A NNALI DELLA
S CUOLA N ORMALE S UPERIORE DI P ISA Classe di Scienze
M ICHEL M EO
Inégalités d’auto-intersection pour les courants positifs fermés définis dans les variétés projectives
Annali della Scuola Normale Superiore di Pisa, Classe di Scienze 4
esérie, tome 26, n
o1 (1998), p. 161-184
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161-
Inégalités d’ auto-intersection
pourles
courantspositifs
fermés définis
dans lesvariétés projectives
MICHEL MEO
0. - Introduction
Le
premier objectif
de cet article estd’établir,
étant donné un courantpositif
fermé défini sur une variétéprojective,
desinégalités
d’auto-intersectionqui
permettent de borner ledegré
des strates où lamultiplicité
est constante.A l’aide du théorème de
plongement
deMatsusaka,
on se ramène au cas del’espace projectif
et on utilise alors unpotentiel
de Skodaqu’on envisage
icid’un
point
de vuegéométrique.
L’un despoints
essentiels est que la méthode utilisée permet de traiter le cas d’un courant de dimensionquelconque.
Seulle cas de la codimension 1 était connu auparavant. Dans la suite de
l’article,
on calcule
explicitement
le noyau dansl’espace projectif
définissant lepotentiel utilisé,
afin de bien faire le lien entre ses deux constructions. On y arrive enremontant à
l’espace
affine. On propose ensuite aussi une méthodeintrinsèque plus naturelle, qui
relie ce calcul à la résolutionexplicite
del’équation
d’Euler-Green. Cette dernière est
classique
en théories de Nevanlinna et d’Arakelovet a
déjà
été résolue par Bismut-Bost-Gillet-Soulé. Dans cet article on donneégalement
uneprésentation
self-contained d’une solution élémentaire de cetteéquation,
obtenue àpartir
de la formule deKing.
Soit
précisément
T un courantpositif
fermé de bidimension(p, p)
définidans une variété
complexe
X de dimension n et, pour c >0, Ec
le sous-ensemble
analytique
formé despoints
enlesquels
le nombre deLelong
de Test
supérieur
ouégal
à c(cf. [Siul]).
On suppose X compacte et munie d’unemétrique
kaehlerienne cv et on s’intéresse à unemajoration
dudegré
par rapport à cv descomposantes
irréductibles dedimension q
donnéeapparaissant
dans lesEc
en termes de la classe decohomologie
de T.On
rappelle
le résultat obtenu parDemailly (cf. [Dl]).
Soit 0...
b-i
1 la suite des valeurs de saut de dimension desEc.
Autrement ditbq - inf { c
>0,
avec enparticulier b-i
1 = et pour c E]bq, b.-I] ]
la dimension deEc
est q. Soit 1 la famille au Pervenuto alla Redazione il 5 novembre 1996.Vol. XXVI (1998), pp.
plus
dénombrable des composantes irréductibles dedimension q
desEc
pourc E
]
et vq,k - E le nombre deLelong
générique
de T lelong
deZq,k.
q,
Lorsque
p = n - 1 c’est-à-dire T debidegré (1, 1), l’inégalité
suivante estvérifiée
où
f u }
est une classe decohomologie
dans Xsemi-positive (i.e.
dans l’adhérence du cône deKaehler)
telle que1
soitsemi-positive,
désignant
le fibré en droitestautologique
associé au fibrétangent
TX au-dessusdu fibré des
hyperplans P(T*X)
et Jrx :P(T*X) -
X laprojection.
Ladémonstration utilise le résultat de
régularisation suivant, qui
est vrai d’ailleursavec une
métrique
hermitienne c~quelconque (cf. [D 1 ]
et’[D3]).
On suppose muni d’une
métrique
hermitienne dont la forme de courbure vérifie2~ O (C~Tx ( 1 )) + 7r* U >
0 pour une certaine forme C°°positive
u dans X de
bidegré (1, 1).
Soit T un courant fermé debidegré (1, 1)
vérifiant T > y pour une certaine forme réelle continue y et () une forme réelle Coo fermée dans la même classe deddc -cohomologie
que T i.e. T = 9 + ddc Uavec U une fonction presque
plurisousharmonique.
Alors, pour tout c >0,
il existe une suite de courants fermés 1qui
converge faiblement vers T et vérifie(i)
- 8 + où 1 est une suite décroissante de fonctions presqueplurisousharmoniques
C° dans X -Ec qui
converge vers U.(ii) min(ht, c)u - 8£w
où 1 est une suite décroissante de fonctions continues telle queh«x) - v(T, x)
pour tout x E X et 1 est une suite décroissante de constantespositives qui
converge vers 0.(iii) (v(T, x) - c)+
pour tout x E X.L’idée pour en déduire
l’inégalité
d’intersection est de considérer pour des. ,
valeurs ci
--* b t, j
variant de n - 2 à q, leproduit
1,
j , J va
"
qui
est bien défini à l’aide de la théorie desopérateurs
de
Monge-Ampère (cf. [D2], [Sib], [Fo-Sib]) puisque
lessingularités
decju sont contenues dans un sous-ensemble
analytique
dedimension j . Lorsque
X estl’espace projectif Pn,
on peutprendre
u = 0 etl’inégalité (0.1)
s’écritsimplement
en
désignant par 8 (.)
lesdegrés
relativement à w lamétrique
deFubini-Study.
On se propose d’établir
l’inégalité analogue
pour un courantpositif
ferméT de bidimension
(p, p) quelconque
dansPn
L’idée est de considérer un courant
positif
fermé Tl debidegré ( 1, 1 )
dansPn qui possède
le mêmedegré
que T et le même nombre deLelong
en toutpoint
et d’u-tiliser de la même
façon l’opérateur
deMonge-Ampère
Ensuite, lorsque
T est défini dans une variétéprojective
X et cv est unemétrique
kaehlerienne dans X définissant une classe decohomologie entière,
unplongement
dans un espaceprojectif
effectuégrâce
au théorème de Matsusaka(cf. [Ko-M]) implique
l’existence d’une constante C nedépendant
que de n, et CI(X)
telle queet dont un
majorant peut
êtreexplicité grâce
à[Siu2].
Pour définir
Tl
on peut utiliser commeLelong
et Skoda(cf. [L]
et[Skl])
un
potentiel.
Soit 7c :Cn+1 _ 101
-Pn l’application canonique,
on considèredans le courant
positif
ferméIl est invariant par homothéties et donc
provient
d’un courant défini dansPn qui
a les mêmes nombres de
Lelong
que T et comme le montre un calcul facile le mêmedegré
que T.Comme l’a
remarqué Demailly,
on en a aussi une constructiongéométrique.
On
projette
Torthogonalement
sur un sous-espaceprojectif
de dimensionpuis
on considèrel’image
inverse. Sauf pour un ensemblenégligeable
dans lagrassmannienne G(p+2,
des sous-espacesprojectifs
de dimensionp+ 1,
son
degré
est le même que celui de T etTl
s’obtient en fait comme la moyenne relativement àG ( p-E-2, C"+’) de ce
courant.On étudie ensuite le
noyau K
surPn
xPn qui
donne Tl directement enfonction de
T.
Un calculd’image
directe àpartir
de la formule(0.4)
permetd’ exprimer K
en des termesintrinsèques
àl’espace projectif
et enparticulier
d’obtenir sa
partie principale
auvoisinage
despoints
de ladiagonale.
Une autreméthode pour mener ce
calcul
directement àpartir
de la définitiongéométrique
est
envisagée.
CommeK
est en fait la moyenne relativement àG(p+2,
de
l’image réciproque
dansPn
xPn
du courantd’intégration
sur ladiagonale
associée à un sous-espace
projectif
de dimension ils’agit
alors dans unpremier
tempsd’exprimer
une forme de Green de ce sous-ensemble.On
pourrait
pour cela encore remonter àl’espace
affine.Soit
C* x(Cp+2 - {0})
x(Cp+2 - f 0})
-Cp+2
définie par z,x) = tz
+ x et a laprojection
sur les deux derniers facteurs.L’image réciproque
dans(Cp+2 - (0))
x(Cp+2 - f 0})
du courantd’intégration
sur ladiagonale A
dePp+1 XPp+1
est alorségale
à =a~, «dd’ log
On peut ensuitel’exprimer
commesomme de la forme . 1B
(ddc log Ixl)P +1-. J qui représente
laclasse de
cohomologie
de A dansPp+1
x et d’un termequi
est le dd~d’une forme
singulière
lelong
de A se calculant à l’aide de laquantité
On
procède
ici autrement eninterprétant A
comme le lieu des zéros de la section du fibré vectorielprl * C~ ( 1 ) ®pr2* (Cp+2 /C~ (-1 ) )
au-dessus dePp+1 1 x Pp+
1qui
associe z* Q9(z
modCx)
à([z], [x]).
De
façon générale,
étant donnés E un fibré vectoriel hermitien de rang rau-dessus d’une variété
complexe
X et Z une sous-variété lisse de X définiecomme l’ensemble des zéros d’une section s de E transverse à la section
nulle,
on
explicite
une forme différentielle0/’
à coefficients dominés par telle II queO
désignant
la forme de courbure de E et sa forme de Chem dedegré
maximum.
L’équation [Z]
= estclassique
en théorie d’Arakelovet il existe
déjà plusieurs
références pour sa résolution effective(cf. [G-So], [Bi-G-So], [Bos-G-So]).
La solutionprésentée
ici est obtenue élémentairement àpartir
de la formule deKing (cf. [Ki]).
Revenant à
l’expression
de[A],
on trouve donc que dansPp+
1 xPp+
1avec et
1fr’
une forme à coefficients Finalement onn’a pas
explicité
la moyenne des différents termes, mais tout cecisuggère
bienl’existence d’une
forme p
à coefficients telle queREMERCIEMENTS. Je voudrais
exprimer
magratitude
à Jean-PierreDemailly
qui
m’asuggéré
l’étude de cesujet
et dont les remarques et les conseils ont aidé à l’élaboration de ce travail.1. - Courant de
bidegré (1,1)
associé à un courantpositif
fermé del’espace projectif
Soit
P ( V ) l’espace projectif
des droites d’un espace vectorielcomplexe
Vde dimension N + 1. On munit
P (V)
de lamétrique
deFubini-Study
induite parun
produit
scalaire sur V et on note co= 2~ O (C~ ( 1 ) )
sa forme fondamentale.Étant
donné un courantpositif
fermé T de bidimension(p, p)
dansP(V)
avec p N - 1, on va définir un courantpositif
ferméTl
debidegré (1, 1)
dansP(V)
ayant mêmedegré
que T par rapport à cv et même nombre deLelong
que T en tout
point
deP(V).
On note
G(p+2, V)
lagrassmannienne
des sous-espaces vectoriels de V de dimensionp+2.
Pour W EG(p+2, V)
ondésigne
par aw : V - W laprojection orthogonale
sur W et paraw : P(V)
----tP(W) l’application méromorphe
induite. Les considérationsqui
suivent concernant lesimages
in-verses et directes par
aw
de courantspositifs
fermés seront utiles à la définitionde
Tl .
(1.1)
PROPOSITION.L’image
inverse paraw
d’un courant S de P(W)
estdéfinie
dans P
(V)
et estpositive fermée
si S l’est.DÉMONSTRATION. Soit Y =
1([z], [x])
EP(V)
xP(W),
et x coli-néaires}
et q, t les restrictions à Y desprojections
deP(V)
xP(W)
surP(V), P(W).
Enfait îî représente
l’éclatementde P ( V )
de centre etpermet
d’éliminer lessingularités
deaw
i.e. lediagramme ci-après
est commutatif. On pose alorsôw*S
=qui
est biendéfini,
r étant en fait une submersionpuisqu’elle
s’identifie à laprojection
du fibréprojectivisé
sur
P(W).
De la même
façon, l’image
directe paraw
d’une forme u de classe C°dans
P(V)
est bien définie en posant = et vérifie la relationpour tout courant S dans
P(W).
En
particulier
(1.2)
LEMME. Pourl’image
directe estégale
àDÉMONSTRATION. est une forme sur
P ( W )
invariante parl’action du groupe unitaire Elle est donc
égale
à pour unecertaine constante
C. Pour tout courant S de bidi-mension
(~,~) dans P ( W ),
on a alorsSi on choisit en
particulier pour S
le courantd’intégration
sur un sous-espaceprojectif
de dimension t, est alors le courantd’intégration
sur un sous-espace
projectif
de dimension t + N - p - 1 et les deuxintégrales
ci-dessussont
égales
à 1. On a donc bien C = 1. DOn note li
l’unique
mesurepositive
surG(p+2, V)
invariante par le groupe unitaire de masseégale
à 1.(1.3)
LEMME.L’intégrale
existe pour toutet est
égale
àDÉMONSTRATION. Cette
intégrale
est faiblement convergente car si u est une forme différentielle continue debidegré (A~2013~, N-.~)
dansP(V),
la fonction W -fp(w)
1B est bornée dansG(p+2, V).
Eneffet,
on peut supposer upositive
et écrivant uC wN -E
avec une constante C > 0, il suffit de considérer le cas où u =wN -E
mais alors cette fonction estégale
à 1 par le lemme(1.2).
Maintenant courant sur
P(V)
in-variant par l’action de
U(V)
donc estégal
àCwE
pour une constante C. Enl’évaluant sur
wN -E
on trouve C = 1. D(1.4)
PROPOSITION.L’image directe par aw de
la restriction àd’un
courant positi, f fermé
Tdéfini
dansexiste pour
tout W eG(p+2, V) et
c’est un
courant positif fermé
dansP ( W ).
DÉMONSTRATION. Il
s’agit de jUstifier
l’existence depour u une forme différentielle continue de
bidegré ( p, p)
dansP ( W ) .
Il suffitde considérer le cas oÈ u =
Soit g
la fonction dansP(V) égale
àI en
[z].
AlorsSoit,
pour avecC’est une forme Coo
qui, lorsque s
--~0,
converge faiblementdans .
1 vers. Par
conséquent
T nwf
converge faiblement dansvers et donc
Or en
désignant
parT l’ extension
triviale àP(V)
de Par le théorème deprolongement
de Skoda(cf.
[Sk2]), T
est fermée etpuisque
oes estcohomologue
à co dansP(V)
on aet donc
On note
l’image
directe paraw
deT.
Pour vérifier quedaw*T
=0,
on
reprend
l’idée de la démonstration du théorème deprolongement
de Skoda-El Mir
(cf. [E]
et[Sib]). k
étant unentier >
1, soit wk =X ( 1/kg)
avec xune fonction C°° à
support
compactdans ] - oo, 0]
valant 1 en 0 et convexe croissante. Cette suite de fonctions vérifie lespropriétés
suivantes:wk est C°° dans
P(V)
et0 s wk s 1,
tend vers 1 uniformément sur tout compact de
P (V ) - P (W 1 ),
çJk = 0 au
voisinage
deOn va aussi estimer le hessien de On a
Compte-tenu
de la convexité de X lepremier
terme estpositif.
Pour lesecond,
on utilise que -ce
d’après (1.5)
etque X’
estpositive
etmajorée
parune constante C. D’où la minoration
Puisque Õ’w*T
estréel,
il suffit de vérifierqu’il
est d’-fermé. Comme c’est la limite de ils’agit
de voir queT )
tend vers 0.Comme toute forme C°° dans
P(W)
debidegré ( p - 1, p)
est une sommede formes s’écrivant
i p-1>29 n 8
avec 8 de classe C°° d-fermée debidegré ( p - 1, 0)
etf3
de classe C°° debidegré (1, 0),
cela revient à montrer que la suite T n A~)
Aaw*f3
tend vers 0. Grâce àl’inégalité
deCauchy-Schwarz
pour la forme hermitiennequi
associe AÕ’W * (i (p_1)2 e
A0)
A i yl A2
à YI et y2 le carré de sa valeur absolue est inférieur à’
Compte-tenu
de la relation , la dernièreintégrale
estégale
àaprès majoration
de et utilisation de l’estimation du hessien deEnfin, l’intégrale,
est convergentepuisque
par un raisonnement
analogue
àcelui effectué pour
établir(1.6)
on voitqu’elle
est inférieure à
Il résulte de tout ceci que est, pour tout W E
G(p+2, V),
un courant
positif
fermé debidegré (1, 1)
bien défini dansP(V).
Deplus, d’après (1.2),
et
d’après (1.6)
le second membre est inférieur audegré
de T. Autrementdit,
le
degré
de esttoujours
inférieur à celui de T. La formulequi
est uneconséquence
de la formule de Fubini et de(1.3) implique
alors que pour presque tout W il y aégalité.
Enfin, l’intégrale
est faiblement convergente.En
effet,
les courants étantpositifs,
cela résulte du fait que la fonctionqui
à W associe!PCV)
est, comme on vient de levoir, majorée.
On note
p
Alors
(1.8)
PROPOSITION.Tl
est un courantpositiffermé
debidegré (1, 1 )
dansP (V ) qui possède
le mêmedegré
que T.2. - Conservation des nombres de
Lelong
On note 7r : V ---+
P ( V ) l’application canonique.
(2.1)
LEMME.(i)
Pour touteforme différentielle
u de classe C°° à support compact dans V,l’image
directe calculée parintégration
lelong des fibres
de 7t existe et estune forme diff’érentielle
de classe C°° dansP (V ).
(ii) L’image
inverse par 7t d’un courant S de P(V)
estdéfinie
dans V etest positive fermée
si S l’est.DÉMONSTRATION. On considère le fibré Y =
~ P ( V )
etl’ap- plication
1] : Y - Vqui
est en fait l’éclatement de V en 0. 17 résout lasingularité
de 7t i.e. lediagramme
suivant:est commutatif. On pose alors
En fait en notant t le
degré
de on a la formulepour çi
dansT[z]P(V)
=Hom(Cz, V/Cz),
Àdésignant
la mesure deLebesgue
dans C.(2.3)
PROPOSITION. Les nombres deLelong
d’un courantpositif fermé
sontconservés par
image réciproque
par submersion.DÉMONSTRATION. Il suffit de considérer le cas d’une
projection
Cn x cm -Cn .
L’image réciproque
d’un courant de Cn est alorségale
à sonproduit
tensoriel avec le courant
d’intégration
sur Cm et on conclutgrâce
au faitsuivant. E
(2.4)
LEMME. Si T et S sont des courantspositifs fermés définis
auvoisinage
de 0
respectivement
dans Cn etC’,
on al’égalité v (T
0 S,0)
=v (T, 0)v (S, 0).
DÉMONSTRATION.
Appelons (p, p)
et(q, q)
les bidimensionsrespectives
deT et S. Alors
Notons r la mesure trace de S et
-r (r)
la masse de r sur la bouleB(0, r).
Pour toute fonction w de classe
C
1 dansR+,
on aEn
effet, lorsque S
est une forme différentiellecontinue,
T s’obtient àpartir
dela mesure de
Lebesgue
à l’aide d’une densité h et la relationimplique
quer(r)
est dérivable de dérivéeégale à
@ On a alorspuis l’égalité
annoncéeaprès
uneintégration
parparties. Lorsque
S estquel-
conque, on effectue une
régularisation
et on utilise le fait suivant.(2.5)
LEMME. Soit p,~ une suite de mesurespositives
dans V convergeantfaiblement
vers une mesure p. AlorsDÉMONSTRATION. Cela résulte des
inégalités
Ainsi
qui
tend vers la dernièreintégrale
valantLes considérations suivantes vont permettre, T étant un courant
positif
fermé dans
P(V), d’exprimer
le à l’aide de 7t* T. On note 7tw : W -101
--~P(W) l’application canonique
et on considère lediagramme
(2.6)
LEMME. Pourtoute forme différentielle
u de classe C°° à support compact dans W,l’image
directe calculée parintégration
deaw*u
lelong des fibres
de 7r existe dans
P (V ) - P(W1.)
et y estégale
àDÉMONSTRATION. Le support de est contenu dans supp u +
W1..
Puisque
supp u est compact, pour z hors de l’ensemble des t tels que tzappartienne
à supp u +W1.
est borné. On peut alors calculer à l’aide de la formule(2.2):
pour B1,... , ç£
dans C’est la même chose que(2.7)
PROPOSITION.L’image
directeaw * 7r * T
existe pour tout et estégale
àDÉMONSTRATION. Soit u une forme différentielle continue à support compact dans W. Il
s’agit
de voir que la est de masse finie dans V. D’unepart, d’après (2.6),
on aD’autre
part
par le résultat suivant
(cf. [Fe], § 4.1.15).
D(2. 8)
LEMME. Soit S un courant localementplat, B11
et B11’ deuxapplications
declasse
CI dont
les restrictions au support de S sontégales
à une mêmeapplication
propre. Alors les
images
directes et sontégales.
La
Proposition (2.7) implique
que pour tout W dansG(p+2, V)
on a laet donc
On va maintenant calculer le nombre de
Lelong
deTl
aupoint [zo]
en utilisant laproposition (2.3):
où,
en notant a =dd’ log 1 z 1 l’image réciproque
de ce dans V,avec
Remarquons
que la forme dittérentielleq5r
venne la relationen
désignant
parhr
l’homothétie derapport
r.L’inégalité
et les lemmes(1.2)
et(1.3) impliquent
par ailleursCeci assure que
l’intégrale (2.10)
converge apriori.
En effetet la seconde
intégrale
estmajorée
par la masse de surB (0,
R +1 zo 1) qui,
à cause de l’invariance de 7r*T parhomothétie, est
propor- tionnelle àMaintenant, 11 étant
une formepositive
invariante par l’action du groupeunitaire s’écrit avec des fonctions
f
et gpositives
dansRj.
La croissancede çsr
par rapport à rimplique
ladécroissance de
f
et g. Le fait quea’p+l
1implique f (0) =
1 etg (0)
= 0. Enparticulier g
est nulle et doncLa forme
aN
étant à coefficients localementintégrables,
on a 0et donc
f (oo) -
0. Grâce au théorème de convergence monotone on obtient finalement3. -
Inégalités
d’auto-intersectionOn va maintenant utiliser le courant construit
précédemment
pour établir le résultat suivant:(3.1)
PROPOSITION.Étant
donné T un courantpositif fermé
de bidimension(p, p)
dans P(V)
on a, avec les notations de l’Introduction,l’inégalité
suivantepour q p
DÉMONSTRATION. On écrit + où U est une fonction dans
P(V).
Le théorème d’atténuation dessingularités
des fonctions presqueplurisousharmoniques (cf. [Dl ]
et[D3])
donne l’existence pour tout c > 0 d’une suite décroissante de fonctions convergeant vers U telles que(i) Uc,l
est C°° dansP(V) - Ec;
où bt
est une suite décroissante de constantespositives convergeant
vers0;
en tout
point [z]
dePour cj
> bj
l’ensemble despoints
auvoisinage desquels
n’est pas minorée est contenu dansqui
est de dimension inférieure ouégale à j.
Le courant
est alors bien défini
d’après
la théorie desopérateurs
deMonge-Ampère
etson nombre de
Lelong
en unpoint [z]
estsupérieur
à. La formule de Siu
implique
que ce courant estsupérieur
àEn comparant les
degrés,
on obtientpuis l’inégalité
annoncée par passages à la limite. D Le résultatprécédent
souffre de lacritique
suivante:L’inégalité (3.1)
fournit certes une borne pour¿k(Vq,k -
Cependant
celle-ci doitpouvoir
être améliorée au moins dans lecas où T est le courant associé à un sous-ensemble
algébrique.
Parexemple,
pour une courbe irréductible de
P2
dedegré
d et de genre g,l’inégalité (3.1 )
s’écrit
1) ~ d 2,
@les vk
étant lesmultiplicités
despoints singuliers,
alors
qu’on
a en faitl’inégalité Ek vk (vk - 1) ~ (d - 1 ) (d - 2) - 2g.
Pourun sous-ensemble
algébrique
A de dimensionquelconque
dansPn
une borneanalogue
pour faisant intervenir latopologie
de A serait intéressante.
(3.2)
COROLLAIRE. Soit X une variétéprojective
de dimension n et w unemétrique
kaehlerienne sur X dont la classe decohomologie
est entière. Il existeune constante C ne
dépendant
que de n, et{c~}n-1 ~
cl(X)
telle que pour tout courantpositiffermé
T de bidimension( p, p)
dans X on al’inégalité
suivante pour q pen les
degrés
calculés par rapport à w.DÉMONSTRATION.
Puisque
estentière,
c’est lapremière
classe de Chernd’un fibré en droites
ample
L. Il existe un entier m nedépendant
quede n,
et
{cV}n-1 ~ ci(X)
tel que mL soit trèsample (cf. [Ko-M];
une valeurexplicite
de m est obtenue dans[Siu2]).
Onapplique
alorsl’inégalité (3.1)
àl’image
directe de T par leplongement
dansl’espace projectif
défini par les sections de ce fibré et on obtientDans
l’inégalité précédente,
laprésence
d’une constantedépendant
notam-ment de
{c~}n-1 ~ cl (X)
est naturelle comme le montredéjà
le cas où X est unesurface et T le courant associé à une courbe irréductible A: on a alors
4. - Calcul du
potentiel
Dans ce
paragraphe,
on établit d’abord la relation entreTl
et lepotentiel
de Skoda associé dans V à 7r*T. On calcule ensuite en des termes
intrinsèques
à
l’espace projectif
le noyau del’opérateur intégral
T -Tl
et on obtient enparticulier
sasingularité.
On propose aussi une méthodegéométrique intrinsèque qui
amène àenvisager
ce calcul comme un corollaire de la formule deKing (cf. appendice).
(4.1)
LEMME. Soit X une variétécomplexe,
pr1 et pr2 lesprojections
de X x Xsur X et
OX
ladiagonale
de X x X. Pour tout courant S dans X, leproduit pr2*S
n[OX]
est biendéfini
et on al’égalité
S =pr1 * (pr2 * S
A[Ax]).
DÉMONSTRATION. On X - X x X
l’injection
définie pari (x) = (x, x).
Alors[AX]
=i* 1
etpr2*S
A[Ax]
=i,,S.
DT
désignant
un courantpositif
fermé de bidimension(p, p)
dansP(V),
la relation(2.9)
entraîne que7t* Tj
s’obtient àpartir
de x* T à l’aide de la formuleoù
grâce
au lemme(1.3).
Écrivant
deplus
queon obtient
l’expression
On va maintenant
exprimer Tl
àpartir
de T. La formuleprécédente peut
s’écrireet il
s’agit
de calculerl’image
directe : Par la for- mule(2.2),
sa valeur aupoint [x]
estMais
et
l’intégrale
ci-dessus s’écrit donc, en notantpuis après
lechangement
de variablesCompte-tenu
du fait quelorsque
on obtient avec
et
Ce noyau est
singulier lorsque a
= 1 c’est-à-dire lelong
de ladiagonale
deP ( V )
xP ( V )
et il a pourpartie principale lorsque a
~ 1dont la
singularité
estprécisément
celle du noyau définissant lespotentiels
deSkoda associés dans les cartes de
P ( V ) .
Pour déterminerl’expression
deTl
enfonction de T on
peut
aussiappliquer
le lemme(4.1)
directement dansP(V).
On trouve que
avec
Se pose alors la
question d’exprimer
le courant[ 0 P ~ w) ] .
Pour cela onconsidère,
au-dessus deP(W)
xP(W),
le fibré vectoriel E = 0pr2*F
avec F le fibréquotient
La fibre de E au-dessus de([z], [x])
estHom(Cz, W/Cx)
ets’interprète
comme l’ensemble des zéros de la section s de E définie pars([z], M) : ~ 2013~
z mod Cx. On munitE de la
métrique
induite par leproduit
scalaire induit sur W et on a alors Afind’appliquer
les résultatsrappelés
dansl’appendice,
on calcule mainte-nant la forme de Chem de
degré
maximal de ce fibré hermitien. On écrit pourcela -
Puis, grâce
à la suite exacte on al’égalité
entre formes de Chem totales
qui
fournitpuis,
commeGrâce à la
proposition (5.10),
onpeut
alors écrireavec une forme différentielle
1/1’
à coefficientsIl resterait pour
obtenir
à faire la moyenne par rapport à W eG(p+2, V)
del’image réciproque
dansP(V)
xP(V)
des différents termes du second membre del’égalité précédente.
On ne l’a pas fait mais tout laisse pen-ser que ce noyau peut s’écrire comme la somme du courant J
~ et d’un terme
qui
est le d’une forme à coef- ficients5. -
Appendice:
formes d’Euler-GreenSoit E un fibré vectoriel
holomorphe
de rang r au-dessus d’une variétécomplexe
X et s une sectionholomorphe
de E transverse à la section nulle.L’ensemble Z des zéros de s est une sous-variété lisse de X de codimension r
dont la classe de
cohomologie
est larème
classe de Chem -aussiappelée
classed’Euler- de E. On munit E d’une
métrique
hermitienne et on vaexpliciter
une forme
différentielle 1/1
à coefficients localementintégrables
dans X, C°°dans X - Z telle que
où 0
désigne
la forme de courbure de la connexion de Chem de E etcr(8)
sa
rème
forme de Chem.a. Formule de
King
Lorsque
E est de rang1,
la formule dePoincaré-Lelong
ditprécisément que 1/1
=log )s ) 1
satisfaitl’équation (5 .1 ).
Le casgénéral s’y
ramène en éclatantX le
long
de Z. _Soit 7r
P (E)
-~ X le fibré des droites de E, X =ta
EP(E),
a 3s (n (a ) ) ~ , r~ : X
2013~ X la restriction de 7r et H =~’~(Z). L’application
réalise bien l’éclatement: elle induit un
biholomorphisme
deX -
H sur X - Z et H étant le fibré des droites deEIZ
estisomorphe
au fibré normal à Z dans X à cause de la suite exacte 0 -~ T Z --~ T X~
E -~ 0. SoitLE
le fibréen droites
tautologique
surP(E)
muni de lamétrique
induite par celle de E, Lsa restriction à
X et e
lapremière
forme de Chem de L.Puisque
=C~p~Ex~(-1)
on a(ÎÎIH)- ((-~)~Hl)
= 1 et donc[Z] = ~* ((-~)r-1 1 A [H]).
MaisH est
précisément
le diviseur des zéros de la section de L induite par s donc[H]
=ddClog I -t- ~ puis
Or
l’image
directe par q de11]*sl 1 (respectivement
de(2013~)
est uneforme à coefficients localement
intégrables
dans X, de classe C°° dans X - Z oùelle est
égale
à(respectivement
à Ainsiou encore
On va maintenant
exprimer
en suivant une méthode élé-mentaire
classique (cf. [Bot-CI], [Bot-C2]).
b.
Rappels
sur les classes de Chern d’une suite exacteOn considère une suite exacte de fibrés vectoriels
holomorphes
La
métrique
sur E induit desmétriques
sur S etQ
eton note D,
Ds
etDQ
les connexions deChern. j*
ei g est unisomorphisme
C°° de E
sur S (D Q
et permet de définir une connexion hermitienneDo
sur Ecomme
image réciproque
deDs
(BDQ.
On noteOo
la forme de courbure deDo.
Alors(5.3)
PROPOSITION. Soit P unpolynôme
sur dedegré
k invariant parconjugaison
intérieure. On a oùavec
a = jj* la projection orthogonale
sur S et8t
laforme
de courbure de DÉMONSTRATION. On écrit tout d’abordpuis
Soit
(X, Hom(E, E))
de sorte que etAlors
compte-tenu de la relation de Bianchi = 0
puis
Il
s’agit
maintenantd’expliciter
r. Pour cela onécrit,
v étant une sectionlocale C°° de E,
où on note encore par D les connexions de Chem induites sur
Hom(E, S)
etHom(E, Q).
Ceci faitapparaître
r= - ( j D j * + g* Dg).
Deplus,
le faitque j
et g soient
holomorphes
s’écritd"j
= 0 etd"g
= 0 ou en prenant lesadjoints D’j*
= 0 etD’g* = 0.
Ainsi r =puis,
compte-tenu du fait queg*g
=idE - j j *,
il vientLes relations
(5.4)
et(5.5) suggèrent
maintenant de considérerOn va
exprimer
différemment le second terme. Le fait queD = Dt ~- ( 1 - t) r
et la relation de Bianchi
appliquée
à0~ impliquent DOt
=(1 - t)[r, QJ puis
L’invariance de P par
conjugaison
intérieure entraîneaprès
dérivation la relationpour
A 1, ... , Ak, B
dansMr (C). Lorsque A 1, ... , Ak, B
sont des matricesr x r de formes de
degrés respectifs
pl, ... , pk, q, on en déduit queAppliquant
cette dernièrerelation,
on obtientOr
puis
Pour identifier les composantes de
bidegrés (k, k -1 )
et(k -1, k)
des deuxmembres de cette dernière
égalité,
il faut vérifier que8,
est debidegré (1, 1).
En effet
Ensuite
(5.5) permet
d’écrire queet
car i en vertu de
g j
- 0 et parconséquent
aussi.
La relation
(5.6)
s’écrit doncet fournit
Comme et . est
fermée,
on a bienla formule annoncée. D
Pour
exploiter
cette formule dans le cas des classes deChem,
on utilise les notations suivantes:Hom(E, E) -
E Q9 E*s’injecte
dansl’algèbre
extérieureIB(E
eiE*)
et la forme de Chem totale de 0 s’écrit alorscee)
-( 1
+8)r
en identifiant
IBr
E0 A’
E* avec C à l’aide de I~ et en notant par ailleurs -la
multiplication
Ainsipuis
4de sorte que c
avec
c. Cas d’un
sous-fibré de
rang 1Supposons
S de rang 1 et soit v une sectionholomorphe
locale deS,
v* e E*l’adjoint,
de sorte quea - vv*.
-V7
On note a = IV12 et on vaexprimer,
en utilisant(5.7)
et(5.8),
lesquantités
o-DF eta 1"2
l’aide de aa.On a d’abord _ , - .. -
car
Ensuite
termes contenant ou termes contenant ou et considérant les
produits
avec ar on obtient a Dr =De
même,
est une somme de termes contenant tous v ou v* et termes contenant oude sorte que a
Tout ceci permet finalement
d’écrire, j
étant unentier, puis
Écrivant
et
intégrant
il vientPour j compris
entre 0 et r -1,
les formessont fermées
d’après (5.6)
et on peut doncprendre
Le fait d’avoir retranché