A NNALI DELLA
S CUOLA N ORMALE S UPERIORE DI P ISA Classe di Scienze
T HIERRY V UST
Plongements d’espaces symétriques algébriques : une classification
Annali della Scuola Normale Superiore di Pisa, Classe di Scienze 4
esérie, tome 17, n
o2 (1990), p. 165-195
<http://www.numdam.org/item?id=ASNSP_1990_4_17_2_165_0>
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une
classification
THIERRY VUST
Soit G un groupe
algébrique
réductif connexe et H un sous-groupealgébrique
de G(le
corps de base estalgébriquement
clos et decaractéristique nulle).
Dans[LV]
estdéveloppée
une théorie desplongements
del’espace homogène G/H:
parplongement
deG/H,
on entend une G-variétéalgébrique intégre
normale X munie d’unplongement
ouvertéquivariant G/~f 2013~
X. Cetravail est une illustration de cette théorie et contient une classification abstraite des
plongements
des espaceshomogènes symétriques.
Au §1, après
avoirprécisé
la notiond’espace symétrique,
on donne unrésumé ad hoc de théorie des
plongements qui s’inspire
de trèsprès
du"Report
on
spherical
varieties" de D.Luna, juillet
86(non publié).
Les résultats sont
exposés
au§2
et démontrés au§3.
Bien sûr, un peu detechnique d’espace symétrique
est nécessaire et bienqu’existant déjà
dansla
littérature,
on aquelquefois
inclus des démonstrations. Les§§4
à 7 sontconsacrés à des
exemples.
Plusieurs personnes ont influencé ce travail ou
partecipé
à sa rédaction: M.Brion,
W.Casselman,
C. DeConcini,
H.Kraft,
D.Luna,
F.Pauer,
C.Procesi,
G.Schwarz,
T.Uzawa; je
tiens à les remercier vivement.1.
’
Le corps de base k est
algébriquement
clos et decaractéristique
nulle.Soit G un groupe
algébrique
réductif connexe et H un sous-groupealgébrique
de G. On dit quel’espace homogène G/H
estsymétrique
s’il existeun
automorphisme
involutif a~
id de G tel queoù GI
désigne l’ensemble des g
E G telsque u (g)
= g etNu ( - )
le normalisateurde . dans G.
Pervenuto alla Redazione il 21 Ottobre 1987.
Dans ce
paragraphe,
on passe en revue desgénéralités
concernant la théorie desplongements
del’espace homogène symétrique G/H.
On
rappelle qu’un plongement
deG/H
est la donnée d’une variétéalgébrique intégre
X danslaquelle
Gopère algébriquement
et d’unplongement
ouvert
équivariant
X. Dans toute lasuite,
la variétésous-jacente
à unplongement
estsupposée
normale.Les espaces
homogènes symétriques
sont"sphériques",
i.e. il existe unsous-groupe de Borel B de G tel que B.H‘ est ouvert dans G
([V]);
dans cecas, la théorie des
plongements
commeexposée
dans[LV]
estparticulièrement simple (ibid. 8.1c):
en voici un résumé.1.1. Soit B un sous-groupe de Borel de G tel que BH est ouvert dans G.
On note =
BD l’ensemble
des fermés irréductibles deG/H qui
sont de codimension 1 et stables par
B;
autrementdit, puisque
est
affine, ~P
est l’ensemble des composantes irréductibles dePour D
E B D,
ondésigne
par uD la valuation discrète normalisée du corpsk(G/H)
des fonctions rationnelles surG/H
dont l’anneau est l’anneau localOG/H,D
deGIH
en D.On note des valuations discrètes normalisées
de
qui
sont invariantes parG,
i.e. des valuations vqui
vérifientv(s ~ f ) = v( f ), f
ESoit
G/H - X un plongement simple:
par définition celasignifie
que Xpossède
une seule orbite ferméequ’on
notera Y. Ondésigne
parPx
l’ensembledes D E
BD
dont l’adhérence dans X contient Y.Puisque G/H
estaffine,
chacune des composantes
Zi (i
=l, ... , a)
de X -G/H
est de codimension 1;puisque
X estnormale,
l’anneau est l’anneau d’unevaluation vi
E 1~. On pose1JX = ~vl, ... , va}
RÉSULTAT 1.
([LV] 8.3)
Lecouple (Px, Vx)
détermine leplongement simple
X.
Autrement
dit,
siX,
X’ sont deuxplongements simples
avecalors X et X’ sont
isomorphes.
Mais
quels
sont lescouples
constitués d’un sous-ensemblePo
deBP
etd’un sous-ensemble fini
vo
deN, qui proviennent
d’unplongement simple
deG/H?
Pourrépondre
à cettequestion,
il faut introduire encorequelques
notions.1.2. On note
Pl
le sous-groupe du groupemultiplicatif k(G/H)*
constituédes vecteurs propres
f
de B(pour l’opération
induite par les translations àgauche)
normalisés en sorte quef (H/H)
= 1. Pour v e11,
ondésigne
encorepar v la restriction de v à
pH;
pour D ~BD,
parO(UD)
la restriction de UD àp H :
la nuance d’écritureprovient
du fait quel’opération
de restriction àP~
d’une valuation discrète de estinjective
sur h[ce qui
permet d’identifier 11 à unepartie
de Hom([LV] 7.4)],
mais engénéral
passur ·
On note le cône convexe de
engendré
par les v e v . Soit(DO, ’Vo)
avecDo
C~P
etVo
unepartie
finie de V. On noteC(Po, 1)0)
le cône convexe de
engendré
par lesp(uD), D E Do
et les v Evo.
On dit alors que la
paire (DO, ho)
est admissible si1) C(Do, vo)
estsaillant;
2) C(Do, ho - {v})~ C(Do, ’vo)
pour tout v evo;
3)
l’intérieur relatif deC (Do, No)
rencontre C -V.Soit
(Di, Vi),
i =1, 2,
deuxcouples admissibles;
on dit que(Dl, Ni)
estplus petit
que(D2, N2)
siC(D1, VI)
est une facette deC(D2, 1)2)
et siDl
estl’ensemble des D E
D2
tels quep(uD)
EC(D1, Vl)-
RÉSULTAT 2.
([LV] §8) (i) L’application
X -(DX,
est unebijection
de l’ensemble des
plongements simples
deG 1 H
vers l’ensemble descouples
admissibles.
(ii) Soit Xi
unplongement simple
deG 1 H,.
on note(Di, v2)
lecouple
admissible
qui
luicorrespond (i
=1, 2). Alors,
pourqu’il
existe un(unique) morphisme (de plongements)
p :Xl
---+X2,
ilfaut
et ilsuffit
queDl
CD2
etC(P2,~2)/
deplus
p est une immersion ouverte si et seulement si(Dl, vl)
estplus petit
que(D2, T~2).
1.3. Maintenant la méthode pour décrire combinatoirement les
plongements
de
G/H
n’offre pas desurprise.
Soit X -G/H
unplongement;
on note(5§.)jeI
l’ensemble des orbites(non ouvertes)
de G dans X. On observe queXi
:=Y }
est un ouvert de X(se rappeler qu’il n’y
aqu’un
nombre fini d’orbites de G dans X, voir par
exemple [LV] 7.5)
et unplongement simple
deG /H
d’orbite ferméeY ,
i E I. On note(Di, v2 )
lecouple
admissibleassocié à
Xi,
1 e I ; la famille(Di, s’appelle
la donnée combinatoire de X.RÉSULTAT 3.
([LV] §8)
Pourque la famille (Di, ’Ui)ZEI
decouples
admissibles soit la donnée combinatoire d’un
plongement (complet)
deG 1 H,
ilfaut
et ilsuffit
quea)
cettefamille
est saturéeinférieurement
par l’ordre introduit en1.2;
b)
les sous-ensembles constitués de l’intersection de l’intérieurrelatif
deC(Pi, Ni)
avec C’V sontdisjoints (forment
unepartition
deC’V).
Soit enfin X’ ~
G/H
un autreplongement;
on note(Xj)jEJ la
fammiledes
sous-plongements simples
de X’ associés aux orbites(non ouvertes)
de Gdans X’.
Alors,
pourqu’il
existe unmorphisme
p : X --->X’,
il faut et il suffitque, pour tout i E I, il
existe j
E J et unmorphisme Xi
---~XI.
Vu le résultat2,
onpeut exprimer,
sinécessaire,
l’existence d’unmorphisme X
----> XI entermes des données combinatoires.
1.4. On suppose que G = T est un tore; alors
l’espace homogène
T estsphérique (et
même un espacehomogène symétrique
d’un toreT’);
les résultatsci-dessus
généralisent
la théorie maintenantclassique
desplongements toriques (voir
parexemple [TE], [D]).
Pourapprécier,
on exposerapidement
cette théorie.Tout
d’abord,
par restriction dek(T)
au groupeX(T)
des caractères de T, on obtient unebijection
de l’ensemble des valuations discrètes dek(T)
invariantes par T versX* (T )
:=Hom(X(T), Z ) (ici pH
=X (T )) .
D’après
un résultat de Sumihiro[Su],
toutplongement simple
de T estaffine.
Soit X - T un
plongement
affine de T; alors’Vx
est l’ensemble desv E
v(T) qui
sont essentielles pourl’algèbre k[X]
des fonctionsrégulières
surX, .
- - - -- , - - --- 1 - - -... ,
et
’Vx
détermine entièrement leplongement simple X (ici B ~
=0).
Les
plongements simples
de Tsont
classés par les cônes convexesrationnels
polyédraux (ccrp)
deX*(T)R qui
sontsaillants;
lesplongements complets
de T sont classés par lesdécompositions
finies deX-(T)R
en ccrp saillants.2.
Dans le résumé du
paragraphe précédent,
on a retenu seulement del’espace symétrique G/H qu’il
est affine etsphérique.
Pour pousserplus
loin uneclassification des
plongements
deG/H
il reste à étudierl’application
ainsi que
l’image
del’injection
naturelle de’V(G 1 H)
dansDans ce
paragraphe,
on montre que est naturellement muni d’unsystème
de racines et onindique
comment ces deuxapplications
lui sontreliées. Un peu de
technique
des espacessymétriques
est nécessaire.2.1. Pour
simplifier l’exposé,
on suppose que G estsemi-simple
connexe;le cas
général
où G est réductif estsemblable,
maistechniquement plus
lourd.Soit (J =1
id unautomorphisme
involutif de G.On note ~r :
G
--~ G le revêtement universel deG;
alors([St]) j
se relèveen une involution à de
G
telle que 1fU = Il est évident que siG/H
estsymétrique,
alors contient et normalise1f-1(Gu),
donc normalise aussi(~r-1 (G~ ))° _ (Û)6 (ibid.);
ici on a écrit( ~ )°
pour lacomposante
connexe del’élément neutre de
( ~ ).
Parconséquent, G/H
= est aussi un espacehomogène symétrique
du groupeG.
Comme la théorie desplongements
pourG/H
etG/~r~ 1 (H)
est lamême,
sans restreindre lagénéralité,
onpeut
supposer que G estsimplement
connexe.REMARQUE.
Desmanipulations
du même ordre montrent que dans le casgénéral,
il suffit de considérer la situation où G =Go
x Z avecGo semi-simple simplement
connexe, Z un tore,u (Go)
=Go, u (z)
=z -
1 pour tout z E Z.2.2. Dans ce
numéro,
on introduitquelques
notations et onrappelle
deuxrésultats
techniques
ausujet
des espaceshomogènes symétriques.
Si aucune confusion n’en
résulte,
onpose K
= G° .LEMME 1.
(cf. [DPII (1.7))
Le normalisateur de K dans G coïncide avecl’ensemble des g E G tels que est central dans G.
PREUVE. Soit n e N =
NG(K);
dire que n(J(n)-l
est central dans Gsignifie
que
appartient
au noyau de lareprésentation adjointe
Ad de G.L’automorphisme a
induit unautomorphisme (encore noté (J)
dequi
normaliseAd(N);
ainsi le sous-groupe L deG L(9) engendré
parAd(N)
etQ est réductif. Le sous-L-module
Lie(K) de 9
admet donc unsupplémentaire
stable par L et celui-ci ne peut être que
{X
=-X}.
Par suiteAd(N)
et j commutent.
Alors,
pour tout n E N, on aL’autre inclusion est banale. 0
On se fixe dans la suite un tore
j-anisotrope
maximal ,S de G: on aQ (s)
=s-1,
pour tout s E S, et S’ est maximal pour cettepropriété;
on choisitensuite un tore maximal T de G contenant S. On note
X(T) (resp. X* (T ))
legroupe des caractères
(resp.
des sous-groupes à unparamétre)
de T et(.,.)
ladualité naturelle
X* (T )
xX(T)
2013~ Z. Ondésigne
par R l’ensemble des racines de G relatives à T et pour À eX*(T),
on poseP(~)
pour le sous-groupeparabolique
de G contenant T et associé à{a
E >0}.
On choisitenfin
À+
EX* (S)
et M, EX.(T)
en sorte que(ici ZG(.) désigne
le centralisateur de(.)
dansG);
alors est un sous-groupe de Borel de G tel que =
P(À+)K
est ouvert dans G(voir
[V]).
On pose P =
P(,B,);
par construction P(P)
=ZG(S).
LEMME 2.
(cf. [R] §8)
SoitG 1 H
un espacesymétrique.
AlorsPREUVE.
(i)
Soit h eH;
alorsd’après
le lemme1, t : appartient
au centre de G;
puisque
=t-1
il s’ensuitque t E S;
il existe donc s E s telque s2
= t. On a alorsEst une
conséquence
directe de(i).
)
D’après (i),
on a2.3. On note
P(P x H)
= P le sous-groupemultiplicatif
dek(G)*
constituédes vecteurs propres communs à P
(pour l’opération
induite par les translations àgauche)
et à H(pour l’opération
induite par les translations àdroite)
normalisésen sorte
qu’ils prennent
la valeur 1 en l’élément neutre deG;
on posepH
= P n nk[G]
etP H
=P H
nk[G] (si
X est une variétéalgébrique intégre,
ondésigne
park(X) (resp. k[X])
le corps des fonctions rationnelles(resp. l’algèbre
des fonctionsrégulières)
surX).
Soit f
EP ;
il existe w EX(P)
et X EX(H)
tels quePuisque f (e)
= 1, on a enparticulier f (ph)
= ondispose
doncd’un
homomorphisme injectif
D’après
le lemme 2 de(2.2)
et le fait que le sous-groupe dérivé deZG(,S)
est contenu dans K
([V]),
on a unisomorphisme
où Pl est le radical
unipotent
de P et où S*snH H
est lequotient
de ,S x H parl’opération
de 6’ nF définie par g ~(s, h) = (.sg- , gh), g
e S nH, s E S, h
E H.Donc,
enfait, Q
induit unisomorphisme
entre P et le sous-groupe de
X(S)
xX(H)
constitué des(w, x)
tels que Parrestriction,
on obtient unisomorphisme
D’après
les lemmes de(2.2),
le sous-groupeX(s/s
nH)
deX(S)
estd’indice
fini;
via0,
s’identifie donc àOn montre maintenant que
X*(S)R
est naturellement muni d’unsystème
de racines.
On
rappelle qu’on
a choisi un tore maximal T de Gqui
contient~’;
alorsu(T)
= T([V]).
On adéjà introduit
lesystème
R desracines
de G relativesà
T; on
a u (R)
= R. Onnote S’
=SIS
nK;
le groupeX(S)
des caractèresde S
s’identifie avec
On
désigne
par R l’ensemble des éléments non nuls deX(S)
de la formeof = O! 2013 jM, cf G R.
LEMME.
(cf. [R] §4; [Sa] Appendix)
L’ensemble R est unsystème
deracines de
X(S)R -
PREUVE. Soit a E R tel que
à fl
0.Puisque
a et sont de mêmelongueur,
il y a àpriori quatre possibilités:
On observe pour commencer que la dernière éventualité ne se
présente
pas. On écrit en effet
-
la
décomposition de 9
=Lie(G)
en sous-espaces propres relatifs à T(T
=Lie(T)).
On choisiton a
avec u, v et uv = 1; par
conséquent
Or,
si(c~,o’(c~)) = - 1, (3:=
est une racinequi
est laissée fixe par u; parconséquent gf3
est contenu dans lasous-algèbre
dérivée du centralisateur de S dans G,sous-algèbre
dont on sait([V]) qu’elle
est contenue dansLie(K).
Cette contradiction écarte donc le cas
4).
Dans le cas
1),
on pose =1 av. Puisque
on a pourtout X e
X(T),
.- Il . 1 , " . 11, .
. , , . I , , .. , , .
qui
est unentier;
enparticulier ~(â)~, a)
= 2. Deplus,
pour(3
e R, =sa((3) (on
note ici commed’habitude sa
la réflexion x H x -(aV,
Dans le cas
2),
on posePour tout X E
X(T),
on aqui
est enentier;
enparticulier
Déplus,
pourfi
E R, on aEnfin,
dans le cas3),
on observeque a
=a - a (a)
est uneracine;
on posePour tout X E
X(T),
on aqui
est unentier;
enparticulier
= 2. Deplus,
pour{3
e R,REMARQUES.
On conserve les notations de la preuve ci-dessus.1)
Laprésence
d’une racine dutype 3) implique
queR
n’est pas réduitet admet pour base des
(3
ER
provenant de racines dutype 1)
et2)
seulement.est du type
2.4. Soit
G/H
un espacehomogène symétrique.
On note =p D
l’ensemble des sous-variétés irréductibles de codimension 1 de
G/H qui
sontstables par P. On sait que P
possède
un nombre fini d’orbites dansG/H ([M],
[Vi], [Br]);
ainsiPD
coïncide avec l’ensemble des composantes irréductibles deG/H - PH/H.
Comme B :=P(~u+)
est un sous-groupe de Borel de G tel que BH = PH est ouvert dansG,
on aP D =B 9:
dans tous les résultatsdu §1,
on peut
remplacer
B par P et donc oublier celui-là.(Pour
unedescription
desdoubles classes
BgK, g
eG,
voir parexemple [Sp]).
Pour D E
PD,
on notefD
ungénérateur
de l’idéal de1f-1(D)
dansk[G],
où x : G ---+
G/H
est lemorphisme canonique: l’algèbre k[G]
est factoriellepuisqu’on
asupposé
Gsemi-simple simplement
connexe([Vo], [P]).
Alors lesf D,
DE p D,
convenablement normalisés constituent une base deP,
= P nk [G].
On
désigne
par uD :k( G / H)*
---t Z la valuation discrètecorrespondant
àD E
P ~;
elle seprolonge
en unhomomorphisme
du groupe des vecteurs propres de H dansk(G)* (cf. [LV] 7.1)
et induit donc une forme linéaire(encore)
notéeuD : P
---~Z ;
il est clair que les uD constituent la base duale desfD.
On notep(UD)
la restriction de uD àPH;
viaPROPOSITION 1. Via
0,
lesp(u_D),
D EP D, s’identifient
à l’ensemble desopposées
des coracinessimples
deR (relativement
à l’ordre induit parÀ+).
SiG/H
ne contient pas defacteurs
de type hermitien, alors p estinjective;
sinon,les
fibres
de p contiennent auplus
deuxpoints.
On dit que
G/H
contient un facteur de type hermitien si le centre de K est de dimension strictmentpositive.
’
La preuve de cette
proposition
est donnéeplus
loin au numéro 3.5.On
rappelle
que = vdésigne
l’ensemble des valuations discrètes normalisées dek( G / H) qui
sont invariantes par G. Par restriction dek(G/H)
à
PH,
on obtient uneinjection
deN dans ([LV] 7.4), donc,
via4>,
dans n
H).
Ondésigne
par C CX*(S)R
la chambre définie parÀ+.
PROPOSITION
2. Via0,
l’ensemblev (G/H) s’identifie
avec les éléments indivisibles de C flX*(S/S
f1H).
Autrement
dit,
avec les notationsdu § 1, l’application Q
identifie C v et C.La preuve de cette
proposition
est donnéeplus
loin au numéro 3.6.Dans ce
paragraphe,
on démontre lespropositions
1 et 2 ci-dessus.3.1. Voici tout d’abord un
complément
au lemme 2.3.LEMME.
(cf. [Lo] chap. VI §2, [DS] chap.
VII§8)
Le réseau despoids (resp.
despoids radiciels) de R est X(S) (resp.
PREUVE. On note
P( ~ ) (resp. Q( . ))
le réseau despoids (resp.
despoids radiciels)
dusystème
de racines( ~ ).
D’après
le lemme 1 de2, 2,
ce
qui signifie
queQ(R) =
Puisque
et sont endualité,
l’autre assertion du lemmesignifie
aussi que
Q(Rv)
=X.(~Î).
_De la
description
2.3de Rv
suit queOr est
égal
àX* (T ) puisque
G estsimplement
connexe; ainsiQ(Rv) n X*(S)R
coïncide avecX.(S)
et il suffit de voir queA cette
fin,
on introduit lesdiagrammes
de R et R resp.:on choisit une alcôve A de
1 R (i.e.
unecomposante
connexe dedont
l’adhérence A
contient 0. On sait alors que l’indice de2Q(Rv)
dansQ(Rv) n X.(S)]R
estégal
au nombre d’éléments de l’ensemble(voir [Lo]
vol. II p.31).
~ _Par
ailleurs,
il existe une alcôve B de R dont l’adhérenceB
contientÂ.
Sinon,
il existe a ER,
un entier n et deuxpoints À1, À2
EA
tels que .on a donc
ce
qui
est absurde.Maintenant,
on ace
qui
achève de démontrer queP(R)
=X(S).
03.2.
On noteDom(R,)
le monoïde despoids
dominants(relatifs à ~+)
de R:
d’après
le lemmeprécédent,
c’est un sous-monoïde libre deX(S) qui l’engendre.
PREUVE. Soit
f
E il existe alors unpoids
dominant w de R(relatif
à
~u+)
tel que p.f
=w(p) f,
p EP,
i.e.f (ph)
=w-1(p),
p EP,
h E K. Par définition de0,
on aOn
rappelle
que l’ensemble des wqui apparaissent
de cette manière sontceux
qui
vérifient(voir [V]
ou[GGA] chap.
V§4).
Or ces deux conditions
a)
etb)
pour p E sontéquivalentes
àobserver que l’intersection des noyaux des caractères de T
qui appartiennent
àl’un ou l’autre des sous-groupes en
question est T n K. Maintenant,
pour toute racinepositive
a(relative
àu+)
et tout Q EX(S’),
on a(remarque
2 de2.3),
d’où l’assertiond’après
3.1. DREMARQUE.
Soit U un sous-groupeunipotent
maximal deG;
on notel’algèbre
des fonctionsrégulières
sur G invariantes par U(pour
lestranslations à
gauche)
etpar K (pour
les translations àdroite). D’après
lelemme, Uk[G]K
est unalgèbre
depolynômes
de dimensionégale
à la dimension de ,S(cf. [Vr] §2).
3.3. Le lemme que voici sera encore utile
plus loin;
c’estpourquoi
onl’énonce dans une situation un peu
plus générale
quecelle qui
nous occupe ici.Tout d’abord une notation: si
Q
est un sous-groupeparabolique
de Gavec
QK
ouvert dans G, ondésigne par P(Q
xK)+
l’ensemble des vecteurs propresf
deQ
x Kopérant
dansk[G]
par translations àgauche
et àdroite,
et normalisés en sorte quef (e)
= 1.LEMME. Soit
Q
un sous-groupeparabolique
de G tel queQ et u (Q)
soientopposés.
Il existe une involutionf
~f’
du monoideP(Q
xK)+
telle que, sif (xh)
=x(h) f (x),
alorsf ’(xh)
=x(h)-1 f’(x),
pour x EG,
h E K.PREUVE. Il est bien connu
qu’il
existe unautomorphisme
involutif 0 de Gpossédant
les deuxpropriétés
suivantes:a)
b)
il existe un tore maximal T’ de Gqui
contient un tore maximal de K et tel que0(t)
=t-1
pour tout t E T’.(Choisir
un sous-groupes de Borel B’de G tel que
Q (B’)
=B’;
un tore maximal T’ de B’avec u (T)
= T’([St]
§7);
une involution T de G telle queT(t)
= t-1 pour tout t ET’;
enfint e T’ tel que r
Ad(t)
commute aveco~ ).
Pour tout sous-groupe
parabolique
P deG,
les deux sous-groupes P etappartiennent
à des classes deconjugaisons
duales. Parhypothèse, Q et a(Q) appartiennent
à des classesduales,
parconséquent, Q
sontconjugués.
OrQK
etQ 9(Q)K
sont tous les deux des ouverts de G: il existe doncko
e K tel queMontrons que
f’
EP(Q
x.K)+.
On note W et x les caractères deQ
et Krespectivement
tels quei.e.
f’
EP(Q
xK)+.
Deplus, puisque
T’ contient un tore maximal de K et0(t)
=t-1
1pour
tout t eT’,
on =X(h-’), h
E K.Pour achever la preuve du lemme il reste à se convaincre que
f
~ )f’
est involutif. De suit que
et de l’observation
(Ad(ko)u 0)2 = Ad(ki)
que3.4. On considère la base
fD,
D EPD,
deP+ ;
on numérote ces élémentsf l , ... , f m
en sorte que sont ceux desf D qui appartiennent
àpour j
> n, onnote Xj
EX(K)
le caractère tel quePour un groupe
algébrique
L, on poser(L)
= rangX(L).
LEMME.
(ii) quitte
à renuméroter, on a1, ... , r(K),
etest une base de
X(K);
(iii)
le monoidePK
est libre de basePREUVE. L’involution
f
)f’
deP+,
construite en3.3,
permute les éléments de la base deP+ ;
parconséquent
la famille est laissée stable parl’ opération x
’2013~ 2013~. On observe queX(K)
est un groupe abélien librepuisque K
est connexe([St] §8);
il s’ensuit que m - n =2q
estpair.
Onrenumérote en sorte que xn+j =
pour j
=1,...,
q.Maintenant,
pour que soit libre(ce qui
est effectivement le casd’après 3.2)
il faut et il suffit que soient linéairementindépendants.
D’unautre
côté, puisque G/K
estaffine, engendre X(K) ([BHM]).
Ona donc q =
r(K)
et les affirmations du lemme sont dès lors claires. D 3.5. Preuve de laproposition
1(2.4).
Démontrons que D E
PP(GIH),
coïncident avec l’ensemble des coracinessimples
deR.
On observe pour commencer
qu’il
suffit de considérer le cas H = K.En
effet,
si E est une composante irréductible del’image réciproque
de Dpar
G/K
--~G/H,
alors la formep(uE) prolonge P(UD). Maintenant, lorsque
H = K,
d’après (3.4), qui
décrit l’inclusionP (P x K)K
cP (P x K)+,
on constateque l’ensemble des
P(UE), E e
constitue la baseduale
de la base deP(P
xK)K,
d’où l’assertionpuisque
xK)K) _ -Dom(R+) (3.2).
Pour tout G-module irréductible
M,
on adim(KM)
1; il s’ensuitimmédiatement que le monoïde
libre P(P
xH)+
contientP(P
xK)K
et admetpour base
fl,..., fn,
les{.fn+r(K)+i }iEI
et les{ f n+j ,f n+r(K)+j } j EJ
est une
partition
def r(K)l
et les notations sont celles de 3.4.Puisque P (P
xH)H
est d’indice fini dansP (P
xK)K,
on voit bien dans le casgénéral
que est constitué d’au
plus
deuxéléments,
D EEnfin,
siG/H
ne contient pas de facteurs de typehermitien,
on aX(K) = (0);
le groupeX(H)
est doncfini, P(P
xH)H
est d’indice fini dansP(P
xH)
et p estinjective.
La démonstration de la
proposition
1(2.4)
est terminée. D3.6. Preuve de la
proposition
2(2.4).
Comme on va le
voir,
ce résultat est essentiellement uneconséquence
de[BLV]. (Pour l’esquisse
d’une autre preuve, voir la remarque à la fin de5.1).
On conserve les notations introduites en
(2.2).
Soit v E
v;
on noteXv
leplongement
élémentaire associé à v: ils’agit
d’une G-variété lisse constituée de deux
orbites,
l’une ouverteisomorphe
àG/H
et l’autre
Yv
de codimension 1 et telle que la valuation dek(X")
=k(G/H)
associée
à Yv
soitégale
à v. Notant x, lepoint
base deXv,
on sait que([BLV]
3.5 et4.1):
parsuite,
il existe À E tel queD’après [LV] §4,
celasignifie
que v estéquivalente
à vX, oùSEG, f E k[G/H].
_Puisque
tout élément du groupe deWeyl
de Rpossède
unreprésentant
dans K
([R] §4),
onpeut
supposerque A
E C.Soit maintenant
f
EPfl;
il existe un G-module irréductibleM,
un élémentx E M laissé fixe par H et une forme
linéaire q
sur Mqui
est un vecteurpropre de P de
poids w
tels queen
particulier
i.e.
On observe que le
plus petit poids
de M est(-w).
Deplus,
si x= E
xx, où xx est un vecteur proprepour
T depoids
x, on apuisque
PH estouvert dans G.
Alors, pour A
e C n nH),
on ad’où la formule
Cela montre d’une
part
que, via0,
vas’identifie
à A et d’autre part que va,et va2 ne sont pas
équivalentes
nonproportionnels
[on rappelle
que0(,P~) = -Dom(R+), (3.2)].
La démonstration de la
proposition
2(2.4)
est terminée.Soit M un G-module irréductible tel que
KM ~ (o);
on note(M)
la droite de Mqui
est laissée fixepar K
et on considère l’adhérence G . x de G ~ x dansIP (M).
Dans ceparagraphe,
on recherche àquelle
donnée combinatoirecorrespond
cette"compactification
du type Satake"(cf. [Sa])
deGIGY.
4.1. Soit
f E
il existe alors un G-module irréductible M, un élément. non nul x E
KM
et une formelinéaire q
sur Mqui
est un vecteur propre deP,
tels quef (s) _ (?~5’:r),
s EG;
letriple (M, x, t7)
estunique
àisomorphisme près.
On note
G f
l’ensemble des éléments de Gqui
admettentf
comme vecteurpropre
(pour l’opération
induitepar les translations
àauche,):,
groupe
parabolique
de Gqui
contient P.PREUVE. On note g le
produit
desgénérateurs
deP(G7
xK)+ (notations
de
3.3).
On a doncet
puisque GI
eta (G-)
sontopposés,
on sait que g est invariant par K(3.3).
Montrons que
~7
=Gg. Puisque g
EP(Gî
x~f)+,
on aGi
cGi.
Pourdémontrer l’autre
inclusion,
on observe pour commencer queon note
fi
les diversgénérateurs
deK)+ ;
alors chacundes fi
est aussiun vecteur propre pour
G7 (puisque Gg
est connexe et g =1-Ifi),
d’oùl’inclusion
réciproque
est banale. Maintenant quef appartient
à xK)+,
on a bienGg
CGi
d’où l’assertion.On
rappelle
ensuitequ’on dispose
d’unisomorphisme
avec
f (p- 1-x)
= EP,
x E G(3.2);
deplus Cy
est le sous-groupeparabolique
associé à w. D’un autrecôté,
pour w eDom(R+),
on a aussiw E
Dom(R+)
et(2.3)
de sorte quele
calcul duparabolique
de G associé à w se fait essentiellement dans R.Cela
dit, l’égalité G7 signifie
etappartiennent
à lamême facette ouverte de
C, d’où f
et g ont le même"support" lorsque
on lesexprime
dans la base de on a doncce
qui
achève la preuve du lemme. 04.2. On
désigne par x l’image
de x dans P(M)
et par X =X( f )
l’adhérence dans P(M)
de l’orbite G ~ x: on obtient ainsi une version(complexe
si k =C)
des
compactifications
du type Satake[Sa]
del’espace symétrique G/Gx.
Onremarque que le sous-groupe
d’isotropie Gx
estégal
à N = si le noyau de lareprésentation
de G dans M estfini, hypothèse qu’on
ferajusqu’à
la finde ce
paragraphe
pour ne paschanger d’espace homogène.
On note y e M un vecteur propre pour
Q (P);
er1 fait on aGg = u (G7).
On
dispose
alors d’une carte affine TJ dans X stable parG7
de la formeoù
(G7)u désigne
le radicalunipotent
deC7
et W une sous-variété affine de Xcontenant y, stable par et
qui
rencontrechaque
orbite de G dans X([BLV]).
_Soit D e
pD(G/N).
Sif (D)
= 0,alors
l’adhérence D de D dans Xest contenue dans P d’où suit que D ne contient pas l’orbite fermée G . y de G dans X. Si par contre alors D est contenu dans l’ouvert
(lemme ci-dessus)
et on voit facilement que l’adhérence de D dans U contient(Gï)U
x{ y }, puis
que D contient l’orbite fermée de G dans X.On note ~r :
X ---~
X la normalisation de X. Alorsoù
W jouit
depropriétés analogues
à celles de W. On voit queX
est unplongement (normal) simple complet (en
faitprojectif)
deG/N
tel quele deuxième terme
Vx
de lapaire caractéristique
deX (1.2)
est constitué des valuationsappartenant aux arêtes
extrémales à la fois de C et du cône convexede
X*(S% engendré
par CU · On observera que,puisque f e p K,
on a
QUESTION.
La variétéX( f )
construite ci-dessus est-elle normale? C’est lecas