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Production de rayons X sans tube focus

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(1)

HAL Id: jpa-00233054

https://hal.archives-ouvertes.fr/jpa-00233054

Submitted on 1 Jan 1931

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Production de rayons X sans tube focus

G. Reboul

To cite this version:

G. Reboul. Production de rayons X sans tube focus. J. Phys. Radium, 1931, 2 (3), pp.86-100.

�10.1051/jphysrad:019310020308600�. �jpa-00233054�

(2)

PRODUCTION DE RAYONS X SANS TUBE FOCUS;

par G. REBOUL.

Laboratoire de Physique de la Faculté des Sciences de Montpellier (Hérault).

Sommaire. 2014 1. Dans la première partie sont indiquées les principales particulari-

tés que présentent les corps solides très résistants quand

un

courant électrique les tra-

verse; l’étude de la répartition des potentiels à leur intérieur montre qu’un certain

nombre d’entre

eux

présentent

aux

électrodes des chûtes de potentiel anormales, attei- gnant

une

fraction notable de la tension employée pour faire passer le courant.

2. Les corps présentant cette dernière particularité émettent

un

rayonnement quand

un

courant les traverse, ils conviennent donc pour la construction des cellules de résis- tance. Les radiations émises par

ces

cellules sont d’autant plus pénétrantes que la tension employée est plus élevée : des

mesures

de coefficients d’absorption de

ces

radia- tions par l’air, ont été faites

avec

des cellules soumises à des tensions allant jusqu’à

6 000 volts.

3. La troisième partie contient des renseignements

sur

la réalisation de cellules susceptibles de fonctionner

avec

des tensions élevées (100 000 volts); elle

se

termine par des exemples de microradiographies obtenues

avec

de pareilles cellules.

Introduction.

-

Des circonstances fortuites ont montré qu’une plaque photogra- phique, enveloppée de papier noir, est impressionnée quand le papier est traversé par un courant électrique produit par une tension de quelques centaines de volts.

Une étude systématique de cette propriété amena à la conclusion que l’impression photographique est due à un rayonnement très absorbable émis par la feuille quand le

courant la traverse; la mesure des coefficients d’absorption de ce rayonnement par l’air et le celluloïd a permis de s’en faire une idée : on trouve qu’il est formé en’grande partie de

rayons X mous, dont la longueur d’onde est de quelques centaines d’Angstrôms. Des tra-

vaux ultérieurs permirent de généraliser ce phénomène et de montrer que l’émission de rayons X se produit quand un courant traverse certains corps de résistance électrique très

élevée (1).

Plusieurs personnes, tant en France qu’à l’étranger, m’ayant demandé des renseigne-

ments sur ce que j’ai appelé des cellules de résistance et sur leur réalisation, je pense leur être utile en publiant le présent article.

°

Dans cet exposé je sinnalerai d’abord les particularités que présente la conductibilité des corps très résistants; je montrerai ensuite comment ces particularités sont liées il

l’émission de rayons X de grande longueur d’onde que l’on peut caractériser par leur coefficient d’absorption par l’air; enfin je terminerai en indiquant comment on peut réaliser pratiquement les cellules de résistance et quelles peuvent en être les applications.

1

1. Particularités présentées par la conductibilité des corps très résistants.

-

Des corps faiblement conducteurs soumis, dans les conditions ordinaires de tempéra- ture, à une tension électrique élevée, se comportent de telle manière qu’on peut les diviser

en trois -roupes assez nettement caractérisés (2); cette classification n’a bien entendu rien

d’absolu, un changement de la tension employée ou même de la sensibilité des appareils

utilisés peut faire passer le corps étudié de l’un des groupes dans un autre.

(1) G. REBOUr,. J. Phys., série VI, t. 3 (1922), p. 20 et 341; série VI, t. 7 (1926), p. 215,

-

E. BODIN. 1 hès&

de doctorat, Paris 1926.

-

G. REBOLTL, G. DÉCHÈNE et R. JACQUESSON. J. Phys., série VI, t. 8 (1921), p. 199.

(2) E. Bonrn. ’l’hése, Paris 1y26, p. 3 et suivantes.

Article published online by EDP Sciences and available at http://dx.doi.org/10.1051/jphysrad:019310020308600

(3)

Dans le premier groupe, on place les corps qui se conduisent comme des isolants pour

a tension employée et la sensibilité des appareils utilisés.

l Dans le deuxième groupe se mettent les corps qui ne présentent aucune particularité ; quand on les met en circuit le courant passe; leur résistivité est grande, mais bien définie ~

A

ils se comportent comme des conducteurs méta.lliques.

Enfin le troisième groupe, le seul intéressant à notre point de vue particulier, com- prend les corps qui présentent certaines anomalies, quand un courant électrique les tra-

verse.

-

Dès que ces corps sont mis en circuit l’intensité du courant varie plus ou moins rapidement et se présente comme une fonction du temps, en outre la répartition des poten-

tiels à leur intérieur est loin d’être linéaire; certains d’entre eux présentent, comme les gaz qu’un courant traverse, des chûtes de potentiel notables dans le voisinage des électrodes.

2. Disposition des expériences. - Pour étudier des sels de compositions chimi-

ques diverses, on les pulvérise, puis on les transforme en pastille P en les comprimant

dans un moule en ébonite M; les pistons métalliques E utilisés pour opérer la compression

servent ensuite d’électrodes. Un certain nombre de tiges de cuivre a, b, c, d... traversent la paroi du moule en ébonite, elles servent de sondes pour’étudier comment varie le poten-

tiel le long de la pastille quand le courant la traverse.

La pastille est placée dans un circuit alimenté, soit par une batterie d’accumulateurs

(jusqu’à 2 000 volts), soit par un transformateur dont le courant est redressé au moyen de soupapes Kénotrons (jusqu’à 6 000 volts). On suit les variations de l’intensité du courant

sur le galvanomètre G, et on détermine la répartition des potentiels à l’intérieur de la pas- tille au moyen d’un électromètre ou d’un voltmètre électrostatique V.

.

Fig. 1.

S’il s’agit de corps solides volumineux (cristaux, blocs de plàtre ou de ciment... etc...)

comme ceux qui ont été employés pour réaliser pratiquement les cellules, il suffit de coller deux électrodes métalliques aux extrémités du corps, et de percer le long d’une généra-

trice un certain nombre de petits trous, qui, avec une goutte de mercure, permettent

d’étudier la répartition des potentiels par l’introduction d’une sonde métallique mobile

reliée à l’électromètre ou au voltmètre électrostatique.

3. Résulats obtenus. - a) Pi-eiiiier groupe.

-

Les corps de ce groupe se comportent

comme des isolants. Par exemple, l’iodure mercurique en pastilles de 4,5 mm de diamètre

et de 10 mm de longueur, sous une tension de 1 200 volts, ne laisse pas passer de courant

appréciable avec un galvanomètre sensible à 10-7 ampère. M. Bodin cite comme se ratta- chant à ce groupe pour des tensions ne dépassant pas 1 500 volts : le chlorure mercureux, le chlorure mercurique, le chlorure cu ivrique anhydre et le chlorure ferreux anhydre.

b) Deuxième groupe.

-

Il comprend des corps faiblement conducteurs laissant passer

des courants appréciables, mais ne présentant pas de particularité au point de vue conduc-

(4)

tibilité : tels sont le sesquioxyde de fer, l’oxyde salin de manganèse, la magnésie.

Par exemple, le sesquioxyde de fer laisse passer une intensité très faible mais bien constante pour une tension déterminée, si la tension varie l’intensité varie proportionnel- lement ; à une compression donnée correspond une résistivité bien définie, voisine dans le

cas des expériences faites par M. Bodin, de 40 mégohms. Dans ce cas particulier les varia-

tions de l’intensité avec la tension sont données par le tableau suivant et représentées par la figure 2.

Fig. 2. (Groupe II).

1

La_répartition des potentiels est linéaire; la pastille soumise à une tension de 900 volts

présente-entre les électrodes la distribution correspondante au tableau suivant et à la figure 3.

Fig. 3. (Groupe II).

(5)

Quelques fois la distribution linéaire n’est pas aussi nettement réalisée; si la compres- sion du sel dans le moule est faite en une seule fois en mettant beaucoup de matière,

comme les poudres transmettent mal les pressions, l’état de compression n’est pas partout

le même et la pastille n’est pas homogène ; il s’ensuit que la répartition des potentiels a lieu, non suivant une droite, mais suivant une courbe: par exemple, avec une pastille de sesquioxyde de fer, comprimée comme il vient d’être dit, on a obtenu (figure 4).

Fig. 4. (Groupe lI).

Il faut remarquer, comme nous l’avons déjà dit, que notre classification n’a rien d’absolu : ainsi la magnésie, que M. Bodin rangeait dans le deuxième groupe, et qui, en effet, ne présente pas de particularité quand la tension ne dépasse pas 1 600 volts, se place

dans le troisième groupe quand on utilise des tensions allant jusqu’à 6 000 volts.

cj Troisiènie groupe.

-

Les corps placés dans ce groupe sont caractérisés par les par- ticularités suivantes :

-.

1. Pour une tension donnée l’intensité n’est pas constante, elle varie avec le temps plus ou moins rapidement et de manière plus ou moins compliquée. En général, elle

diminue régulièrement à mesure qu’augmente la durée de passage du courant, et tend vers

p

(6)

une limite; en outre cette intensité limite n’est pas proportionnelle à la tension appliquée.

Voici, par exemple, les résultats obtenus avec une pastille d’oxyde jaune de mercure

pour une tension de 720 volts appliquée aux électrodes.

La courbe représentative (figure 5) présente une branche, d’abord rapidement descen- dante, dont les ordonnées diminuent ensuite beaucoup plus lentement et semblent tendre

vers une limite.

Fig. 5. (Groupe III).

2. L’étude des variations de l’intensité en fonction de la tension appliquée ne signifie

pas grand chose en raison de !ce que l’on vient de dire; cependant on voit que lorsque le

courant passe pendant longtemps dans une pastille l’intensité tend vers une limite, on peut

donc chercher l’influence de la tension sur cette valeur limite, on trouve d’ailleurs que les variations de cette dernière ne sont pas proportionnelles à celles de la première.

On peut aussi opérer de la manière suivante ; on fait passer le courant sous une tension de 1 000 volts, par exemple, et pendant un temps assez long (15 à 30 minutes) pour que l’intensité ne varie plus que très lentement, puis on applique brusquement une tension de

800 volts et on lit la nouvelle intensité, on passe ensuite à 600 volts et ainsi de suite. On fait aussi rapidement que possible les mêmes lectures dans l’ordre inverse, si les résultats

ne sont pas changés on peut considérer que l’état de la pastille n’a pas varié pendant l’expérience. C’est bien ce que l’on trouve dans un certain nombre de cas : par exemple, le

sulfate mercureux donne, pour des tensions croissantes ou décroissantes les mêmes valeurs de l’intensité :

Dans l’exemple précédent les courbes représentant les variations de l’intensité pour des

0

(7)

tensions croissantes ou décroissantes, sont confondues (figure 6) ; en général il n’en est pas

ainsi, mais elles sont très voisines et ont toujours la même allure.

Fig. 6.

3. L’étude de la répartition des potentiels le long de la pastille est, elle aussi, délicate puisque l’intensité qui traverse le corps varie avec la durée de passage du courant, les

potentiels indiqués par les diverses sondes seront eux aussi variables avec le temps.

Cependant comme les variations, quand le courant a passé pendant quelques minutes, sont

sassez lentes, des lectures faites rapidement permettent de se rendre compte de la répartition

des potentiels à un moment donné.

Par exemple une pastille d’oxyde jaune de mercure sous une tension de 900 volts d,onne

les résultats suivants au bout de vingt minutes de passage du courant :

1

On voit qu’il y a une discontinuité du potentiel dans le voisinage des électrodes; l’expé-

rience montre que ces discontinuités s’exagèrent à mesure qu’augmente la durée de passage

du courant.

~

’I~

Comme on le voit nettement sur la figure (fig. 7) les chutes de potentiel aux électrodes représentent une partie notable de la tension appliquée aux extrémités de la pastille/On

voit aussi que la courbe a quelque analogie avec celles que donne l’étude de la répartition

Jes potentiels à l’intérieur d’un tube à gaz raréfié.

Dans l’expérience précédente la chute de potentiel est beaucoup plus grande

à l’électrode positive qu’à l’électrode négative; c’est ce qui a lieu en général, mais il arrive parfois (chromate de mercure) que la chûte de potentiel à la cathode soit supé-

rieure à celle que l’on trouve à l’anode. Pour certains sels, il y a une chute de potentiel à

l’une des électrodes seulement, l’électrode privilégiée pouvant être l’anode, comme dans le

cas du sulfate mercureux, ou bien la cathode, ainsi que cela a lieu pour le carbonate de

suivre (1).

,

(1) E BoDiN. Thése, p. 7.

,

(8)

Les chutes de potentiel aux électrodes sont probablement liées aux variations d’intensité,

elles caractérisent les corps du troisième groupe. Il ne s’agit point ici de discuter l’origine de

ces particularités, nous les considérons comme faits d’expérience. Nous constatons que le

Fig. i .

passage du courant dans un certain nombre de corps est accompagné, en même temps que de variations dans son intensité, de la formation aux électrodes de chutes de potentiel notables, atteignant plusieurs centaines de volts pour des tensions aux électrodes inférieures à 1 OOQ volts et pouvant atteindre plusieurs milliers de volts pour des tensions plus élevées.

Nous faisons aussi remarquer que ces particularités ne sont pas sans analogie avec celles que

présentent les gaz raréfiés qu’une décharge électrique traverse ; il n’y a donc pas lieu d’être

trop surpris, si nous trouvons, dans le premier cas, une émission de radiations comme if s’en produit parfois dans le deuxième.

II

Production de rayons X par les corps très résistants.

-

1. Si l’on prend une pastille d’un corps appartenant au troisième groupe et présentant comme l’oxyde jaune de

mercure des chutes de potentiel notables, si on la place entre deux électrodes métalliques A

et B, dont l’une est en forme de grille, quand on relie les électrodes aux pôles d’une batterie

de petits accumulateurs, on constate que, dans la région C avoisinant la grille, l’air est for-

tement ionisé.

Si on varie la nature des corps employés pour faire la pastille, on s’aperçoit qu’il n’y

a ionisation qu’avec les corps du troisième groupe et que cette ionisation est d’autant plus forte que la chute de potentiel produite dans le voisinage de l’électrode grille B est elle-

même plus élevée.

.

Si l’ionisation dans la région C est due à un rayonnement la condition essentielle de

production de ce rayonnement est donc qu’il y ait chute de potentiel formée près de l’élec- trocie grille B, voisine de la région C.

Des expériences, faites dans l’air à la pression ordinaire, puis dans l’air à pression

réduite, ont montré que l’ionisation en C est due à un rayonnement complexe, formé en

grande partie de radiations dont les coefficients d’absorption par l’air s’échelonnent entre

10 et 50ft c. ils. at.-1 quand les tensions employées ne dépassent pas un millier de volts ; à

(9)

ces coefficients correspondraient des longueurs d’onde comprises entre 20 et 200 Á. Les valeurs obtenues pour les coefficients d’absorption de ces radiations par l’hydrogène ou le

celluloïd amènent à la même conclusion (’).

Fig. 8.

En plus de ces radiations, il y a émission dans la région C de rayons cathodiques ou anodiques suivant le sens du champ établi entre les électrodes A B. Si, au moyen d’un champ

°

antagoniste, on détermine la vitesse des électrons émis, en opérant à des pressions de

l’ordre de 0,01 mm de mercure, on trouve que ces vitesses correspondent à des différences de potentiel accélératrices comprises entre quelques dizaines et quelques centaines de volts,

par conséquent pouvant atteindre l’ordre de grandeur des chu tes de potentiel obtenues avec

les corps du troisième groupe.

Ces résultats amènent à supposer que la projection des électrons ou des centres positifs

et l’émission des radiations qui forment le rayonnement se produisent d’après le mécanisme suivant : dans la couche où se trouve la chute de potentiel caractéristique des corps du troi- sième groupe, les électrons prennent des vitesses qui, suivant la répartition de leurs chocs

sur les molécules, s’échelonnent de zéro à des valeurs correspondantes à quelques centaines

de volts; si l’électrode grille est positive, une partie des électrons s’échappent dans le

milieu environnant, les autres sont arrêtés par suite de leur choc contre les molécules ; ce

sont ces derniers qui produisent l’émission de radiations dont les longueurs d’onde, com-

prises entre quelques dizaines et quelques centaines d’angstrüms, correspondent bien

en effet à des différences de potentiel accélératrices inférieures à quelques centaines

de volts.

Si cette explication est exacte, nous devons obtenir un rayonnement de longueur d’onde plus courte, et par conséquent plus pénétrant, quand les chutes de potentiel aux électrodes

sont plus grandes. Or ces chutes de potentiel augmentent avec la tension appliquée : ainsi

avec l’oxyde jaune de mercure, on obtient du côté de l’électrode positive les chutes sui- vantes quand on change la tension.

Il s’ensuit donc que le rayonnement doit être plus pénétrant quand les tensions

employées sont plus élevées. J’ai déjà montré ce fait avec des cellules de papier (2), pour (1) J. Phys., série f. 7 (1926), p. 2RG.

(2) J. Phys., série VI, 1. 3 (1922), p. ~’ 41.

(10)

diverses tensions on obtenait un rayonnement dont les coefficients d’absorption par l’air étaient les suivants: i

Je me propose de montrer ce dernier point d’une manière plus nette en opérant avec

des sels métalliques sous des tensions pouvant aller jusqu’à 6 000 volts; je n’indiquerai

que les expériences faites avec l’oxyde jaune de mercure et avec la magnésie.

2. Disposition des expériences. - Ces expériences comprennent : des mesures des

variations de l’intensité du courant en fonction du temps, une étude de la répartition des potentiels à l’intérieur des pastilles, et enfin des déterminations des coefficients d’absorption

par l’air du rayonnement émis. Les premières de ces mesures ont été faites comme il a été dit plus haut, quant aux coefficients d’absorption ils ont été déterminés de la manière sui- vante (fig. 9).

La pastille P du sel étudié et les électrodes AB sont montées sur une lame d’ébonite

qui se déplace le long d’une règle graduée L; cette règle et la lame M sont portées par le pied

d’un électroscope à feuille d’or (électroscope Curie pour l’étude des substances radio-

actives).

Fig, 9.

,

L’électroscope étant chargé, dès que la cellule fonctionne, les radiations pénètrent dans

la chambre d’ionisation C, rendent l’air conducteur et la feuille d’or tombe lentement ; on

en suit les déplacements au microscope; ces déplacements, pris toujours entre les mêmes divisions de l’échelle, peuvent être considérés comme proportionnels au nombre d’ions

produits en G et par conséquent à l’intensité du rayonnement qui pénètre dans la cage

d’ionisation ; on détermine ainsi des valeurs proportionnelles à l’intensité du rayonnement qui subsiste encore après avoir traversé une épaisseur d’air EF facile à mesurer. En faisant

varier cette épaisseur, et en déterminant l’intensité correspondante du rayonnement, on peut calculer aisément, comme nous l’avons précédemment indiqué (1), le coefficient

d’absorption par l’air dans les conditions ordinaires de pression.

De la valeur des coefficients d’absorption on pourrait, comme nous l’avons fait anté-

rieurement, déduire l’ordre de grandeur des longueurs d’onde des radiations émises; on

utilise pour cela les valeurs données par M. Hollweck pour les coefficients d’absorption des

radiations de diverses longueurs d’onde. Malheureusement cette détermination est peu

(1) J. Phys., série vI, t. 3 (1922), p.

(11)

précise et sujette à quelque ambiguité, des expériences actuellement en cours permettront

de déterminer directement ces longueurs d’onde en employant dans le vide la méthode du réseau tangent. Nous nous contenterons donc pour le moment, comme on l’a fait autrefois pour les rayons X ordinaires, de caractériser les radiations émises par les cellules par leur coefficient d’absorption ; ce coefficient est facile à déterminer et renseigne immédiatement

sur le pouvoir de pénétration du rayonnement.

3. Résultats des expériences. - f.. Oxyde jaune de mercure.

-

a) Variations de l’intensité en fonction du temps pour une tension de 5 000 volts ;

~) Répartition des potentiels, pour une tension de 5 000 volts.

Les sondes réparties le long de la pastille sont équidistantes et accusent les valeurs suivantes :

On voit (figure 10) qu’il y a dans le voisinage de l’anode une chute de potentiel consi- dérable, puisqu’elle est voisine des 2/5 de la tension employée.

1

Fig. 10. (Groupe III).

y) Coefficients d’absorption.

-

Dans les conditions ordinaires de pression et pour des

tensions ne dépassant pas un millier de volts, le rayonnement émis ne fait guère sentir ses

(12)

effets à des distances supérieures à 1 millimètre de l’électrode grille, les mesures sont alors délicates; pour des tensions plus élevées atteignant 5 000 à 6 000 volts, l’effet du rayonne- ment se fait sentir jusqu’à 1 cm et au delà, les mesures sont alors faciles avec le dispositif

que nous avons indiqué et leur précision est suffisante.

Pour une tension de 104U volts, M. Bodin avait obtenu, avec des pastilles d’oxyde jaune de mercure, un rayonnement dont le coefficient d’absorption par l’air avait une valeur moyenne de 11 c. m. at-1. Pour une tension de 4000 volts, une pastille de même

substance donne pour ce coefficient des valeurs qui dépendent de la durée de fonctionne- ment de la cellule et de l’épaisseur de la couche d’air traversée, ces valeurs sont comprises

entre 2,2 et 4,4. Enfin, si la tension est portée à 6 000 volts, les valeurs des coefficients

d’absorption s’échelonnent entre 1,4 et 3,8.

-

2. Afagnésie.

-

Avec la magnésie, on obtient des résultats du même ordre qu’avec l’oxyde jaune de mercure; nous les indiquerons néanmoins parce que ce corps a été signalé par M. Bodin comme appartenant au deuxième groupe quand la tension est inférieure à 1 500 volts ; c’est-à-dire que pour ces tensions, il se comporte comme un conducteur métallique et n’émet aucun rayonnement. Pour des tensions plus élevées pouvant atteindre

6 000 volts, il se classe dans le troisième groupe et devient capable d’émettre un rayonne- ment.

a) Variation de l’intensité en fonction du temps pour une tension de 5 000 volts.

fi) Répartition des potentiels pour une tension de 5 000 volts aux électrodes.

’-’ l 1- V 1 V f V v 1"",,

*

Fig. 11. (GI’olipe 111).

Comme dans le cas précédent, les sondes sont réparties le long de la pastille et sont

équidistantes, elles accusent les valeurs suivante,-. :

(13)

1

Dans le voisinage de l’anode, il y a une chute de potentiel atteignant près de

3 000 volts.

y) Coefficients d’absorption.

-

Sous une tension de 5 000 volts, on trouve pour les coefficients d’absorption par l’air des valeurs allant de 2 à 4, et sous une tension de 6 0 10 volts des valeurs s’échelonnant entre 1,4 et 3,6. Les résultats sont donc du même orclre de grandeur que ceux que l’on a obtenus avec l’oxyde de mercure.

Il résulte nettement de ce qui précède que pour avoir des rayons plus pénétrants, il

faut employer des tensions élevées, mais l’on se heurte alors à des difficultés de réalisation que nous allons indiquer.

.

III

1. Réalisation pratique des cellules de résistance. - a) i. Pour produire des rayons X sans tube focus et dans les conditions ordinaires de pression, il suffit donc de faire passer un courant électrique, sous tension élevée, dans un corps convenable.

Or l’expérience montre que les rayons émis sont d’autant plus pénétrants que la différence de potentiel aux électrodes est plus élevée, elle montre en outre que l’intensité de l’émission est d’autant plus grande que le courant électrique qui traverse la cellule est lui-même plus intense.

La réalisation pratique des cellules exige donc que l’on safisfasse aux deux conditions suivantes :

a) Utiliser des tensions les plus élevées possibles, de manière que les chutes de poten-

tiel soient grandes, pour cela employer des corps du groupe III aussi peu conducteurs que

possible.

b) Obtenir des courants à travers les cellules aussi grands que possible, afin que le

rayonnement soit intense, pour cela utiliser des corps du groupe III suffisamment conduc- teurs.

Les conclusions de a) et b) paraissent contradictoires, il y aura donc, suivant la source

électrique dont on dispose, des conditions optimas à réaliser pour le choix du corps à

employer et les dimensions à donner à la pastille. Quel que soit le corps que l’on ait choisi et quelles que soient les dimensions que l’on ait données à la pastille pour réaliser la cellule, il faudra en tout cas l’actionner avec des tensions les plus élevées possible. Or, quand on veut employer des tensions atteignant 50 000 ou 100 000 volts, on constate que la décharge passe beaucoup plus aisément. dans Pair environnant la pastille qu’à l’intérieur de celle-ci, elle affecte presque toujours la forme d’étincelles glissant à la surface du corps et allant d’une électrode à l’autre ; aussi l’emploi de tension élevée n’est-il pas toujours

aussi simple qu’il semble être à première vue.

2. Dans un premier essai, le sel étudié était comprimé dans un cylindre d’ébonite;

l’une des extrémités du cylindre était fermée par une grille métallique formant l’une des

électrodes; l’autre extrémité portait un écrou métallique dans lequel se vissait un piston également métallique; ce piston servait à comprimer le sel aussi fortement que possible, puis était utilisé comme deuxième électrode. Les résultats ont été mauvais, la décharge se produisait invariablement sous forme disruptive à la surface de séparation du sel et de

l’ébonite.

Les cellules ont été ensuite réalisées comme l’indique la figure 12 : la pastille p est

(14)

placée à l’extrémité d’un cylindre d’ébonite E, évidé suivant son axe et fileté extérieu- rement. Un fil métallique passe suivant l’axe de E et se termine par un petit piston qui

constitue l’une des électrodes A de la cellule ; l’électrode grille B est portée par une boîte

Fig.12.

d’ébonite rectangulaire dans la paroi postérieure D de laquelle peut se visser le cylindre

d’ébonite fileté. En agissant sur V, on peut appliquer la pastille contre la grille B aussi

fortement qu’on le désire.

Les pastilles ont un diamètre de 3 à 4 cm et une longueur de 8 à 10 cm; on peut appliquer aux électrodes, suivant la nature du corps utilisé, des tensions de 10 000 à 50 000 volts. C’est avec des cellules constituées comme l’on vient de dire qu’ont été obtenues les microradiographies dont il est question plus loin.

Pour des tensions pouvant atteindre ou dépasser une centaine de milliers de volts, il

est assez difficile d’empêcher la décharge de se produire dans le milieu extérieur, aussi vaut-il mieux constituer la cellule de la manière suivante: on prend un bloc de la substance que l’on veut utiliser [cristaux suffisamment volumineux, blocs de craie, de plâtre, de

de ciment, briques..., etc. (1)], on creuse dans ce bloc un trou dans lequel on fixe à frot- tement un tube de verre ; l’une des électrodes A est constituée par une tige de métal passant à l’intérieur du tube de verre ; l’autre B est formée par une grille métallique sur laquelle appuie le bloc utilisé.

Quand on applique à une cellule comme celle qui précède une tension d’une centaine de milliers de volts, le courant qui la traverse est de l’ordre de quelques milliampÉres ; cet-

courant diminue plus ou moins rapidement en même temps que les chutes de potentiel aux

électrodes augmentent.

(t) Ces substances présentent des particularités les rattachant

au

groupe III.

Ainsi

un

bloc prismatique de plàtre auquel

on

applique

une

tension de 5 000 volts, présente la répar- tition suivante des potentiels

avec

des sondes équidistant«s.

, ... ,

Une brique ordinaire donne :

Les chutes de potentiel

aux

électrodes sont voisines de 2 000 et 2 560 volts; pour le premier corps, la

chute est localisée à la cathode et pour la deuxième à l’anode.

(15)

Il est à noter que le passage du courant dans la cellule est accompagné d’un échauffe-

ment notable, en outre, au bout d’un temps plus ou moins long suivant la tension utilisée,

des étincelles éclatent à l’intérieur de la substance comme si celle-ci était crevée, la cellule

Fig.13.

cesse de fonctionner ; si on la laisse reposer pendant plusieurs jours, elle fonctionne à

nouveau normalement quand on la remet en circuit.

3. Des cellules constituées comme nous venons de l’indiquer, produisent un rayonne- ment qui, dans l’air à la pression ordinaire, peut se faire sentir à des distances de plusieurs

centimètres: les radiations qui la forment sont très absorbables et peuvent, par suite, permettre de faire des microradiographies que l’on obtiendrait difficilement avec des.

rayons X ordinaires.

Le cliché (fig. ~~) correspond à une microradiographie faite dans les conditions

Fig. 14.

suivantes; entre deux feuilles de papier noir ont été disposées : une croix (gammée) d’alu-

minium de 0,3 mm d’épaisseur une croix (ordinaire) de mica (0,02 mm), deux bandes des papier pelure sur lesquelles étaient imprimées les mots jeudi et 1nai; une plaque photo- graphique, enveloppée dans cette double feuille de papier, a été exposée au rayonnement

d’une cellule faite avec du carbonate de cuivre suivant le dispositif correspondant à la figure 1. La tension aux électrodes était d’environ 40 000 volts, la distance de l’électrode

grille de la cellule à la plaque de 0,5 cm et la pose deux heures et demie. On aperçoit nette-

ment sur le cliché l’ombre portée des divers objets qui étaient compris entre les dieux

feuilles de papier noir.

(16)

Le cliché (fig. 15) a été obtenu dans des conditions analogues; la cellule était formée par un cristal d’alun compris entre les deux électrodes A et B (fig. 13). La tension aux

électrodes était d’environ 5 000 volts, la distance de la plaque à l’électrode grille 2,5 cm

et la pose une heure et demie.

Dans quelques càs, par suite d’effet non encore complètement élucidé, on a observé

un renversement de l’image; c’est ce que montre le cliché (fig. 10) obtenu dans des condi- tions analogues à celles qui ont été décrites : entre les deux feuilles de papier noir envelop-

,

1

Fig. 15. Fig 16.

pant la plaque étaient placées une bande de mica dont on voit l’ombre portée en noir, une

bande de papier (également en noir sur le cliché) sur laquelle se trouvait écrit le mot 1.’Iai

qui apparaît en blanc sur le cliché, par suite d’un renversement de l’image. Dans cette

expérience, la tension empluyée était d’environ 30 000 v, la distance de la plaque 2 cm, la

pose une heure et le corps constituant un simple bloc de craie.

4. L’extrême simplicité de réalisation des cellules et la facilité de production de

rayons X très mous dans les conditions ordinaires de pression paraît susceptible de rendre quelques services dans divers cas, par exemple dans le traitement de maladies cuta- nées, ou bien encore pour faire des microradiographies de pellicules ou de coupes très minces.

En outre, la production de rayons cathodiques qui accompagne le fonctionnement des cellules de résistance peut leur permettre, dans une certaine mesure, de remplacer le fila-

ment incandescent des soupapes Kénotron, des lampes amplificatrices ou même des tubes à rayons X du type Coolidge.

,

Manuscrit reçu le 7 janvier 193i.

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