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Artisanat et cahiers de modèles dans la sculpture grecque classique. Le cas des reliefs votifs

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Artisanat et cahiers de modèles dans la sculpture grecque classique.

Le cas des reliefs votifs

BAUMER, Lorenz

BAUMER, Lorenz. Artisanat et cahiers de modèles dans la sculpture grecque classique. Le cas des reliefs votifs. In: Blondé, F. & Muller, A. L'artisanat en Grèce ancienne .

Villeneuve-d'Ascq : Université Charles-de-Gaulle - Lille 3, 2000. p. 41-61

Available at:

http://archive-ouverte.unige.ch/unige:100239

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Edition du Conseil Scientifique de l'Université Charles-de-Gaulle - Lille

3

J

L'ARTISANAT

___... '

EN GRECE ANCIENNE ·

LES PRODUCTIONS, LES DIFFUSIONS

REC

Textes réunis par

Francine BLONDÉ

et Arthur MULLER

(3)

Catalogage Electre-Bibliographie

L'Artisanat en Grèce ancienne : les productions, les diffus~ons : actes du colloque de Lyon, 10-11 décembre 19981 organisé par l'Ecole française d'Athènes, la Maison de l'Orient méditerranéen Jean- Pouilloux et l'Université Charles-de-Gaulle - Lille 3 ; édités par Francine Blondé et Arthur Muller.- Villeneuve-d' Ascq (Nord) : Université Charles-de-Gaulle- Lille 3, SEGES, 2000.- (UL3 Travaux et Recherches)

ISBN 2-84467-020-2

RAMEAU : artisanat : Grèce : Antiquité : congrès

artisanat : commercialisation : Grèce : Antiquité : congrès

DEWEY : 938 :Histoire de la Grèce antique Public concerné : 3e cycle-Recherche

©Université Charles-de-Gaulle - Lille 3

En application de la loi du 1er juillet 1992, relative au code de la pro- priété intellectuelle, il est interdit de reproduire intégralement ou par- tiellement le présent ouvrage sans autorisation de 1' éditeur ou du Centre Français d'Exploitation du Droit de Copie (20, rue Grands Augustins -75006 Paris).

Livre imprimé en France.

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ARTISANAT ET CAHIERS DE MODÈLES DANS LA SCULPTURE GRECQUE CLASSIQUE

LE CAS DES RELIEFS VOTIFS*

Lorenz E. BAUMER Université de Berne

«C'est bien le métier et non plus l'art qui est en cause avec les cahiers de modèles, 11011 plus les produits mais les procédés et l' orgarùsatio11 pro- fessionnelle de la production >>.

BRUNEAU 1984, p. 243.

Résumé - Les reliefs votifs représentent pour l'époque classique en Attique une importante catégorie de documents originaux, qui autorisent des observations tech- niques. La qualité de ces reliefs ne dépasse que rarement celle d'un produit artisanal.

Leur intérêt réside avant tout dans leur iconographie : ils représentent en effet des types statuaires contemporains et utilisent ces types d'une manière répétitive. Ce phéno- mène, reconnu depuis longtemps, n'a été exploité jusqu'à aujourd'hui que du point de vue de la sculpture en ronde-bosse, afin de reconstituer et localiser les statues de culte perdues. Cet objectif limité, produit d'une longue tradition scientifique dans la recherche sur la sculpture grecque classique, négligeait l'exploitation de ces docu- ments comme source d'infonnation sur le processus de leur production artisanale même. Une étude détaillée de plusieurs exemples démontre que le plus souvent la

*

Je remercie les éditeurs pour les améliorations apportées à la version française de mon texte ; il va de soi que les erreurs restent de ma seule responsabilité. Les réflexions pré- sentées ci-après dérivent largement de ma thèse de doctorat soutenue à 1 'Université de Berne, à la bibliographie de laquelle je me permets de renvoyer le lecteur: BAUMER 1997, p. 8-10. Je n'ai pu tenir compte de ScHMIDT 1996, publié après la rédaction finale de la présente contribution.

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reproduction de types statuaires en relief ne s'est pas effectuée d'après une connais- sance immédiate de la statue représentée, mais s'insère dans la suite d'une tradition typologique qui se déroulait dans les ateliers d'une manière largement indépendante.

V examen typologique des représentations permet non seulement la reconstruction de

« l'arbre généalogique » de certains types figurés, mais prouve aussi l'utilisation de cahiers de modèles, qui circulaient dans un petit cercle de sculpteurs spécialisés. On met ainsi en évidence, dans la production des reliefs votifs de l'époque classique, une forme de collaboration artisanale, qui permet aussi de renouveler la question des ate- liers de sculpture en général. La relation des sculpteurs avec leur clientèle, sujet si important pour la compréhension des circonstances pratiques de la production sculp- turale des ve et 1ve siècles av. J.-C., peut être abordée avec de nouvelles données.

Abstract - Votive reliefs represent for the classical period in Attica an important category of original documents authorizing technical observations. The quality of th ose reliefs only rarely exceed that of craftsmen 's products. The ir in te rest lies in the first place in their iconography : indeed, they represent contemporary statuary types and use those types in a repetitive manner. That phenomenon, which has long been recognized, has only been exploited up to now for sculpture in the round, in order to reconstitute and localize !ost cult statues. That limited objective, the product of a long scientific tradition in the research in classical Greek sculpture, neglected the exploita- tion of th ose documents as a source of information on the process of production itself.

A detailed study of a few examples shows that most often the reproduction of statuary types in reliefwas not made from an immediate knowing of the represented statue, but has to be set in a typological tradition which existed in the workshops in a largely inde- pendent manner. The typological study of the representations not only allows the reconstruction of the « pedigree » of some figure types, but also proves the use of

« cahiers de modèles », books of models, circulating in a small cercle of specialized sculptors. Thus, a ki nd of collaboration of craftsmen can be evidenced in the produc- tion of the votive reliefs of the classical period, which also permits to reexamine the question of sculpture workshops in general. The relation of the sculptors with their cus- tomers, a highly important subject for the understanding of the practical circumstances of the sculptural productions of the 5th and 4th centuries B.C., can be approached with new data.

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ARTISANAT ET CAHIERS DE MODÈLES DANS LA SCULPTURE GRECQUE 43

L

es cahiers de modèles sont un instrument de travail bien connu à toutes les époques et dans presque tous les domaines de l'histoire de l'art1. Mais pour l'antiquité gréco-romaine, en l'absence de toute trace matérielle pouvant constituer une preuve définitive, leur existence reste douteuse et contestée. Au premier rang des sceptiques, Plùlippe Bruneau2 qui considérait l'utilisation de cahiers de modèles (non pas les modèles ou napa- oeiyj.la·ta eux-mêmes) dans les ateliers des mosaïstes antiques comme une

« hypothèse insuffisamment raisonnée » ; de fait, il propose, pour le domaine des mosaïques, une série de contre-arguments sérieux que le cadre limité de cette communication ne permet pas de reprendre en détait3. Mais cette argu- mentation s'avère importante sur un plan plus général et méthodologique: en effet, l'objection de Philippe Bruneau repose sur l'existence de la koinè artis- tique du monde antique qui fait que « des images de même thème se ressem- bleront toujours». Aussi la question de l'existence des cahiers de modèles ne peut-elle être tranchée par une comparaison globale des images : elle demande une étude beaucoup plus détaillée et typologique au sens propre du mot.

Dans le domaine de la sculpture grecque classique, le sujet n'a pas été dis- cuté d'une manière aussi exhaustive, même si les observations fondamentales remontent au milieu du siècle dernier4. Les contributions, qui émanaient presque toutes de chercheurs allemands, se sont concentrées dès le début sur les grandes catégories de stèles, funéraires et documentaires, ainsi que sur les reliefs votifs. Tout part de la constatation que sur les reliefs du ve et du rve s. av. J.-C. se trouvent assez fréquenunent des figures manifestement inspirées par la sculpture en ronde-bosse. Ces représentations de types statuaires sur les reliefs ont été exploitées d'habitude comme une source supplémentaire pour la reconstitution, l'identification et la localisation de statues de culte perdues5 alors que le phénomène lui-même ne semblait mériter aucun intérêt. Plusieurs chercheurs voyaient même dans l'utilisation de types statuaires sur les reliefs contemporains la preuve d'un manque de créativité de quelques ateliers nùneurs de l'époque classique.

1. Je n'ai pas l'ambition de dmmer ici une bibliographie complète. Pour l'époque copte, voir spécialement STAUFFER 1992, p. 48-51. Pour l'époque médiévale, ScHELLER 1995;

ROSENAUER 1992. On trouvera une bibliographie selectionnée dans SCHMJDT-COLINET 1995, p. 78, n. 48; BAUMER 1997, p. 87, n. 686. Pour la sculpture classique, voir ci-des- sous n. 4.

2. BRUNEAU 1984. Les passages cités se trouvent p. 272 et 248.

3. Voir par exemple CANTINO WATAGHIN 1990 et GHEDINI 1995.

4. Pour la question des cahiers de modèles dans la sculpture grecque classique en général voir par exemple STROCKA 1979, p. 168, n. 124; RIDGWAY 1981, p. 213; RIDGWAY 1984, p. 7; MARCADÉ 1985, p. 29-31.-Stèles funéraires: SCHMALTZ 1983, p. 127.-Stèles documentaires : MEYER 1989, p. 246; LAWTON 1995, p. 40, 66, 73.-Pour un historique plus détaillé de la recherche, voir BAUMER 1997, p. 13-15.

5. Un des premiers exemples est celui de la reconstitution de l'Athéna Parthénos par Pierre Charles Simart pour l'exposition mondiale à Paris de 1855; elle se fondait entre autres sur

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Au début de ce siècle, la valeur de ces figures en relief pour la connais- sance de la sculpture en ronde-bosse a été mise en doute par plusieurs obser- vations irritantes. Citons par exemple Walter Rietzler6 qui, après avoir réuni plusieurs types statuaires contemporains des Grandes Déesses sur les reliefs votifs d'Éleusis, conclut, avec une prudence plutôt inhabituelle à son époque, à l'impossibilité d'identifier les statues de culte du sanctuaire. À cela s'ajoute une remarque de Hans-Karl Süsserott7 qui constatait que les mêmes types sta- tuaires pouvaient être choisis pour représenter des dieux différents et qu'une identification de la statue originale uniquement sur la base des reliefs restait donc assez souvent ambiguë.

Après ces remarques sceptiques, le retour ces dernières décennies d'un certain positivisme à l'égard des représentations ne laisse pas de surprendre.

On peut mentionner, par exemple, la thèse d'habilitation de Gerhard Neumann8 pour qui l'intérêt principal des représentations de types statuaires en relief se trouve, de nouveau, dans la possibilité d'identification de statues de culte perdues. On pourrait facilement citer d'autres conunentaires allant dans ce même sens9.

Une deuxième démarche beaucoup plus récente est inspirée par le fait que nous trouvons assez souvent sur les reliefs classiques des types figuratifs - et non seulement des types connus par la sculpture en ronde-bosse - qui apparaissent d'une manière répétitive. On explique d'habitude ce phénomène par l'usage de « Musterbücher » ou cahiers de modèles : le terme est utilisé par exemple par Marion MeyeriO dans son important volume sur les stèles documentaires de 1989. Mais on n'a actuellement aucune idée plus concrète de l'aspect de ces cahiers et de leur usage dans les ateliers.

Ce bref historique de la recherche montre que la question des cahiers de modèles dans les ateliers de sculpture de l'époque classique est restée jusqu'à aujourd'hui largement ouverte. Mais il me semble qu'une série d'études typo- logiques devrait nous mettre en mesure de clarifier au moins partiellement le problème et de nous faire une idée plus concrète des façons de travailler dans les métiers fondamentalement artisanaux de la sculpture grecque classique.

des représentations de la statue dans les relief classiques : BOARDMAN 1995, p. 234,

fig. 244.

6.

w.

R!ETZLER, texte pour Brunn-Bruclanmm

s

Denkmii/er griechischer und romischer Skulptur [BrBr] ( 1902), pl. 548 en bas.

7. SüssEROTT 1938, p. 17, n. 17.

8. NEUMANN 1979, p. 79.

9. Voir les citations dans BAUMER 1997, p. 14, n. 36.

10. MEYER 1989, p. 246.-LAWTON 1995, p. 40,66 et 73 utilise l'expression« workshop pat- tems » sans doruter de délmition plus précise.

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ARTISANAT ET CAHIERS DE MODÈLES DANS LA SCULPTURE GRECQUE 45

ÉTUDES TYPOLOGIQUES 11

Un exemple exceptionnel est conservé dans deux stèles documentaires d' Athènesl2. Il suffit d'une comparaison superficielle pour constater que le relief en tête de la stèle des trésoriers de 400/399 av. J.-C. dérive directement de celui de la stèle érigée trois ans plus tôt. Même s'il ne s'agit pas d'une vraie

« copie » au propre sens du mot, les rapports typologiques ne se limitent pas à la disposition des figures en général, mais concernent aussi la position du corps et les particularités du vêtement des deux déesses 13. Mais des cas pareils restent rares et ne possèdent donc qu'un intérêt limité pour notre ques- tionl4.

Beaucoup plus répandues sont les représentations de types statuaires. On n'en discutera ici qu'un seul exemple, celui de la Corè de Florence, une créa- tion praxitélienne des années 340/330 av. J.-C., qui est conservée en ronde- bosse dans une série de copies romainesl5 (jig. 1). Il s'agit vraisemblablement de Perséphone, vêtue d'un chiton et d'un manteau qui couvre la poitrine en formant une série caractéristique de plis triangulaires superposés. Dans sa main gauche, la déesse tenait probablement une coupe à libation ; de la droite, elle prenait appui sur une longue torche. Aucune copie de la tête n'est conser- vée : son type reste donc inconnu.

Une des premières représentations en relief de ce type statuaire se trouve sur un exceptionnel relief votif d'Éleusis qui date d'environ 330 av. J.-C. ; il montre Perséphone, Triptolème et Déméter devant un groupe d'adorantsl6 (jig. 2). Les correspondances typologiques entre la Perséphone et la Corè de Florence sont évidentes et ne demandent aucune description. Mais il faut éga- lement noter plusieurs changements remarquables : en particulier, une deuxième torche qui a pris la place de la coupe à libations. Le relief d 'Éleu- sis ne constitue donc pas une « citation » parfaite de la statue au sens propre

Il. Pour d'évidentes raisons de place nous renonçons à domter la bibliographie complète rela- tive aux sculptures étudiées plus loin. Nous nous bornerons aux quelques publications récentes.

12. Athènes, Musée de l'acropole, inv. 1333 (403/2 av. J.-C.): MEYER 1989, p. 273, A 26, pl.

10,1 ; LAWTON 1995, p. 88-89, 12, pl. 7,1 ; BAUMER 1997, p. 115-116, R 4, pl. 25,4.- Athènes, Musée épigraphique, i.nv. 7862 (400/399 av. J.-C.): MEYER 1989, p. 273-274, A 27, pl. 10,2; LAWTON 1995, p. 89, 13, pl. 7,2; BAUMER 1997, p. 119-120, R 10, pl. 26,5.

13. Les correspondances aussi notées par exemple dans MEYER 1989, p. 110-111, p. 229-230;

LAWTON 1995, p. 88, R 10; BAUMER 1997, p. 55.

14. Voir sur ce sujet l'importante étude de STROCKA 1979, qui dorute une collection de cas comparables.

15. Pour les copies romai.nes BAUMER 1997, p. 31-34, p. 96-99, G 6/1 à G 6/7, pl. 8-9; FILGES 1997, p. 50-52, p. 257-258, Kat. Nr. 70-77, fig. 70-77.- Pour les reliefs étudiés dans la suite, voir BAUMER 1997, p. 37-39; F!LGES 1997, p. 52-54.

16. Éleusis, Musée archéologique, i.nv. 5069 : PESCHLOW-BINDOKAT 1972, p. 152, R 47; BESC!fl 1988, p. 875,379 avec fig.; GÜNTNER 1994, p. 151-152, D 14, pl. 28,2; BAUMER 1997, p. 139-140, R 40, pl. 33,6; FILGES 1997, p. 259, Kat. Nr. 83, fig. 83.

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du terme, mais plutôt une sorte de « paraphrase » où quelques éléments du type ont été modifiés par le sculpteur.

Le rapprochement avec tm autre relief trouvé à Athènes confère aux modi- fications du type statuaire sur le relief d'Éleusis un intérêt supplémentairel7 (jig. 3). Ce deuxième exemplaire, de quelques années plus récent, montre un groupe d'adorants qui s'approche respectueusement des déesses éleusi- niennes. Perséphone est cette fois à l'arrière-plan, à côté de sa mère assise sur un trône ; elle tient là aussi deux torches dans ses mains. Les correspondances typologiques avec la Perséphone décrite ci-dessus sont étroites. Le sculpteur du relief d'Athènes ne reprenait donc évidemment pas la statue elle-même mais empruntait la figure de Perséphone du relief d'Éleusis. Le même pro- cédé s'observe aussi dans deux autres représentations du type, dont l'exem- plaire de Cyzique ne représente pas Perséphone mais Hécatel8.

Ces quatre reliefs attestent en somme une méthode de travail qui nous paraît assez caractéristique dans un domaine plutôt artisanal de la sculpture grecque classique. Même si les sculpteurs avaient peut-être vu eux-mêmes la statue (de culte ?) représentée - ce qui semble douteux au moins pour le der- nier relief signalé, en raison de son lieu de trouvaille -la plupart d'entre eux préféraient reprendre non pas la statue elle-même mais une adaptation pré- existante du type en relief, adaptation qu'ils combinaient selon leurs propres besoins avec d'autres figures. Après une première reprise du type statuaire, il se développait donc au sein des ateliers une tradition indépendante : ce pro- cédé réduit considérablement la valeur des représentations pour la connais- sance de l'original, mais il amène en même temps à situer les reliefs les uns par rapport aux autres dans un « arbre généalogique ».

Le schéma de la fig. 15 rappelle que les quatre reliefs étudiés jusqu'ici ne donnent pas les seules représentations de la Corè de Florence. Mentionnons ici par exemple une stèle documentaire des années 330 av. J.-C. au Musée d'Éleusis où Perséphone ne tient ni une coupe à libations, ni une deuxième torche, mais prend la main de sa mère assise devant elle 19. Variante isolée de la Corè de Florence, la figure n'apporte rien de nouveau à la compréhension de la tradition typologique dans les ateliers de reliefs mais démontre le rap-

17. Athènes, Musée National, inv. 3608 [1016]: PESCHLOW-BINDOKAT 1972, p. 151, R 28;

BESCHl 1988, p. 868,275; ÜÜNTNER 1994, p. 149, D 6, pl. 27,1; BAUMER 1997, p. 133, R 28, pl. 31,1; F!LGES 1997, p. 259, Kat. Nr. 81, fig. 81; GÜNTNER 1997, p. 961,71 avec fig.

18. Athènes, Musée National, inv. 2376: PESCHLOW-BINDOKAT 1972, p. 152, R 35; BESCHl 1988, p. 868, 278 ; BAUMER 1997, p. 132, R 26, pl. 30,2 ; FILGES 1997, p. 259, Kat. Nr. 80, fig. 80. -Paris, Musée du Louvre, Ma 2849 (trouvé à Cyzique): BAUMER 1997, p. ISO, R 56, pl. 36,5 ; FlLGES 1997, p. 261, Kat. Nr. 89, fig. 89 ; HAMIAUX 1998, p. 182, 202, fig. 202.

19. Éleusis, Musée archéologique, inv. 5115 : BESCHl 1988, p. 868, 279 avec fig.; MEYER 1989, p. 298, A 117, pl. 38,1 ; LAWTON 1995, p. 147, !52, pl. 80,2 ; ÜÜNTNER 1994, p. ISO, D 9; BAUMER 1997, p. 141-142, R 43, pl. 34,3; FlLGES 1997, p. 260, Kat. Nr. 84, fig. 84;

GÜNTNER 1997, p. 961,73.

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port étroit entre les reliefs votifs et les stèles docwnentaires, relation qui méri- terait sans doute une étude approfondie.

Un cas d'un intérêt plus particulier est formé par un groupe de trois reliefs votifs d'une qualité et d'un état de conservation malheureusement beaucoup moins satisfaisants20 (fig. 4-6) : tous trois ont été trouvés à Athènes et datent tous du dernier quart du IVe s. av. J.-C. Les correspondances typologiques ne se limitent pas cette fois à la figure de Perséphone qui donne une autre variante de la Corè de Florence avec une longue torche tenue en oblique à deux mains, mais concernent tout le groupe des dieux représentés. Il s'agit de Déméter, de Perséphone et d'un jeune dieu portant une come d'abondance ainsi qu'un dieu-enfant qu'il faut probablement identifier avec Ploutos. Les petites différences que l'on relève entre les trois groupes ne permettent pas d'établir dans tous les cas une relation directe. Il est donc fort probable qu'ils dépendent d'lm autre relief non conservé, qui leur a servi de modèle commun.

Quoi qu'il en soit, ces trois modestes pièces de sculpture nous donnent un exemple remarquable de la tradition typologique dans les ateliers et démon- trent d'une manière exemplaire les dangers d'une reconstitution de groupes cultuels à l'aide des reliefs.

Le phénomène de la tradition de types figuratifs dans les ateliers de sculp- ture ne se linùte ni à la Corè de Florence, ni aux types statuaires de la deuxième moitié du rve s. av. J.-C. Un exemple du haut classicisme est conservé dans la « Hygie voilée » dont nous ne possédons aucun exemplaire en ronde-bosse mais une série considérable de représentations en relief21. La prenùère est un véritable chef-d'œuvre d'une qualité exceptionnelle des années 430/420 av. J.-C., conservé à Copenhague : il montre la déesse en com- pagnie d'Asclépios et de deux Asclépiades ainsi qu'un petit adorant dont il ne subsiste que quelques restes nùsérables22. Parnù les autres représentations du même type nous mentionnons seulement un groupe de quatre reliefs tous réa- lisés autour des armées 410/400 av. J.-C. :

20. Athènes, Musée de l'Agora, inv. S 1251 (fig. 4): PESCHLOW-BINDOKAT 1972, p. 151, R 19;

BESCHJ 1988, p. 878-879,413 avec fig; GÜNTNER 1994, p. 152, D 19, pl. 29,2; BAUMER 1997, p. 114-115, R 2, pl. 25,2; FILGES 1997, p. 258, Kat. Nr. 78, fig. 78; GÜNTNER 1997, p. 965, 149. - Athènes, Musée de l'Agora, inv. S 1646 (fig. 5): PESCHLOW-BINDOKAT 1972, p. 151, R 20; GÜNTNER 1994, p. 152-153, D 20, pl. 29,1 ; BAUMER 1997, p. 115, R

3, pl. 25,3; fiLGES 1997, p. 260, Kat. Nr. 85, fig. 85; GÜNTNER 1997, p. 965, 150. - Athènes, Musée de l'Acropole, inv. 2661 (fig. 6): PESCHLOW-BINDOKAT 1972, p. 151, R 24; GÜNTNER 1994, p. 153, D 21 ; BAUMER 1997, p. 117-118, R 7, pl. 26,2; FlLGES 1997, p. 260, Kat. Nr. 86, fig. 86. -Pour le groupe des reliefs voir aussi GÜNTNER 1994, p. 55- 56; fiLGES 1996, p. 137-146, pl. 14; fiLGES 1997, p. 63.

21. Pour le type et ses représentations en relief voir aussi BAUMER 1997, p. 73-75.

22. Copenhague, Ny Car1sberg Glyptotek, inv. 1430 [197): NEUMANN 1979, p. 43-44 pl. 24a- b; CROISSANT 1990, p. 559, 53; GÜNTNER 1994, p. 155, D 27, pl. 31,2; BAUMER 1997, p. 144, R 47, pl. 35,1 ; GÜNTNER 1997, p. 964, 141.- Pour l'interprétation du re1iefvoir MEYER 1987, p. 213-224, pl. 15,1 avec discussion de la bibliographie antérieure.

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-un relief conservé au Vatican23 (fig. 7) montre la déesse entre Asclépios assis sur un trône et un adorant s'approchant de la gauche.

- l e même type se retrouve d'une manière presque identique sur les fi.·ag- ments d'un relief trouvé à Pergame24 (fig. 8), mais sans doute d'origine attique ; seule la petite œnochoé dans la main droite de la déesse a été rem- placée par un grand vase.

- sur un relief du Musée National d'Athènes25 (fig. 9), la figure a été transformée en nymphe, changement d'identité qui pourrait aussi expliquer l'absence du voile.

- une variante plus libre mais issue sans doute de la même tradition se trouve enfin sur un relief assez médiocre conservé à Naples26 (fig. 1 0) : il montre Hébé devant Héraclès assis sur une base à degrés.

Ces quatre reliefs démontrent d'une manière très instructive l'in1portance de la tradition typologique dans les ateliers et l'usage fidèle mais libre d'un type préfiguré par les sculpteurs.

Trois documents du Musée National d'Athènes, datés des années 330/320 av. J.-C., forment le dernier exemple brièvement étudié ici. Le joli relief trouvé au début de ce siècle dans la grotte de Vari27 (fig. 11) présente une assemblée de trois nymphes dans un encadrement rocheux. Le type de la nymphe debout au centre, la main droite levée appuyée sur une anfractuosité du plafond de la caverne, correspond très précisément à l'Hygie d'un relief dédié à Asclépios à la même époque à peu près28 (fig. 12). Le troisième docu- ment de ce groupe est le célèbre relief d' Agathèméros, recueilli dans la grotte des nymphes au Pentélique29 (fig. 13). La qualité de son travail place ce relief votif parmi les meilleurs de l'époque classique: il présente un groupement de trois nymphes avec Hermès et Pan, ainsi que le dédicant lui-même accompa- gné d'un jeune serviteur. Même si la nymphe qui s'appuie de la main à la paroi de la grotte a subi quelques modifications, la relation typologique avec sa sœur du relief de Vari est toujours évidente. Quant à celle assise sur un

23. Vatican, Sala degli Originali Greci, inv. 799 : ÜBERREUTER-KRONABEL 1983, p. 233-237, fig. 1-2, pl. 31; HOLTZMANN 1984, p. 874, 82 avec fig.; MEYER 1987, p. 221, n. 45; BAUMER 1997, p. 150-151, p. R 57, pl. 37,1.

24. Bergama, Musée archéologique, inv. M 1 : HOLTZMANN 1984, p. 872, 58; MEYER 1987, p. 220, n. 41; CROISSANT 1990, p. 560,55; BAUMER 1997, p. 134-135, R 30, pl. 31,3.

25. Athènes, Musée National, inv. 1329: MEYER 1987, p. 219, n. 30; GÜNTNER 1994, p. 118, A 8, pl. 1,2; BAUMER 1997, p. 123-124, R 13, pl. 27,3.

26. Naples, Musée National inv. 6734: GÜNTNER 1994, p. 157, F 1 ; BAUMER 1997, p. 146- 147, R 51, pl. 35,5.

27. Athènes, Musée National, i.nv. 2012: GÜNTNER 1994, p. 121, A 21, pl. 4,2; BAUMER 1997, p. 131-132, R 25, pl. 30,1.

28. Athènes, Musée National, inv. 1330: HOLTZMANN 1984, p. 873, 63 avec fig.; CROISSANT 1990, p. 558,31; GÜNTNER 1994, p. 139,

c

18; BAUMER 1997, p. 124-125, R 14, pl. 27,4.

29. Athènes, Musée National, inv. 4466: GÜNrNER 1994, p. 120,A 18; BAUMER 1997, p. 133- 134, R 29, pl. 31,2.

(12)

ARTISANAT ET CAHTERS DE MODÈLES DANS LA SCULPTURE GRECQUE 49

rocher et qui de la main gauche relève un pan de son manteau, elle se répète elle aussi de façon identique sur le relief de Vari, établissant là encore une relation typologique. Il n'y a que pour la troisième nymphe que les sculpteurs des deux reliefs ont fait des choix différents, sans doute pour des raisons de composition. L'exemple du relief d' Agathèméros est particulièrement instruc- tif: il prouve en effet que l'utilisation de types préfigurés et probablement réunis dans des cahiers de modèles n'était pas une pratique propre aux seuls artisans au talent borné, mais était aussi répandue chez les meilleurs sculp- teurs du genre. La phrase de Philippe Bruneau placée en exergue de notre étude se trouve donc tout à fait justifiée : « c'est bien le métier et non pas 1' art qui est en cause avec les cahiers de modèles ».

CONCLUSIONS ET RÉFLEXIONS SUPPLÉMENTAIRES

Les quelques études typologiques présentées ci-dessus ne permettent certes pas de trancher la question de l'existence de cahiers de modèles dans l'art et l'rutisanat antique en général. Elles permettent tout au moins de tirer quelques conclusions provisoires sur leur utilisation dans les ateliers de relief de l'époque classique où leur existence nous semble en sonune assurée30. On trouvera à la fm de cette contribution quelques réflexions supplémentaires pour suggérer un prolongement possible de la recherche.

Pour mieux comprendre le procédé il paraît utile de le décomposer en deux étapes. La première est celle de la reprise en relief d'un type statuaire. On constate dans cette phase un lien chronologique très étroit entre la statue et sa première représentation en relief : l'intervalle ne dépasse que rarement la décennie3 1. Cela n'a rien d'étonnant: les sculpteurs de reliefs s'inspiraient d'abord des chefs-d'œuvres célèbres de leur époque. Il est fort probable qu'ils visitaient à cette fin non seulement les sanctuaires mais aussi les ateliers des grands maîtres. La précision typologique que montrent les représentations dans les détails du costume indique que les sculpteurs se servaient de dessins assez détaillés. Mais il faut constater en même temps que les types statuaires n'étaient que très rarement repris sans aucun changement: ils étaient souvent adaptés dès le début aux besoins propres des sculpteurs.

La deuxième étape concerne non seulement les représentations de types statuaires mais aussi une bonne série de types figuratifs connus tmiquement par les reliefs. On observe dans les deux cas le développement d'une tradition interne au sein des ateliers, tradition qui ne demandait donc plus de contact direct avec 1 'original et dont la durée ne dépassait que rarement deux généra-

30. Pour des conclusions plus détaillées, voir BAUMER 1997, p. 81-88.

31. Athéna Parthénos qui se retrouve sur un groupe de stèles documentaires et sur quelques reliefs votifs à partir des mmées 360/350 av. J.-C. seulement fait exception. Cette reprise tardive s'explique probablement par le regain de signification politique de la statue au cours de la deuxième moitié du IV• s. av. J.-C.: MEYER 1989, p. 166-169; MANGOLD 1993,

p. 25-38, pl. 5-7; BAUMER 1997, p. 71-72.

(13)

50 LORENZ E. BAUMER

tions. La tradition se limite le plus souvent à des figures isolées : les répéti- tions de groupes ou même de tout tm relief restent plutôt rares.

Du point de vue technique, la tradition typologique ne demandait pas de grand instrument mais de sin1ples dessins, collectionnés et conservés dans les ateliers. Nous ne possédons malheureusement aucun exemplaire d'un tel des- sin de l'époque classique : sans doute étaient-ils réalisés sur un support péris- sable qui n'a pas survécu. Il existe en revanche au moins plusieurs exem- plaires de cahiers de modèles de l'époque médiévale qui nous pem1ettent de nous en faire une idée plus concrète32 :je reproduis ici une page d'un cahier de modèles du XIIe siècle, conservé à la Biblioteca Apostolica du Vatican, qui montre une série de Saints placés en deux registres33 (fig. 14). Les différences stylistiques entre les figures illustrées montrent que l'artisan médiéval a dû puiser à plusieurs sources pour constituer sa collection. Il remplaçait en outre - e t dans le même esprit que les sculpteurs de l'époque classique! -les attributs propres à chaque Saint par des livres pour nùeux adapter les figures à ses propres besoins. Il y a donc toute chance que cette petite collection médiévale nous donne une idée assez précise de ce que devait être un cahier de modèles de l'époque classique34.

Il est évident que la discussion sur les cahiers de modèles dans les ateliers de sculpture du ve et du Ive s. av. J.-C. gardera toujours un aspect théorique en raison de l'absence de toute preuve matérielle. Mais elle ouvre en même temps la voie à quelques réflexions supplémentaires sur la production des reliefs votifs :qu'il me soit pernùs de les formuler ici en guise de conclusion sonunarre.

La prenùère question concerne la définition d'un atelier car nous n'avons à ce jour qu'une très mauvaise idée de la structure et de l'organisation d'un atelier de sculpture à l'époque classique. Dans la suite d'une longue tradition scientifique, le tem1e « atelier» est d'habitude utilisé pour signaler une rela- tion d'ordre avant tout stylistique dans un groupe de reliefs, relation dont l'établissement dépend d'un jugement assez subjectif et souvent difficile à vérifier. Partant du principe que les cahiers de modèles étaient non seulement un instrument important de l'atelier, mais faisaient aussi partie de son« capi- tal », il nous semble possible de poser la question des ateliers sous ce nouvel angle d'approche, celui des circonstances techniques de la production artisa- nale. Cela demande évidenm1ent une étude approfondie dont je me contente d'indiquer ici la direction.

32. Voir la collection de matériel dans SCHELLER 1995.

33. SCHELLER 1995, p. 146-148, Kat. Nr 9, fig. 47.

34. Jacques Louis David, par exemple, procédait de façon tout à fait comparable lors de son séjour à Rome en 1784/85, comme en attestent deux croquis qui montrent les figures du relief du Vatican mentiOJmé ci-dessus, n. 23 : le fait que les dessins sont hors contexte, l'Hygie sur une feuille, l'adorant et l'Asclépios sur l'autre, ainsi que les changements des proportions des figures démontrent que David n'avait pas l'intention de« copier» le relief classique, mais qu'il s'en servait pour enrichir sa propre collection de modèles : ÜBERREUTER-KRONABEL 1983, p. 233-237, fig. 1-2, pl. J.

(14)

ARTISANAT ET CAHIERS DE MODÈLES DANS LA SCULPTURE GRECQUE 51

La deuxième question qui se pose est celle de la relation sculpteur-clien- tèle : comment faut-il s'imaginer le processus de la commande d'un relief votif? Le client choisissait-il lui-même la scène et les figures à représenter en se servant par exemple du cahier de modèles de l'atelier? Si l'on tient compte des quantités de reliefs votifs d'un caractère fort standardisé, il faut nécessai- rement imaginer qu'une bonne part de la production était travaillée à l'avance et vendue sur stock. Mais les reliefs votifs qui montrent des traits originaux, où l'influence personnelle du client nous semble perceptible, forment aussi un groupe considérable. Car les reliefs votifs de l'époque classique n'étaient pas seulement des offrandes pour les dieux et en cela l'expression de la piété des dédicants; ils étaient aussi des produits artisanaux qu'il fallait fabriquer et vendre à une clientèle spécifique, et qui assuraient en premier lieu l'existence économique des sculpteurs.

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D. MULLIEZ - Philippe Bruneau que vous mettez en cause est revenu récemment, suivi par Roger Hanoune, sur la question des cahiers de modèles, pour enfoncer le clou, en ce qui concerne la mosaïque35.

L. BAUMER- Ce que dit Philippe Bruneau sur les mosaïques est intéressant et impor- tant : il met vraiment Je doigt sur une comparaison des images. Mais je pense que son propos sur les cahiers de modèles concerne des images prises dans leur totalité et sa critique est dès lors vraiment justifiée. À mon avis, une comparaison détaillée de figures isolées pourrait conduire même dans le domaine des mosaïques à d'autres conclusions, mais ce n'est vraiment pas mon domaine.

J.-J. MAFFRE - Je voudrais suggérer que l'on fasse aussi intervenir la céramique peinte dans ce débat sur les imitations de la grande sculpture au IVe s., et notamment les amphores panathénaïques. Vous n'ignorez pas qu'à partir de 390 à peu près, les deux colonnes qui entourent Athéna sur l'un des tableaux des ces amphores sont sur- montées d'une représentation de statue : on dispose sur ces images du livre de N. ESCHBACH, Statzten aufpanathenaïschen Preisamphoren des IV. Jhdts (1986). On peut dans ce cas aussi se poser la même question: les peintres travaillaient-ils simple- ment d'après leurs souvenirs ou alors disposaient-ils d'un cahier de modèles, car beau- coup de ces représentations se ressemblent.

L. BAUMER - Cette question est en effet actuellement 1 'objet de débats, de même que celle des représentations statuaires sur les monnaies. Il est possible que des modèles aient circulé parmi les peintres de vase, mais je doute qu'ils aient été utilisés de la même manière que dans le domaine de la sculpture : le travail du peintre est beaucoup plus rapide que celui de l'artisan sculpteur.

A. MULLER - Vous proposez des cahiers de figures, mais après tout, ne peut-on pas imaginer tout simplement des circulations de figurines ? Par exemple, la korè de Florence que vous avez montrée existe à Thasos en figurine de terre cuite très tôt après la création de 1 'original, et les figurines peuvent connaître de très larges diffusions.

L. BAUMER- C'est en effet une autre possibilité. Mais le problème reste entier lorsque que nous n'avons pas à faire à des types statuaires connus dans la ronde-bosse : au moins dans ces situations, je pars plutôt du principe qu'il s'agit d'images transmises par des dessins. D'autre part, la réalisation d'un relief commençait par un dessin sur le marbre plat: il est évidemment plus facile de s'aider d'un document en deux dimen- sions, un dessin, que d'une figurine qui était en trois dimensions.

35. Ph. BRUNEAU, «Le répertoire mosaïstique et sa transmission», et R. HANOUNE, « La trans- mission de quelques images romaines : l'exemple de la mosaïque », dans D. MULLIEZ (éd.), La transmission de l'image dans l'antiquité. Ateliers 21, Cahiers de la Maison de la Recherche de l'Université de Lille 3 ( 1999), respectivement p. 45-50 et p. 51-58.

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54 LORENZ E. BAUMER

Fig. 1 - Cyrène, Musée, inv. 14.051.

Photo DAI Rom, nég. 57-74.

Fig. 2- Éleusis, Musée archéologique, inv. 5069.

Photo DAI Athen, nég. 76116.

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ARTISANAT ET CAHIERS DE MODÈLES DANS LA SCULPTURE GRECQUE 55

Fig. 3 - Athènes, Musée National, inv. 3608 [1016]. Photo LE. Baumer.

Fig. 4 - Athènes, Musée de l'Agora, inv. S 1251. Photo LE. BaUJner.

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56 LORENZ E. BAUMER

Fig. 5 - Athènes, Musée de l'Agora, inv. S 1646. Photo L.E. Baumer.

Fig. 6- Athènes, Musée de l'Acropole, inv. 2661. Photo LE. Baumer.

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ARTISANAT ET CAHIERS DE MODÈLES DANS LA SCULPTURE GRECQUE 57

Fig. 7- Vatican, Sala degli Originali Greci, inv. 799. Photo L.E. Baumer.

Fig. 8 - Bergama, Musée archéologique, inv. M 1. D'après W. FuCHs, MDAI (R) 68 ( 1961 ), pl. 75.

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58 LORENZ E. BAUMER

Fig. 9 - Athènes, Musée National, inv. 1329. Photo DAI Athen, nég. NM 6233.

Fig. 10- Naples, Musée National no. inv. 6734. Photo DAI Rom, nég. 61.2873.

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ARTISANAT ET CAHIERS DE MODÈLES DANS LA SCULPTURE GRECQUE 59

Fig. Il -Athènes, Musèe National, inv. 2012. Photo DAI Athen, nég. NM 6346.

Fig. 12 - Athènes, Musèe National, inv. 1330. Photo L.E. Baumer.

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60 LORENZ E. BAUMER

Fig. 13 - Athènes, Musée National, inv. 4466. Photo DAI Athen, nég. NM 4757.

Fig. 14- Vatican, BibliotecaApostolica. D'après SCHELLER 1995, p. 147, fig. 47.

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Coré de Florence (340/30 av. J.-C.)

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Fig. 15 -Arbre généalogique des représentations en relief de la Coré de Florence. Les reliefs étudiés dans le texte sont signalés en =ctères gras.

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Eretrie, Musée 1175 (début 3ème siècle)

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