Points de vue
992 Revue Médicale Suisse – www.revmed.ch – 30 avril 2014
L’inconscient semble ne pas pouvoir exis- ter en tant que tel, sinon d’emblée en se configurant comme relatif à la notion de conscience. Notion, celle-ci, parmi les plus ardues à saisir dans l’essentiel et produi- sant chemin faisant de nombreux malen- tendus. Il y a en fait une conscience mo- rale, comme il y a une prise de conscience autoperceptive. Il y a une conscience en- tendue comme un ensemble de niveaux de perception allant de ceux d’une perception
sensitive et sensorielle à ceux d’une per- ception émotionnelle, ou alors basée sur une représentation mentale.
Dans une perspective philosophique, on va d’une conscience a priori de type kantien, mettant en exergue les limites de la con- naissance, à une conscience idéaliste de type hégélien, montrant à l’opposé une toute- puissance irrésistible de la conscience hu- maine. On va aussi d’une conscience fondée sur l’autoperception de la finitude propre à l’être humain, classée par exemple par Heidegger comme «être pour la mort», à une conscience intentionnelle selon les vues de Husserl, qui a été le maître de Heidegger.
C’est-à-dire que pour Husserl, la conscience n’existe pas comme structure isolée, mais est toujours conscience de quel que chose.
Et pourquoi ne pas y ajouter la vision sar- trienne de la prise de conscience inévitable d’être chacun partagé en un versant plus subjectif et un versant plus objectif de la- dite conscience ?
En revanche, si l’on se dégage de la phi- losophie pour se diriger du côté des neuro- sciences, la conscience risque de se réduire
à n’être rien de plus qu’une phénoménolo- gie rattachée au fonctionnement, voire au dysfonctionnement cérébral. Une conscience donc d’allure plutôt mécanique, excluant par principe la notion d’un Moi singulier, d’une liberté décisionnelle effective, d’émo- tions auto-induites par le sujet et pas seu- lement subies passivement.
Car l’inconscient, disions-nous, ne peut pas échapper à devoir se bâtir seulement en tant que miroir de la conscience. Voyons de près quelques étapes fonda- mentales de son histoire con- ceptuelle. On ira d’un incons- cient surtout mnémonique, d’où peuvent surgir à notre insu des souvenirs que nous croyions entièrement effacés et de quel que façon ne pouvant plus appartenir à l’ensemble de notre passé, à un inconscient qui, dans le même sens, pourrait appartenir, plutôt qu’à une mé- moire tout court, à une mémoire à qualifier comme corporelle : des sensations qui nous avaient hantés dans notre enfance et qui soudain se refont jour, des malaises de type hypocondriaque qui reparaissent sans pré- avis. Du côté davantage psycho-émotionnel, la résurgence de peurs, d’une culpabilité à considérer à l’heure actuelle comme injus- tifiée, incompréhensible.
Venons-en, bien sûr, à l’inconscient hyper- puissant freudien, inconscient source de conflits autant que de surprises, pourvu d’un rôle autant stimulant qu’inhibiteur. Un inconscient placé hors du temps et de la possibilité d’être classé une fois pour toutes.
Toujours est-il qu’il s’agit là d’un incons- cient dans toutes ses formes que l’on pour- rait tant bien que mal estimer comme «clas- sique». Alors qu’un inconscient estimé davantage «moderne» échapperait à ce halo quelque peu mystérieux et énigmatique
pour se configurer en tant que «doublure»
de la conscience, prêt à collaborer plutôt qu’à entrer en conflit avec elle et à la mena- cer sans cesse dans ses louables efforts de cohésion et de cohérence. Efforts pour sau- vegarder l’individualité de chacun tout en permettant à cette individualité foncière de dialoguer avec les autres dans une pos- sible identification réciproque.
Au-delà des bonnes intentions, et au-de- là du bon sens, ne devrions-nous pas nous questionner sur l’existence ou non de ce que nous pourrions donc nommer un in- conscient postmoderne ? Un inconscient qui défierait la logique, qui marquerait l’en- chaînement historique de concepts et de paradigmes, en clair un inconscient qui se profilerait à la fois comme régressif et pro- gressif, comme scientifique et antiscientifi- que, bien personnel pour chacun et en même temps sûrement d’allure interpersonnelle.
Lié en premier lieu à l’être nocturne qui alterne en nous régulièrement avec l’être diurne.
En parlant de l’être nocturne, on se réfère en particulier à l’homme dormant, celui qui dispose d’une intimité maximale avec soi-même, celui en somme susceptible de produire, surtout par les rêves, un imagi- naire se superposant sans aucune gêne avec une réalité intérieure sans équivoque, qui est vraiment la nôtre. Un inconscient qui parle du futur bien davantage que du passé.
Pr Georges Abraham Avenue Krieg 13 1208 Genève
Pour un inconscient postmoderne
… l’inconscient ne peut pas échapper à
devoir se bâtir seulement en tant que
miroir de la conscience …
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