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Analyse et prévention des troubles du cycle reproductif
chez les caprins en région semi-aride dans le nordeste
brésilien
R. Quirin, T.M. Leal, B. Faye
To cite this version:
R. Quirin, T.M. Leal, B. Faye. Analyse et prévention des troubles du cycle reproductif chez les caprins
en région semi-aride dans le nordeste brésilien. Veterinary Research, BioMed Central, 1994, 25 (2-3),
pp.343-348. �hal-02713915�
REMERCIEMENTS
Ce travail a été réalisé sur financements du Fonds d’aide et de
coopération
et de laBanque
mon-diale. Nous remercionsl’équipe
du Serviced’épidémiologie
et le directeur du laboratoire deFarcha, ainsi que les éleveurs pour leur
patiente
collaboration.
RÉFÉRENCES
ADDAD
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Manuel de référence, version micro 89.1. Paris, ADDAD, 250 pFaugère
0,Faugère
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Est-il opportun depréconiser
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petits
ruminantsd’Afrique
sahélo-soudanienne contre les nématodesgastro-intestinaux ? Rev Elev Méd Vét
Pays Trop
43, 187-191
Analyse
et
prévention
des troubles du
cycle
reproductif
chez
les
caprins
en
région
semi-aride
dans le Nordeste
brésilien
R
Quirin
TM
Leal
B
Faye
1 CIRAD,
département élevage
et médecine vétérinaire, 10, rue Pierre-Curie, 94704 Maisons-Alfort cedex, France;2Centro de
Pesquisa
Agropecuâria
doTrôpico
Semi,4rido,
Empresa
Brasileira dePesquisa
Agropecuària (CPATSA-EMBRAPA),
Cx Postal 23, 56300 Petrolina PE, Brasil;3
INRA-Theix, laboratoire
d’écopathologie,
63122Saint-Genès-Champanelle,
FranceRésumé ― Une
enquête écopathologique
sur les avortementscaprins
enélevage
traditionnel dans le nord-est du Brésil apermis
de mettre en évidence une succession de troubles ducycle
reproductif
affectant le rendement zootechnique.L’analyse
ducycle
a fourni les éléments*
nécessaires à la formulation de mesures de
prévention
de ces troubles. Ils’agit,
enmanipulant
lecycle reproductif,
de réaliser une meilleureadéquation
entre l’offre alimentaire, très saisonnée, et lapériode
de mises bas. Certaines mesures de conduite de la mise bas devraient entraîner une diminutionimportante
de la mortalité desjeunes.
reproduction
/caprins
/ troubles /prévention / élevage
traditionnelSummary ― Analysis
andprevention
ofreproduction
disorders in goats in a sub-arid area innorth-eastern Brazil. An
ecopathology
survey was conducted in order to define the risk factors for abortion intraditionally
raised goats in north-eastern Brazil. The survey showed a sequence ofdisorders in the
reproductive cycle.
A detailedanalysis
of thiscycle produced
useful elements todefine
prevention
measures. Theobjective
is to create,through
changes
in thereproductive cycle,
a better balance between demand in thekidding period
and the seasonalforage supply. Kidding
management measures may also reduce kidmortalify
rates.reproduction / goats
/ disordersl prevention
/ traditionalbreeding
INTRODUCTION
L’avortement a été
diagnostiqué
depuis
longtemps
par les éleveurs de larégion
semi-aride du Nordeste brésilien commefacteur limitant le
développement
del’éle-vage
caprin.
Les recherchesentreprises
enstation
(Unanian
etSilva,
1984)
et en milieu réel n’ont pas déterminé les causes de cetrouble. Une
enquête écopathologique,
des-tinée à identifier les facteurs de
risque
desavortements, a été mise en
place
fin 1990.La collecte des informations s’est déroulée
en 3
phases
successives : unepré-enquête,
uneenquête rétrospective
et uneenquête
prospective
longitudinale.
La secondephase
ainsi que le suivi ontproduit
des résultatsconcernant l’ensemble du
cycle reproductif.
Outre leproblème
visé,
d’autres contraintes del’élevage
caprin
ont été mises en évi-dence.L’analyse
de ces troubles a suscitél’élaboration et la diffusion de mesures de
modification de conduite de la
reproduction.
Dans cettecommunication,
lecycle
repro-ductif commence à la mise à lareproduc-tion,
et vajusqu’à l’indépendance
alimen-taire des chevreaux(6 mois) quand
leschèvres se libèrent de l’anoestrus de lacta-tion. C’est
pourquoi
desparamètres
rela-tifs aux chevreaux
(mortalité)
sontpris
encompte.
MATÉRIEL
ETMÉTHODES
L’étude a été conduite dans la
région
semi-aride du Nordeste au Brésil, oùprédomine l’élevage
caprin (Massaroca-BA).
Lavégétation
naturelle(caatinga),
de type fourré, est constituéeprinci-palement
d’une florehyper-xérophile
d’arbustesépineux.
Les raresgraminées
etplantes
annuellesn’apparaissent
que pendant lespluies.
La sai-sonpluvieuse
est caractérisée par une forte va-riabilité inter- et intra-annuelle et survientgénéralement
entre novembre et avril. La sai-son verte est définie par la présence de feuilles encore vertes sur les arbustes etdépasse
un peu la saison pluvieuse. Elles’oppose
à la saisonsèche.
Pour lp suivi, 34 éleveurs volontaires
répar-tis sur 9 des 11 communautés du district ont été
retenus sur des critères de
représentativité
écologique.
Seuls 30 d’entre eux ontparticipé
au suivipendant
2cycles reproductifs
consécutifs(1991-1992).
Un échantillon d’environ 40 chèvres a été tiré au sort chezchaque
éleveur de manière àreprésenter
l’ensemble des lots constituant sontroupeau. Ces lots se
distinguent
par le mode de conduite ou lepâturage.
Trois types de conduited’élevage prédominent
qui sont, par ordreouvert avec retour
chaque
soir à l’enclos et le parcours en liberté avec surveillance aupâturage.
L’enquête
rétrospective
(Quirin
etal,1992)
a fourni des résultats utiles pour l’élaboration dusuivi.
L’enquête prospective longitudinale
a con-sisté en une collecte d’informations sur un pas de temps de10 j
avec unefréquence
de pas-sage mensuelle. Quatre échelles d’informationont été considérées : la
reproduction,
lapatholo-gie,
la conduite et l’alimentation à l’échelle de l’animal ; laqualité
despâturages,
l’étatcorporel
et sanitaire des chèvres à l’échelle du troupeau ; la situationsocio-économique
et lespratiques
de conduite à l’échelle de l’éleveur ; et enfin, la naturedes sols et le climat à l’échelle de la commu-nauté. Il faut remarquer que la structure
démo-graphique
de l’échantillon abeaucoup
changé
au cours des 2 ans d’observation en raison des
mortalités d’adultes et de l’entrée de chevrettes. Les informations ont été saisies
après
codificationpréalable
et des tests de cohérence ontpermis
decontrôler leur validité. La
répétition
des passages a contribué à éliminer les erreurs de collecte del’information.
L’analyse
des données a été effec-tuée au moyen deslogiciels
SPSS/PC+ pour lesstatistiques
élémentaires et ADDAD pour lesana-lyses
multivariées.RÉSULTATS
ET DISCUSSIONDescription
etanalyse
du
cycle reproductif
Les résultats obtenus par
l’enquête
rétros-pective
et par le suivi de 2périodes
dereproduction
(tableau 1)
ont montré : unâge
élevé à la
première
misebas,
un intervalleimportant
entre misesbas,
une fertilité etune fécondité
faibles,
une mortalité desjeunes
très élevée et un taux d’avortement relativement fort. La courbed’âge
à la pre-mière mise basprésentait
unerépartition
trimodale
qui
a été observéeégalement
auSénégal
mais avec unpremier pic plus
important
(Moulin,
1993).
L’intervalle moyenentre mises bas observées constituait une
valeur minimale car il n’a pas été tenu
compte
des chèvresn’ayant
mis basqu’une
fois au cours du suivi. L’absence de strati-fication sur les cohortes lors du calcul del’âge
à lapremière
mise basexplique
lavariabilité observée.
Les
paramètres
mesurés reflètent uneproductivité plus
faible que celle observée par d’autres auteurs dans larégion
(Guimarâes Filho,
1983 ;
Anonyme,
1989).
Pour se dérouler
normalement,
lecycle
reproductif
doit commencer au début de la saison verte, cequi
requiert
un bon étatphysiologique
de la chèvre. Il semble quelorsque
ces conditions ne sont pasréunies,
des troubles divers surviennent et se
pro-duisent de
plus
enplus précocement
au fildes
cycles.
Les effets vont dusimple
retard à la mise basqui
entraîne une sortie ducréneau favorable pour la
gestation
sui-vante,
à l’avortement ou à uneapparente
stérilité
(d’où allongement
de l’intervalleentre mises bas et
augmentation
del’infer-tilité).
Ilspassent
parl’épuisement
des réservescorporelles pendant
l’allaitement despetits (d’où
mortalité desjeunes
accrue).
Il s’établit un cerclevicieux, parsemé
d’acci-dents dont l’avortement est le
plus
visible. Les animaux n’en sortentqu’en
interrompant
leur activité sexuelle
jusqu’à
ce que lescon-ditions
physiologiques
soient à nouveauréunies. Les effets adverses du milieu main-tiennent la
productivité zootechnique
à unniveau faible. Il faut
cependant
remarquer que les résultats obtenus sont desmoyennes recouvrant une
grande
variabilité inter-éleveur desparamètres zootechniques.
Il existe donc unepossibilité
d’améliorer laproductivité
de certainstroupeaux.
Hypothèses
etpropositions
deplans
d’amélioration
Il ressort de cette
analyse
qu’une
meilleureadéquation
de lapériode
de mises bas avecl’offre alimentaire naturelle au moyen d’une action sur la lutte devrait améliorer les
paramètres.
Cetteadéquation
s’est révélée mauvaisependant l’enquête (fig 1 ), en
rai-son du retard à l’entrée en chaleur de
nom-breuses chèvres
qui perdent
2 à 3mois,
lors de
l’apport
fourrager
trèsimportant
endébut des
pluies
(novembre/décembre),
avant d’être fécondées. Le
premier
effetpositif
d’unregroupement
des fécondations dès le début despluies
serait la diminution de la mortalité desjeunes
avant 6 mois. Il aété mis en évidence un
gradient
décrois-sant des chances de survie
(Chi
2
:
P <0,001)
en fonction de lapériode
denais-sance au cours de 3
périodes
clefsqui
sont :le milieu de la saison verte
(mars,
avril,
mai),
la fin de saison verte(juin, juillet)
et la saison sèche(août
àdécembre).
Enconséquence,
les chevreaux nés enpremière période
sontplus
vigoureux
en fin de saison sèche. Les mères économisent leurs réserves et sontfécondées
plus rapidement
en début desai-son de
reproduction.
Larépartition
des mises bas dans letemps,
suivant ces 3pé-riodes,
entraîne ungradient
décroissant deprobabilité
de mettre bas l’année suivante(Chi
2
:
P< 0,02).
Une entréeplus précoce
en
reproduction
permettra
une diminution de l’intervalle entre mises bas et de l’infer-tilité. Il estcependant
préférable
de ne paspréconiser
plus
d’unegestation
par an.Enfin,
les chevrettes nées au cours de lapremière période
serontpubères
dès leurde
l’âge
à lapremière
mise bas et del’infer-tilité. Silva
et al (1983)
arrivent à unecon-clusion similaire sur la saison de mises
bas
mais Guimarâes Filho et ai
(1982)
obser-vent dans ces conditions un
allongement
de l’intervalle entre mises bas.
La seconde
hypothèse
d’amélioration estla maîtrise de la
période
de mises bas. Eneffet,
la mortalité néo-natale(avant
5jours)
représente
letiers
de la mortalité avant 6 mois. Elledépend
surtout, dans larégion,
desprédateurs,
de lavigueur
des chevreaux à la naissance et desqualités
maternellesde la mère. Les facteurs infectieux
sem-blent rares mais l’absence de
prophylaxie
favorise la mortalité comme par
exemple
uneponte
de Lucilie bouchère(Cochliomyia
hominivorax)
sur le cordon ombilical suivie de myase abdominale. Deplus,
il a étémon-tré que la
productivité
numérique
à 6 mois estplus
faible chez lesprimipares
que chez lesnullipares.
Ces
hypothèses
supposent
la mise enapplication
de mesurespratiques.
Ils’agit
d’augmenter
laproportion
de chèvresentrant en chaleur
après
leflushing
ali-mentaire naturel suivant lapremière pluie
qui
fait démarrer lavégétation.
Unsupplé-ment
minéro-vitaminique,
riche enphos-phore,
en fin de saison sèche devrait favoriser la fécondation. Les réservescor-porelles
ont étéparfois épuisées
par unegestation
hors du créneau favorable et parune lactation en saison sèche. Elles doivent
être reconstituées aussi
rapidement
quepossible
au moyen d’unecomplémentation
alimentaire avant lapériode présumée
dedébut des
pluies.
Cettepratique
decom-plémentation
existedéjà
enpériode
sèche pour maintenir en vie des chevreaux faiblesou aider des
chèvres
allaitantes.L’applica-tion de ces mesures devrait
diminuer,
enfin de
première
année,
le nombre d’animauxen état
dritique
et libérer cette contrainte. Lasupplémentation
disponible permettra
de maintenir legain
deprécocité
sexuelle oude regrouper les mises bas en milieu de saison verte. Ces mesures
impliquent
cependant
une modification de la conduite dutroupeau
en unepériode
difficile et uninvestissement dont le résultat ne sera
mesurable
qu’un
anplus
tard.Une seconde intervention concerne la conduite de la
période
de mises bas. Larecommandation consiste à surveiller la mise bas en rassemblant les animaux avant
qu’ils
ne mettent bas dans un enclos et pourune durée minimale de 10
j.
Dans lapra-tique,
cela suppose ladisponibilité
d’unpâturage
cloturé àproximité
de la maisonet non
occupé
par des cultures. Cetype
d’enclos est assez rare ou
trop petit
pourfournir une alimentation suffisante aux
ani-maux et
implique
donc unsupplément
de travail partransport
d’aliment mais legain
enproductivité
numérique
au sevrage devrait être sensible dès lapremière
année.Ces
propositions
doiventapporter
ungain
de
productivité
mais il faut veiller à cequ’elles
soient mises enapplication.
Pourcela,
l’accent a été mis d’abord sur leséchanges
permanents
avec les éleveurs etles retours d’information
pendant
toute ladurée du travail.
Puis,
l’accent a été mis surle faible coût
d’applicabilité
de ces mesures.Elles sont à
adapter
maintenant à l’échelle de l’individu et devront être validées avantd’être
divulguées
àgrande
échelle. Leurapplication
fera sans douteémerger
de nou-veaux facteurs limitants.REMERCIEMENTS
À
tous ceuxqui
ontparticipé
au déroulement del’enquête,
et l’ont favorisé, et enparticulier
aux techniciens polyvalents del’équipe :
D Barbosa de Miranda et S Coelho de Alencar.RÉFÉRENCES
Anonyme (1989)
Relatbrio técnico anual do Cen-tro Nacional dePesquisa
deCaprinos
Guimarâes Filho C, Maia AM, Padilha TN, Albu-querque SG, de
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Per-formancereprodutiva
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PATSA, Boletim depesquisa, 16)
Guimarâes Filho C
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Eficiênciareprodutiva
de
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de nordeste semi-àddo:limitaçôes
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Petrolina, Pe, EMBRAPA/ CPATSA(EMBRAPA/CPATSA,
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extensif. In: lieSymposium
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en fermedans une
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de recherche/développement»,
FEZ/CEE(DGVI)/
CIHEAM,
organisé
par INRA-SAD,CIRAD-EMVT, CIHEAM-IAMZ, SIA-DG
Aragon,
Sarragosse,
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Silva F, Nunes AED,
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Trace elementsdeficiency:
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Caractérisation
de
l’atteinte par
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respiratoires
des
troupeaux
d’ovins
de la
zone
sahélienne,
au
Sénégal
E Tillard
Labortoire national
d’élevage
et de recherches vétérinaires(LNERV),
BP 2057, Dakar-Hann,Sénégal
Résumé ― Une étude des facteurs
d’élevage
associés àl’apparition
des affectionsrespiratoires
dans lesélevages
depetits
ruminants de la zone sahélienne duSénégal
a été mise en place dansle but de proposer un
plan
de lutteopérationnel.
Lespremières analyses
ontpermis
de caractériser l’atteinte des troupeaux d’ovins par différents indicateurs et ontpris
en compteplusieurs
facteurs de variation comme la saison,l’âge
et le sexe. La variabilité observée entre les groupes permettraultérieurement d’identifier et de hiérarchiser les facteurs associés à ce type de’