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Croissance de la forêt publique du Québec sous aménagement :

[ évolution mesurée à partir

des placettes-échantillons

permanentes

(2)

Placette-échantillon permanente

Une placette-échantillon permanente est un dispositif d’observation et de mesure établi en forêt de façon permanente. Elle est remesurée périodiquement, selon des intervalles de temps plus ou moins longs.

Les remesurages périodiques réalisés sur une PEP permettent de suivre, dans le temps, les changements physiques, dendrométriques et écologiques que la forêt subit.

MISE EN CONTEXTE

Depuis le début des années 70, le ministère des Ressources naturelles, de la Faune et des Parcs (MRNFP) réalise périodi- quement des inventaires forestiers qui couvrent tout le Québec méridional. Ces inventaires visent à acquérir et à diffuser des connaissances sur les écosystèmes forestiers québécois. Les informations recueillies lors de ces activités d’inventaire sont notamment utilisées par les aménagistes pour planifier l’amé- nagement des forêts québécoises. Elles sont aussi un intrant majeur dans le calcul de la possibilité forestière.

Les données issues des inventaires forestiers peuvent aussi être utilisées pour suivre, dans le temps et l’espace, l’évolution de la forêt québécoise. La comparaison de résultats d’inven- taires successifs permet de connaître l’évolution de la compo- sition en essences de la forêt, la répartition des peuplements forestiers par stade de développement et par classe de densité de même que la proportion de ces peuplements qui ont été touchés par des activités d’aménagement forestier ou la cible de perturbations naturelles. Un travail de comparaison de ces inventaires a déjà été réalisé et les principaux résultats obtenus ont été présentés dans le chapitre 2 du dernier rapport sur l’état des forêts québécoises1. Le chapitre en question est intitulé « L’évolution du couvert forestier québécois, des années 70 aux années 90 ».

Depuis peu, de nouvelles données d’inventaire sont dispo- nibles. En effet, une troisième mesure a été complétée sur la presque totalité des placettes-échantillons permanentes (PEP) du réseau de base du MRNFP. Ces nouvelles données permet- tent donc d’ajouter un volet d’analyse supplémentaire sur l’évolution de la forêt, soit l’analyse de la croissance de la forêt publique du Québec sous aménagement mesurée à partir des placettes-échantillons permanentes. Par l’intermédiaire des PEP, il est possible de déterminer l’importance relative des principaux facteurs de changement qui ont contribué à faire évoluer la forêt au cours des vingt dernières années.

Cette publication est donc un bref complément au chapitre 2 du dernier rapport sur l’état des forêts. Les résultats sont sommaires et visent essentiellement à présenter les grandes tendances de la croissance forestière des forêts publiques sous contrat d’approvisionnement et d’aménagement forestier (CAAF). Des analyses supplémentaires sont toutefois en cours.

Elles seront intégrées dans un rapport plus détaillé sur l’évolution de la forêt québécoise, à partir de l’ensemble des données d’inventaire disponibles.

LA FORÊT, UN MILIEU DYNAMIQUE!

La forêt est un milieu dont l’état se modifie constamment. Au nombre des principaux facteurs qui contribuent à cette évolution, on peut reconnaître les processus naturels d’évolution des peuplements forestiers (croissance, mortalité, régénération), les perturbations naturelles (feux, insectes, chablis et maladies), de même que les interventions humaines (travaux sylvicoles et activités de protection).

POURQUOI ACQUÉRIR DES CONNAISSANCES SUR LA DYNAMIQUE FORESTIÈRE?

Les activités de gestion forestière ont une influence sur la dynamique d’un territoire forestier et, quoique certaines interventions soient visibles immédiatement, l’effet d’une stratégie d’aménagement ne se fait sentir qu’à long terme. Le mécanisme d’acquisition de connais- sances sur l’évolution des peuplements forestiers dont s’est doté le MRNFP permet de faire état de l’évolution des peuplements, des effets des perturbations naturelles et des interventions humaines. Ces informations, qui permettent de comparer les états successifs de la forêt, sont essentielles pour s’assurer de l’atteinte des objectifs de gestion, de la durabilité de l’aménagement forestier et de la justesse des décisions prises pour ajuster les pratiques forestières.

L’ACQUISITION DE CONNAISSANCES SUR LA DYNAMIQUE FORESTIÈRE AU MRNFP

Afin d’acquérir des connaissances sur la dynamique de la forêt québécoise, le MRNFP a implanté, au début des années 70, un vaste réseau de placettes-échantillons permanentes. Ce réseau est appelé le « réseau de base ».

Depuis la mise en place du réseau de base, au moins trois mesures ont été effectuées sur la majorité des 7 181 PEP2qu’il contient. L’intensité d’échantillonnage utilisée, de même que la distribution au hasard des PEP qui le composent, font du réseau de base un échantillon représentatif de la diversité et de la variabilité de l’ensemble de la forêt québécoise et de chacun de ses domaines bioclimatiques.

La figure 1 présente la localisation des 7 181 PEP du réseau de base dans les différents domaines bioclimatiques du territoire québécois.

1 Ministère des Ressources naturelles, 2002,Rapport sur l’état des forêts québécoises : 1995-1999, Gouvernement du Québec, 272 pages.

2 Le MRNFP a sous sa responsabilité la gestion de plus de 12 000 PEP réparties dans divers réseaux. Pour les besoins de cette étude, seules les placettes localisées en forêt publique sous aménagement ont été utilisées, soit selon les périodes, environ 4 700, sur les 7 181 PEP du réseau de base.

(3)

Figure 1

Localisation des PEP dans les domaines bioclimatiques du Québec

LE BILAN DES ACCROISSEMENTS PÉRIODIQUES : UNE FAÇON DE FAIRE ÉTAT DE LA DYNAMIQUE FORESTIÈRE

En comparant les mesures successives réalisées sur les PEP, il est possible de dresser un bilan des accroissements qui per- met de rendre compte de l’importance respective de chacun des principaux éléments de changementdont les effets ont contribué à modifier l’état de la forêt au cours d’une période donnée. Ces éléments de changement sont calculés, entre deux mesures successives, à partir de l’évolution individuelle de chacun des arbres d’une PEP. Quoiqu’il soit possible de l’ex- primer sous différentes formes, l’unité de base usuelle d’un bilan des accroissements périodiques est généralement le volume marchand par unité de surface par année (mètre cube à l’hectare par an, m3/ha/an).

Au nombre des éléments de changement, on reconnaît des éléments de production qui correspondent aux apports de matière ligneuse entre deux mesures. Ces éléments sont la croissance des survivantset le recrutement. Il y a aussi les facteurs responsables des pertes de matière ligneuse entre deux mesures, soit la mortalité et le prélèvement.

Conformément aux définitions internationales, ces quatre élé- ments de changement se combinent de façon à générer divers types d’accroissement qui sont intégrés au bilan :l’accrois- sement brut, l’accroissement net et le changement net.

Les quatre éléments de changement

La croissance des survivants :

Changement de volume des arbres de dimension marchande* qui étaient vivants lors de deux mesures successives.

Le recrutement :

Volume des arbres qui, durant la période considérée, ont atteint des dimensions marchandes.

La mortalité :

Volume des arbres de dimension marchande qui, entre deux mesures, sont morts de causes naturelles comme la sénescence, la compétition, le feu, les insectes, le chablis ou les maladies.

Le prélèvement :

Volume des arbres de dimension marchande qui, entre deux mesures successives, ont été prélevés par des interventions humaines (sylviculture).

* Arbres dont le diamètre à la hauteur de poitrine est supérieur à 9 cm.

Les 3 types d’accroissement

L’accroissement brut :

Quantité totale de matière ligneuse produite au cours de la période de temps écoulée entre deux mesures successives. L’accroissement brut correspond au volume obtenu à la suite de l’accroissement des survivants et du recrutement.

L’accroissement net :

Croissance nette en volume marchand d’une forêt à l’état naturel, sans intervention humaine.

L’accroissement net représente la différence entre le volume d’accroissement brut et le volume de mortalité.

Le changement net :

Variation nette en volume du capital forestier. Cette valeur équivaut à la différence de volume entre l’accroissement net et le prélèvement. Le changement net permet d’évaluer si, au cours de la période de temps considérée, le volume marchand de bois sur pied s’est accru ou a diminué.

Placettes-échantillons permanentes Érablière à caryer cordiforme Érablière à tilleul

Érablière à bouleau jaune Sapinière à bouleau jaune Sapinière à bouleau blanc Pessière à mousses

(4)

Une conséquence d’un rajeunissement de la forêt

Entre la première et la troisième mesure, la proportion de peuplements régénérés et en voie de régénération est passée de 14% à 19%*. L’augmentation de la quantité de ces très jeunes peuplements est un facteur qui a probablement contribué à stimuler le recrutement. En effet, dans ces peuplements, de nombreux arbres atteignent annuellement des dimensions marchandes.

Un accroissement de la proportion de ces peuplements devrait donc normalement impliquer une hausse du recrutement.

* Selon les informations provenant des PEP Années de réalisation des deux périodes de mesure

Période 1 Période 2 Années de réalisation

des mesures initiales* 1970 à 1977 1978 à 1989 Années de réalisation

des mesures finales* 1978 à 1989 1985 à 2001 Nombre moyen d’années

entre les mesures 8,1 12,9

* Plusieurs années sont nécessaires pour mesurer l’ensemble des PEP du réseau de base.

Figure 2

Forêt publique sous aménagement

Un portrait évolutif de la croissance et de la dynamique forestière

La comparaison du bilan produit pour chacune des deux périodes permet de faire plusieurs constats quant à l’évolution de la croissance et de la dynamique de la forêt québécoise des années 70 aux années 90. Le portrait évolutif qui en découle est un indicateur fiable et objectif des principaux changements qui ont marqué, par le passé, la forêt publique québécoise sous aménagement.

La figure 3 illustre le bilan global, toutes essences confondues, des accroissements annuels périodiques de la forêt publique sous aménagement.

Un meilleur accroissement brut toutes essences

La production annuelle moyenne brute de volume marchand, toutes essences, de la forêt publique québécoise sous aménagement s’est accrue de la première à la deuxième période. En effet, l’accroissement brut est passé de 1,93 à 2,07 m3/ha/an. Comme l’accroissement des survi- vants est demeuré à peu de choses près le même, la principale cause de ce gain de productivité est donc l’augmentation du recrutement.

Comme en fait foi la figure 4, cette augmentation de l’accroissement brut peut être observée dans chacun des domaines bioclimatiques où la forêt publique sous aménagement est impor- tante. Des analyses supplémentaires permettent d’affirmer que pour chacun de ces domaines, le gain de productivité est toujours occasionné par une augmentation du recrutement.

Répartition du nombre de PEP par domaine bioclimatique

Domaines bioclimatiques Période 1 Période 2 Érablière à caryer

et érablière à tilleul 28 26

Érablière à bouleau jaune 1 237 1 210

Sapinière à bouleau jaune 1 606 1 597

Sapinière à bouleau blanc 1 003 992

Pessière à mousses 827 818

Total 4 701* 4 643*

* Pour dresser le bilan des accroissements, seules les PEP du réseau de base localisées en forêt publique sous aménagement ont été utilisées.

QU’EN EST-IL DE LA FORÊT PUBLIQUE QUÉBÉCOISE SOUS AMÉNAGEMENT?

Un bilan des accroissements annuels périodiques en volume marchand a été réalisé pour la forêt publique québécoise sous aménagement, laquelle correspond au territoire forestier sous contrat d’approvisionnement et d’aménagement forestier (CAAF).

Le territoire de la forêt publique sous aménagement considéré dans la présente analyse apparaît en vert dans la figure 2.

Un bilan pour deux périodes distinctes

Comme trois mesures ont été réalisées sur chacune des PEP du réseau de base du MRNFP, il est possible de produire un bilan des accroissements pour deux périodes distinctes. La première correspond à celle qui s’est écoulée entre les deux premières mesures des PEP; la seconde, à celle qui s’est écoulée entre les deuxième et troisième mesures. Le tableau 1 indique les années de réalisation des deux périodes de mesure. Le tableau 2 présente la répartition du nombre de PEP par domaine bioclimatique.

Tableau 1

Tableau 2

(5)

Un effet d’éclaircie de la tordeuse des bourgeons de l’épinette (TBE)

Il est fort probable que l’augmentation du recrutement ait été causée, en partie, par les éclaircies provoquées par l’épidémie de TBE au cours de la première période. Un des principaux effets de cette épidémie a été de faire mourir des résineux, ce qui a créé de nombreuses ouvertures dans le couvert forestier.

Ces ouvertures ont stimulé la croissance des jeunes tiges leur permettant alors d’atteindre des dimensions marchandes et ainsi d’augmenter le recrutement.

1 1,5 2,5 2 3,5 3 4 4,5

1,70 1,72

0,23 0,35

1,93 2,07

0,56

-2,10 -1,51

-0,17

-0,78 -0,95

-0,46 -1,02

5

-3 -2,5 -1,5 -2 -1 -0,5 0,5 0

Survivants (m

3

/ha/an)

Recrutement Accroissement brut

Mortalité Accroissement net

Prélèvement Changement net

0 0,5 1,5 1 2 2,5 3 4 3,5 4,5

1,37 1,55

2,00 2,06

2,49 2,69

3,24 3,32

1,93 2,07 5

Pessière à mousses (m3/ha/an)

Sapinière à bouleau blanc

Sapinière à bouleau jaune

Érablière à bouleau jaune

Ensemble de la forêt publique sous aménagement

Période 1 Période 2 Figure 4

Évolution de l’accroissement brut, toutes essences, pour chacun des domaines bioclimatiques de la forêt publique sous aménagement

Figure 3

Bilan des accroissements annuels périodiques de la forêt publique sous aménagement

Période 1 Période 2

Note : Volume moyen lors de la première mesure : 104 m3/ha

(6)

Une baisse de la mortalité toutes essences

De la première à la seconde période, la mortalité des arbres a fortement diminué dans la forêt publique québécoise sous aménagement, passant de 2,10 à 1,51 m3/ha/an. Comme on le voit dans la figure 5, cette diminution de la mortalité s’est produite dans chacun des domaines bioclimatiques qui composent la forêt publique sous aménagement. Elle a été particulièrement importante dans les domaines bioclimatiques de la sapinière à bouleau jaune et de la sapinière à bouleau blanc. Selon des analyses supplémentaires, il apparaît que cette baisse s’observe principalement chez les essences résineuses.

Cette diminution de la mortalité, jumelée à l’augmentation de l’accroissement brut, fait en sorte que de la période 1 à la période 2, l’accroissement net s’est accru, passant de –0,17 à 0,56 m3/ha/an (figure 3).

Une conséquence de l’épidémie de TBE

Il y a lieu de croire que l’épidémie de TBE qui était à son apogée au cours de la première période a provoqué une forte mortalité des résineux, particulièrement ceux qui sont localisés dans les domaines bioclimatiques de la sapinière à bouleau blanc et de la sapinière à bouleau jaune.

L’atténuation des effets de l’épidémie de TBE pendant la seconde période serait donc la principale cause de la forte baisse de la mortalité qui a été observée.

Une augmentation du prélèvement

Le prélèvement a été plus important au cours de la seconde période. Il était de 0,78 m3/ha/an pendant la première période et a atteint 1,02 m3/ha/an lors de la seconde (figure 3). Comme en fait foi la figure 6, cette observation concorde avec le fait que le niveau de récolte, en forêt publique sous aménagement, a augmenté avec le temps.

La figure 6 montre l’évolution des volumes de bois récoltés sur les terres du domaine de l’État d’après les différents portraits statistiques publiés par le MRNFP de 1970 à 2001. On observe une progression constante de la récolte, qui est cependant marquée par de courtes périodes régressives qui résultent de contextes économiques défavorables à la mise en marché des produits forestiers. On a ainsi récolté 60 % plus de bois dans la période de 1995-1999 que dans celle de 1970-1974. Cette croissance de la récolte au cours des trois dernières décennies est attribuable à l’installation de nouvelles unités de transformation et aux changements technologiques qui permettent une utilisation optimale des bois.

Figure 5

Évolution de la mortalité, toutes essences, pour chacun des domaines bioclimatiques de la forêt publique sous aménagement

Figure 6

Évolution des volumes de bois récoltés sur les terres du domaine de l’État

Évolution du volume marchand de bois sur pied

Le changement net du volume marchand de bois sur pied a été négatif au cours des deux périodes évaluées (figure 3). Cette baisse a été moins importante au cours de la seconde période (-0,46 m3/ha/an) qu’au cours de la première (-0,95 m3/ha/an).

La principale cause de cette situation est la fin de l’épidémie de TBE. En effet, l’atténuation, au cours de la seconde période, des effets de cette épidémie a provoqué une chute de la mortalité et a ainsi contribué à la hausse du changement net même si le prélèvement a augmenté.

-1 -0,5 0 0,5

-1,86 -1,48

-1,96 -1,36

-2,80

-2,31 -1,57

-1,97

-2,10 -1,51 1

-3 -3,5 -2,5 -2 -1,5

Pessière à mousses (m3/ha/an)

Sapinière à bouleau blanc

Sapinière à bouleau jaune

Érablière à bouleau jaune

Ensemble de la forêt publique sous aménagement

20 25 30 35

1970 1971

40

0 5 10

3Volume(M m) 15

Essences résineuses Essences feuillues Volume total

1972 1973 1974 1975 1976 1977 1978 1979 1980 1981 1982 1983 1984 1985 1986 1987 1988 1989 1990 1991 1992 1993 1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001

Source : Ressources et industries forestières - Portraits statistiques publiés de 1970 à 2001

Période 1 Période 2

(7)

Les cinq stades de développement

En voie de régénération :

Superficies de terrain forestier productif où la régénération n’est pas encore installée.

Régénéré :

Superficies de terrain forestier productif dont la régénération est inférieure à 7 m de hauteur.

Jeune :

Peuplements de plus de 7 m de hauteur dont l’accroissement annuel moyen en volume est en croissance.

Mûr :

Peuplements de plus de 7 m de hauteur dont l’accroissement annuel moyen en volume et l’accroissement annuel pério- dique sont décroissants.

Suranné :

Peuplements de plus de 7 m de hauteur dont l’accroissement annuel moyen en volume est en décroissance et dont l’accrois- sement annuel périodique est négatif.

UNE FORÊT MÛRE

La structure d’âge initiale de la forêt publique sous aménage- ment explique le changement net négatif au cours de ces deux périodes. En effet, selon les informations provenant des PEP, lors du premier inventaire, cette forêt était composée, à près de 56 % de peuplements mûrs et surannés (figure 7). Le bilan des accroissements est donc fortement influencé par les caractéristiques de la dynamique de ces peuplements.

Figure 7

Répartition des PEP selon le stade de développement à la première mesure

DES PEUPLEMENTS MÛRS ET SURANNÉS EN DÉCROISSANCE La figure 8 présente le bilan des accroissements des peuple- ments identifiés comme mûrs et surannés lors du premier programme d’inventaire. Ceux-ci sont victimes d’une forte mortalité naturelle, soit par la sénescence des tiges qu’ils ren- ferment, soit par leur vulnérabilité aux insectes et aux maladies. Ils sont aussi la cible de la majorité des activités de prélèvement. La combinaison de ces facteurs fait en sorte qu’avec le temps, les peuplements mûrs et surannés ont tendance à voir leur volume marchand de bois sur pied stagner

à cause de la mortalité ou diminuer en raison des perturbations naturelles ou des activités de prélèvement. On constate que ce volume a chuté au cours des deux périodes considérées. La mortalité et le changement net y sont cependant moins importants à la seconde période.

Figure 8

Bilan des accroissements annuels périodiques en volume marchand de bois, toutes essences, pour les peuplements de la forêt publique québécoise sous aménagement identifiés comme

mûrs et surannés lors du premier programme d’inventaire

DES PEUPLEMENTS JEUNES EN CROISSANCE

À titre de comparaison, la figure 9 montre le bilan des accroissements des peuplements identifiés comme non mûrs lors du premier programme d’inventaire. Les peuplements non mûrs correspondent aux peuplements jeunes, régénérés ou en voie de régénération. L’accroissement brut de ces peu- plements est largement supérieur à celui des peuplements identifiés comme mûrs et surannés au premier inventaire alors que le volume moyen sur pied y est inférieur. De plus, les niveaux de récolte et de mortalité y sont beaucoup plus bas. Pour ces peuplements, comme le démontre le changement net positif, le volume de bois sur pied est en constante augmentation. Il est à noter que la hausse du prélèvement observée au cours de la seconde période est probablement liée au fait que certains de ces peuplements sont, avec le temps, devenus mûrs.

Figure 9

Bilan des accroissements annuels périodiques en volume marchand de bois, toutes essences, pour les peuplements de la forêt publique québécoise sous aménagement identifiés comme

non mûrs lors du premier programme d’inventaire

5 4,5 4 3,5 3 2,5 2 1,5 1 0,5 0 -0,5 -1 -1,5 -2 -2,5 -3 -3,5

1,56 1,59

0,15 0,23

-2,97 -1,90

-1,27 -0,08

-1,06 -1,23 1,70 1,82

(m3/ha/an)

Survivants Recrutement Accroissement brut

Mortalité Accroissement net

Prélèvement Changement net -2,32

-1,31

Note : Volume moyen lors de la première mesure : 130 m3/ha

5 4,5 4 3,5 3 2,5 2 1,5 1 0,5 0 -0,5 -1 -1,5 -2 -2,5 -3

1,97 2,02

0,35 0,50

-1,29 -1,03

1,03 1,49

-0,30 -0,71 2,32 2,52

(m3/ha/an)

Survivants Recrutement Accroissement brut

Mortalité Accroissement net

Prélèvement Changement net 0,74 0,77

Note : Volume moyen lors de la première mesure : 71 m3/ha

Période 1 (2 430 PEP) Période 2 (2 430 PEP) 0 %

10 % 20 % 30 % 40 % 50 % 60 %

En voie de

régénération Régénérés

Stade de développement des peuplements

Jeunes Mûrs et surannés

Proportion des PEP

2,9 %

11,4 %

30,1 %

55,6 %

Période 1 (2 213 PEP) Période 2 (2 213 PEP)

(8)

Ministère des Ressources naturelles, de la Faune et des Parcs, 2003

Dépôt légal – Bibliothèque nationale du Québec, 2003 ISBN : 2-550-41292-3

Code de diffusion : 2003-3087

Ce document est disponible dans le site Internet du ministère des Ressources naturelles, de la Faune et des Parcs :

www.mrnfp.gouv.qc.ca/forets

Le Rapport sur l’état des forêts québécoises 1995-1999, en français seulement, et le rapport synthèse, en français et en anglais, sont également disponibles sur le site.

Cette brochure est imprimée sur du papier recyclé.

Ministère des Ressources naturelles, de la Faune et des Parcs

Service aux citoyens 5700, 4eAvenue Ouest, B 302 Charlesbourg (Québec) G1H 6R1 Téléphone : (418) 627-8600 Sans frais : 1 866 CITOYEN (248-6936) Télécopieur : (418) 643-0720

Courriel : service.citoyens@mrnfp.gouv.qc.ca Internet : www.mrnfp.gouv.qc.ca

© Gouvernement du Québec

[ ]

Une stratégie d’aménagement

Les peuplements mûrs et surannés sont très abondants dans la forêt publique québécoise sous aménagement. Un peuplement mûr a comme principale caractéristique de présenter un volume de bois sur pied qui est maximal et dont l’accroissement net est très faible, voire négatif. À l’opposé, un peuplement jeune a généralement un faible volume de bois sur pied mais un accroissement net normalement très élevé. Donc, plus une forêt contient de peuplements mûrs, plus son volume de bois sur pied est important et plus sa croissance est faible.

Dans un contexte où l’on souhaite aménager une forêt qui est dominée par des peuplements mûrs et surannés, l’un des principaux objectifs est d’optimiser la croissance forestière en récoltant les peuplements dont la croissance est en diminu- tion (peuplements mûrs et surannés) pour les remplacer par d’autres plus jeunes. Ce faisant, le volume moyen de bois sur pied diminue (baisse du volume marchand de bois sur pied) et l’accroissement augmente. Un équilibre entre la superficie des peuplements mûrs et jeunes doit s’établir, ce qui permet l’at- teinte du rendement soutenu. Toutefois, la baisse de la propor- tion des peuplements mûrs ne peut être guidée uniquement par le souci de stimuler la croissance de la forêt. En effet, l’aménagement forestier doit être fait dans le respect des divers critères de développement durable. L’objectif est donc d’optimiser la croissance forestière tout en assurant le développement durable des autres ressources de la forêt.

Une baisse planifiée des stocks mûrs et surannés

Depuis l’adoption de la loi sur les forêts, en 1986, la possibilité de récolte de bois est évaluée selon le principe du rendement soutenu afin d’assurer la pérennité de la ressource. La récolte est dirigée en priorité vers les peuplements mûrs et surannés dans le but de remplacer des forêts moins productives, car trop vieilles, par des forêts plus jeunes et plus productives, en pleine croissance et avec des révolutions plus courtes. Toutefois, cette stratégie a pour effet de faire diminuer le volume de bois sur pied. De plus, durant les années 80, l’épidémie de la tordeuse des bourgeons de l’épinette (TBE) est venue accélérer la baisse des stocks de bois en raison de la mortalité des arbres affectés. Les arbres ont été remplacés par des arbres plus jeunes et vigoureux soit grâce à la régénération naturelle soit par la plantation. À moyen terme, le bilan des accroissements périodiques sera plus influencé par les caractéristiques des jeunes peuplements qui, contrairement aux peuplements mûrs et surannés, ont un volume de bois sur pied en augmentation.

Encore aujourd’hui, cette stratégie de rendement soutenu qui favorise le taux de croissance des stocks, est maintenue. Toutefois, des enjeux de protection, de biodiversité et de développement durable des forêts se sont ajoutés au concept original.

CONCLUSION

Cette étude succincte du MRNFP, réalisée à l’aide de placettes-échantillons permanentes, présente le constat global de l’évolution de la croissance de la forêt publique sous aménagement entre les années 70 et 90. Parmi les tendances observées, on constate une forte augmentation de l’accroissement net des peuplements forestiers (-0,17 m3/ha/an à 0,56 m3/ha/an). La principale cause de cette augmentation est la diminution de la mortalité des arbres provoquée par la fin de l’épidémie de la tordeuse des bourgeons de l’épinette. On remarque aussi une hausse du prélèvement de bois (0,78 m3/ha/an à 1,02 m3/ha/an) durant cette période. L’évolution de ces deux éléments (mortalité et prélèvement) a fait en sorte que le changement net du volume marchand de bois sur pied est passé de –0,95 m3/ha/an à –0,46 m3/ha/an. Ces baisses du volume marchand de bois sur pied sont typiques des peuplements mûrs et surannés qui composaient près de 56 % de la forêt publique québécoise sous aménagement dans les années 70.

Au cours des prochains mois, la superficie des peuplements forestiers ainsi que les données des quelque 260 000 placettes-échantillons temporaires, recueillies depuis les années 70, seront analysées et comparées. La mise en commun de ces différentes sources d’information permettra alors de valider ces résultats et de dresser un portrait plus complet des principaux changements intervenus dans l’ensemble de la forêt québécoise.

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