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L'utilisation de l'entretien motivationnel chez la personne en situation d'abus d'alcool, dans la pratique infirmière

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Academic year: 2021

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(1)i. Travail de Bachelor en Soins Infirmiers. « L’utilisation de l’entretien motivationnel chez la personne en situation d’abus d’alcool, dans la pratique infirmière. ». Catherine Lambelet, Directrice du travail de Bachelor. Laurel-Lee Bernhard Sabrina Gonzalez Laurence Lanz Neuchâtel – BAC 12. Décembre 2015.

(2) ii. « Pour ne pas sentir l’horrible fardeau du Temps qui brise vos épaules et vous penche vers la terre, il faut vous enivrez sans trêve. Mais de quoi ? De vin, de poésie ou de vertu, à votre guise. Mais enivrez-vous ». Baudelaire. Bernhard Laurel-Lee, Gonzalez Sabrina et Lanz Laurence.

(3) iii. RESUME Problématique La problématique met en évidence notre intérêt pour le sujet choisi et l'origine de la question de départ. Elle aborde également la pertinence de celleci pour la pratique infirmière au travers des 4 concepts du métaparadigme infirmier (Fawcett, 1984) et des modes de savoirs infirmiers (Carper, 1978 ; Chinn & Kramer, 2008). La problématique comprend les recherches que nous avons faites sur le sujet. Elle est divisée en sous-chapitres qui abordent la dépendance et l'addiction de manière générale, puis plus précisément, la dépendance à l'alcool. D'autres aspects sont également évoqués, à savoir le rôle de la société dans les conduites addictives, les conséquences de l'alcoolo-dépendance, les apports sur les interventions possibles, les perspectives sur la réinsertion socioprofessionnelle, et l'illustration de la problématique par un témoignage. Ce recueil d'informations nous a permis de cibler les concepts importants de notre sujet.. Concepts abordés Ce chapitre développe les concepts que nous avons retenus dans la problématique de manière précise et d'un point de vue de la littérature scientifique afin de bien définir chacun d'eux. Les concepts retenus sont. Bernhard Laurel-Lee, Gonzalez Sabrina et Lanz Laurence.

(4) l’alcoolisme, l’empowerment1, l’entretien motivationnel2 et le changement de comportement. Pour renforcer ce chapitre, nous avons choisi un cadre de référence en utilisant une théorie de soin qui est celle de Pender (1982). Notre choix s'est arrêté sur cette théorie car elle reprend un de nos concepts-clés « l'empowerment ».. Méthode Ce chapitre nous permet de préciser et délimiter notre question de recherche à l'aide de la méthode PICOT (Melnyk & Fineaout-Overholt, 2013). Cet outil nous a permis de définir nos mots-clés et à poser notre question de recherche qui est « Pour une personne en situation d’abus d’alcool, est-ce que l’utilisation de l’EM a démontré des résultats efficaces sur le changement de comportement ? ». Nous avons cherché les articles scientifiques dans quatre bases de données et retenus dix articles scientifiques à l’aide de critères de sélection. Les articles ont été analysés selon la grille adaptée de Fortin (2010).. Résultats L’entretien motivationnel est une intervention ayant démontré son efficacité sur la réduction de consommation d’alcool. Cependant, différents facteurs sont responsables et peuvent en modérer son efficacité. Il s’agit du chapitre qui reprend et liste tous les résultats obtenus d’après la lecture et l’analyse de. Concept en soin infirmier qui vise à accroître la capacité d’agir d’un individu ou une communauté 2 Entretien motivationnel qui sera dorénavant abrégé par EM 1. Bernhard Laurel-Lee, Gonzalez Sabrina et Lanz Laurence.

(5) chacun des articles scientifiques que nous avons consultés.. Conclusion La conclusion reprend les éléments facilitants et contraignants que nous avons rencontrés durant la rédaction de notre travail de Bachelor. Il reste encore beaucoup de pistes à explorer pour de futures recherches afin de bien comprendre les mécanismes responsables de l’efficacité de l’EM et comment différents facteurs influencent ce dernier.. Mots-clés Alcoholism, alcohol dependence, motivational interviewing, behavior change, behavior.. Bernhard Laurel-Lee, Gonzalez Sabrina et Lanz Laurence.

(6) REMERCIEMENTS Nous tenons à remercier sincèrement notre directrice de travail de Bachelor, Madame Catherine Lambelet pour le temps qu’elle a accordé à notre travail et pour ses conseils avisés.. Nous adressons nos remerciements aux différents professionnels dans les lieux de pratique nous ayant transmis un peu de leur savoir ayant servi à l’élaboration de la problématique.. Nous remercions particulièrement nos familles et amis pour leur aide, leurs encouragements et surtout pour leur inconditionnel soutien.. Enfin, nous remercions les relecteurs et les correcteurs de ce travail.. Bernhard Laurel-Lee, Gonzalez Sabrina et Lanz Laurence.

(7) Table des matières. RESUME. III. REMERCIEMENTS. VI. 1. INTRODUCTION. 1. 1.1 NATURE DU TRAVAIL 1.2 PLAN DE TRAVAIL. 1 2. 2. PROBLEMATIQUE. 4. 2.1. NOTRE INTERET POUR LE SUJET 2.1.1. ORIGINE DE LA QUESTION DE DEPART 2.2. LIENS AVEC LE METAPARADIGME INFIRMIER 2.2.1. SANTE 2.2.2. ENVIRONNEMENT 2.2.3. ÊTRE HUMAIN 2.2.4. SOIN 2.2.5. SAVOIRS INFIRMIERS 2.2.6. SAVOIR ETHIQUE 2.2.7. SAVOIR ESTHETIQUE 2.2.8. SAVOIR PERSONNEL 2.2.9. SAVOIR EMPIRIQUE 2.3. REVUE EXPLORATOIRE 2.3.1. CE QUE LA LITTERATURE DIT SUR LA DEPENDANCE ET L’ADDICTION 2.3.2. CE QUE LA LITTERATURE DIT SUR LA DEPENDANCE A L’ALCOOL 2.3.3. LE ROLE DE LA SOCIETE DANS LES CONDUITES ADDICTIVES 2.3.4. LES CONSEQUENCES DE L’ALCOOLO-DEPENDANCE 2.3.5. QUELQUES APPORTS SUR LES INTERVENTIONS POSSIBLES 2.3.6. QUELLES PERSPECTIVES SUR LA REINSERTION SOCIO-PROFESSIONNELLE ? 2.3.7. ILLUSTRATION DE LA PROBLEMATIQUE PAR UN TEMOIGNAGE 2.3.8. QUELQUES CHIFFRES SUR LA CONSOMMATION D’ALCOOL EN SUISSE 2.3.9. CONCLUSION DE LA PROBLEMATIQUE 2.4. CONCEPTS RETENUS 2.4.1. PERSPECTIVES POUR LA PRATIQUE. Bernhard Laurel-Lee, Gonzalez Sabrina et Lanz Laurence. 4 4 6 6 6 7 8 9 9 10 10 11 11 12 15 17 18 20 23 24 25 27 28 29.

(8) viii. 3. CONCEPTS ET CHAMPS DISCIPLINAIRES INFIRMIERS. 30. 3.1. 3.2. 3.3. 3.4.. 30 33 37 41. L'EMPOWERMENT L'ALCOOLISME L’ENTRETIEN MOTIVATIONNEL THEORIE DE SOIN. 4. METHODE. 45. 4.1. METHODE PICOT ET TYPE DE QUESTION DE RECHERCHE 4.2. ELABORATION DES MOTS CLES POUR LES BASES DE DONNEES 4.3. CRITERES DE SELECTION ET ARTICLES RETENUS DANS LES BASES DE DONNEES 4.3.1. ANALYSE DE NOS ARTICLES SCIENTIFIQUES 4.3.2. JUSTIFICATION QUANT AU CHOIX DE NOS ARTICLES. 45 46 47 48 48. 5. SYNTHESE DES RESULTATS ET DISCUSSIONS. 51. 5.1. SYNTHESE DES RESULTATS DES ARTICLES 5.1.1. QUELS SONT LES INGREDIENTS EFFICACES DANS L’EM 5.1.2. INDICATIONS BIOLOGIQUES DE L’INFLUENCE DE L’EM 5.1.3. EST-CE QUE L’EM EST EFFICACE POUR TOUT LE MONDE 5.1.4. NOTION DE TEMPS DANS L’EM 5.1.5. COMPARAISON ENTRE L’EM ET D’AUTRES TRAITEMENTS 5.1.6. EFFICACITE DE L’EM 5.1.7. ROLE DE LA MOTIVATION AU CHANGEMENT DE COMPORTEMENT 5.2. DEVELOPPEMENT DES RESULTATS EN LIEN AVEC LA QUESTION PICOT 5.2.1. EFFICACITE DE L’ENTRETIEN MOTIVATIONNEL 5.2.2. EFFETS SUR LE COMPORTEMENT 5.2.3. L’EM COMPARE A D’AUTRES INTERVENTIONS 5.2.4. PERSPECTIVES ET PROPOSITIONS POUR LA PRATIQUE. 51 51 53 54 55 56 57 58 60 60 61 62 62. 6. CONCLUSION. 66. 6.1. APPORT DU TRAVAIL DE BACHELOR 6.2. LIMITES 6.3. PERSPECTIVES POUR LA RECHERCHE. 66 68 69. 7. REFERENCES. 70. 8. ANNEXES. 77. Bernhard Laurel-Lee, Gonzalez Sabrina et Lanz Laurence.

(9) 1. INTRODUCTION 1.1 Nature du travail Nous sommes trois étudiantes de Bachelor en soins infirmiers dans la haute école de santé de Neuchâtel. Pour finaliser notre formation, nous devons effectuer un travail de Bachelor qui consiste en l’élaboration d’un travail de recherche qui va nous permettre d’amener des connaissances et des outils pour notre future profession.. Ce travail fait partie de notre formation en soins infirmier car il démontre nos capacités à appliquer une méthodologie structurée dans la recherche d’articles scientifiques afin de répondre à un questionnement issu de la pratique professionnelle.. L’intérêt pour l'élaboration de notre travail de Bachelor s'est porté sur un domaine que nous avons toutes eu l'occasion de découvrir durant nos formations pratiques et qui touche à des problématiques de dépendance et/ou de réhabilitation psycho-sociale. Nous allons être amenées à travailler environ deux ans sur ce travail. C’est pourquoi nous avons décidé de nous orienter vers le sujet de l'addiction au sens large. Thème qui nous a sensibilisées lors de nos stages respectifs.. Bernhard Laurel-Lee, Gonzalez Sabrina et Lanz Laurence.

(10) 2. 1.2 Plan de travail Pour réaliser notre travail de Bachelor, nous avons d’abord choisi un sujet proposé par la haute école Arc de Neuchâtel. Ensuite, nous avons réfléchi à la direction que nous voulions donner à ce travail par des discussions dans notre groupe de travail. Nous avons ensuite formulé une question de départ pour entamer cette démarche rigoureuse qu’est la réalisation d’un travail de Bachelor. Une fois cette étape terminée, nous avons lié notre question de départ au métaparadigme et aux savoirs infirmiers pour démontrer en quoi celle-ci est pertinente pour les soins infirmiers. Nous avons ensuite entamé une phase exploratoire sous la forme d’une revue de littérature. Nous avons donc lu plusieurs ouvrages (articles, livres, interviews, témoignages) pour élargir nos connaissances sur le sujet. Cette exploration nous a permis d’affiner notre sujet afin de ressortir des concepts plus précis pour poursuivre notre travail. Nous avons alors commencé une nouvelle phase de recherche de littérature pour étayer nos concepts de manière scientifique.. Suite à cela, nous avons utilisé la méthode PICOT (Melnyk & FineaoutOverholt, 2013) pour formuler une question de recherche qui va nous permettre de déterminer des mots-clés pour rechercher des articles scientifiques dans les différentes bases de données (Pubmed, Cinhal, Psychinfo, Cochrane, JBI, Medline). Après des recherches dans les bases de données mentionnées ci-dessus, nous avons retenu 10 articles. L’analyse des. Bernhard Laurel-Lee, Gonzalez Sabrina et Lanz Laurence.

(11) 3. articles scientifiques a été réalisée à l’aide de la grille de Fortin (2010).. Pour continuer ce travail, nous avons synthétisé les résultats des articles afin de voir en quoi ils répondent à notre question de recherche et en quoi ils déterminent des perspectives et des propositions pour la pratique infirmière.. Enfin, nous allons conclure le travail par les facilités et les difficultés que nous avons rencontrées, les limites que nous avons pu détecter et finalement les pistes que ce travail peut apporter à nos futures pratiques.. Bernhard Laurel-Lee, Gonzalez Sabrina et Lanz Laurence.

(12) 2. PROBLÉMATIQUE 2.1.. Notre intérêt pour le sujet. L'orientation de notre travail se dirige dans un premier temps sur la problématique de la dépendance aux substances telles que l'alcool et les drogues. Lors des stages que nous avons effectués dans ce domaine, le caractère social faisait partie intégrante de la prise en charge du patient et c'est pour cela que nous voulions nous concentrer sur cet aspect car il n’est pas à négliger, au contraire. En effet, nous avons constaté que le phénomène d’exclusion sociale, familiale et professionnelle était un élément commun chez les patients rencontrés dans nos stages et qui se trouvait souvent être une source de souffrance chez ces personnes.. 2.1.1.. Origine de la question de départ. En traitant ce sujet, nous nous intéressons aux interventions qu’une infirmière pourrait mettre en place afin d’éviter ou d'atténuer le phénomène de marginalisation et d'exclusion de la personne dépendante. D’après nos expériences personnelles, nous avons pu remarquer que la dépendance peut conduire la personne à être, petit à petit, exclue de la société, notamment suite à la perte de son entourage, l’endettement ou encore la perte d’emploi. De ce fait, la nécessité de bénéficier de structures adaptées et d’un encadrement effectué par des professionnels prenant en charge cette population est toujours plus importante. Nous nous sommes alors posé. Bernhard Laurel-Lee, Gonzalez Sabrina et Lanz Laurence.

(13) 5. différentes questions afin d'orienter nos recherches. Est-ce qu’une infirmière peut jouer un rôle dans la prévention de la marginalisation chez des personnes dépendantes ? Est-ce qu’une intervention précoce de la part de l’infirmière peut réduire les risques d’exclusion de la personne dépendante ? Quels moyens et interventions peut développer une infirmière pour favoriser l’intégration de cette population ? Notre questionnement de départ traite de la dépendance au sens large du terme. Addiction, dépendance ? Selon Memmi (1979), nous sommes tous dépendants de quelque chose. Une dépendance peut provenir d’une simple habitude et peut toucher à peu près tout et n’importe quoi. En effet, évoluant dans une société de consommation toujours en quête d’un état de satisfaction, toujours plus de personnes se trouvent en situation d'addiction. Nous avons également constaté qu’il suffit de consulter les médias pour s'en rendre compte, on en parle de plus en plus et de nombreuses études ont été menées sur le sujet. L'addiction, notamment aux drogues et à l'alcool, touchent des personnes de plus en plus jeunes. Mais le sujet qui nous intéresse plus concrètement est la dépendance au sens pathologique, celle qui va graduellement entraîner une destruction physique et mentale. Nous avons donc formulé ainsi notre question de départ : « Peut-on prévenir la marginalisation chez les personnes atteintes de dépendance ? » Suite à notre revue de littérature nous allons pouvoir affiner notre sujet puis aboutir à une question de recherche pour continuer notre travail.. Bernhard Laurel-Lee, Gonzalez Sabrina et Lanz Laurence.

(14) 6. 2.2.. Liens avec le métaparadigme infirmier. Dans les paragraphes suivants, nous avons exposé la manière dont notre thématique peut s’inscrire dans le métaparadigme infirmier selon Fawcett (1984).. 2.2.1.. Santé. Ce métaparadigme s’intéresse aux processus de vie ou de mort de l’être humain. La dépendance peut avoir des répercussions sur l’organisme selon la substance ingérée ainsi que la fréquence et la quantité. Chaque substance aura ses propres atteintes et conséquences. D’un point de vue psychologique, elle dépendra du type de consommation de la personne et quelle influence elle aura sur elle, qui sont propres à chacun. L'état de conscience modifié qu’entraîne cette consommation peut créer un isolement de la personne et peut contribuer à l’affaiblissement psychique du patient. Une consommation excessive d’alcool peut entraîner des troubles qui peuvent être à la fois physiques, mentaux et sociaux.. 2.2.2.. Environnement. Dans ce métaparadigme nous allons voir en quoi et comment l’environnement a une influence sur le dépendant. On peut parler de plusieurs catégories, tout d'abord l'influence de l'entourage sur le patient, quelles conséquences à celui-ci et les répercussions qu’il entraîne. Il n'est pas. Bernhard Laurel-Lee, Gonzalez Sabrina et Lanz Laurence.

(15) 7. seulement question de l'entourage mais de l’environnement social de manière générale et quel rôle celui-ci peut jouer sur la personne devenue dépendante. L'environnement culturel joue aussi son rôle, il y a des cultures dans lesquelles l'alcool est banalisé par exemple et où les personnes ont accès à différentes substances de plus en plus jeune. En effet, le jeune âge est un facteur de risque quant à la dépendance. L’entourage joue un grand rôle dans la dépendance, avoir un père ou une mère alcoolique peut être un facteur de risque. Bien souvent, la personne dépendante se retrouve dans un isolement social qui a des répercussions néfastes et encourageant la consommation. Les réactions de l’entourage et leurs comportements ont un impact sur la personne et sa dépendance.. 2.2.3.. Être humain. Dans ce métaparadigme on s’intéresse tout simplement à ce qui arrive à l'être humain. Notre thématique s’intéresse à cela dans le contexte d'une personne souffrant de dépendance. En d'autres mots ce qui se passe pour une personne ayant recours à la consommation d'une substance régulière. On peut faire divers liens : l'être humain et la santé pour en connaître l'influence de la consommation sur la santé ainsi que le lien être-humain-environnement pour connaître l'influence de ce dernier sur l'individu face à une dépendance.. Bernhard Laurel-Lee, Gonzalez Sabrina et Lanz Laurence.

(16) 8. 2.2.4.. Soin. La discipline infirmière se soucie des actions ou des démarches qui sont bénéfique pour les êtres humains. Le soin dans ce contexte va nous amener à nous intéresser à l’adaptation des interventions infirmières par rapport aux personnes atteintes de dépendance. Au niveau d’une population alcoolique, une infirmière peut intervenir au niveau psychologique, médical et social. Au niveau. psychologique,. elle. a. un. rôle. d’accueil,. d’orientation. et. d’accompagnement au travers d’un soutien, de conseils, d’écoute active, de rassurance et de suivi. Pour cela, elle va réaliser des entretiens infirmiers qui vont permettre de partir de la réalité de la personne afin d’adapter le soin, d’instaurer un climat de confiance, de définir un cadre, de poser des objectifs, d’évaluer les conséquences somatiques et psychiques de l’addiction et des répercussions qu’elles peuvent avoir. Au niveau médical, la consultation infirmière va permettre de favoriser l’accès aux soins, de surveiller la compliance au traitement, de coordonner des interventions en équipe mais également de repérer les problèmes de santé, de donner des conseils d’hygiène adaptés, et de donner d’éventuels traitements de substitutions ou d’instaurer des thérapies cognitives ou comportementales selon les besoins. Au niveau social, l’infirmière peut se charger de la coordination d’un travail interdisciplinaire.. Bernhard Laurel-Lee, Gonzalez Sabrina et Lanz Laurence.

(17) 9. 2.2.5.. Savoirs infirmiers. Selon Carper (1978), il existe 4 savoirs infirmiers qui sont nécessaires aux infirmières praticiennes, le savoir empirique, esthétique, personnel et éthique que nous allons définir et mettre en lien avec notre problématique.. 2.2.6.. Savoir éthique. Ce savoir s’intéresse au jugement moral, valeurs, normes et philosophie, le but étant de se questionner sur ce qui est bien ou mal. Par rapport à notre problématique de dépendance, les questionnements éthiques se situent souvent par rapport à la motivation de la personne à vouloir prendre en charge sa santé et de se soigner. Que ceci soit congruent entre le soignant et le soigné. Dans ce domaine on pourrait aussi se questionner sur quel est le jugement moral de la société vis-à-vis d'une personne dépendante ? Quel rôle joue l’éthique, la morale chez une personne consommant une substance nocive de manière régulière ? Il est évident que l'éthique n'est pas la même pour chacun mais la société condamne et stigmatise ce genre de comportements, alors que le soignant doit être capable de faire preuve de neutralité. Ceci peut nous renvoyer à la question, quelle image peut avoir un dépendant de lui-même en sachant que la société condamne son comportement ?. Bernhard Laurel-Lee, Gonzalez Sabrina et Lanz Laurence.

(18) 10. 2.2.7.. Savoir esthétique. C’est un savoir qui est lié à la créativité et aux habiletés que l’on acquiert avec l’expérience (Carper, 1978). Il se concentre sur la manière dont on peut amener des soins, les gestes que l’on utilise, ainsi que la technique. Concernant notre problématique, ce sont des patients atteints d’addiction donc l’approche utilisée sera basée sur le relationnel, la manière d’entrer en communication avec eux. L’empathie fait également partie de ce savoir, car elle va nous permettre de saisir les sentiments exprimés par le patient et d’ainsi pouvoir travailler leurs émotions et leurs ressentis.. 2.2.8.. Savoir personnel. Selon Carper (1978), le savoir personnel est issu de la connaissance de soi et de la perception de son propre soi, afin de pouvoir en faire un outil thérapeutique. C’est un savoir qui est en grande partie intuitif et est construit avec ses propres normes. Pour une infirmière qui travaille dans les domaines de la dépendance, il est important pour elle de s’interroger sur sa propre conduite afin de pouvoir trouver des outils issus de son expérience personnelle et être authentique. C’est aussi ce savoir qui va lui permettre d’avoir une ouverture aux autres, de s’enrichir par l’expérience et les situations vécues. Plus le savoir personnel est développé, plus il permet d’entrer en relation avec l’autre.. Bernhard Laurel-Lee, Gonzalez Sabrina et Lanz Laurence.

(19) 11. 2.2.9.. Savoir empirique. Selon Carper (1978), le savoir empirique vient des connaissances scientifiques issues de la recherche. Il permet de comprendre les mécanismes impliqués et les conséquences dans le processus de dépendance. Grâce à l’essor de l’imagerie cérébrale, les progrès des neurosciences ont permis de découvrir et de comprendre certaines modifications du fonctionnement du cerveau lors de la consommation de substances addictives. L’addiction est désormais envisagée comme un apprentissage pathologique responsable d’un surentraînement et d’une altération des mécanismes de prise de décision, entraînant une perte de contrôle du comportement. La compréhension de la physiopathologie de la maladie a établi que les processus addictifs usurpent les mécanismes de prise de décision et de mémorisation tant au plan cognitif que cellulaire. De plus, selon Addiction Suisse (2015), la dépendance entraîne une diminution de la performance au travail, une restriction des centres d’intérêts et un amoindrissement du réseau social. A cela peut s’ajouter des problèmes sociaux et économiques.. 2.3.. Revue exploratoire. Afin d’élargir nos connaissances sur la dépendance et ses répercussions, et ainsi cerner d’avantage notre problématique, nous avons fait des recherches sous la forme d’une revue exploratoire, dans le but de préciser l’orientation de. Bernhard Laurel-Lee, Gonzalez Sabrina et Lanz Laurence.

(20) 12. notre travail. Cette recherche va également nous permettre de déterminer la pertinence de notre questionnement pour la pratique infirmière.. 2.3.1.. Ce que la littérature dit sur la dépendance et l’addiction. Dans un premier temps, nous nous sommes concentrées sur la définition de la dépendance ainsi que l’addiction et cela au travers de différents écrits, par divers auteurs. Pour commencer, les ouvrages consultés et mentionnés plus bas nous informent que l’addiction peut toucher tout un chacun, indépendamment de son niveau social et culturel. Il existe de nombreuses addictions aux conséquences plus ou moins graves selon les cas, de l’addiction à la caféine à l’addiction aux drogues dures. Ces dernières peuvent notamment engendrer des troubles physiques ou mentaux, voire même conduire au décès du sujet. Selon Lejoyeux (2013), d’un point de vue épidémiologique, on peut voir les addictions sous plusieurs formes. Si on veut faire une épidémiologie descriptive, on va mesurer la fréquence de cet usage en population générale ou dans des groupes particuliers. Pour une épidémiologie de type analytique on va alors décrire les facteurs psychosociaux associés à cet usage, facteurs de risque mais aussi des facteurs de protection. Une épidémiologie plus médicale va chercher à décrire les caractéristiques de l’abus ou de la dépendance à une substance, l’âge du début, le mode évolutif, les comorbidités, la physiopathologie et le pronostic avec ou sans traitement.. Bernhard Laurel-Lee, Gonzalez Sabrina et Lanz Laurence.

(21) 13. Un écrivain, essayiste franco-tunisien parle de la dépendance à travers son ouvrage « la dépendance, esquisse pour un portrait du dépendant» (Memmi, 1979). Cet ouvrage est un pilier concernant le sujet. Nous avons étudié cet auteur au cours de notre formation, c’est pourquoi nous avons jugé important de mentionner cet ouvrage et d’exposer l’idée de cet auteur dans notre problématique. En référence à ce qui précède, tout comportement peut être associé à la dépendance. Tout le monde développe une forme de dépendance vis-à-vis de tout et n'importe quoi. En effet, l’auteur ne parle pas seulement de la dépendance au sens propre, auquel nous pensons (alcool, drogue, cigarette, etc.) mais aussi à la dépendance entre humains : tel un couple ou une relation parents-enfants. Mais également la dépendance à une institution ou à un groupe. Nous pouvons affirmer que cet auteur détaille chaque comportement humain à travers la dépendance. Voici donc la définition qu’il propose de la dépendance: « la dépendance est une relation contraignante, plus ou moins acceptée, avec un être, un objet, un groupe ou une institution, réels ou idéels, et qui relève de la satisfaction d'un besoin». (Memmi, 1979, p. 211-212) Tout au long de l'ouvrage, Memmi (1979), nous explique la dépendance à travers diverses notions. Tout d'abord, à travers ce qu'il appelle une relation trinitaire entre le dépendant, l'objet de pourvoyance et le pourvoyeur. Il les représente par un triangle ou chacun des angles correspond à l'un de ces termes. Le dépendant correspond à celui qui attend le bien, l'objet. L'objet de pourvoyance représente le bien convoité et enfin le pourvoyeur est celui qui Bernhard Laurel-Lee, Gonzalez Sabrina et Lanz Laurence.

(22) 14. procure, cet objet, ce bien. Cette relation correspond à l'équation de la dépendance. On ne peut pas parler de dépendance sans parler de la notion de plaisir. Il décrit de nombreuses conduites entraînant une dépendance telle que le tabagisme ou l'ivresse à travers le plaisir que prend l'intéressé. Selon lui la dépendance a deux visages : l’obligation et le désir, la nécessité et la satisfaction. La nature est ainsi faite et selon lui, c'est grâce à cela que survit tout être vivant. Cette dernière phrase nous oblige à intégrer la notion de besoin. En effet la dépendance est toujours au service d'un besoin. Ce que nous retenons surtout de cet ouvrage, c’est la vision particulière de Memmi (1979) concernant la dépendance qu’il voit comme un moteur, un élément essentiel à la survie de la race humaine, comme le moteur de satisfaction de nos besoins. En revanche, Goodman (1990), psychiatre anglais, définit l’addiction comme « un processus dans lequel est réalisé un comportement qui peut avoir pour fonction de procurer du plaisir et de soulager un malaise intérieur, et qui se caractérise par l’échec répété de son contrôle et sa persistance en dépit des conséquences négatives » (Goodman, 1990, p. 79). Celle-ci est une vision bien différente de l’auteur précédemment exposé, ici la dépendance est perçue comme quelque chose de négatif dans le sens qu’elle a pour but de soulager un malaise intérieur. Selon Morel, Couteron et Fouilland (2010), l’accent est également mis sur les conséquences que l’addiction peut provoquer. Il ne s’agit plus d’une approche purement biologique où les divers systèmes sont perturbés comme Bernhard Laurel-Lee, Gonzalez Sabrina et Lanz Laurence.

(23) 15. par exemple le système de récompense. Il y a également l’aspect social et psychologique qui entrent en compte et sur lesquels l’addiction peut aussi avoir des conséquences.. 2.3.2.. Ce que la littérature dit sur la dépendance à l’alcool. Pour Gomez (1999), psychiatre, l'euphorie et le courage nécessaire afin d’affronter une situation que l'alcoolique redoute font partie des raisons qui poussent la personne à consommer de l'alcool sans contrôler les quantités ingérées. Le corps réclame la substance mais peu importe la qualité de la boisson, c'est la quantité qui compte avant tout. Il évoque également le « risque alcoolique » à partir d'une consommation de 30 grammes d'alcool par jour pour une femme et de 40 grammes pour l'homme. Si ces quantités sont dépassées de manière régulière on parlera d'une consommation excessive. Deux grandes atteintes sont principalement identifiées. La première, d'un point de vue médical en parlant de maladie organique, qui survient suite à une forte alcoolisation régulière. Et la seconde, touchant l'aspect social et la place du patient au sein de la société. Dans le traitement de l’alcoolisme, un point important doit ressortir, la personne concernée doit admettre qu'elle a un rapport maladif avec la substance. On remarque très souvent que l'alcool entraîne le déni de la situation dans laquelle se trouve le patient. Cette acceptation peut prendre du temps mais elle est indispensable au processus de guérison et d'acceptation du problème. Les dire de cet auteur suggèrent. Bernhard Laurel-Lee, Gonzalez Sabrina et Lanz Laurence.

(24) 16. l’importance de travailler sur les stades du changement pour aider la personne à amorcer le changement. L'alcoolisme peut être vu au travers de trois aspects : le biologique, où la substance aura un effet sur l'organisme, le psychologique qui peut être influencé et provoquer des conduites spécifiques reliées étroitement au troisième aspect soit le social qui lui va trouver des réponses d'adaptation afin de stabiliser le tout. Pour Gomez (1990), le dépendant alcoolique ne l'est pas devenu par hasard, il se caractérise par un comportement qui cache un mal-être et identifie certaines caractéristiques propres telles qu’une communication difficile, des dépendances affectives ou encore des difficultés à prendre ses responsabilités et à agir de manière réfléchie. La notion de système relationnel chez l'alcoolique est omniprésente selon Gomez (1990). L'alcool permet d'assurer une certaine stabilité au niveau de différents types de relations (familiales, professionnelles ou amicales) qu'un alcoolique peut avoir et qui peuvent également influencer son mode de vie. Gomez (1990) parle alors de « maladie de système ». En tant que soignant, il est important de ne pas oublier l'aspect relationnel du patient qui fait partie intégrante de sa maladie.. Bernhard Laurel-Lee, Gonzalez Sabrina et Lanz Laurence.

(25) 17. 2.3.3.. Le rôle de la société dans les conduites addictives. Suite aux différentes définitions obtenues sur la dépendance, nous nous sommes alors questionnées sur « comment une personne peut devenir dépendante ». Pour cela, nous avons pris connaissance de l’interview d’un psychologue clinicien et président de Fédération addiction, Couteron (2014), qui identifie trois axes de modifications majeures de la société qui pousse celleci à devenir « addictogène ». Il en résulte un changement de la société avec trois traits dominants qui sont une sorte de porte d’entrée dans les conduites addictives.  1er axe : Modification des appartenances : - culturelle en raison de la mondialisation, quelle est la culture de référence ? - une activité économique (notion de région) - contenant familial (familles recomposés, familles monoparentales, famille homoparentale). Par conséquent, les cadres de filiation et de transmission ont été fortement modifiés.  2ème axe : Augmentation des facteurs de vulnérabilité : - Crise économique (augmentation du chômage et du phénomène de désocialisation) qui conduit à une insécurité sociale.  3ème axe : Intensification forte : - Tout doit se faire beaucoup plus vite (il faut tout de suite des réponses) et intensification sensorielle (sport : être toujours plus. Bernhard Laurel-Lee, Gonzalez Sabrina et Lanz Laurence.

(26) 18. performant, voiture : doit être toujours plus rapide, cinéma : toujours plus d’effets spéciaux entre autres).. Selon Couteron (2014), ces modifications demandent une évolution des pratiques professionnelles notamment par l’accompagnement des personnes pour éviter un placement en établissement thérapeutique. Ceci requiert des outils tels qu’une intervention précoce, la réduction des risques et la prévention. Les observations de Couteron (2014) montrent l’importance de mettre l’accent sur ces éléments. Pour lui, il faut aussi entrecroiser ces interventions et non les fragmenter. Ces modifications demandent également d’avoir une vision globale, il faut dès lors sortir du cadre traditionnel, aller dans les familles, offrir du soutien aux proches et se redéployer dans la société. Ces aspects démontrent comment l’évolution de la société peut avoir une influence sur des personnes déjà fragilisées et qui peut les conduire à avoir des conduites addictives telles que l’alcoolisme. Nous avons également retenu les propos de ce professionnel de la santé car il propose des pistes d’interventions auxquelles nous souhaitons nous intéresser par la suite dans ce travail de recherche.. 2.3.4.. Les conséquences de l’alcoolo-dépendance. C’est désormais sur les conséquences que la dépendance peut provoquer sur le patient et son environnement que nous orientons notre recherche. Nous. Bernhard Laurel-Lee, Gonzalez Sabrina et Lanz Laurence.

(27) 19. avons pris connaissance d’une étude réalisée dans le but de comprendre et d’évoquer les effets de la consommation d'alcool sur les relations sociales et en particulier avec la famille. Klingemann (2001) évoque spécifiquement la problématique de l’alcoolisme. Ce texte se rapproche de notre idée de départ car il parle de l’aspect social, point important, étant donné que nous désirons aborder ce domaine. Il s’agit d’un écrit qui évoque une substance addictive spécifique et qui aborde les conséquences de celle-ci d’un point de vue social. Ce document évoque la notion de groupe qui peut être composé d'amis, de la famille ou de collègues de travail. En ce qui concerne la construction d'un groupe d'amis qui peut se faire en fonction d’une consommation d'alcool. On parle aussi de différents groupes tels que des confréries d'étudiants ou encore des unités militaires qui ont une consommation excessive et ceci, dans un court laps de temps. Cela peut entraîner des risques élevés et donc, devenir préoccupant. L'évaluation des souffrances et des difficultés endurées par la famille est très difficile à estimer. Cependant, on peut affirmer que leurs effets sont tout aussi néfastes et graves pour eux, que pour ceux qui boivent. Si l'on se concentre plus sur les conséquences familiales, on observe que ce sont les enfants les plus touchés. De par leur âge, ils ne peuvent pas bien se protéger des conséquences directes ou indirectes liées à la consommation de leurs parents. Lors de la présence de ce type de problèmes au sein d'une famille, il existe un risque deux à dix fois plus élevé de développer les mêmes problèmes que ceux rencontrés par leurs parents. Les partenaires peuvent également être Bernhard Laurel-Lee, Gonzalez Sabrina et Lanz Laurence.

(28) 20. touchés et risquent de subir des violences physiques et verbales qui pourraient amener à un risque d'éclatement familial. D'un point de vue professionnel, l'alcool n'est également pas compatible avec une carrière. Il a été constaté que les personnes dépendantes à l’alcool sont plus souvent absentes pour maladie que les autres travailleurs, ce qui engendre des coûts assumés par la société. On remarque également un lien entre le chômage et la consommation excessive, un lien de cause à effet, qui peut être observé dans les deux sens, soit par la perte d'un emploi, qui amène à la consommation, soit par la consommation qui amène à la perte de l’emploi. Concernant l'alcoolisme, il existe un réel problème de santé publique. Le but étant d'inclure l'entourage au sein du traitement du buveur afin de permettre d'éviter une future dépendance d'un des membres de la famille et aussi de mettre fin à sa propre consommation.. 2.3.5.. Quelques apports sur les interventions possibles. Concernant la prise en charge d'un patient alcoolique d'un point de vue thérapeutique, Kiritzé-Topor (2004) soutient que l'abstinence n'est pas la solution recherchée en premier lieu. L'alcoolo-dépendant doit avoir réfléchi avant de prendre cette décision, identifier les conséquences de sa consommation par exemple, et se rendre compte par lui-même des différents changements que cela peut engendrer sur sa situation actuelle. On remarque bien souvent qu'un buveur dira, à un moment de sa vie, qu'il désire arrêter de. Bernhard Laurel-Lee, Gonzalez Sabrina et Lanz Laurence.

(29) 21. boire. Malheureusement, sa demande est bien souvent cachée par des contraintes d'un point de vue professionnel comme, par exemple une menace de licenciement. Selon Kiritzé-Topor (2004), c'est bien souvent pour ce genre de raison qu'un alcoolique consultera, il recherche une aide suite à une contrainte sans se rendre compte de la nécessité du changement. Selon lui, le soignant va alors chercher à instaurer une relation d'aide afin de l'aider dans sa guérison en le plaçant face à ses responsabilités. Pour cela certaines règles peuvent être instaurées afin d'aider l'alcoolique, à savoir : améliorer ses techniques d’écoute pour pouvoir l'entendre, tout en ayant une attitude empathique et congruente. Pour Kiritzé-Topor (2004), l'étape suivante sera d'accepter la personne dans ses dires, dans sa réalité, ses valeurs, ses représentations face à l'alcool en évitant tout jugement ou morale afin de créer un climat d'écoute et d'échange. Pour terminer, la communication est un aspect très important dans la prise en charge, principalement au niveau de la compréhension du langage de la personne alcoolique. D'après l'auteur de cet ouvrage, un alcoolique a une manière spécifique de dire les choses et il est important de comprendre son langage afin d'éviter les incompréhensions, « il faut apprendre à les entendre » (Kiritzé-Topor, 2004, p. 116). L’auteur soutient que la population a des idées reçues sur la population alcoolique. C'est justement à ce moment-là qu'il faut dépasser cela et chercher à faire l'effort de se renseigner sur eux. Il faut pouvoir traduire certains de leurs propos et apprendre à parler avec eux. Afin de mieux comprendre cette démarche, l'auteur illustre certaines phrases types Bernhard Laurel-Lee, Gonzalez Sabrina et Lanz Laurence.

(30) 22. de l'alcoolique comme « Je ne bois jamais d'alcool, ni de vin... » (Kiritzé-Topor, 2004, p. 116), qui veut dire en réalité qu'il boit un autre alcool comme la bière ou le pastis par exemple. Lorsque l'on arrive à appliquer cela, il est bien plus facile d'aider l'alcoolique dans sa démarche d'abstinence. L’article de Khazaal et Khan (2012) montre que l’approche motivationnelle est une intervention possible dans le traitement de la dépendance alcoolique. Ils ont écrit un article sur les interventions précoces pour les personnes ayant une consommation problématique d’alcool. Un traitement précoce est important dans la prévention des risques lié à ce comportement. Pour eux, un dépistage systématique, une intervention brève ou une réorientation si nécessaire vers un service spécialisé font partie de ce traitement. On vise avec l’intervention brève à amorcer le changement de comportement en une à deux séances. Le changement de comportement ne consiste pas uniquement en l’abstinence mais plutôt dans un premier temps à diminuer la consommation. L’approche motivationnelle est un outil efficace pour entamer un changement de comportement.. Bernhard Laurel-Lee, Gonzalez Sabrina et Lanz Laurence.

(31) 23. 2.3.6.. Quelles. perspectives. sur. la. réinsertion. socio-. professionnelle ? Stachel (2012), adjoint de direction et responsable pédagogique à la Fondation de Levant, répond à la question qui lui a été posée lors d’une interview postée sur le site du GREA1. Est-il possible de réinsérer les personnes toxicomanes ? A nouveau nous avons retenu les propos de ce professionnel car celui-ci nous apporte des éclaircissements sur les moyens d’actions qui peuvent être mis en œuvre afin de soutenir les personnes dépendantes. Même si Stachel (2012) parle plus précisément des toxicomanes, nous pensons que des liens peuvent être faits avec la personne alcoolique. Selon lui, tout le monde a besoin d’un projet de vie, d’action. Le but final n’est pas une insertion au sens de retrouver une manière de vivre conventionnelle avec une abstinence complète, un appartement et un travail. L’objectif est de se remettre dans une action, une dynamique de vie. Les personnes usagères laissent souvent tomber la majorité de leurs activités car la dépendance réquisitionne toute la place. Une piste pour apporter de l’aide à ces personnes est de voir les choses de manière plus personnalisée, par exemple, en participant à des groupes de travail, à des groupes de prévention de la rechute. Un bon moyen peut être également de reprendre un travail à temps partiel ou une activité quelle qu’elle soit. Il s’agit de retrouver une dynamique de vie afin que la dépendance ne prenne pas toute la place.. 1. Groupement romand d’études des addictions. Bernhard Laurel-Lee, Gonzalez Sabrina et Lanz Laurence.

(32) 24. L’important est de retrouver une place, une envie et pas forcément celle d’un cadre traditionnel. Un autre auteur, Bourdier (2014) expose également son avis sur la réinsertion d’une personne dépendante. Il explique que pour une personne dépendante, l’idéal n’est pas forcément de retravailler au même rythme qu’une une personne qui n’aurait pas de dépendance. La reprise d’un travail peut être anxiogène et, par conséquent, stimuler les envies de consommer. Une personne dépendante stabilisée est toujours vulnérable car elle peut rencontrer des difficultés relationnelles, avoir des liens sociaux fragiles et être anxieuse. Elle a donc un certain nombre de facteurs de risque qui peuvent entraîner une décompensation.. 2.3.7.. Illustration de la problématique par un témoignage. Afin de s’immerger et de mieux se rendre compte de la situation d’un alcoolique, nous avons pris connaissance d'un témoignage tiré de l’ouvrage de Morel et al. (2010), qui est un témoignage d'une épouse d'alcoolique et du rôle qu'elle tenait dans la maladie de son époux. Elle explique qu'au début de la maladie, elle se définissait comme quelqu'un qui avait du pouvoir pour arriver à aider son mari. Après plusieurs tentatives d'intervention, elle a décidé de baisser les bras car elle s'est rendu compte qu'elle n'arriverait à rien tant que ce n'est pas lui qui prendrait la décision d'arrêter sa consommation. Elle a donc décidé de mettre un terme à leur relation, ne supportant plus cette. Bernhard Laurel-Lee, Gonzalez Sabrina et Lanz Laurence.

(33) 25. situation. C’est à ce moment-là que son mari s'est rendu compte de ce qu'il allait perdre, et c'est ce déclic qui lui a permis de se prendre en main. Il faut également admettre en tant que proche que la consommation est le problème du dépendant, et que notre rôle n'est pas de le remettre sur le droit chemin. Le conjoint doit penser à se préserver, ainsi que ses enfants, et ne pas intervenir directement. Dans le même ouvrage de Morel et al. (2010), un autre consommateur qui vivait la même situation, a partagé son regard sur ce même témoignage. Il est intéressant de connaître son point de vue et ses commentaires afin de bien comprendre comment cette situation est vécue des deux côtés. Il est important qu'un alcoolique ait un espace libre afin de penser et agir sans que le conjoint agisse avant lui, pour qu'il puisse se prendre en charge seul, à sa manière et à son rythme. Ce témoignage montre l’importance pour la personne de prendre conscience de son problème par elle-même et ainsi accroître la prise d’initiative et le contrôle sur soi.. 2.3.8.. Quelques chiffres sur la consommation d’alcool en Suisse. Les résultats de l'enquête de CoRoIAR1 de 2013 mettent en évidence que, parmi la population résidente en Suisse âgée de 15 ans et plus, neuf personnes sur dix boivent au moins occasionnellement de l'alcool (88.1%). Environ une personne sur dix (10.1%) rapporte consommer de l'alcool quotidiennement,. 1. Continuous Rolling Survey of Addictive Behaviours and Related Risks. Bernhard Laurel-Lee, Gonzalez Sabrina et Lanz Laurence.

(34) 26. 43.6% boivent plusieurs fois par semaine et un tiers boit de l'alcool moins d'une fois par semaine (34.5%). Enfin, environ une personne sur dix affirme ne plus boire ou n'avoir encore jamais bu au cours de sa vie (11.9%). Selon les. résultats. de. cette. même enquête, les. hommes. sont. proportionnellement plus nombreux à boire de l'alcool que les femmes (respectivement. 91.7%. et. 84.6%). et. boivent. plus. fréquemment. quotidiennement (14.1% et 6.2% respectivement). La consommation occasionnelle oscille pour tous les groupes d'âge entre 80% et 90%, alors que la consommation quotidienne augmente avec l'âge, passant de 0.8% chez les 15-19 ans à 25.9% chez les personnes de 75 ans et plus. Selon l'enquête CoRolAR de 2013, la consommation quotidienne est plus répandue en Suisse italienne (21.1%) que dans les régions de Suisse alémanique (7.9%) et de Suisse romande (14.8%). Le taux d'abstinence y est aussi plus élevé (17.3% contre 10.9% pour la Suisse alémanique et 13.9% pour la Suisse romande). Différents indicateurs permettent d'estimer l'ampleur de la consommation problématique d'alcool. Selon les estimations, environ 250'000 personnes en Suisse sont alcoolo-dépendantes, même si les données disponibles ne permettent qu'une estimation approximative (Kuendig, 2010). Selon l'enquête CoRolAR de 2013, environ 1.0% de la population suisse présente une consommation à haut risque et 2.9% boivent avec un risque moyen. De plus, selon les chiffres de cette même enquête, environ une personne sur cinq (21.1%) de l'ensemble de la population suisse présente une consommation Bernhard Laurel-Lee, Gonzalez Sabrina et Lanz Laurence.

(35) 27. épisodique à risque au moins une fois par mois1. En prenant en compte les deux types de consommation à risque2, 22.0% de la population suisse âgée de plus de 15 ans consommait en 2013 de manière risquée. Par ailleurs, aussi bien la consommation chronique à risque que la consommation épisodique à risque est plus fréquente chez les hommes et parmi les groupes d'âges les plus jeunes (CoRolAR 2013).. 2.3.9.. Conclusion de la problématique. Lors de la rédaction de notre problématique, nous avons rencontrés diverses difficultés. La première étant de faire correspondre notre problématique à une intervention infirmière. La direction primaire de notre travail était trop axée sur une thématique sociale sans y voir apparaître la profession infirmière. De plus, en arrivant au terme de l’élaboration de notre problématique, nous avons voulu nous assurer que nous disposions de suffisamment d’articles scientifiques sur le sujet. Après avoir traduit nos mots-clés en anglais et fait correspondre nos termes aux descripteurs des bases de données, nous nous sommes rendu compte que peu d'articles correspondaient à notre problématique. Nous avons alors longuement réfléchi et décidé d’adapter notre thème.. 1 2. 5 boissons alcooliques ou plus par occasion pour les hommes et 4 ou plus pour les femmes Consommation chronique à risque ou consommation épisodique à risque. Bernhard Laurel-Lee, Gonzalez Sabrina et Lanz Laurence.

(36) 28. 2.4.. Concepts retenus. L’alcoolisme reste le concept de base mais la notion de réinsertion socio professionnelle a été remplacée par le changement de comportement, faisant bien plus souvent l’objet d’études. Afin que le thème reste une problématique infirmière, nous avons choisi l'EM car il est un outil et une intervention importante de la profession infirmière. Les patients alcooliques reçoivent des traitements médicamenteux pour diminuer le syndrome de sevrage, mais dans ce cas, c'est uniquement la symptomatologie qui est traitée. Lorsque le patient se trouve dans un milieu où la tentation est présente, si la motivation et le désir de changement n'est pas. suffisamment. fort,. il. risque. de. reprendre. une. consommation. problématique. Etant donné que l’EM vise une modification de comportement il fait appel à l’empowerment, défini par la capacité de l’individu à agir sur luimême. Pour cette raison nous avons décidé de retenir ce concept que nous allons développer dans la suite de notre travail.. Bernhard Laurel-Lee, Gonzalez Sabrina et Lanz Laurence.

(37) 29. 2.4.1.. Perspectives pour la pratique. Nous cherchons à trouver des éléments de réponse quant à l’efficacité de l’utilisation de l’EM dans le but d’amener la personne à travailler sur son comportement. Le but n’étant pas d’arriver à l’abstinence totale mais plutôt d’atteindre les objectifs que la personne se fixe afin de diminuer sa consommation. A travers nos recherches, nous aimerions savoir quels éléments sont concrètement applicables dans l’EM et qu’un infirmier peut utiliser afin d’accompagner la personne dans l’amélioration de ses comportements de santé.. Bernhard Laurel-Lee, Gonzalez Sabrina et Lanz Laurence.

(38) 3. CONCEPTS ET CHAMPS DISCIPLINAIRES INFIRMIERS Dans ce chapitre nous allons définir de manière précise nos concepts retenus et choisir un cadre de référence pour notre travail au travers de la théorie de soin de Pender (1982). Suite à notre revue exploratoire de littérature, nous avons décidé de poursuivre notre travail en retenant le concept de l’alcoolisme, ce qui nous permet de mieux cibler notre population. Nous avons également décidé d’orienter notre travail sur le changement de comportement, c’est-à-dire, aider la personne à avoir le contrôle sur sa consommation, en effet, suite à nos lectures, nous avons constaté qu’il semble être l’objectif le plus pertinent et réalisable pour aider cette population. Pour atteindre ce changement de comportement nous avons aussi retenu la notion d’empowerment et l’EM.. 3.1.. L'empowerment. Selon Hawley et Mc Writer (1991), il existe diverses manière d’interpréter l’empowerment, cette notion est interprété différemment selon le domaine, le contexte ou encore comme un but, un processus, une idéologie, etc. Plusieurs auteurs donnent une définition de ce concept. Eisen (1994) donne une définition de l’empowerment individuel comme étant la manière à travers laquelle un individu accroît ses aptitudes dans le but de favoriser le contrôle sur soi, sa prise d’initiative ainsi que l’estime de soi et la confiance en soi. On peut y associer les notions de compétences personnelles (Zimmerman, 1990),. Bernhard Laurel-Lee, Gonzalez Sabrina et Lanz Laurence.

(39) 31. motivation à l’action sociale (Rappaport, 1987 ; Anderson, 1991) et de prise de conscience (Kieffer, 1984). Pour Rappaport (1987) la notion d’empowerment est vue comme un objectif explicite. Cette notion comporte quatre composantes ; la participation, la compétence, l’estime de soi ainsi que la conscience critique1. C’est lorsque ces quatre composantes sont en interaction qu’un processus d’empowerment est mis en route. C’est Hawley et Mc Writer (1991) qui ajoutent la dimension communautaire et sociale, plus intéressante dans notre branche d’étude et qui justement développe le fait que l’empowerment participe, et sert au développement de la santé communautaire au travers des attitudes, des valeurs, des capacités, des. structures. organisationnelles. et. du. leadership.. L’empowerment. communautaire est alors considéré comme un processus. L’un des objectifs de celui-ci, est que l’ensemble de la communauté soit capable d’analyser sa situation, d’en reconnaître ses difficultés et problématiques, et d’ensuite être capable de les résoudre. Le Bossé (2003) affirme qu’il y a un « flou conceptuel » sur cette notion, une difficulté quant à la traduction de cette notion. Ceci est en parti dû au fait qu’il y ait une multitude d’auteurs traitant de ce sujet et chacun en a fait sa propre interprétation. La revue de Le Bossé (2003) tente justement de remettre de l’ordre dans ceci et donner une définition plus claire du concept.. 1. Conscience individuelle, collective sociale et politique.. Bernhard Laurel-Lee, Gonzalez Sabrina et Lanz Laurence.

(40) 32. Il en ressort une définition de Rappaport (1987), sommaire mais intéressante de l’empowerment : « on peut définir l’empowerment comme la capacité des personnes et des communautés à exercer un contrôle sur la définition et la nature des changements qui les concernent » (Le Bossé, 2003, p. 31-32). Conformément à ce qui nous a été enseigné, on peut considérer qu’il existe deux types d’empowerment : . L'empowerment communautaire : on parle dans ce cas de l'action de plusieurs individus/d’une communauté qui permettent ainsi d'acquérir plus d'influence et de contrôle sur la qualité de vie de la personne.. . L'empowerment individuel : c’est la capacité de chaque individu à avoir le contrôle. Plus précisément, l'empowerment dans la maladie chronique (en. considérant la dépendance comme une maladie chronique) serait un processus au cours duquel le malade prend conscience qu'il a une capacité à progresser et à s'autogérer, c'est à dire à gérer son traitement et sa maladie. Il la connaît, la comprend et il accepte aussi la perte de contrôle, il accepte cette impossibilité d’avoir un contrôle total sur sa maladie. Pour que ce concept soit en lien avec notre problématique, il s’agit de se focaliser dans ce travail sur « l’empowerment individuel ».. Bernhard Laurel-Lee, Gonzalez Sabrina et Lanz Laurence.

(41) 33. 3.2.. L'alcoolisme. Rigaud (2004) a écrit un article sur les conduites d’alcoolisation. Lorsque la consommation excessive d’alcool, de façon répétée, commence à remplacer l’ivresse occasionnelle des problèmes peuvent apparaître. Dès lors, à partir du XIIe siècle on commence à parler d’ivrognerie qui est considérée comme un vice. A partir de la révolution industrielle cette ivrognerie devient, dès le XIXe siècle, un phénomène de masse qui pousse Huss (1849) à décrire les conséquences organiques d’une consommation excessive ou alcoolopathies. C’est à partir de cette période que l’on commence à parler d’alcoolisme. Cependant ce terme a vite conduit à une confusion de deux phénomènes. D’une part ce qui est qualifié aujourd’hui de dommages provoqués par l’alcool et d’autre part le comportement de consommation nommé conduite d’alcoolisation. Par la suite, l’étude de ces conduites a permis d’identifier des notions comme l’attrait excessif pour le produit et parfois une tendance à boire jusqu’à une perte de maîtrise. Cette idée de « perte de liberté de l’abstinence » formulée par Fouquet (1951), définit la dépendance plus communément appelée addiction actuellement. Ces. comportements. ont. étés. qualifiés. d’ivrognerie,. d’alcoolisme,. d’alcoolopathies, de conduite d’alcoolisation, de dépendances et d’addiction. Dès lors il est devenu nécessaire de pouvoir distinguer les différents. Bernhard Laurel-Lee, Gonzalez Sabrina et Lanz Laurence.

(42) 34. comportements et conséquences liées à l’alcool pour avoir un langage commun. Au niveau clinique, l’élément commun est qu’une consommation d’alcool excessive peut entraîner des conséquences néfastes pour la personne. Pour faciliter une classification au niveau pratique, cinq catégories de conduites d’alcoolisation ont été définies par un groupe de travail de la Société Française d’Alcoologie (2001). . Le non-usage qui regroupe les non-consommateurs. Il peut être primaire par exemple chez les enfants et pré-adolescent ou lors d’un choix chez l’adulte ou secondaire s’il vient après un mésusage. Dans ce cas le nonusage est secondaire et est appelé abstinence.. . L’usage qui regroupe des consommateurs modérés, c’est-à-dire des consommations qui ne posent pas de problème, plus précisément inférieures ou égales au seuil de l’OMS1: pas plus de 4 verres par occasion pour l’usage ponctuel, pas plus de 21 verres par semaine pour l’homme et pas plus de 14 verres par semaine pour la femme.. . Le mésusage qui regroupe toute les conduites d’alcoolisation qui représentent un risque, qui induisent des dommages ou qui conduisent à la dépendance. Dans la catégorie du mésusage il y a trois souscatégories : - L’usage à risque : consommation supérieure aux recommandations. 1. Organisation mondiale de la santé. Bernhard Laurel-Lee, Gonzalez Sabrina et Lanz Laurence.

(43) 35. de l’OMS qui n’a pas encore entraînée des problèmes médicaux, psychiques ou sociaux mais qui pourrait en engendrer. - L’usage nocif : consommation accompagnée d’au moins un méfait d’ordre médical, psychologique ou social provoqué par l’excès d’alcool sans qu’il y ait une notion de dépendance. - L’usage avec dépendance : consommateur dépendant ou alcoolodépendant. Dans cette catégorie apparaît l’aspect de perte de la maîtrise de la consommation.. Selon Van Dijk (1979) et Adès et Lejoyeux (1996) on peut identifier plusieurs facteurs de risque qui peuvent conduire un consommateur vers le mésusage : . les antécédents familiaux d’alcoolo-dépendance ;. . le début précoce de la consommation ;. . la consommation associée à d’autres substances psychoactives ;. . la recherche d’ivresses répétées ;. . les comorbidités psychiatriques, notamment les troubles de la personnalité et les troubles de l’humeur ;. . les antécédents de tentative de suicide ;. . les antécédents de sévices ;. . les comportements agressifs et impulsifs dans l’enfance ;. . l’instabilité, les ruptures scolaires, la délinquance associée ;. . la détresse sociale, la désocialisation.. Bernhard Laurel-Lee, Gonzalez Sabrina et Lanz Laurence.

(44) 36. De plus, dans la pratique, certains critères peuvent être utiles pour repérer un mésusage de manière précoce, évaluer sa sévérité et ses conséquences et déterminer des stratégies d’intervention. Il s’agit notamment du sexe et l’âge du sujet, l’âge de début des conduites d’alcoolisation, leur fréquence et leurs modalités, la vitesse d’installation de la tolérance et de la dépendance, la séquence d’apparition des conduites d’alcoolisation par rapport à un éventuel trouble psychiatrique (alcoolisme primaire ou secondaire), la comorbidité addictive (addiction avec ou sans drogues), le repérage des traits de personnalité et du “fonctionnement” du sujet, l’environnement social, familial, professionnel ou socio-culturel, les antécédents familiaux, notamment de mésusage d’alcool, l’existence de dommages induits d’ordres somatique, psychologique et social, et le niveau de leur gravité. Ummel (2012) a rédigé un article sur les mécanismes de l’addiction. Plusieurs sciences essayent d’expliquer les conduites addictives mais aujourd’hui, l’approche biologique et les neurosciences permettent d’expliquer les mécanismes de l’addiction. On sait, grâce aux techniques d’imagerie cérébrale que l’addiction aux substances psychoactives est le résultat de mécanismes adaptatifs du cerveau. La neurobiologie a démontré. que. l’addiction n’est pas due à une absence de volonté mais à l’altération des mécanismes d’apprentissage du cerveau. Il en résulte une altération des processus de prise de décision, ce qui permet d’expliquer la difficulté qu’éprouvent les personnes concernées à contrôler ou à interrompre leur consommation. Bernhard Laurel-Lee, Gonzalez Sabrina et Lanz Laurence.

(45) 37. Le système limbique du cerveau joue un rôle dans l’évaluation de la valeur émotionnelle d’un événement. Les substances addictives comme l’alcool agissent sur une partie spécifique du système limbique appelé « système de récompense ».. Ce. dernier. repère. la. conséquence. positive. d’un. comportement et produit un signal d’apprentissage pour inciter l’individu à répéter ce comportement. Pour fonctionner le système de récompense utilise la dopamine. L’alcool provoque une augmentation de la libération de dopamine et ainsi lorsqu’une personne en consomme, le cerveau va émettre un puissant signal d’apprentissage qui va favoriser la répétition de ce comportement. Il en résulte donc que la valeur attribuée à la consommation d’alcool va être surévaluée par rapport à d’autres récompenses naturelles.. 3.3.. L’entretien motivationnel. Nous avons décidé de retenir ce concept car nous avons pu constater lors de nos stages en psychiatrie dans le domaine de la dépendance qu’il est un outil souvent utilisé. Durant notre formation, nous avons également appris comment appliquer cette technique et nous nous sommes entraînées à plusieurs reprises. Conceptualisé par Miller et Rollnick (1980), l'EM est une méthode de communication particulièrement utilisée dans les soins pour aider le patient à changer son comportement. En tant que professionnel de la santé, notre rôle est de travailler avec le patient sur des objectifs communs qui visent des. Bernhard Laurel-Lee, Gonzalez Sabrina et Lanz Laurence.

(46) 38. comportements favorables à sa santé.. Pour cela, nous avons recours à. diverses techniques de communication qui amèneront le patient à passer à travers diverses étapes ; la pré-contemplation, la contemplation, la préparation, l’action, le maintien et la rechute, selon Prochaska et DiClimente (1984). Selon Miller et Rollnick (1980), cette approche est centrée sur le patient. Le professionnel va chercher à explorer la motivation au changement de l’individu qui est bien souvent accompagnée d'une certaine résistance. Selon Gache, Sommer et Reiner Meylan (2007), le fait d'être motivé à changer ne doit pas être imposé par l'intervenant ou par une autre personne. Le thérapeute va permettre, au travers de cette technique, d'identifier les propres valeurs du patient qui vont lui permettre de passer à un changement. Le changement de comportement peut être très varié, il peut s'agir d'aider le patient à prendre un comprimé régulièrement ou encore de l’aider à modifier son régime alimentaire. Selon l'ouvrage de Miller et Rollnick (1980), le professionnel de la santé peut être formé à cette technique par l’apprentissage d’une communication spécifique, et également en explorant et en cherchant à comprendre la résistance du patient pour ensuite l’aider à réfléchir au changement en question. Dans cette approche il ne s'agit pas simplement d’utiliser des outils mais il faut plutôt garder à l'esprit qu'il s'agit d'une collaboration entre le patient et le thérapeute. Il faut installer une relation d’égal à égal afin de favoriser l'échange entre les deux parties. Durant l'exploration des habitudes Bernhard Laurel-Lee, Gonzalez Sabrina et Lanz Laurence.

(47) 39. de vie du patient, le professionnel évoquera certains aspects liés au changement de comportement qui pourraient aider le patient sans rien lui imposer. Le but étant de réussir à lui faire prendre conscience de la situation en évoquant ou en amenant certains conseils afin de favoriser la réflexion du patient. On doit respecter l'autonomie de chacun, on doit lui laisser le choix de prendre certaines décisions ou non. Les auteurs Miller et Rollnick (2006) évoquent quatre principes généraux dans leur ouvrage nommé « l’entretien motivationnel ». Ces principes touchent principalement à l’aspect pratique de cette technique. La première consiste à l'expression d'empathie. Etant donné que l'EM est une approche centrée sur le patient, il est indispensable d'user de celle-ci pour comprendre au mieux ce que vit le patient et comment il le ressent, et ceci à travers une écoute réflective. Ce principe aide le patient à passer à l'étape de l'acceptation, tout en respectant son rythme. Des hésitations liées au changement peuvent survenir et cela est tout à fait normal. On parlera alors d'ambivalence et celleci fait partie intégrante de ce qu'un professionnel peut rencontrer lorsqu'il applique l'EM avec son patient. Une fois la relation d'aide entre le patient et le professionnel instaurée, l'étape suivante consistera à travailler sur la divergence du patient. C'est le rapport entre ce que la personne est, et ce qu'elle aimerait devenir. Notre rôle est d'instaurer une relation d'aide, comme expliqué lors du premier principe, mais il est ensuite nécessaire d'aider le patient à se rendre compte de la nécessité de changer son comportement. Ceci peut se faire au travers d’une Bernhard Laurel-Lee, Gonzalez Sabrina et Lanz Laurence.

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