• Aucun résultat trouvé

Bilan de la surveillance de la radioactivité en Polynésie française en 2007

N/A
N/A
Protected

Academic year: 2022

Partager "Bilan de la surveillance de la radioactivité en Polynésie française en 2007"

Copied!
75
0
0

Texte intégral

(1)

Bilan de la surveillance de la radioactivité

en Polynésie française en 2007

Résultats du réseau

de surveillance de l'IRSN

"**•"•*,

:

?*£?

_

1Z-T—

H

. ta?

- j - *••,»'

(2)

IRSD3

INSTITUT

OE RADIOPROTECTION ET DE SÛRETÉ NUCLÉAIRE

DIRECTION DE L'ENVIRONNEMENT ET DE L'INTERVENTION

Service d'étude et de surveillance de la radioactivité dans l'environnement - BP n'4O035 - 78116 Le Vésinet CEDEX

Projet 3.1.1. - Macroprocessus R3

Bilan de la surveillance de la radioactivité en Polynésie française en 2007

Synthèse des résultats du réseau de surveillance de l'IRSN

Laboratoire d'étude et de suivi de l'environnement

Rapport DEI/SESURE n° 2008-54

Réservé à l'unité Auteur(s) Vérificateur*

Visas pour diffusion Chef du SESURE Directeur de la DEI

Directeur Général de l'IRSN Noms

Dates

P. BOUISSET N. CHAPTAL- GRADOZ

J-M. PERES

3 0 / 0 / 0 S

D. CHAMPION J. REPUSSARD

IV'ï'ol

Siège social - 3 1 , av. de te DMston Leclerc - 92260 Fontenay aux Rose* Standard *33 (0)1 58 35 SB 88 - RCS Nanterre B 440 546 018

(3)

iRsra

INSTITUT

DE RADIOPROTECIION

£1 DE SÛRETÉ NUCLÉAIRE

Ont contribué à l'élaboration de ce rapport :

Nom P. BOUISSET

N. CHAPTAL-GRADOZ P. DELABBAYE G. LECLERC J. RUA R. GURRIARAN

Organisme

Service d'étude et de surveillance de la radioactivité dans l'environnement

Service de traitement des échantillons et de mesure pour l'environnement

Le programme de surveillance radiologique de la Polynésie française nécessite les compétences techniques et les moyens métrologiques du Service de traitement et de métrologie de l'environnement de l'IRSN (service accrédité par le COFRAC pour les programmes 135 et 99-4).

La réalisation de l'ensemble des prélèvements ne pourrait se faire sans la contribution de J. PAHUIRI, G. TAPUTU, H. PAEAMARA, R. TAMARII, T. TEMAROHIRANI, T. FLORES, correspondants îliens du laboratoire, basés dans les différents archipels de Polynésie.

Contact :

Pour toute information complémentaire, vous pouvez contacter :

Laboratoire d'étude et de suivi de l'environnement IRSN/DEI/SESURE/LESE

BP519

98713 Papeete - Tahiti Patrick. bouisset@mai l. pf

(4)

AVANT PROPOS

Les 543 essais nucléaires réalisés dans l'atmosphère ont libéré des radionuclides qui se sont déposés sur l'ensemble du globe. Le Laboratoire d'étude et de suivi de l'environnement (LESE) de l'Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN), implanté à Tahiti, participe depuis plus de 35 ans à l'évaluation dosimétrique de ces retombées dans le Pacifique, en s'intéressant plus particulièrement aux retombées des 41 essais atmosphériques réalisés par la France en Polynésie Française entre 1966 et 1974.

L'évaluation actualisée des doses dues à l'ingestion de denrées nécessite de prélever des échantillons les plus représentatifs de la ration alimentaire des polynésiens vivant dans les 5 archipels de ce territoire. Ces échantillons proviennent du milieu marin de pleine mer, du milieu marin lagonaire et du milieu terrestre. Certains échantillons du milieu physique ont aussi été prélevés (air, eau).

355 échantillons prélevés en 2007 ont été mesurés par spectrométrie gamma Ge-Hp bas bruit de fond afin de mettre en évidence les niveaux de radioactivité les plus faibles possibles. Sur 50 échantillons sélectionnés les niveaux d'activité du 90Sr et des isotopes du plutonium ont également été déterminés, ainsi que le tritium pour 20 échantillons d'eau.

Après une diminution régulière des niveaux de radioactivité observée depuis l'arrêt, en 1974, des essais atmosphériques français, l'état radiologique constaté en 2007 est stable, dans la continuité des années antérieures récentes, et se situe à un très bas niveau. A titre de comparaison, les niveaux d'activité en

137Cs dans l'air, seul radionuclide artificiel encore détectable en Polynésie, sont 10 fois inférieurs aux niveaux observés en région parisienne. La radioactivité résiduelle dans l'archipel est d'ailleurs essentiellement attribuable au 137Cs. La dose efficace annuelle ajoutée par la radioactivité résiduelle d'origine artificielle est inférieure à 6 uSv.an'1 (6 microsieverts par an), soit moins de 1 % de la dose associée à l'irradiation naturelle en Polynésie (environ 1000 uSv).

FOREWORD

The 543 atmospheric nuclear tests released radionuclides that have deposited themselves throughout the world. The Environmental Study and Surveillance Laboratory, "Laboratoire d'étude et de suivi de l'environnement" (LESE) of the Institute of Nuclear Safety and Radioprotection (IRSN), takes part, for more than 35 years, in the evaluation of the dosimetric consequences of these atmospheric depositions, especially those originating with the 41 tests realized in the Territory of French Polynesia from 1966 to 1974. This laboratory is established in Tahiti.

The actualized dosimetric evaluation due to foodstuff ingestion requires to collect the most representative samples of the "feed ration" of the Polynesians living in the 5 archipelagoes of this territory. These samples belong to the marine environment of full sea, the "lagoon" environment and the terrestrial environment. Certain samples of the physical environment are also taken (air, water).

355 samples collected in 2007 are measured by Hp-Ce low background gamma spectrometry in order to be able to characterize lowest possible radioactivity levels. The levels of activity of Pu isotops and 90Sr are also given for 50 selected samples and tritium activities for 20 water samples.

After a period of regular decay of the levels of radioactivity after the stop, in 1974, of the French atmospheric tests, the radiological state observed in the year 2007 is the same of that of the recent previous years, at a very low level. For example, the 137Cs rate in the Polynesian air is ten times lower than the Parisian rate. In fact, the residual radioactivity essentially relates to 137Cs, the only artificial radionuclide still measurable in the archipelago. In term of additional dose, this artificial and residual radioactivity is lower than 6 uSv.an'1. This value corresponds to less than 1 % of exposure due to natural radioactivity in Polynesia (approximately 1000 uSv).

iRsra

Rapport DEI/SESURE n° 2008-54 4/74

(5)

SOMMAIRE

RAPPEL DES MISSIONS DE L'IRSN 7

INTRODUCTION 10 1 DESCRIPTION SOMMAIRE DE LA POLYNESIE FRANÇAISE ET DU MODE DE VIE DE SES HABITANTS 11

2 LOCALISATIONS ET PRELEVEMENTS SELECTIONNES 13

2.1 LOCALISATIONS SELECTIONNEES 1 3

2.2 PRELEVEMENTS SELECTIONNES 1 4

2.2.1 Prélèvements du domaine physique 14 2.2.2 Prélèvements du domaine biologique 14 3 NIVEAUX DE RADIOACTIVITE ET EVOLUTION 15

3.1 MILIEU PHYSIQUE 15 3.1.1 Radioactivité de l'air 15 3.1.2 Radioactivité de l'eau 15 3.2 MILIEU BIOLOGIQUE 16

3.2.1 Milieu marin 16 3.2.2 Milieu terrestre 21 4 SITUATION RADIOLOGIQUE DE LA POLYNESIE FRANÇAISE EN 2 0 0 7 2 5

4.1 DOSE EFFICACE ANNUELLE LIEE A L'EXPOSITION EXTERNE 25

4.2 DOSE EFFICACE ANNUELLE POUR L'INHALATION 25 4.3 DOSE EFFICACE ANNUELLE POUR L'INGESTION 25

5 CONCLUSION 3 4 REFERENCES 36 LISTE DES FIGURES 3 7 LISTE DES TABLEAUX 38

1RS El

Rapport DEI/SESURE n° 2008-54 5/74

(6)

LISTE DES ANNEXES 39 ANNEXE I : RESULTATS BRUTS DU DOMAINE PHYSIQUE 4 0

ANNEXE II : RESULTATS BRUTS DU DOMAINE BIOLOGIQUE 4 4 ANNEXE III : RESULTATS DES CALCULS DE DOSE POUR L'INGESTION 5 5

ANNEXE IV : ELEMENTS D'INFORMATION SUR LA RADIOACTIVITE ET LES RAYONNEMENTS IONISANTS 7 0

ANNEXE V : NOTIONS DE RADIOPROTECTION 7 4

iRsra

Rapport DEI/SESURE n° 2008-54 6/74

(7)

RAPPEL DES MISSIONS DE L'IRSN

L'Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire a été créé par la loi 2001-398 du 9 mai 2001. Expert public des risques, l'IRSN concourt aux politiques publiques en matière de sûreté nucléaire et de protection de la santé et de l'environnement au regard des rayonnements ionisants. Il interagit avec tous les acteurs concernés par ces politiques.

En France, la prévention des risques nucléaires repose sur quatre piliers complémentaires : Les exploitants sont responsables de la sûreté de

leurs installations nucléaires. Ils doivent démontrer la pertinence des moyens techniques et organisationnels mis en œuvre à cet effet (dossiers de sûreté, études d'impact des rejets).

Les autorités publiques déterminent les politiques de sûreté nucléaire et de radioprotection. Elles organisent et mettent en oeuvre le contrôle.

Concepteurs constructeurs

Recherche sur les risques

u

IRSN. Expertise publique

Parlement Autorités publiques

Société civile

L'IRSN, pôle public d'expertise sur les risques nucléaires, évalue pour les différentes autorités compétentes, les dossiers fournis par les exploitants.

Il analyse en permanence le retour d'expérience du fonctionnement des installations et l'exposition des

hommes et de l'environnement aux rayonnements. L'expertise de l'IRSN repose sur ses activités de recherche, conçues le plus souvent dans un cadre international, qui lui assurent les moyens d'investigation les plus performants.

Les Commissions Locales d'Information (CLI) rassemblent les parties prenantes concernées par une installation nucléaire donnée et forment un organe d'accès à l'information et de vigilance autour des enjeux de sûreté, de protection de la santé et de l'environnement.

U

L'IRSN est un Etablissement Public à caractère Industriel et Commercial (EPIC) rattaché aux ministres chargés de l'écologie, de la recherche, de la santé, de la défense et de l'industrie.

Son budget (299 M€ en 2007) est financé à hauteur de 69 % par une subvention inscrite au budget du ministère de l'Ecologie, dans le cadre de la mission LOLF « recherche et enseignement supérieur », programme « recherche sur les risques environnementaux », action « risques nucléaires et radiologiques ». Cette subvention est complétée par des financements publics ou privés, nationaux, européens ou internationaux dédiés à des programmes de recherche ou d'expertise spécifiques. L'IRSN rassemble près de 1500 salariés, dont plus d'un millier d'experts et de chercheurs.

Ses ressources sont consacrées :

• pour 50 % à la recherche ; les programmes les plus lourds, nécessitant des réacteurs nucléaires de recherche ou des moyens conséquents (comportement des combustibles, simulations d'accidents, etc.), sont mutualisés au niveau international ;

• pour 35 % à l'appui technique aux autorités et aux missions de service public (surveillance radiologique, information, enseignement, etc.) ;

• pour 7 % à l'expertise nucléaire de défense, en appui aux autorités compétentes dans ce domaine ;

• pour 8 % aux prestations d'expertises et d'études réalisées dans un cadre contractuel.

iRsra

Rapport DEI/SESURE n° 2008-54 7/74

(8)

L'IRSN couvre l'ensemble du champ des activités nucléaires civiles ou de défense :

• la sûreté des installations nucléaires (on en dénombre environ 250, dont 58 réacteurs EDF et 85 installations intéressant la défense, parmi lesquelles le porte-avions Charles de Gaulle et 10 sous-marins),

• la sûreté des transports de matières radioactives et fissiles (plus de 1 500 par an),

• la protection des travailleurs exposés aux rayonnements ionisants : l'IRSN gère les données d'exposition individuelle d'environ 250 000 travailleurs,

• la protection de la population et de l'environnement contre les risques liés aux rayonnements ionisants : l'IRSN dispose sur l'ensemble du territoire national de réseaux automatisés de surveillance radiologique et d'alerte, et surveille par échantillonnage la radioactivité des eaux de boisson et de la chaîne alimentaire,

• la protection des matières nucléaires et sensibles contre les risques de détournement à des fins de prolifération ainsi que la protection des installations et des transports nucléaires contre la malveillance,

• le suivi des sources radioactives, notamment en secteur médical,

• en cas d'accident, l'IRSN est prêt à déployer ses moyens d'expertise, de mesure et d'intervention en appui aux autorités publiques, grâce à son Centre technique de crise et à ses moyens mobiles. Ces moyens permettent de dresser, en temps réel, un pronostic de l'évolution de l'installation accidentée et des rejets possibles de radioactivité dans l'environnement, de cartographier ces rejets sur le terrain, d'évaluer l'exposition des victimes éventuelles et de fournir un appui médical spécialisé aux unités de soins. Ce dispositif est régulièrement testé lors d'exercices nationaux.

L'IRSN est un acteur de la transparence nucléaire :

• l'information du public fait partie des missions de l'IRSN. Son portail Internet (www.irsn.org) propose une large palette d'informations adaptées à différents types de publics, plus de 2 000 000 de consultations ont été enregistrées en 2007,

• l'IRSN anime une exposition itinérante sur le thème de la maîtrise des risques nucléaires. Il contribue à l'enseignement sur ces sujets,

• l'IRSN a signé un accord cadre avec la fédération des CLI, l'ANCLI, afin de rendre son expertise accessible aux parties prenantes et ainsi faciliter la compréhension de dossiers techniques qui sont souvent complexes,

• l'IRSN anime sur demande des pouvoirs publics des groupes d'expertise pluraliste sur des thèmes potentiellement générateurs de controverse au sein de la société.

iRsra

Rapport DEI/SESURE n° 2008-54 8/7-4

(9)

Les implantations

OCTEVILLE - CHERBOURG

FONTENAY-AUX-ROSES [Siège social] • • • g • LEVÉSINET UC ORSAY

SACLAY

PIERRELATTE

AGEN • •

TUNNEL DE TOURNEMIRE

~ %

y »

Implantations IRSN

Activités Environnement Expertise nucléaire de défense Intervention

Prévention des accidents majeurs Radioprotection de l'homme

Sûreté des réacteurs Sûreté des usines, des laboratoires,

des transports et des déchets

Figure 1 : Implantations des sites de l'IRSN

iRsm

Rapport DEI/SESURE n° 2008-54 9/74

(10)

INTRODUCTION

La surveillance de la radioactivité en Polynésie française est effective depuis 1960, donc antérieurement à l'ouverture du Centre d'Essais du Pacifique (CEP, 1964). Le laboratoire d'étude et de suivi de l'environnement (LESE) de l'Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN), implanté à Tahiti participe depuis plus de 40 ans à l'évaluation dosimétrique de ces retombées dans le pacifique.

Dès l'origine, cette surveillance s'inscrivait dans le cadre plus large du Réseau Mondial Français de Surveillance Radiologique (RMFSR).

A partir de 1966, et jusqu'à maintenant, le rapport annuel correspondant à cette surveillance, hors les sites d'expérimentations de Mururoa et Fangataufa, a été transmis à l'UNSCEAR via le ministère des Affaires Etrangères.

De 1975 (après l'arrêt des essais aériens en 1974) à 1983, la surveillance a été allégée en particulier en Amérique du sud et renforcée en Polynésie.

C'est en 1983 qu'il a été décidé de développer le volet dosimétrique de cette surveillance.

Le rapport de l'année 2007 s'inscrit dans la suite de ceux réalisés depuis 1992 intégrant une triple évolution :

• la réorientation méthodologique proposée dans le rapport « Situation radiologique de la Polynésie française en 1982 - Evolution depuis 1975 » [1] ;

• la réactualisation en 1991 de la ration alimentaire des polynésiens déterminée dans le rapport « Résultats d'une enquête alimentaire effectuée à Tahiti de 1980 à 1982 » [2] ;

• la réactualisation en 2006 des débits d'exposition externe pour toutes les îles [3] à l'exception de Tahiti dont les valeurs ont été établies en 2002.

Le chapitre 1 propose une description sommaire de la Polynésie, en termes de géographie, de climat et d'habitat, ainsi qu'une présentation des caractéristiques principales des régimes alimentaires des trois principales zones : Tahiti, les autres îles hautes et les îles basses ou atolls.

Le chapitre 2 présente les sept zones de prélèvements (deux îles par archipel pour la Société et les Tuamotu, une île pour l'archipel des Gambier, une île pour les Australes et une pour les Marquises). Les trois grands types de prélèvements sont aussi présentés : ceux du milieu physique, ceux du domaine marin et ceux du domaine terrestre. La quasi-totalité des prélèvements des deux derniers types sont des constituants de la ration alimentaire des polynésiens.

Les niveaux de la radioactivité, obtenus par spectrométrie y Ge-Hp bas bruit de fond (137Cs et 60Co), par comptage proportionnel pour doser le 90Sr, et par spectrométrie a pour les isotopes du plutonium

(238Pu, 239+240Pu) après radiochimies sélectives, sont fournis dans le chapitre 3. Le chapitre 4 traite de la

signification dosimétrique de ces niveaux de radioactivité.

Le chapitre 5 résume les principaux résultats de l'année 2007.

Les annexes sont consacrées :

• aux niveaux d'activité du domaine physique ;

• aux niveaux d'activité du domaine biologique ;

• aux résultats des calculs dosimétriques ;

• aux principales notions de radioactivité et de radioprotection.

iRsra

Rapport DEI/SESURE n° 2008-54 10/74

(11)

1 DESCRIPTION SOMMAIRE DE LA POLYNESIE FRANÇAISE ET DU MODE DE VIE DE SES HABITANTS

La Polynésie française est constituée de 118 îles, dont 76 sont habitées, regroupées en cinq archipels : Société, Tuamotu, Gambier, Australes et Marquises. Elle représente dans le Pacifique Sud une surface de cinq millions de kilomètres carrés d'océan (figure 1), pour une superficie totale des terres émergées d'environ 3 500 km2. La population totale est très faible, moins de 250 000 habitants (estimée sur la base du recensement de novembre 2002). L'essentiel de la population vit sur l'île de Tahiti (70 %).

Les îles de Polynésie française, de formation volcanique, sont de deux types :

• les îles hautes, pouvant culminer jusqu'à plus de 2 000 m comme celle de Tahiti, avec des vallées étroites et encaissées ; l'habitat y est situé pour l'essentiel au niveau de la ceinture littorale. Les cultures maraîchères et fruitières, de même que l'élevage, y sont pratiqués ;

• les îles basses ou atolls, simples anneaux de corail, à fleur d'eau, avec essentiellement des plantations de cocotiers.

Etant donné les grandes distances, les faibles populations impliquées et les différents modes de vie, 7 îles représentatives des 5 archipels ont été retenues pour les prélèvements d'échantillons :

• Tahiti et Maupiti, îles hautes de l'archipel de la Société ;

• Hao et Rangiroa, atolls habités de l'archipel des Tuamotu ;

• Mangareva, île haute de l'archipel des Gambier ;

• Tubuai, île haute de l'archipel des Australes ;

• Hiva Oa, île haute de l'archipel des Marquises.

Le climat polynésien est tropical et humide, sans excès. Les températures moyennes annuelles sont modérées (21 à 28 °C) et les contrastes thermiques saisonniers faibles. Les précipitations moyennes ne sont pas excessives, 1 800 à 2 000 mm par an. L'ensoleillement est important, 250 h par mois à Tahiti (côte ouest). Les eaux des lagons sont chaudes, de 23 à 27 °C toute l'année. Ces conditions favorisent un mode de vie essentiellement à l'extérieur des habitations.

Pour l'habitat, i l faut distinguer d'une part les zones urbaines, telles que la capitale Papeete et ses faubourgs, où l'on trouve des immeubles de construction moderne, des maisons construites en béton et parpaings, mais aussi des quartiers de constructions légères en bois et tôle ondulée ; d'autre part, les zones éloignées des centres urbains de Tahiti, les autres îles et atolls, qui sont caractérisés par un habitat très léger, même si les "farés" traditionnels faits de planchers en bois, cloisons de lattes de bambou et toits de feuilles de cocotier sont remplacés de plus en plus par des maisons avec socle de béton, parois en bois parfois soutenues par des parpaings, et toits de tôle ondulée. Les ouvertures vers l'extérieur restent toujours larges, favorisant une bonne ventilation.

Le régime alimentaire des populations présente les caractéristiques générales suivantes :

• A Tahiti, le régime alimentaire est varié et les productions en provenance de toute la Polynésie peuvent y être trouvées en abondance. Papeete et ses faubourgs disposent de deux marchés approvisionnant, à eux seuls, environ 40 000 personnes en produits locaux provenant de Tahiti mais aussi d'autres îles (poissons, mollusques, crustacés, légumes, fruits, viande de porc) et de nombreux magasins d'alimentation bien approvisionnés en denrées locales et importées.

• Les autres îles hautes disposent d'un large éventail de denrées locales, fruits, légumes, produits de la pêche et de denrées de première nécessité importées, riz, farine, huile, sucre... arrivant par liaisons maritimes régulières.

• Dans les îles basses ou atolls, le régime alimentaire est essentiellement constitué des produits de la pêche locale, de noix de coco et de quelques élevages familiaux : poulets, porcs... Les denrées importées sont moins nombreuses et arrivent plus irrégulièrement.

iRsra

Rapport DEI/SESURE n° 2008-54 11/74

(12)

73

a

TO

-a o m

ru n

fl)

T 3

-a o

CLJ

=J en' a>

re

a.

(Z X

a.

o o

oo

2

w

IA

w o Ul

_!

Ul Lfl

_ 1

o in

(13)

2 LOCALISATIONS ET PRELEVEMENTS SELECTIONNES

2 . 1 LOCALISATIONS SELECTIONNEES

Le choix des 7 îles a été motivé par plusieurs impératifs :

• couvrir géographiquement l'ensemble du territoire de la Polynésie française, presque 3 000 km d'est en ouest et 2 000 km du nord au sud, soit plus de 5 000 000 de km2 ;

• tenir compte de la typologie des deux catégories d'îles : îles hautes et atolls ;

• respecter la démographie très hétérogène de ce territoire ;

• tenir compte de la position des deux atolls de Moruroa et Fangataufa, supports des essais nucléaires français de 1966 à 1974, et des vents dominants d'est, les Alizés, facteurs importants quant aux trajets des retombées de ces essais.

Archipel de la Société : 2 îles

• Tahiti

La plus grande île de Polynésie (1 042 km2), et la plus peuplée (70 % de la population du territoire), est bien entendu la principale localisation retenue. C'est l'île la plus « brassée » en termes de population et la plus « ouverte » économiquement parlant.

• Maupiti

Cette île, 13,5 km2 de terres émergées et environ 1 200 habitants, a été retenue car elle est située à l'extrême ouest de l'archipel de la Société.

Archipel des Tuamotu : 2 îles (atolls)

• Rangiroa

Situé à l'extrême ouest de l'archipel, c'est le plus grand atoll et le plus peuplé de l'archipel : 79 km2 de terres émergées, 1 800 km2 de lagon et près de 2 300 habitants.

• Hao

Situé presque à l'extrême sud-est de l'archipel, cet atoll est de ce fait beaucoup plus près de Moruroa et Fangataufa que ne l'est Rangiroa. Sa superficie est de 30 km2.

Archipel des Gambier : 1 île

L'île retenue est la plus grande de l'archipel, Mangareva, une île haute de 15 km2 et d'environ 1 000 habitants. C'est la seule île sélectionnée située à l'est de Moruroa et Fangataufa.

Archipel des Marquises : 1 île

Hiva Oa est une île haute de 315 km2, la deuxième de l'archipel en superficie et considérée comme la plus fertile. Sa population est d'environ 2 000 habitants. Elle est assez éloignée de Moruroa et Fangataufa (de l'ordre de 1 800 km dans la direction du nord).

Archipel des Australes : 1 île

Tubuai est la plus grande (45 km2) des îles très dispersées de cet archipel. C'est l'une des cinq îles habitées des Australes (environ 2 200 habitants). La relative fraîcheur du climat est bien adaptée aux cultures maraîchères (choux, pomme de terre, tarrot, pamplemousse....). L'île est située dans la direction sud-ouest par rapport à Moruroa et Fangataufa et à environ 1 700 km.

IRSDO

Rapport DEI/SESURE n° 2008-54 13/74

(14)

2.2 PRELEVEMENTS SELECTIONNES

La sélection est orientée en fonction des deux objectifs de la surveillance :

• suivre les niveaux de la radioactivité d'origine artificielle dans l'environnement ;

• estimer l'exposition des populations à cette radioactivité artificielle. Cette exposition est essentiellement due à l'ingestion et à l'exposition externe (les activités en 137Cs des sols sont inférieures à 3 Bq.kg'1 sec), la composante inhalation étant négligeable (les retombées directes et la remise en suspension de poussières radioactives sont désormais extrêmement faibles).

Pour satisfaire ces objectifs, les prélèvements concernent deux domaines : le domaine physique et le domaine biologique. Tous les prélèvements sont des éléments de l'environnement stricto sensu, ce qui est relatif au premier objectif, et presque tous entrent dans la ration alimentaire humaine, ce qui est relatif au deuxième objectif.

En 2007, le nombre total de prélèvements est de 355 : 86 pour le domaine physique et 269 pour le domaine biologique (93 dans le domaine marin et 176 dans le domaine terrestre).

Six correspondants permanents collaborent avec le laboratoire pour la récolte et l'envoi des échantillons, ceux de Tahiti étant collectés par le personnel du laboratoire.

2.2.1 PRELEVEMENTS DU DOMAINE PHYSIQUE

Il s'agit de prélèvements d'air par filtration (71), d'eau de mer (1), de pluie (12), de rivière (1) et de source (1), soit 86 prélèvements au total.

2.2.2 PRELEVEMENTS DU DOMAINE BIOLOGIQUE

Le nombre de prélèvements biologiques par île est de : 78 pour Tahiti, 43 pour Maupiti, 35 pour Tubuai, 20 pour Rangiroa, 33 pour Hiva Oa, 33 pour Mangareva et 27 pour Hao. En complément, 10 prélèvements concernent les produits importés consommés dans tous les archipels.

Sur les 269 prélèvements effectués en 2007, 93 concernent le domaine marin, répartis en 3 catégories, les poissons de haute mer, les poissons de lagon et les autres prélèvements marins (crustacés...), et 176 concernent le domaine terrestre.

• Prélèvements de poissons de haute mer

Il s'agit de 25 prélèvements de poissons pélagiques appartenant aux genres bonite, thazard, daurade, sussand ou chinchard1 et thon (blanc ou « germon »). On s'intéresse à la partie comestible, la chair.

• Prélèvements de poissons de lagon

Ce sont 40 prélèvements de poissons, vivant dans le lagon ou à l'extérieur immédiat près du récif, appartenant au genre baliste, bec de cane, chirurgien, loche, lutjan, mérou, mulet, nason et perroquet. On s'intéresse à la partie comestible, la chair.

• Autres prélèvements marins

Il y a 28 prélèvements, des mollusques (bénitier, nacre, poulpe/pieuvre, turbo et troca), un échinoderme (holothurie) et la chevrette (crevette d'eau douce) classée dans ce groupe par commodité de présentation. Les analyses portent sur la partie molle des mollusques2, la chevrette entière et la partie externe de l'holothurie, le tégument.

• Prélèvements du domaine terrestre

Les 176 prélèvements se répartissent en 21 boissons (6 eaux de boisson, 8 eaux de coco, 1 bière, 1 jus de fruit, 1 sodas et 4 laits), 74 légumes (16 légumes-feuilles, 34 légumes-fruits et 24 légumes-racines), 60 fruits (dont le miel assimilé à un fruit), 11 viandes et œufs et 10 prélèvements complémentaires relatifs à des produits d'importation (1 bière, 1 lait, 3 viandes et 5 autres produits divers : pain, pâtes alimentaires, riz, pomme de terre et yaourt).

1 Ce poisson migrateur est placé en poisson pélagique bien qu'il soit péché en Polynésie près des passes.

2 Pour le poulpe on prend l'animal entier

IRSK]

Rapport DEI/SESURE n° 2008-54 14/74

(15)

3 NIVEAUX DE RADIOACTIVITE ET EVOLUTION 3.1 MILIEU PHYSIQUE

3.1.1 RADIOACTIVITE DE L'AIR

Les prélèvements de Tahiti ont été réalisés par le LESE, et les mesures par spectrométrie y ont été effectuées par le laboratoire IRSN/LMRE d'Orsay.

Le tableau 1 ci-dessous présente les niveaux moyens annuels obtenus ces 3 dernières années pour le

137Cs, le 7Be, le 22Na, le K et le 210Pb, Les incertitudes indiquées sont relatives à la mesure et non pas à une variabilité naturelle. Ces résultats sont comparés à ceux obtenus à Orsay en région parisienne.

Les résultats mensuels relatifs aux stations de Tahiti et d'Orsay sont fournis dans les tableaux AI-1 et AI-2 en annexe I.

Tableau 1 : Activités moyennes annuelles (uBq.m"3) de 2005 à 2007 pour les 5 radionuclides détectés dans les aérosols prélevés en continu à Tahiti et à Orsay

Radionuclides

137 Cs

7 Be

22 Na

4 0K

210 p b

Tahiti

2005 2006 2007 0,043 ±0,018 0,058+0,021 0,022 ± 0 , 0 0 5

3150 ±910 3290 ±960 3550 ± 1 0 0 0 0,21 ±0,08 0,22 ±0,09 0,35 ± 0 , 1 0 9,3 ±2,9 9,1 ±2,9 11,3 ± 4 , 4

110±35 108 + 33 1 1 0 ± 3 6

Orsay

2005 2006 2007 0,20 ± 0,09 0,27 ± 0,09 0,34 ± 0,07

3220 ±940 3980 ±1140 3090 ± 1 0 9 0 0,29 ±0,12 0,39 ±0,15 0,43 ± 0 , 1 7 6,4 ±2,6 6,9 ±2,9 6,8 ± 2,9 520 ±160 590 ±180 430 ± 1 3 0

A Tahiti comme à Orsay, il n'est pas possible de mettre en évidence une tendance évolutive de la valeur moyenne annuelle en 137Cs, seul radionuclide issu des retombées des tirs aériens encore mesurable, les fluctuations s'expliquent par la variabilité naturelle des conditions de remise en suspension des dépôts. Les 4 radionuclides d'origine naturelle (7Be, 22Na, 40K et 210Pb) proviennent des hautes couches (7Be, 22Na) et des basses couches (40K, 210Pb) de l'atmosphère.

Comme les années précédentes, les niveaux d'activité pour le 137Cs sont plus élevés à Orsay qu'à Tahiti (d'un facteur 5 à 10 environ, cf. figures AI-1 et AI-2 de l'annexe I). Ces niveaux plus élevés sont la conséquence d'un dépôt résiduel plus important dû aux retombées des essais nucléaires plus nombreux dans l'hémisphère Nord et à l'accident de Tchernobyl [5].

3.1.2 RADIOACTIVITE DE L'EAU

Un prélèvement de 750 l d'eau de mer a été effectué par le LESE au nord de Tahiti (à la pointe Vénus de Mahina) dans le lagon à 1,5 m de profondeur. La mesure conduit en 2007 à une valeur pour le 137Cs de 1,09 ± 0,05 mBq.l'1 (tableau AI-3). Cette valeur correspond à celles obtenues généralement dans cette zone de l'océan Pacifique.

Le 137Cs a été détecté dans un seul prélèvement d'eau de rivière. En ce qui concerne l'eau de pluie, sur les 12 prélèvements mensuels réalisés, seul celui du mois de juillet a permis de mettre en évidence la présence de 137Cs. Pour tous les autres prélèvements, les résultats sont inférieurs à la limite de détection (LD) quel que soit le radionuclide analysé (tableau AI-3).

Les eaux de boisson caractérisées pour six îles (le prélèvement sur Rangiroa n'a pu être réalisé) présentent des concentrations en 137Cs inférieures aux limites de détection (0,4 à 0,5 mBq.l"1). Seule une mesure poussée réalisée sur une eau de Tahiti (Mahina) a permis de quantifier ce radionuclide (0,10 +/- 0,02 mBq.l"1). (voir les tableaux de l'annexe II).

1RS El

Rapport DEI/SESURE n° 2008-54 15/74

(16)

3.2 MILIEU BIOLOGIQUE

Les 269 prélèvements issus du milieu biologique ont été mesurés par spectrométrie y et 50 d'entre eux ont fait l'objet d'une radiochimie, suivie d'un comptage proportionnel pour doser le 90Sr, et d'une spectrométrie a pour doser les isotopes du plutonium.

3.2.1 MILIEU MARIN

Poissons de haute mer

En 2007, 25 prélèvements, provenant des cinq archipels, ont été analysés en spectrométrie y, et 4 d'entre eux ont fait l'objet d'une mesure de 90Sr et de plutonium.

Les résultats obtenus, détaillés par îles dans les tableaux AII-1 à AII-7 de l'annexe II et résumés dans le tableau 2 ci-après, ne montrent pas d'évolution par rapport aux 2 années précédentes. On note :

• pour le 137Cs : les valeurs moyennes, comprises entre 0,14 Bq.kg'1 frais (Maupiti) et 0,22 Bq.kg"1

frais (Tubuai), ne mettent pas en évidence ni de différence en fonction de la provenance, ni d'évolution dans le temps ; par exemple, la valeur maximale établie en 2007, de 0,32 ± 0,02 Bq.kg'1 frais, obtenue pour un thon à dents de chien prélevé à Mangareva, est légèrement inférieure à la valeur maximale mesurée en 2006 de 0,39 ± 0,02 Bq.kg"1 frais sur une bonite de Hao ;

• pour les 60Co, 90Sr et Pu : tous les résultats sont inférieurs à la LD, à l'exception d'une mesure de 90Sr sur une bonite (0,17 ± 0,01 Bq.kg'1 frais) prélevée à Rangiroa.

iRsra

Rapport DEI/SESURE n° 2008-54 16/74

(17)

r-4

c

<u

"01

Ï I

a

I

ai

4-1

ra

I

c ra T 3

OJ

5

u

DO e x CQ

c

01 QJ

1

• c

a.

0>

I 3

13 _QJ

l _ o (/)

o

O U o

«o

«/I K U m

Lieu

,—.

1 I

Activité (

01 . a E o z

Bq.kg'1 frais)

"S u

<

E o z

,S2 ; ro 'op d"

•01

ctivit

<

z o

XI

imale

1

5

Moyenne

I 1

1

s

Maximale

ai c

QJ

5

ro 3

•a) ce

o 3

S

_0) (0

.E ' x

c c a>

o

ro

"3

• a !

a:

a!

Î

c ai

prélèvem re)

3 S

o

1

(nature)

o

A

,**, Ë

= i

ro

O _ l A

,

O

( N I

O

o o

o

( V I

r^ o ,»*

o S +1 *£

a I

o "

*~

o o1

-H r s O

r ~ j

C J

Tubua

o

r o O

o"

o

o

r o

«N !", a ai ai

-H * S

0,32 (thon dec

^

o cT +1

O v

o "

r o

ro >

Mangare

,

o

o

o

y—

O — o S

+i E

? 1

o"

^

o o "

+1 T o "

'5.

(0

O r »

o"

o

o o o

o

rs

o o S

•H ' E

o

, •

o^

o"

+1

C O

" • ^

cT

r - 4

( N

ro

Hiva 0,

,

0,014

o

o o"

o

o

eo

T— Qj

o on

° 8

r o c

n 1

O * £

^

o o "

-H

i n

^

O

C O

eo

Tahiti

,

o o o

o

o o"

o

o

m

o ~-o- S

•H ' E

s I

o"

o o +1 r->

*"^

o

i n

m

O

<o X

-H ' E

- I

o "

f N

o

o

•>r

r N l

O — o B

•H S

S I

cT

y _

O o +1 00 o

T

tt

ro 'on g

c ro

CE

CO o o c

LU CC

LU Q

R

CL

a: ro

(18)

Poissons et autres produits marins de lagon

68 prélèvements ont été réalisés en 2007, 40 poissons et 28 autres produits (en particulier des mollusques). Tous ont été mesurés par spectrométrie y et 11 d'entre eux ont fait l'objet d'une analyse en 90Sr et en plutonium. Les résultats d'activité sont présentés dans les tableaux AII-1 à AII-7 (annexe II) et sont résumés pour les 137Cs, 60Co, et 90Sr dans le tableau 3 ci-après. On note :

• pour le 137Cs, 57 résultats sur 68 sont supérieurs à la LD (100 % des 40 poissons analysés et 17/28 pour les autres produits marins). Les concentrations en 137Cs dans les poissons sont nettement supérieures à celles observées dans les autres produits marins, de l'ordre de 10 fois plus. Comme en 2006, on constate que les valeurs maximales dans le tableau 3 concernent des mérous. La valeur la plus élevée, 0,56 ± 0,02 Bq.kg'1 frais, concerne des mérous de Mangareva, valeur comparable avec celle de 2006, 0,39 ± 0,02 Bq.kg"1 frais, obtenue pour des mérous de Hao. Les concentrations dans les poissons, supérieures à celles mesurées dans d'autres organismes marins, en particulier dans les mollusques, s'expliquent par leur position plus élevée dans la chaîne trophique et des phénomènes de rétention active du Cs dans les muscles de poissons, comme analogue chimique du potassium ;

• pour le 60Co, 2 résultats sur 57 sont supérieurs à la LD (6 sur 76 en 2006, 2 sur 73 en 2005). Ils concernent des bénitiers prélevés à Mangareva et à Rangiroa, avec une valeur maximale de 0,07 ± 0,06 Bq.kg"1 frais à Mangareva ;

• pour le 90Sr, 1 résultat sur 11 est supérieur à la LD (poisson perroquet prélevé à Tahiti) ;

• pour le plutonium, 5 résultats sur 11 sont supérieurs à la LD et concernent uniquement des bénitiers (Tubuai, Mangareva, Maupiti, Hao et Rangiroa) avec une valeur maximale à Tubuai de 0,0004 ± 0,0001 Bq.kg'1 frais pour 238Pu et 0,0039 ± 0,0004 Bq.kg'1 frais pour 239+240Pu.

IRSDO

Rapport DEI/SESURE n° 2008-54 18/74

(19)

h. o o

c 0)

1/1

>

CL

o on ra

!

x i 3 o

13

o

X I

cr

-S

Q. X

;>

3

13 QJ - Q

u o o-

O O

o

•o

m

Lieu Bq.kg' frais)

•0)

:ivit

3

J D

E o 2

,*2

Bq.kg ' fra

-a,

"

Activi mbre

ê

l'1 frais) q.ke

S-

•a»

,^ >

5

mbre

o z

Maximale nne

1 1

J2

Résulta res Mesu

«,

I 1

m i

1 1

3

Résulta ures

l/l

1

1

1

QJ

i

1

5

3

Résultats ures

ifl

1

lèvemen pré (nature)

?

?.

(nal

CD

c

021

o o

o

fSI

O ~

o .a

* .-£

0,041 (bén

-O o © _ es"

-H

o "

*—

—«

±0,0 érou)

in p o

_

o o "

+1

•»-

o

o

T—

Tubuai 0,07 ± 0,03 (bénitier)

m

0,0

• H

r~

0,0

r-J

1 c

o S

M X

0,080 (bén

00 o © ^ o

+1 o

,08

o

o

CN

±0,0 érou)

-o p o

r-4 C ^ o "

•H T O

o

o

ro >

Mangare ,03

o o

o

r - i

,

r-^ r-J O CD O

o

ON

CN + _

±0,0 oquet meau]

0,19 perr viva

y- o O -H O- O O

r-.

O-

Maupit

1

,

0,0008

o

o

r J

_

±0,01 n rouge

0,16 utjai

^_"

,-

o o -H

•<T CD

CM

r - i

Hiva Oa

003

o o

o

,

T O o "

o

o

T—

^ •—r

0,17 ±0,0 (perroquel

y- O ^ o

+i o- o o

o

*—

Tahiti

,02

o o

o

o

o C o .S

- H "

0,027 (bén

o o o "

• H C M

,02

o

TT

T

CN

±0,0 érou)

r-i p o"

CVI o o -H CO o

o

T

Hao ,01

o o

o

r-1

,

m o o "

o

o

o-

c s

±0,0 liste)

i n ro

_.

o o

•H T - o

m

o-

ro

Rangiro

S

i n o o rs

LU

ce

=) oo

LU 1/1

Lu û

t o a. a.

ce m

E3

(20)

Dans l'ensemble, on ne constate pas d'évolution significative par rapport aux années précédentes, ni de différence entre les îles. La figure 3 retrace les valeurs maximales, toutes îles confondues, observées depuis 1997 pour les 137Cs, 60Co, 90Sr d'une part, et pour les 238Pu et 239+240pu d'autre part. Les incertitudes sur ces valeurs ne prennent en compte que la mesure (statistique de comptage et étalonnage) et non la variabilité environnementale.

1,2

Ht 0,8

I

'ro

t 0,6 0,4 0,2 -

0,006 3

0,005

* 0,004 =

D)

S 0.003

> 0,002

< o 0,001 0,000

î

O137Cs

• 60Co

• 90Sr

i A

H k ï i i

f f • / / /- f f <f / 4

l

D 238Pu

• 239+240PU

N- CD CD

CO CO CD

CD CD CD

O O O CM

<

o o

CM CM O O CN

CO

o o

CN

"fr

O

o CM LO O O CM

CD O O CM

I*-o o CM

Figure 3 : Activités maximales mesurées dans les poissons et autres produits marins de lagon de 1997 à 2007.

iRsra

Rapport DEI/SESURE n° 2008-54 20/74

(21)

3.2.2 MILIEU TERRESTRE

Lait de vache

La recherche du 90Sr a été réalisée sur 1 échantillon comme en 2006 et les résultats obtenus sont comparables : 0,017 + 0,003 Bq.l"1 (0,026 ± 0,008 en 2006 et 0,024 ± 0,007 en 2005).

Les activités en 137Cs et 60Co ont été recherchées dans 4 échantillons de lait provenant du plateau de Taravao à Tahiti et dans 1 lait UHT Vt écrémé importé.

Les résultats de chacun des échantillons sont présentés dans le tableau AH-7.

Les valeurs moyennes annuelles en 137Cs et 60Co des années 2003 à 2007 pour le lait local sont regroupées dans le tableau 4. Les résultats en 137Cs sont toujours supérieurs à la limite de détection (LD) alors qu'ils sont tous inférieurs à la LD pour le 60Co. Ces activités en 137Cs sont comparables aux valeurs observées en Nouvelle-Zélande en 2007 [4].

Tableau 4 : Activités moyennes (en Bq.l"1) en 137Cs et 60Co dans du lait de vache prélevé à Tahiti (plateau de Taravao) de 2003 à 2007.

Nombre d'échantillons

analysés

137Cs

60Co

2003

4

1,19 + 0,07 (4 résultats > LD)

0 - 0,02 (4 résultats < LD)

2004

5

1,04 + 0,05 (5 résultats > LD)

0 - 0,08 (5 résultats < LD)

2005

6

0,86 + 0,04 (6 résultats > LD)

0 - 0,26 (6 résultats < LD)

2006

4

1,13 ±0,05 (A résultats > LD)

0 - 0,09 (4 résultats < LD)

2007

4

0,89 ±0,05 (4 résultats > LD)

0 - 0,04 (A résultats <, LD)

Depuis les années 1990, on observe une décroissance de la radioactivité dans le lait très lente, bien moins rapide que celles qui ont été observées après les essais nucléaires atmosphériques dans les années 70, puis 80 (figure A).

1970 1975 1980 1985 1990 1995

Années

2000 2005

Figure 4 : Evolution, caractérisée par 3 phases de décroissance entre 1970 et 2007, de l'activité (en Bq.l"1) de 137Cs pour le lait prélevé sur le plateau de Taravao à Tahiti.

1RS El

Rapport DEI/SESURE n° 2008-54 21/74

(22)

Comme les années précédentes, la concentration en 137Cs dans le lait local en 2007, est supérieure à celle du lait UHT importé (< 0,08 Bq.l"1). Cette observation est à mettre en relation avec les concentrations dans l'herbe du plateau de Taravao qui sont généralement plus élevées qu'en d'autres points de l'île (une valeur moyenne de l'ordre de 10 Bq.kg'1 frais a été obtenue en 2001 [6]).

Autres prélèvements d'origine terrestre

En 2007, 162 prélèvements de produits d'origines locale et régionale provenant des cinq archipels, ont été réalisés : 17 boissons (hors lait), 74 légumes, 60 fruits et 11 viandes, auxquels i l convient d'ajouter 9 prélèvements de produits importés (hors lait).

Les résultats des analyses par spectrométrie y, en 90Sr et en plutonium sont présentés dans les tableaux de l'annexe III et résumés dans le tableau 5. On note que :

• pour le 137Cs, 105 résultats sur 162 sont supérieurs à la LD et 10 valeurs sont supérieures à 1 Bq.kg'1

frais (9 en 2006) : 2 à Tahiti (bœuf et porc), 3 à Rangiroa (2 coprah, 1 uru), 3 à Tubuai (1 coprah et 2 papayes), 1 à Mangareva (porc) et 1 à Hiva Oa (bœuf). La valeur maximum est obtenue pour une viande de bœuf de Tahiti à 5,51 ± 0,18 Bq.kg"1 frais (3,85 ± 0,13 en 2006);

• pour le 60Co, toutes les valeurs sont inférieures à la LD, à l'exception d'un résultat significatif très faible obtenu pour des mangues de Maupiti ;

• pour le 90Sr, 7 résultats sur 33 sont supérieurs à la LD, le maximum pour les feuilles de taro (fafa) de Maupiti s'établit à 0,068 ± 0,014 Bq.kg"1 frais ;

• pour le plutonium, tous les résultats de 238Pu sont inférieurs à la LD et 5 résultats de 239+240Pu sont supérieurs à la LD mais inférieurs à 0,00002 Bq.kg"1 frais.

1RS

Cl

Rapport DEI/SESURE n° 2008-54 22/74

Références

Documents relatifs

[r]

Le protocole de gestion de l’atonie utérine du service était démarré si un globe utérin satisfaisant n’était pas obtenu à la 4 ème minutes après la

Pour  les  lombriciens,  l’abondance  des  vers  de  terre  dans  les  sols  viticoles  est  liée  à  de  multiples  facteurs,  dont  la  teneur  en  cuivre, 

Les 150 candidats d’un centre d’examen C ont tous b´ en´ efici´ e d’une m´ ethode p´ edagogique par- ticuli` ere destin´ ee ` a am´ eliorer les r´ esultats au baccalaur´

Microsoft Excel® est bien suffisant pour réaliser un tableau de bord parfaitement efficace notamment dans le cadre d’un projet léger. C’est aussi un excellent outil de formation et

Montrer que les inclusions présentées au début de cette partie sont strictes, c'est à dire qu'il n'y a aucune égalité parmi

Le prix d’un plein d’essence est proportionnel au nombre de litres mis dans le réservoir.. II- Comment on reconnaît un tableau de

[r]