en plus excentriques au fur et à mesure que le pourcentage d'Anorthite augmente. L'angle d'extinction pour la vibration négative obser- vé sur la face g1, en prenant comme ligne directrice la trace du clivage p, donne directement, par utilisation des courbes conte- ' Dr R. SABOT. Etude critique sur la détermination des Feldspaths, l\1aouscrit, Prix Davy, 1916.

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nues dans le deuxième fascicule de Michel Levy, le pourcentage d' Anorthite. Si la section est zonée, l'angle d'éclairement commun est de

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37° et les angles d'extinction de chacune des zones donnent leur pourcentage respectif. ·

La seconde méthode que j'ai utilisée,· est celle de la zone de symétrie de la mâcle de l' Albite. Les sections appartenan.t à cette zone ont leur pôle situé sur le diamètre vertical de la pTo- jection stériographique du feldspath. Il y a éclairement com- mun des lamelles à 0° et 45° dn plan de mâcle, et l'angle d'ex- tinction est le même pour les lamelles 1 et l', mâclées suivant la loi de l' Albite (ai) et pour les lamelles 2 et 2', mâclées avec les précédentes suivant la loi de Carlsbad ((3).

Si des sections de feldspaths apparte.nant à cette zone sont très nombreuses, le maximum observé pour°' et {3 définit le pourcen- tage d'Anorthite et, en lumière convergente, la section donnant le maximum montre l'image d'une bissectrice négative plus ou moins excentrique. La ' courbe, utilisée pour l'interprétation, est celle donnée dans la planche XI du deuxième fascicule de Michel Lévy. Lorsq u'nne même section donne les angles

°'

et (3 èorres- pondants, le pourcentaged'Anorthite peut être directement déter- miné à l'aide des planches 22 et 23 du troisième fascicule de Michel Levy.

La troisième méthode que j'ai employée est celle basée sur la recherche des sections rigourensemeut orientées. L'angle d'ex- tinctio?, mesuré très exactement, ainsi que les angles des clivages, tout ceci pour les différentes lamelles mâclées, permet, au moyen des planches 10 à 15 du deuxième fa8cicule de Michel Levy, de déterminer directemeht le pourcentage d'Anorthite.

Pour les roches contenant des microlithes extrêmement tenues et filiformes de plagioclase, j'ai déterminé les angles d'extinction, toujours pour la vibration négative, sur les sections les plus _allongées. Celles-ci peuverit êtré considérées comme appartenant à la zone pg1 et le maximum de l'angle d'extinction détei·mine le plagiocÎase .

Vu l'indécision résultant de l'emploi des méthodes de Michel

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- 29 -

Levy, en ce qui cpncerne la nature des mâ.cles, j'ai eu recours pour ceci aux méthodes de Fédot'off, qui m'ont ainsi permis de contrôler et de compléter les données obtenues par les méthodes

pTécédentes.

Pour ce qui est des Ort.hoclases, à part le Microcline, le manque de ~onnees optiques suffisantes

ne

permet pas de serrer Je pro- blème de h·ès près. L'Ot•tboi::;e ne peut être identifié que par l'angle

<l'exlinclion ohserv.é SUI' {)1 = (CHO)

=

Sng ; les extinctions droites et le quadrilage caractéristique sur Snm et Snp; la pré- sence de rnâcles de Carlsbad avec plan rle jonctiou irrégulier et interpénétration des deux individus mâclés; indices de téfraction inférieure à hp du quartz (franges de l:lecke), l'angle 8 V relati- vement faible et signe optique négatif.

Quant au Microeline, il est iden.liflable par le quadrilage carac-·

1.éristique, dù aux. mâeles suivant les lois dè l'albite et du péri- d'iue; par les angles d'extinction sur les sections Sng et Sn1,

Michel Levy, deuxi ème fascicul.e, p. L02) ; pal' l'éclail'ement corn mu n de toutes les lamelles pour une direction bi-ssectl'ice des deux plans de mâcle; par la présence fréquente des. inclusions d'Albite, sous forme de filonnets, approximativement parallèles à _h1 = (100).

§ 2. - La Méthode Universelle de Fédoroff.

Cette méthode, basée sur l'emploi de la platine universelle ou Platine lhéodolite, a été utilisée pour'Ja clélerminatioo des carac- tères optiques des Plagioclases. Je rappellerai en deux mots les p1·inc.ipes fondamentaux de cette niéthode. La pl8Jtine tbéod0lite possède deux axes horizontaux, appelés let H, tous deux pat•al-

lèles aux seêtioos p1·ineipales du polariseur et de l'analyseur.

Oeci peut être obtenu pool' l'axe H, pa1· la rotation de la platine autour d' un axe vertical M, l'axe J t'estant alors lixe dans l'es- pace. L'orientation de J est obtenu précédemment par rotation de la platine du microscope. Le disque intérieur de la platine, mobile autour de H, présente en son centre un verre gravé,

1

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··- 00 -

mobile dans son propre plan autour d'un axe N, qui est donc perpendiculaire sur le plan de ce disque intérieur.

Les différents axes présentent to~s des divisions de degré en degré, permettant d'apprécier les angles de rotation. L'axe H fait exception et pour permettre la mesure rapide des inclinai- sons autour de cet axe, Right a apporté à la platine le perfection- nement suivant: Sur le disque extérieur et dans un plan perpen- diculaire à l'axe H se tl'Ouve silué de part et d'autre deux arcs de cercle divisés de degré en degré, Ces arcs sont fixés aux bords mêmes du disque extérieur et lors de l'inclinaison .du disque intérieur, le chiffre vis-à-vis duquel se trouve anêté le bord de _ce disque, donne l'angle d'inclinaison autour de H. On désigne par h les angles d'inClinaison autour de H; n pour N et j pour J.

On devra toujoms spécifier si l'inclinaison de H se fait en avant ou en arriëre, l'axe H étant supposé parallèlement à la section horizontale du nicol. De même pour les anglesj, on devra indiquer si l'inclinaison est faite rnr· la droite ou sur la gauche.

Les résultats des mesm·es sont reportés sur un canevas stéréogra- phique, où l'on discute d'après 'la méthode de Nicitine la compo- sition et le caractère du plagioclase.

Principe de la Méthode.

La méthode utilisée est celle des plans d'élasticité ou, à plus proprement parler, celle des axes d'élasticité. Par des rotations appropriées autour de H et N, par tâtonnement, on amène l'un des axes de l'ellipsoïde en coïncidence avec l'axe J. Ceci peut se vérifier facilement par le fait que la section entre les nicols croisés sera alors eomplètement obscure pour n'importe quelle position d'inclinaison autour de J, qui joue ainsi le rôle d'un axe de vérification, tandis que H et N sont des axes d'oeientation.

Les deux angles n et h, dont on a dû tournei· autom· les axes correspondants pour réaliser la condition ci-dessus, servent directement pour le report sur le eanevas stéréographique. La coordonnée n est comptée directement sur le cercle de base et,

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_ ·31 -

depuis celui-ci, on comptera h0 en s'aidant des petits cercles.

(Le disque intérieur étant incliné du côté de l'observateur.) Pour savoir quel est l'axe de l'ellipsoïde qui coïncide avec J, on place cè dernier à 45° ·des sections des nicols, puis on incline autour de J. Si on observe alors des positions d'obscurité, J

=

nm, et on. notera j, correspondant aux dites positions. Pour celles-ci, l'un des axes optiques est alors disposé parallèle.

ment à l'axe du microscope et la section étudiée est cyclique, comme on peut s'en convaincre par rotation de la platine du microscope. L'obscurité persiste alors. Si on n'observe aucune position d'obscurité, on introduira une lamelle optique quelcon- que parallèlement à J, et on remarquera si la teinte de polarisa- tiori monte ou .descend; . on aura ·alors J --:-- ng ou J = np.

Ayant déterminé la position de l'un des axes de l'ellipsoïde, on procédera de même pour un second axe, en abrégant les tâton- nements par la formule N, = N1 + (90° - h1), dans laquelle n1 eth, représentent les coordonnées du premier axe. et n. l'une des coordonnées apprnximative du second axe. Après avoir trouvé exaçtement cè dernier, on I.e reportera sur la même pro:

jection, puis à l'aide du compas à trois points, on vérifiera si la distance des deux pôles obtenus est bien de 90°. Ceci fait, à l'aide de ce même compas, on· déterminera la position du troi- sième axe, qui est le pôle du granct cercle passant pa1· les deux pôles précédemment trouvés. Si l'angle d'inclinaison de ce troi-

. '

' R erna1·que: On peut toujour~ s'arrnnger de façon à n'incliner l'axe H qu'en arrière, c'est-à-dire du côté de l'obser vntcur. Pour ceci, il suffit, si l'inclinaison dev:tit lltre faite en sens inve1cse, d1n 11 gmen~c r 1.'1tngle 1~ de 180°.

~ RemarqM: La pr'éparation étno t (Jlncéc CJl'tl'e d<•11x méui~quc~ d'i odice !"1 l'ob- SCl'V11tioo doit en quoique sorte être rappo1•téc à l'intél'reui· du minér:tl ; c-'est-à-d ire que les angle3 d'inclin11iso11 doivent être corrigés de l:a réf1•irctîon. Cette ÇOJ'rcetion portera èlonc 1mr les augles h et les :t ngles j el ce seront ces angles con:igés qui seront reportés sur le caoevns stéréograpbiq ne .. Pour éviter le Cl\lcul par ln relation des sinus, Nicitine a cooqtruit des diagrammes, qui J)ermettimt de déd uire très facjlemeat l'1u,1gle d'inclinaison dnns le miuérn.I, co una i~sn n t l'angle d'b1clioàison dans le ménisque. Pour ceci, Ü C$t évidemment nécessnil'e de cononitrc l'ihdice de réfraction du mlinisque, ainsi qne celni cln minéral. Le 1>1·emier est donné, qu1tnt nu second, on le déduit d'aprè~ le relief présenté par le minéral étudié .

• -

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sième axe, 'par rapport au cercle de base, ne dépasse pas 40°, on entrèprendra sa recherche directe et Je pôle trouvé directement devra coïncider pratiquement avec Je pôle construit. On cher- chera d'autant plus d'obtenir ce troisièID:e axe, dans le cas, où il n'est autre que nm, afin de pouvoir observer la position des axes optiques dans Je plan perpendiculaire à J.

Pom· ce qui est du rapport sur la projection, on ne marque donc qu8 les pôles de ng; nm et nv; quant aux axes optiques, on note leur position sur le cercle de base, après rabattement du plan n g ·np . Pour rabattre ng et np, on les joint à nm par des droites et prolonge celles-ci jusqu'à l'intersection avec le cercle de base. La détermination _des 3 axes permet donc, comme pre- mier caractère, de fixer la valeur de l'angle 2 V des axes optiques et, du même coup, le signe optique, en observant si c'est ng ou np qui se trouve entre les deux axes optiques dans leur angle aigu. Dans le cas des feldspaths, on choisira autant que possible des individus mâclés et on déterminera chacune des lamelles

hémitropes. Les résultats sont reportés sur le même canevas. '

On y reporte aussi le pôle du plan de mâcle et on trace le plan lui-même. Pour repérer ce plan de mâcle, on amène sa trace parallèle aux fils du réticule, qui coïncide avec l'axe H, puis inclinant autour de cet axe, on amène la droite de séparation . des deux individus à être aussi étroite que possible. Les deux chiffres, lus alors sur les arcs de Right et sur le cercle de l'axe n sont les coordonnées du plan de mâcle. Pour trouver l'axe de mâcle, on con~idère sur le canevas stéréographique la position des grands cercles, qui joindraient les ng, nm et np des deux individus mâclés. Ces trois grands cercles doivent se couper en un seul point, qui est le pôle de J'axe de mâcle ... si ce point coïn- cide avec le pôle du point de mâcle; l'hémitropie est normale;

s'il se trouve sur le cercle représentant le plan de mâcle, l'hémi- tropie est parallèle. Dans tous les cas où cela m'a été possible, d'une façon suffisamment précise, j'ai déterminé aussi la posi- tion des plans de clivages et de cassures.

Pour ceci, on amène, par rotation de n, la trace du plan de

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