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Pro Fribourg : informations = Informations / Pro Fribourg

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Academic year: 2021

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PRO FRIBOURG M 12. 1 rç_ > \ .... \ v n> T3 CD n> n cd 03 . •> CD ^ v m -T ,, ;/ ; :J t .J > ■ h V S ■1 ï » */ :,J'«r 4

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Volant ou roue pour la volée

Couronne

Palier à roulement Bélière

Baudrier ou chape du battant Jambe ou fût du battant Battant

Couronne de frappe Boule

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LE PATRIMOINE CAMPANAIRE FRIBOURGEOIS

Couverture: chaise de clocher au quatrième étage de la tour de la cathédrale de Fribourg avec, de gauche à droite et de haut en bas: cloche de prime, par Pierre Follare, 1437; cloche de Gambach, par Hans Burdi, 1562; au-dessous, cloche des Heures, par Antoine Grangier, 1416; cloche de Ste-Barbe, par Walter Reber, 1367; première cloche du sacristain, par Jacob Kegler l'Ancien, 1569; cloche de St-Nicolas, 2e moitié du XIVe siècle.

Dos de couverture: à travers le beffroi du troisième étage de la cathédrale, vue sur les deux cloches des fondeurs bisontins Robert de Besançon et Pierre de Genevrey dit Montureux, fondues en 1505. Au premier plan, la cloche de Ste- Catherine et à l'arrière, la cloche de Sion.

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2 5 9 23 31 45 51 57 90 93 96 SOMMAIRE IMPRESSUM Editorial

Un autre son de cloches

Die Glockenlandschaft des Kantons Fribourg / Le paysage campanaire fribourgeois

La cloche, mariage du feu et des cieux

Les cloches, une industrie fribourgeoise oubliée Contre les tempêtes et la grêle, le «saint métal» Trafic d'antiquités à Villars-sous-Mont

Le concert des fondeurs de A à Z Pour en savoir plus

Un programme européen de recherches pour les cloches Alexandre Herzen, bicentenaire au Musée de Morat

Éditeur PRO FRIBOURG Case postale 1244 1701 Fribourg info@pro-fribourg.ch CCP 17-6883-3 IBAN CH30 0900 0000 1700 6883 3 BIC POFICHBEXXX www.pro-fribourg.ch Cotisation annuelle donnant droit à la revue trimes¬ trielle

Ordinaire: Fr. 66- De soutien: Fr. 99- AVS: Fr. 55.- Etudiants, apprentis: Fr. 44.-

Responsable des publications Monique Durussel

Crédits photographiques

Service des biens culturels Frédéric Arnaud: p. 8, 12, 14 gauche, 16, 18, 22, 26, 28 droite en bas, 34, 35, 39, 42, 50, 54, 56, 58, 60, 61, 62, 76, 68, 72, 77, 79, 80, 82, 83, 86, 88, 92, dos de couverture; SBC Frédéric Arnaud et Lisa-Marie Wittler: p. I et IV de couverture; SBC Andreas Braem et Klaus Hersche: p. 14 droite, 52, 53; SBC Aloys Lauper: p. 7 droite, 10, 11, 28 gauche, 38, 41, 44, 65 droite, 78, 84; SBC Walter Tschopp: p. 24, 64, 65 gauche; SBC Lisa-Marie Wittler: p. 20; Archives SBC: p.7 gauche; Archives SBC fonds W. Effmann: p. 4, Jacques Thévoz et Primula Bosshard: p. 28 haut droite; Yves Eigenmann: p. 27, 85; SALV © Bibliothèque cantonale et universitaire Fribourg. Fonds Salvisberg: p. 32; JOMU © Bibliothèque cantonale et universitaire Fribourg. Fonds Mülhausen p. 6; Collection Jean-Pierre Crossrieder (Carte postale): p. 30; © Musée d'art et d'histoire, Fribourg: Primula Bosshard: 46, 47, 48; Primula Bosshard: p. 36, 37; ProBell: p. 95; Service archéologique de l'Etat de Fribourg: p. 24 bas droite; Archives Pro Fribourg: p. III de couverture.

Dessin et plan

SBC Frédéric Arnaud: p. II de couverture, 25; Service archéologique de l'Etat de Fribourg: p. 24

Rédaction

Frédéric Arnaud, Laurence Cesa- Mugny, Monique Durussel, Aloys Lauper, Matthias Walter, Lisa- Marie Wittler

Mise en page

Caroline Bruegger, Givisiez Impression

Stämpfli Publications SA, Berne

Tirage: 3200 ex. Prix: 25 francs ISSN: 0256-1476

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ÉDITORIAL Monique Durussel

Ce cahier Pro Fribourg nous livre, en exclu¬ sivité et en images, l'état de nos connais¬ sances sur un des patrimoines les plus riches du canton de Fribourg: les cloches de nos églises. Les textes de ce cahier sont le fruit d'un recensement du Service des biens culturels du canton sur ce volet spécifique de l'histoire des villes et villages de Fribourg. Ce patrimoine «n'est désormais plus le domaine exclusif des sacristains, des araignées et des chauves-souris», écrit Aloys Lauper qui a structuré les volets de ce cahier. «C'est parce qu'ils sont d'accès difficiles, parfois même dangereux que les clochers sont la dernière terra incognita de l'histoire de l'art», poursuit- il. La restauration de la sonnerie de la cathé¬ drale de Fribourg, l'une des plus importantes de Suisse, a permis d'appréhender ce patri¬ moine historique, technique et musical dans toute sa complexité.

Coulées pour l'éternité, les cloches restent fragiles. Elles ont souffert des restaurations et modernisations de leurs mécanismes. Délicats assemblages, ces ensembles ont subi des tensions nouvelles, des usures inat¬ tendues qu'il a fallu diagnostiquer. Le patri¬ moine campanaire est d'une telle complexité qu'on s'est uni, à l'échelle européenne, pour partir à la découverte du savoir-faire empi¬ rique des fondeurs du Moyen Age, jalouse¬ ment gardé secret. Les auteurs de ce cahier

abordent l'histoire de la cloche, celle des fonderies avec, en première, un répertoire exhaustif des fondeurs, mis au point par le SBC. Les historiens n'ont pas oublié la petite histoire ou les petites histoires qui font la part belle aux légendes, aux croyances. Aux cloches, si mystérieuses, on prête des dons que vous découvrirez au fil de ces pages qui nous font voyager jusque dans les moindres recoins du Pays de Fribourg.

En ce temps pascal, au lieu d'un voyage à Rome, Pro Fribourg et le Service des biens culturels vous promènent dans le fabuleux paysage campanaire fribourgeois. Aloys Lauper nous invite à fermer les yeux, à l'heure de la grand-messe, pour entendre la voix des cloches nous parler d'une époque où Fribourg était l'une des villes les plus puissantes et les plus ambitieuses de Suisse, dont le clocher était encore la plus haute construction en pierre de Suisse et l'un des vingt plus hauts gratte-ciels d'Europe. Rien de moins!

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ÎTémoignage du pre¬ mier recensement de cloches dans le canton, publié en 1898 par W. Effmann: moulage en plâtre de la cloche du < couvent des Cordeliers

de Grandson, pro¬ bablement coulée à

Fribourg en 1469 par / Pierre Follare, suspen-

^ due depuis 1559 à l'église des Augustins

■ de Fribourg. - La croix

relevée est réalisée ^ à partir de matrices

diverses utilisées pour l'exécution de frises.

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«Le canton catholique de Fribourg se distingue par ses belles sonneries. Partout où de nouvelles églises ont été construites, il a fallu compléter leur ameublement par des cloches proportionnées. Les paroissiens y placent un grain d'amour-propre et d'orgueil. Cette disposition est bonne à exploiter; les belles et grandes cloches exigent des sommes considérables». (AP

Ursy, Protocole de la Commission de bâtisse, 13 avril 1869)

UN AUTRE SON DE CLOCHES Aloys Lauper

Domaine exclusif des sacristains, des arai¬ gnées et des chauves-souris, d'accès diffi¬ ciles, parfois même dangereux, les clochers sont sans doute la dernière «terra incogni¬ ta» de l'histoire de l'art. Accrochées haut dans des beffrois empoussiérés, maculées de graisse et encombrées de câbles et de mécanismes de sonnerie, les cloches n'ont pas suscité beaucoup de vocations. Dans le canton de Fribourg, le premier travail univer¬ sitaire consacré aux cloches fut aussi le der¬ nier! Wilhelm Effmann (1847-1917), titulaire de la chaire d'histoire de l'art, était également architecte et sans doute moins sensible au vertige que ses successeurs. Publiées en 1898, ses recherches restent la référence pour qui s'intéresse aux cloches de la ville de Fribourg. Dès 1952, et pendant plus de vingt ans, Victor Tinguely a réalisé un recensement exhaustif et unique des cloches du district de la Singine, heureusement publié, mais dont l'approche reste celle d'un passionné isolé. Le travail exemplaire, entrepris depuis les

années 1990 dans le canton de Vaud par l'his¬ torienne de l'art Fabienne Hoffmann, n'a pas fait d'émule sur Fribourg, aucun jeune cher¬ cheur n'ayant osé s'aventurer sur ses pas. Depuis 1986 pourtant, le recensement des biens culturels meubles intègre les cloches dans son travail de repérage et de mise sous protection du patrimoine religieux, mais per¬ sonne n'a eu la curiosité de plonger dans cette mine de renseignements, à l'accès réservé il est vrai.

Depuis quelques années, les sonneries de cloches font débat. Ce n'est pas nouveau. Ne disait-on pas au XVIIe siècle déjà: «un grand seigneur, un grand clocher, une grande rivière font trois mauvais voisins» (Adrien de Montluc). Les cloches de Fribourg ont même

fâché le Dr Berchtold en son temps. Il n'a pas 5 hésité à le clamer en 1852 dans le troisième

tome de son Histoire du canton de Fribourg: « La capitale a toujours passé pour avoir le plus beau clocher et la plus belle sonnerie de la

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Suisse. Aussi le son des cloches est-il le seul qui anime cette cité silencieuse, et ses habitants ne s'en sont jamais fait faute. Toutes les corporations religieuses riva¬ lisent de zèle à cet égard, et les couvents, dont le but devrait être d'échapper à l'attention des pro¬ fanes, ne cessent de l'éveiller à toute heure, troublant même le repos des malades par un carillon aussi ridicule qu'intempestif; car

les actes de leur vie intérieure pourraient et devraient s'accomplir, sans qu'il soit besoin d'en avertir le public. Il a déjà été fait men¬ tion de la sonnerie lamentable de l'agonie: le temps n'a pas pu encore la réduire au silence, ni mettre au niveau les enterrements du riche et du pauvre» (p. 272-273). Ces querelles de clochers ont fait sortir du bois quelques pas¬ sionnés. Sous le patronyme de «Quasimodo, sonneur de cloches», le journaliste et preneur de son Claude-Michaël Mevs anime depuis 2008 un blog exemplaire proposant les pre¬ miers enregistrements sonores du patrimoine campanaire fribourgeois.

La restauration de la sonnerie de la cathédrale, l'une des plus importantes de Suisse, a réuni récemment une brochette de spécialistes et permis d'appréhender la complexité de ce patrimoine historique, technique et musical, mêlant dans un même beffroi et dans une même ambiance sonore des cloches coulées du XIVe au XVIIIe siècle. Un jeune campano- logue bernois, Matthias Walter, a été associé aux travaux. Ses recherches personnelles, qui l'ont conduit dans tous les clochers fribour¬

geois, son travail de recensement pour le can¬ ton de Berne et ses divers mandats d'expert, lui ont permis d'apprécier l'importance et les spécificités du patrimoine campanaire fribour¬ geois, couvrant sept siècles et oscillant entre deux cultures musicales.

Plus de 900 cloches identifiées

Pour la révision du Guide artistique de la Suisse, trois historiens de l'art fribourgeois, dont deux musiciens, Carolina Kapsopoulos et Frédéric Arnaud, ont entrepris la visite sys¬ tématique des beffrois du canton afin d'inté¬ grer les cloches d'églises parmi les œuvres d'art mentionnées dans cet ouvrage de réfé¬ rence. Avec plus de 900 cloches identifiées, auxquelles il faudrait ajouter les quelques 300 cloches de chapelles à recenser, le canton pos¬ sède un riche patrimoine campanaire remon¬ tant au XIIIe siècle et constituant un «paysage sonore» qui doit retrouver sa place dans l'his¬ toire culturelle et musicale du canton.

Coulées pour l'éternité, les cloches restent fragiles. La modernisation des supports - bef¬ frois et jougs en acier remplaçant le chêne

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Gauche: La plus ancienne cloche du canton, sus¬ pendue jusqu'en 1981 au clocher de l'église des chevaliers de St-Jean-de-Jérusalem à Fribourg, prob. v. 1264. Droite: La montée au bef¬ froi de la collégiale de Romont de l'une des quatre cloches livrées en 1931 par la Fonderie H. Rüetschi, d'Aarau, avec reliefs dessinés par le peintre cubo-futuriste Gino Severini.

plus souple -, le renouvellement des modes de sonnerie et des mécanismes de frappe - marteaux et battants en acier -, ainsi que la motorisation des mises en branle et des tin¬ tements soumettent le bronze à des efforts inédits accélérant son vieillissement et son usure. Pendant des décennies, les entre¬ prises chargées de l'entretien des cloches ont modernisé les systèmes sans se donner les moyens d'en mesurer les conséquences sur des cloches anciennes qu'ils n'ont pas hésité à mutiler parfois, comme à Villarvolard, où l'on a scié les anses d'un des plus anciens instru¬ ments de musique du canton. En changeant systématiquement les battants, on a en outre perdu l'une des composantes essentielles de l'instrument et suivi le goût musical dominant: toujours plus fort, plus précis, plus direct et plus «harmonieux». Les débats et les études récents ont l'immense mérite de mettre en lumière la complexité de ce patrimoine et de

lever le voile sur un savoir-faire souvent gardé jalousement secret. Ils devraient à l'avenir nous rendre plus prudents et plus attentifs à la valeur de nos cloches.

Ce cahier de Pro Fribourg a pour seule ambi¬ tion de révéler la richesse et l'ampleur de l'art campanaire fribourgeois. S'il pouvait susciter quelques vocations de chercheurs, réveiller l'intérêt des propriétaires pour leur patrimoine et nous inviter à réécouter la musique des cloches, le but aura été atteint. A l'heure de la grand-messe, chaque dimanche, il suffit de fermer les yeux pour entendre la voix des cloches nous parler d'une époque où Fribourg était l'une des villes les plus puissantes et les plus ambitieuses de Suisse, dont le clocher était encore la plus haute construction en pierre de Suisse et l'un des vingt plus hauts gratte-ciels d'Europe.

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Au 3e étage de la cathedral^ de Fribourg, l cloche d^ Sion ou

Ste-Mari'e, 1505, chef- d'œuvre1 des fondeurs \, bisontins Robert de

* Besançon et Pierre de ^ Morçt/ireux. - D'un

diamètre de 2,20 m, 'elle pèse 6950 kg et

çofiétitue la plus grosse wffwïe de la cathédrale. I#joug en chêne est laf'seul qui n'ait pas été femplacé'par un joug métallique,en 1967. Il avEUt'déjà supporté une clôche plus ancienne puisque sa partie infifiieure a'été datée pax dendrochronologie entre\1457 et 1477. Il a été complété en 1831.V:

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DIE GLOCKENLANDSCHAFT DES KANTONS FRIBOURG

Matthias Walter

Innerhalb der Schweizer Glockenlandschaft zeichnet sich das Gebiet des Kantons Freiburg vornehmlich durch zwei Besonderheiten aus: Zum einen durch seine geografische Position zwischen deutscher und französischer Kultur, zum anderen durch bedeutende Leistungen mehrerer Glockengiessereien, die in verschie¬ denen Jahrhunderten für die Romandie tätig waren.

Glocken begleiten unseren Alltag. Vom Kirchturm erklingen Uhrschlag, Angelusläuten, die Agonieglocke, die Geläute am Wochen¬ ende, zu Trauungen oder Beerdigungen. Die Glocken veranstalten - teilweise seit Jahrhunderten unverändert - ein immer wie¬ derkehrendes Konzert, das stark mit seinem Ort und der Zeit verbunden, und auf seine Weise einzigartig ist. Wir kennen das Geläut unseres Dorfes, es ist uns vertraut. Doch wir wissen zumeist weder über das Alter, die Urheber noch die Anzahl der Glocken Bescheid, geschweige denn ob das Geläut im

Vergleich zu den Nachbardörfern oder ande¬ ren Regionen etwas Besonderes ist oder ein¬ fach ein typisches Durchschnittsgeläut. Worin liegt die Eigenart der Glockenkultur im Kanton Freiburg? Bauernhäuser und Kirchtürme haben von Region zu Region ver¬ schiedene Ausprägungen, die zur Landschaft gehören. Auch die Glocken, die Geläute und ihr Gebrauch können sich stark unterschei¬ den, sobald wir andere Kantone oder Nationen besuchen. Durchstreifen wir also den Kanton und versuchen herauszufinden was seinen Glockenbestand besonders auszeichnet. Geschichtliches

Wir können davon ausgehen, dass im Kanton Freiburg seit etwa 1000 Jahren Glocken erklingen. Die ältesten darunter, wahrschein¬ lich in Klöstern gegossen, sind nicht mehr vorhanden. Die kantonsweit ältesten, noch bestehenden, kleinen Glocken in Freiburg, Villarvolard oder Lessoc sind nicht datiert.

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Wir können aber aufgrund ihrer schlanken Formproportion und den gotischen Majuskel- Inschriften eine Entstehung im späten 13. oder im 14. Jahrhundert vermuten. Die berühmte Barbaraglocke von St-Nicolas in Freiburg, die jeden Abend um 22.15 Uhr in Erinnerung an die Tradition des „couvre-feu" läutet, wurde 1367 von Walter Reber aus

Aarau gegossen. Dies wissen wir, weil es die Inschrift der Glocke verkündet. Die Legende, wonach diese Glocke ursprünglich in Romont geläutet hat und erst in den Burgunderkriegen 1476 als Beute nach Freiburg gelangte, ent¬ puppte sich nach genauerer Untersuchung als unwahr. Zwar wurden tatsächlich erbeutete Glocken aus Romont nach Freiburg geführt, aber es waren andere, und diese sind nicht mehr erhalten.

Dass die Barbaraglocke in ihrer Inschrift Entstehungsdatum und Urheber nennt, ist für das Mittelalter selten. Inschriftthemen waren damals vor allem Weihesprüche, Widmungen an Heilige, Psalmen und Gebete. Häufig spricht auch die Glocke selber und verspricht ihre Unheil abwehrenden Kräfte, wie „Ich vertreibe den Sturm". Die französisch beein- flussten Glocken tragen bisweilen sogar den Abguss eines Gürtels um ihre Mitte, dem ebenfalls Kräfte des Zusammenhalts und der Abwehr zugeschrieben wurden.

Seit dem 16. Jahrhundert wurden auf den Glocken auch zunehmend kirchliche und poli¬ tische Amtsträger genannt, in Freiburg z.B. die Kirchmeier. Im Barock, der Glanzzeit der Hierarchien und Standeszugehörigkeiten, beherrschten zusätzlich Wappen der Stifter und amtlichen Behörden die Gestaltung, so dass die Glockenkörper fast gänzlich von Reliefs übersät waren. Auch im 19. Jahrhundert waren die Inschriften meist sehr reichhaltig, nannten alle relevanten Amtsträger ihrer Zeit sowie auch den Paten und die Patin, nach denen die Glocken norma¬ lerweise benannt wurden. Das Bewusstsein,

Parmi les neuf cloches du canton antérieures au XVe siècle, la cloche de l'église St-Sulpice à Villarvolard et la «Martenetta» ou cloche de St-Martin à Lessoc, 2e moitié XIVe s. ( ?), détail des inscriptions.

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L'une des deux cloches des Capucins de Romont, coulée en 1754 par Antoine Livremont, de Pontarlier.

mit dem man die Glocken zu Dokumenten ihrer Entstehungszeit machte, war damals besonders gross und passte zum Zeitalter des Historismus. Im 20. Jahrhundert wurden die Glocken wieder etwas .anonymer' und die Inschriftthemen beschränkten sich meist auf einzelne Heiligenanrufungen und wenige Nennungen von Personen.

Die Glockengiesser und ihre Werke Seit dem 15. Jahrhundert besass Freiburg in der Unteren Matte eine eigene Giesserei, in der nach üblicher Tradition, mit vorbe¬ rechneten Schablonen, Lehmformen herge¬ stellt und Bronzeglocken gegossen wurden. Die Inschriften und Verzierungen wurden zunächst als Wachsmodel vorgefertigt und hinterliessen im Formlehm ihren Abdruck, so dass der Bronzeguss schliesslich die gewünschte Gestaltung wiedergab. Die Freiburger Glocken des 15. Jahrhunderts sind - etwa im Vergleich zur Barbaraglocke - viel reicher und in französischer Manier geglie¬ dert. Die Buchstaben der Inschriften, auf ein¬ zelnen ornamentierten Plättchen und die flach reliefierten Heiligenfiguren unter Baldachinen, erinnern, zusammen mit dem reichen pflanzli¬ chen Dekor, an den Gestaltungskanon franzö¬ sischer Buchmalereien. Dagegen enthält das deutsche Glockenziersystem des Mittelalters eher Architekturformen und plastischere Figuren.

Diese Durchmischung des Kantonsgebiets mit Glocken aus deutschen und franzö¬ sischen Traditionen prägt die Freiburger Glockengeschichte bis zum heutigen Tag. Seit Mitte des 16. Jahrhunderts wandten

sich die Freiburger Glockengiesser stärker den deutschen Gepflogenheiten zu, deren Ziersysteme sich in Renaissance und Barock durch üppige Rankenfriese mit grotesken Figürchen auszeichneten. Die Freiburger Giesser Kegler, Reiff und vor allem Klely gös¬ sen in dieser Tradition. Im 19. Jahrhundert war es den Glockengiessern, dank zahl¬ reicheren Aufträgen möglich geworden, die Gussausführungen zu perfektionie¬ ren. Besonders die französischen Giesser unterstrichen ihre Meisterschaft mit fein- gliedrigen Ornamenten, deren Qualität der Oberflächenschärfe heute kaum noch eine Giesserei erreicht. Die Freiburger Giessereien hingegen blieben auf einem primitive¬ ren Standard stehen und konnten mit der Konkurrenz nicht mehr mithalten: Die 1867 von Louis Roelly gegossenen Glocken für Montagny-Ies-Monts gehörten zu den letzten, die in Freiburg entstanden.

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Au 4e étage de la tour de la cathédrale, un monument de l'art campanaire: la Ste- Barbe, coulée en 1367 par Walter Reber, d'Aarau. - D'un poids de 2080 kg pour un diamètre de 146 cm, elle est la plus ancienne cloche signée et datée du canton.

Bereits seit dem 16. Jahrhundert waren die Freiburger Giesser immer wieder von der Konkurrenz aus Frankreich bedrängt worden und unterlagen ihr häufig. Bereits die bei¬ den riesigen, 1505 gegossenen Bourdons der Kathedrale St-Nicolas wurden von Meistern aus Besançon geschaffen, und der Freiburger Giesser Nicolas Watterin assis¬ tierte lediglich. Seit dem 17. Jahrhundert durchzogen Wandergiesser aus Lothringen ganz Mitteleuropa und setzten ihre Glocken auch im Freiburger Land ab, wie etwa Claude Cherelz mit seiner Glocke in Grandvillard von 1633. Seit dem 18. Jahrhundert wandte man sich häufig an Giesser aus dem französi¬ schen Jura. Von den Familien Livremont aus Pontarlier, und Cupillard aus Morteau ist noch eine stattliche Anzahl Glocken im Kanton erhalten geblieben, sogar im deutschspra¬ chigen Teil: Gerade Livremonts Glocken in Rechthalten von 1785 waren für eine damali¬ ge Dorfkirche äusserst stattlich und genossen einen besonders guten Ruf.

Um 1800 zog der Giesser François-Joseph Bournez aus Morteau im Freiburger Land umher. In seiner Heimat als Mörder verdäch¬ tigt, konnte er hierzulande seinem Beruf eini- germassen sicher nachgehen und belieferte viele Gemeinden, darunter La Roche, Avry und Murten, mit klangvollen Werken, die noch heute läuten. Zur selben Zeit etablierte sich auch in Vevey mit Pierre Dreffet eine bedeu¬ tende Giesserdynastie, die nach langjähriger Zusammenarbeit mit dem Neffen 1835 an die Familie Treboux überging. Die prachtvollen Bourdons der Dorfkirchen in Autigny, Châtel St-Denis, Sâles und Promasens stammen

aus dieser Giesserei. Die grösste Glocke der Treboux, 1873 nach Prez-vers-Noréaz gelie¬ fert, musste nach einem Sprung 1925 erneut gegossen werden und ist leider nicht mehr vorhanden.

Auch die Veveyer Giesserei - sie bestand bis knapp vor 1900 - konnte sich nicht immer gegen die Konkurrenz aus Frankreich behaupten, vor allem nachdem seit Mitte 19. Jahrhundert die Eisenbahn auch weite Transport aus Nancy, Lyon oder Vitry-Ie- François erlaubte. Aber bereits in den 1840er Jahren drang wieder Konkurrenz aus Morteau ein, als sich die Familie Arnoux im Kanton niederliess und durch viele Einzelglocken und spätestens um 1860 mit dem Grossauftrag für die sechs Glocken in Gruyères ihren Ruhm krönte. Das mächtige neue Geläut für die Kirche in Estavayer-Ie-Lac von 1872 goss François-Joseph Bournez aus Morteau, der Enkel seines gleichnamigen Vorgängers. Er richtete hierfür in Estavayer eigens eine Giesserei ein, die danach sein Mitarbeiter Charles Arnoux übernahm und bis zu sei¬ nem Tod 1924, als letzte kantonseigener Glockengiesser betrieb. Gesamtgeläute in La Tour-de-Trême, Neirivue, Aumont, Heitenried und die grosse Glocke in Düdingen (1882) stammen aus dieser Werkstatt.

Zwischen 1906 und 1913 unterhielt ein weite¬ rer französischer Giesser zur Steigerung sei¬ ner Produktion ein Zweigwerk in der Schweiz, nämlich Jules Robert, der neben seinem Stammwerk in Nancy auch in Porrentruy (damals im Berner Jura) Glocken herstellte. Seine äusserst geschmackvoll und sauber

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gezierten Glocken fanden auch bei Freiburger Gemeinden viele Abnehmer, und mit dem 1913 gegossenen Bourdon für Vuisternens- devant-Romont konnte Robert kurz vor der Schliessung des Betriebs seine grösste Schweizer Glocke liefern.

In der Zwischenkriegszeit, nachdem auch Arnoux in Estavayer geschlossen hatte, wurden die Glocken häufig bei der Firma Paccard in Annecy oder nun auch vermehrt bei Deutschschweizer Giessereien bestellt. Unter ihnen war die schweizweit grösste Giesserei, Rüetschi in Aarau. Diese unter¬ lag allerdings als evangelischer' Betrieb mehrfach den Angeboten der Giesserei aus Staad am Bodensee. Letztere war bis zu ihrer Schliessung 1940 sehr produktiv und goss die Geläute für Wünnewil, Sorens, Domdidier und Épendes. Rüetschi lieferte eine gewalti¬

ge Glocke nach Prez-vers-Noréaz und weitere Grossglocken nach Rechthalten, Überstorf und Giffers. Grössere Gesamtgeläute gin¬ gen nach Vuadens und Broc (noch im 19. Jahrhundert), Alterswil 1902, Kerzers 1934 und Siviriez 1953. Die jüngsten Aufträge, darunter die Ergänzung des Geläuts von Estavayer auf insgesamt elf Glocken, gingen häufig an die Giesserei Paccard in Sevrier bei Annecy.

Die Lage auf der Schwelle der Sprachkulturen und die, gegenüber Importen oft etwas unter¬ legenen .hauseigenen' Giessereien führten dazu, dass der Kanton Freiburg heute eine enorme Vielfalt an Glocken unterschiedli¬ cher Herkunft aufweist. Ein Bestand wie er - noch dazu auf einem dermassen hohen Niveau, mit beachtlich grossen Exemplaren und schönen Gesamtgeläuten - kaum ein

Gauche:

La cloche de la nou¬ velle église de Jaun, fondue en 1910 à Porrentruy par Jules Robert, avec un riche décor néogothique. Droite:

L'une des trois cloches de l'église de Montagny-les-Monts, 1867, œuvre de Louis Roelly et de ses fils Louis-Alexis et Félix- Emmanuel, dernière cloche sortie de la fonderie de l'Oelberg à Fribourg, l'année de la mort du fondeur.

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zweiter Schweizer Kanton besitzt. Inwiefern sich diese Vielfalt auch auf den musikalischen „Klanghimmel" der Freiburger Gemeinden auswirkt, untersuchen wir im nächsten Kapitel.

Glockenmusik

Schon die Glocken und Schellen im vor¬ christlichen Gebrauch besassen die Aufgabe des Zeichen gebens und des Rufens. Eine dritte Gebrauchsweise, die im christlichen Mittelalter besonders bedeutsam war und durch Läutebräuche noch immer nachklingt, war die Funktion der Glocke als Vertreiberin böser Mächte und des Unheils, die sich, wie erwähnt, auch in Inschriften und der Glockenzier bemerkbar machte. Der kollektive Glauben an diese Wirkung ist nicht mehr vor¬ handen. Dafür kam in der Freizeitgesellschaft des 20. Jahrhundert eine neue Beschäftigung mit der Glocke auf: Das Anhören und Geniessen ihres Klanges als Ausdruck einer regionalen Kultur, wecken religiöse, musi¬ kalische oder einfach stimmungsmässige Assoziationen.

Die Vielfalt des Freiburger Glockenensembles wurde bereits erwähnt. Die verhältnismä- ssig wenigen Neugüsse im 20. Jahrhundert führten dazu, dass heute zahlreiche Geläute aus drei bis fünf Glocken unterschiedlicher Giesser bestehen. Die Geläute entwickel¬ ten sich nach und nach durch den Ersatz alter Glocken oder das Ergänzen durch Neugüsse. Seit dem 20. Jahrhundert konn¬ ten die meisten Giesser, dank nachträglicher Tonkorrekturen, allmählich garantieren, eine Glocke exakt mit der beabsichtigten Tonhöhe

zu giessen. Deshalb - das zeigen unzählige Deutschschweizer Kantone - wurden solche Sammelbestände häufig durch ein homoge¬ nes Einheitsgeläut komplett ersetzt. Die alten Glocken wurden eingeschmolzen oder als .Museumsstücke' vor den Kirchen abgestellt. Dies kam im Kanton Fribourg glücklicherwei¬ se nur selten vor.

Je mehr ein Geläut aus Glocken unterschied¬ licher Herkunft besteht, desto mehr variieren meist auch die Typen und Klangcharakter der einzelnen Glocken, und umso seltener herrscht (musikalisch betrachtet) eine reine oder perfekte Abstimmung zwischen den Glocken. Die neun Glocken der Kathedrale St-Nicolas stammen aus mindestens fünf verschiedenen Jahrhunderten und sind musi¬ kalisch überhaupt nicht aufeinander abge¬ stimmt. Sie bilden ein Paradebeispiel dafür, dass ein solcher Glockenchor dennoch sehr reizvoll, klangschön und unverwechselbar klingen kann.

Neben den zahlreichen allmählich gewach¬ senen Geläuten (St-Nicolas in Freiburg, Vuisternens, Giffers, Düdingen, Autigny, Chätel-St-Denis und weiteren) kamen bereits im frühen 19. Jahrhundert Konzepte auf, gesamte Geläute mit einer diatonischen Struktur (Dur-Tonleiter) herzustellen. Diese Geläute können durch das Auslösen von Schlaghämmern auch als Carillons bedient werden und einfache Melodien erklingen las¬ sen. Die erwähnte Giesserei Dreffet schien sich in der Region als Erste darauf speziali¬ siert zu haben. Im Wallis sind von dieser noch zwei sechsteilige Gesamtgeläute vorhanden,

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und der Kanton Freiburg war an solchen Geläuten ebenfalls interessiert. Das kantons¬ weit bedeutendste dieser ,Konzeptgeläute' gössen die Arnoux für Gruyères, wo noch heute neben dem schwingenden Läuten auch Carillons vom Turm erklingen. Da das Treffen der Töne eine Kennerschaft voraussetzt, führ¬ te es dazu, dass teilweise auch französische Giessereien zum Zug kamen, die Erfahrung auf diesem Gebiet gesammelt hatten: Claude Gulliet aus Lyon lieferte solche diatonsichen Ensembles für Riaz und St-Martin (1862), wie später die Gebrüder Paccard für Bulle (1905). Tatsächlich sind diese Geläute wesentlich reiner gelungen als ähnliche Versuche des Glockengiessers Arnoux für die Geläute in La Tour-de-Trême und Heitenried.

Im 19. Jahrhundert waren aber auch „har¬ monische" Akkordgeläute überall beliebt, das heisst Geläute mit drei bis fünf Glocken in Dreiklangsschichtungen c e g. Die Geläute von Estavayer (mit grösster Glocke auf Ton a°, seit 1997 ergänzt) und Prez-vers-Noréaz (mit grösster Glocke auf Ton as°) sind im Kanton die grossartigsten dieser Beispiele. Weitere dieser Art hängen in Montbovon, Botterens, Corpataux oder Mannens. Im Gegensatz zu diesen rational musikalischen Geläutekonzepten wurden seit dem 20. Jahrhundert zunehmend speziell auf die musi¬ kalischen Eigenschaften der Glocken aufge¬ baute „melodische" Geläute konzipiert. Diese pentatonisch aufgebauten Geläute gewähr¬ ten sozusagen eine Zwischenlösung von dich¬ ter Tonfolge und grossem Gesamtumfang. Das grosse Geläute der Kirche Plaffeien von 1908 mit der Folge h° d' e' g' h' markiert

Une cloche vevey- sanne, pour l'église de Villarimboud, fondue en 1876 par Gustave Treboux.

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einen Schritt in diese Richtung, auf den seit der Zwischenkriegszeit viele weitere folgten (Domdidier, Mézières, Farvagny, Épendes, Cugy...).

Einen wichtigen Beitrag zum Charakter der Geläute bewirkt nicht nur die Zusammenstellung der Glockentöne, sondern auch die Glocken selbst. Das Formenprofil, das der Giesser für die Glocke wählt, ent¬ scheidet sehr wesentlich über die Lage der zahlreichen Summtöne, die den sogenannten Schlagton (den Hauptton der Glocke) beglei¬ ten. Hier können zahlreiche Unterschiede auf¬ treten. Im Fall der „klassischen Glocke" stim¬ men die beiden markantesten Summtöne mit dem Schlagton und dessen Unteroktave weit¬ gehend überein. Klassische Glocken kennen wir schon aus dem 14. Jahrhundert, aber die meisten Traditionen wichen immer wieder leicht davon ab. Anhand solcher Merkmale kann das geübte Ohr bisweilen auf den Glockentypen schliessen: Bei den oft etwas gedrungenen, aber grosszügig gekurvten französischen Glockenprofilen ist der Abstand der beiden Summtöne grosser, so dass der Summton der „Prime" häufig etwa einen Halbton höher erklingt als der Schlagton. Dies ist bereits bei den beiden Bourdons von St-Nicolas der Fall, aber auch bei den meisten Glocken der Bournez, Dreffet oder Amoux. Den umgekehrten Fall (dass der Unterton im Vergleich zum Schlagton zur Septime erhöht und die Prime tiefer ist) treffen wir vor allem bei Glocken im deutschsprachigen Raum vom 17. bis ins 19. Jahrhundert an, teilwei¬ se auch bei den Stadt-Freiburger Giessern. Den Treboux in Vevey gelangen bereits früh,

fast durchgehend klassische Glocken, wie sie - spätestens seit der Möglichkeit der Tonkorrektur - auch Rüetschi und Paccard in den Kanton Freiburg lieferten.

Die Glockenprofile können auch in ihrer Dicke und in ihrem Verhältnis zum Durchmesser stark variieren. Je dicker das Profil, desto schneller werden die Körperschwingungen und desto höher der Ton. Vergleichen wir beispielsweise zwei Glocken mit demselben Schlagton b°, eine aus Rechthalten und eine aus Romont. Die Glocke in Rechthalten goss Rüetschi mit einem relativ leichten Gewicht von 2315 kg, jene in Romont - ein prächtiges Werk des Berner Giessers Franz Sermund von 1579 - wiegt dagegen fast 6 Tonnen (!) und ist nach der Sionsglocke von St-Nicolas (fast 7 Tonnen) die zweitschwerste Glocke des Kantons. Entsprechend gross ist auch das Klangvolumen der Glocke in Romont. Allerdings kann aus heutiger Sicht festge¬ stellt werden, dass auch mit leichten Profilen sehr qualitätvolle Glockenklänge zu erreichen sind. Unabhängig vom Profil zählt immer auch die Meisterschaft des Giessers. Es gilt quasi analog zur Kochkunst, dass Vorbereitung, Zutaten, Technik, Temperatur und Zeit richtig einzusetzen sind, damit die vollendete Glocke sonor und klangvoll wird.

Bedeutung und Pflege der Glocken Die Reichhaltigkeit und Qualität der Freiburger Glockenlandschaft gilt es zu pflegen und zu bewahren. Sie bedeutet für den Kanton ein wesentliches Stück Identität und eine kultu¬ relle Besonderheit. Diese kann aber nur zur Geltung kommen, wenn im Turm auch für

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Au beffroi en métal de l'église de Cugy, deux des quatre cloches livrées en 1960 par la Fonderie H. Rüetschi à Aarau, très appréciée dans le canton.

eine einwandfreie Technik gesorgt wird. Andere Kantone verfielen vor allem seit den 1930er Jahren der Versuchung, ihre historischen Geläute durch neue, moder¬ ne Gesamtgeläute zu ersetzen, sozusa¬ gen um den geforderten musikalischen Idealstandards zu genügen. Häufig bedeute¬ te diese Voreingenommenheit einen grossen Irrtum: Die Geläute wurden nur charakterlos und man erkannte, dass Qualität nicht allein in der Homogenität eines Ensembles liegt. Dagegen kann selbst eine, aus heutiger Sicht mässig gelungene, alte Glocke lieblich klingen, wenn nur die Läutetechnik und der Klöppel richtig gewählt sind. Vor allem dem Klöppel kommt eine grosse Bedeutung zu: Ist ein unvorteilhafter Klöppel eingebaut, klingt selbst die schönste Glocke hässlich, und leider sind zurzeit zahlreiche Klöppel unvorteilhaft! Den musikalisch guten Klöppel erkennt man meist daran, dass der Zapfen unterhalb der Anschlagskugel sehr kurz ist, d.h. nicht länger als der Durchmesser der Kugel. Dank neuer Klöppel in dieser Form klingen beispielsweise die Glocken von St-Nicolas in Freiburg wieder voller, run¬ der und getragener. Aber auch die beson¬ ders klangschönen Ensembles in La Joux, Sommentier, Villarlod oder Albeuve werden (oder wurden!) mit derartigen Klöppeln zum Klingen gebracht. Wie traurig, wenn Glocken allererster Klangqualität, wie etwa in Bulle, Montbovon, Plaffeien oder St-Martin, ihr Potenzial nicht vollständig entfalten können, weil musikalisch ungünstige Klöppel instal¬ liert sind. Für die meisten Glocken wären Klöppelerneuerungen sinnvoll. Nicht aber - wie oft behauptet wird -, weil alte Klöppel

zu hart sind, sondern zugunsten verbesserter Musikalität!

Wünschenswert wäre ausserdem, dass die Geläute immer auch sinnvoll eingesetzt wer¬ den. Dass die kleinste Glocke eines Bestandes als Agonieglocke genutzt wird, ist eine alte Tradition des Kantons. Das braucht allerdings nicht zu bedeuten, dass diese Kleinglocken nicht auch im Gesamtgeläute eingesetzt wer¬ den sollen. Auch die tägliche Angelusglocke wird beim Sonntagläuten ja nicht ausgeklam¬ mert, als hätte sie nur eine einzige Funktion. Gerade, wenn die Agonieglocke gleichzeitig zur musikalischen Gesamtkonzeption eines Ensembles gehört, ist es bedauerlich, wenn sie für ein Gesamtläuten nicht mit einbezo¬ gen wird. Dagegen gibt es auch Fälle (bei¬ spielsweise La Joux, Estavayer-Ie-Gibloux), bei denen die Agonieglocke wesentlich klei¬ ner ist als das Hauptgeläut und der explizite Einzelgebrauch angezeigt ist.

In ganz wenigen Dörfern wie Grangettes, ebenso in der Anstalt Bellechasse oder im Kollegium St-Michel in Freiburg werden die Glocken noch mit Seilen von Hand geläutet. Man möge diesen alten Brauch pflegen. Wie schade aber, wenn ein acht-teiliges Geläute wie in Arconciel zur Hälfte völlig unbenutzt ist, weil vier Glocken nicht mit einem elekt¬ rischen Motor ausgestattet worden und des¬ halb gar nicht läutbar sind. Vielleicht gelingt es dereinst, diesen Glockenchor zu beleben? Es wäre einer der eindrucksvollsten im Kanton...

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Résumé

L'originalité du paysage campanaire fribour- geois, outre sa richesse et son ancienneté, tient dans sa situation et son environne¬ ment culturel, à la croisée des mondes ger¬ maniques et francophones. A la simplicité toute germanique des cloches du XIVe siècle, comme la fameuse sainte Barbe coulée en 1367 par l'argovien Walter Reber pour

St-Nicolas de Fribourg, le XVe siècle, tourné vers la Savoie, préfère l'ornementation à la française, plus foisonnante. Dès la seconde moitié du XVIIe siècle, les fondeurs du cru, les Kegler mais surtout les Klely, empruntent à la Renaissance et au baroque germaniques ses frises et ses grotesques. Retour en France au XIXe siècle, où l'évolution technique impose une ornementation d'une finesse inégalée et

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Au beffroi du 3e étage de la tour de la cathé¬ drale, la Ste-Marie et la Ste-Catherine, avec son nouveau joug en chêne. - D'un poids respectif de 6950 et 3550 kg, ces deux cloches furent coulées en 1505 à Fribourg par deux maîtres bisontins, Robert de Besançon et Pierre de Genevrey dit Montureux.

enviée dans un canton où les églises rivalisent de hauteur et d'ambition, sonore y compris. Les premiers fondeurs fribourgeois furent déjà concurrencés par des français. Nicolas Watterin dut ainsi se contenter du rôle d'as¬ sistant pour la réalisation des deux immenses bourdons de la cathédrale, coulés en 1505 par des fondeurs bisontins. Au siècle suivant, des lorrains comme Claude Cherel firent de l'ombre aux Kegler et aux Klely. Dès le XVIIIe siècle, c'est du Jura français que venait une concurrence assez habile pour s'imposer jusque dans les Anciennes Terres aléma¬ niques où l'on peut encore voir des cloches des Livremont de Pontarlier ou des Rognon et Cupillard de Morteau. Les Dreffet qui, de Vevey, brisent le monopole de la Fonderie de l'Oelberg à Fribourg, puis les Treboux qui leur succèdent, finiront eux aussi par céder face aux grandes fonderies françaises qui envoient leurs cloches par train de Nancy, Lyon ou Vitry- le-François. Le nancéen Jules Robert, qui dis¬ pose d'une filiale à Porrentruy, livre en 1913 sa plus grande cloche suisse à Vuisternens- devant-Romont. Seul Charles Arnoux, encore un français de Morteau, résiste depuis Estavayer-le-Lac où il coule de 1871 à 1924, les dernières cloches fribourgeoises. Dans l'entre-deux-guerres, les paroisses fribour¬ geoises retrouvent la Suisse allemande et font venir leurs cloches de St-Gall (fonderie de Staad) ou d'Argovie (fonderie Rùetschi à Aarau). Les dernières commandes, auprès de la fonderie Paccard à Annecy, annoncent-elles un retour vers la France? Fribourg a échappé à la tentation d'harmoniser les beffrois en y supprimant les cloches anciennes. La son¬ nerie de la cathédrale, avec ses neuf cloches

d'époques différentes, a conservé tout son charme et une richesse sonore qui pourrait rebuter un puriste. A côté d'ensembles com¬ plétés au fur et à mesure des besoins, le XIXe siècle nous a laissé quelques carillons, le plus important à Gruyères, œuvre des Arnoux, qui n'égaleront cependant jamais en qualité ceux de leurs homologues français, notamment les Paccard à Bulle, en 1905. Alors qu'on pré¬ férait au XIXe siècle les sonneries dites «har¬ moniques», comme à Estavayer-le-Lac ou à Montbovon, le XXe siècle a opté pour les son¬ neries «mélodiques», choix assumé en 1908 déjà à Planfayon. Une oreille exercée peut dif¬ férencier dans la résonnance d'une cloche la manière française de la manière allemande, la première préférant des formes plus trapues, aux profils plus généreux. La standardisation et les modes menacent également la cloche en tant qu'instrument. Des battants mal adap¬ tés suffisent à la faire «aboyer» et à la priver de son amplitude sonore. En renonçant, par principe ou par goût, à intégrer dans le plé¬ num de petites cloches, tocsins ou glas, on prive également notre univers sonore d'une richesse insoupçonnée.

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La cloche de l'église de Plasselb fondue à Fribourg, en 1505, par Robert de Besançon et Pierre de Genevrey dit Montureux, en même temps que les deux plus grandes cloches destinées à la tour de St-Nicolas.

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LA CLOCHE, MARIAGE DU FEU ET DES CIEUX Frédéric Arnaud, Lisa-Marie Wittler

Visible dans la cathédrale de St-Gall depuis 1786, la plus ancienne cloche de Suisse en «état de marche» provient de la chapelle des moines irlandais de Bregenz où elle était conservée comme pieuse relique de saint Gall, l'un des douze moines irlandais choisis par saint Colomban pour sa mission en Gaule. Cette petite clochette en tôle de fer rivetée qu'on date du VIleA/lIIe siècle nous rappelle ce que l'histoire des cloches en Occident doit au monachisme dont la vie en commu¬ nauté, partagée entre la prière et le labeur, était réglée au son de sonnettes en métal d'abord puis de petites cloches en bronze1. L'usage de cloches pour sonner les offices, qui aurait été introduit sous le pontificat de Sabinien (604-607), imposa la réalisation de tours, qui servirent également de repères géographiques et d'emblèmes urbains. La multiplication des clochers vit l'émergence d'une nouvelle classe professionnelle, celle des fondeurs itinérants construisant leur four et leur fosse à même le chantier. Venus de

Besançon, Pierre de Genevrey dit Montureux et le maître Robert s'arrêtent à Fribourg pour fondre à pied d'œuvre en 1505 les deux plus grosses cloches de la cathédrale, la cloche de Sion d'un poids de quelques 7 tonnes, «la plus grosse cloche de fondeurs français antérieure à la Réforme à être conservée dans le monde» et sa voisine, la cloche de Ste-Catherine. On sait par ailleurs qu'ils pro¬ fitèrent de leur installation pour couler la même année des cloches - perdues - pour Planfayon et Berlens mais également pour l'église de Plasselb où elle sonne encore2. La tour de St-Nicolas conserve également une des plus anciennes cloches signées de Suisse. Utilisée comme cloche du couvre- feu mais également comme horloge, elle fut coulée en octobre 1367, probablement sur le chantier de St-Nicolas, par Walter Reber, fon¬ deur venu d'Aarau3.

La technique de la fonte des cloches n'a guère varié au fil des siècles mais les fon-

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deurs ont gardé secrets leurs alliages pré¬ cis et les profils de leurs cloches. Dans le 3e tome du «De diversis artibus», consacré pour l'essentiel aux arts du métal, le moine Théophile nous a laissé dans la 1re moitié du XIIe siècle la plus ancienne description de fabrication de cloches selon la technique de la cire perdue. Le Musée de Bâle conserve l'un des derniers témoignages en Suisse de ce mode de faire4. On réalisait d'abord un modèle en argile évidé, lissé au tour, repro¬ duisant le profil intérieur de la future cloche. Après séchage, on enduisait ce moule de couches successives de suif jusqu'à l'obten¬ tion du profil extérieur de la cloche. Une fois durci, le suif pouvait être façonné à l'aide d'instruments tranchants, ou chargé de filets travaillés sur le tour à la manière du potier. Les anses modelées dans de la cire étaient ensuite rapportées et le tout recouvert d'un manteau d'argile. On mettait alors le feu à l'in-

Haut:

Relevés de fouille dans la nef de l'église de Carignan, montrant le foyer et l'empreinte du moule de la future cloche, XP/XIP s. Bas gauche:

Restes de four au fond d'une fosse retrouvés dans l'église de Carignan. Les deux murets sont conservés et la trace arrondie de la cloche est bien visible.

Bas droite: La plus ancienne cloche à main en bronze repérée dans le canton, probablement 2e moitié XIVe s., conservée dans la paroisse de Barberêche.

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térieur du noyau, pour cuire l'argile tout en laissant fondre la graisse. Il suffisait ensuite de couler le métal en fusion dans ce moule en terre cuite. Les fouilles de l'église de Carignan ont permis de découvrir en 1986 le plus ancien four à cloches du canton, établi au XIe- XIIe siècle au milieu de la nef pour couler des cloches selon cette technique5. On y a repéré la forme du moule circulaire et la couche rubé¬ fiée résultant du feu entre les deux murets soutenant le moule et la future cloche. De la cire à l'airain

Parmi les dix cloches les plus anciennes du canton identifiées à ce jour, remontant aux

XIIIe et XIVe siècles, aucune ne semble avoir été fondue suivant cette méthode. Dès le XIIe siècle en effet, on avait abandonné le tour et la fausse cloche en cire pour une tech¬ nique encore usitée de nos jours. Le noyau creux est désormais construit en briques recouvertes d'argile modelée par un gabarit tournant sur un axe pour définir le profil inté¬ rieur de la future cloche. Sur un badigeon de cendre, on réalise ensuite la fausse cloche en «terre» dont le profil extérieur est donné par un second gabarit. On la pare d'un enduit fait d'eau et de cendre jusqu'à la fin du XIVe siècle, puis de graisse, l'isolant de la chape extérieure en argile. Après la mise à feu, le Porte pour le bronze

Porte pour le charbon

Une fonderie de cloches traditionnelle avec son four, dont le soufflet est actionné par une roue à aubes, et sa fosse de coulée.

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séchage et le retrait de l'argile, on peut soule¬ ver la chape, libérer et casser la fausse cloche. La coulée proprement dite peut commencer. Après avoir enterré le noyau et la chape dans une fosse remplie de terre, on y déverse le métal en fusion à plus de 1100°C dans un four construit à proximité. Idéalement composé de 25% d'étain pour 75% de cuivre selon le moine Théophile, la composition de l'airain n'a guère évolué depuis le XIIe siècle. Les cloches fondues à Fribourg au XVe siècle respectent cette proportion comme en témoignent les comptes des trésoriers. On achète par exemple en 1409, pour la fonte d'une cloche, 1819 1/2 livres de cuivre et 568 livres d'étain, soit un alliage à 24% d'étain6. Les alliages modernes, 78-79% de cuivre pour 21-22% d'étain dans la Fonderie H. Rüetschi à Aarau, n'ont pas remis en question les proportions empiriques des fondeurs médiévaux7. Une observation attentive des cloches permet au spécialiste d'en percer le mode de réalisa¬ tion. Les plus anciennes peuvent conserver les traces de chiffons ou de doigts laissés par un lissage manuel du noyau au tour, trahis¬ sant ainsi une fonte à cire perdue8. La cloche gothique d'Attalens (XIIIe siècle) et celles du XIVe siècle à la cathédrale montrent encore les traces de finition extérieure à la cendre de la «fausse cloche». Les lettres et les décors furent d'abord gravés dans le modèle en cire puis rapportées sous forme de petits filets de cire, comme sur la cloche de l'église de Curtilles (VD) fondue au XIIIe siècle9. Sur les cloches fribourgeoises du XIVe siècle, les décors sont limités à quelques filets et les inscriptions ont été réalisées par taille en

creux de la chape, ce qui oblige le fondeur à travailler dans le noir, la tête dans sa chape, et explique donc l'irrégularité du travail, comme sur la cloche gothique de l'église de Corbières fondue vers 1335. Si le travail est plus soigné sur la cloche de 1367 à la cathédrale, c'est que Walter Reber a pu travailler plus aisément sous une chape d'un diamètre plus important. Le procédé évolue à la fin du XIVe siècle. Les

Une des cloches les plus anciennes du canton, au beffroi de l'église d'Attalens, XIIIe siècle. - Il s'agit d'un bon exemple de la forme dite en pain de sucre avec une décoration limitée à deux filets.

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La cloche gothique du temple de Meyriez, fin XIIF-début XIVe siècle. - Typique de la forme en pain de sucre avec juste un filet, elle présente des traces de finition à la main.

lettres sont préalablement moulées avec de la cire dans des matrices en bois de forme rectangulaire, qui permettent d'intégrer des décors d'arrière-plan. Il suffit ensuite de poser le moulage sur la fausse cloche. Au clocher de St-Nicolas toujours, la seconde cloche du sacristain, dite de St-Nicolas, coulée au cours de la 2e moitié du XIVe siècle, illustre bien ce travail d'estampillage. La méthode reste la même durant les siècles suivants. On a même encore utilisé en 1512 des lettres découpées dans la cire pour la réalisation d'une cloche destinée à la chapelle Ste-Anne à Fribourg10. Les décors étaient également moulés à la cire, et estampillés comme les lettres, entre deux filets, pour former une frise continue. Ils étaient parfois agencés de manière à for¬ mer une croix, comme sur la cloche de Sion fondue en 1505 pour St-Nicolas de Fribourg.

Pour enrichir la palette décorative, on n'a pas hésité parfois à poser sur la fausse cloche de vraies feuilles d'arbre, de sauge, ou des cor¬ delettes.

Des formes et des notes

Comme pour tout instrument de musique, la cloche a également évolué dans sa forme générale, chaque fondeur se distinguant cependant par les profils et les épaisseurs qu'il donnait à ses cloches, veillant jalouse¬ ment à ses gabarits. Les cloches les plus anciennes ont un profil très cylindrique dit «en ruche», comme la cloche du XIe siècle coulée pour la cathédrale de Bâle. Dès 1200, le profil s'allonge et diminue au sommet11. La cloche la plus ancienne du canton, coulée pro¬ bablement dans les années 1260 et rempla¬ cée en 1981 seulement au clocher de l'église

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St-Jean à Fribourg, présente le profil typique «en pain de sucre» des cloches du XIIIe siècle. Le rapport entre la hauteur et la largeur tend ensuite à diminuer. Les cloches s'évasent pour se rapprocher des formes actuelles. Cette évolution trahit des choix musicaux et une connaissance précise des règles de la gamme pythagoricienne et du monocorde12. On savait ainsi qu'en divisant une corde ten¬ due par moitié, on doublait la fréquence de sa vibration et on obtenait l'octave supé¬ rieure à la corde libre. De même, pour obte¬

nir l'octave supérieure d'une note obtenue en frappant un cylindre, il suffisait de réaliser un cylindre d'épaisseur équivalente mais d'un diamètre deux fois plus petit. Autrement dit, à épaisseur égale, deux diamètres au rapport double sonnent à l'octave. Plus le profil de la cloche est épais, plus le son sera haut et plus son diamètre est grand, plus elle aura un son bas. Ces données de base permettent d'appréhender la complexité de fabrication de la cloche en tant qu'instrument. La partie de la couronne de frappe plus épaisse donne ce qu'on appelle la note au coup. Les notes importantes, la prime, la tierce mineure13 et le bourdon (octave inférieure14) se répartissent le long du manteau. Une multitude d'autres partiels16 se développent également mais à une moindre intensité. Étant donné que la forme d'une cloche ne relève pas du cylindre mais du cône - plus facile à utiliser à la volée et plus puissant - la répartition des notes est

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Gauche:

Agneau pascal, pièce de monnaie (une cruche) et feuille de sauge sur la fausse cloche: éléments de décor typiques de Hans Wilhelm Klely sur la cloche de l'ago¬ nie de l'église St-Jean à Fribourg datée 1676. Droite haut:

Décor de cordelettes prises dans la chape sur la cloche de la chapelle du château de Barberêche, fondue en 1480. Droite bas: Lettres irrégulières tracées à l'aveugle dans la chape, sur la plus ancienne des cloches de l'église de Corbières, vers 1335.

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bien plus complexe et les partiels ont été trou¬ vés à l'oreille en fonction de l'expérience des fondeurs. On peut repérer ces notes inter¬ médiaires sur la cloche grâce à un diapason à masselotte16. On s'aperçoit alors que les cloches sont des instruments de production d'accords mineurs, émettant rarement une tierce majeure. Dans les beffrois, toutes les combinaisons de cloches sont possibles. Pour

nos oreilles éduquées à l'harmonie moderne, la succession d'accords mineurs17 n'est pas «naturelle». C'est sans doute dans cette dis¬ torsion auditive que résident la particularité et l'intérêt de cet instrument. On pourrait dire en paraphrasant Jacques Prévert: «Même si vous ne l'entendez pas de cette oreille, le pay¬ sage sonore des cloches n'est pas laid. C'est vos oreilles, qui peut-être sont mauvaises.»

1 Kurt KRAMER, 2008, S. 207-208. 2 Wilhelm EFFMANN, 1898, S. 30. 3 Matthias WALTER, 2008, p. 15-20.

4 La Theophilus Glocke, provenant de la cathédrale de Bâle (Historisches Museum Basel inv 1907.289).

5 Renseignements aimablement fournis par Jacques Bujard que nous remercions vivement. A Carignan, la datation au carbone 14 du charbon de bois le plus récent place les moules au XIe-XIIc siècle (Rapport de T. Riesen, Institut de Physique, Université de Berne, 7.12.1987. BP: 970 ± 50 = 980-1190 ap.J.-C. BP 1070 ± 30 = 900-1020 ap.J.-C).

6AEF CT 14, 2e sem. 1409, cit. in: AEF, Coll. Schneuwly, XXVIIIa. 59. Cloches.

7L'étain se liquéfie lors de la fonte et une partie disparaît. La cloche contient donc moins de 20% d'étain une fois coulée. 8Thierry GONON, 2002, p. 139.

9 Fabienne HOFFMANN, 1992, t. 1, p. 19. 10 Wilhelm EFFMANN, 1898, S. 143. "Joseph GRÜNENFELDER, 2000, p. 15. l2Thierry GONON, 2002, p.227.

13 La répartition des intervalles obtenus en fonction de la gamme pythagoricienne n'est pas la même qu'aujourd'hui, raison pour laquelle les mesures actuelles ne sont pas très précises pour les cloches anciennes. Actuellement, les hauteurs des tonalités inter¬ médiaires sont corrigées en modifiant la position du battant pour en améliorer le son ou revenir au son initial.

14 L'octave inférieure est le son qui dure le plus longtemps après la frappe. Il résonne 2 minutes pour une cloche de 2.5 tonnes. 15Jusqu'à 50 harmoniques ont été mesurées par l'entreprise Rüetschi à Aarau. On parle plus fréquemment de partiels en dési¬ gnant les harmoniques d'une percussion.

^Traditionnellement, les notes des cloches sont relevées avec un «la 3» étalonné à 435 Hz avec des écarts tolérés en 16e de demi- tons. Cependant les relevés actuels, par manque d'informations, sont le plus souvent mesurés sur un diapason de 440 Hz, norme fixée depuis 1939 seulement.

17 Maurice Ravel dans sa pièce pour piano, la Vallée des cloches, joue avec des quartes et des quintes pour introduire ces disso¬ nances. A écouter également Camille Saint-Saëns, La cloche, ou ses œuvres pour carillon.

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LES CLOCHES, UNE INDUSTRIE FRIBOURGEOISE OUBLIÉE

Aloys Lauper

Victimes de leur situation, de la modestie de leurs installations et d'un désintérêt général pour le patrimoine industriel, les deux fonde¬ ries de cloches du canton ont disparu sans laisser de trace, à peine une silhouette sur les centaines de photos anciennes qui nous pré¬ sentent la Basse-Ville de Fribourg, où se trou¬ vait dès le XVe siècle la Fonderie de canons et de cloches de l'Etat, et l'entrée d'Estavayer- le-Lac où fut implantée la Fonderie Arnoux, dernière à couler des cloches d'églises qui portèrent la voix de Fribourg jusqu'en Afrique du Sud.

Saintier, un métier d'itinérants

Jusqu'au XIXe siècle, les charrières publiques du canton avaient surtout la réputation de ralentir les expéditions et les marchands. Le transport pouvait se révéler aussi coûteux que la matière première, comme le métal des cloches acheté jusqu'à Nuremberg au XVe siècle. Il était donc plus économique de fondre les cloches d'église, dont le poids pou¬

vait dépasser la tonne, «à pied d'œuvre». La réalisation de fours et de fosses de fonte fai¬ saient partie de l'installation de chantiers des grandes églises et ceci jusqu'au XIXe siècle. Comme d'autres experts, «magister operis» ou tailleur de pierre franche, le saintier avait vocation d'ambulant. Il quittait son village le mercredi des cendres et s'en revenait tradi¬ tionnellement le jour de la Toussaint, au gré des chantiers. En défonçant le sol de nos églises pour y installer des chauffages, on a sans doute effacé une part de l'histoire des cloches, qui débute pour l'instant à l'église St-Pierre de Carignan où un saintier a laissé les traces de son travail dans la nef, lors de la construction du clocher au XIe ou XIIe siècle. La plus ancienne cloche du canton sonnait tout près de la fonderie de l'Etat, dans le clo¬ cher de l'église des Chevaliers de St-Jean-de- Jérusalem à Fribourg. Elle a sans doute été mise en branle pour la consécration du sanc¬ tuaire en 1264, après avoir été fondue dans ses environs. Le premier fondeur itinérant

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dont on ait conservé le nom dans le canton est Walter Reber, venu d'Aarau. En 1367, lorsqu'il fondit la Ste-Barbe pour le clocher du chœur de la cathédrale, démoli en 1478, on s'apprêtait à couvrir le vaisseau central (années 1370-1430) et l'on peut imaginer que la coulée eut lieu dans la nef en chantier, sous l'œil vigilant du recteur de la fabrique de St-Nicolas. La seconde cloche du sacris¬ tain, remontant à la même époque, fut-elle réalisée au même endroit? A-t-on profité de l'installation pour couler d'autres cloches des¬ tinées aux églises des environs, comme celle de Villars-sur-Glâne (2e moitié XIVe s.)? A ces quatre premiers «monuments» de l'histoire campanaire fribourgeoise, il faut encore ajou¬ ter la cloche de l'ancienne église d'Attalens

(XIIIe s.), la «Martenetta» de Lessoc (2e moitié XIVe s.), la cloche de Meyriez (fin XII le-début XIVe s.), celle de l'église de pèlerinage de Tours (2e moitié XIVe s.) et celle de l'ancienne église de Villarvolard (2e moitié XIVe, stupide¬ ment mutilée), soit neuf cloches antérieures à 1400, constituant un corpus de valeur natio¬ nale qui n'a été signalé jusqu'ici par aucun chercheur!

Les Places des fondeurs

Vu son poids modeste, 55 kilos, la cloche commandée en janvier 1397 au fondeur Jean de Fribourg par Dom Pierre de Moûtier- Grandval, curé de Bösingen, a sans doute été fondue en ville. Outre qu'il mentionne, par son prénom, le premier fondeur fribourgeois

Le site de l'ancienne fonderie au moment de la construction de l'usine hydro¬ électrique de l'Oelberg, en 1908.

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Le fondeur de cloches, gravure extraite du Livre des Métiers (Ständebuch) de Jost Ammann dont le monogramme figure sur la grande cloche, 1568. - Cette vue d'atelier présente les différentes facettes du métier, avec deux cloches, un creuset, un mortier, un fût de canon et des marmites, ainsi que la roue de soufflet à droite.

connu, le contrat nous révèle que le salaire du saintier correspondait à environ 22% du coût d'une cloche, mais il ne donne aucune indication sur le site de la coulée1. La pre¬ mière «fonderie» de cloches de Fribourg est signalée en 1413, à proximité de la porte de Morat2. On y avait peut-être coulé, en 1411, la première cloche «civile» de la cité3, celle de la porte du Jaquemart. C'est à ses pieds, «sur les Places» (act. Place Georges-Python), qu'Antoine Grangier coule le 11 août 1416 la cloche des Heures, la quatrième en taille de St-Nicolas avec un poids de 1650 kg pour 130 centimètres de diamètre. Cette grande cloche était destinée à remplacer l'ancienne cloche de la Grande Confrérie, ôtée du clo¬ cher quatre ans plus tôt et sans doute livrée au feu avec le métal acheté à des marchands

fribourgeois et bernois. C'est probablement au même endroit que Grangier fond en 1417 la cloche du tocsin, fêlée et refondue trois ans plus tard. L'installation de fondeurs de cloches à demeure correspond à celle des premiers maîtres du canon (Büchsmeister). Le 1er janvier 1401, la ville engage Hanso Grefy comme artilleur chargé de former des soldats à la fabrication de poudre et au tir au canon. En 1409, le fondeur de cloches - peut-être Maître Nicolas, signalé pour la fonte d'une cloche à même date - est chargé de fabriquer 14 couleuvrines (Handbüchsen) en bronze. Le métier revêt dès lors une fonction stra¬ tégique. Le saintier travaille désormais toute l'année en sa fonderie, alternant fabrication de cloches, de canons, de tuyaux et de gou¬ lots de fontaine. C'est en effet à cette même époque, entre 1402 et 1406, que l'on réalise les sept premières fontaines monumentales de la ville. Le renforcement des enceintes et la construction de boulevards entre 1444 et 1496 nécessitent l'acquisition de pièces d'artil¬ lerie en bronze en partie produites à Fribourg. Pierre Follare, qui avait coulé en 1437 la grande cloche de prime pour St-Nicolas, fond en 1445, aidé du maître artilleur Nicolas Leibi, quinze chambres ou chasses mobiles pour les veuglaires. On lui commandera en outre une cinquantaine de canons qu'il livrera tout en poursuivant la fonte de cloches. Bourgeois de Fribourg, propriétaire d'une maison dans la rue de Lausanne, il fut peut-être le premier à s'installer au bord de la Sarine, au pied de la falaise de Lorette, sur le site de l'Oelberg. A sa mort, en 1465, ses deux fils Hensli et Jean reprennent l'affaire, constituant ainsi la première dynastie de fondeurs du canton.

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Le premier acquit une maison à proximité de St-Nicolas, à la hauteur de l'actuelle rue des Epouses 6, preuve d'une certaine aisance et de la bonne marche de ses affaires. Les com¬ mandes les plus prestigieuses de l'époque leur échappèrent pourtant. Pour équiper ce qui fut la plus haute tour de la Confédération à son achèvement, les recteurs de la Fabrique de St-Nicolas se tournèrent vers des maîtres plus réputés, comme le bernois Michael Baldlauf en 1480, puis le bâlois Ludwig Peiger en 1482, considéré comme le meilleur fon¬ deur de son temps. En 1505, Fribourg avait encore les moyens de s'offrir les meilleurs artisans d'Europe quand il fit venir Robert de Besançon et Pierre de Montureux pour cou¬ ler les deux plus grandes cloches de la ville, reléguant Nicolas Watterin, le fondeur local, au rôle d'ouvrier. Par contre, l'interdiction faite à quiconque, le 24 juin 1472, de fondre

dans des maisons privées, «boîtes», canons ou cloches5, assurait la survie et le développe¬ ment de la petite fonderie de l'Oelberg. Les fondeurs du Mont des Oliviers

Le 17 juin 1544, un pan de la falaise de Lorette se détache, écrase la fonderie de l'Etat et tue cinq personnes. L'établissement est reconstruit au même endroit et confié à Jacob Kramer dit Bürdi (en français Jacques Fardeau). Comme ses prédécesseurs, le fondeur ne se limite pas à la réalisation de cloches puisqu'il est, tour à tour, désigné dans les archives comme Büchsengiesser (fondeur de boîtes), Geschützgiesser (fondeur de canons) et Hafengiesser (potier d'étain). Outre les armes de bronze, il réalise les gou¬ lots, les «dauphins» et les mufles de lions des fontaines Renaissance de la ville, ceux de la fontaine de Saint-Jean en 1547 par exemple.

Gauche: Détail d'anses baroques à masques, sur une cloche fondue en 1651 pour l'église de Matran par Hans Christoph Klely et François-Barthélémy Reyff.

Droite:

Mufle de lion et goulot de la fontaine de Ste-Anne au bas de la Samaritaine à Fribourg, vers 1760, sur le modèle des origi¬ naux de Jacob Burdi, 1560. - Fondeur de cloches, de canons, d'arquebuses et potier d'étain, Burdi réalisa dans la fonderie de l'Oelberg les mufles, goulots et dauphins des fontaines Renaissance de la ville de Fribourg.

La plupart ont été changé vers 1760 par des ouvrages réalisés sans doute également dans la fonderie de l'Oelberg.

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Mortier en bronze du premier pharmacien de ville, le Jésuite Jacques Gachoud (1710- 1797), réalisé dans la fonderie de l'Oelberg par Jacques-Nicolas Delesève en 1769 (Musée d'art et d'his¬ toire Fribourg, MAHF 2003-417).

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Mortier de siège réalisé en 1648 dans la fonderie de l'Oelberg par Hans Christoph Klely et François- Barthélémy Reyff, rare exemple subsistant des bouches à feu pro¬ duites par les fondeurs de cloches fribourgeois (coll. part.).

Son fils Hans reprend la fonderie qu'il délais¬ sera peu à peu, au profit de son collabora¬ teur Jacob Kegler l'Ancien (Jacques Guillet), originaire de Romont. En 1572, au moment où ils signent ensemble la grande cloche de l'église de Givisiez, Hans Burdi semble s'être déjà installé à Berne. Les Kegler, Claude puis surtout Jacob le Jeune, jouiront d'une belle notoriété jusqu'en Franche-Comté, où le dernier du nom sera appelé pour fondre une grosse pièce de canon en 1637. En 1604, ils obtiennent un monopole sur tout le territoire fribourgeois, les Anciennes Terres mais éga¬ lement toutes les seigneuries acquises entre 1475 et 15556. Désormais, interdiction est faite à tout étranger de fondre des cloches dans le canton, privilège dorénavant réser¬ vé aux fondeurs membres de l'Abbaye des maréchaux7. Quatre ans plus tard, le 16 sep¬ tembre 1608, le Conseil vend à Jacob Kegler le Jeune, alors désigné comme fondeur de

cuivre (Rottgiesser), la fonderie de l'Oelberg8. Son associé, Hans-Christoph Klely lui suc¬ cède après 1647, et s'associe avec François- Barthélémy Reyff. Cette collaboration lie pour un temps les deux dynasties familiales qui ont dominé l'art fribourgeois du XVIIe siècle. Il n'est donc pas étonnant que les matrices élaborées pour le décor de leurs cloches aient été utilisées par leurs successeurs jusqu'au XVIIIe s. En 1670, les trois fils Klely reprennent conjointement l'entreprise sous la direction de Hans Wilhelm (t 1707). La fonderie de l'Oelberg connaît alors son apogée. Le gou¬ vernement renouvelle en novembre 1679 leur monopole. Pourtant, malgré les commandes de cloches et de canons, le directeur de la fonderie connaît des revers de fortune et se retrouve en cessation de paiement à sa mort. Son fils Jacob tente de redresser la situation mais il est obligé de demander l'aide de l'Etat qui rachète la fonderie en 1713, tout en lui laissant la direction des affaires. A sa mort, en 1743, le dernier des Klely ne lui survivra qu'une année, mettant fin à plus d'un siècle de domination familiale sur les arts du bronze à Fribourg. La fonderie leur survit. Elle est reprise en 1744 par un savoyard originaire de Sallanches, Jacques-Nicolas Delesève, puis par ses fils Joseph-Jacques et Jacques. Bien que les cloches des nombreuses chapelles construites dans la seconde moitié du XVIIIe siècle ne soient pas encore recensées, la rare¬ té des cloches signées Delesève témoigne du déclin irrémédiable de la fonderie. Dans les dix-sept églises paroissiales reconstruites entre 1765 et 18139, on ne trouve plus qu'une seule à leur nom, à Givisiez (1777), les deux cloches livrées à la paroisse de Chevrilles

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ayant été remplacées. Comme leurs prédé¬ cesseurs, les Delesève produisent également des objets en fonte et en cuivre, des mortiers, des marmites et des chandeliers mais égale¬ ment du matériel de lutte contre les incen¬ dies, des seringues et des pompes à feu, dont l'une fut même offerte à l'Etat en 1812, deux mois après l'adoption de la loi instituant l'Assurance contre l'incendie10. La fonderie qui ne jouit plus d'une bonne réputation doit faire face, en outre, à la concurrence de sain- tiers itinérants ou des fonderies dynamiques de Vevey et de la région de Morteau, dans le Doubs. Le monopole des Delesève, pour¬ tant confirmé par le gouvernement, est battu en brèche par des artisans qui jouent sur les prix et profitent sans doute de relations com¬ merciales privilégiées nouées avec la région lémanique et la Franche-Comté. La voie des cloches croise désormais les routes du sel et du gruyère.

La Sarine aux prises avec le Doubs et le Léman

Quand la paroisse de Matran décide de faire refondre sa grande cloche fêlée par la foudre, c'est à La Grande-Combe de Morteau, chez Joseph-Désiré Rognon, qu'elle l'envoie en 1777 et non à Fribourg. Le fondeur avait livré ses premières cloches dans le canton à Grangettes et Vuisternens-devant-Romont en 1770 et 1771. En 1777, son associé Claude- Joseph Cupillard semble être en Gruyère où il coule une cloche pour l'église d'Enney. C'est dans la fonderie Cupillard que François- Joseph Bournez l'Ancien fera son appren¬ tissage avant d'ouvrir la fameuse fonderie Bournez. Les Delesève tentent de résister en

dénonçant les fondeurs «étrangers» qui font affaire sur Fribourg en profitant de collabora¬ tions locales. Sur le principe, le gouvernement reste inflexible et confirme volontiers les privi¬ lèges et le monopole dont jouit la fonderie de Fribourg depuis 1604. Dans les faits, il évite le conflit et impose la clause de la préférence en cas d'offre comparable. En 1789, la paroisse de Châtel-St-Denis veut faire refondre ses trois cloches de 1588. Elle commande donc trois cloches à un fondeur gruérien établi à Bulle, Jean-Georges Paris11 et à son collabo¬ rateur vaudois Pierre Dreffet. Ce dernier est plus qu'un simple ouvrier puisqu'il a repris en 1780 la fonderie Richenet à Vevey. Joseph

Roi mage, détail de la grande cloche fondue en 1789 pour l'église de Corbières par le bullois Jean-Georges Paris et son collabo¬ rateur veveysan Pierre Dreffet.

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