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Du côté du réelqui résiste! CO-PSY

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Academic year: 2021

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Texte intégral

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Supplément au n° 641 du 16 septembre 2006

Du côté du réel qui résiste !

M

ois après mois, discours après discours, il se confirme que le gouvernement a décidé de changer les paradigmes de l’orientation. Depuis le début de l’année, le Premier ministre déclare à qui veut l’entendre « qu’il faut créer un service public de l’orientation ».

Curieux, penseront les naïfs, ne sait-il pas qu’il en existe déjà un au sein de l’Éducation nationale ? Bien au contraire, il ne le sait que trop mais celui-là n’a pas l’heur de lui plaire ! Il est en effet basé sur des principes jugés « ringards », considérant l’orientation des adolescents avant tout comme une question identitaire et éducative, inscrite dans une dynamique de développement. Tout ceci n’est plus à l’ordre du jour. La rentabilité à court terme et la réponse rapide aux besoins des entreprises sont aujourd’hui les nouveaux « credos », de la politique éducative. L’orientation doit donc se transformer, elle ne doit plus être pensée comme prioritairement au service des jeunes, mais au service du marché de l’emploi. La nomination d’un délégué interministériel, P. Lunel, chargé de l’orientation et de l’insertion, et placé sous la double tutelle du ministère de l’Éducation nationale et de l’Emploi en est un exemple significatif.

D’ailleurs, lors d’une audience de la FSU, avec le ministre, Gilles de Robien n’a-t-il pas renvoyé sur le nouveau délégué les questions soulevées par nos camarades ? Est-ce une manière de signifier que les questions d’orientation ne se traitent plus à l’Éducation nationale ?

La méthode est très claire : dénier l’existence du service d’orientation de l’Éducation nationale pour en créer un autre, sous forme de guichet unique, avec des structures liées à l’emploi, de type associatif ou dépendant des collectivités territoriales, avec des personnels moins formés,

plus précaires et donc plus dociles !

Certes, la méthode a déjà été utilisée dans le passé pour se débarrasser d’autres services, mais cette négation du réel est aujourd’hui érigée en principe de gouvernement !

Alors que les experts insistent sur l’importance de formations et de qualifications de haut niveau pour occuper les emplois qui vont se libérer dans les dix prochaines années, le MEN lance l’apprentissage junior et réduit les ambitions éducatives au socle commun dont les composantes comportementales sont largement présentes.

Alors que la lutte contre l’échec scolaire est affichée comme une priorité, la mise en place du PPRE en Sixième n’est même pas financée et toutes les aides spécifiques sont en train d’être externalisées, via les équipes « Borloo ».

Alors que toutes les études sérieuses soulignent la difficulté de prévoir précisément les besoins en matière d’emploi, par secteur, dans les années à venir, le Premier ministre fustige la « mauvaise orientation » qui entraîne la désillusion des jeunes et leur échec dans des filières jugées peu « porteuses »(1). Il ne s’agit, bien évidemment, pas de dérapages oratoires, mais d’une volonté affirmée « d’adapter » la réalité, aux choix idéologiques et politiques rétrogrades de ce gouvernement ! Que les données et le réel résistent, conduit parfois à certaines déconvenues (voir le CPE) !

Alors on parle de dialogue social, on communique sur le sujet, on invite les « partenaires sociaux » mais sur le fond, sans une pression forte de l’opinion c’est la surdité qui domine ! Déjà l’obstination du Premier ministre a réussi au printemps dernier à mettre la jeunesse et un front syndical uni, dans la rue. Les suites de cette mobilisation se sont concrétisées par le lancement des états généraux de la jeunesse à Paris le 10 juin, et devraient trouver des prolongements dans les académies et les départements en septembre et en octobre. Le secrétariat de catégorie a rencontré l’UNEF en juin et la JOC fin août sur les questions d’orientation et d’insertion. Les échanges ont été fructueux. Il faut poursuivre avec les parents d’élèves et les lycéens. Partout il faut contribuer à renforcer ce réel qui résiste ! Le 28 septembre avec toutes les autres fédérations de l’Éducation, le SNES et la FSU seront dans l’action. Soyons nombreux et exprimons nos revendications !

Catherine Remermier, Jean-Marc Châtelet (1) Le Premier ministre, dans sa conférence de rentrée, n’a pas hésité à chiffrer à 40 % les échecs à l’Université

S O M M A I R E

PAGE2

Association des Régions de France : d’un service public de l’orientation à l’autre ?

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Université-emploi : premières mesures en trompe-l’œil

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• Une nouveauté

dans le dialogue social : l’autoconcertation !

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• Questionnaire :

enquête auprès des jeunes et des parents

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• Des CO-Psy immobiles ?

• Souriez, vous êtes filmés !

• CIO de Tours : une première victoire

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• Congrès de l’AIOSP à Copenhague

• Des CIO sur la paille !

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• Stage SFP

• Pour nous contacter

• Bulletin d’adhésion

CO-PSY

Pour nous contacter

D E R N I È R E M I N U T E

La casse du métier se confirme !

V O I R P A G E 3

(2)

C O - P S Y

Association des Régions de France :

d’un service public de l’orientation à l’autre ?

L

ors de son colloque, début juin, à Paris, l’Association des Régions de France jetait un pavé dans la mare, tout d’abord en regret- tant par la bouche de son président que « le service public d’orientation n’ait pas été transféré » aux Régions, puis en évoquant le projet de services régionaux d’orientation.

Dans son allocution de clôture, J. Auxiette, vice-président chargé de l’Éducation, allait encore un peu plus loin en invitant les pré- sidents de Région à réfléchir dans la pers- pective d’une éducation régionalisée ! Oubliés les engagements de la plupart des présidents contre le transfert des missions et des personnels ?

Oubliés les slogans des manifestations de 2003 qui exigeaient un même droit à l’Édu- cation et à l’orientation sur tout le territoire ? Oubliée la loi de décentralisation de 2004 délimitant pourtant clairement les compé- tences de l’État et des collectivités territoriales et confiant la responsabilité de l’orientation scolaire à l’Éducation nationale ?

L’examen des programmes régionaux de formation l’a bien montré. Les Régions ne se contentent plus des pouvoirs que leur laisse la loi : détermination de la carte des forma- tions, mise en place des dispositifs de for- mation professionnelle dans le cadre de la formation tout au long de la vie, aide à l’insertion.

Sous prétexte que trop de jeunes quittent le système éducatif sans qualification, elles voudraient pouvoir contrôler l’information et l’orientation en amont, pour mieux peser sur les projets en fonction des débouchés éco- nomiques locaux.

Au cours du colloque, plusieurs initiatives régionales ont été présentées. Elles ne concernent plus seulement l’information, les portails internet, mais s’étendent aujourd’hui à des actions éducatives en direction des élèves et des parents. On connaissait déjà le dispositif du PRAO en Rhône-Alpes. Il sem-

blerait qu’il fasse des émules mais avec des outils plus diversifiés. Ainsi l’Île-de-France subventionne des projets de collège et de lycée visant à valoriser les métiers; elle a mis au point un jeu de « découverte des métiers » à destination des élèves de Segpa ; elle développe la réponse en ligne. Comme la Picardie, elle met en place des débats sur l’orientation à destination des familles les plus démunies. Plusieurs Régions encoura- gent la création de cités des métiers sous forme de « guichets uniques » comme le préconise le Premier ministre !

Le SNES a immédiatement réagi à ces propos en rappelant que la solution pour améliorer l’orientation ne résidait pas dans une régio- nalisation des services. Les arguments avan- cés en 2003 gardent toute leur pertinence.

Tous les élèves quelle que soit leur Région d’origine doivent avoir les mêmes possibili- tés d’accès à des formations diversifiées et à une orientation éducative et continue. Vou- loir contrôler la carte des formations, l’infor- mation et l’orientation, serait prendre le risque d’assujettir aux besoins immédiats de l’économie régionale, les projets des élèves et leurs possibilités d’insertion. À terme, ceci ne pourrait conduire qu’à une éducation régionalisée qui accroîtrait encore les dispa- rités entre Régions riches et Régions pauvres.

Nous avons appris fin août le décès de notre camarade Christiane Vonarb qui partageait depuis plusieurs années, avec Christine Ponvert, la responsabilité de responsables académiques pour la catégorie. Elle avait dû abandonner ces fonctions en début d’année dernière à cause de sa maladie. Tout le monde au sein du collectif avait pu apprécier ses capacités d’analyse et sa détermination pour nos actions revendicatives.

Toutes nos pensées vont à son compagnon et à ses enfants.

Le collectif de catégorie

Christiane Vonarb, CO-Psy au CIO de Schiltigheim – banlieue de Stras- bourg –, est décédée le 23 août 2006, suite à une cruelle maladie.

Elle faisait partie du collectif responsable académique du SNES-orien- tation Alsace, elle était membre du bureau départemental SNES 67 et était également secrétaire adjointe à la FSU 67 -68.

Au sein de notre collectif, toujours enthousiaste, dynamique et à l’écoute de tous, c’est elle qui impulsait notre réflexion et notre action.

Christiane était notre référence, notre tête pensante. Elle était plus qu’une militante, elle s’investissait et s’impliquait très fortement.

Nous perdons en Christiane une collègue d’exception et nous nous sen- tons orphelins. SNES-orientation Strasbourg

©Thierry Nectoux

De même, dissoudre les CIO dans un « gui- chet unique » avec les structures de l’emploi, reviendrait à faire glisser leurs fonctions vers les publics adultes, au détriment des publics en formation initiale, à éloigner les CO-Psy des établissements scolaires et à faire dépendre plus étroitement leurs mis- sions des groupes de pressions locaux.

Le défi qui s’impose à la Nation, de porter 50 % d’une classe d’âge à un diplôme de l’enseignement supérieur, nécessite un enga- gement fort de l’État et ne peut être laissé aux seules politiques régionales. L’orientation en est un maillon essentiel.

Mais ceci suppose que le service d’infor- mation et d’orientation reste dans l’Éducation nationale, et que les effectifs de conseillers d’orientation-psychologues soient significa- tivement augmentés pour que chaque élève puisse bénéficier d’un entretien par trimestre et de rencontres en petits groupes.

D’autres propositions existent pour répondre mieux aux besoins des jeunes, des parents et des équipes d’établissements. Le SNES les a récemment détaillées (voir huit pages de mai 2006). Nous souhaitons pouvoir en dis- cuter avec l’ARF. Le choix n’est pas entre ser- vice public régional et service public régio- nal, sauf pour les tenants de la pensée unique ! Catherine Remermier

(3)

C O - P S Y

Université-emploi : premières mesures en trompe-l’œil !

L

a commission Université-emploi a été ins- tallée après la crise du CPE par le Premier ministre pour répondre aux angoisses des jeunes face à leur avenir. Nous avions déjà souligné, à l’annonce de la composition de la commission, le double discours du gouverne- ment prétendant « écouter » les jeunes et ne pré- voyant aucune organisation représentative d’étudiants parmi ses membres(1). Le premier bilan d’étape laisse très circonspect sur la prise en compte de la consultation. Plusieurs mesures ont en effet un petit air de déjà-vu !

Le rapport communiqué au ministre fin juin, a été élaboré suite à l’audition de nombreuses organisations et aux débats montés à la hâte dans les académies, où le SNES eût bien sou- vent du mal à se faire entendre.

Lors de l’audition du SNES par la commission nationale, furent abordés les points habituel- lement conflictuels : les responsabilités des

CO-Psy dans les dysfonctionnements du sys- tème, les rapports de la fonction avec la psy- chologie, la connaissance du monde du travail et les rapports avec les structures s’occupant de l’insertion. Si l’écoute de nos arguments fut attentive, malheureusement il ne semble pas en être resté grand-chose dans le rapport.

Celui-ci s’appuie, en effet, sur un certain nombre de présupposés contestables sur lesquels il fonde ses préconisations.

Tout d’abord, la question de l’insertion des diplômés n’est pas resituée dans le contexte global de l’accès des jeunes à l’emploi.

Du coup, les difficultés d’insertion, qu’il ne faut évidemment pas minorer, sont grossies et l’Université apparaît comme responsable du chômage de 20 % des jeunes entrés dans

l’enseignement supérieur. Ceci justifie tous les discours sur le rapprochement avec les entre- prises et sur l’évaluation de la qualité des for- mations sous l’angle unique du taux d’insertion des sortants. Ce qui constitue une pression énorme sur le contenu des formations et leur possibilité d’habilitation.

Rien n’est dit sur les conditions d’études et la nécessité de les améliorerni du point de vue des conditions matérielles d’enseignement, des ressources financières des étudiants, ni des possibilités d’accès au logement. On aménage aux marges, en souhaitant davantage de sou- plesse dans l’organisation des cours pour les étu- diants salariés, mais on ne change rien au fond.

L’échec dans le premier cycle universitaire est systématiquement expliqué par une erreur d’orientation qui elle-même est réduite à un manque d’information.

Même si des parcours spécifiques de soutien

sont recommandés pour les bacheliers profes- sionnels, et des mesures particulières d’accès aux IUT tertiaires proposées pour les bacs technologiques, ceci reste très limité et à aucun moment ne sont prévus les moyens pédago- giques pour aider tous les étudiants en difficulté à s’adapter à l’enseignement supérieur. L’auto- nomie des universités est censée y pour- voir mais on connaît déjà les disparités entre universités « riches » et « pauvres ».

Seuls sont évoqués des entretiens bilans à la fin du premier semestre pour les élèves en échec afin de leur proposer une réorientation, mais uniquement vers l’apprentissage et non vers des STS ou IUT comme le SNES l’avait demandé.

D’ailleurs, les CO-Psy ne sont jamais cités et manifestement l’accompagnement des jeunes

D E R N I E R E M I N U T E

La casse du métier se confirme !

Nous venons d’apprendre que le ministère de l’Éducation nationale envisageait de réunir les organisations syndicales très prochainement à partir du texte élaboré par la commission « Gachet » l’année dernière. On se souvient que le MEN avait d’abord tenté d’engager la réflexion sur les missions des psychologues

de l’Éducation nationale, uniquement avec le premier degré. Notre intervention avait permis que la présidente de l’ACOPF soit invitée, puisque le président de l’Association française des psychologues scolaires y était présent. Ceci avait abouti à un infléchissement non négligeable du texte initial (voir site du SNES).

Toutefois, il apparaît qu’il y aurait deux textes différents soumis à la consultation : l’un sur les missions des psychologues de l’Éducation nationale et l’autre sur l’orientation.

Tout laisse craindre que le ministère ne poursuive son objectif de couper l’orientation de la psychologie et redistribue une partie de nos missions sur les psychologues du premier degré et sur des intervenants extérieurs dans le cadre des équipes Borloo.

Nous avons demandé immédiatement une audience à P.-F. Gachet.

Nous vous tiendrons très rapidement informés des résultats de cette rencontre et des propositions du MEN.

©Thierry Nectoux

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pour leur orientation n’est pas considéré comme un métier nécessitant une qualifi- cation. Visiblement, les rapporteurs ont fait le choix de banaliser cette fonction. De l’étudiant en master au professionnel parte- naire de l’université, il semblerait que tout le monde puisse analyser la situation et la pro- blématique de l’étudiant et le conseiller ! L’orientation est assujettie à l’insertion et le rapport « préconise d’unifier, au niveau opérationnel, les fonctions d’orientation et d’accompagnement à l’insertion professionnelle des étu- diants ». Cette transformation en profondeur de la conception de l’orientation dans le système français, ne se limiterait pas au supérieur puisque c’est toute l’orientation qui devrait être repensée dès le collège, pour

« ne pas se limiter aux parcours scolaires et universitaires au sein de l’Éducation natio- nale mais concerner d’autres modes de for- mation et d’apprentissage aux métiers ».

Selon, les rapporteurs: « Un “guichet unique”

serait idéal car l’éparpillement des parties prenantes (SCUIO, chambres consulaires, chambres des métiers, service public de l’emploi, branches professionnelles, milieux professionnels, etc.) reste préju- diciable à l’efficacité du système. »Comme en 2003, on retrouve la même confusion sur la compétence des partenaires. Seul le SUIO devrait avoir la responsabilité de la coordi- nation de l’intervention des différentes struc-

tures et les CO-Psy devraient y être large- ment associés. Mais ce qui est recherché manifestement c’est de pouvoir associer tout le monde, et surtout le privé, sans s’embar- rasser de formation ni de qualification ! Enfin, il est préconisé de créer au niveau académique des comités régionaux de l’information, de l’orientation et de l’insertion, mettant en relation les minis- tères de l’Éducation nationale et du Tra- vail, les collectivités territoriales, les représentants des associations profes- sionnelles et des associations étudiantes.

Cette mesure peut être particulièrement dan- gereuse car elle pourrait conduire à créer un niveau de coordination où tout le monde serait représenté sauf les organisations repré- sentatives des enseignants et des CO-Psy ! Enfin il faut souligner que ce nouveau

délégué interministériel à l’orientation et à l’insertion est placé sous la double tutelle de l’Éducation nationale et du ministère de l’Emploi ; ce qui n’est pas sans significa- tion pour l’avenir des services ! Des consultations vont avoir lieu. Le SNES a déjà demandé à rencontrer P. Lunel, dès sa nomination.

À la rentrée seront déclinés dans les académies, les états généraux de la jeu- nesse, lancés par plusieurs organisa- tions dont la FSU, le 10 juin. Il faut y participer activement, débattre avec les jeunes et développer nos propositions(2). N’hésitez pas à vous exprimer sur le forum Université-emploi du gouverne- ment (www.forum.gouv.fr).

(1) Membres de la commission : P. Hetzel (recteur de Limoges), L. Baret (DRH Danone), F. Bevalot (ancienne présidente de l’université de Besançon), H. Baussard (président de Lille I), M. Duru-Bellat (professeure université de Bourgogne), F. Fressoz (journaliste aux Échos), F. Holder (direction juri- dique de Holder SA), J. Keiger (professeur à l’université de Salford, Grande-Bretagne), D. Lau- rent (conseiller groupe AXA), S. Lecoq (prési- dent cercle Vinci), P. Mahrer (directeur collège des ingénieurs), B. Masingue (directeur formation Véolia), C. Saint-Étienne (professeur université Tours), G. Schmidt (professeure IAE Paris I).

(2) Le quatre pages central de notre publication de mai en est un bon support et peut être distri- bué largement.

©Thierry Nectoux

©Thierry Nectoux

Une nouveauté dans le dialogue social : l’autoconcertation !

P

renez un gouvernement plutôt sourd, plutôt désavoué sur plusieurs fronts (référendum, élections régionales, CPE) mais qui veut continuer à imposer ses conceptions libérales.

Prenez un ministre de l’Éducation nationale, toujours prêt à soutenir l’insoutenable: l’application de la loi Fillon, le CPE, les menaces contre

les lycéens et contre les enseignants qui les endoctrinent, la justification des suppressions de postes, le grand service public d’orientation...

Prenez des syndicats qui font leur boulot de syndicat : analyse, informations, mobilisation, action et qui ne sont pas d’accord avec ces orientations.

Inutile de les rencontrer ! Seul problème le Premier ministre a fait du dialogue social son Cheval de Bataille.

La solution est simple : il suffit de s’appliquer le dialogue social à soi- même ! Au lieu de discuter pied à pied pendant des heures avec des syndicats combatifs, le SNES par exemple, on échange entre soi, c’est plus rapide et moins stressant !

De temps en temps, on les réunit pour leur dire ce qu’on a décidé et à la fin de l’année pour montrer qu’on a bien travaillé, on fait savoir à la presse qu’on va organiser des rencontres avec les fédérations syn- dicales sur tous les dossiers en chantier. Ça dure une heure, comme ça on est sûr de ne rien aborder au fond. Mais ce qui compte c’est la communication !

Car pour négocier, il faudrait admettre que d’autres ne partagent pas votre point de vue et qu’ils n’ont pas nécessairement tort, surtout s’ils sont plusieurs à dire la même chose. Mais cela manifestement, c’est trop difficile !

C O - P S Y

(5)

C O - P S Y

Faire s’exprimer les usagers

Depuis la rentrée dernière, les services d’orientation ont été assez systématiquement pris pour cible dans la presse.

Connaissant les intentions gouvernementales, ceci n’est pas pour nous surprendre. Mais un certain nombre de contre- vérités ont été assénées à l’opinion, notamment par rapport à l’appréciation des usagers.

Le collectif de catégorie propose, dans le cadre d’une action en direction de l’opinion, de mettre à disposition des usagers ce questionnaire anonyme ou de proposer aux associations de jeunes ou de parents de le faire remplir à leurs adhérents et de venir ensuite en discuter avec nous. Ceci peut servir de base à des actions conjointes.

Il serait intéressant de recueillir les résultats pour pouvoir les utiliser au niveau académique et national(1).

Le quatre pages de juin « Comment améliorer l’orientation et l’insertion » est bien entendu à utiliser sans modération pour engager la réflexion avec nos partenaires.

(1) Les camarades responsables de catégorie pourront organiser la collecte des résultats.

ENQUÊTE AUPRES DES JEUNES ET DES PARENTS

Vous êtes

collégien

lycéen

étudiant

parent

jeune non scolarisé

Vous venez d’être reçu par un conseiller d’orientation-psychologue

dans l’établissement scolaire

au CIO

Trouvez-vous que le délai

pour obtenir un rendez-vous a été

rapide (dans la semaine)

raisonnable (dans les 15 jours)

assez long (3 semaines)

trop long (1 mois et plus) Savez-vous combien un conseiller d’orientation-psychologue suit d’élèves ?

500

800

1 100

1 400

2 000

Combien d’établissements a-t-il en charge ?

1

2

3

Plus de 3

Qu’attendiez-vous de votre entretien avec le CO-Psy ?(choisissez 3 réponses)

la prise en compte de l’ensemble des questions que vous vous posez

une bonne écoute et une compréhension de votre cas

une aide apportée dans la clarification de votre projet

une information fiable, objective et fournie

une aide pour analyser vos difficultés

(par rapport à votre scolarité, votre orientation, votre situation personnelle...)

un accompagnement dans la suite de vos démarches et réflexions

Après cet entretien, avez-vous découvert d’autres pistes par rapport aux questions que vous vous posiez ?

...

...

...

...

...

...

...

...

...

...

Selon vous, que faudrait-il pour aider les élèves à réussir, au collège, au lycée, à l’Université ? (cochez les réponses qui vous paraissent pertinentes)

davantage de groupes de soutien

des effectifs de classe réduits

des contenus d’enseignement rénovés

rendre les élèves plus actifs dans leurs apprentissages

davantage d’aides spécialisées pour comprendre la source du blocage et des difficultés

Selon vous que faudrait-il pour mieux aider les élèves dans leur orientation ?

plus de passerelles entre les voies

un droit à l’erreur pour changer plus facilement

un entretien par trimestre avec un CO-Psy

une découverte progressive des métiers et des formations pour tous les élèves

une information réellement gratuite et objective

l’augmentation du nombre

de conseillers d’orientation-psychologues

la création dans les grandes villes d’un CIO dédié à l’enseignement supérieur

la diffusion régulière aux enseignants et aux familles des enquêtes scientifiques

sur l’emploi et l’insertion

(6)

CIO de Tours : une première victoire

C O - P S Y

Des CO-Psy immobiles ?

Souriez,

vous êtes filmés !

U

n nouveau site financé par 31 éditeurs privés, soutenu par le ministère de la Jeunesse et le ministère de l’Éducation nationale, propose de nouveaux services sur l’orientation. Douze académies sont concernées et deux départements(1).

Canal orientation propose en effet « un service inédit de découverte professionnelle et de dialogue avec le CIO/conseiller d’orientation de l’établissement». Il s’agit de répondre aux questions que se posent les parents et les élèves et « auxquelles ils n’ont pas de réponse, le plus souvent faute de temps pour dialoguer efficacement avec le CIO de l’établissement » (passons sur la confusion entre CIO et CO-Psy qui montre bien que ces philanthropes ne savent pas ce que l’ont fait !).

Du collège ou du CIO avec l’aide d’une simple Webcam, et pour la modique somme de 592 euros, vous pourrez répondre en direct à tous les élèves et à tous les parents que vous n’auriez pas pu recevoir autre- ment. Imaginez, plus de temps morts, le midi, le soir entre deux rendez-vous au CIO, voire le soir chez vous. « Un dialogue à distance avec le conseiller d’orientation (qui n’est plus psychologue pour le coup), de manière simple et sans contrainte ». Voilà un progrès pour la rentabilité des services !

Étant donné les finances des CIO, seuls les établissements seront sus- ceptibles de répondre. Espérons qu’ils consulteront les CO-Psy ! À en croire la fiche de présentation, les gains en matière de temps,

de suivis des rendez-vous et d’image emportent l’adhésion. Sauf que ce n’est peut-être pas que ça le travail du CO-Psy !

Voilà un bon moyen de régler les problèmes de postes. Il suffit que chaque CO-Psy fasse sa journée de travail puis la double grâce à l’installation d’une Webcam chez lui (on en trouve à bon marché maintenant !).

On comprend que le MEN ait apporté son soutien à une telle ini- tiative !

(1) Les académies d’Amiens, de Caen, de Créteil, de Nancy-Metz, de Nice, d’Orléans-Tours, de Paris, de Poitiers, de Reims, de Rennes de Rouen, de Versailles, et les départements des Bouches-du-Rhône et du Var.

L

es missions des CO-Psy s’exercent pour 60 à 70 % de leur temps de service dans les établissements scolaires.

Dans un grand nombre de districts, les dis- tances entre le CIO et ces établissements

sont importantes. Les CO-Psy étant des fonc- tionnaires itinérants, leurs déplacements doi- vent être pris en charge dans le cadre des dispositifs réglementaires existants (indem- nités kilométriques et frais de mission).

C’est ici que les difficultés commencent, les CIO d’État voyant les enveloppes allouées par les rectorats fondre d’année en année (de 15 à 35 % en moins entre 2005 et 2006).

Les CIO à gestion départementale étant eux- mêmes confrontés à des refus de prise en charge ou à des diminutions.

Pour de nombreux CIO d’État, l’enveloppe 2006 est déjà vide à cette rentrée scolaire, les frais de déplacement de septembre à décembre ne sont plus disponibles.

Pour le SNES, cette situation est intolérable, on ne peut laisser les collègues face à un choix impossible ; ne pas accomplir leurs

missions statutaires sinon à leurs propres frais (et sans couverture légale !).

Nous proposons aux CIO concernés une action syndicale forte tant sur le plan collectif que sur le plan individuel.

De manière collective, nous invitons chaque équipe de CIO à calculer l’enveloppe annuelle nécessaire à l’exercice des mis- sions dans les établissements et à agir (cour- riers, audiences) auprès du rectorat, de l’ins- pection académique et des élus locaux.

Sur le plan individuel, seule une plainte en tribunal administratif pourra placer l’admi- nistration rectorale face à ses responsabilités, mais il faut apporter la preuve que des déplacements accomplis n’ont pas été rem- boursés (un prochain courrier aux S1 des CIO précisera les démarches à accomplir). Jean-Marc Châtelet

©Thierry Nectoux ©Thierry Nectoux

La forte mobilisation des personnels de l’académie (100 personnes le 30 juin devant le CIO) soutenue par l’intersyn- dicale SNES et SGEN a obligé le conseil général à revoir sa position (arrêt de financement et de logement du CIO à gestion départementale).

La journée du 30 juin 2006 a été mou- vementée : quatre audiences (deux à l’IA, préfecture et conseil général) avec une forte couverture médiatique (France 3 et la presse locale).

Le 19 juillet, le président du conseil général décide de revenir sur sa déci-

sion, mais il saisit la Cour des comptes régionale. Rien n’est réglé définitive- ment, nous devons rester vigilants et mobilisés, le SNES maintiendra la pres- sion tant au niveau académique que national.

Jean-Marc Châtelet

(7)

C O - P S Y

Congrès de l’AIOSP à Copenhague

« Dépasser les frontières : l’orientation en évolution », tel était le thème du congrès annuel de l’Association Internationale de l’Orientation Scolaire et Professionnelle qui a eu lieu du 23 au 25 août 2006 au Danemark.

Des CIO sur la paille !

L

a situation matérielle et financière des CIO est de plus en plus problématique. Les budgets de fonctionnement des CIO d’État sont amputés d’année en année, il leur est impossible d’envisager des travaux d’entretien ou de réparation, de renouveler leur maté- riel informatique. Les crédits ne suffisent même plus à régler les dépenses incompressibles (loyer, chauffage, électricité, téléphone...).

Les CIO à gestion départementale sont eux aussi touchés, les départements remettant en cause le financement ou le logement des CIO. Les CIO concernés sont de plus en plus nombreux (Decize, Tours, Lyon rive gauche, Oullins, Romorantin...). Il faut

ajouter à cette liste des fermetures définitives décidées par les rec- torats (Wattrelos, Saint-Pourçain...).

Le SNES se mobilisera fortement, à nouveau, dès la rentrée pour la défense des CIO, des interventions auprès du cabinet du ministre, des groupes parlementaires, des élus nationaux sont déjà programmées.

Notre revendication d’attribution aux CIO, des moyens néces- saires à leur fonctionnement et à leur investissement par un finan- cement tripartite : État, Région, département est plus que jamais

d’actualité. Jean-Marc Châtelet

L

es conférences et nombreux ateliers orga- nisés durant ces trois journées ont traité des questions suivantes: comment surmonter les frontières culturelles, les frontières natio- nales, les limites des moyens de communi- cation, et comment dépasser les méthodes traditionnellement utilisées en orientation ? Les organisateurs ont souhaité illustrer cette volonté d’enrichissement mutuel en invi- tant les congressistes, durant une journée, à découvrir la formation et le travail des conseillers d’orientation suédois dans la ville de Malmö, ville suédoise située à 40 km de Copenhague.

Ce congrès a également permis de réunir le conseil d’administration de l’AIOSP.

Deux grands chantiers sont en cours.

Le premier concerne les stratégies de l’asso- ciation : développer une politique de com- munication claire concernant les objectifs, les missions, et le rôle de l’association en direc- tion d’autres organisations nationales ou internationales, telles que par exemple l’Union européenne ; accroître l’impact de l’association ; développer la participation et l’implication de ses membres ; initier et contribuer à la recherche dans le domaine de l’orientation, développer des réseaux de connaissances et des banques de données.

Le second grand chantier fait suite au travail commencé avec l’élaboration du « Guide international des compétences nécessaires aux praticiens de l’orientation scolaire et professionnelle ». L’AIOSP en coopération avec le CCE (Center for Credentialing and Education– Centre de validation et de for- mation américain créé par le NBCC, bureau national de certification des conseillers) est sur le point de finaliser les procédures et documents qui permettront au CCE de gérer la validation des compétences des profes-

sionnels de l’orientation ; le CCE propose également la formation ou des compléments de formation aux candidats. Ce modèle de validation est actuellement repris par des membres actifs de l’AIOSP, en Italie, Espagne, Slovénie et Royaume-Uni pour être développé et testé dans divers pays européens. Cette validation des compé- tences serait basée sur un certain nombre de critères. La première condition exigée pour être candidat serait un niveau d’étude mini- mal qui varierait en fonction de l’expérience professionnelle acquise. Cela s’échelonnerait à partir d’un niveau bac et environ quatre années d’expérience professionnelle (4 000 heures) dans le domaine de l’orien- tation ou du conseil, jusqu’à une licence dans le domaine de l’orientation et du conseil et une année d’expérience profes- sionnelle (1 000 heures). Deuxième critère fondamental, l’évaluation des compétences du candidat est basée sur le « Guide inter- national des compétences nécessaires aux praticiens de l’orientation scolaire et pro-

fessionnelle », qui lui-même pose encore beaucoup de questions, ne faisant par exemple aucune référence à la psychologie...

S’il est vrai que pour certains pays, ce type de standardisation de la profession peut apparaître comme un progrès, notamment pour ceux dont la formation et la régle- mentation de la profession sont très réduites, voire inexistantes, en revanche pour les conseillers d’orientation-psychologues fran- çais cela représenterait une régression sans précédent : régression du niveau d’études, perte du titre de psychologue, du code de déontologie, mise en concurrence avec des collègues européens beaucoup moins exi- geants en terme de rémunération et condi- tions de travail... Il est donc important que le SNES maintienne sa participation aux dis- cussions qui ont actuellement lieu au sein de l’AIOSP de façon à pouvoir faire entendre une autre conception de l’orientation, mais également pour tenter de faire le lien avec d’autres collègues étrangers qui partagent nos valeurs. Suzanne Bultheel

©Thierry Nectoux

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C O - P S Y

L’Université Syndicaliste, suppl. au n°641 du 16 septembre 2006, hebdomadaire du Syndicat national des enseignements de second degré (FSU), 46, avenue d’Ivry - 75647 Paris Cedex 13 - Directeur de la publication: Gérard Anthéaume - Compogravure: CAG, Paris - Imprimerie: SIPE, Paris - N°CP 0108 S 06386 - ISSN n°0751-5839

à remettre au trésorier du SNES de votre établissement (ou à votre section académique pour les isolés)

Date de naissance_____________________Sexe : masculin féminin

NOM PRÉNOM

Résidence, bâtiment, escalier _________________ N° et voie ______________________________________________________________________________

Lieu-dit - Boîte postale ________________________________________________________________________________________________________________

Code postal Localité –––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––

Nom de jeune fille ___________________________________ Téléphone _____________________________________________________________________

Établissement d’affectation : code Catégorie Discipline

Nom et adresse de l’établissement ________________________________________________________________________________________________

_______________________________________________________________________________________________________________________________

ADHÉREZ AU SNES

Journée d’étude

Société française de psychologie (SFP)

Les relations école-familles

S A M E D I 2 1 O C T O B R E 2 0 0 6I

Dans les locaux du SNES : 46, avenue d’Ivry, 75013 Paris

Nous tenterons d’examiner les aspects psychologiques et sociologiques des relations complexes famille-école et d’échanger

sur les stratégies d’accompagnement et de travail en commun.

Pour nous contacter

Courriel : cio@snes.edu – Tél. : 01 40 63 29 20

À consulter : www.snes.edu

(aller dans « toute l’actualité » puis « rubriques » puis « Copsy »)

8 h 30 Accueil 9 heures Ouverture

9 h 15 M. Gérard Neyrand :

« Représentation de la famille

entre idéalisation et disqualification » 11 h 15 M. Gérard Poussin :

« La fonction parentale aujourd’hui »

14 heures Mme Marie Moro :

« Relations interculturelles » 15 h 30 Table Ronde

16 heures M. Serge Lesourd :

« Relations famille école : les difficultés »

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