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Analyse des performances productive et financière des exploitations de bananes en Côte d'Ivoire

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Academic year: 2021

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(1)

1

REPUBLIQUE DE COTE lYIVOIRE

Union · Disciplhw Travail

MINISTERE DE L'ENSEIGNEMENT SUPEf<JEUR DE LA RECHEHC!lE SCIENTIFIQUE r:T DE L'INNOVATLQN Tl·:<'IINOLOCIQllE

FACULTE DES SCIENCES ECONOMIQUES

CENTRE IVOIRIEN DE RECHERCHE ECONOMIQUE ET SOCIALE

THE SE

Présentée en vue de l'obtention du diplôme de

Doctorat

3~me

Cycle en Sciences Economiques

(Economie Rurale)

ANALYSE DES PERFORMANCES

PRODUCTIVE ET FINANCIERE

DES EXPLOITATIONS DE BANANES

EN COTE D'IVOIRE

)''---'

Soutenue publiquement en avril 1996

par

NUAMAEKOU

Composition du Jury :

Mc11lhrcs :

M. ALLECHI M'Det

f>ro{e~seur liltllnir<' ('Il EcrHIIJI11i<'. /)OIJCil de lu Fnntllè des Sciences Ecortulllllflll'.'- 1'1 d<' ( ;( ·stwn

M. N'GBO Aké G. M.

!l·kûlr(' de Cot!{c'·rctH'( ·s ;\(/n··f/(·. (1·1\SECJ

M. PEGATIENAN liicy Jacques

Mait re de Cot~{in·nn· s. Sccr<'•tnirc ( ;(··n(•ml du Programme

de Doctorat en EcmwlllÙ' Humle

M. ZOUNGRANA Placide Maitre·AssL<ilcmt (FASEG 1 CJIŒ .. 5)

(2)

DEDICACE

Cette thèse est dédiée: A mon père et à ma mère. A mes frères et soeurs.

Aux producteurs de bananes des zones d'Aboisso-Ayamé et d'Azaguié.

(3)

REMERCIEMENTS

Ce document n'est ce qu'il est aujourd'hui que grâce au concours de plusieurs personnes. Je leur suis redevable.

Je voudrais remercier l'Agence Canadienne de Développement International (ACDI) pour avoir financé ma formation au CIRES.

Je voudrais remercier du fonds du coeur, le président du jury le professeur ALLECHI M'BET pour avoir accepté de présider la soutenance de cette thèse malgré les nombreuses occupations. Je ne saurai traduire mes semtiments de profonde gratitude à l'égard du comité de thèse.

Que mon directeur de thèse, M. N'GBO AKE trouve ici l'expression de ma reconnaissance pour tout ce qu'il a eu à faire pour moi dans le cadre de ce travail. Je le remercie pour les conseils pratiques qu'il a eus à me fournir lors de la proposition de recherche et lors de la rédaction de la thèse.

Que M. PEGATIENAN HIEY trouve ici l'expression de ma profonde reconnaissance pour sa grande disponibilité ainsi que pour ses suggestions et conseils.

Je voudrais remercier M. KAMA BERTE pour ses conseils pratiques de terrain et pour ses suggestions lors de la rédaction de la thèse.

(4)

Je voudrais également remercier M. ZOUNGRANA PLACIDE d'avoir accepté volontiers de faire partie du jury de thèse.

Je voudrais remercier tout le personnel du CIRES ainsi que les camarades étudiants docteurs pour la bonne ambiance qui a su exister dans nos rapports quotidiens ainsi que pour leur soutien moral.

Je voudrais enfin dire merci à M. N'GORAN KOUAKOU chercheur au CIRES et à M. ANOKOUA ANE pour avoir accepté de corriger le premier manuscrit de ma thèse.

Aux enquêteurs KOFFI N'GUETTA ETIENNE et BLAHO MICHEL qu'ils trouvent ici l'expression de ma sincère gratitude.

(5)

RESUME

Il est unanimement admis que la croissance de la production agricole provient de trois sources: l'accroissement des facteurs de production; l'adoption d'une nouvelle technologie et la gestion rationnelle des ressources productives existantes.

Dans ce travail, nous privilégions la dernière source en ce sens qu'elle est mieux adaptée en période d'ajustement structurel et de récession économique que connaît la Côte d'Ivoire.

L'objectif central de notre travail est de quantifier les niveaux de performance productive et financière atteints par les exploitations de bananes situées au sud de la Côte d'Ivoire et de trouver les variables socio-économiques qui permettront une stimulation de la performance productive des producteurs de bananes en Côte d'Ivoire. L'approche de la frontière de production a été adoptée pour l'évaluation de l'éfficacité technique tandis que l'approche du budget a servi à déterminer le niveau de la performance financière de ces mêmes exploitants. Nous avons estimé trois frontières de production à l'aide de trois méthodes différentes. L'une d'entre elles est une méthode descriptive, les deux autres sont inférentielles. Les travaux de recherche ont été effectués dans deux zones de production (zone d'Abcisse Ayamé et zone d'Azaguié), chacune d'elles regroupent à la fois de grands et petits producteurs de bananes. Sous la base de conditions pédologiques et climatiques identiques, les résultats suivants émergent de notre étude.

(6)

1- Le niveau de performance productive varie d'une méthode d'estimation de la frontière de production à une autre. Les producteurs de bananes opèrent en moyenne à 67.65 % de leur capacité avec la méthode des moindres carrés ordinaires déplacés;

à 66.5 % avec la programmation linéaire et à 80 % avec la méthode du maximum de vraisemblance. Cette dernière méthode a un impact sur le niveau de performance productive des exploitants mais elle est sans influence sur le rang de performance productive des planteurs de bananes.

2- L'efficacité technique des producteurs est indépendante de la taille de l'exploitation lorsque celle-ci est représentée par la superficie cultivée. En d'autres termes, quelle que soit la méthode utilisée, il

n'y

a pas de différence significative à 5 % au niveau de la performance productive entre les grands et petits producteurs de bananes.

3- Les grands producteurs de bananes sont en moyenne financièrement plus rentables que les petits. Le lien entre les performances financière et productive a montré que les deux indicateurs varient dans le même sens. Les producteurs financièrement rentables sont ceux qui sont techniquement les plus efficaces mais la réciproque n'est pas vraie. La gestion de la qualité de la banane et de la plantation sont les contraintes majeures qui bloquent les petits paysans à mieux rentabiliser leurs exploitations.

(7)

4- Outre les facteurs physiques de la production, l'obtention du crédit qui est représentée par le volume des exportations antérieures est un stimulant de la production des petits producteurs. Le niveau d'instruction a un impact favorable sur la performance productive des grands exploitants.

L'étude recommande qu'un accent particulier devrait être accordé aux grands exploitants puisqu'ils sont financièrement plus rentables et techniquement aussi efficaces que les petits.

Dans le souci de rentabiliser mieux leurs exploitations, les petits producteurs méritent un encadrement technique rigoureux pour qu'ils améliorent la qualité de la banane produite. Ils doivent utiliser les moyens de transport adaptés et procèder à la substitution de l'engrais chimique par l'engrais organique.

(8)

SOMMAIRE

INTRODUCTION

Chapitre I -ANALYSE SOCIO-ÉCONOMIQUE DES PRODUCTEURS ET DESCRIPTION DE L'ÉVOLUTION DE LA CULTURE DE LA BANANE ET

1

DE SON PROCESSUS DE PRODUCTION . . . • . 4

Chapitre II - PROBLÉMATIQUE ET OBJECTIFS DE L'ÉTUDE Chapitre III - REVUE DE LA LITTÉRATURE ET HYPOTHÈSES Chapitre IV DONNEES - MÉTHODE DE RECHERCHE ET D'ANALYSE DES Chapitre V -EVALUATION DE EXPLOITATIONS DE BANANES L'EFFICACITE TECHNIQUE DES CHAPITRE VI -RENTABILITÉ FINANCIERE DES EXPLOITATIONS ET 21 30 63 78 DÉTERMINANTS DE L'EFFICACITÉ TECHNIQUE . • . • . . . . 93

CONCLUSION

. .

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. . .

106

REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES . . . • . • . . . • 109

ANNEXE

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120

Table des matière .

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128

Liste des tableaux. .

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. .

134

Liste des équations. . . • . . . • . . . • . 137

(9)

Il est généralement admis que la croissance de la production agricole provient de trois sources : l'accroissement des facteurs de production, 1 'adoption de nouvelles technologies et 1 'efficience avec laquelle les ressources productives sont utilisées. Dans le contexte actuel d'ajustement structurel et de dévaluation que connaît la Côte d'Ivoire, caractérisé par la suppression des subventions aux intrants agricoles et la hausse des prix des intrants importés, il est particulièrement difficile d'axer la croissance de la production agricole sur l'augmentation du volume des intrants. La deuxième voie est un processus lent. La troisième voie devient intéressante dans la mesure où elle permet aux exploitants agricoles de réaliser des marges bénéficiaires substantielles. En effet, elle permet d'identifier les possibilités d'accroissement de la production sans coût financier supplémentaire. Elle est également une source d'accroissement de la productivité. Le rôle capital de l'efficacité technique en agriculture est largement reconnu par les chercheurs et décideurs politiques. cette importance se remarque à travers les nombreuses études empiriques effectuées dans les pays suivants (Pakistan, Etats-Unis d'Amérique, Inde, Philippines1 Malaisie1 Jamaïque,

Brésil et Paraguay) respectivement par Ali et Chaudhry (1990); Bagi (1982) ; Bravo-Ureta et Reiger (1990, 1991); Huang et Bagi(1984); Bagi et Huang(1983); Battese, Coelli et Colby (1989); Kalirajan et Flinn ( 1983) ; Kalirajan et Shand ( 1986); Taylor et Shonwiler

(10)

Ces différentes études ont porté soit sur un produit agricole (le riz, le manioc et le coton), soit sur plusieurs cultures agricoles associées, soit sur l'élevage des vaches laitières. En ce qui concerne la Côte d'Ivoire, au niveau micro-économique, les études empiriques disponibles traitant de la performance productive des agriculteurs du point de vue de l'efficacité technique sont assez récentes et moins nombreuses. Kouadio et Pokou (1991), ont comparé l'efficacité technique des exploitations manuelles (petites) et les exploitations attelées (grandes). Adouko (1993) a évalué la performance des exploitations d'ananas. Djato (1994) a comparé les petites et grandes exploitations de riz. Notre étude qui vient en complément de ces travaux antérieurs, adopte une orientation particulière. Elle porte sur une culture fruitière (la banane) qui, à notre connaissance, a fait l'objet de très peu d'études économiques empiriques à l'exception de celles de la Direction et Contrôle des Grands Travaux (1990) et de celle du CIRAD(1995). Elle mesure la performance des planteurs de bananes

1 douces à l'aide de deux critères (un indicateur économique et un

indicateur financier). Le premier critère utilise trois méthodes d'évaluation de l'efficacité technique (deux d'entre elles sont inférentielles et la dernière est descriptive). L'étude compare la performance productive obtenue des trois méthodes d'estimation des frontières de production et analyse le lien entre 1' indicateur économique et l'indicateur financier. Enfin, elle tente de trouver les facteurs socio-économiques qui expliquent l'efficacité technique des producteurs de bananes.

(11)

Ainsi présenté, ce travail constitue, à notre connaissance, la première application dans le cadre de la mesure de la performance des agriculteurs ivoiriens de bananes.

La banane fait partie des cultures d'exportation de la Côte D'Ivoire. L'amélioration de sa performance permettrait à l'État de réduire sa grande dépendance des recettes d'exportation du café et du cacao. Elle pourrait constituer également une source secondaire de revenus pour les paysans des zones productrices et une autre source d'emploi pour la population active rurale. C'est dans le cadre de la relance du secteur ivoirien de la banane douce en vue de tirer profit des opportunités de marché que notre étude dont le thème est :

"Analyse des Performances productive et financière des exploitations de bananes en Côte d'Ivoire" vise à identifier les producteurs de bananes les plus performants à l'aide d'un critère de performance productive (efficacité technique) et d'un critère de performance financière (profit).

Notre travail s'articulera autour de six chapitres.

Le premier fait l'analyse socio-économique des producteurs de bananes et i l décrit l'évolution de la culture de banane et son processus de production. Le deuxième traite de la problématique et des objectifs de l'étude. Le troisième présente la revue de la littérature et les hypothèses de notre travail. Ensuite, le quatrième chapitre traite de la méthode de recherche et d'analyse des données. Le chapitre V présente le résultat de la performance productive des producteurs de bananes. Le chapitre VI fait le diagnostic financier des exploitations et explique les sources de l'efficacité technique.

(12)

Chapitre I - ANALYSE SOCIO-ÉCONOMIQUE DES PRODUCTEURS ET DESCRIPTION DE L'ÉVOLUTION DE LA CULTURE DE LA BANANE ET DE SON PROCESSUS DE PRODUCTION

Ce chapitre traite de la réparti t i on des exploitants selon les caractéristiques sui vantes •"(la nationalité, le ni veau d'instruction des exploitants, le site des exploitations, la zone de production et le mode d'acquisition de la terre) et il décrit l'évolution de la culture de la banane et son itinéraire technique de production.

1.1 - CARACTÉRISTIQUES SOCIO-ÉCONOMIQUES DES PRODUCTEURS

Ne peuvent produire de la banane ou étendre leurs superficies, que ceux qui disposent d'un code d'exploitation ou d'une autorisation d'extension attribuée par le Ministère de l'Agriculture. L'acquisition du code n'est pas définitive, il peut être retiré lorsque le producteur devient défaillant.

Il est mis en location par l'acquéreur lorsqu'il se sent incapable de produire. La banane tout comme les cultures de rente suivantes: l'hévéa, le palmier à huile et l'ananas est conjointement produite par des industriels et des paysans.

La production exportée de banane est largement dominée par les grandes et moyennes exploitations. Les producteurs de bananes sont organisés en coopératives; notre zone d'étude regroupe cinq coopératives dont une dans la zone d'Aboisso-Ayamé. Celles-ci ont été mises en place par la Société de Développement des Fruits et Légumes (SODEFEL) pour faciliter l'encadrement technique des

(13)

producteurs des bananes. Après la dissolution de la SODEFEL, les coopératives existent toujours, mais elles ne jouent actuellement qu'un seul rôle (le conditionnement en commun de la banane à

exporter).

1.1.1 - Répartition des exploitants selon la nationalité

La réparti tien des exploitants selon la nationalité montre que la moitié des exploitants est composée d'ivoiriens dont 37 % sont de grands exploitants contre 63 % de petits paysans. Les autres africains représentent 36 % du total et se répartissent entre 46 %de grands exploitants et 54% de petits (voir tableau 1.1). Les industriels représentent 14 % de l'effectif, ceux-ci sont en majorité d'origine européenne. Il n'existe pas d'exploitant européen qui dispose d'une exploitation de bananes de moins de dix hectares.

Tableau 1.1 réparti tien des exploitants par nationalité (en nombre).

ivoirien autres européens total africains Grandes 13 12 10 35 exploitations Petites 22 13 0 35 exploitations total 35 25 10 70

(14)

1.1.2 Répartition des exploitants selon le niveau d'instruction

Nous avons considéré toutes les formes d'éducation (école franco-arabe, école française, cours d'alphabétisation adulte).

Sur l'ensemble des exploitants de bananes, 55% sont analphabètes, 17 % ont reçu une formation scolaire de moins de six ans, 14% ont atteint le niveau de scolarisation compris entre six ans et dix ans. Seulement 14 % des exploitants ont dépassé le niveau de dix années de scolarisation (voir tableau 1.2). ceux-ci sont des producteurs européens. Aucun petit exploitant n'a atteint un niveau d'instruction supérieur à dix ans.

Tableau 1.2. Répartition des exploitants selon le niveau d'instruction (en pourcentage).

niveau analphabètes 1-6 6-10 10 ans et

+

d'instruction petits 40 7 3 0 exploitants grands 15 10 11 14 exploitants total 55 17 14 14

(15)

1.1.3 Répartition des superficies par nationalité de l'exploitant

La réparti tian des superficies exploitées selon la nationalité indique que sur un total de 2659 hectarescnouvellement plantés_§e bananes dans la zone d'étude, 55.20 % appartiennent à la zone Aboisso-Ayamé contre 44.80 % pour la zone d'Azaguié. Pour les deux zones de production étudiées, les ivoiriens détiennent 17 % de la superficie totale exploitée contre 9 % pour les autres africains et 74% pour les européens (voir tableau 1.3). Nous déduisons de ce qui précède que la minorité ( 14 %) en effectif détient la majorité (74%) des superficies cultivées. La raison est que pour les exploitants européens, la cul ture de banane est l'unique activité alors qu'elle fait partie des nombreuses activités agricoles (exploitations de fleurs, de vivriers, de papaye solo, de cacao 1 de café 1 etc.) exercées par les ivoiriens et les

africains non ivoiriens. Ceux-ci ne vi vent pas seulement de la culture de la banane. En plus, les exploitants européens disposent de plus de moyens financiers et matériels que les producteurs africains; ils ont accès aux crédits bancaires. Mais, ceux-ci ont évité de répondre aux questions relatives au volet crédit bancaire de notre questionnaire.

(16)

Tableau 1.3

répartition

des

superficies

exploitées

(en

pourcentage) selon la nationalité des exploitants

Ivoiriens

Autres

Total

Africains

Européens

Grandes

14

7

74

95

exploitations

Petites

3

2

0

5

exploitations

Total

17

9

74

lOO

Source

données de l'enquête

1.1.4 - Répartition des exploitants par zone de production

Le tableau 1.4 montre que sur les dix-huit exploitants dans

la zone d'Aboisso-Ayamé, dix-sept (17) sont des grands exploitants

contre seulement un qui est un petit exploitant. En revanche,

à

Azaguié coexistent les industrielles, les moyennes et les petites

exploitations paysannes de bananes, soit trente-quatre (34) petits

exploitants, treize (13) moyens et cinq industriels.

Tableau 1.4

répartition des exploitants selon la taille de

l'exploitation et par zone de production

Zone

Aboisso

Aboisso

Azaguié

Ayamé

Ayamé

Azaguié

Moyens

Industriels

Moyens

Industriels

Grandes

7

10

13

5

exploitations

Petites

1

34

0

exploitations

(17)

1.1.5 - Localisation des superficies exploitées par zone de production

Dans la zone d'Aboisso-Ayamé, la forte concentration (54

%)

des superficies cultivées se retrouve à Diby, village situé à

environ soixante kilomètres d'Ayamé. La deuxième forte concentration de bananeraies se si tue sur l'axe routier Ayamé-Akressi (voir tableau 1.5). Le tableau 1.6 indique que la forte densité de bananeraies dans la zone d'Azaguié se trouve autour de la ville d'Azaguié. En effet, les deux quartiers Azaguié Gare et Azaguié Ahoua regroupent vingt quatre exploitants, soit 46% du total et ceux-ci détiennent 44 % des superficies mises en valeur. La deuxième concentration forte de bananes se situe aux alentours des villages de M'Bromé et d'Akébefiat.

Tableau 1.5 localisation des superficies exploitées par zone de production.

Zone d'Aboisso-Ayamé.

Superficie en %

Nombre des exploitantli Source : donnée$ de l'enqul!le.

Tableau 1.6

Tomasset

Superficies eo %

Nombre d' exploitanlll 4

Souree : données de l'eoqul!le

Assouba Elima Ayamé Ebikro Dib y

10 10 13 2 54

4 2 6

localisation des superficies exploitées par zone de production. Zone d'Azaguié.

AZllguié gare AZllguié M'bromé Carrière Al<ébdial Kouadio Donlcoi Makouguié

Aboua campement

39 21 4 20 0.5 0.5 2

(18)

1.1.6 - Mode d'accès à la terre

Deux droits coexistent dans le régime foncier ivoirien: un droit non écrit, traditionnel dit coutumier, qui fait des premiers habitants de la région les propriétaires de la terre, et l'autre qui est un droit non promulgué qui stipule que la terre appartient à celui qui la met en valeur; mais celui-ci n'a pas d'effet dans la zone d'étude. Il n'y prévaut que le droit coutumier. Les populations autochtones de la zone d'étude sont des Akans: du côté d' Azaguié, 1 'ethnie d'origine est 1 'Abbey et du côté d'Abaissa l'Agni.

Dans l'ensemble, la terre n'apparaît pas comme une ressource rare, sauf les terres les plus propices à la culture de la banane c'est-à-dire celles situées dans des bas-fonds non loin des voies routières. Compte tenu de la rareté relative des terres propices, i l existe des opérations de vente et de location de terres dans les régions étudiées.

La location de la terre par an varie selon la zone de production. Dans la zone Aboisso-Ayamé, le coût de l'hectare va de vingt mille Francs cfa à quarante mille Francs cfa. Tandis que dans la zone d'Azaguié, l'hectare de terre pour la location par an varie entre dix mille FCFA et vingt mille Francs cfa. Quant à la vente, le prix d'achat est fonction de la proximité du bas-fond par rapport aux pistes villageoises. Le prix d'achat de l'hectare diffère d'une zone à l'autre. Dans la zone d'Azaguié, i l fluctue dans l'intervalle de cent mille Francs cfa à cent cinquante mille Francs cfa, tandis qu'à Aboisso-Ayamé, le même hectare de bas-fond coûte entre cinquante mille Francs cfa et cent mille Francs cfa.

(19)

Le tableau 1.7 donne la répartition en pourcentage des exploitants selon le mode d'accès à leur terre.

Tableau 1.7 répartition des exploitants selon le mode d'accès

à la terre.

désignation Don Achat Héri tage Location total

en 17 29 21 33 100

pourcentage

Source : données de l'enquête.

Parmi les personnes enquêtées, 17

%

ont acquis leur terre par don, et 29 % par achat; 33 % des enquêtés louent par an la terre qu'ils cultivent et, enfin, 21 % l'ont obtenue par héritage.

Qu'est-ce qui explique l'hétérogénéité du mode d'accès à la terre ? Elle provient du fait que la moitié des exploitants de notre échantillon soit composé de non ivoiriens: 36 % sont des africains non ivoiriens et 14 % sont des européens (voir tableau 1.1). L'implantation des exp loi tati ons agricoles industrielles dans la zone d'étude et sa proximité par rapport à la ville d'Abidjan ont transformé la propriété foncière traditionnelle qui était collective à une propriété foncière individuelle. Celle-ci peut être cédée. Parmi les exploitants ivoiriens, certains sont des allogènes dans les zones de production. Ils ont soit acheté la terre qu'ils cultivent ; soit ils la louent ; et dans le meilleur des cas, ils l'ont acquise en échange d'un présent symbolique (bouteille d'alcool forte, pagne traditionnel de valeur). Certains natifs, pour avoir accès à des terres plus propices pour la culture de la banane, louent ou achètent leur lopin de terre.

(20)

1. 2 - ÉVOLUTION DE LA CULTURE DE LA BANANE

Cette section décrit les différentes structures privées et publiques d'encadrement et de la commercialisation de la banane. Selon Dolly (1978), la culture de la banane a été introduite en Côte d'Ivoire en 1902. Mais, elle n'a connu un véritable essor qu'en 1930 à cause de la crise du cacao. Les planteurs européens, dans le souci de stabiliser leur revenu d'exportation, ont intensifié la culture de la banane. La première structure d'encadrement de la production (COBAFRUIT) fut créée en 1953. La cul ture de banane n'a commencé à se répandre en milieu rural ivoirien que vers la fin des années 1950; cette diffusion a été possible grâce à la création en 1958 de l'association pour l'Africanisation de la culture bananière et fruitière (SABAF). La commercialisation était assurée par la coopérative fruitière de Côte d'Ivoire (COFRUICI). Elle avait en charge l'approvisionnement des intrants et des traitements phyto-sanitaires aux exploitants de bananes. Après l'indépendance, plusieurs autres structures d'encadrement et de commercialisation furent créées. La SONACO

(Société Nationale de candi tionnement) créée en monopole de la collecte, du contrôle de la

1963, avait le qualité et de l'emballage des fruits. L'Organisation de Commercialisation de la production (OCP) intervenait exclusivement dans le circuit des ventes (recherches des débouchés et passation des contrats).

La société pour le développement des fruits et légumes (SODEFEL) assurait une action d'encadrement technique et de regroupement des planteurs dans le but d'améliorer, au niveau de la production, la compétitivité de la banane ivoirienne.

(21)

traitements sanitaires et s'occupait de la commercialisation de la banane douce sur le marché européen. Aucune de ces structures privées et publiques d'encadrement et de commercialisation n'existe actuellement.

1.3 - ITINÉRAIRE TECHNIQUE DE PRODUCTION

La description du processus de production de la banane permet d'identifier les causes de l'incapacité des exploitants à obtenir la production maximale. Cette section retrace toutes les activités culturales de la préparation du sol à la vente.

1.3.1 - Préparation du sol

Quatre activités cul tura les différentes (drainage, bombage des planches, trouaison et rebouchage) se retrouvent dans la préparation du sol. Après le défrichage de la superficie, la première opération cul tura le est la mise en place des fossés appelés drains. La superficie de l'exploitation comprend les drains et les surfaces réservées au semis (les planches) dont les dimensions sont : cent vingt mètres de long sur dix mètres de large. Ces derniers facilitent l'écoulement rapide des eaux de ruissellement et permettent de réduire les excès d'eau qui peuvent entraîner la décomposition des racines des bananiers pendant la saison pluvieuse. Aussi, pendant la saison sèche, permettent-ils d'alimenter la bananeraie en eau lorsqu'une retenue d'eau existe

(22)

en amont. Un drain beaucoup plus large que les fossés intérieurs, appelé drain de ceinture, entoure chaque hectare. Sur une superficie de deux mille pieds de bananiers, il existe environ huit

à neuf planches d'environ deux cent cinquante pieds de bananiers chacune.

Le bombage des planches est la deuxième activité, il consiste

à répandre la terre des fossés sur les surfaces à planter. Le bombage permet de rendre le sol plus souple, ce qui facilite la pénétration des racines des jeunes bananiers.

Ensuite, la trouaison consiste à creuser des trous, Ceux-ci sont espacés de deux à trois mètres selon la densité à l'hectare décidée par l'exploitant. Enfin, le rebouchage est un apport de matière organique au sol, celle-ci peut être du fumier des parches de café et de cacao ou de l'engrais chimique. Cet apport sert à

accélérer la reprise du matériel végétal.

1.3.2 - Choix du matériel végétal et semis

Il existe trois sortes de matériel végétal (le vitro plant, le rejet à baïonnettes rasé et la souche à rejet attenant).

Le premier est produit artificiellement par l'I.R.F.A, les deux derniers sont obtenus à partir du bananier-mère. Le rejet à

baïonnettes rasé est un rejet de deux à trois mois avec des feuilles auquel on a arraché toutes les racines avant de planter, alors que la souche à rejet attenant n'est qu'une souche à

bourgeon. Parmi les trois sortes de matériel végétal, les deux dernières sont utilisées dans les zones d'étude. Avant de planter le rejet obtenu, il doit être désinfecté des nématodes.

(23)

La désinfection s'appelle le pralinage. Elle consiste à

tremper le matériel végétal dans une bouillie composée d'argile, de l'eau et du némacure liquide préparée la veille.

Dans une durée inférieure à deux mois qui suit le semis, l'exploitant procède au remplacement des pieds morts ou rachitiques par les nouvelles souches.

1.3.3 - Fertilisation et traitements

Ils sont les activités les plus importantes dans la culture du bananier. La quantité de bananes produites dépend fortement de la disponibilité de ces intrants et de leur parfaite utilisation.

1.3.3.1 - Fertilisation

Le poids du régime du bananier et la durée du cycle sont fonction des apports en éléments nutritifs. Plusieurs variétés d'engrais sont utilisées (l'urée, le chlorure de potasse, le sulfate de potasse et le N.P.K).

1.3.3.2 - Désherbage chimique.

Le traitement chimique pré-émergence est fait avec un herbicide de type triazine. L'objectif de cette activité est de maintenir le sol propre pour éviter la concurrence des mauvaises herbes avec les jeunes bananiers.

(24)

1.3.3.3 - Traitement phytosanitaire

Le cercosporiose (Cercospora Musae) est une maladie fongique foliaire. Elle entraîne une sénescence très rapide des feuilles par le jaunissement (Cercospora jaune) ou le noircissement (Cercospora noir). Les feuilles atteintes n'assurent pas convenablement la photosynthèse. La lutte contre le cercosporiose du bananier doit être permanente. Le traitement se fait à l'aide de deux méthodes non exclusives : le traitement à l'atomiseur et à l'hélicoptère. Les industriels et les moyens exploitants utilisent à la fois les deux types de traitement. La fréquence de traitement est de vingt et un jours minimum et trente jours maximum. A cette fréquence régulière s'ajoutent les pulvérisations ponctuelles dues aux attaques brusques du cercosporiose. Les petits exploitants utilisent uniquement le traitement à l'atomiseur. Ce type de traitement consomme plus de bouillie fongicide (vingt litres d'huile de plantation pour un litre de t i l t ou un litre de peltis

à l'hectare). Le traitement aérien nécessite pour un même hectare douze litres d'huile de plantation et 0.8 litre de peltis ou 0.4

litre de t i l t .

1.3.4 - Soins aux bananiers

Nous regrouperons l'ensemble des soins obtenir de bons rendements en trois

nécessaires pour sous ensembles: l'oeilletonnage, l'ablation des feuilles sèches et le tuteurage.

Autour du bananier apparaissent plusieurs rejets.

La technique de l'oeilletonnage consiste à éliminer la plupart des rejets également appelés les "gourmands". Ne doivent être maintenus

(25)

que deux rejets. L'un doit servir à remplacer le bananier-mère et l'autre sera utilisé comme rejet à baïonnettes rasé pour le prochain semis. L'activité de l'oeilletonnage se subdivise en deux sous activités. La première phase consiste à couper les rejets surnuméraires en évitant leur repousse. La coupe peut être profonde ou superficielle mais l'objectif est de détruire les méristèmes. Le but de cette phase est de concentrer les apports d'engrais sur le seul bananier et sur son héritier afin de s'assurer une bonne récolte pour le premier cycle et pour le deuxième cycle. La deuxième phase consiste en la destruction des rejets choux car ceux-ci sont sources de parasites.

Les feuilles sèches peuvent disséminer le cercosporiose, il faut donc les couper. Mais, pendant la saison sèche, elles doivent être maintenues car elles protègent le faux tronc du bananier.

Quant au tuteurage, son but est de protéger les bananiers porteurs de régime contre les vents. Il existe sous deux formes : le tuteurage et l'haubanage. Le premier consiste à trouver un tuteur solide pour tout bananier porteur de régime. Chaque bananier porteur de régimes est attaché à un bambou planté qui lui sert de tuteur. Il est généralement utilisé pour la variété "Poyo". La variété "grande naine" et le semis en ligne jumelée exigent l'usage de la technique d'haubanage. Sa technique est la suivante : deux ficelles partant des dernières feuilles, sont tirées et fixées à

la base des faux troncs des bananiers voisins de celui porteur de régime. L'inconvénient de l'haubanage est qu'il provoque une circulation malaisée dans la plantation, il constitue un handicap majeur dans la lutte contre le cercosporiose lorsque le traitement

(26)

1.3.5 - Soins aux fruits.

La qualité de la banane récoltée dépend fortement des soins aux fruits apportés par la main d'oeuvre. Nous regrouperons sous cette rubrique, les activités suivantes: le gainage et l'ablation de la dernière main et du bourgeon mâle.

Dès que les doigts sont relevés, il faut procéder à un gainage rapide. La rapidité des ouvriers est nécessaire ainsi que les moyens financiers pour l'achat des gaines. L'absence et jou le retard de gainage conduisent à l'obtention de bananes de mauvaise qualité. L'objectif du gainage est de protéger les fruits contre la poussière, l'huile de traitement, ainsi que les rayons du soleil, les grattages des oiseaux et des insectes.

Dans le souci d'obtenir les premières grappes de banane de formes acceptables dans les catégories extra et grade I, l'exploitant doit couper la dernière grappe ainsi que le bourgeon mâle, car ils empêchent le régime du bananier de se développer.

1.3.6 - Conditionnement de la banane

Le conditionnement est la dernière étape que subit la banane avant son exportation ou avant sa vente sur le marché local.

Il permet de classer la banane selon les normes du marché international. La qualité intrinsèque n'a qu'une importance secondaire, très largement devancée par la présentation des doigts au moment de la vente aux consommateurs. Les régimes sont examinés dès leur arrivée à la station de conditionnement de façon à écarter

(27)

tous ceux qui ne correspondent pas aux normes internationales1 • Le

carton d'emballage doit contenir des bouquets de cinq à huit doigts, les bouquets de trois ou quatre doigts ne doivent pourtant pas être jetés. Mais leur nombre dans le carton doit être limité. Les bouquets avant leur emballage sont lavés à 1 'eau dans une citerne non couverte. Ensuite1 ils sont légèrement séchés par

passage dans un tunnel de ventilation avant d'être désinfectés. Deux produits chimiques sont utilisés: il s'agit du TBZ et de Benlate (voir I.R.F.A, 1978, p.205). Les petits et quelques producteurs moyens disposent en commun une station de conditionnement alors que chaque producteur industriel en a une.

1.3.7 - Échange de frets

Il n'est pas une activité culturale, mais il est le résultat de toutes les activités exercées sur la plantation de banane.

La durée entre la récolte et l'infloraison est de trois mois maximum. Dès l'apparition des fleurs1 le planteur doit dénombrer

les fleurs dans son exploitation (le comptage des fleurs) et le communiquer à l'organisation centrale des producteurs-exportateurs d'ananas et de bananes (O.C.A.B) par le biais des coopératives de production. En fonction du nombre de fleurs et du poids moyen du régime de banane, l'O.C.A.B prévoit la production à exporter par planteur. Celle-ci est fonction du quota d'exportation attribué à

1

Les reg1mes suivants sont à écarter: 1/ régimes à fruits trop pleins.

2/ régimes à fruits trop maigres dans les prem1eres mains. 3/ régimes présentant des anomalies d'évolution de la pulpe. 4/ régimes de présentation défectueuse sur l'ensemble (régimes tombés,grattés,désarticulés,avec de coup de soleil, brûlure d'huile,dégâts d'insectes. I.R.F.A (1978)

(28)

la Côte d'Ivoire. Avant le jour de la récolte, les producteurs de chaque coopérative tiennent la réunion de fret. C'est au cours de cette réunion que les exploitants expriment leurs intentions d'achat ou de vente de frets. L'achat intervient quand le planteur se rend compte que la prévision de sa production est en deçà du quota qui lui est attribué par l'O.C.A.B. Il y a une intention de vente quand la production excède le quota. L'échange de frets est très courant. En réalité, i l est une compensation entre les producteurs d'une même coopérative ou deux amis producteurs de deux coopératives différentes. Il est dû à la mauvaise appréciation des productions futures par le planteur. Les producteurs sont pénalisés pour les creux et les dépassements abusifs. La pénalité apparaît quand les intentions de demande et d'offre ne coïncident pas. Pour les creux, ils paient le fret du navire. Pour les dépassements, ils subissent les frais de conditionnement et en plus ils sont obligés de vendre la partie excédentaire aux grossistes locaux à un prix inférieur à celui du marché international.

(29)

Chapitre I I - PROBLÉMATIQUE ET OBJECTIFS DE L'ÉTUDE

Ce chapitre montre l'importance de la culture de banane et présente les problèmes structurels du secteur banane. Il fait l'inventaire des opportunités futures pour la banane et justifie l'intérêt de l'étude d'évaluation de l'efficacité productive des exploitants. Il présente enfin les objectifs de notre travail.

2 .1 - IMPORTANCE DE LA CULTURE DE LA BANANE

Son importance s'observe essentiellement à trois niveaux. D'abord, au niveau des exportations, la banane a représenté 12 % du volume total des exportations et elle a contribué pour environ

2.7 %du produit intérieur brut en 1992 (voir tableaux A3 et A4 en annexe). Ses contributions semblent être modestes sans être pour autant négligeables, surtout si l'on se place dans une perspective où l'on souhaite développer une stratégie de diversification des cultures de rente.

Ensuite, le secteur de la banane génère des emplois. L'étude du CIRAD (1995) indique qu'il rémunère environ huit mille cinq cents emplois dont près de quatre-vingts pourcent sont des emplois agricoles. Outre l'emploi qu'il fournit à la population active rurale des régions productrices, chaque exploitation industrielle crée autour d'elle des services socio-économiques (écoles, chapelles, etc.). En milieu urbain, la quantité de bananes non exportée est vendue à des mûrisseries installées principalement dans les grandes villes. L'activité de mûrisserie crée, elle aussi des emplois. Car c'est elle qui fournit la banane aux détaillants

(30)

pour sa commercialisation sur les trottoirs, dans les quartiers et sur les chantiers des travaux urbains. La vente en détail est assurée principalement par des femmes et des jeunes filles.

Elle constitue selon le cas une activité principale ou une activité secondaire. Enfin, un

industrielles (SONACO, STEPC,

certain nombre d'entreprises KANAPLAST, etc.) dépendent indirectement du secteur de banane à travers la fourniture des intrants à la production. La filière de la production de l'ananas et de la banane absorbe 15 à 20 % du volume d'engrais produit par la STEPC (CIRAD, 1995). Trois sociétés industrielles (Allpack, SONACO et KANAPLAST) se partagent le marché des gaines. La SONACO est la seule entreprise industrielle qui fournit les cartons d'emballage au secteur banane. Selon le rapport du CIRAD (1995), elle réalise le tiers de son chiffre à la vente des cartons de bananes et en fabrique huit millions par an. Les pesticides sont fournies conjointement par quatre firmes (Callivoire, ALM, Ciba Geigy et Sofaco).

2.2 - PROBLÈMES STRUCTURELS DU SECTEUR DE LA BANANE

Contrairement aux cultures d'exportation telles que le cacao, le café et le coton, pour lesquelles des structures techniques d'encadrement existent, les cultures d'exportation non traditionnelles (ananas, bananes) souffrent d'une absence cruciale d'encadrement technique. En effet, après la dissolution de la SODEFEL et de la COFRUITEL en 1986, la filière de production et du conditionnement de la banane est laissée aux soins des producteurs et des coopératives de production.

(31)

La disparition de ces structures d'encadrement a également conduit à l'arrêt automatique des subventions d'engrais et autres intrants.

La situation de la production de banane est très contrastée, les rendements à l'hectare varient d'un producteur à l'autre. Mais, le rendement moyen du secteur banane est de vingt tonnes à

l'hectare. Il est nettement inférieur au rendement théorique réalisable qui est estimé à quarante tonnes à l'hectare (DCGTX, 1990). La cause de la faiblesse du rendement à l'hectare dans l'ensemble provient de la non maîtrise de la technique de production. Celle-ci s'observe à deux niveaux.

Bien que les parts des catégories "extra et grade I11 aient

augmenté dans le temps, en passant respectivement de 10 % à 38% et de 25% à 45% sur la période 1983-1989 ; la part de la catégorie II reste encore importante. Elle représente en moyenne plus du quart de la production nationale exportée sur la même période (voir tableau 2.1). Tableau 2.1 catégorie Extra Grade I Grade II

Évolution en pourcentage de la qualité de la banane exportée par la Côte d'Ivoire

1983 1986 1987 1988 1989 10 25 65 13.5 60 26.5 12 61 27 23 54 23 38 45 17

(32)

La quantité de bananes vendue sur le marché local reflète dans une certaine mesure les mauvaises quantités des produits dues aux défaillances techniques de production. En moyenne 25 % de la production nationale de banane est consommée localement (voir tableau 2.2). Cette quantité englobe à la fois les bananes dont la qualité est non conforme aux normes des marchés européens et les bananes vendues aux grossistes locaux par les planteurs qui expriment un besoin urgent de liquidités financières.

Tableau 2.2 consommation locale de la banane en pourcentage de la production de 1987 à 1992.

année 1987 1988 1989 1990 1991 produc 134297 132890 146090 176071 172434 ti on

consommation 26 28 26 27 24

source : Calcul à partir des données de l'annuaire des statistiques agricoles et de la FAO (1992).

1992 190575

22

Face à ce rendement moyen modeste, les opportunités futures de marchés apparaissent à l'horizon.

2.3 - EXISTENCE DE MARCHÉS POTENTIELS

Des opportunités de débouchés existent pour la banane ivoirienne tant au plan international qu'au plan national.

Au plan international, la mise en place de l'organisation commune du marché européen n'a pas encore réglé définitivement la question de la banane (Suaudeau, 1994). Jusqu'ici, il existe deux types de marchés (marchés libres et marchés préférentiels). Sur les

(33)

premiers, il n'y a aucune restriction quantitative sur les origines de la banane. Sur ceux-ci les approvisionnements de la banane sont fonction des opportunités du marché. Ils représentent 69 % des importations totales de banane (Suaudeau, op.cit; DCGTX, op.cit). Les pays à marché libre sont les suivants: les pays d'Amérique, le Japon, les pays d'Europe hormis la France, la Grande Bretagne,

l'Italie et l'Espagne. En revanche, les marchés préférentiels sont ceux sur lesquels i l existe des accords préférentiels d'approvisionnement avec certains pays producteurs. Ceux-ci ne représentent que 16% des importations totales (Suaudeau, op.cit). Les normes sur les marchés libres sont plus exigeantes que sur les marchés préférentiels. Mais, la construction du marché unique européen, fera disparaître la distinction entre marchés préférentiels et marchés libres. Les accès privilégiés de tel ou tel producteur à tel marché n'existeront plus. Deux cas de figure peuvent se présenter.

La protection sera globale pour l'ensemble des pays A.C.P. Ainsi, la part de chaque producteur vers le marché commun européen dépendra de la qualité de son produit.

Face à la demande globale future de bananes de l'Europe Unie, des nouveaux quotas seront attribués à chaque pays producteur. Dans ce cas d'espèce, chaque pays doit chercher à accroître ses exportations vers la communauté de sorte à se voir attribuer, lors de la mise en application effective du marché de l'Europe unie, un quota supérieur.

(34)

Selon Chérif (1994), l'Europe Communautaire a déjà pris des mesures pour freiner l'invasion sur son marché de bananes en provenance des pays Latina Américains par une taxe prohibitive de 75 Écus soit 49.500 F cfa par tonne et un contingentement à 2.1 millions de tonnes en 1994 et à 2. 2 millions en 1995. Cette nouvelle disposition favorise les pays africains producteurs de bananes douces, notamment, la Côte d'Ivoire qui est premier producteur africain comme le montre le tableau 2.3.

Tableau 2.3 : Part des pays africains producteurs de bananes (en pourcentage). Année 77 78 79 80 81 82 83 84 85 86 87 88 C.I 40 43 39 55 55 45 45 41 49 42 42 44 Cameroun 26 24 25 27 29 30 32 27 27 27 24 19 Somalie 17 17 16 14 13 26 20 25 23 30 32 35 Autres 17 16 20 4 3 3 5 2 1 1 2 2 Source

.

.

Calcul à partir des données de la FAO (1989)

Hormis les marchés européens, les marchés africains représentent des opportunités à conquérir par la banane ivoirienne. Car ceux-ci peuvent recevoir les bananes qui ne respectent pas les normes des marchés européens et, en période de saturation de ces derniers, ils peuvent absorber le surplus de production.

Au plan intérieur, la demande de bananes est forte. Environ 20 % à 30 % de la production est absorbée par le marché des grandes villes (voir tableau 2.2). L'urbanisation croissante de la Côte d'Ivoire pourrait induire une hausse de la demande de fruits en général et en particulier de la banane qui est produite régulièrement sur toute l'année.

(35)

L'évaluation des perspectives futures de la banane ivoirienne par la DCGTX {op.cit) indique qu'il faut dans les années à venir un accroissement additionnel de la production de trente mille tonnes par an pour pouvoir satisfaire la demande future. Comment stimuler l'offre future pour couvrir cette demande potentielle? Trois possibilités existent.

L'augmentation de la production future peut se faire par un accroissement des superficies.

L'accroissement de la productivité globale des facteurs ou l'accroissement de l'efficacité technique permet d'atteindre ce même but.

La dernière alternative est la combinaison des deux premières. Le rapport de la filière banane de la Direction et Contrôle des Grands Travaux a déjà tranché en faveur de la première alternative: " à ce niveau des rendements à l'hectare, il faudrait alors accroître d'environ mille hectares la superficie des plantations de bananes". La Côte d'Ivoire peut-elle fournir ces mille hectares supplémentaires? Elle en est capable car le même rapport de la Direction des Grands Travaux mentionne l'existence de vastes superficies très propices pour la culture de banane mais non encore exploitées. Au total, huit (8) zones d'environ quatre mille {4.000) hectares existent et sont réparties comme suit

1 - zone nord de Dabou sur la rive droite de l'Agnebi : zone d'Orgaf, Akradiou, Armebe avec un potentiel de 500 à 600 hectares de terres de tourbe fin.

2 - Zone sud du Nieky : 450 hectares. 3 - Zone nord du Nieky : 300 hectares. 4 - Zone de Motobe : 300 hectares. 5 - Zone N'Zi Bandama : 100 hectares.

(36)

6 - Zone en bordure de la Soumie près de la plantation de Salifou Bandé (Aboisso) : 1000 hectares.

7 - Zone de San Pédro : 1000 hectares à proximité du port. 8 - Zone de Bonoua produisant de l'ananas médiocre convenant

mieux à la culture de la banane douce : 250 hectares.

La distribution des nouvelles dotations en terre ne doit pas se faire au hasard, elle doit se fonder sur un critère de sélection. L'indicateur de performance productive (efficacité technique) et l'indicateur de performance financière (le profit) sont considérés comme les composantes de notre critère de sélection. L'étude d'évaluation de l'efficacité technique permet d'identifier les planteurs les plus performants. L'idée fondamentale qui sous-tend toute étude d'évaluation de l'efficacité productive est que si les exploitants n'utilisent pas de façon efficiente les ressources disponibles, toute politique qui allouerait de nouvelles dotations aboutirait à des résultats médiocres (Belbase et Grabowki, 1985; Shapiro, 1983)2

• Cette étude

permet d'éclairer les choix alternatifs. Ce rôle important est confirmé par de nombreux travaux empiriques (Ali et chaudhry 1990; Bravo-Ureta et Evenson, op.cit Lau et Yotopoulos, 1971 Yotopoulos et Lau, 1973; Taylor et al. 1984; etc.) effectués dans les pays en développement, dont l'objectif central est d'éclairer les décideurs dans leurs choix entre une assistance aux petites

(37)

exploitations et la promotion des grandes exploitations. C'est dans le même sens que s'inscrit notre étude dont l'objectif principal est de quantifier le niveau d'efficacité technique et de profit des producteurs de bananes.

A cet objectif principal, sont associés quatre objectifs spécifiques à savoir

1 - évaluer 1 'efficacité technique des petites et grandes exploitations de bananes à partir de trois méthodes d'estimation de la frontière de production.

2 - Étudier la sensibilité de l'indice d'efficacité technique par rapport aux méthodes d'estimation des frontières de production.

3 - Évaluer le lien entre l'efficacité technique et la rentabilité financière.

4 - Examiner les déterminants de l'efficacité technique des producteurs de bananes.

(38)

Chapitre I I I - REVUE DE LA LITTÉRATURE ET HYPOTHÈSES

L'utilisation du critère financier pour classer les unités de production est courante ; en revanche1 l'utilisation du critère

économique pour atteindre le même but1 ne l'est pas. C'est à juste

titre que notre revue de la littérature exposera la méthode d'estimation de l 1 efficacité technique et présentera les

déterminants de celle-ci. Enfin 1 elle analysera le lien entre

l 1

efficacité technique et la rentabilité financière.

3.1 - DÉFINITION DE LA NOTION D'EFFICACITÉ TECHNIQUE ET DE FRONTIERE DE PRODUCTION

La notion d'efficacité prise à la lettre signifie l'obtention du maximum de résultats positifs avec le minimum d'efforts. Quelle défini tian la littérature donne-t-elle au concept d'efficacité technique ? Un exploitant est techniquement plus efficace qu'un autre si1 étant donné le même niveau de ressources utilisées1 il

obtient plus de production que l'autre1 ou alternativement/ il

offre le même volume de production que l'autre avec moins d'intrants (Lau et Yotopoulos1 1971; Yotopoulos et Lau1 1973;

Byrnes et al. 1987). Cette définition repose essentiellement sur la meilleure allocation des ressources productives. Ainsi, l'exploitant techniquement efficace est celui qui gère au mieux ses ressources. Cependant, pour la théorie micro-économique orthodoxe1

les études d'efficacité technique n'ont pas leur raison d'être car le principe de la maximisation interne est toujours satisfait pour chaque producteur.

(39)

Par conséquent, chaque producteur se situerait toujours sur la frontière de production. Mais, la réalité est totalement différente. C'est ce qui explique les nombreuses études empiriques effectuées dans ce domaine.

Qu'entendons-nous par frontière de production? Techniquement, elle est la limite supérieure d'un ensemble de production réalisable par les producteurs. Ceux-ci ne peuvent dans le meilleur des cas que se situer sur la frontière de production, mais jamais au-dessus d'elle. Selon Deprins (1985), la fonction frontière est le lieu de transformation d'intrants et de produits efficaces: à

transformation techniquement possible, il est impossible d'augmenter un produit sans augmenter un intrant ou diminuer un autre produit. sur la frontière de production, toutes les possibilités managériales d'accroissement de la production sont épuisées. Thiry et Tulkens ( 1989 )3

la définissent comme étant l'ensemble de production qui est du possible du producteur.

Elle peut être définie encore comme étant la quantité totale de produits finis que le paysan devrait pouvoir obtenir avec les moyens disponibles.

L'efficacité économique renferme à la fois l'efficacité technique et l'efficacité allocative. La dernière est la combinaison optimale des facteurs de production conduisant à un profit maximum (Duraisamy, 1990). Un exploitant est allocativement efficace lorsqu'il égalise la productivité marginale en valeur du facteur à son prix sur le marché.

(40)

3.2 - MÉTHODE D'ESTIMATION DE LA FRONTIERE DE PRODUCTION

Pour évaluer le degré d'efficacité technique d'une exploitation agricole, d'une entreprise industrielle ou d'un service public ou privé, il faut d'abord estimer la frontière de production lorsque l'approche paramétrique a été choisie.

En revanche, l'évaluation de l'efficacité technique à l'aide de l'approche non paramétrique de ces mêmes unités de production est uniquement basée sur un algorithme de classement. Plusieurs approches ont été élaborées pour estimer les frontières de production et pour mesurer le niveau d'efficacité productive des exploitants. Ces approches peuvent être classées selon la forme présumée de la frontière, selon la technique d'estimation utilisée pour obtenir la frontière et selon la nature et les propriétés supposées de l'écart entre la production observée et la production maximale.

La première distinction permet de classer les approches en deux catégories différentes: approche paramétrique et approche non paramétrique. La deuxième distinction classe les approches paramétriques à travers deux méthodes: les méthodes inférentielles et les méthodes descriptives. La dernière différencie les frontières stochastiques des frontières déterministes. La nomenclature suivante est proposée pour décrire les différentes approches.

(41)

3.2.1 - Approche non paramétrique

Elle n'impose aucune forme préétablie à la frontière de production. Le processus de production ne peut pas être identifié par une forme fonctionnelle. La convexité de l'ensemble de production est le seul élément de différenciation des approches non paramétriques.

3.2.1.1 - Approche non paramétrique convexe

Elle fut proposée par Farrell (1957) pour la première fois. Elle consiste à envelopper les activités productrices observées de telle sorte que l'ensemble des possibilités de production formé soit convexe. La frontière de production proposée par Farrell est linéaire et elle impose des rendements constants. Charnes, Cooper et Rhodes (1978), de même que Banker, Charnes et Cooper (1984)4

ont construit à partir de l'idée de Farrell une approche plus générale prenant en compte les rendements d'échelle variables. Celle-ci a été denommée approche D.E.A (data envelopment analysis). Elle se décompose en trois principales variantes. La première, appelée D.E.A.C (constant data envelopment analysis); correspond à une frontière linéaire. La deuxième, D.E.A.D (decreasing data envelopment analysis), autorise des rendements décroissants et consiste à former un ensemble de production convexe en joignant par les segments linéaires les observations d'unités productives jugées les plus efficaces. Enfin, la troisième variante appelée D.E.A.V (variable data envelopment analysis), autorise des rendements

4

(42)

croissants puis décroissants. Elle a une représentation graphique très proche de la deuxième variante; avec la seule différence que la frontière de production de la troisième variante ne part pas de l'origine des axes.

3.2.1.2 -Approche non paramétrique non convexe

Elle est proposée par Deprins1 Simar et Tulkens (1984) 5

• Ils

supposent la libre disposition des productions et des intrants. Elle porte le nom de cette hypothèse (F.D.H) (free disposa! hull). Une uni té de production est déclarée techniquement inefficace 1

s ' i l est possible de trouver au moins une autre unité de production avec des quantités produites qui soient supérieures et les quantités d'intrants moindres. Les unités techniquement efficaces sont celles qui ont un degré d'efficacité égal à l'unité. Dans le cas le plus simple où la production est obtenue à l'aide d'un seul intrant 1 la frontière de production est une représentation en

escaliers.

3.2.2 - Approche paramétrique

Bien que Farrell fut le premier à donner la structure des frontières de production et leurs mesures d'efficacité, Aigner et Chu ( 1968) 6 ont été les premiers à spécifier les frontières de

production paramétriques. La frontière de production est représentée par une forme fonctionnelle de type Cobb-Douglas ou de

5

voir Gathon (1992).

6

(43)

type trans-logarithmique. Pour estimer les paramètres de cette frontière de production, plusieurs méthodes existent. Les unes sont des méthodes statistiques (moindres carrés ordinaires déplacés ou corrigés et le maximum de vraisemblance); les autres sont non statistiques (programmation linéaire et quadratique). Quelle que soit la méthode utilisée, une hypothèse est faite sur la nature des écarts observés entre la frontière de production et la fonction de production observée. Si l'écart est considéré comme étant de l ' inefficacité technique, la frontière de production est di te déterministe. Si en revanche, l'inefficacité technique n'est qu'une des causes de l'écart observé, la frontière de production devient stochastique. La production effective est la différence entre la production sur la frontière et l'inefficacité technique.

3.2.2.1 - Frontiere de production déterministe

La frontière de production est déterministe en ce sens que tout écart observé entre la production réelle et la production maximale est supposé être uniquement dû à l'inefficacité technique du producteur. Le terme de la variable stochastique n'apparaît pas. Elle ne prend pas en compte le terme d'erreur classique rencontré dans les modèles économétriques usuels. Elle est un cas particulier de la frontière paramétrique stochastique puisqu'elle est retrouvée quand l'on suppose que tous les facteurs aléatoires sont nuls.

(44)

Soit la frontière de production logarithmiquement linéaire présentée sous la forme suivante :

LogYj

=

ao

+

al

LogXJ.; + a2 LogX2j + a3 LogX3j

+ a4 LogX4:l + a5 LogX5:l + an LOGXnj - U:l ( 3 . 1 )

Y:l est la production, X1j représente les intrants et les a1 sont

les paramètres à estimer et U:l est le résidu qui représente l'inefficacité technique pour l'exploitant j.

Comment estimer les paramètres (a1 ) de la frontière de production

(3.1)? L'on peut utiliser une méthode descriptive ou une méthode inférentielle.

La méthode descriptive est proposée par Aigner et Chu (1968) et elle comprend la programmation linéaire et la programmation quadratique. Elle a fait l'objet de très peu d'études empiriques; les plus connues sont celles de Aigner et Chu (1968) et de Timmer ( 1971). La technique de la programmation linéaire consiste à

estimer les paramètres inconnus de la frontière de production en minimisant la somme de la valeur absolue des écarts observés entre la production réelle et la production estimée sous réserve que toutes les observations demeurent sous ou sur la frontière de production. Mathématiquement/ il s'agit de minimiser par rapport

à tous les paramètres de la frontière de production, la fonction objectif suivante :

MINL !Yj Yjl

(45)

Yj est la production observée et Yj* est la production estimée. Si au lieu de minimiser la somme de la valeur absolue des écarts, on choisit de minimiser la somme des carrés des écarts, on utilisera alors la programmation quadratique. Elle se présente sous la forme suivante :

MIN

L

[Yj-Yj] 2

sous la contrainte Yj -< Yj ( 3 • 3)

Cette méthode est descriptive car nous ne savons rien sur les propriétés et les qualités des estimateurs obtenus.

Schmidt (1976)7

montre que la solution de la programmation linéaire revient à l'estimation des o:1 par la méthode du maximum de

vraisemblance en supposant que les résidus (Uj) suivent une distribution exponentielle; la solution de la programmation quadratique revient à l'estimation des o:1 par la méthode du maximum

de vraisemblance sous l'hypothèse que les résidus sui vent une distribution normale tronquée.

Si nous choisissons d'estimer les paramètres de la frontière de production ( 3 .1) par une méthode inférentielle, deux voies s'offrent à nous. La technique des moindres carrés ordinaires déplacés et la méthode du maximum de vraisemblance peuvent être utilisées.

La première est proposée par Greene (1980 a) et par Gabrielson (1975)8

• Elle se fait en deux étapes.

7

voir Forsund, Lovell et schmidt (1980)

(46)

D'abord, il s'agit d'estimer une fonction de production par la méthode des moindres carrés ordinaires en régressant le volume de la production (variable dépendante) observée sur les volumes d'intrants utilisés (variables explicatives).

La fonction obtenue passe par le point moyen du nuage des observations en minimisant la somme des carrés des écarts entre la fonction de production et les niveaux de production observés.

La deuxième étape consiste à déplacer cette fonction de production moyenne vers le haut de manière qu'aucune observation ne soit située au-dessus de la frontière et qu'au moins une des observations fasse partie de celle-ci. Techniquement, il s'agit d'ajouter à l'ordonnée à l'origine de la fonction de production estimée par la méthode des moindres carrés ordinaires, le résidu positif le plus élevé de la régression.

L'équation de la frontière de production est

LogYj*

=

œ

0 + lJ. + œ1LogXj1 + œ2LogXj2 +

œ3LogXj3 + ...• œnLOGXjn ( 3. 4)

Xij représente le volume d'intrants; les a1 sont les paramètres

estimés et ~ est le résidu positif le plus élevé de la régression des moindres carrés ordinaires.

La méthode du maximum de vraisemblance est la deuxième voie qui permet d'obtenir les paramètres de la frontière de production (Schmidt, 1986; Forsund, Lovell et Schmidt, 1980). Son utilisation nécessite une hypothèse sur la distribution des résidus. Celle-ci peut suivre une des lois statistiques suivantes (normale tronquée, exponentielle, gamma). Bravo-Ureta et Reiger (1990) ; Greene (1980)

Figure

Tableau  1.4  répartition  des  exploitants  selon  la  taille  de  l'exploitation  et  par  zone  de  production
Tableau  1.5  localisation  des  superficies  exploitées  par  zone  de  production.
Tableau  1.7  répartition  des  exploitants  selon  le  mode  d'accès  à  la  terre.
Tableau  5.1  variables  constante  superficie  main  d'oeuvre  engrais  fongicide  herbicide  a,  y  J-1
+7

Références

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