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L'accompagnement infirmier chez les adolescents en souffrance psychique : travail de Bachelor

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Academic year: 2021

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Texte intégral

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Filière Soins infirmiers

L’accompagnement infirmier chez les

adolescents en souffrance psychique

Tiré de : The Conversation, 2017

Travail de Bachelor

DE JESUS MARQUES Joana (N° matricule : 17593047) NOCENT Adrien (N° matricule : 17592973)

ROTA Celia Alicia (N° matricule : 1759439)

Directrice : FAVRE Sandrine – Maître d’enseignement HEdS

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ÉCLARATION

« Ce travail de Bachelor a été réalisé dans le cadre d’une formation en soins infirmiers à la Haute école de santé - Genève en vue de l’obtention du titre de Bachelor of Science

HES-SO en Soins infirmiers ». L’utilisation des conclusions et recommandations

formulées dans le travail de Bachelor, sans préjuger de leur valeur, n’engage ni la responsabilité des auteurs, ni celle du directeur du travail de Bachelor, du juré et de la HEdS.

Nous attestons avoir réalisé seuls/seules le présent travail sans avoir plagié ou utilisé des sources autres que celles citées dans la bibliographie ».

Fait à Genève, le 7 août 2020

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EMERCIEMENTS

Avant toute chose, nous tenons tous à remercier notre directrice de Bachelor, Madame Sandrine Favre, qui a encadré notre revue de la littérature avec beaucoup d’intérêt. Ses précieux conseils, ses critiques constructives et son aide nous ont permis de progresser positivement tout au long de notre travail. De plus, ses encouragements et sa bienveillance durant tout notre parcours, plus particulièrement durant cette longue période de COVID-19, nous a été plus que bénéfique et nous lui en sommes très reconnaissants.

Nous souhaitons gratifier la disponibilité et l’aide fournie par les documentalistes de la bibliothèque de la Haute École de Santé de Genève, concernant la recherche d’articles.

Pour terminer, nous voulons également remercier nos familles et nos amis respectifs pour leur soutien durant ces années d’études et pour leur participation à la relecture de ce travail qui est l’achèvement de ce long chemin parcouru mais le début d’un nouveau chapitre qui s’offre à nous trois.

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ÉSUMÉ

Problématique :

Le but de ce travail est de s’intéresser à la complexité de l’accompagnement infirmier auprès des adolescents en dépression, tout en portant un regard sur les bénéfices des traitements médicamenteux et l’approche infirmière se basant sur la théorie de Peplau.

Méthode :

Les recherches d’articles ont été effectuées à travers la base de données PubMed. Les mots-clés « adolescent », « dépression » et « thérapie cognitivo-comportementale » ont été utilisés afin de construire les équations de recherches. A la suite de cela, nous avons sélectionné six articles, selon des critères spécifiques, que nous avons lus afin d’en faire une analyse plus approfondie et qui nous ont finalement permis d’apporter quelques éléments de réponses à notre question de recherche.

Résultats :

Les résultats obtenus ont démontré l’importance des traitements médicamenteux dans les phases aiguës de la souffrance psychique chez l’adolescent. Cependant, la mise en place d’un traitement non médicamenteux démontre un bienfait avec une amélioration des symptômes négatifs de l’adolescent.

Discussion :

Notre discussion s’est basée sur la mise en avant de nos six articles que nous avons analysé avec le regard infirmier de la théorie de Peplau. Nous avons mis en avant le sérieux du suivi pour l’adolescent en questionnant l’importance de l’accompagnement infirmier et de son rôle.

Conclusion :

Les thérapies non-médicamenteuses s’avèrent être bénéfiques pour les adolescents en souffrance psychique. Dès lors, quel est le rôle de l’infirmier dans son accompagnement pour permettre à l’adolescent de continuer son parcours de vie avec les ressources nécessaires pour surmonter les complexités de la vie ?

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5 Mots-clés :

Adolescent / Adolescent Dépression / Dépression Estime de soi / Self-esteem

Intervention infirmière / Nursing care

Thérapie cognitivo-comportementale / Cognitive behavioral therapy

L

ISTE DES ABRÉVIATIONS

HEdS Haute Ecole de Santé - Genève OMS Organisation Mondiale de la Santé

DSM Diagnostic and Statistical Manual of Mental Disorder

IUMSP Institut Universitaire de Médecine Sociale et Préventive de Lausanne TCC Thérapie Cognitive Comportementale

HUG Hôpital universitaire de Genève

L

ISTE DES TABLEAUX

Tableau 1 Différents paradigmes 26

Tableau 2 Méthode et PICO 34

Tableau 3 Diagramme de flux 35

Tableau 4 Analyse des articles 36

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T

ABLE DES MATIÈRES

Déclaration 2

Remerciements 3

Résumé 4

Liste des abréviations 5

Liste des tableaux 5

Table des matières 6

Introduction 8

1. Cadre théorique 10

1.1. L’adolescent 10

1.1.1. Définition 10

1.1.2. Le psychisme et le développement à l’adolescence 10

1.1.3. La souffrance psychique 14

1.2. Troubles dépressifs 15

1.3. Risque suicidaire et tentative de suicide 17 1.4. Traitements médicamenteux et approches psychologiques, relationnelles proposés aux adolescents en souffrance psychique 20

1.4.1. Les traitements médicamenteux 20

1.4.2. Approches non médicamenteuses 20

1.5. Thérapie cognitivo-comportementale 21

1.5.1. Approche comportementale 22

1.5.2. Approche cognitive 23

1.5.3. Approche émotionnelle 23

1.5.4. Impact de la TCC sur la dépression 23

2. Ancrage 24

2.1. Modèle théorique : Hildegard Peplau 29

2.2. Assomptions 29

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7 2.3.1. La personne 30 2.3.2. Le soin 30 2.3.3. La santé 31 2.3.4. L’environnement 31 2.4. Particularités de la théorie 31 2.4.1. Les phases 31 2.4.2. Les rôles 32

2.5. Question de recherche finale 33

3. Méthode 34

3.1. Sources d’information et stratégie de recherche documentaire 34

3.2. Diagramme de flux 35

4. Résultats 36

4.1. Analyse critique des articles retenus 36

4.2. Tableau comparatif 38

5. Discussion 41

6. Conclusion 50

6.1. Apports et limites du travail 51

6.2. Recommandations 52 6.2.1. Pratique 52 6.2.2. Recherche 53 6.2.3. Formation 53 7. Bibliographie 55 8. Annexes 58 8.1. Fiches de lecture 58

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I

NTRODUCTION

Pour ce travail de Bachelor, nous nous sommes intéressés au domaine de la psychiatrie et plus particulièrement celle en lien avec les troubles psychiques de l’adolescent1. En effet, nous avons remarqué à travers nos stages et avec les apports théoriques dans notre cursus académique que les problèmes psychiatriques à l’âge adulte étaient souvent liés aux troubles se développant durant l’enfance et plus particulièrement à l’adolescence. Comme le dit Weersing, R. & al (2016) : « La dépression chez les jeunes entraîne une prévalence de troubles invalidants avec une évolution accrue à l’âge adulte » (p. 1).

En effet, comme le montre le développement du vieillissement selon Erikson (cité par Aumond p. 5-6), l’adolescence est la période de remise en question de l’identité, qu’elle soit dans la maturité générale ou sexuelle. Cette quête d’identité peut induire des problématiques avec de nombreuses remises en question sur la recherche de sens et des valeurs permettant l’acquisition du Moi, qui sera développé par la suite de notre travail.

De plus, dans les phases du développement transitoire entre l’enfance et l’adolescence, des conflits intrapsychiques peuvent apparaître et créer des dérèglements internes. Comme le dit Vera (2014) : « Les conduites pathologiques [chez les jeunes adultes et les adolescents] s’expriment au niveau du corps (sensations physiques), du comportement observable, de la pensée et des émotions » (p. 1).

Dans ce contexte, concernant les diverses approches spécifiques à la psychiatrie, nous avons voulu connaître les causes de ces dérèglements et comprendre quelles actions seraient envisageables pour soulager ces adolescents en souffrance psychique. En tant que futurs professionnels, nous dirigeant vers le domaine de la psychiatrie, nous trouvons important de connaître le fonctionnement du développement de l’adolescence en détresse psychique afin de tâcher de lui apporter des ressources et l’accompagnement nécessaire pour lui permettre d’atteindre son meilleur état de santé selon ses besoins. À travers nos expériences sur le terrain, nous avons pu constater que les

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traitements médicamenteux sont un des piliers dans l’accompagnement vers une amélioration de la souffrance psychique. Par ailleurs, la qualité de

l’accompagnement infirmier, ainsi que diverses approches non

médicamenteuses permettent parallèlement de poursuivre l'accompagnement et de disposer des ressources nécessaires dans la continuité de sa vie.

En effet, nous sommes convaincus que pour chaque personne soignée, il est primordial de démontrer de l’authenticité dans notre prise en soin infirmière, que c’est tout un art de créer une relation de confiance et combien notre posture d’infirmière joue un rôle essentiel dit thérapeutique, envers les personnes et envers les adolescents en souffrance psychique.

Au niveau des données trouvées, celles-ci ont permis de démontrer que la dépression touche une large population d’adolescents et qu’elle peut engendrer des conséquences graves pour la santé psychique et physique qui se répercutent ensuite à l’âge adulte. En effet, comme le disent Alvin et Marcelli (2005), une corrélation existe et elle a été prouvée entre un état dépressif durant ou avant la puberté et le risque d’y être encore sujet à l’âge adulte. De plus, certaines complications dans le comportement ont été mises en lien comme les épisodes dépressifs et l’augmentation des risques suicidaires à l’âge adulte (p. 153). Nos recherches dans la littérature, nous ont permis de connaître également plusieurs causes entraînant des problèmes chez ce type de population que nous détaillerons par la suite. Dans notre réflexion, nous avons trouvé plusieurs pistes pour diminuer les risques lors d’épisodes critiques et dans la stabilisation de l’état de santé psychique chez l’adolescent qui pourraient également être envisagées à l’âge adulte. Ces thérapies englobent les traitements médicamenteux mais également les thérapies non médicamenteuses basées sur la pleine conscience et l’accompagnement infirmier.

Dans ce travail, nous nous intéressons aux possibilités thérapeutiques non médicamenteuses qui seraient susceptibles chez l’adolescent de diminuer les impacts de la dépression, de le soutenir au mieux et de l'accompagner.

Autrement dit, en tant que futurs infirmiers, nous pensons qu’il est important d’apporter un suivi spécifique de la part de l’infirmier, basé sur sa propre

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compréhension, sur les besoins de l’adolescent, mais également de connaître différentes approches thérapeutiques à proposer à l’adolescent en souffrance pour lui permettre d’acquérir les compétences nécessaires. Ces différentes approches seront utiles à l’adolescent pour la suite de sa vie et la continuité de son développement afin qu’il puisse posséder certaines ressources dans la compréhension de son état psychique pour y faire face. Pour cela, le soignant adoptera une posture soignante réfléchie, éthique, engagée et thérapeutique. Pour se faire, nous avons choisi de nous appuyer sur la théorie d’Hildegard Peplau, une méta-théoricienne infirmière dont la théorie est centrée sur ce qui se joue dans la relation soignant-soigné et sur les différents rôles que l’infirmier est amené à démontrer au cours de sa prise en soin. Notre questionnement premier se porte sur : Quel est le rôle de l’infirmier face aux adolescents en dépression à travers les diverses approches non médicamenteuses ?

1. C

ADRE THÉORIQUE

1.1. L’adolescent 1.1.1. Définition

Selon l’Organisation Mondiale de la Santé [OMS] (2019), l’adolescence est la période de développement humain qui se trouve entre l’enfance et l’âge adulte, soit entre dix et dix-neuf ans. Cette période de longue transition se caractérise par de nombreux changements, notamment l’apparition de la puberté qui marque le début de la transition entre l’enfance et l’âge adulte. Alvin et Marcelli (2005), découpent en trois parties le développement de l’adolescence : le début, le milieu et la fin de l’adolescence. Durant cette période de transition s’effectuant entre dix ans et pouvant aller jusqu’à vingt-deux ans, l’enfant commence à perdre ses caractéristiques pour devenir un adulte. Ce changement est le début de la transformation physique, psychique et sociale (p. 5).

1.1.2. Le psychisme et le développement à l’adolescence

Afin que l’infirmier accompagne au mieux l’adolescent en souffrance dans son processus de développement, il nous paraît nécessaire, qu’il s’appuie sur des solides connaissances issues aussi bien des sciences de la nature, des sciences humaines que de la discipline infirmière. Par exemple, la psychanalyse dans sa

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théorie des topiques et des mécanismes de défenses, l’identité ou encore le narcissisme offrent de précieux éclairages afin de mieux saisir la complexité que représente cette période de développement.

L’étape de l’adolescence est donc un passage obligatoire entre l’enfance et l’âge adulte qui entraîne divers changements (Nasio, 2001). Les profondes transformations sont dues à différents facteurs. Avec la modification du corps et l’affirmation de la personnalité, le Moi, qui selon S. Freud désigne la partie de la personnalité, assurant les fonctions conscientes, est mis à mal avec la poussée pulsionnelle du Ça. Le Moi a tendance à être défensif et cela surtout dans la période de l’adolescence car il fait face aux pulsions provenant du Ça mais également maintenir sa propre image qui entre dans un processus de changement.

Les pulsions sexuelles, selon Bee et Boyd (2003), « endormies pendant la période de latence, se réveillent sous l’effet des changements physiologiques » (p. 272).

Selon Anna Freud, fille de Sigmund Freud et psychanalyste, l’augmentation de l’énergie sexuelle qui s’opère à la puberté peut se révéler une menace pour le contrôle de soi. Il peut arriver que les pulsions du Ça, soient si fortes, que le Moi se trouve débordé dans sa fonction adaptative. Face à la frustration, des comportements impulsifs et intolérants peuvent alors devenir des traits fonctionnels à cette période.

Ainsi, les deux principales formes d’inadaptation qui menacent l’adolescent sont : celle où il est dépassé par les pulsions et celle, au contraire, où il les domine de façon excessive. Ces deux tendances opposées se reflètent dans plusieurs catégories du comportement adolescent tel que : l’amour-haine, l’hyperactivité, le social-solitude ou l’égocentrisme-générosité extrême. Ils traduisent une lutte intérieure que mène l’adolescent à assurer un équilibre entre la domination de ses pulsions et les satisfactions libidinales. Autrement dit, la description de la dynamique adolescente que propose Anna Freud met l’accent sur la fonction défensive contre les pulsions.

Comme énoncé précédemment, les transformations physiques et

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bien sur le plan physique, narcissique, que l’identitaire, ainsi que son développement cognitif et social. Le narcissisme est, selon Ladame (2003), « sérieusement malmené par l’arrivée de l’adolescence » (p. 193). Il reflète notre façon de nous investir, il correspond à l’énergie psychique, positive ou négative, que nous plaçons en nous, ainsi qu’à la valeur que nous nous accordons.

Selon Ladame (2003) :

Le narcissisme est en correspondance étroite avec la notion d’identité, avec la solidité ou la fragilité du sentiment d’identité. Contrairement à l’idée reçue qui assimile le narcissisme à un agrandissement démesuré de l’égo, à l’image de Narcisse tout imbu de sa personne, il existe un narcissisme sain, normal, ciment de la construction identitaire, comme il existe un narcissisme malade (p. 23).

Ainsi, selon Cloutier (1996), « l’adolescence constitue un processus de tension entre la régression et la progression, (entre les pulsions et le Moi), l’une et l’autre étant nécessaire à l’individualisation » (p. 12).

Quant à l’identité, elle n’est pas innée mais se définit comme une construction enracinée dans la vie intérieure, dans le monde intrapsychique de la personne. Elle se reflète par des comportements observables. Selon Ladame (2003), « C’est ce qui confère l’assurance forte d’exister en son nom propre, la garantie d’un droit d’existence inaliénable, la sécurité d’une permanence de l’être en dépit des changements intérieurs et des circonstances » (p. 10).

Ainsi, selon Ladame (2003) :

L’adolescent se demande qui il est, mais cette question demeure sans réponse quand il s’interroge, seul face à sa psyché. L’image de soi perçue dans le miroir à l’aide des organes de la perception ne correspond pas à l’image mentale, à la représentation qu’un adolescent se fait de lui-même dans sa tête. Il faut du temps, parfois beaucoup de temps, pour que ces [deux images puissent se retrouver et se mettre à niveau]. C’est aussi le temps indispensable à la construction de l’identité. Dans l’intervalle l’angoisse est accrue chaque fois que l’adolescent est pris de doute sur le

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statut de la réalité ... et cela arrive inévitablement pendant les années de développement. ... Autrement dit quand il ne sait pas laquelle est la « vraie ». Elles sont bien sûr toutes les deux vraies mais elles appartiennent à des ordres distincts de réalités, réalité extérieure pour la perception, réalité intérieure ou psychique pour la représentation (pp. 102-106).

Selon Ladame, (2003) :

L’identité, quand sa construction est réussie, donne au sujet le sentiment de permanence en dépit des changements intérieurs et des circonstances, sentiment qui a pu lui faire cruellement défaut pendant [d]es années d’adolescence c’est la fin des doutes, parfois lancinants, autour de la question « qui suis-je ? ».

Même pour un grand enfant, la responsabilité de sa survie et de son bien-être, physique et psychique, est un partage de code avec ses parents. L’adolescence passée, cette responsabilité incombe au seul sujet. Elle va de pair avec le sentiment très fort d’un droit inaliénable sur ses propres pensées et désirs (pp. 192-196).

Au niveau cognitif, c’est-à-dire sur le plan intellectuel, Piaget a développé la notion de l’adolescent qui accède à l’intelligence dite hypothético-déductive. L’adolescent développe ainsi une capacité d’abstraction et de généralisation. Cela lui permettra par la suite de mieux comprendre le concret de la pensée imaginaire propre au monde infantile pour faire face aux modifications réelles qui l'amènent vers l’âge adulte.

Au cours de cette étape que représente l’adolescence, l’adolescent est donc amené à se poser beaucoup de questions, à (se) remettre en question, à douter mais aussi à imaginer, idéaliser, explorer et transgresser ce qui lui permettra de mieux se connaître. C’est à la fois une période riche et foisonnante mais aussi source de multiples tourments pouvant provoquer des questionnements importants concernant son identité et les changements physiques et psychiques que cela entraîne. Quitter son identité d’enfant et construire son identité de futur adulte est donc un travail conséquent pour l’adolescent.

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Autrement dit, selon Ladame (2003), l’adolescence est une période difficile entre la fin de l’enfance et le début de l’âge adulte. La modification du corps amène à se questionner sur sa psyché concernant son identité sans avoir de réponse claire. Le conflit interne entre l’image et la représentation de l’adolescence prend du temps avant de pouvoir s’harmoniser. Ce temps est donc important dans la construction de cette nouvelle identité. Durant cette période de transition de vie, la famille et les pairs sont des personnes ressources qui permettent l’affirmation de l’identité grâce à l’environnement. C’est une construction entre le passé, le présent et le futur se basant sur les expériences de la personne (pp. 192-196).

Ainsi la perspective psychodynamique nous montre que l’adolescence est un processus marqué par :

- Une vulnérabilité de la personnalité résultant principalement de la poussée pulsionnelle à la puberté.

- Divers comportements inadaptés pour tenter de faire face aux conflits et aux tensions internes qu’il vit en raison de défenses psychologiques inadéquates contre la montée pulsionnelle.

- Un processus de désengagement nécessaire à l’établissement de relations émotionnelles et sexuelles matures à l’extérieur de la famille. - Une recherche de soi-même, impliquant généralement des essais ratés et

une intégration, dite douloureuse et intense, du passé et de l’avenir dans la conscience.

Cette liste montre bien les différents processus qui peuvent ébranler la conscience et la psyché. Bien que cela soit déstabilisant pour l’adolescent, la majorité réussissent à surmonter ce processus. La complexité vient quand l’adolescent n’arrive pas à faire face à ces processus ce qui entraîne une souffrance psychique.

1.1.3. La souffrance psychique

Pour Morasz (2004), la souffrance psychique est une souffrance interne, violente et invisible qui n’est que rarement exprimée par les patients. Elle s’exprime majoritairement à travers la modification du comportement ou de la

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adaptation à certaines situations, car l’adolescent aura du mal à définir ses émotions et mettre les bons mots sur ses ressentis. C’est grâce à ces changements de comportement que la souffrance peut être détectée par les proches et les soignants.

En effet, selon Marcelli et Berthaut (2001), l’adolescence est une période avec plusieurs deuils tel que la perte de la stabilité de l’image du corps. C’est une transformation physique qui touche à l’image de soi. Il y a également la transformation du lien œdipien avec le renoncement à l’objet de satisfaction. Cela est synonyme à la perte et la séparation de ce lien. Par exemple, entre une mère et son fils lorsque celui-ci perd le refuge (cocon familial et affectif) et est confronté aux angoisses, au sentiment d’abandon et d’autres sentiments se rattachant à la séparation. De plus, il y a l’intensification des pulsions dans le corps et de la psyché de l’adolescent (pulsions agressives et sexuelles). En lien avec ces

pulsions, celui-ci va développer des défenses psychiques et/ou

comportementales. L’adolescent va s’attaquer aux autres ou se renfermer sur soi-même. Cependant ce repli sur soi est quelque chose de normal et même nécessaire afin de réfléchir à cette question « qui suis-je ? ». Il faut savoir que pendant l’adolescence, celui-ci n’idéalise plus ses parents comme étant enfants, au contraire, il peut aller jusqu’à les dévaloriser. A cette période-là, les variations au niveau des émotions en lien avec ces renoncements s’expriment à travers des crises de larmes, le cafard ou le repli sur soi avec un sentiment de vide et d’ennui. A d’autres périodes, elles s’expriment à travers l’excitation, la jubilation, l’exaltation. L’adolescent est confronté à une oscillation permanente de ses humeurs. Cela l’amène à la souffrance psychique. L’adolescent est fragile et vulnérable dans sa construction, il est donc normal de le considérer dans une période à risque d’une pathologie dépressive (pp. 91-101).

1.2. Troubles dépressifs

Selon l’OMS (2018), on estime que 10 à 20 % des adolescents souffrent de problèmes de santé mentale. Ces problèmes sont malheureusement sous-diagnostiqués et sous-traités. Les signes d’une mauvaise santé mentale peuvent être ignorés par les professionnels de la santé dû au manque de connaissances et de sensibilisation. D’ailleurs, comme dit précédemment, lorsqu’ils ne sont pas

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traités, les problèmes psychiques des adolescents engendrent des conséquences mentales et physiques à l’âge adulte.

Marcelli et Berthaut (2001) disent qu'à l’adolescence, il existe deux formes de dépression. La dépression d’infériorité et la dépression d’abandon. La dépression d’infériorité consiste à une baisse importante de l’estime de soi qui se manifeste par des pensées comme le fait de ne pas être aimé, voire apprécié par les autres d’une façon satisfaisante. Elle s’accompagne d’un sentiment de désinvestissement avec des sentiments de dévalorisation et avec une mise en place des comportements réactionnels ou défensifs. L’adolescent est en quête de sa propre valeur personnelle. Tout cela est lié à une problématique au niveau narcissique. La dépression d’abandon, quant à elle, est liée à un élément caractéristique. C’est à dire, que si les conditions externes n’empêchent pas l’adolescent de passer à l’acte, on va observer que celui-ci déprime et s’effondre. Il pleure et ressent un vide. S’ajoutent à cela des souvenirs en lien avec des abandons. Il peut y avoir alors un aspect auto-agressif ou hétéro-agressif car c’est l’incapacité de l’adolescent à affronter de façon satisfaisante le processus de séparation dû aux antécédents de séparation ou d’abandon qui ont causé de multiples souffrances. Le mécanisme de défense sera alors un passage à l’acte, un clivage, ou un déni (p. 13).

Selon Braconnier (1987), avant d’arriver à un trouble dépressif, il y a l’humeur dépressive qui est caractérisée par des sautes d’humeurs, un isolement ou des pleurs, souvent accompagnés par de l’anxiété et une difficulté à l’endormissement. Cela peut provoquer des crises anxio-dépressives chez l’adolescent qui correspond à un syndrome de menace dépressive. C’est à dire que cette anxiété se manifeste par une peur et une tristesse, des perturbations au niveau du sommeil mais également au niveau alimentaire, un sentiment de dévalorisation, voire des idées de mort. Si la crise anxio-dépressive n’est pas traitée correctement, elle peut se transformer en état dépressif.

D’après le Diagnostic and Statistical Manual of Mental Disorder (DSM) IV (1994), qui est un ouvrage de référence permettant de décrire et de classifier les troubles mentaux, les symptômes de la dépression sont souvent différents de ceux des adultes, notamment la tristesse qui n’est pas reconnue dans les signes dépressifs

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visibles chez l’adolescent. On parlera plus de signes allant de l’irritabilité, de la perte de plaisir jusqu’à des comportements à risque et des idées suicidaires. Selon Alaie et al. (2018), les facteurs de stress et les facteurs anxiogènes sont variables notamment en lien avec la société et le physique. Dans son étude, nous voyons que ce taux augmente à 25% au moment de la période d’adolescence. Les différents enjeux présents dans les complications du stress, de la souffrance psychique et de l’estime de soi sont donc directement en lien avec la modification du rythme de vie des jeunes. Comme dit précédemment, les diverses modifications à cet âge peuvent entraîner une augmentation de ces facteurs. Tout cela amène à des complications plus ou moins graves allant de la dépression au risque suicidaire se poursuivant à l’âge adulte (p. 2).

1.3. Risque suicidaire et tentative de suicide

L’OMS (2017), estime que soixante-deux mille adolescents sont morts en 2016 des suites d’automutilation. En effet, le thème du suicide est très présent et a un lourd impact surtout chez la population adolescente. Selon Stop Suicide (2017), le suicide est la deuxième cause de mortalité chez les quinze à vingt-quatre ans dans le monde. Selon l’institut universitaire de médecine sociale et préventive de Lausanne (IUMSP, 2018), les tentatives de suicide sont passées de 5,9 % en 2010, à 11,2 % en 2017, ce qui, en seulement sept ans, double presque le taux.

De plus, selon Dahl (2004), l’augmentation des taux de morbidité et de mortalité à l’adolescence est due aux difficultés de contrôle du comportement et des émotions. Alvin et Marcelli (2005), quant à eux, appuient leurs dires en évoquant que durant « l’adolescence, les interactions entre les habitudes, les comportements, la vie familiale et personnelle ainsi que la santé physique et mentale prennent une place très importante dans le développement de cette période » (p. 13). Ils précisent cette donnée en mettant en avant les différentes formes de souffrances psychique et la manière dont cela s’exprime pour chacun des sexes : « la dépressivité, les tentatives de suicide et les troubles des conduites alimentaires sont très nettement féminins, alors que les troubles de l’agir, les suicides et les accidents sont très nettement masculins » (p. 12).

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Voici quelques facteurs de risques chez les jeunes qui peuvent les mener à faire ou à refaire une tentative de suicide et qui ont été mentionnées par Stop Suicide (2017), une association qui a pour but de faire de la prévention chez les jeunes :

- Souffrant de dépression ou de troubles psychiatriques. - Antécédents de tentatives de suicide.

- Maladie physique chronique.

- Dépendance à l’alcool ou à la drogue. - Impulsivité.

- Instabilité familiale.

- Victime de violences ou d’abus.

- Solitude ou rejet par les pairs depuis l’enfance. - Échec scolaire.

- Questionnement sur l’orientation sexuelle.

Il faut prendre en compte dans ces catégories que les différents risques proviennent de deux types distincts. C’est-à-dire, ceux en lien avec l’adolescent lui-même et ceux gravitant autour de lui, son environnement. Différents facteurs de risques sont présents chez les adolescents durant cette période de la vie. Ces derniers peuvent entraîner des tentatives de suicide à travers la souffrance psychique qui demande à l’adolescent une adaptation de la psyché qui est encore en développement et donc pas disposé à pouvoir s’acclimater et à supporter cette souffrance.

Selon Marcelli et Berthaut (2001), beaucoup d’adolescents pensent à la mort mais peu pensent à mourir.Pour arriver à une tentative de suicide ou aux actes d’automutilations, il existe plusieurs facteurs différents : les environnementaux et les individuels. Les deux facteurs ont pour point commun le fait qu’ils se focalisent sur la basse estime de soi qui est un facteur très déstabilisant pour l’adolescent. En effet avec l’évolution de son psyché, l’adolescence est une période comprenant de grandes souffrances avec un faible niveau d’adaptation voire de compréhension de la situation. Il est important de comprendre que ces tentatives sont un appel à l’aide, à un moment où la souffrance n’est plus supportable. Le but de cet acte pour l’adolescent n’est pas de mourir mais de se faire du mal afin de trouver une échappatoire capable de calmer cette souffrance. La souffrance

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physique pour oublier la souffrance psychique. Ces actes sont souvent transitoires, s’ils ne sont pas fatals. En effet, l’attention revient sur le moment présent lorsque l’adolescent a pu soulager, décharger, cette souffrance si intense. Cette décharge violente va permettre à l’adolescent de revenir au moment présent. La souffrance psychique peut être passagère mais elle peut également revenir si l’adolescent n’arrive pas à trouver une alternative de soulagement aux tensions intrapsychiques. L’adolescent cherche à se séparer d’une enfance ou éteindre une pulsion qui est trop envahissante. Il est primordial de prendre en compte l’importance du geste et de soulager le psychisme de la personne mais également les interactions familiales qui jouent un rôle important dans la stabilité psychique de soutien. Les conséquences de cet acte mobilisent les affects et les émotions de chacun. Une tentative de suicide est un mode de communication et d’expression violente, qui met en menace l’équilibre des interactions familiales et sociales car il y a un changement. En effet, soit les parents reconnaissent la situation et prennent conscience de la gravité de l’acte car il y a un sentiment de culpabilité de leur part, ce qui permettra un travail de transformation à l’adolescent. Soit les parents seront dans le déni et la banalisation, ce qui figera la situation. Il y a un sentiment de sidération par famille et souvent une récidive de tentative de suicide par l’adolescent en lien avec la non-détection ou la non-acceptation de la situation. Il est donc important d’inclure la famille dans cette prise en charge thérapeutique afin d’aider aux mieux chaque membre et faciliter la compréhension de l’acte (pp. 147-192).

Ainsi, l’adolescence représente une phase développementale physique, identitaire, sociale complexe au cours de laquelle l’adolescent est plus vulnérable. Comprendre mieux les processus physiques, psychiques, cognitifs et sociaux en jeu est alors essentiel pour l’infirmier afin de mieux déceler une souffrance psychique chez l’adolescent et de l’accompagner au mieux au cours de la prise en soin. Elle permet aussi d’avoir une réflexion sur les situations qu’un adulte peut vivre en ayant une base sur le développement et les problématiques à l’adolescence. Cet accompagnement nécessite plusieurs compétences aussi bien relationnelles que réflexives ainsi qu’un engagement professionnel éthique.

(20)

20 1.4. Traitements médicamenteux et approches psychologiques,

relationnelles proposés aux adolescents en souffrance psychique Plusieurs traitements sont proposés à l’adolescent en souffrance psychique. Des traitements médicamenteux et des traitements psychologiques/relationnels.

1.4.1. Les traitements médicamenteux

Les traitements médicamenteux proposés ne sont pas anodins, ils ont des effets secondaires multiples, parfois pénibles comme : l’insomnie, la prise de poids, le vomissements, l’instabilité émotionnelle, et d’avantages. Les traitements médicamenteux demandent de la régularité et de la compliance de la part des personnes qui en bénéficient. Autrement dit, il est important de bien informer l’adolescent et ses proches de l’utilisation de ces médicaments.

Avant toute prise de traitement, le patient et la famille doivent être preneurs. En effet, un manque d’adhésion et/ou une interruption brutale du médicament pourrait être source de conséquences graves. Il serait nécessaire de préciser aussi que le traitement prend plusieurs semaines ou mois avant d’agir et que s’il y aura un changement au niveau du sentiment de désespoir ou de la souffrance, il n’y en aura pas sur les inquiétudes ou les conflits environnementaux et/ou sociaux. Cela implique qu’il faut expliquer l’importance d’une approche et d’un suivi psychologique afin d’améliorer l’état de santé mental du patient (Marcelli D., & Berthaut E., 2001, pp. 207-214).

1.4.2. Approches non médicamenteuses

Selon Marcelli et Berthaut (2001), il est nécessaire de faire plusieurs entretiens avec le patient et ses proches afin d’évaluer la sémiologie et le psycho-dynamisme au sein de la famille (entourage), mais il y a également un autre objectif : le rôle thérapeutique. Les interventions peuvent déjà être envisagées lors du premier entretien. Par exemple, une séparation avec le milieu familial ou même une modification de l’orientation scolaire pourraient être envisagées. Pour cela, il est important de comprendre l’ici et le maintenant du patient ainsi que l’importance du malaise, de l’angoisse et de la frustration. C’est un travail où l’amélioration sera lente et progressive. L’entretien se déroule de quarante-cinq minutes à une heure, sur douze à dix-huit mois et peut se faire individuellement ou en groupe tel que les groupes de paroles. Ces décisions sont prises après

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discussions avec l’adolescent selon ses besoins, envies et disponibilités psychiques qui peuvent évoluer avec le temps. On peut également travailler sur la relaxation. L’infirmier doit savoir écouter, être actif, montrer son soutien et favoriser l’espoir chez le patient (pp. 195-207).

1.5. Thérapie cognitivo-comportementale

Dans les approches non médicamenteuses qui pourraient être amenées auprès des adolescents, la thérapie cognitivo-comportementale (TCC), étudiée depuis plusieurs années, semble pouvoir correspondre à un traitement adapté à de nombreux âges.

Dans cette approche, plusieurs hypothèses de base ressortent de la théorie. Le but consiste à diminuer le facteur angoissant ou dépressif à travers diverses méthodes permettant d’apporter des pensées positives ou d’éviter les pensées négatives (le modèle comportemental radical) comme le dit Skinner (1953, cité par Vera, 2014, p. 6) : « Le renforcement positif augmente la probabilité d’apparition d’un comportement, le renforcement négatif (qui est désagréable pour le sujet) augmente également la probabilité d’apparition d’un comportement, mais que l’on peut qualifier d’évitement ou d’échappement (le sujet se soustrait à la situation désagréable) ». Dans cette thérapie, il est important de mettre en relation l’apparition des comportements avec les émotions vécues surtout durant l’adolescence. Cette création du lien cognitif entre le facteur angoissant et la réflexion intrapsychique permet d’y remédier par un cheminement très complexe pour les adolescents. Il est donc important de considérer, dans l’approche de la TCC, que la confrontation à la phobie (l’élément anxiogène) puisse être totalement inefficace et même néfaste. Assurément, cette période de vie (l’adolescence) entraîne des modifications psychiques importantes ce qui n’est pas forcément compatible avec une confrontation phobique des problèmes. Certaines personnes (30%) peuvent même rester avec des séquelles anxio-dépressives identiques voire supérieures au début de la thérapie (Hannesdottir & Ollendick, 2007). La confrontation à la phobie ou à la source d’anxiété, à travers une thérapie non médicamenteuse, va accentuer la phase de détresse psychique d’où l’importance d’avoir un suivi infirmier, afin que l’adolescent puisse s’exprimer au niveau des émotions et ressentis sans être seul face à ses nouvelles expériences.

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Dans le cadre de l’approche que nous souhaitons apporter dans ce travail de recherche, nous avons remarqué que l’approche de la TCC chez l’adolescent est proche de celle de l’adulte mais avec quelques modifications. En effet, durant la période de l’adolescence le cerveau est encore dans une phase de développement de l’apprentissage cognitif plus important que chez l’adulte (Kendall, 2000). Selon Vera (2014) : « [L]a notion de renforcement ou d’apprentissage de conduites adaptées qui interviendront dans le développement cognitif, affectif et comportemental » (p. 12). Chez l’adulte, les fonctions psychologiques sont déjà constituées. Malgré les possibles effets néfastes de l’approche de la TCC chez l’adolescent, nous avons souhaité approfondir trois approches importantes dans la compréhension de cet outil de soins, qui sont essentiels dans l’approche infirmière.

Avant de développer les différentes approches, il est important de considérer l’émotion en lien avec les diverses réflexions. Comme le dit Cottraux, J. (2014), « je propose de définir l’émotion comme une réponse comportementale et physiologique, brève et intense, qui reflète et/ou relève le vécu subjectif de celui qui est affecté par un événement interne ou externe » (p. 2). L’émotion a de nombreux facteurs pouvant influencer le comportement et surtout lors de l’adolescence, comme dit précédemment, ayant du mal durant cette période à pouvoir les comprendre et les assimiler.

Les trois approches apportées sont vu par Cottraux, J. (2014), comme : « trois vagues successives, qui en arrivant au rivage, finissent par se superposer, après s’être rencontré » (p. 5).

1.5.1. Approche comportementale

L’approche comportementale ou vague comportementale (Cottraux, J. 2014) se focalise peu sur les émotions mais plutôt sur le modèle comportemental radical de Skinner. Ce dernier se concentre sur l’analyse du comportement en lien avec les éléments de renforcement externes. Selon cette approche, la modification de facteurs externes et son réarrangement permettrait un renforcement positif à travers l’apprentissage de méthodes applicables. D’autres approches comportementales se sont greffées aux prémices de Skinner. Ces dernières

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prenaient en considération la structure cognitive et la capacité d’autocontrôle mais sans tenir compte de l’émotion (pp. 5-7).

1.5.2. Approche cognitive

L’approche cognitive (Cottraux, J., 2014) s’appuie sur la cognition consciente qui consiste, selon la thérapie rationnelle émotive (d’Albert Ellis), à considérer les croyances irrationnelles conscientes ou préconscientes. Dans cette approche, il est important de se focaliser sur la conscience de la personne envers soi-même et ses propres considérations. Le but étant d’amener : « une approche pragmatique de restructuration cognitive » (p. 8), en plusieurs étapes, pour rechercher par une propre confrontation à trouver une motivation. L’approche d’Ellis cherche à activer une croyance chez la personne et de la déconstruire en la rendant irrationnelle en lien avec les pensées et les comportements défaitistes. Ce cheminement va permettre une modification de la croyance par une reconstruction plus acceptable et satisfaisante pour le sujet (pp. 8-9).

1.5.3. Approche émotionnelle

L’approche émotionnelle (Cottraux, J., 2014) s’appuie sur la dialectique comportementale de Linehan. Cette approche se rattache à la pleine conscience et au mindfulness qui accorde sa place aux émotions et à l’analyse du dérèglement de ces derniers. La vision de cette approche se considère comme une : « thérapie d’acceptation et d’engagement». Elle met en lien les approches comportementales et cognitives mais laisse sa place à l’expression des émotions et à l’acceptation de la situation (p. 10).

1.5.4. Impact de la TCC sur la dépression

Dans la réflexion de ces diverses approches, l’on peut considérer que la modification, qu’elle soit comportementale, cognitive ou émotionnelle, entraîne une réflexion ou un changement dans le comportement. Dans ce contexte, la TCC peut être bénéfique pour la dépression chez l’adolescent, par les différentes approches, elle vise à accompagner l’adolescent dans différentes réflexions avec un suivi personnalisé. Comme le dit Vera (2014) : « Les TCC tentent de déterminer les chemins par lesquels un comportement a été acquis, les capacités

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cognitives étant reconnues comme conditionnant les possibilités d’apprentissage » (p. 12).

Il faut donc rester attentif à l’adolescent car cette technique amène une confrontation avec le problème et cette approche peut être néfaste. Il est donc important de le suivre durant ce cheminement pour l’accompagner dans les changements nécessaires afin qu’il puisse atteindre le bien-être souhaité. C’est durant cette période que le rôle propre de l’infirmier est important. Nous allons voir comment celui-ci va pouvoir accompagner l’adolescent, en nous basant sur un ancrage disciplinaire qui est la théorie d’Hildegard Peplau.

2. A

NCRAGE

Depuis plus de 100 ans, les infirmières se sont efforcées de préciser leur domaine de pratique, d’expertise et leur contribution à la santé des personnes et des collectivités. Cela signifie que la discipline infirmière, comme les autres disciplines professionnelles, « développent des connaissances qui servent à définir et à guider les activités dans leurs différents champs que sont : la pratique, la recherche, la gestion, la formation et la politique » (Pepin, 2010, p. 3).

En d’autres termes, les infirmières font l’effort de chercher les mots qui décrivent avec justesse leur pratique, les connaissances et le savoir qui leur sert à guider leur pratique professionnelle, leurs recherches et leur formation.

Depuis plusieurs dizaines d’années, plusieurs écrits sont proposés par les infirmières chercheuses, appelées généralement méta théoriciennes, pour exprimer et expliciter les principaux centres d’intérêts de la discipline infirmière.

Selon Pepin, (2010) :

En scrutant les écrits antérieurs, … à la recherche de ce qui caractérise la substance de la discipline (infirmière) des auteurs (Fawcett, 1984) ont observé, au début des années 1980, la récurrence des concepts suivants : « Personne », « Environnement », « Santé », et « Soins ». Ces concepts sont présents dans les écrits parfois de manière implicite, mais très souvent de manière explicite (p. 5).

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Ainsi selon Nadot, (2012) :

Le territoire disciplinaire et les traditions du langage, restent situés au cœur des quatre concepts du métaparadigme du Nursing selon la tradition américaine proposés par Fawcett et Kim ; métaparadigme infirmier constitué des quatre métaconcepts suivants : environnement, personne, le prendre soin ou soin et santé (Provencher et Fawcett, 2002, p. 228).

Toujours d’après Nadot (2012) :

Une précision s’impose à propos de ces quatre concepts métaparadimatiques. … L’environnement n’est pas n’importe quel environnement, mais un environnement institutionnel de santé comme espace-temps pour prendre soin. … La personne concerne l’ensemble des personnes en interaction au sein de l’institution et pas seulement les malades (l’individu, la famille, la communauté). … La santé est vue comme une aptitude à préserver la vie en dépit des conditions adverses qui l’affecte et prendre soin, s’applique aux éléments ethnographiques traditionnels sur lesquels reposent les énoncés de la discipline infirmière. Ils représentent le « prendre soin » profane enrichi de la production de nouvelles connaissances au sein de la discipline (p. 228).

Autrement dit, dans la littérature de la discipline infirmière on retrouve ces quatre métaconcepts écrits de manière explicite ou, plus implicitement :

Selon Pepin (2010) :

La discipline infirmière s’intéresse au soin, dans ses diverses expressions, auprès des personnes, des familles, des communautés et des populations qui, en interaction continuent avec leur environnement, vivent des expériences de santé. Cet énoncé du centre d’intérêt ainsi que les conceptions et les théories qui le précisent constituent la substance de la discipline. Ensemble, ils clarifient la contribution ou la raison d’être des infirmières et le but du service qu’elles offrent à la population quel que soit leur lieu de pratique (p. 16).

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Les fondements de la discipline infirmière se trouvent sous la forme d’une structure des connaissances proposées par Fawcett. Cette structure s’appelle une holarchie. Elle comprend le métaparadigme infirmier (c’est-à-dire les quatre méta concepts décrits précédemment), les paradigmes infirmiers, les modèles, théories et indicateurs empiriques.

Selon Kuhn (1972), un paradigme est un cadre conceptuel général représentant plusieurs valeurs et croyances reconnues par une communauté scientifique. Dans le domaine des sciences infirmières, quatre théoriciennes ont définit des paradigmes différents : Newman, Pepin, Parse et Fawcett.

Newman (2009) Pepin (2010) Parse (2011) Fawcett (2013)

Particulier-détermine Catégorisation / Réaction

Interactif-intégratif Intégration Totalité Interaction réciproque Unitaire-transformatif Transformation Simultanéité́ Action simultanée

Humain devenant

Tableau 1 Différents paradigmes Pepin, J., Kérouac, S., & Ducharme, F. (2010).

« Le regard posé sur une situation tant dans la pratique, la recherche, la formation, la gestion que dans la politique s’inscrit généralement dans une perspective paradigmatique. C’est d’ailleurs cette position, même implicite, qui teinte notre regard sur une situation donnée. Nos valeurs et nos croyances sont soutenues par cette position » (Pepin, 2010, p. 27).

En d’autres termes, les paradigmes infirmiers sont définis « comme étant les postulats philosophiques à la base des activités de l’infirmière ; par exemple, la conception que l’infirmière a de la personne peut influencer ses approches de soins » (Pepin, 2010, p. 28).

Ainsi, au sein de la discipline infirmière plusieurs paradigmes se chevauchent, coexistent et s’influencent.

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« C’est au tournant du XXème siècle, sous l’impulsion de nouvelles connaissances en santé publique que les infirmières participent activement aux progrès des conditions socio-sanitaires des communautés » (Dolan et autres, 1883, cités par Pepin, 2010, p. 33).

« C’est à cette époque que la formation universitaire en nursing s’organise en Amérique du Nord, et l’hygiène apparaît comme un principe fondateur des premiers programmes » (Cohen, Pépin, Lamontagne, Duquette, 2002, cités par Pepin, 2010, pp. 33-35).

Ce qui caractérise les paradigmes de la catégorisation selon Pepin, du particulier-déterminé selon Newman, de la réaction selon Fawcett, c’est surtout un modèle biomédical qui est utilisé pour aborder les phénomènes de manière linéaire et causale. Dans le domaine de la santé on va chercher les causes des maladies afin de les éliminer. Ces paradigmes influencent les soins infirmiers en mettant l’accent sur différentes approches comme la rationalisation, l’impersonnalité, les règles administratives, la division du travail ou le contrôle hiérarchisé.

Les paradigmes interactif-intégratif / de l’intégration / de l’interaction réciproque / de la totalité, influencent les soins infirmiers en mettant l’accent sur le potentiel des personnes, leurs ressources, leurs capacités adaptatives et sur l’environnement.

Selon Pepin (2010) :

Reconnaissant de plus en plus que le facteur causal est difficile à déterminer, les scientifiques et les praticiens se tournent vers l’évaluation multidimensionnelle, recherchant les interactions entre de multiples facteurs. Dans le cadre de ce paradigme, les infirmières se sont appliquées les savoir spécifiques de leur discipline, reconnaissant que la personne est un être bio-psycho-social-culturel et spiritualité en interaction avec son environnement. C’est la période dite « générative » qui a cours encore aujourd’hui (p. 29).

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Le soin infirmier guidé par ce paradigme vise le maintien de la santé de la personne dans toutes ses dimensions : santé physique, mentale et sociale. L’infirmière évalue les besoins d’aide de la personne dans son ensemble en tenant compte de ses perceptions. Elle porte toute son attention sur la situation dans laquelle se trouve la personne qu’elle soigne et utilise les principes de relation d’aide (Meleis, 2007, citée par Pepin, 2010, pp. 40-41).

Les paradigmes unitaire-transformatif / de la transformation / de l’action simultanée / de la simultanéité, influencent les soins infirmiers en mettant l’accent sur l’être vivant, unique, ayant des valeurs telles que l’authenticité, l’engagement, et l’espoir.

« Matha Rogers a proposé une vision fondamentalement nouvelle : un tout

indivisible personne-environnement qui se développe dans un processus mutuel

et continu ». Sa vision a inspiré les théories Health as expanding consciousness de Newman et Human Becoming de Parse (Newman et autres, 2008, cités par Kérouac, 2010, p. 43).

Selon Pepin (2010) :

Le changement est perçu comme étant perpétuel, en accélération et unidirectionnel, en ce sens qu’on ne peut jamais se retrouver exactement au même point, même si on a l’impression d’un recul ... Il s’agit d’un processus itératif (on améliore, on évalue, on améliore à nouveau « roue de la qualité »), réciproque et simultané d’interaction. ... Un praticien qui s’inscrit dans ces paradigmes considère le tout, par exemple, la santé comme étant le point de départ de la compréhension d’un phénomène (p. 30).

Le soin infirmier vise au bien-être de la personne, tel que la personne qui a besoin des soins en question le définit. L’infirmier donne l’importance à la manière de voir de la personne. Être avec la personne que l’on soigne. Soigner c’est s’engager, réfléchir et appliquer des soins reposant sur des connaissances. A savoir ; soigner, c’est s’appuyer sur des connaissances (de soins techniques mais également de soins relationnels) et des savoirs qui guident la pensée et la

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pratique soignante. L’approche de l’infirmier est heuristique et ses activités découlent des préoccupations premières des personnes qu’il soigne.

2.1. Modèle théorique : Hildegard Peplau

Hildegard Peplau est née le premier septembre 1909 aux Etats-Unis. Elle fût diplômée de l’Hospital School of nursing en Pennysylvanie, en 1931. Par la suite, elle eut son baccalauréat en psychologie interpersonnelle en 1943, puis, dix ans plus tard elle obtenu son doctorat en éducation. H. Peplau décéda le dix-sept mars 1999 à l’âge de quatre-vingt-neuf ans (Parker & Smith, 2015).

Selon Fawcett (2013), la théorie de H. Peplau se situe dans le paradigme de l’interaction réciproque entre l’infirmière et la personne soignée. Cela signifie que l’infirmière est en échange constant avec le patient lors de sa prise en soins. L’infirmière perçoit le patient comme un être bio-psycho-socio-spirituel formant un tout indissociable.

Selon Meleis (2007), la théorie de H. Peplau fait partie de l’école de l’interaction. Cela signifie que l’on va se focaliser sur la relation entre le patient et l’infirmière et que par la suite, l’infirmière développera des compétences pour résoudre certains problèmes via cette relation interpersonnelle en gardant toujours cette interaction entre les perceptions et les attentes de cette interrelation.

La théorie d’Hildegard Peplau se base sur les relations interpersonnelles. Elle définit la prise en charge de l’infirmière comme un processus thérapeutique, interpersonnel et humain, qui a pour but de mettre en avant le développement de la personnalité. H. Peplau fût la première théoricienne à identifier et mettre en avant une relation soignant-soigné au centre de la prise en charge en soins infirmiers. Elle décrit le fait qu’il est impossible de prendre en charge un patient correctement s’il n’y a aucune relation ou connexion entre le patient et l’infirmière (Parker & Smith, 2015).

2.2. Assomptions

Selon Fawcett (2013), les assomptions de la théorie de la relation interpersonnelle de H. Peplau sont que premièrement, l’infirmière interagit tout le temps avec le patient sur ses attentes et ses perceptions. Deuxièmement, que la manière d’être des personnes va jouer un rôle dans la façon dont le climat de la

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relation va se dérouler. Ensuite, que la qualité de la relation soignant-soigné va principalement être dépendante de la position que l’infirmière prend en y intégrant ses connaissances, ses compétences ainsi que son expérience. Pour finir, tout ce qui est source de frustration, comme par exemple avoir des obstacles dans sa quête au plaisir ou ne pas atteindre ses objectifs, peut engendrer un sentiment d’inquiétude, de colère, de perte de confiance ou encore d’insécurité.

2.3. Métaconcepts 2.3.1. La personne

Peplau voit la personne comme « un être bio-psycho-socio-spirituel en développement croissant qui présente des besoins et qui a la capacité de transformer son anxiété en énergie positive lui permettant de répondre à ses besoins » (Pepin, Kérouac & Ducharme, 2010, p. 57). L’objectif de l’accompagnement infirmier est de lui proposer des stratégies d’adaptation telles que, par exemple, le mindfulness qui permet de transformer l’anxiété de la détresse psychique en ressources positives.

2.3.2. Le soin

Selon Pepin et al. (2010), pour Peplau, le soin est un processus interpersonnel thérapeutique agissant entre la personne malade dans le besoin et l’infirmière jouant un rôle clé dans la prise en soins à travers l’application de son savoir-faire. Cela favorise le développement de la personnalité du patient. Selon Fawcett & Desanto-Madeya (2013), le but de la pratique infirmière professionnelle pour Peplau est donc d’aider les patients à prendre conscience et à résoudre leurs problèmes interférant avec la construction de leur vie selon leurs visions du bien-être. Peplau voit l’humain comme un client ou un patient ayant droit au respect, à la dignité, à l’intimité, à la confidentialité et à des soins dans le respect de l’éthique. Elle voit également l’infirmier comme un professionnel avec une expertise particulière. Dans le contexte avec les adolescents en détresse psychique, la prise en soin par l’équipe soignante devrait se faire par une approche respectueuse et personnalisée permettant la mise en avant des problématiques par l’adolescent.

(31)

31 2.3.3. La santé

Peplau a « la représentation d’un mouvement continu de la personnalité en lien avec d’autres processus humains vers une vie personnelle et communautaire créative, constructive et productive » (Fawcett & Desanto-Madeya, 2013, p. 384). Pour la maladie, « elle la considère comme étant une expérience qui peut permettre la croissance » (Pepin et al., 2010, p. 58). En lien avec notre thème, l’adolescent peut retirer de cette expérience des connaissances supplémentaires pouvant l’aider dans sa vie personnelle et futur.

2.3.4. L’environnement

Peplau n’a pas vraiment défini le métaconcept de l’environnement, mais on peut comprendre qu’il est en lien avec la culture ainsi qu’avec l’entourage significatif de la personne. Elle a remarqué que la culture avait une grande importance dans la personnalité de l’être humain. Concernant notre population adolescente, l’environnement est très important pour le patient, surtout l’entourage significatif. C’est celui-ci qui va accompagner l’adolescent dans son quotidien et le soutenir pour surmonter sa détresse psychique.

2.4. Particularités de la théorie 2.4.1. Les phases

En 1952, H. Peplau décrit quatre phases dans sa relation interpersonnelle. La phase d’orientation, d’identification, d’exploitation et de résolution. Mais en 1991, une chercheuse canadienne ayant étudié et développé la théorie de Peplau, proposa trois phases. La phase d’orientation, de travail et de résolution, car selon elle la phase d’identification et d’exploitation étaient des sous-phases, elle a donc décidé de les rassembler et de les nommer phase de travail (Parker & Smith, 2015).

La phase d’orientation est la première étape où l’on crée un lien de confiance selon le modèle de Peplau. C’est une étape très importante de la prise en soin, car c’est le début de l’hospitalisation du patient et c’est aussi le début du développement de la relation entre l’infirmier et le malade. Au départ, l’infirmier est encore étranger pour le patient, mais très vite, le patient ayant identifié son problème de santé, va rechercher une personne ressource qui va pouvoir l’aider et l’orienter dans sa démarche de convalescence (Parker & Smith, 2015).

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La phase de travail est l’étape la plus longue de la prise en soins. Elle contient les deux sous-phases qui sont l’identification et la terminaison. C’est l’étape où le patient bénéficie pleinement de la relation thérapeutique (Parker & Smith, 2015). La discussion est primordiale entre le patient et le soignant, car c’est à ce moment que le soignant va jouer un rôle clé et va identifier avec le patient ses besoins actuels ainsi que ses objectifs. Cette étape de la relation va être flexible, car le patient sera en interdépendance avec l’infirmier et va devoir également être capable de comprendre ce qu’il est capable de faire ou non. A la suite de cela, l’infirmier va lui expliquer toutes les ressources qui lui sont mises à disposition afin que le patient se sente au mieux dans son hospitalisation et puisse préparer la suite de son cheminement vers la santé souhaitée (Parker & Smith, 2015).

Au bout d’un certain temps, les besoins que le patient avait nommés dans la phase précédente, sont considérés comme acquis. Le patient va aller dans la continuité des choses et va se fixer de nouveaux objectifs. C’est à ce stade qu’il entrera dans la phase dite de résolution. Le patient va reprendre une certaine indépendance grâce à son travail accompli et va ainsi se libérer peu à peu des personnes qui l’ont aidé à récupérer son autonomie (Parker & Smith, 2015). C’est à la fin de cette phase que la relation s’achève. Les infirmiers vont aider les patients dans leurs projets futurs, les encourager et les accompagner dans la récupération de leur autonomie (Parker & Smith, 2015).

2.4.2. Les rôles

Au cours de la relation que va construire l’infirmier avec le patient durant sa prise en soin, l’infirmier va être amené à jouer plusieurs rôles différents qui vont venir en aide au patient. Peplau décrit cette relation comme un outil thérapeutique pour la prise en soin.

Rôle de l’étranger : Ce rôle est présent lors de la première rencontre avec le patient (phase d’orientation). En ayant ce rôle d’inconnu, il va devoir l’accueillir dans son entièreté et sans jugement (Fawcett, 2013).

Rôle de la personne ressource : L’infirmier va ensuite être perçu comme personne ressource. Il va pouvoir répondre aux diverses questions formulées par

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le patient et lui apporter des informations spécifiques concernant sa santé et sa maladie (Fawcett, 2013).

Rôle de conseiller/éducateur : L’infirmier va jouer ce rôle en l'orientant dans son processus de soins (Parker & Smith, 2015).

Rôle de leader : L’infirmier va devoir, à un moment donné, jouer le rôle de leader, que cela soit au sein de l’équipe soignante ou auprès du patient. Il va ainsi aider et orienter le patient lorsqu’il sera confronté à certaines difficultés (Fawcett, 2013).

Rôle de substitut : L’infirmier va endosser le rôle de substitut (mère, père, sœur, frère, etc.). Ce processus se fait la plupart du temps de façon inconsciente, mais l’infirmier doit être capable d’identifier ce mécanisme et de pouvoir en parler avec la personne soignée (Fawcett, 2013).

2.5. Question de recherche finale

À la suite de nos différentes lectures et recherches effectuées sur le sujet de notre travail ainsi qu’en nous référant à certains écrits de la discipline infirmière notre questionnement est le suivant :

L’infirmier en créant un lien de confiance avec l’adolescent en souffrance psychique et en l’accompagnant à l’aide de la thérapie cognitivo-comportementale, contribue-t-il à diminuer les symptômes dépressifs des adolescents et à augmenter leur bien être ?

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3. M

ÉTHODE

3.1. Sources d’information et stratégie de recherche documentaire

Afin de répondre à la question de recherche, nous avons utilisé l’acronyme PICO. Cette méthode va nous permettre d’effectuer nos recherches selon la Population (P), l’Intervention (I), un comparatif s’il y en existe un (C) et pour finir un outcome (O).

En raison de la crise sanitaire COVID-19 qui nous a touchée, nous avons utilisé qu’une seule base de données, PubMed, car nous n’avions plus accès aux autres dû à la fermeture du centre documentaire. Ces mots-clés ont été traduits à l’aide du site He-Top.

Concepts Mots-clés Meshterms

Population Adolescents en souffrance psychique Adolescents / Souffrance psychique Adolescents /stress psychological / depression

Intervention Intervention infirmière

ou méthodologie de la thérapie cognitivo-comportementale Intervention infirmière / Thérapie cognitivo-comportementale

Nursing care / Cognitive Behavioral Therapy

Comparatif

ø ø ø

Outcomes Diminution des

symptômes dépressifs et l'augmentation du

bien-être

Dépression / Estime de soi / Bien-être

Depression / Self esteem / Well-being

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35 3.2. Diagramme de flux

En utilisant nos mots-clés et nos critères d’exclusion, nous avons pu sélectionner six articles. La démarche de processus d’identification des articles est présentée ci-dessous.

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36

4. R

ÉSULTATS

4.1. Analyse critique des articles retenus

Etudes comp aratives des articles : Population étudiée Modalité de l’intervention (fréquences et modalités) Durée de l’étude, nombre de personnes et modalité de l’étude But de l’étude (outcome) Résultat Bernaras, E. & al. (2019) Adolescents présentant des troubles psychiques Plusieurs articles en corrélation sans interventions spécifiques Propre à chaque étude Etude qualitative Voir quelles thérapies peuvent être mises en place afin de limiter et faire face à la dépression dans les milieux scolaires Le rôle de la prévention grâce à la mise en place de TCC pour limiter et soulager les risques de dépression. Biegel, G. (2009) Adolescents de 14 à 18 ans suivis en service ambulatoire de santé mentale Un cours hebdomadaire (de deux heures) durant huit semaines puis durant trois mois à domicile de manière autonome 5 mois 102 adolescents Essai randomisé contrôlé Voir la diminution des symptômes dépressifs en ajoutant une thérapie non médicamenteuse (mindfulness) au traitement quotidien La mise en place du mindfulness a permis de constater une réduction du stress, de la dépression et de l’anxiété mais également une augmentation de l’estime de soi et de la qualité du sommeil Díaz-González & al. (2018) Adolescents de 13 à 16 ans suivis en service ambulatoire de santé mentale Un cours hebdomadaire (d’une heure et demie) durant huit semaines avec une modification de la longueur de la séance en lien avec la concentration des participants. Une séance d’une demi-heure par jour à faire chez eux (avec un support numérique) 2 mois 101 adolescents Essai randomisé contrôlé

Évaluer les effets d’un programme de pleine conscience (mindfulness) afin de diminuer le stress Le groupe avec le traitement et la thérapie non médicamenteus e montre un bienfait supérieur malgré une faible adhérence au suivi quotidien de la pleine conscience de manière autonome

Figure

Tableau 1 Différents paradigmes  26
Tableau  1  Différents  paradigmes  Pepin,  J.,  Kérouac,  S.,  &
Tableau 2 Méthode et PICO
Tableau 3 Diagramme de flux
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