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Academic year: 2022

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Texte intégral

(1)

L’eau de demain

s’invente aujourd’hui

Un ancrage territorial durable

Des métiers industriels innovants

Une conception citoyenne du service

Un mode de gestion

responsable

Dossier

spécial

8 solutions innovantes pour relever les défis de demain

RAPPORT ANNUEL

2013

(2)

Sommaire − 3 2 − Sommaire

Questions à... Qui sommes-nous ?

Une conception citoyenne

du service

p.48

Les

données chiffrées 2013

p.72

Un ancrage territorial durable

p.16

Des métiers industriels innovants

p.26

Une nouvelle gouvernance

PARIS DEMAIN

Les visuels de couverture et d’ouverture de parties de ce rapport d’activité sont des créations du collectif d’architectes Et alors, qui explore Paris dans l’hypothèse d’une hausse globale

des températures de 2

o

C.

Dans ce Paris réinventé, la place de l’eau y est repensée de façon inédite et ingénieuse.

Un mode de gestion responsable

p.62

DOSSIER SPÉCIAL

8 solutions innovantes pour demain

p.38 p.8

p. 6

p.4

(3)

2013 marque votre dernière année pleine en tant que Présidente d’Eau de Paris. Qu’aimeriez-vous réaffirmer après vos treize ans passés à défendre la cause de l’eau à Paris ?

En occupant successivement les postes de Présidente-Directrice générale de la Sagep (Société anonyme de gestion des eaux de Paris), puis de Présidente d’Eau de Paris, j’ai expérimenté différents modes de gestion de l’eau. D’abord en délégation de service public, puis en régie publique grâce à la réforme que nous avons menée pour aboutir à la création en 2009 d’Eau de Paris, seul et unique opérateur de la capitale. Après cinq années d’expérimentation de ce modèle de gestion, c’est pour moi le meilleur pour le service de l’eau à Paris, et de loin. D’abord sur un plan économique : grâce au retour en régie municipale, nous maintenons l’équilibre budgétaire tout en ayant baissé le prix de l’eau. Sur un plan social, ce mode de gestion a permis une harmonisation salariale pour le personnel d’Eau de Paris et la mise en place d’une aide sociale spécifique à l’eau, qui rend effectif le droit à l’eau d’accès à Paris pour tout un chacun. D’un point de vue environnemental, nous menons une politique innovante et très ambi- tieuse de préservation de la ressource, via des actions menées en concertation avec le milieu agricole. Enfin, sur le plan démocratique, Eau de Paris a innové en faisant participer les usagers à sa gouver- nance, dans un souci de concertation et de grande transparence.

Quel bilan tirez-vous du passage en régie en 2010 ?

Il est globalement très positif. Nous assurons l’alimentation en eau de tous les Parisiens dans le cadre d’une mission de service public, conduite selon l’intérêt général. Grâce aux multiples actions de sensi- bilisation et de concertation avec les usagers et les différents acteurs de l’eau, Eau de Paris a gagné en visibilité et en reconnaissance. Et la dimension citoyenne de la régie s’affirme grâce aux nombreuses actions de terrain conduites à Paris et sur les territoires.

La création d’Eau de Paris a aussi permis un contrôle accru de la collec- tivité parisienne sur son service de distribution d’eau et sur l’ensemble de son activité. Un bémol quand même, nous avons encore parfois des difficultés à créer une culture commune dans l’entreprise. C’est un travail à moyen terme et Eau de Paris reste une jeune régie. Les objectifs ont été atteints, mais pas toujours avec la fluidité et l’accompagnement attendu et nécessaire. C’est un point à améliorer.

La gouvernance d’Eau de Paris est particulièrement observée par d’autres régies voire d’autres opérateurs. Qu’est-ce qui fait la spécificité d’Eau de Paris ?

C’est un modèle très observé effectivement, en France, mais aussi à l’international. Nous menons une concertation citoyenne autour de notre politique de l’eau, pour sortir de l’entre-soi opérationnel ou de la relation unique avec les élus. Notre contrat d’objectifs est ainsi discuté dans le cadre de l’Observatoire parisien de l’eau, ainsi que tous les grands actes de gestion.

Tous les rapports sont soumis à cette assemblée avant d’être pré- sentés au Conseil de Paris, ce qui constitue une vraie valeur ajoutée.

Notre Conseil d’administration a été ouvert aux usagers et aux acteurs du monde de la recherche et de l’action territoriale qui ont une autre approche des enjeux. Ces acteurs proposent un éclairage différent de celui des équipes et des élus. Eau de Paris a souhaité ainsi élargir le cercle de la discussion pour enrichir le débat.

Si vous deviez définir en une phrase ce que représente

Eau de Paris pour la cause de l’eau, comment l’exprimeriez-vous ? Eau de Paris est devenue le symbole d’un passage en gestion publique réussi, avec la mise en œuvre d’actions environnementales innovantes et d’avancées démocratiques fortes.

Qu’aimeriez-vous transmettre à vos successeurs ?

La protection de la ressource et le lien initié par la régie avec le monde agricole pour y parvenir sont des enjeux fondamentaux pour ces prochaines années. C’est un beau projet citoyen à mener. Il est souvent difficile, mais les résultats sont très encourageants. Il faut aller encore plus loin dans cette démarche partenariale et affirmer davantage la spécificité d’Eau de Paris en continuant d’impliquer des acteurs extérieurs dans le cadre de sa gouvernance. Il y a un enjeu démocra- tique essentiel autour de l’eau, qu’il convient de poursuivre et de consolider. Il faut aussi garder une ambition de développement pour Eau de Paris. Continuer d’innover sur nos activités métiers pour les valoriser.

Quels sont selon vous les grands enjeux de l’eau en France ? Ils sont les mêmes que pour Eau de Paris : la protection et la qualité de la ressource et le lien nécessaire entre politique de l’eau et politique agricole. Par ailleurs, il faut organiser des débats publics sur les enjeux de l’eau : inventons la démocratie de l’eau ! L’eau est la première ressource vitale. C’est LE service essentiel. Or les Français mécon- naissent les enjeux quantitatifs, qualitatifs et d’organisation du service et ses différents acteurs. Il y a là un enjeu de politique publique pour une meilleure maîtrise du service de l’eau, avec une évaluation et des contrôles par la collectivité mais aussi par les associations d’usagers. Nous devons également informer les Français sur les enjeux de l’eau pour mieux s’adapter au changement climatique, avec de vrais sujets comme les conflits d’usages face à un stress hydrique qui sera plus important dans certaines régions de France.

Anne Le Strat

Présidente d’Eau de Paris 2009-2014

« Eau de Paris a gagné en visibilité et en

reconnaissance et sa dimension citoyenne s’affirme »

Parcours

2001 – Anne Le Strat est élue conseillère de

Paris et désignée Présidente-Directrice générale de la SAGEP-SEM.

2003 – Elle conduit avec la ville de Paris

la renégociation des contrats des deux distributeurs privés.

2004 – Elle signe la charte de la Diversité

dans la continuité des actions mises en œuvre depuis 2001.

2005 – Eau de Paris obtient le label Égalité (égalité

professionnelle Femmes/Hommes). Elle fut l’une des cinq premières entreprises labellisées.

• 2006 – Sous l’impulsion de la Présidente-Directrice générale, Eau de Paris lance la démarche

« Eau de Paris demain », réflexion collective autour du devenir du service de l’eau parisien.

• 2008 – Anne Le Strat est réélue conseillère

de Paris et désignée adjointe au maire de Paris en charge de l’Eau, de l’assainissement et de la gestion des canaux. Elle est élue Présidente d’Eau de Paris. Le Conseil de Paris en novembre prend la décision d’engager la réforme du service public de l’eau.

• 2009

– Année de la création de la régie municipale Eau de Paris, opérateur public unique de l’eau à Paris. Cette même année, Anne Le Strat est nommée Présidente d’Aqua Publica Europea (réseau d’entreprises publiques européennes du secteur de l’eau et de l’assainissement engagé dans la défense et la promotion de la gestion publique de l’eau).

• 2012 – Anne Le Strat participe à la création

de France Eau Publique (réseau de collectivités territoriales et d’opérateurs publics dont le but est de promouvoir la gestion publique de l’eau en France).

• 2013 – L’expérience parisienne est retracée dans

un ouvrage « L’Eau à Paris, retour vers le public ».

Questions à... − 5 4 − Questions à...

(4)

Une gouvernance

ouverte et transparente

Ouverture à la société civile et gestion

transparente : voici ce qui gouverne Eau de Paris depuis sa création en 2009. Des principes

inscrits dans les statuts de la régie ainsi que dans le contrat d’objectifs qui la lie à la municipalité pour la période 2010-2014.

L

e Conseil d’administration d’Eau de Paris est composé d’élus de la municipalité, de représentants des salariés, ainsi que d’asso- ciations de défense des consommateurs et de l’environnement.

Il compte 20 membres dont 13 représentants de la collectivité parisienne (7 femmes et 6 hommes) et permet un véritable débat entre toutes les parties prenantes du service public de l’eau. En 2013, il s’est réuni six fois en séances ordinaires et une fois en séance exceptionnelle.

À noter que les membres du Conseil ne perçoivent pas de jetons de présence (rémunérations) et assistent aux séances de façon assidue.

Le Conseil d’administration de la régie est présidé depuis le 6 juin 2014 par Célia Blauel, adjointe à la maire de Paris en charge de l’Environnement, du développement durable, de l’eau, de la politique des canaux et du « plan climat-énergie territorial ». Le vice-président, François Vauglin, maire du 11e arrondissement de Paris, a été élu le 27 juin 2014.

COMPOSITION DU CONSEIL

D’ADMINISTRATION AU 27 JUIN 2014

Conseil d’administration d’Eau de Paris au 6 juin 2014

6 − Une nouvelle gouvernance

C’est le nombre de délibérations approuvées par le Conseil d’administration en 2013.

180

LE SAVIEZ-VOUS ?

• Le 1

er

avril 2013, le nouveau règlement du service public de l’eau, adopté par le Conseil de Paris des 11 et 12 février 2013, est entré en vigueur.

• Eau de Paris a présenté en cours d’année à l’Observatoire parisien de l’eau ses réflexions sur la tarification de l’eau et l’éducation à l’eau.

REPRÉSENTANTS DE LA VILLE DE PARIS Célia BLAUEL, présidente François VAUGLIN, vice-président Jean-Noël AQUA Eric AZIÈRE

Jean-Didier BERTHAULT Colombe BROSSEL Anne-Charlotte BUFFETEAU Jérôme GLEIZES

Pénélope KOMITES Catherine LECUYER Véronique LEVIEUX Thomas LAURET Karen TAIEB

O

riginaire de l’une des plus petites communes de France, Ferette, en Alsace, Célia Blauel s’est installée à Paris au début des années 2000 pour suivre un DESS de communication à la Sor- bonne, après avoir fait l’Institut d’études politiques de Strasbourg.

À Paris, elle entame une carrière professionnelle à la mairie du 14e arrondissement de Paris, au service des Espaces verts, puis en tant que chargée des questions de logement et de l’insalubrité. L’expulsion d’un immeuble de mal-logés rue de la Tombe-Issoire le jour de la rentrée scolaire 2005 provoque son engagement en politique au sein d’EELV (Europe Écologie - Les Verts).

Son parcours professionnel se poursuit dans une municipalité de l’Essonne, où elle est chargée du développement durable ; puis à l’INPES (Institut national de prévention et d’éducation à la santé) où elle mène des campagnes de communication nationales sur les addictions ; et enfin en tant qu’attachée parlementaire d’un député de Paris EELV. Candidate aux dernières élections municipales dans le 14e arrondissement, elle est nommée maire adjointe de Paris chargée de l’Environnement, du développement durable, de l’eau, de la politique des canaux et du « plan climat énergie territorial. » Récemment élue présidente d’Eau de Paris, Célia Blauel souhaite mettre l’accent sur tout ce qui fait de l’entreprise un acteur majeur de la transition écologique : renforcer le travail sur la protection de la ressource et des aires de captage, en favorisant notamment les partenariats avec les agriculteurs ; proposer une tarification sociale de l’eau adaptée au contexte parisien ; garantir un juste accès à une eau de qualité pour tous, quelle que soit la situation économique et sociale des Parisiens ; repenser la place de l’eau dans la ville, à la fois comme un élément de convivialité et d’amélioration du cadre de vie, mais aussi pour faire face au changement climatique. « L’eau est au carrefour de tellement de problématiques environnementales, tech- nologiques, économiques, sociales, qu’elle est sans aucun doute une des clés pour répondre aux grands enjeux de la Ville de demain.»

Célia Blauel

Présidente d’Eau de Paris — mars 2014

Une nouvelle gouvernance − 7

« Je veux encourager la transition écologique »

REPRÉSENTANTS ÉLUS DU PERSONNEL AU SEIN DU COMITÉ D’ENTREPRISE Damien BOISSINOT

Alain PLATEAU

REPRÉSENTANTS DU MONDE ASSOCIATIF, AVEC VOIX DÉLIBÉRATIVES Martine DEPUY

(Observatoire de l’eau) Henri COING

(UFC-Que Choisir) Abelardo ZAMORANO

(France Nature Environnement)

(5)

Dans cette perspective, j’ai initié une vaste réflexion avec une centaine de collaborateurs et des experts extérieurs dans un premier temps, puis avec l’ensemble des salariés, pour réfléchir et bâtir une stratégie de développement dans le cadre d’un projet d’entreprise baptisé

« Horizon 2025 ».

Sur quoi a porté cette réflexion ?

Une grande diversité de sujets a été évoquée : notamment sur la stratégie de développement, les ruptures technologiques à mettre en œuvre pour gagner en efficacité ou l’évolution des ressources humaines à dix ans (pyramide des âges vieillissante, adaptation des métiers aux nouveaux enjeux). L’objectif est à la fois de retrouver des leviers de développement, d’optimiser les process, de préparer les ressources humaines aux changements de techniques.

Quelles sont les grandes orientations issues de cette réflexion que vous auriez envie de voir inscrites au nouveau contrat d’objectifs liant la Ville et sa régie ?

Les grandes orientations issues de cette réflexion reposent sur trois axes qui nous donneront l’opportunité de défendre des choix straté- giques pour une meilleure visibilité du développement de l’entreprise les cinq prochaines années : doter Eau de Paris d’un plan de dévelop- pement de l’activité, en allant chercher de nouveaux marchés sur nos domaines d’expertise ; favoriser l’optimisation industrielle et technologique, mais aussi organisationnelle en initiant des rappro- chements avec les entreprises publiques proches, dans les domaines de l’assainissement ou de la chaleur urbaine par exemple ; valoriser et exporter notre expertise auprès de nouveaux clients et partenaires.

Je défends une stratégie de développement et d’innovation plutôt que de restriction et de décroissance : je souhaite qu’Eau de Paris ait confiance en son futur. Le service de l’eau a le droit et le devoir d’être ambitieux et innovant.

Comment qualifieriez-vous la performance d’Eau de Paris ? La performance d’Eau de Paris est globalement très bonne avec d’excellents résultats sanitaires, de très bons indicateurs tech- niques, un résultat économique qui permet des investissements sur l’avenir à hauteur de 70 millions d’euros par an.

D’un point de vue social, nous avons conclu de nombreux accords avec les partenaires sociaux au fil des années, tout en maîtri- sant l’augmentation de la masse salariale. Les avancées ont été nombreuses, en particulier sur la diversité et l’égalité femmes- hommes, la prise en compte des spécificités des différentes pro- venances de salariés. Malgré tout, il reste des progrès à faire dans cette entreprise composée de personnes provenant d’horizons très différents et instaurer un climat de confiance est une nécessité dans les prochaines années.

Quels atouts et expertises Eau de Paris peut-elle mettre en avant pour participer à la transition écologique qu’Anne Hidalgo, la maire de Paris, appelle de ses vœux dans le cadre de la métropolisation ?

Pour l’instant, les dispositifs législatifs ne prévoient pas de métropo- lisation de la question de l’eau. C’est peut être dommage, alors que les réseaux sont totalement interconnectés dans notre agglomération.

Malgré cela rien n’empêche Eau de Paris d’imaginer des services à destination des communes limitrophes de nos installations : vente d’eau en gros, eau non potable, eaux brutes... Certaines collectivités nous ont d’ailleurs contactés en ce sens. La transition écologique est dans l’ADN même d’Eau de Paris puisque nous sommes en recherche constante de performance environnementale et technologique pour proposer une eau toujours pure et bonne à boire et parallèlement pour en maîtriser sa consommation, avec des process de production très économes en énergie. L’eau non potable est à ce titre une alter- native très intéressante à étudier. Nous pourrions aussi proposer nos compétences en agro-écologie, sur les territoires sur lesquels nous captons l’eau...

La transition écologique, c’est aussi réfléchir à comment mieux connecter les réseaux urbains pour fabriquer des économies d’échelle.

Il faut réinvestir le sous-sol parisien et rassembler ses acteurs pour innover. Ce qui est un déchet pour l’un est une source d’énergie pour l’autre : les eaux d’exhaure, pompées autour des stations de métro, peuvent servir à nettoyer les rues ou les arroser pour rafraîchir la ville l’été ; les calories ou frigories contenues dans l’eau peuvent contribuer au chauffage des logements ou au rafraîchissement des bureaux...

Cela ouvre un champ d’expérimentation immense en phase avec le projet municipal de faire de Paris une ville pionnière en matière énergétique.

Qu’aimeriez-vous faire savoir sur Eau de Paris à ceux qui liront ce rapport annuel ?

Les contraintes économiques et « l’effet ciseaux » nous concernent tous et obligent le Conseil d’administration et la ville de Paris à se soucier de l’avenir du fleuron Eau de Paris. Cela nous pousse à bous- culer nos habitudes et à innover pour trouver d’autres solutions que l’augmentation du prix de l’eau. Un sujet stimulant aussi, qui donne du sens à notre action et nous mobilise sur notre cœur de métier et ses évolutions. C’est l’avenir du service public de l’eau qui se joue aujourd’hui à Paris. Mais notre capacité à inventer et à nous mobiliser, montrée par les salariés au cours de l’année écoulée sur la construction de ce projet stratégique, est pour moi un vrai motif d’optimisme et même d’enthousiasme.

Vous avez engagé en 2013 une réflexion collective sur l’avenir d’Eau de Paris, pouvez-vous nous dire pourquoi ?

La situation d’Eau de Paris est pour l’heure extrêmement saine puisque l’entreprise enregistre en 2013 un résultat d’environ 50 mil- lions d’euros. Mais elle se trouve confrontée à une équation préoccu- pante à moyen terme. En effet, les volumes distribués baissent chaque année en raison des économies d’eau que font les Parisiens tandis que nos charges continuent d’augmenter. Sans changement, cet « effet ciseaux » se poursuivra et amènera un déficit d’exploita- tion, à l’horizon 2017-2018. Il est donc nécessaire de fixer des orien- tations stratégiques ad hoc pour repousser l’échéance, un déficit d’exploitation n’étant pas envisageable pour une entreprise publique.

Francois Poupard

Directeur général d’Eau de Paris

Qui sommes-nous ? − 9 8 − Qui sommes-nous ?

« L’avenir du service public de l’eau se joue aujourd’hui à Paris »

« Le service public de l’eau a le droit et le devoir d’être innovant »

Chantier de géothermie d’Eau de Paris pour fournir la chaleur de l’éco-quartier Clichy-Batignolles (Paris 17e) - juillet 2014

(6)

10 − Qui sommes-nous ? Qui sommes-nous ? − 11

Avant d’arriver au robinet des Parisiens, l’eau effectue un long parcours : après son prélèvement, elle est traitée, analysée,

acheminée aux portes de Paris, puis distribuée.

Autant d’étapes au cours desquelles Eau de Paris intervient pour garantir une qualité optimale.

Quant au réseau d’eau non potable, il est en plein renouveau.

L

’eau potable parisienne provient à parts égales d’eaux de rivière – la Marne et la Seine – et d’eaux souterraines, issues de 102 points de captage situés dans un rayon de 100 à 150 km autour de la capitale. Les plus lointains se trouvent en Normandie et en Bourgogne.

La ressource brute n’étant pas naturellement potable, Eau de Paris développe des traitements qui utilisent des techniques de filtrage inspirées de celles de la nature.

Sur les eaux souterraines captées aux environs de Provins et de Fontainebleau, naturellement clarifiées, un simple traitement par filtration sur charbon actif est effectué pour retirer les pesticides. Deux usines ont été construites à proximité des sources, à Longueville (77) et à Sorques (77).

Sur les eaux de rivière et les eaux souterraines prélevées dans des milieux calcaires, un traitement plus complexe est nécessaire.

Particules, bactéries, virus, pesticides et autres pollutions de l’envi- ronnement doivent être éliminés. Le traitement des eaux de la Seine et de la Marne s’opère dans deux usines, situées à Orly (94) et à Joinville (94) ; celui des eaux souterraines est réalisé dans les usines de Saint-Cloud (92) et de L’Haÿ-les-Roses (94).

Ainsi, quelle que soit sa provenance à l’entrée de l’usine, l’eau qui en sort est de la même qualité.

Une pression continue garantie

Arrivées aux portes de Paris, les eaux sont réparties dans cinq grands réservoirs : L’Haÿ-les-Roses (94), Saint-Cloud (92), Ménilmontant (75), Les Lilas (75) et Montsouris (75). L’équivalent de deux jours de consommation d’eau des Parisiens y est stocké.

Le réseau parisien est piloté depuis le Centre de contrôle et de commande (CCC) d’Eau de Paris. Grâce à une gestion technique centralisée, le CCC organise en temps réel la production de l’eau et régule la circulation dans le réseau de distribution depuis les réservoirs. Il le fait en fonction des besoins, pour garantir en continu aux Parisiens une eau du robinet à la bonne pression.

Paris ne peut pas manquer d’eau !

La diversité des sources d’approvisionnement et l’autonomie des vecteurs de transport de l’eau les uns par rapport aux autres permettent à Eau de Paris de garantir aux Parisiens une alimentation

Du robinet à l’arrosage : histoires d’eaux

Eau de Paris prélève, traite et distribue de l’eau potable à plus de 3 millions d’usagers,

avec un souci constant : la qualité. Ouverte à la société civile, responsable, moderne

et innovante, la régie parisienne constitue depuis 2009 le porte-drapeau du retour en gestion publique de l’eau.

A

vec 938 collaborateurs, Eau de Paris est la plus importante entreprise publique de l’eau en France. Ses missions ? Approvi- sionner Paris en eau en toute circonstance, tout en limitant son impact sur le milieu naturel et la ressource disponible ; garantir aux Parisiens une eau de qualité au meilleur coût ; assurer la relation avec les abonnés et les usagers ainsi que des territoires où elle est implantée.

La régie parisienne assure l’entretien et le renouvellement du patri- moine hydraulique parisien : 3 aqueducs principaux (470 km au total), 2 090 km de conduites d’eau potable (dont 1 990 km intramuros), 2 100 km de canalisations d’eau non potable (dont 1 700 km intramuros), 6 usines de production d’eau potable (2 pour les eaux de rivière et 4 pour les eaux souterraines) et un réseau d’environ 93 350 compteurs gérés en télé-relevé.

Une entreprise publique au service des Parisiens

en eau continue, en toute circonstance. Et ce, quels que soient les événements : canicule, crue, sécheresse, pollution accidentelle ou rupture imprévue de canalisation. Eau de Paris dispose en effet de 5 dessertes d’eau indépendantes, structurées autour de 3 aqueducs principaux – la Vanne (77), le Loing (77) et l’Avre (28) – et de plusieurs conduites majeures au départ des usines d’Orly et de Joinville. En cas d’indisponibilité d’un des vecteurs, les autres peuvent compenser.

Une gouvernance ouverte à la société civile

En tant qu’entreprise tournée vers ses usagers, Eau de Paris a fait le choix de la transparence. Son Conseil d’administration, renouvelé en juin 2014 (voir p. 6), est composé d’élus de la municipalité, de représentants des salariés, ainsi que de membres d’associations de défense des consommateurs et de l’environnement. (voir l’interview d’Anne Le Strat p. 4-5)

Une gestion responsable et solidaire

La régie entend incarner un modèle de gestion publique fondé sur un principe simple : l’eau, bien commun de l’humanité, doit être gérée de manière responsable et solidaire, selon des critères sociaux, environnementaux, techniques, économiques et démocratiques de long terme.

Un engagement sur la durée

Un contrat d’objectifs a été signé en 2010 entre la collectivité parisienne et sa régie. Il comporte 10 engagements permettant à Eau de Paris de tisser un lien de confiance avec les Parisiens. Des indicateurs de performance sont associés à chacun de ces objectifs (cf. les données financières p. 74-77).

Les 10 engagements d’Eau de Paris

1. Garantir un approvisionnement en eau

en toute circonstance.

2. Placer l’usager au cœur du service de l’eau.

3. Assurer une gestion rigoureuse et transparente.

4. Garantir l’accès à l’eau de tous les usagers,

notamment les plus démunis, sans discrimination.

5. Assurer la performance du réseau

et des installations.

6. Maintenir un haut niveau d’entretien

et de valorisation du patrimoine.

7. Développer une vision prospective du système

d’alimentation en eau.

8. Offrir un modèle d’entreprise socialement

avancée.

9. Mettre en œuvre un système de management

certifié et écologiquement responsable.

10. Accompagner les évolutions du service

de l’eau non potable.

LE SAVIEZ-VOUS ?

L’eau non potable a elle aussi un avenir !

Paris dispose d’un double réseau d’alimentation en eau, potable et non potable, spécificité héritée du XIX

e

siècle. Les deux réseaux ont connu une évolution différente. Le premier s’est étendu à l’ensemble des bâtiments de la capitale et délivre de l’eau potable à 3 millions d’usagers. Le second, qui puise sa source dans la Seine et dans le canal de l’Ourcq, est principalement utilisé par les services municipaux de la ville de Paris pour le nettoyage des trottoirs, des caniveaux et des chaussées, l’arrosage des parcs et jardins, l’alimentation des bois de Vincennes et de Boulogne. En mars 2012, le Conseil de Paris a confié à Eau de Paris la rénovation du réseau d’eau non potable et le développement de nouveaux usages. Un vaste chantier en perspective pour une alternative durable à la consommation de l’eau potable.

Réservoir d’eau non potable de Passy (Paris 16e)

Un accès à l’eau pour tous

(7)

12 − Temps forts 2013 Temps forts 2013 − 13

2013, entre reconnaissance et nouvel élan

Janvier

Un nouveau Directeur général...

François Poupard a pris ses fonctions le 1er janvier.

... et un tout nouveau siège Haute qualité environnementale

Fin janvier, près de 430 collaborateurs-trices d’Eau de Paris ont intégré le nouveau siège de la régie situé rue Neuve-Tolbiac (Paris 13e).

Ce site est certifié Haute qualité environnementale.

Une charte de diversité

Après le renouvellement du label diversité en 2012, la régie a poursuivi son action pour l’égalité professionnelle. En janvier, elle a signé dans ce cadre la charte Lesbiennes, Gays, Bi et transgenres (LGBT), au même titre que huit autres entreprises engagées dans cette démarche.

Février

Eau, réseaux et vidéo

Le réseau parisien étant composé à 95 % de galeries souterraines visitables, les 1 990 km de canalisations de distribution d’eau potable et les 1 700 km de canalisations d’eau non potable donnent lieu à deux visites par an, permettant d’identifier les fuites et travaux à conduire.

En 2013, pour accroître la connaissance du réseau, Eau de Paris a choisi d’expérimenter des inspections par vidéo. En 2013, 180 km de canalisations ont été filmées pour exploitation des données recueillies.

>

p.20

Mars

Zep et Plantu accompagnent Eau de Paris En 2013, Eau de Paris a eu la chance de collaborer avec deux grands noms de l’illustration et du dessin de presse français. Zep a accepté que son personnage Titeuf soit mis en scène dans l’exposition pour enfants « Enquête sur l’eau » présentée par Eau de Paris au Pavillon de l’eau de mars à octobre 2013.

Parallèlement, une exposition créée avec Cartooning for Peace et l’accord de Plantu a permis de sensibiliser les Parisiens aux enjeux de l’eau via des dessins de presse du monde entier.

>

p.59

Juillet

La Pétillante, star de Paris Plages Comme tous les étés depuis maintenant douze ans, Eau de Paris était présente à Paris Plages en 2013. Parisiens et touristes ont pu se désaltérer aux différentes fontaines d’eau potable mis à leur disposition, et notamment aux deux fontaines d’eau pétillante installées pour l’occasion au niveau de sa buvette éphémère située près du pont Notre-Dame.

Août

Il était une fois Eau de Paris...

Eau de Paris a édité en 3 000 exemplaires l’ouvrage « L’Eau à Paris, retour vers le public », qui retrace la démarche ayant conduit à la constitution de l’opérateur unique.

Réunissant un fonds documentaire riche et des témoignages de membres du Conseil d’administration qui ont vécu et accompagné la démarche, ce livre a été conçu comme un guide pour accompagner un processus de remunicipalisation. Il a été diffusé à l’ensemble des salariés et adressé aux 2 000 contacts de la régie, fin août 2013.

Septembre

Les aqueducs à l’honneur

Célébrant les 400 ans de l’aqueduc Médicis – plus long monument historique de France –, 2013 a été l’année des aqueducs à Eau de Paris.

L’ exposition « Aqueducs, des chemins pour l’eau » a permis de faire comprendre aux Parisiens le fonctionnement de ces ouvrages encore utilisés aujourd’hui par la régie pour acheminer l’eau.

Des visites de presse ont par ailleurs été organisées à l’occasion de l’arrêt pour travaux de l’aqueduc de la Vanne (au printemps), puis de l’aqueduc du Loing (à l’automne) pour faire découvrir ces édifices chargés d’histoire.

Octobre

Le 17 octobre et pour la seconde année consécutive, Eau de Paris a été désignée Élu Service Client de l’Année 2014, avec une note de 15,39 sur 20, dans la catégorie « Distribution d’eau ».

Cette qualité de service est confirmée par le baromètre conduit auprès des usagers, qui à 96 % s’estiment satisfaits du service qui leur est rendu.

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p.51

Décembre

2013, un nouveau départ

Dans la poursuite des travaux entamés avec les bailleurs sociaux en mars 2012, Eau de Paris s’est engagée aux côtés de la ville de Paris auprès des bailleurs du parc privé parisien, en signant le 10 décembre 2013 une nouvelle charte sur la gestion responsable de l’eau.

>

p.50

Bienvenue madame la ministre !

Anne Le Strat, alors Présidente d’Eau de Paris, et François Poupard, Directeur général, ont reçu Najat Vallaud-Belkacem, alors ministre des Droits des femmes et porte-parole du gouvernement, le 6 décembre à l’usine d’eau potable de Joinville (94). Ce temps de rencontre avec des salarié(e)s de la régie notamment été l’occasion de souligner l’enjeu de la mixité des métiers.

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p.68

Avril

De nouvelles perspectives pour l’eau non potable Suite à la décision du Conseil de Paris, en mars 2012, de maintenir le réseau d’eau non potable, Eau de Paris a engagé les travaux de remise à niveau des installations, avec des travaux sur les usines d’Austerlitz et de la Villette.

En avril 2013, la régie a par ailleurs expérimenté de nouveaux usages, notamment la climatisation de l’Hôtel de Ville de Paris sur le réseau d’eau non potable.

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p.46

Novembre

La biodiversité à tout prix

Le 18 novembre, la ville de Paris et sa régie ont été récompensées pour leur action en faveur de la protection de la ressource et le développement de milieux humides en recevant le prix « Grandes villes » du concours 2013 « Capitale française de la biodiversité » organisé par l’association Natureparif.

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p.25

Juin

De l’eau plaisir dans la ville

Eau de Paris a agrandi son parc de fontaines pétillantes dans la rue, favorisant ainsi l’accès à l’eau pour tous et l’envie de la consommer.

Les quatre Pétillantes que compte la capitale (12e, 13e, 15e, 18e) délivrent une eau fraîche ou à température ambiante, plate ou gazeuse.

Elles remportent un vif succès auprès de tous les riverains. Deux nouvelles fontaines seront implantées, notamment sur les berges de la Seine, courant 2014.

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p.45

(8)

36 848

500 000 +57,61 %

78 %

-0,89 %

79 % 137

Chiffres clés 2013 − 15

CONSOMMATION

C’est la baisse de consommation d’eau potable enregistrée à Paris en 2013 par rapport à 2012. Ce chiffre correspond à une consommation moyenne quotidienne de 478 726 m³ (contre environ 483 000 m³ en 2012) par 3 millions de consommateurs, soit 160 litres par jour et par personne.

Parallèlement, l’exercice 2013 présente un résultat de 50,7 millions d’euros, en baisse de 12,1 millions d’euros par rapport à l’exercice précédent.

SATISFACTION CLIENT

C’est le taux de satisfaction des abonnés en 2013.

Il était de 78 % en 2012.

AGRICULTEURS ENGAGÉS

C’est le nombre d’agriculteurs travaillant en partenariat étroit avec Eau de Paris pour réduire l’apport de nitrates et de pesticides. Ce chiffre est en stagnation (ils étaient

140 en 2012). Les efforts engagés en 2013 verront leurs résultats concrétisés en 2014.

SENSIBILISATION

C’est le nombre de visiteurs reçus au Pavillon de l’eau en 2013, lieu d’information du public sur l’eau géré par Eau de Paris, soit 8,6 % de plus qu’en 2012.

INVESTISSEMENTS

C’est le taux de réalisation des dépenses d’investissement en 2013 contre 82 % en 2012. Ces dépenses ont atteint un total de 65,65 millions d’euros. Elles ont été autofinancées sans recours à l’emprunt.

SOLIDARITÉ

C’est le montant de la contribution d’Eau de Paris au Fonds de solidarité logement (FSL), en 2013. Ce montant était identique en 2012.

ÉGALITÉ FEMMES-HOMMES

C’est la part des recrutements des femmes dans le total des recrutements réalisés par Eau de Paris en 2013, contre 54,64 % en 2012.

TÉLÉ-RELEVÉ

C’est le nombre de compteurs d’eau géré par Eau de Paris qui bénéficient pour 98,99 % d’entre eux d’un système de relevé des consommations ultramoderne, en temps quasi-réel.

(Chiffres au 1er avril 2014)

93 350

14 −Chiffres clés 2013

(9)

17 16

Un ancrage

territorial durable

« L’hydrogéologue fait le lien entre histoire, territoires et actions »

Frédéric Barrez

Direction de la Ressource en eau et de la production / Service protection de la ressource

Vous exercez un métier nouveau à Eau de Paris.

En quoi consiste-t-il ?

J’ai en effet rejoint les équipes d’Eau de Paris en mars 2013 en tant qu’hydrogéologue. Mon travail consiste à coordonner, améliorer et exploiter les bases de données (débits, pluviométrie, paramètres physico-chimiques...) afin de mieux caractériser la ressource en eau brute en termes de qualité et de quantité, suivre l’impact des actions de protection et enfin définir

des tendances sur le long terme. Je conduis des études de terrain pour comprendre l’origine des pollutions et mieux positionner les actions de préservation de la ressource. C’est une mission transversale et proactive, qui porte autant sur les eaux souterraines que sur les eaux de rivière.

Pourquoi ce nouveau métier à Eau de Paris ?

Le fait de développer une expertise propre en interne permet d’avoir une meilleure mise en perspective de l’historique des actions et des chroniques de données. Par ailleurs, les producteurs d’eau doivent de plus en plus faire face à des problématiques liées aux pollutions diffuses. Ma bonne connaissance des produits phytosanitaires apporte une plus-value pour mieux comprendre comment se font ces transferts de pollution. Cela me permet également de mieux informer les acteurs locaux agricoles des impacts de leurs pratiques sur la qualité de l’eau.

En quoi ce nouveau métier constitue-t-il un atout pour Eau de Paris ?

La connaissance historique accumulée par Eau de Paris est plus que centenaire, certaines archives de surveillance pouvant même dater du début du XIXe siècle. Ces données permettent notamment de mieux cerner les conséquences du changement climatique sur les quantités d’eau disponibles mais aussi sur l’évolution de la qualité de la ressource. Finalement, l’hydrogéologue fait le lien entre histoire, territoires et actions. Eau de Paris est moteur sur la préservation de l’eau en France, grâce à la ressource analytique accumulée et une expertise interne reconnue sur le territoire national.

L’engagement fort de la régie en faveur du développement soutenable se poursuit en 2013 avec une attention particulière portée aux territoires, qui catalysent les enjeux liés à l’eau. Via une politique volontaire, Eau de Paris fait son possible pour inciter les acteurs locaux (collectivités, agriculteurs, industriels) à repenser leurs modes de gestion des milieux naturels, notamment en diminuant ou, mieux, en supprimant l’utilisation d’intrants chimiques. Pour y parvenir, la régie mobilise des compétences de plus en plus pointues et des profils nouveaux voire inédits dans ce secteur industriel. De nouveaux métiers – hydrogéologue (lire page

ci-contre), animateurs de territoire... – ont ainsi fait leur apparition dans l’entreprise,

plaçant Eau de Paris à l’avant-garde dans sa mission de production d’eau.

(10)

18 − Un ancrage territorial durable Un ancrage territorial durable − 19

Garantir un approvisionnement compétitif aux communes Lors de la dérivation des eaux, à la fin du XIXe siècle, le captage des eaux pour Paris a été compensé entre autres, par l’attribution de

« droits d’eau » permettant l’alimentation en eau potable des communes locales qui ne disposaient pas de ressources propres. Complétés au cours du XXe siècle, ces droits d’eau leur permettent de bénéficier de volumes d’eau gratuits. Cinq communes les utilisent toujours : Léchelle, Mortery et Saint-Loup de Naud, dans la région de Provins (77), Villemer et Nemours sur le bassin du Loing-Lunain (77). La ville de Sens bénéficie aussi d’une connexion sur l’aqueduc de la Vanne qui parti- cipe à son alimentation en eau potable. Eau de Paris a fourni à titre gracieux 700 000 m3 d’eau en 2013 à l’ensemble de ces communes.

Pour les communes qui se situent sur le passage des aqueducs et qui en font la demande, Eau de Paris étudie techniquement la possibilité de leur distribuer de l’eau captée par ses soins à des prix compétitifs.

En 2013, la régie a ainsi continué d’alimenter la commune de Saint Benoist-sur-Vanne (99 295 m³), l’hôpital de Champcueil (40 128 m³) et le SAN du Val d’Europe (2 739 910 m³ via l’aqueduc de la Dhuis).

le niveau même des nappes (l’eau sort naturellement sans être pompée), ils peuvent en revanche avoir un effet sur l’état des rivières situées à l’aval, en période de sécheresse. Aussi, l’entreprise suit-elle au jour le jour l’état des rivières Vanne (89 et 77), Loing (77), Lunain (77) et Avre (28 et 27) en période sensible, et adapte ses prélève- ments pour maintenir un niveau suffisant dans les cours d’eau. En 2013, seul le bassin de l’Avre a été soumis à des arrêtés sécheresse, pris par la préfecture de l’Eure en août.

Accompagner les agriculteurs bio

Eau de Paris participe activement et de multiples façons à la vie économique des territoires qu’elle traverse, se positionnant comme un partenaire au quotidien.

Sur les terrains situés sur les aires d’alimentation de captages, la régie met en œuvre des partenariats avec des agriculteurs, en les accompagnant techniquement au changement de pratiques favorables à la qualité de l’eau au travers d’animations par bassin.

Les terrains acquis pour la protection de l’eau sont mis à leur dispo- sition via des baux ruraux, qui favorisent l’installation d’exploitants et le développement de cultures biologiques.

Construire un lien étroit avec les territoires

C’est la quantité d’eau fournie gratuitement aux communes par Eau de Paris en vertu de droits d’eau. En 2012, ce volume était de 420 000 m

3

.

En 2013, les Parisiens n’ont pas manqué d’eau, ni qualitativement ni quantitativement.

Eau de Paris a respecté les obligations auxquelles elle est tenue, notamment en fournissant

de l’eau à certaines communes de Seine-et-Marne et de l’Yonne, agissant ainsi en solidarité avec les territoires sur lesquels elle est implantée

JEAN-MICHEL LAYA, directeur adjoint de la direction de la Ressource en eau et de la production

Compte tenu de l’importance des enjeux territoriaux liés à la gestion de l’eau, Eau de Paris multiplie les partenariats avec les départements et communes où sont implantées ses installations.

Objectif ? Favoriser des projets communs respectueux des réalités locales.

H

éritière d’un schéma d’alimentation en eau conçu au XIXe siècle, Eau de Paris s’appuie sur un vaste et exceptionnel patrimoine industriel et naturel, qui s’étend sur cinq départements (Seine- et-Marne, Eure, Eure-et-Loir, Yonne, Aube).

Anticiper les besoins locaux en eau

Alors que l’eau constitue un enjeu majeur dans le développement des territoires, Eau de Paris veille au quotidien à respecter l’équilibre des milieux naturels et à prendre en compte les besoins locaux. Notamment en période d’étiage, lorsque le niveau des cours d’eau est particuliè- rement bas. Les sources d’eau souterraine participant à l’alimentation en eau de Paris sont des émergences naturelles, exutoires de la nappe vers les cours d’eaux. Si les captages sont sans incidence sur

700 000 m 3

SOLIDARITÉ TERRITORIALE

Des objectifs durables

S’inscrivant dans les démarches engagées depuis les années 2000, Eau de Paris a développé une politique de protection durable des ressources en eau, inscrite dans les territoires. Cette politique s’articule autour de quatre axes.

1. MAINTENIR la diversité d’approvisionnement

en eau potable de Paris tout en limitant la pression des prélèvements sur les ressources en eau et les territoires.

2. RESTAURER ET PRÉSERVER la qualité des eaux brutes.

3. RENFORCER le lien entre les acteurs dans le domaine

de l’eau, développer la solidarité territoriale et contribuer au développement local.

4. MULTIPLIER les actions de recherche/innovation

appliquées à la protection des ressources.

Cette politique a permis à la régie de se positionner comme un acteur à part entière du territoire, actionnant des leviers d’action bénéfiques pour le développement local et la protection globale des territoires.

Arcades de Cuy, aqueduc de la Vanne, région de Sens

Canal de décharge des sources de Villemer (77) permettant de restituer l’eau dans la nature

(11)

Sources d’Armentières (89)

20 − Un ancrage territorial durable Un ancrage territorial durable − 21

La protection des eaux souterraines et de rivière constitue l’un des axes prioritaires de l’action d’Eau de Paris. Son ambition est de prélever une eau de la meilleure qualité possible, tout en préservant un patrimoine naturel commun, indispensable au développement des territoires et à la biodiversité dans les

décennies à venir.

E

au de Paris gère 102 points de captage d’eau souterraine, répartis sur 4 grandes zones de prélèvement : Avre (région de Dreux), Vanne (région de Sens), Voulzie (région de Provins), Loing (région de Fontainebleau). Situés en zone rurale et semi- urbaine, les captages sont principalement influencés par l’activité agricole qui y est majoritaire. Si les actions mises en œuvre ont pour but de protéger les ressources de toutes pollutions, potentielles ou déjà identifiées, en agissant avec l’ensemble des acteurs du territoire, une attention plus particulière est portée à l’accompagnement des agriculteurs pour développer et pérenniser des pratiques capables d’améliorer la qualité de l’eau. Les eaux de rivière, quant à elles, sont

plutôt concernées par la qualité des rejets en amont des deux prises d’eau de la régie qui sont Orly et Joinville (lire aussi p. 4-5) : assainis- sements non conformes, rejets industriels, eaux pluviales issues des voiries.

Protéger l’environnement proche d’un captage

Le code de la Santé publique impose l’établissement de périmètres de protection pour tout captage destiné à l’alimentation en eau potable. Cette procédure réglementaire établie par arrêté préfectoral (déclaration d’utilité publique - DUP) permet d’établir différents zonages de protection autour des captages, accompagnés de contraintes limitant les activités existantes ou futures. Les 102 points de captages d’eau souterraine et les 2 prises d’eau de rivière d’Eau de Paris sont regroupés en 15 ensembles de captage pour l’établissement des périmètres de protection. En 2013, 11 d’entre eux disposent d’un arrêté de DUP.

Dans tous les cas, Eau de Paris suit attentivement l’évolution des activités sur les aires d’alimentation des captages. Elle intervient de façon systématique auprès de l’administration lors des enquêtes publiques, en cas de risque identifié pour les ressources en eau qu’elle gère mais également pour les captages communaux influencés par les mêmes aires d’alimentation.

Assurer la qualité de l’eau aujourd’hui et demain

Soutenir les associations de terrain

En 2013, Eau de Paris a poursuivi ses partenariats avec les associations engagées à l’échelle des territoires en matière de protection des ressources en eau, notamment à travers des actions de sensibilisation.

C’est ainsi qu’elle a subventionné l’association des naturalistes de la vallée du Loing/Lunain (ANVL), et accompagné dans ce cadre les animations conduites vers les promeneurs, habitants et usagers. Elle a aussi reconduit sa participation au forum de Provins dédié en 2013 à la biodiversité. Enfin, le projet « Eau précieuse ressource », programme éducatif à l’intention des élèves de primaire et de secondaire initia- lement conduit sur la Seine-et-Marne, s’est poursuivi, avec un nouveau financement accordé pour l’année 2013-2014, sur un territoire étendu au département de l’Essonne.

LE SAVIEZ-VOUS ?

Les habitants de Viry-Châtillon boivent de l’eau de Paris !

En juin 2013, le Conseil d’administration a autorisé la signature d’une convention de fourniture d’eau entre Eau de Paris et la Communauté des Lacs de l’Essonne (91), laquelle souhaitait sécuriser son schéma d’alimentation en bénéficiant d’une nouvelle source d’approvisionnement de qualité, à un prix compétitif. 4 600 m³ d’eau par jour seront ainsi fournis aux habitants de Viry-Châtillon, acheminés par l’aqueduc du Loing, avec une pointe estimée à 6 400 m³. Les travaux conduits par les équipes des deux régies se sont achevés en février 2014.

De plus en plus sollicitée pour des ventes d’eau, Eau de Paris n’exclut ainsi pas de répondre positivement à de nouvelles collectivités ou opérateurs souhaitant se raccorder au schéma d’alimentation parisien.

Cela est rendu possible sans préjudice de la sécurité d’approvisionnement des Parisiens et sans impact sur les prélèvements opérés dans le milieu naturel en raison de la baisse tendancielle de la consommation constatée depuis plus de vingt-cinq ans. Cette démarche se fonde pleinement dans la volonté de la régie de s’inscrire dans les territoires et de les accompagner en prenant en compte leurs enjeux.

ANCRAGE TERRITORIAL

PROTECTION DE LA RESSOURCE

C’est le nombre de captages d’eau souterraine gérés par Eau de Paris.

102

L’aqueduc du Loing est enterré sur la majeure partie de son parcours

(12)

22 − Un ancrage territorial durable Un ancrage territorial durable − 23

Protéger les eaux de rivière en concertation avec les acteurs franciliens

L’amélioration de la qualité des rivières relève notamment d’un programme lancé en 2007 et reconduit en 2013 : Phyt’Eaux Cités, dont le but est de diminuer l’usage des pesticides en zone non agricole. En mai 2013, de nouveaux engagements ont vu le jour.

Eau de Paris a signé la charte Plaines et coteaux de la Seine centrale urbaine, qui engage la régie sur cinq domaines : connaître et protéger la Seine et ses affluents ; préserver la ressource en eau et améliorer sa qualité ; rendre la ville plus perméable en prenant en compte le cycle naturel de l’eau ; restaurer la Seine et les milieux aquatiques en association avec la population ; mettre l’eau au centre de l’aménagement du territoire.

Dans le même temps, Eau de Paris a accompagné l’association Espaces, porteuse de la démarche, dans la préparation du contrat de bassin Seine-centrale urbaine, qui devrait être signé par Paris et Eau de Paris en 2014. Les actions identifiées s’inscrivent en effet pleinement

dans l’esprit des celles de la régie : mise en place de plans de gestion écologique et de Trames vertes et bleues (voir p. 24-25) ; sensi- bilisations des populations au Pavillon de l’eau ; réhabilitation de réservoirs et de canalisations structurantes ; réalisation d’un puits à l’Albien dans le cadre du plan de secours régional ou du maintien du réseau d’eau non potable ; réalisation de toitures végétalisées.

Protéger les eaux souterraines de façon durable, avec les agriculteurs

Pour réduire les teneurs en nitrates et en pesticides dans les eaux souterraines, Eau de Paris encourage activement le développement de systèmes agricoles compatibles avec la protection de la ressource souterraine et pérennes économiquement.

• Sur l’aire d’alimentation des captages de Vert-en-Drouais (28) L’année 2013 a permis la réalisation d’un diagnostic approfondi des pressions agricoles et non agricoles sur l’aire d’alimentation des captages.

Partagé au sein d’un comité de pilotage et auprès des agriculteurs, ce diagnostic a conduit à la rédaction d’un programme d’actions pour protéger les captages.

• Sur l’aire d’alimentation de Villemer (77) et de Villeron (77) Des enquêtes menées auprès des agriculteurs en 2013 ont permis d’analyser les systèmes de cultures, les stratégies des exploitants agricoles et leurs impacts sur la protection de la ressource en eau, dans le but de mettre en œuvre des actions adaptées, durables et efficaces.

• Sur les aires d’alimentation de la Joie-Chaintréauville (77) et de Bourron (77), une étude d’impact des activités sur la qualité des captages d’eau potable (activités agricoles mais également industries, assainissement, entretiens des espaces verts...) a été réalisée en 2013. Ce diagnostic a été communiqué aux organismes agricoles situés sur le territoire afin de les inviter à s’impliquer dans des actions adaptées pour résoudre les problématiques de qualité.

Prélèvement d’eau de Seine pour en analyser la qualité biologique à Orly (94)

Champ de semences biologiques en Seine-et-Marne (77)

C’est la superficie totale

(récemment réévaluée) des aires d’alimentation des captages d’eaux souterraines, gérées par Eau de Paris. Sur ces territoires, Eau de Paris agit pour limiter les pollutions présentes ou potentielles avec l’ensemble des acteurs concernés. D’autres captages de collectivités locales sont influencés par ces mêmes aires d’alimentation, ce qui conduit à la mise en œuvre de partenariats pour améliorer collectivement la qualité de ces eaux.

240 000 ha LE SAVIEZ-VOUS ?

137 agriculteurs sont engagés aux côtés d’Eau de Paris

Sur les aires d’alimentation des captages de la Voulzie en Seine-et-Marne (77), de la Vigne, en Eure-et-Loir (28), et de la vallée de la Vanne dans l’Yonne (89) et l’Aube (10), Eau de Paris travaille main dans la main avec des agriculteurs.

Fin 2013, ils étaient 137. Leur engagement consiste à maintenir en herbe des terrains agricoles

(1 076 hectares sur le bassin des sources de la Vigne), à les cultiver en agriculture biologique (1 863 hectares au total sur ces trois aires d’alimentation de captages) ou réduire de manière significative les quantités d’azote ou de pesticides pour préserver la qualité de l’eau (7 424 hectares engagés au total).

Ce sont ainsi plus de 10 300 hectares qui bénéficient de cette démarche sur les 43 000 hectares

de surfaces agricoles des trois bassins.

DÉVELOPPEMENT

LOCAL

(13)

Cérémonie de remise des prix du concours Capitale française de la biodiversité organisé par Natureparif (novembre 2013)

Un ancrage territorial durable − 25 24 − Un ancrage territorial durable

Aqueduc de la Vanne en forêt de Fontainebleau (77)

Eau de Paris s’est engagée en 2012

dans une démarche volontaire visant à préserver la biodiversité sur l’ensemble de son territoire et dans toutes ses activités. Cette démarche s’appuie sur un patrimoine qui abrite d’importantes richesses naturelles, et sur des pratiques

de gestion écologique des espaces naturels mises en place depuis plusieurs années.

L

es installations de production alimentant Paris en eau potable comportent de vastes espaces naturels variés : bois, prairies, zones humides... En particulier, l’emprise des 470 km d’aque- ducs est enherbée sur 80 % de leur linéaire. Ces espaces constituent des refuges pour la faune et la flore, notamment en zones urbaines ou agricoles où la nature est moins présente.

Affirmer une forte sensibilité écologique

Il y a une dizaine d’années, après de premiers diagnostics réalisés avec le Muséum national d’Histoire naturelle sur les arcades du Grand Maître, en forêt de Fontainebleau (77), Eau de Paris a pris conscience de la valeur écologique de son patrimoine en y découvrant l’existence d’espèces rares, voire très rares. Elle a alors converti ses méthodes

d’entretien des espaces naturels, adoptant une gestion écologique favorable au développement de la faune et de la flore.

Pour permettre aux espaces naturels gérés par Eau de Paris de jouer pleinement leur rôle de réservoirs de biodiversité et de continuités écologiques, en milieu rural comme en milieu urbain dense, la régie municipale a étendu la démarche à l’ensemble de ses ouvrages et installations, y compris en zone urbaine. Elle a également choisi de mieux prendre en compte la biodiversité dans ses activités, notamment dans ses projets de travaux. Après avoir adhéré en 2011 à la Stratégie nationale pour la biodiversité, elle a formalisé en 2013 une démarche volontaire en faveur de la diversité biologique.

En 2013 également, Eau de Paris et la ville de Paris ont obtenu le premier prix dans la catégorie « Grandes villes » du concours Capitale fran- çaise de la biodiversité, organisé par Natureparif (Agence régionale pour la nature et la biodiversité). La thématique de cette quatrième édition était « L’eau, la ville, la vie ». La régie a été récompensée pour sa démarche de valorisation écologique de ses installations (entretien sans aucun pesticide, création de zones refuges permettent aux espèces végétales et animales de vivre et de se déplacer).

Créer des continuités écologiques

La stratégie d’entreprise en faveur de la biodiversité a été lancée en 2012 à l’occasion d’un appel à projets du ministère en charge de l’Écologie, portant sur la Trame verte et bleue en milieu urbain. Elle prévoit notamment de tirer parti du réseau d’aqueducs de la régie qui constitue un ensemble de continuités écologiques fonctionnelles.

En 2013, cette stratégie a été complétée sur la base d’un diagnostic du patrimoine naturel, des acteurs des territoires et des pratiques d’Eau de Paris, que des parties prenantes externes à la régie (repré- sentants de la ville de Paris, direction régionale et interdépartementale de l’Environnement et de l’énergie, région Île-de-France, Natureparif, agence de l’Eau Seine-Normandie, Muséum national d’Histoire naturelle), sollicitées dans ce cadre, ont largement partagé. Parallèlement, des

« rencontres Trame verte et bleue » ont été organisées entre Eau de Paris et les communes riveraines de ses ouvrages intéressées par la démarche de la régie en faveur de la biodiversité. Seize communes ont manifesté leur intérêt et un travail partenarial a été engagé avec plusieurs d’entre elles.

Entreprendre des inventaires écologiques

En 2013, les sites ayant fait l’objet d’inventaires faune-flore sont les réservoirs parisiens et celui de Villejuif (94), les usines d’Orly (94) et de Joinville (94) et le périmètre sourcier de la Vigne (28). Ces inven- taires permettent d’enrichir la connaissance qu’a la régie de son patri- moine naturel, afin de bâtir des plans de gestion des espaces natu- rels adaptés à chaque site et d’adapter ses projets de travaux aux enjeux écologiques.

Agir pour la biodiversité

C’est le nombre total d’hectares du patrimoine naturel gérés par Eau de Paris, plaçant ainsi la régie comme un acteur à part entière du territoire et de la gestion des espaces naturels.

1 700 LE SAVIEZ-VOUS ?

Les aqueducs sont des corridors

écologiques naturels

Sur demande d’Eau de Paris et de la ville de Paris, le Schéma régional de cohérence écologique d’Île-de-France, approuvé par le Conseil régional puis adopté le 21 octobre 2013 par le préfet de région, a inscrit les aqueducs alimentant Paris en eau potable comme des composantes de la Trame verte et bleue régionale.

En effet, reliant des zones rurales aux zones plus denses

de l’agglomération parisienne, ces ouvrages hydrauliques séculaires constituent par nature des corridors écologiques sur les territoires.

Gestion écologique : suivez le guide !

Les bonnes pratiques mises en place par la régie depuis le début des années 2000 et qui avaient alors fait l’objet d’un guide interne en 2006, ont été consolidées dans un ouvrage sur la gestion écologique des espaces naturels. Réalisé en 2013 et publié en avril 2014, il sera diffusé en interne pour une harmonisation des pratiques sur l’ensemble du patrimoine parisien de l’eau ainsi qu’aux partenaires de la régie pour une meilleure reconnaissance des pratiques engagées par Eau de Paris.

PÉDAGOGIE

L’ail à tête ronde

C’est le nombre d’espèces classées très rares en Île-de-France, inventoriées par l’Association des naturalistes de la vallée du Loing de 2006 à 2011, sur des sites d’Eau de Paris.

25

Eau de Paris impulse un effet d’entraînement profitable à tous

JEAN-MARC BERNARD

Chargé de mission « planification et biodiversité » à la Direction régionale et interdépartementale de l’environnement et de l’énergie (DRIEE)

« Afin d’alimenter les Schémas régionaux de cohérence écologique, le ministère en charge de l’Écologie a lancé en 2012 un appel à projets pour faire émerger des bonnes pratiques en matière de préservation et de remise en bon état des continuités écologiques.

La démarche d’Eau de Paris en faveur de la biodiversité et de la Trame verte et bleue, via notamment

ses aqueducs, s’inscrit pleinement dans cet objectif.

Le territoire couvert par la régie s’étend bien au-delà de l’Île-de-France et la diversité des milieux est telle que les enjeux environnementaux sont protéiformes.

C’est là toute l’originalité du projet défendu par Eau de Paris, qui doit engager un dialogue avec les territoires voisins du sien et faire preuve de pédagogie.

Par exemple, si elle gère écologiquement un espace, elle peut expliquer aux agriculteurs et aux collectivités locales pourquoi elle le fait et l’intérêt qu’ils peuvent y trouver.

Si ces derniers, par effet de proximité, appliquent

des démarches similaires, Eau de Paris aura alors un effet centripète sur son voisinage. Au final, la régie participe à cette politique nationale en faveur de la biodiversité et de la Trame verte et bleue avec un effet d’entraînement local profitable à tous. »

(14)

27 26

Des métiers industriels

innovants « Grâce à la vidéo, nous passons trois fois moins de temps qu’avant dans les égouts »

Bruno Dupont

Direction de la Distribution / Pôle Réseaux et installations / Agence exploitation Ouest

Vous avez choisi la vidéo comme outil de travail lors des descentes en galeries souterraines, pourquoi ?

Chaque année, nous procédons à des visites des réseaux souterrains dans Paris pour mieux connaître l’état de nos canalisations. Certaines de nos interventions en galeries souterraines sont quotidiennes.

Je cherchais une autre façon de travailler, moins fastidieuse pour nos fontainiers. L’utilisation d’une caméra miniature s’est imposée à moi. J’ai sélectionné un équipement grand angle de type Contour qui se fixe sur le côté du casque pour ne pas gêner les mouvements et la progression dans les tunnels.

Quels sont les avantages de cette nouvelle façon de travailler ? Cette technologie permet de faire des relevés plus pertinents des canalisations et des branchements pour fiabiliser nos données.

Le fontainier décrit ainsi en même temps qu’il filme les réseaux et les branchements, leur nature et leur position. La formation des plus jeunes est facilitée puisqu’ils peuvent repérer in situ les nombreuses pièces de fontaineries existantes, dont certaines très anciennes. La technologie présente aussi un avantage pour le cartographe, qui bénéficie de 100 % des données présentes sur le terrain et n’a plus qu’à les retranscrire en suivant la vidéo.

En quoi les inspections vidéo sont-elles un atout pour Eau de Paris ?

Grâce à ces inspections, nous passons trois fois moins de temps qu’avant dans un milieu insalubre pour faire le même travail.

Sans la caméra, nous traitions 700 mètres de réseau en deux heures. Avec, nous pouvons visiter jusqu’à 2 kilomètres de réseau.

Pour l’heure, l’intégralité du 9e arrondissement de Paris a été inspectée et cartographiée. L’inspection du 16e arrondissement est achevée et en cours d’analyse. Au final, l’idée est de réaliser une archive vivante de l’ensemble du réseau parisien de distribution d’eau, de la cartographier fidèlement et de disposer ainsi d’un outil de connaissance et d’aide à la décision moderne pour améliorer le fonctionnement d’Eau de Paris et les conditions de travail des salariés de la régie. Cette initiative interne innovante destinée à optimiser le travail d’investigation du réseau parisien est une avancée non négligeable.

En 2013, Eau de Paris a entrepris des investissements majeurs sur son outil industriel.

Ils visent d’abord à optimiser la performance de ses installations, qu’il s’agisse de son réseau de canalisations, surveillé par vidéo (lire page ci-contre), de ses unités de production, avec la construction d’une nouvelle unité de traitement des eaux du Loing ou l’amélioration de la technologie membranaire, ou de la distribution de l’eau, bouleversée par une technologie de contrôle ultra-rapide de la qualité (Maldi-Tof). Afin de répondre au mieux aux enjeux

de demain, la régie mise sur son réseau d’eau non potable pour en faire une alternative

écologique à l’eau potable et sur les énergies renouvelables en multipliant les expérimentations

en matière de diversité énergétique (géothermie, climatisation).

Références

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