ÉVIDENCE DES RÉACTIONS ALCALIS-GRANULATS DANS LES STRUCTURES ROUTIÈRES À MONTRÉAL : DE 1996 À 2006
Alain Blanchette, géol., M.Sc.A.,
Terratech, Groupe SNC-Lavalin inc. et
Richard Morin, ing.,M.Sc.A., Ville de Montréal
INFRA 2007
INFRA 2007
PLAN DE PRÉSENTATION
1. Introduction 2. Problématique
3. Programme technique 4. Méthodologie
5. Résultats
5.1 Relevés de 1996 5.2 Relevés de 2006
PLAN DE PRÉSENTATION (SUITE)
6. Analyse des résultats
6.1 Évolution des désordres
6.2 Origine des dégradations
7. Bilan de l’étude
1. INTRODUCTION
Ville de Montréal
650 structures routières
Viaducs, passages piétonniers, tunnels, etc.
Certaines ont plus de 70 ans d’âge
Plusieurs structures construites lors des booms économiques des années 20 et 70
1. INTRODUCTION (SUITE)
Division Pont et Tunnel
Inspection à intervalles réguliers des structures
Inspection incluant l’évaluation structurale
Division Expertise et soutien technique
Réalise les expertises sur des structures
Expertises réalisées à l’interne et en partie par des laboratoires privés
1. INTRODUCTION (SUITE)
Objectif principal de l’étude
Vérifier l’évolution de la réaction Alcalis-Granulats dans le béton des structures de la Ville de Montréal
Aucune donnée n’était disponible sur le sujet
2. PROBLÉMATIQUE
Dégradation des structures de la Ville de Montréal
Réaction Alcalis-Granulats (RAG)
Corrosion des armatures (CDA)
Étude entreprise en 1996 afin de déterminer à quel rythme la RAG évolue dans les structures
La Ville désire valider si elle peut prendre en compte les résultats dans ses stratégies
d’entretien et réfection de ses structures
3. PROGRAMME TECHNIQUE
Étude entreprise par la Division Expertise et soutien technique
Premier mandat en 1996
LVM-Tech Inspection de 26 structures
Poursuite du mandat en 2006
Terratech Inspection de 25 structures
15 des 26 structures de 1996
Toujours ‘’disponibles’’ pour inspection en 2006
3. PROGRAMME TECHNIQUE (SUITE)
Ultimement, l’étude à 2 buts:
1. Permettre d’optimiser le choix des matériaux et des méthodes de réfection des ouvrages.
2. Permettre d’optimiser la gestion des infrastructures et d’apporter un outil
supplémentaire dans la planification des interventions.
4. MÉTHODOLOGIE
Relevés de 1996
Relevé visuel avec martelage des surfaces
Quantification des pourcentages de délamination, éclatement, etc. à la surface des différents
éléments
Quantification des signes de RAG:
Pourcentage de surfaces affectées
Ouverture (mm) des fissures
Évidence de changement volumétrique
4. MÉTHODOLOGIE (SUITE)
Identification de tout les éléments potentiellement instables
Ex. Délamination à l’intrados des tabliers
Attention particulière aux joints, appuis, culées, etc.
Peut emmener des inspections supplémentaires par ingénieur en structures
Relevé photographique détaillé
4. MÉTHODOLOGIE (SUITE)
Relevés de 2006
Reprend la même méthodologie que 1996 avec les ajouts suivants :
Carottage des structures pour caractériser la
propagation des fissures, épaisseur de délamination, etc.
Pétrographie des bétons
Ajout d’un CD-vidéo qui présente l’ensemble de la structure avec commentaires
4. MÉTHODOLOGIE (SUITE)
Relevés de 2006 : Signes de RAG
4. MÉTHODOLOGIE (SUITE)
Relevés de 2006 : Martellage des surfaces
4. MÉTHODOLOGIE (SUITE)
Relevés de 2006 : Ouverture des fissures
5. RÉSULTATS
5.1 Rélevés de 1996
Type de structures
Type Nombre Pourcentage
Viaduc 17 65%
Mur de soutènement 5 19%
Pont ou passerelle piétonnière 3 12%
Escalier 1 4%
Total 26 100%
5. RÉSULTATS (SUITE)
Liste des structures inspectées en 1996
N° Type Localisation
1 Viaduc Rue Jarry (près de Querbes), Passage inférieur sous les voies du CP
2 Viaduc Rue Golford, près de Notre-Dame, Passage inférieur 3 Viaduc Boul Pie-IX, sous Crémazie (nord de Métropolitain) 4 Viaduc Boul. Pie-IX, sous Crémazie (sud de Métropolitain) 5 Viaduc Rue de Salaberry, sous les voies du CP
6 Mur de soutènement Chemin McDougall (côté ouest), au nord de Cédar
7 Mur de soutènement Chemin Côte-des-Neiges (côté ouest), près de Ridgewood 8 Mur de soutènement Avenue Dr Penfield (côté sud), Angle sud-est Avenue des Pins 9 Viaduc Rue Hochelaga (sous les voies du CP à l’est de Viau)
10 Viaduc Rue de Cadillas, sous Dubuisson
11 Viaduc Rue Christophe-Colomb (sous les voies du CP)
5. RÉSULTATS (SUITE)
Liste des structures inspectées en 1996 (suite)
N° Type Localisation
14 Viaduc Sur Henri-Bourassa, au-dessus de Sherbrooke (près de la 47e Avenue) 15 Viaduc Boul. Armand-Bombardier, au-dessus des voies du CN
16 Viaduc Sur Cavendish, sous De Maisonneuve et les voies du CP
17 Viaduc Sur Girouard, en-dessous de De Maisonneuve et des voies du CP 18 Mur de soutènement Sur St-Denis (côté oust) entre Sherbrooke et Ontario
19 Escalier Rue Hôtel-de-Ville (côté ouest), entre Sherbrooke et Ontario 20 Mur de soutènement Rue Berri (côté est) entre St-Antoine et Notre-Dame
21 Viaduc Sur Jean-Talon (direction ouest) au-dessus des voies du CN (près de Wilderton)
22 Passerelle piétonnière Passerelle au-dessus de la rue Clark (au nord des voies du CP) 23 Pont piétonnier Pont au-dessus du canal de l’Aqueduc
24 Tunnel piétonnier Rue Sheaner près de Wellington, passant sous les voies du CN
25 Viaduc Chemin Côté-des-Neiges au-dessus de la rue Remembrance (direction ouest)
5. RÉSULTATS (SUITE)
5.1 Rélevés de 1996
Intensité de la RAG
Intensité Nombre de structures Pourcentage
Très sévère 1 4%
Sévère 4 15%
Moyenne 8 31%
Faible 5 19%
Faible à nulle 7 27%
Nulle 1 4%
5. RÉSULTATS (SUITE)
5.1 Relevés de 1996
Étude confirmant que la RAG et la CDA étaient les vecteurs déterminants dans la dégradation des structures de la Ville de Montréal
Un faible recouvrement de béton devant les armatures est problématique pour 40% des structures
Cinq (5) des structures inspectées étaient
classifiés comme trop dégradés pour intervenir en surface seulement
5. RÉSULTATS (SUITE)
5.2 Relevés de 2006
15 des 26 structures inspectés en 1996 sont
Type de structures Nombre Pourcentage
Viaduc 16 64%
Mur de soutènement 5 20%
Pont ou passerelle piétonnière 3 12%
Escalier 1 4%
Total 25 100%
5. RÉSULTATS (SUITE)
Liste des structures inspectées en 2006
N° Structures
1 Viaduc Salaberry / CP / Bois-de-Boulogne
2 Mur de soutènement, Chemin de la Côte-des-Neiges 3 Viaduc Jean-Talon / CN / Wilderton
4 Passerelle Clark / St-Urbain
5 Viaduc Christophe-Colomb / des Carrières 6 Viaduc Christophe-Colomb / CP / des Carrières 7 Viaduc Côte-des-Neiges / Remembrance est 8 Viaduc Côte-des-Neiges / Remembrance ouest
9 Mur de soutènement, rue St-Denis, entre Sherbrooke et Ontario 10 Viaduc Cadillac / du Buisson
11 Viaduc Escalier Hôtel-de-ville, côté ouest 12 Viaduc Henri-Bourassa / Sherbrooke 13 Viaduc Sherbrooke / Notre-Dame
5. RÉSULTATS (SUITE)
Liste des structures inspectées en 2006 (suite)
N° Structures
14 Mur de soutènement, Avenue Dr Penfield / des Pins 15 Viaduc Armand-Bombardier / CN
16 Viaduc Pie-IX / Henri-Bourassa 17 Viaduc Hochelaga / Wurtule 18 Viaduc de Rouen / CP
19 Mur de soutènement Deacon / sud de Clinton 20 Viaduc Sauvé / CP à l’est de l’Acadie
21 Viaduc Jean-Talon à l’est de du parc 22 Viaduc Welligton / CN / Richmond
23 Mur de soutènement Dr Penfield / Nord-est Avenue du Musée 24 Pont Jolicoeur / Canal de l’Aqueduc
5. RÉSULTATS (SUITE)
Cote comparative 1996-2006
N° Structure Côte d’intensité RAG
2006 1996
1 Viaduc Salaberry / CP Moyenne Moyenne
2 Mur de soutènement Côte-des-Neiges / Ridgewood
Faible à nulle
Faible à nulle
3 Viaduc Jean-Talon / CN Faible à
nulle
Faible à nulle 4 Passerelle Clark / St-Urbain Moyenne Moyenne 5 Viaduc Christophe-Colomb / Des Carrières Faible Faible 6 Viaduc Christophe-Colomb / CP Faible Faible 7 Viaduc Côte-des-Neiges / Remembrance Est Faible à
nulle Faible à nulle
5. RÉSULTATS (SUITE)
Cote comparative 1996-2006 (suite)
N° Structure Côte d’intensité RAG
2006 1996
8 Viaduc Côte-des-Neiges /
Remembrance Ouest Faible à
nulle Faible à nulle
9 Mur de soutènement St-Denis Nulle Nulle
10 Vuaduc Cadillac / Du Buisson Faible à
moyenne Moyenne
11 Escalier Hôtel-de-Ville Faible Faible
12 Viaduct Henri-Bourassa / Sherbrooke Faible Faible 13 Viaduc Sherbrooke / Notre-Dame Faible Faible 14 Mur de soutènement Penfield Moyenne Sévère
5. RÉSULTATS (SUITE)
13 des 15 structures ne présentent pas de
différences significatives, au niveau des signes de RAG entre les inspections de 1996 et 2006.
2 des 15 structures (viaduc Cadillac du Buisson et mur de soutènement Penfield) présentent des signes de RAG plus significatifs en 2006.
5. RÉSULTATS (SUITE)
Défauts typiques
Intrados et balustrade
5. RÉSULTATS (SUITE)
Défauts typiques
Faces du tablier et rives de l’intrados
5. RÉSULTATS (SUITE)
Défauts typiques
Mur de dénivellation, parapets et colonnes
6. ANALYSE DES RÉSULTATS
6.1 Évolution des désordres
Visuellement, sur une période de 10 ans, les
dégradation apparentes, strictement associées à la réaction Alcalis-Granulats, apparaissent peu évoluées
La réaction évolue surement, mais l’intervalle des relevés ne permet généralement pas de quantifier cette évolution
6. ANALYSE DES RÉSULTATS (SUITE)
6.1 Évolution des désordres (suite)
La quantification de ces déformations
demanderait l’instrumentation des ouvrages en y intégrant, par exemple, des cellules de
déformation
Deux structures, le viaduc Cadillac / du Buisson et le mur de soutènement Penfield, présentent cependant une évolution quantifiable entre 1996 et 2006
6. ANALYSE DES RÉSULTATS (SUITE)
6.1 Évolution des désordres (suite)
Les dégradations reliées à la corrosion des aciers d’armature présentent toutefois une
évolution significative sur plusieurs structures entre les deux inspections
Ces dégradations évoluent de façon
préférentielle aux endroits les plus exposés, c’est-à-dire, le bas des murs de soutènement, base des piliers, base des culées, etc.
6. ANALYSE DES RÉSULTATS (SUITE)
6.1 Évolution des désordres (suite)
L’intrados des tabliers présentent également une évolution souvent significative des
délaminations et/ou éclatement du béton. Les services techniques de la Ville de Montréal y prêtent d’ailleurs une attention particulière en martelant régulièrement l’intrados des tabliers afin d’y retirer les sections délaminées.
6. ANALYSE DES RÉSULTATS (SUITE)
6.2 Origine des dégradations
La RAG et la CDA sont les vecteurs les plus importants dans l’évolution de al dégradation des structures de la Ville de Montréal.
Il se crée une synergie entre ces deux vecteurs.
La RAG favorisant la micro-fissuration du béton créant ainsi un milieu plus favorable à la
corrosion des armatures.
6. ANALYSE DES RÉSULTATS (SUITE)
6.2 Origine des dégradations (suite)
Le carottage des structures en 2006 indique que la RAG est associée à l’utilisation d’un gros
granulat identifié comme étant un calcaire à grains fins.
La corrosion est fortement favorisée par la
présence d’un faible recouvrement de béton et n’assurant pas de protection adéquate aux aciers
7. BILAN
Les travaux de réfection et/ou de construction entrepris dans le futur à la Ville de Montréal incluront les éléments suivants :
Afin d’éviter le développement de la réaction alcalis-granulats, les devis techniques de la Ville de Montréal peuvent maintenant exiger un gros granulat de nature granitique, donc facilement identifiable à la livraison du béton en chantier, pour les structures très exposées.
7. BILAN (SUITE)
Un respect intégral, au minimum, des exigences des normes canadiennes au niveau des recouvrements minimums de béton couvrant les aciers d’armature.
Une surveillance accrue en chantier assurera de respecter les exigences à ce niveau.