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«L ENSEA ET LE MINISTERE DE L INDUSTRIE ET DES MINES N ENTENDENT DONNER AUCUNE APPROBATION NI IMPROBATION AUX OPINIONS EMISES DANS CE MEMOIRE.

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« L’ENSEA ET LE MINISTERE DE L’INDUSTRIE ET DES MINES

N’ENTENDENT DONNER AUCUNE APPROBATION NI IMPROBATION

AUX OPINIONS EMISES DANS CE MEMOIRE. CES OPINIONS DOIVENT

ETRE CONSIDEREES COMME PROPRES À LEUR AUTEUR. »

(2)

ii

DEDICACE

À MON PERE EKOUMAN JEAN CLAUDE

A MA MERE N’GBECHE CHRISTIANE

À TOUTE MA FAMILLE.

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iii

REMERCIEMENTS

La réalisation de ce travail repose sur le soutien et l’apport de plusieurs personnes que nous tenons à remercier.

Nos premiers remerciements vont à l’endroit du Dr TANO Paulin, Directeur de la Planification et de la Coopération au Ministère de l’Industrie et des Mines, non seulement pour avoir accepté de nous accueillir dans sa direction, mais aussi pour sa promptitude face aux difficultés rencontrées et sa disponibilité.

Nous n’oublions pas également tout le personnel de la Direction de la Planification et de la Coopération pour l’accueil chaleureux que nous avons reçu, leur courtoisie et leurs conseils.

Nos remerciements sont particulièrement adressés à Messieurs KOFFI N’guessan et KOUADIO Hugues, respectivement Directeur de l’École Nationale Supérieure de Statistique et d’Économie Appliquée (ENSEA) et Directeur des Études de la filière des ISE, pour nous avoir offert un cadre adéquat pour la bonne marche de notre formation.

Nous exprimons nos vifs remerciements à tout le corps professoral et le personnel administratif de l’ENSEA qui ont contribué à notre formation.

Nous adressons notre profonde gratitude particulièrement au professeur BELLO Toyidi pour sa disponibilité sans conditions, ainsi que Messieurs KANGA Désiré et FE Doukouré pour nous avoir donné des orientations sur le plan théorique, méthodologique et technique, sans oublier mes collègues DJOGBENOU Ruben et RIVOMANATSOA Georgio pour leur aide.

À tous ceux que j’ai omis et qui ont contribué de près ou de loin à la réalisation de ce mémoire, Merci infiniment.

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iv

SOMMAIRE

DEDICACE ... ii

REMERCIEMENTS ... iii

SOMMAIRE ... iv

AVANT PROPOS ... vi

SIGLES ET ABREVIATIONS ... vii

LISTE DES ILLUSTRATIONS ... ix

RESUME ... x

ABSTRACT ... x

PRESENTATION DE LA STRUCTURE D’ACCUEIL ... xi

INTRODUCTION ... 1

PARTIE I : LA COMPETITIVITE EXTERIEURE ET SES DETERMINANTS ... 5

CHAPITRE 1 : DEFINITION ET MESURE DE LA COMPETITIVITE ... 6

I. LE CONCEPT DE COMPÉTITIVITÉ ... 6

II. LES TYPES DE COMPÉTITIVITÉ ... 10

III. QUELQUES INDICATEURS DE MESURE DE LA COMPÉTITIVITÉ ... 12

CHAPITRE 2 : REVUE DE LITTÉRATURE SUR LES DETERMINANTS DE LA COMPETITIVITE EXTERIEURE ... 15

I. AVANTAGES COMPARATIFS ET COMPÉTITIVITÉ ÉCONOMIQUE : DES CONCEPTS EN PERPÉTUELLE REDÉFINITION DEPUIS LA RÉVOLUTION INDUSTRIELLE ... 15

II. TRAVAUX EMPIRIQUES ... 20

PARTIE II : ANALYSE DES FACTEURS DETERMINANTS DE LA COMPETITIVITE EXTERIEURE DE L’INDUSTRIE IVOIRIENNE ... 26

CHAPITRE 1 : PRESENTATION DE L’INDUSTRIE IVOIRIENNE ... 27

I. RÉPARTITION SPATIALE DES ENTREPRISES IVOIRIENNES ... 27

II. RÉPARTITION PAR TAILLE DES ENTREPRISES INDUSTRIELLES IVOIRIENNES ... 28

III. RÉPARTITION PAR BRANCHES DES ENTREPRISES INDUSTRIELLES IVOIRIENNES ... 29

IV. LES SECTEURS EXPORTATEURS ... 30

V. ÉVOLUTION DE LA VALEUR AJOUTÉE INDUSTRIELLE ... 31

VI. LES PARTENAIRES À L’EXPORTATION ... 34

VII. ÉVOLUTION DE L’INDICE DES PARTS DE MARCHÉS EXTÉRIEURES ... 36

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v

CHAPITRE 2 : ANALYSE DESCRIPTIVE DES FACTEURS DETERMINANTS DE LA

COMPETITIVITE EXTERIEURE DE L’INDUSTRIE ... 38

I. DÉTERMINANTS DE LA COMPÉTITIVITÉ- PRIX ... 38

II. DÉTERMINANTS DE LA COMPÉTITIVITÉ HORS-PRIX ... 50

CHAPITRE 3 : MODELISATION ECONOMETRIQUE ... 54

I. PRESENTATION DU MODELE ... 54

II. METHODOLOGIE ECONOMETRIQUE. ... 55

III. INTERPRETATION DES RESULTATS DE L’ETUDE ... 58

CONCLUSION ET RECOMMANDATIONS ... 61

BIBLIOGRAPHIE ... xiii

ANNEXES ... xvii

TABLE DES MATIERES ... xxviii

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vi

AVANT PROPOS

L’École Nationale Supérieure de Statistique et d’Économie Appliquée (ENSEA), aujourd’hui pôle d’excellence de l’UEMOA, forme en trois années des Ingénieurs Statisticiens Économistes (ISE). Une fois intégrés dans le tissu social, ceux-ci ont la responsabilité de conduire des travaux de conception, de collecte, de diffusion et d’analyse de l’information statistique et économique. Par ailleurs, au terme de la deuxième année de leur formation, les ISE sont amenés à effectuer un stage d’application de trois mois.

Ledit stage permet à l’étudiant de se confronter aux réalités du monde professionnel, mais surtout de mettre en application les connaissances acquises durant les deux années de sa formation. Cela, afin de s’imprégner des réalités du milieu et de se rendre compte des différents obstacles susceptibles de survenir durant l’application des outils statistiques et économiques.

Ce présent document est le rapport du stage que nous avons effectué à La Direction de Planification et de la Coopération du Ministère de l’Industrie et des Mines de la Côte d’Ivoire.

Notre stage s’est effectué du 1er août au 31 octobre 2014.

La structure d’accueil a voulu nous intéresser sur l’une des questions d’actualité en nous proposant comme centre d’intérêt la Compétitivité Extérieure de l’Industrie . À cet effet, notre travail a porté sur le thème suivant : « les déterminants de la compétitivité extérieure du secteur industriel ivoirien ». Ce mémoire constitue l’aboutissement de cette expérience de recherche.

(7)

vii

SIGLES ET ABREVIATIONS

ACP: Enrique Caraïbes Pacifique

AGOA: Africa Growth and Opportunity Act

ALENA : Association de Libre Échange de l’Amérique du Nord APE : Accord de Partenariat Économique

BRICS : Brésil, Russie, Inde Chine et Afrique du Sud BTP : Bâtiment et des Travaux Publics

CAF : Coût Assurance Fret CE : Communauté Économique

CEDEAO : Communauté Économique des États de l’Afrique de l’Ouest CEPICI : Centre de Promotion des Investissements en Côte d’Ivoire FCFA : Franc de la Communauté Financière d’Afrique

GATT: General Agreements on Tariffs and Trade GLS: Generalized Least Squares

GMM: Generalized Method of Moments IC : Indice de Compétitivité

IDE : Investissement Direct Étranger INS : Institut National de la Statistique LSDV : Least Square Dummy Variable MCG : Moindres Carrés Généralisés NPF : Nation la Plus Favorisée PIB : Produit Intérieur Brut

PME : Petite et Moyenne Entreprise

OCDE : Organisation pour la Coopération et le Développement Économique

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viii OMC : Organisation Mondiale du Commerce

ONUDI : Organisation des Nations Unies pour le Développement Industriel ORD : Organe de Règlement des Différends

PCS : Prélèvement Communautaire de Solidarité RS : Redevance Statistique

TEC : Tarif Extérieur Commun UE : Union Européenne

UEMOA : Union Économique et Monétaire Ouest-Africaine USD : Dollar américain

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LISTE DES ILLUSTRATIONS

LISTE DES GRAPHIQUES

Graphique 1 : Répartition spatiale des entreprises industrielles ivoiriennes en 2010 ... 27

Graphique 2 : Evolution de la valeur ajoutée de quelques industries exportatrices entre 2001 et 2011. ... 32

Graphique 3 : Evolution de la valeur ajoutée industrielle entre 2001 et 2011 ... 33

Graphique 4 : Destination des exportations ivoiriennes en 2006 et 2010 ... 34

Graphique 5 : Exportations ivoiriennes par type de produits et groupe géographique, 2010 .. 35

Graphique 6 : Evolution des parts de marché extérieures des industries ( base 2001) ... 36

Graphique 7 : Indice d’évolution des coûts salariaux unitaires... 39

Graphique 8 : Coût moyen de l’énergie électrique pour la petite industrie (en US cent/KWh) ... 40

Graphique 9 : Evolution de la productivité du travail de quelques industries ... 41

Graphique 10 : Evolution de la productivité du travail dans les Industries extractives et raffinage du pétrole, de transformation du cacao et café et de fabrication de matériel et transport. ... 42

Graphique 11: Evolution du TCER de la Côte d'Ivoire et de quelques pays ... 46

LISTE DES TABLEAUX

Tableau 1 : Répartition des entreprises formelles du tissu industriel par taille ... 29

Tableau 2: répartition des entreprises formelles du tissu industriel par branche ... 30

Tableau 3 : Poids dans les exportations des principales industries (%) ... 31

Tableau 4: Coût à l'exportation par pays et par grandes régions ... 45

Tableau 5 : Tests de stationnarité ... 57

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x

RESUME

Dans la vision du gouvernement ivoirien de faire de la Côte d’Ivoire, un pays émergent à l’horizon 2020, cette étude se propose de rechercher les déterminants de la compétitivité extérieure du secteur industriel ivoirien. À l’aide d’une modélisation en données de panel, nous avons identifié des facteurs influençant la compétitivité extérieure du secteur industriel ivoirien.

Il ressort de l’étude que la hausse de la productivité du travail et de l’indice du taux de change effectif réel a un effet positif sur la compétitivité extérieure du secteur industriel ivoirien, tandis que l’augmentation de l’indice des coûts salariaux unitaires influence négativement la compétitivité extérieure du secteur industriel ivoirien. Par ailleurs, les produits industriels

ivoiriens ne répondent pas à des normes de qualité, ce qui bloque leur accès à certains marchés.

Le gouvernement ivoirien doit donc participer à la formation d’un capital humain qualifié et disponible pour l’industrie et inciter les entreprises industrielles à adopter une démarche qualité par des exonérations fiscales. Les entreprises industrielles devront surveiller l’évolution de leur masse salariale en réalisant régulièrement des audits internes.

Mots clés: Compétitivité, panel.

ABSTRACT

In the vision of the Ivorian Government to the Ivory Coast, an emerging country by 2020, this study intends to investigate the determinants of external competitiveness of Ivorian industry.

Using a panel data model, we identified the factors influencing the external competitiveness of Ivorian industry.

It appears from the study that the increase in labor productivity and the real effective exchange rate has a positive effect on the external competitiveness of the Ivorian industrial sector, while the increase in the index of wage costs unit adversely affects the external competitiveness of Ivorian industry. In addition, the Ivorian industrial products do not meet quality standards, which blocks access to certain markets.

The Ivorian government must participate in the training of qualified human capital available for the industry and encourage industrial enterprises to adopt a quality approach through tax exemptions. Industrial companies will need to monitor the evolution of their payroll in performing regular internal audits.

Keywords : Competitiveness, panel.

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PRESENTATION DE LA STRUCTURE D’ACCUEIL

Pour favoriser l’industrialisation du pays, la gestion du secteur industriel a été confiée à un ministère à part entière à partir de 1983. Depuis 2013, le Ministère de l’Industrie et des Mines est chargé de la mise en œuvre et du suivi de la politique du gouvernement en matière de développement de l’industrie et des mines. Ce ministère dispose d’un Cabinet, des services rattachés, de Directions Centrales, et des Services Extérieurs qu’il est chargé d’organiser par arrêté.

La Direction Générale de la Promotion du Secteur Privé, l’une des directions générales du Ministère de l’Industrie et des Mines, située à Cocody en face de l’Agence Française de Développement (AFD), a pour mission d’assurer la promotion du secteur privé national, des investissements privés et aussi de la Côte d’Ivoire en tant que pays industriel. Elle comprend trois directions:

 La Direction de la Promotion des Investissements Privés;

 La Direction des Infrastructures et de la Sécurité Industrielle;

 La Direction de la Planification et de la Coopération

Nous avons effectué notre stage au sein de la Direction de la Planification et de la Coopération.

Cette direction a pour mission :

 De mener des études relatives aux projets et programmes industriels;

 De collecter et de produire des informations et données statistiques sur l’industrie et le secteur privé;

 D’analyser et de diffuser les informations collectées;

 De mettre en place et de gérer le réseau informatique du Ministère;

 D’assurer la planification du développement du secteur industriel et du secteur privé.

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xii

 De promouvoir la coopération internationale, notamment de suivre les relations avec les organisations sous régionales et internationales de développement industriel et du secteur privé;

 De rechercher des partenaires et des financements internationaux;

 D’établir des relations avec les services économiques des ambassades et des partenaires au développement

 D’assurer la promotion internationale de la Côte d’Ivoire en tant que pays industriel.

La Direction de la Planification et de la Coopération comprend trois Sous-Directions:

 La Sous-Direction des Études et des Statistiques Industrielles ;

 La Sous-Direction des Projets et des Systèmes d’Information ;

 La Sous-Direction de la Coopération, du Partenariat et du Financement Industriel ; et

 Les Sous-Directions sont dirigées par des Sous-Directeurs nommés par arrêté.

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1

INTRODUCTION

Des défis nouveaux se sont fait jour avec l’entrée du monde dans une nouvelle ère de progrès technologique accéléré et de mondialisation de l’économie.

Le décloisonnement des marchés et autres espaces économiques a, certes, élargi les horizons des opportunités tout en favorisant les conditions d’une concurrence presque pure et parfaite ; mais a aussi accru, voire, exacerbé la concurrence.

Le jeu du commerce a, très vite, quitté le cadre traditionnel des marchés locaux pour s’installer, à la faveur de systèmes d’échanges et de paiements de plus en plus sophistiqués et dématérialisés, sur des espaces dont les limites sont toujours repoussées aux extrêmes pour épouser les contours de la planète. L’offre étant de plus en plus diversifiée, la compétitivité résulte, plus que jamais, du meilleur rapport qualité / prix / délai.

Ce rapport de compétitivité est poursuivi tant par les entreprises que par les économies nationales pour un meilleur positionnement sur le marché mondial où les cartes sont désormais redistribuées et les rapports de force redéfinis. Pour l’atteindre, il est plus que nécessaire pour les acteurs économiques, de faire la combinaison des facteurs de production la plus optimale qui soit dans un environnement macroéconomique diversifié et propice à l’essor de l’initiative privée.

C’est cet ambitieux pari qu’ont réussi les nouvelles économies émergentes des BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du Sud) tandis que les puissances économiques occidentales connaissent un tassement de leur croissance et que les pays d’Afrique (surtout ceux de l’Afrique Sub-Saharienne) peinent toujours à suivre un rythme économique qui s’annonce de plus en plus vertigineux.

Les mécanismes internationaux qui encadrent le commerce mondial ont aussi connu des mutations pour s’adapter à cette nouvelle donne. Ainsi, des accords préférentiels qui avaient été établis entre certaines zones économiques du type des accords UE-ACP (Union Européenne et Afrique-Caraïbe-Pacifique) sont aujourd’hui caducs dans le cadre de l’OMC (Organisation Mondiale du Commerce) qui favorise le libre accès de tous ses États membres à tous les espaces économiques qui la constituent. L’Afrique dans son ensemble représente une faible part des échanges commerciaux mondiaux soit 3 % en 2012 (rapport CNUCED 2013).

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Dans ce contexte, la Côte d’Ivoire qui a fait figure de locomotive de l’économie dans l’espace UEMOA, pendant de nombreuses décennies, a connu un essoufflement dû aux diverses crises sociopolitiques récurrentes qui ont rythmé son histoire de nation souveraine. De sorte qu’en 2009, le DSRP (Document de Stratégie de Réduction de la Pauvreté) établissait que « Le commerce extérieur repose essentiellement sur l’exportation des productions agricoles. Au cours de ces dernières années, les exportations ont enregistré un net recul dans le commerce mondial, passant de 0,17% en 1980 à 0,06% en 2003, puis à 0,04% en 2004. Cette situation est due à : (i) une baisse du trafic conteneur, (ii) des pertes d’importantes parts du marché extérieur, (iii) des difficultés d’accès aux concours financiers des banques, (iv) la suppression des crédits fournisseurs, (v) la perte de compétitivité des facteurs de transport, du capital humain et du foncier et (vi) la crise de confiance et la dégradation de l’image du pays. 1» Malgré toutes ces difficultés, la Côte d’Ivoire, au lendemain de la crise militaro-politique de 2010 a affirmé son objectif d’être une économie émergente à l’horizon 2020.

Cet objectif est difficilement réalisable sans une ouverture de l’économie ivoirienne et une quête de parts de marchés extérieurs dans un monde qui se veut rude et concurrentiel. En effet, pour des pays en développement comme la Côte d’Ivoire où la demande intérieure ne peut suffire à elle seule à favoriser une forte croissance de l’ordre de près de 10% sur une longue période, comme cela a été le cas dans de grands pays émergents comme la Chine, le commerce extérieur devrait occuper une place de choix dans la réalisation d’une telle ambition.

L’économie ivoirienne étant basée sur l’agriculture, le secteur primaire y occupe une place importante (30% du PIB). Cependant, les produits issus de l’agriculture sont des produits bruts qui se vendent à des prix bas et dont les cours fluctuent énormément sur le marché mondial, ce qui ne permet pas d’avoir des recettes d’exportation élevées et un risque de pertes colossales si les prix chutent. D’ailleurs l’histoire nous enseigne que l’effondrement du cours des matières premières suite à la crise énergétique et mondiale survenue à la fin des années 70, a plongé l’économie ivoirienne dans une crise qui a occasionné, plus tard, la dévaluation de la monnaie ivoirienne en 1994.

Le secteur secondaire ou industriel, quant à lui, transforme la matière première brute en produits finis ou semi-finis plus élaborés, à forte valeur ajoutée et dont les cours sont moins sujets aux fluctuations que les produits agricoles, est plus susceptible de favoriser la croissance.

1 Source : DSRP Final, Stratégie de Relance du Développement et de Réduction de la Pauvreté, Abidjan 2009, p.

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3

Cependant, les nombreuses crises socio-politiques que la Côte d’Ivoire a connues depuis le début de la décennie 2000 ont été néfastes pour son tissu industriel. De nombreuses unités de production industrielles ont été mises à sac voire littéralement détruites à la faveur des diverses manifestations sociopolitiques de ces dernières années. Les investissements en termes d’infrastructures, dans ce secteur, étant très onéreux, plusieurs d’entre elles n’ont eu d’autres choix que de disparaître.

Aujourd’hui, dans le contexte de la globalisation, il apparaît plus que primordial que le secteur industriel ivoirien rattrape son retard pour se mettre à un niveau de compétitivité qui lui permette de faire face à une concurrence de plus en plus rude et impitoyable.

Cette impérieuse mise à niveau passe nécessairement par « la recherche des déterminants de la compétitivité extérieure de l’industrie ivoirienne », c’est autour de ce thème que se structurera le présent mémoire avec, pour point de départ de la réflexion, une problématique majeure :

Quels sont les facteurs déterminants de la compétitivité extérieure du secteur industriel ivoirien ?

Cette interrogation centrale peut se décliner en un questionnement qui expose succinctement les différents axes qu’empruntera l’analyse de la compétitivité de l’industrie ivoirienne

- Quel est le positionnement actuel (forces, faiblesses, opportunités et menaces) de l’industrie ivoirienne sur les marchés sous régional, régional et international ?

- Quelles sont les sources de la compétitivité extérieure du secteur industriel ivoirien ? - Ou encore quels leviers l’État ivoirien peut-il utiliser pour favoriser la compétitivité

extérieure de l’industrie ?

Pour la présente étude, nous formulons les hypothèses de recherche suivantes :

 La productivité du travail dans l’industrie influence positivement la compétitivité extérieure du secteur industriel.

 Les coûts salariaux unitaires ont une influence négative sur la compétitivité extérieure de l’industrie.

 L’indice du taux de change effectif réel influence négativement la compétitivité extérieure de l’industrie ivoirienne.

 Le niveau de production a un effet positif sur la compétitivité extérieure de l’industrie.

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La première partie présente le concept de compétitivité extérieure et ses déterminants et ensuite la deuxième partie présente l’analyse des facteurs déterminants de la compétitivité extérieure de l’industrie ivoirienne, et l’analyse économétrique. Nous usons d’une modélisation en données de panel

À la suite, nous présentons les limites de l’étude, et enfin la conclusion et les recommandations.

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PARTIE I : LA COMPETITIVITE

EXTERIEURE ET SES DETERMINANTS

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CHAPITRE 1 : DEFINITION ET MESURE DE LA COMPETITIVITE

Dans ce chapitre, nous présentons les fondements théoriques sur le concept de compétitivité.

I. LE CONCEPT DE COMPÉTITIVITÉ

Aussi bien dans sa définition que dans son analyse, le concept de compétitivité est sujet à des interprétations divergentes. Quelques citations permettent de l’illustrer,

Au niveau de la firme, on peut ainsi définir la compétitivité comme « l’aptitude à soutenir durablement la concurrence : l’entreprise compétitive possède un ensemble de capacités qui l’autorisent, selon le cas, à entrer, se maintenir ou se développer dans un champ concurrentiel constitué par l’ensemble des forces traversant son environnement et susceptibles de s’opposer à ses objectifs, ses projets et ses opérations » (Martinet A. 1984).

Selon Porter (1990), « Chercher à expliquer la compétitivité au niveau national est incorrecte.

Ce qu’on doit comprendre, ce sont les déterminants de la productivité et le taux de croissance de la productivité. Pour trouver des solutions, on devrait se focaliser, non pas sur l’ensemble de l’économie, mais plutôt sur des industries spécifiques ou encore des segments d’industrie ».

Tandis que landau (1992) expliquait : « Qu'est- ce qu'on entend par la compétitivité, et donc l'objectif principal de notre politique économique, est la capacité de maintenir, dans une économie globale, un taux de croissance acceptable du niveau de vie de la population avec une distribution équitable, tout en offrant un emploi à tous ceux désirant travailler sans pour autant réduire le potentiel de croissance du niveau de vie des générations futures » .

Malgré cette diversité des définitions, il y a lieu de noter les deux aspects communs suivants :

 La compétitivité est un concept relatif, c’est à dire, l’évaluation de la compétitivité d’une nation, d’un secteur ou d’une entreprise est généralement faite par rapport à une entité similaire ;

 La compétitivité n’est pas un concept statique et est étroitement lié aux conditions économiques du pays ainsi qu’aux conditions du marché international. Donc pour être compétitif, une entité est appelée à suivre un processus d’ajustement continu en réponse

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à des forces et à des facteurs intervenant dans la détermination de sa position concurrentielle sur le marché.

Dans la construction et la défense de la position compétitive d’une entité, il y a des éléments qui relèvent de la maîtrise des prix (compétitivité prix) et d’autres qui sont beaucoup plus qualitatifs (compétitivité hors prix).

Ainsi nous présentons plus en détail le concept aux trois niveaux d’analyse et ensuite une typologie du concept.

C’est au niveau de l’entreprise que la notion de compétitivité est la plus explicite. En effet, le concept de compétitivité est issu de la littérature des entreprises.

1. Compétitivité d’une Entreprise

Pour Porter M. (1992), les acteurs fondamentaux de la concurrence internationale sont d’abord les entreprises. Ce sont elles qui affrontent les marchés internationaux et y acquièrent des avantages concurrentiels, soit par des coûts, soit par des produits différenciés.

Selon l’auteur, à la base de toute stratégie concurrentielle, il y a deux éléments : le premier repose sur la structure de l’industrie où l’entreprise évolue. La nature de la concurrence varie beaucoup d’une industrie à l’autre et toutes les industries n’offrent pas les mêmes perspectives de rentabilité à long terme.

Le deuxième élément est le positionnement de l’entreprise au sein de l’industrie considérée.

Certains positionnements seront bien plus avantageux que d’autres, quel que soit le niveau moyen de rentabilité de l’industrie en question.

Pour guider l’entreprise dans le choix de sa stratégie, il faut absolument réunir ces deux éléments. Une stratégie concurrentielle doit s’appuyer sur une analyse approfondie de la structure de l’industrie et de son évolution.

La compétitivité d’une entreprise est fonction de ses performances commerciales. Elle peut être interprétée comme la capacité de vente des entreprises, qui reflètent la capacité de l’entreprise à augmenter ses parts de marché, et peut être mesurée par les volumes d’échanges.

Celle – ci dépend à la fois de sa gestion interne, de sa capacité d’investissement, de son adaptation à la demande et à l’environnement dans lequel elle évolue.

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L’intérêt de cette dernière va se fixer sur la compétitivité de ses produits, sur ses lieux de commercialisation, d’où l’importance du choix des marchés sur lesquels elle se positionne. En effet, la recherche de la qualité, la spécialisation en fonction de la demande, le choix des clients sont des éléments stratégiques de compétitivité.

À court terme, la compétitivité va s’entendre comme une lutte pour les parts de marché, l’entreprise compétitive sera alors celle qui obtient de bons résultats pour un couple de variables croissance, part de marché.

Cependant, dans une stratégie de long terme, les entreprises doivent envisager des modifications dans leur structure et dans la destination de leurs exportations, en fonction des évolutions de la demande internationale.

2. Compétitivité d’une Industrie

La compétitivité s’analyse aussi au niveau d’une industrie, ou d’une branche d’activité sectorielle. Cela recouvre l’ensemble du processus de fabrication et de commercialisation d’un produit.

Ainsi, dans le domaine agricole, l’industrie recouvre le mode d’organisation concrète autour des produits de commercialisation, tels que le café ou le cacao pour la Côte d’Ivoire par exemple, assurant l’intégration cohérente des différentes opérations de production, de transformation et de commercialisation.

Les concurrents seront les industries des nations productrices du même produit sur le marché national ou à l’exportation.

Pour Markusen (1992), une industrie gagne en compétitivité si elle augmente sa part de marché dans les exportations vers un marché spécifique.

La compétitivité d’une industrie s’évalue en fonction de la même industrie dans d’autres zones géographiques.

Elle se réfère aussi à la façon dont les différents pays sont attrayants pour une industrie particulière et est souvent mesurée en termes de performances dans le commerce international (exportations nettes, les flux d'investissement).

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Les principaux moteurs de la compétitivité d’une industrie incluent la disponibilité des facteurs de production (y compris les matières premières, main-d'œuvre et de compétences), la politique industrielle et les liens de la chaîne d’approvisionnement.

La compétitivité d’une industrie peut être également examinée à travers sa croissance. Celle- ci sera le fruit de deux tendances, la première étant l’entrée et la sortie de firmes et la seconde étant la croissance ou la décroissance de la taille des entreprises dans le secteur. La croissance étant relative, elle se comparera avec les évolutions des autres secteurs de l’économie ou avec les mêmes secteurs des autres économies.

La compétitivité d’une industrie nationale donnée se mesure par l’accroissement de ses parts de marché dans le monde, qui résulte à la fois de la conjoncture dans les pays partenaires les plus proches et de la faiblesse des prix par rapport à ceux des concurrents.

3. Compétitivité d’une Nation

L’analyse de la compétitivité d’un pays est des plus controversées. Dans son article

«Compétitivité: une dangereuse obsession», Paul Krugman (1994) met en garde contre le fait d’assimiler compétitivité d’une industrie et celle d’une nation. Il explique qu'un secteur ou une entreprise nationale devient plus concurrentiel au détriment de ses rivaux, selon lui, une telle vision à somme nulle est beaucoup moins logique au niveau national lorsque le terme est utilisé comme synonyme de bien-être ou de la productivité nationale.

Par exemple, une productivité plus élevée dans un pays n’agit pas négativement sur la productivité d’un autre, mais plutôt leur sera bénéfique en fournissant un plus grand marché pour les exportations, de plus grandes possibilités de spécialisation, et les entrées moins chères et plus innovantes.

Cependant partant du principe, que l'objectif fondamental de la politique économique d'une nation est la maximisation du bien-être économique, lequel se définit habituellement comme l'ensemble des possibilités de consommation par habitant à long terme ; Markusen (1992) propose la définition normative suivante de la compétitivité nationale :

« Un pays est compétitif s'il maintient un taux de croissance du revenu réel égal à celui de ses partenaires commerciaux dans un contexte de libre-échange et de commerce équilibré à long terme ».

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La définition retenue à ce jour par l’OCDE est : « l’intensité avec laquelle un pays peut, dans le cadre d’un marché libre et organisé, produire des biens et services capables d’affronter les marchés internationaux tout en maintenant et améliorant le niveau de vie de ses habitants sur une longue période ».

Cette définition rejoint celle donnée par le Forum économique mondial (WEF) qui définit la compétitivité d’un pays comme sa capacité à atteindre de manière soutenue de hauts indices de croissance de son PIB per capita ».

De Bonneuil et M. Fontagne L. (2003), quant à eux, estiment que « la compétitivité d’une nation est sa capacité à améliorer durablement le niveau de vie de ses habitants et à leur procurer un haut niveau d’emploi et de cohésion sociale ».

L’analyse de la compétitivité d’un pays se fait en fonction de ses partenaires commerciaux, ils permettent de renseigner sur les possibilités de croissance du pays. Ensuite, l'exigence d'un commerce équilibré représente une contrainte plutôt qu'un objectif. À long terme, les exportations doivent suffire à payer les importations.

La compétitivité des pays est mesurée par exemple par le World Economic Forum (WEF) dans le « World Competitiveness Yearbook » publié chaque année. Les indices utilisés mesurent l'attractivité des pays à long terme, le niveau de vie, la santé, les niveaux de pollution locale et l'emploi, ainsi que la croissance économique et la sécurité économique.

Notons que, les concepts de compétitivité d’entreprise et de nation sont étroitement liés. En effet, la mesure de la compétitivité de la nation est obtenue à partir de celle des entreprises présentes sur son territoire.

Voyons maintenant ce qu'il en est des types de compétitivité et les mesures.

II. LES TYPES DE COMPÉTITIVITÉ

Dans la littérature économique, l’on distingue deux types de compétitivité.

1. Compétitivité prix

C'est la capacité pour un pays ou une entreprise à proposer des prix inférieurs à ceux de ses concurrents sur le marché. L’idée d’un avantage prix provient généralement d’un avantage en termes de coûts de production.

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Le fait pour un opérateur d'être bien placé en termes de compétitivité-prix signifie que s'il le souhaite (ou s'il y est contraint par le marché), il est capable de vendre plus (ou de vendre autant) en diminuant le prix des biens ou services qu'il propose sur le marché. L'effet positif principal recherché par la baisse de prix se traduit par une augmentation des volumes vendus, au détriment des concurrents qui ne peuvent proposer cette baisse de prix, ou par la captation d'une nouvelle clientèle jusque-là non active du fait d'un niveau de prix présumé excessif.

Le taux de change peut avoir un impact important sur la compétitivité-prix : une dépréciation de la monnaie nationale baisse à l'exportation le niveau de prix des produits exportés.

La compétitivité par les prix concerne le cas où les produits offerts sur le marché sont largement substituable les uns aux autres, ce qui correspond souvent aux segments de marché sur lesquels les prix jouent un rôle prépondérant parmi les critères de choix d’un produits et son fournisseur, et dont l’effort de compétitivité – prix est grandement nécessaire pour combattre la concurrence.

2. Compétitivité hors-prix

La compétitivité hors-prix consiste à faire valoir des avantages compétitifs décisifs autres que le prix de vente pour l'acheteur et le consommateur potentiel.

La nature de ces avantages hors-prix relève de plusieurs domaines tels que l’innovation technologique dans les produits et les processus, le marketing et l’innovation organisationnelle La compétitivité hors-prix, comporte deux volets : la différenciation qualitative qui génère des efforts de différenciation à l’intérieure d’une catégorie d’offres et entraînant une orientation des préférences des clients sur certains produits plutôt que sur d’autres, et une différenciation par la variété qui se traduit par un élargissement de la gamme des produits offerts à la clientèle.

Cette forme de compétitivité entraîne généralement une hausse des prix de vente des biens ou services de l'entreprise, mais incite les consommateurs désireux d'une meilleure qualité, qui veulent monter en gamme, à acheter ses produits. En général, le taux de marge est plus élevé pour les produits les plus coûteux. L'innovation nécessite des coûts de recherche et la protection de la propriété intellectuelle.

La compétitivité prix est plutôt de l'ordre du court terme, tandis que la compétitivité hors prix est de l'ordre du long terme.

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Ayant donné une typologie de la compétitivité, voyons maintenant les mesures les plus courantes utilisées pour l’évaluer.

III. QUELQUES INDICATEURS DE MESURE DE LA COMPÉTITIVITÉ La littérature nous enseigne une pléthore d’indicateurs permettant de mesurer la compétitivité d’une entité, nous présentons les plus utilisés.

1. La part de marché

Le concept a été inventé en 1932 par l’analyste de marché américain, Arthur Nielsen. Tout d’abord, Le marché d'un produit donné est le volume, ou le nombre ou la valeur totale des produits semblables vendus par tous les concurrents.

La part de marché d’une entité i sur un marché est calculée en faisant le rapport des ventes de l’entité i sur le marché du produit sur les ventes totales du marché du produit.

PM (i) =

𝐯𝐞𝐧𝐭𝐞𝐬 𝐝𝐞 𝐥𝐞𝐧𝐭𝐢𝐭é 𝐢 𝐯𝐞𝐧𝐭𝐞𝐬 𝐭𝐨𝐭𝐚𝐥𝐞𝐬 𝐝𝐮 𝐦𝐚𝐫𝐜𝐡é

Elle permet de rendre compte de l’importance de l’entité sur le marché, une augmentation des parts de marché signifie que l’entité est devenue plus compétitive puisqu’elle a amélioré sa position concurrentielle.

2. La productivité

La productivité se définit comme le taux d’un volume de mesure du produit en relation à un volume de mesure de l’utilisation des facteurs productifs. Elle entend mesurer précisément le degré de contribution d'un ou de plusieurs facteurs (facteurs matériels consommés ou facteurs immatériels mis en œuvre) à la variation du résultat final dégagé par ce processus.

Pr

= 𝐯𝐚𝐥𝐞𝐮𝐫 𝐚𝐣𝐨𝐮𝐭é𝐞

𝐪𝐮𝐚𝐧𝐭𝐢𝐭é 𝐝𝐞 𝐟𝐚𝐜𝐭𝐞𝐮𝐫𝐬 𝐮𝐭𝐢𝐥𝐢𝐬é𝐞

Une amélioration de la productivité des facteurs de production signifie que l’entité produit plus en utilisant moins de facteurs de facteurs de production, donc peut augmenter sa production pour gagner plus de parts de marché.

(25)

13 3. Coût unitaire relatif de la main-d’œuvre

Il compare les coûts de main-d’œuvre supportés d’une entité à une autre pour produire un même bien, on suppose que l’entité qui produit à un coût relativement moins élevé qu’une autre gagne en compétitivité puisqu’elle dispose de ressources supplémentaires pour accroitre sa production relativement à l’autre entité.

Pour ce faire, on calcule d’abord un indice de la compétitivité du coût de la main-d’œuvre pour la branche d'activité i dans le pays j au cours de la période t par l’équation suivante

CUMO

= 𝑾𝒊𝒋𝒕∗𝑿𝑹𝒋𝒕 (𝑸𝑳)𝒊𝒋𝒕

Avec :

Wijt : le taux du salaire horaire dans la branche i du pays j au cours de la Période t, XRjt : le cours du dollar américain dans la devise du pays j pendant la Période t,

(Q/L) ijt : la production horaire dans la branche d'activité i du pays j au Cours de la période t.

Dès lors, il devient alors possible d'exprimer, par le biais de l'équation suivante, les coûts unitaires de main-d’œuvre relatifs (CUMOR) de la branche i du pays j relativement au pays k pendant la période t :

CUMOR ijkt

= 𝐂𝐔𝐌𝐎 𝐢𝐣𝐭 𝐂𝐔𝐌𝐎 𝐢𝐤𝐭

4. L’indice du taux de change effectif réel

L’indice du taux de change effectif réel permet de renseigner sur les prix des biens exportés relativement aux pays concurrents, le taux de change d’un pays i est calculé en faisant :

TCER = e

𝒑∗ 𝒑

Avec

e : une moyenne géométrique des taux de change bilatéraux de cette monnaie pondéré par le poids relatif de chaque pays étranger dans le commerce extérieur du pays coté au certain.

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14 p : l’indice des prix des produits du pays i.

p* : l’indice des prix des produits des pays concurrents.

Une appréciation du taux de change effectif réel indique les biens du pays i coutent relativement plus cher que ceux des concurrents. Il en résulte une perte de compétitivité pour le pays i.

5. L’indice des termes de l’échange

TE=

𝐢𝐧𝐝𝐢𝐜𝐞 𝐝𝐞𝐬 𝐩𝐫𝐢𝐱 à 𝐥𝐞𝐱𝐩𝐨𝐫𝐭𝐚𝐭𝐢𝐨𝐧 𝐢𝐧𝐝𝐢𝐜𝐞 𝐝𝐞𝐬 𝐩𝐫𝐢𝐱 à 𝐥𝐢𝐦𝐩𝐨𝐫𝐭𝐚𝐭𝐢𝐨𝐧

Une détérioration des termes de l’échange permet au pays qui en bénéficie d’exporter plus pour un même volume de biens importés donc est un indicateur de capacités du pays à réduire ses prix à l’exportation comparativement aux cours mondiaux.

6. Indice d’avantage comparatif révélé

L’indice d’avantage comparatif révélé pour un produit permet d’évaluer la compétitivité d’un pays relativement à une zone de référence.

ACR i, j =

𝑿 𝒊,𝒋 𝑿𝒋 𝑿𝒊,𝒛

𝑿𝒛

Avec : Xi, j : les exportations du produit i pour le pays j Xi : les exportations totales du pays j

Xi, z : les exportations du produit i de la zone de référence Xz : les exportations totales de la zone

Si 0 <ACR <1 : alors le pays j dispose d’un désavantage comparatif pour le produit i par rapport à la zone de référence.

Si ACR >1 alors il dispose d’un avantage comparatif par rapport à la zone de référence

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15

CHAPITRE 2 : REVUE DE LITTÉRATURE SUR LES

DETERMINANTS DE LA COMPETITIVITE EXTERIEURE

Dans ce chapitre nous présentons les analyses théoriques et les travaux empiriques sur les déterminants de la compétitivité extérieure.

I. AVANTAGES COMPARATIFS ET COMPÉTITIVITÉ ÉCONOMIQUE : DES CONCEPTS EN PERPÉTUELLE REDÉFINITION DEPUIS LA RÉVOLUTION INDUSTRIELLE

Les débats théoriques sur les déterminants de la compétitivité peuvent être résumés en quatre grands points.

1. De la théorie des avantages comparatifs de Ricardo jusqu'avant la thèse de la « demande de différence» de Lassudrie - Duchêne (1971).

À l’origine de l’analyse des déterminants de la compétitivité se trouve la théorie des avantages comparatifs expliquée par Ricardo (1817). Selon l’auteur, un pays devait se spécialiser dans le commerce du bien pour lequel il disposait d’un avantage comparatif.

Un pays dispose d’un avantage comparatif pour un bien s’il produit à moindre coût ce bien relativement à ses concurrents. Ainsi pour être compétitif le pays devait se spécialiser dans la production de ce bien et abandonner la production des biens aux autres pays qui disposaient d’un avantage en termes de coûts de production de ces autres biens.

L’idée était que le pays disposant d’un avantage comparatif pour un bien le vendrait à moindre coût comparativement aux autres, ainsi chaque pays gagnait à l’échange.

Dans ce contexte ce qui expliquait la compétitivité était essentiellement pour Ricardo, la productivité du travail. En effet, lorsque qu’un pays produit plus pour moins de main d’œuvre qu’un autre, il dispose d’une marge de manœuvre pour réduire ses prix comparativement aux autres.

Hecker (1919) et Ohlin (1933) expliquaient que les conditions naturelles de production ou encore les dotations factorielles déterminaient la compétitivité.

En effet, les conditions naturelles de production en l’occurrence le climat, la végétation et autres justifiaient la capacité pour produire un bien donné et son aptitude à produire ce bien.

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16

Par ailleurs les dotations factorielles en rapport avec les facteurs de production (le travail et le capital) permettaient également de disposer d’une abondance en production.

De cette approche l’on retient que la compétitivité extérieure du pays était dictée par la faiblesse des prix. Ainsi, les pays devaient mettre en place une stratégie de spécialisation en s’appuyant sur des facteurs pouvant agir sur ces prix.

2. L’apport des nouvelles théories du commerce international

Les récentes théories du commerce international et de la croissance endogène ont permis d’apporter un éclairage nouveau sur la compétitivité.

La mondialisation des échanges qui a consisté à grossir le nombre d’échanges a accentué la concurrence entre pays. Aujourd’hui l’idée d’une spécialisation n’est plus suffisante pour faire face à la concurrence. On peut avoir autant de pays disposant d’avantages similaires en termes de coûts de production d’une zone à une autre.

Il a fallu user d’autres stratégies pour devenir plus compétitif. Certains auteurs ont donc essayé par exemple d’identifier l'influence de la spécificité de la demande sur le niveau et la structure des exportations.

En introduisant l'élément goût dans la demande des consommateurs, Lassudrie - Duchêne (1971) ont montré qu'une adéquation de l'offre à la «demande de différence» des consommateurs était un facteur d'accroissement des exportations.

Dans ce cadre une analyse en profondeur prenant en compte les attentes des clients permettait de se distinguer et gagner en compétitivité.

Dans ce contexte, la capacité d’innovation technologique qui permet une plus facile adaptation de l'offre à la demande étrangère est par conséquent un déterminant de la compétitivité extérieure.

Cependant avant d’analyser les leviers de la compétitivité à l’aune de la nouvelle configuration des échanges internationaux, des théoriciens du commerce international, tels Brenda et Spencer (1983), Krugman (1984) expliquent que le commerce international peut être désavantageux pour des industries de certains pays puisqu’elles ne disposent pas forcément du même niveau d’avance technologique pour rivaliser avec d’autres sur le marché mondial.

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17

Ainsi, l’état devrait mettre en place des mesures pour protéger ces industries et leur permettre de devenir plus forte à long terme. Ces mesures pourraient être par exemple de limiter l’entrée des produits étrangers similaires à ceux de ces industries sur le marché local ou encore d’accorder des subventions à ces industries pour promouvoir leurs exportations. Ils démontrent que la protection est un instrument de promotion des exportations et d'amélioration de la compétitivité à long terme.

En plus de la protection commerciale, d'autres manœuvres stratégiques de l'État provoqueraient l'émergence d'économies d'échelle endogènes et des gains de compétitivité extérieure.

Le protectionnisme dans certaines conditions entraîne une émergence d'économies d'échelle, un accroissement de l'efficacité productive et ainsi des gains de compétitivité extérieure.

Cependant, la libéralisation commerciale est, jusqu'à présent, considérée par la plupart des théoriciens comme le régime commercial optimal puisqu’elle offre l’opportunité d’avoir des partenaires de tous les horizons et donc plus de volume de ventes.

3. Les théories de la croissance endogène

Au-delà de l’analyse de la compétition internationale incluant les stratégies des concurrents étrangers. Les théoriciens de la croissance endogène ont mis en avant le fait que la compétitivité extérieure pouvait être améliorée en se basant uniquement sur des facteurs propres à l’État en question.

Romer (1991) et Lucas (1988) ont démontré que la diversification des biens de capitaux par la recherche et développement ou le transfert de technologie, les investissements en infrastructures publiques et en développement du capital humain amélioraient la qualité et le coût des biens produits et exportés.

En effet, l’État en construisant des infrastructures pour soutenir ses industries dans la transformation des matières premières ou encore en investissant dans des dépenses d’éducation pour améliorer la qualité de la main d’œuvre disponible améliorait la compétitivité des entreprises présentes sur son territoire.

La compétitivité extérieure est dès lors influencée par les efforts de l'état en accumulation du capital physique et humain de même qu'en transfert de technologie.

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4. La nouvelle géographie économique : les économies d’agglomération

Les fondements microéconomiques de l’agglomération des entreprises sont multiples. Ils constituent un élément central dans l’économie spatiale et urbaine et tentent de comprendre pourquoi l’activité économique tend à se concentrer sur certains lieux. Depuis les travaux d’Alfred Marshall (1890), il est admis que l’agglomération permet de réduire les coûts de déplacement des biens, des personnes ou des idées. Nous allons présenter les économies d’agglomération relatives aux exportations et aux gains de productivité.

Économies d’agglomération et exportation

Les économies d’agglomération à l’export, appelées aussi « spillovers à l’exportation », se présentent comme des externalités sur la performance à l’exportation d’une entreprise entraînées par la présence d’autres exportateurs dans la même zone géographique. Ces effets transiteraient, entre autres, par une réduction des coûts liés à la recherche d’information sur les marchés étrangers.

La concentration de plusieurs entreprises d’un même secteur industriel, peut créer ce qu’on appelle un district industriel dans lequel se constitue un réseau de liens en aval et en amont.

Le district s’alimente par le pouvoir d’attraction des économies d’agglomération et par les effets de la spécialisation internationale. Ainsi, la transmission de l’information serait plus pertinente et plus fluide au sein d’un même secteur.

Par ailleurs, les économies d’agglomération découlent de la diversité industrielle d’une région.

Elles stipulent que la présence d’un grand nombre d’industries et de services dans une même ville permet de répondre plus adéquatement aux besoins des firmes et de la population qui s’y trouvent.

À l’inverse, cette agglomération peut être la source de surcoûts. D’une part, le coût des facteurs de production, du travail, du capital ou bien du terrain, est plus élevé dans les zones où l’activité économique est concentrée. D’autre part, des externalités négatives de production, telles que la congestion des réseaux de transport ou toute forme de pollution, sont susceptibles de réduire les performances des entreprises. Enfin, dans les zones de forte concentration d’un secteur, il est possible que la concurrence soit plus âpre.

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Économie d’agglomération et productivité

Marshall (1890) a conceptualisé les sources de compétitivité d’un système local de PME et a indiqué trois raisons pour lesquelles les entreprises agglomérées sont plus productives que les autres:

- L’accès à un bassin d’emploi compétent : La concentration géographique attire et développe des compétences particulières au sein des entreprises. Par conséquent, une entreprise a donc plus de facilité à trouver de bons candidats pour ses postes vacants.

L’adéquation entre l’offre et la demande d’emploi est plus simple et a plus de chances d’être de meilleure qualité (A. Briant et Y. Barbesol, 2008).

- La spécialisation accrue des fournisseurs: l’agglomération d’entreprises tend à créer un marché sur lequel les exigences des clients et la quantité de produits demandés sont plus fortes. Cela pousse chaque entreprise à se spécialiser davantage, à coordonner ses activités avec celle des autres pour diminuer les coûts de transaction.

- La proximité géographique facilite les transferts formels et informels de connaissance

«knowledge spillovers », d'informations tacites et de savoir-faire. En outre, tout échange d’information entre les entreprises, concernant les caractéristiques de la demande ou bien les technologies de production, est plus aisé lorsque la densité des acteurs économiques est plus élevée. (F. Bellone et al 2008).

Dans le modèle de Romer (1986), les firmes entreprennent des efforts de R&D (Recherches et Développement) dans l’espoir de générer des innovations technologiques qui pourront à terme améliorer leur productivité. Une partie de ces innovations peut alors se transmettre aux firmes voisines, par le biais d’externalités technologiques. Par conséquent, chaque unité de capital investie par une entreprise augmente non seulement son stock de capital physique, mais aussi le niveau technologique de toutes les autres firmes dans la région par la transmission des externalités technologiques.

En somme, la théorie des agglomérations explique que la concentration d’industrie dans un espace géographique donné peut être favorable pour sa compétitivité extérieure.

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20 II. TRAVAUX EMPIRIQUES

En s’appuyant sur des industries ou des pays, plusieurs auteurs ont essayé de valider les analyses théoriques faites sur les déterminants de la compétitivité extérieure.

Nous présenterons d’abord les études réalisées sur les économies non africaines avant de présenter le cas spécifique de l’Afrique.

1. Étude sur les économies non africaines

Matte Mélanie et Bernhard Michel (2010) ont tenté d’expliquer les pertes de marché à l’exportation de biens manufacturés de la Belgique au cours de la dernière 2000-2010.

Ils ont utilisé la décomposition de cette perte par la méthode de la « Constant Market Shares Analysis »2 , l’étude révèle que cela provient surtout d’une faiblesse structurelle.

Selon les conclusions, l’orientation géographique très défavorable des exportations de la Belgique est à la base de pertes de parts de marché. Néanmoins, ces pertes de part de marché sont compensées par des gains de part de marché grâce à une bonne spécialisation des produits.

La perte de compétitivité est donc modérée.

Asyiah Nur (2012) a publié une étude intitulée : Identification, competitiveness analysis, and the factors affecting trade flow of main commodities export indonesia to the european union.

En utilisant l'indice des avantages comparatifs révélé, l'indice du commerce intra-industrie et le modèle de gravité, ils montrent que les principaux produits d'exportation de l'Indonésie sur le marché de l'Union européenne ont un niveau très compétitif et d'intégration élevé.

Les auteurs démontrent que le volume des exportations des principaux produits de l’Indonésie sur le marché de l’Union Européenne, à une année donnée, dépend du volume des exportations de ces mêmes produits à l’année précédente. D’autres facteurs tels que les capacités de production de l’Indonésie, le niveau de la demande dans les pays de destination, le PIB (Produit Intérieur Brut) par habitant des pays de destination, l’indice du taux de change réel et la distance économique ont un effet sur les exportations de l’Indonésie.

2 La « Constant Market Shares Analysis » est une méthode d’analyse de l’évolution des parts de marchés à l’exportation d’un pays à travers une décomposition de celle-ci en catégories de produit et de marchés de destination.

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Mohd Rosli et Syamsuriana Sidek (2013) étudient l’impact de l’innovation sur les performances des PME (Petites et Moyennes entreprises) manufacturières en Malaisie.

En mettant en œuvre une analyse de régression hiérarchique sur un total de 284 PME de la nourriture et des boissons , textiles et vêtements et sous-secteurs à base de bois dans toute la Malaisie, les auteurs montrent que l'innovation de produit et l'innovation de processus influencent de manière significative les performances des entreprises, ce faisant l’impact l’innovation de processus paraît plus important que celui de l’innovation de produit.

Zhang Kevin Honglin (2014) dans How does foreign direct investment affect industrial competitiveness? Evidence from China, a estimé un panel de 21 secteurs de la fabrication pour les 31 régions en six ans (2005-2010).

Il utilise l'indice IC (indice de compétitivité) pour mesurer la performance industrielle multidimensionnelle. Les résultats montrent que les IDE (Investissements Directs Étrangers) ont de grands effets positifs sur la performance industrielle de la Chine. Ces effets sont davantage importants pour les industries utilisant une faible technologie que pour les industries de moyenne et de haute technologie.

Delfin Odette et Bonales Valencia (2015) ont publié Competitiveness in Michoacán: A Proposal for an International Positions in Agroindustrial Sector

Après une enquête, la méthode a consisté à utiliser une analyse de corrélation et une régression linéaire. Ainsi, il ressort que la variable qui détermine la compétitivité est l'innovation technologique, d’où la nécessité de la mise en œuvre de politiques publiques qui renforcent cet indicateur pour que le secteur soit plus compétitif.

Hua Cui, Zhaoyuan Xub et Yashiroc Naomitsu (2015) ont écrit Agglomeration and productivity in China: Firm level evidence

En exploitant une grande base de données des entreprises manufacturières dans 176 Industries et 2860 comtés et en complétant leur analyse avec les données du recensement de 2004 pour capturer l'agglomération de petites entreprises, ils montrent plusieurs résultats importants concernant les effets des agglomérations.

Ils constatent que la congestion et la concurrence féroce compensent les avantages d'agglomération pour les entreprises opérant dans les régions agglomérées. Par ailleurs, une Co- implantation des grandes entreprises contribue de manière significative à la productivité. La contribution de l'agglomération d'industries en amont est plus importante que de celle de la

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même industrie. Les entreprises privées sont la principale source d'effets d'agglomération en particulier dans les industries en amont, alors que leur productivité est renforcée par l'agglomération d'autres entreprises privées. Selon les résultats des estimations, l’agglomération industrielle contribue à hauteur de 14% de la croissance de la productivité dans le secteur industriel de la Chine entre 2000 et 2007.

2. Études sur économies Africaines

Latreille Thierry et Varoudakis Aristomène (1996) ont analysé le rôle de la productivité globale des facteurs comme déterminant de la compétitivité des industries manufacturières sénégalaises.

En utilisant un panel de dix groupes d’industries manufacturières sur la période 1974 - 1994, ils démontrent que les insuffisances de l’investissement public en infrastructures et le niveau élevé de la protection commerciale jouent un rôle important dans l’évolution défavorable de la productivité et de la compétitivité du secteur manufacturier.

Après l’étude de 1996 qui a montré, en équilibre partiel, que le manque de compétitivité des secteurs économiques sénégalais était imputable à une faiblesse des gains de productivité, elle- même due notamment à la baisse du rythme des investissements publics.

Dumont Jean-Christophe et Mesple Sandrine (2000) se sont intéressés à voir dans quelle mesure un accroissement des infrastructures publiques permet des meilleures performances commerciales de l’économie sénégalaise.

À l’aide d’un modèle d’équilibre général calculable, ils montrent que les effets d'une politique d'expansion des infrastructures publiques sur les performances commerciales des secteurs manufacturiers se différencient selon leur impact sur le niveau des prix domestiques et le taux de salaire.

Le choix du mode de financement d'une politique budgétaire extensive est primordial dans la mesure où c'est par ce biais que les effets sur le niveau des prix domestiques peuvent être maîtrisés.

Faye Khady Diegane (2004) a analysé les déterminants de la compétitivité internationale sénégalaise. En mettant en œuvre un modèle vectoriel autorégressif (VEC), l’auteur montre que la compétitivité est déterminée par la capacité de production et par la taxation des

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importations. Ainsi pour accroître l'exportation de même que son apport à la croissance, il faut agir sur les conditions de production.

Niangoran Anita (2009) a étudié les déterminants de la compétitivité extérieure de la Côte d’Ivoire. En se servant d’un modèle vectoriel autorégressif (VEC), elle a démontré que les déterminants de la compétitivité de la côte d’ivoire étaient les investissements directs étrangers, l’indice des termes de l’échange, le produit intérieur brut et l’indice du taux de change effectif réel.

Djimasra Nodjitidjé (2010), à l’aide d’un modèle en données de panel a tenté d’identifier les déterminants de la performance à l’exportation du coton des pays africains.

La période d’étude s’étend de 1990 à 2008 sur un échantillon de 17 pays. Il ressort des résultats que le cours mondial du coton, le prix des synthétiques, l’indice du taux de change effectif réel, l’avantage comparatif révélé, les consommations mondiales de coton et les investissements directs étrangers se révèlent significatives après correction d’autocorrélation spécifique à chaque pays.

El Kharroubi Hanane et Zineb Belghiti (2012) ont analysé les liens entre la participation aux marchés d’exportation et la productivité du travail à partir d’enquêtes sur les industries de transformation auprès des entreprises manufacturières marocaines en 2007.

La méthodologie adoptée a consisté à estimer quatre équations. Les première et deuxième équations analysent l’incidence de la productivité sur la décision d’exportation et le CA (chiffre d’affaire) exporté respectivement. Ensuite, les troisième et quatrième équations examinent l’explication du changement de productivité par la propension d’exporter et le niveau d’exportation respectivement. Les résultats des estimations montrent l’existence d’un effet d’auto-sélection, notamment au niveau de la décision d’exportation et un effet d’apprentissage grâce, aussi bien à la probabilité d’exporter qu’à l’intensité d’exportation.

Gaaliche Makram et Dimassi Hassine (2012) ont analysé les attitudes et les déterminants de la compétitivité de la Tunisie dans le cadre de l’ouverture.

En utilisant un modèle VEC sur des données couvrant la période 1987-2009 , il ressort que la demande étrangère adressée à la Tunisie et la productivité du travail agissent positivement sur la compétitivité tunisienne , en revanche, les coûts salariaux unitaires et le l’indice du taux de change effectif réel agissent négativement sur celle-ci.

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Anang Benjamin , Zulkarnain Ahmed et Yusif Suleiman (2013) ont réalisé une enquête sur 50 producteurs pris au hasard à l’aide d’un questionnaire, dans le cadre de leurs travaux sur Production Constraints and Measures to Enhance the Competitiveness of the Tomato Industry in Wenchi Municipal District of Ghana.

Ils ont utilisé le coefficient de concordance de Kendall pour classer les contraintes à la production de tomate et le « diamant » de Porter3 pour évaluer la position concurrentielle de l’industrie de la tomate . Des résultats, il ressort que les principales contraintes sont le manque de capital, le coût élevé des intrants et les prix bas de produits.

Olfa Ben Ayed et Younes Boujelbene (2014) a analysé les déterminants de la performance des petites et moyennes entreprises (PME) exportatrices en Tunisie.

À la suite d’enquête sur un échantillon de PME, ils mettent en œuvre une analyse factorielle exploratoire et utilisent la technique des équations structurelles pour vérifier les relations existantes entre les différentes variables ainsi que le sens de cette relation.

Il ressort que le développement de l’innovation, de l’orientation entrepreneuriale, des ressources humaines sont les clés de la performance des PME exportatrices.

Les résultats de travaux empiriques ont permis de valider bon nombre d’études théoriques, cependant un aspect important reste à souligner. En Afrique, les déterminants de la compétitivité sont essentiellement des variables de compétitivité prix tels que les coûts salariaux unitaires, l’indice du taux de change réel effectif, la productivité du travail, le coût des inputs, tandis qu’ailleurs la compétitivité hors prix dictée par l’innovation semble jouer une place plus prépondérante.

Ceci démontre une fois de plus les faiblesses des économies africaines dans le jeu des parts de marché. En effet, comme souligné plus haut, cette forme de compétitivité est une compétitivité de court terme. Ainsi l’Afrique doit passer ce cap et compléter ses stratégies vers des gains de compétitivité hors prix pour asseoir une compétitivité durable.

Notons que nous n’avons pu identifier qu’une seule étude scientifique sur les déterminants de la compétitivité extérieure sur la Côte d’Ivoire. Ainsi, notre étude se présente comme une

3 Diamant de porter : modèle qui présente les conditions d’apparition de secteurs productifs dans un pays. Ce sont : la stratégie, la structure et la rivalité des entreprises ; les conditions des facteurs ; les conditions de la demande et les industries relationnées et d’appui.

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contribution à la recherche des déterminants de la compétitivité extérieure de l’économie ivoirienne en nous penchant spécifiquement sur le cas de l’industrie.

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PARTIE II : ANALYSE DES FACTEURS DETERMINANTS DE LA

COMPETITIVITE EXTERIEURE DE

L’INDUSTRIE IVOIRIENNE

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CHAPITRE 1 : PRESENTATION DE L’INDUSTRIE IVOIRIENNE

Avant d’analyser les facteurs déterminants de la compétitivité extérieure de l’industrie ivoirienne, Nous décrivons l’industrie au travers de quelques caractéristiques clés.

I. RÉPARTITION SPATIALE DES ENTREPRISES IVOIRIENNES

En fonction des zones d’investissement, les entreprises industrielles ivoiriennes peuvent être réparties en trois localités :

 Le district d’Abidjan (la zone A)

 L’ensemble des villes du pays dont la population est plus de 60000 habitants (zone B)

 L’ensemble des villes/villages dont la population est à moins 60000 habitants (zone C) La zone A en l’occurrence, le district d’Abidjan regroupe 88 % des entreprises industrielles ivoiriennes formelles, la zone B regroupe 10 % des entreprises pour seulement 2 % dans la zone C. Le graphique suivant donne un aperçu de la répartition spatiale.

Graphique 1 : Répartition Spatiale des entreprises industrielles ivoiriennes en 2010

Source : Nos calculs sur données INS.

L’on remarque une nette concentration dans le district d’Abidjan, ceci pourrait s’expliquer par le fait que la ville d’Abidjan dispose d’atouts permettant de faciliter l’activité industrielle comparativement aux autres zones.

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