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Compte Rendu Séminaire national EIST, juin 2011, MEN

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Juin 2011

Compte Rendu

Séminaire national EIST, juin 2011, MEN

Un séminaire national de formation des IA-IPR et chargés de mission, sur le thème "L'EIST pour l'apprentissage des fondamentaux au collège, une priorité du plan "sciences et technologies"", s'est tenu du 8 au 10 juin 2011 dans le cadre du plan national de formation du Ministère de l'Education Nationale.

Le SNES y a participé en tant qu'invité.

Le séminaire était organisé autours de 4 axes principaux : - des présentations du dispositif,

- des ateliers de "mise en situation interdisciplinaire",

- des échanges d'expériences, principalement sous forme de posters, - des conférences scientifiques.

Le public était constitué de représentants des corps d'inspection et chargés de missions, de collègues ayant déjà expérimenté l'EIST, et d'enseignants se questionnant sur leur éventuelle implication dans le dispositif.

Présentations de l'EIST (Enseignement Intégré de Science et Technologie au collège) par l'institution - J-M. BLANQUER, Directeur Général de l'enseignement scolaire, puis P. DURAND, de la

DGESCO, justifient l'EIST comme (seule ?) solution à la désaffection des sciences par les élèves (démarche de projet, interdisciplinarité…). Ils relient la mise en place de cette expérimentation – qui devient d'ailleurs un dispositif - au plan sciences (extension à terme à 400 établissements, principalement en zone d'éducation prioritaire), au socle commun et à l'éducation prioritaire du programme (E)CLAIR et à la réforme de l'enseignement scientifique au lycée ;

- J.-F. BACH, G. ROUCAIROL, C. AMATORE, P. LENAT, de l'Académie des Sciences et de l'Académie des Technologies, insistent sur la notion d'interdisciplinarité de la science et l'importance de l'approche transversale de type "système" ;

- M. SERRE retrace l'historique du parcours de quelques scientifiques célèbres ; - Rappel de l'organisation de l'EIST :

o Horaire élève de 3h30 en 6ème et 4h30 en 5ème ;

o 3 groupes constitués à partir de deux classes (soit, vu le point précédent, un besoin supplémentaire par rapport à l'organisation habituelle de 2,5 h en 6ème et de 4,5 h en 5ème) ;

o 3 enseignants des trois disciplines (PC, SVT et Techno) se concertent pour mettre en place une démarche de projet – et "s'auto-enseignent" (sic) ;

o 1 seul enseignant devant le groupe sur l'ensemble de l'horaire et l'ensemble de l'année scolaire, il enseigne l'ensemble des 3 matières, simultanément.

L'avis du SNES :

- L'EIST est présenté, sur la base de simples affirmations largement répétées et sans argumentation solide, comme la seule alternative au "manque d'appétence" et à la désaffection des jeunes pour les filières scientifiques et aux baisses de résultats lors des évaluations PISA, alors que l'on sait que cette désaffection n'est pas si simplement liée à la scolarité, et que les sciences sont plutôt appréciées des élèves dans les niveaux 6ème et 5ème

;

- l'évaluation de la phase expérimentale est fragile : "les élèves ne sont pas moins bons qu'avec un enseignement classique…", "ils ont davantage le sourire en salle de

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sciences…". Elle ne justifie pas une telle pression à l'extension du dispositif ;

- cet enseignement s'inscrit très clairement dans le cadre minimaliste du Socle commun et du Livret personnel de compétences (LPC) : exigences de contenu minimales, évaluation des seules compétences du LPC . Sa mise en place préférentielle dans les établissements CLAIR est significative de cette dérive ;

- l'inter- ou la transdisciplinarité sont omniprésentes dans les discours et apparaissent très souvent artificiellement plaquées dans les expérimentations… une écriture concertée et réfléchie des programmes n'aurait-elle pas abouti plus efficacement à une réelle mise en place d'un travail concerté entre les enseignants des différentes disciplines ?

- le problème de la formation des enseignants est éludé :

o lors de la concertation (lorsqu'elle existe !), les enseignants "s'auto-enseignent » ; o formation l'Académie des Sciences et l'Académie des Technologies proposent des

ressources en ligne ou sous forme de DVD et de mallettes pédagogiques "clefs en main" ;

o des accompagnements par des étudiants en écoles/universités scientifiques ; il s'agit donc, dans le droit fil de la politique de formation actuelle, de ce former entre pairs ou à distance. Cela ne remplace pas la formation en présence de

formateurs qualifiés ;

- plusieurs interventions ont insisté sur l'importance – voire la nécessité – de développer un partenariat avec des entreprises ou des associations publiques ou privées – on peut citer C'Génial sponsorisé par l'Oréal : cette dérive de l'externalisation de l'enseignement est particulièrement inquiétante ;

- l'attribution des moyens nécessaires au fonctionnement de l'EIST reste très floue et dépendra principalement de l'autonomie des établissements : pas de moyens spécifiques pour la concertation, probablement pas non plus pour faire des groupes à effectifs réduits ! Seule l'heure supplémentaire en 6ème devrait être abondée… et rien non plus pour les CLAIR qui auraient déjà des moyens spécifiques "pour expérimenter", ce dont nous savons que ce n'est pas le cas.

Ateliers de "mise en situation interdisciplinaire"

Trois ateliers de "mise en situation interdisciplinaire" ont permis des échanges par petits groupes :

1. utilisation du DVD "EIST" : une séquence pédagogique était présentée par un intervenant, qui questionnait ensuite la salle sur la démarche d'investigation proposée,

2. atelier créatif "gouttes et bulles" : plusieurs "défis" ("comment faire survivre une bulle le plus longtemps possible", "trouver un moyen de jouer aux billes avec de l'eau"…) étaient proposés aux groupes, avec un minimum de consignes et une mise à disposition de matériel expérimental simple, suivi d'une phase de mise en commun,

3. atelier "mise en situation" sur deux thèmes (astronomie et classification) abordés suivant un axe peu habituel.

L'avis du SNES :

• atelier 1 : promotionnel pour le DVD "EIST", très caricatural sur la démarche d'investigation (les séquences sont nécessairement montées…) et artificiel sur les situations présentées (groupe de 12 élèves avec deux enseignants présents, sans compter l'équipe de tournage ; les élèves maîtrisent un vocabulaire étrangement évolué ; le professeur induit souvent une partie des réponses ou du cheminement…) – véritable séance Bisounours ; rappel et démonstration des "bonnes pratiques" de la démarche d'investigation qui résout tous les problèmes (les élèves de Segpa sont calmes, intéressés…),

• ateliers 2 et 3 : très peu de cadrage, de consignes, les objectifs inexistants ou très flous ; le seul objectif implicite de ces ateliers était manifestement de "faire discuter entre eux" des enseignants de disciplines différentes…

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Les conférences scientifiques

Le séminaire a été ponctué de trois conférences scientifiques portant sur des thèmes de recherche innovants : "Le sable, liquide ou solide ?", "Gouttes et bulles, science et art", et "Le traitement des signaux acoustiques par l'oreille".

L'avis du SNES :

Certes d'un grand intérêt pour la culture scientifique du public, le lien avec le sujet du séminaire était loin d'être évident et les connaissances abordées difficiles à réinvestir en classe. Ces présentations mettaient cependant le doigt sur la nécessaire interdisciplinarité de la recherche de pointe : est-elle pour autant transposable à l'enseignement dans le secondaire ?

Echanges d'expériences : affichage de posters, avis et position des collègues

- une quinzaine de posters étaient proposés dans le hall sur des expérimentations réalisées ; ceux-ci ont été présentés à l'ensemble de l'auditoire en quelques mots.

L'avis du SNES :

• les posters étaient très formatés, rarement interdisciplinaires (lorsque l'interdisciplinarité apparaissait, elle était souvent très artificielle),

• ils montrent une réduction des savoirs enseignés et la prévalence des sciences physiques : les enseignants de technologie ne retrouvent plus leur discipline ni dans les programmes, ni dans l'EIST, qui se limitent de plus en plus aux compétences du socle commun,

• les collègues présentant leurs réalisations ont fait remarquer une nette baisse des moyens alloués à l'EIST à partir de la rentrée prochaine (disparition de l'heure de concertation, diminution d'1/2 heure en 6ème…),

• lors des discussions informelles, on apprend qu'un certain nombre d'équipes abandonne l'EIST (par lassitude, face aux difficultés, par manque de reconnaissance…) : ce dispositif ne serait-il pas moins attrayant qu'il n'est présenté ?

• les collègues regrettent que lors de ce colloque, on a peu rendu compte des expériences (de ce qui a été fait, des conditions dans lesquelles les actions ont pu se faire, de l'impact pour les élèves et pour les équipes pédagogiques...),

• déception aussi de ceux qui veulent aller dans l'EIST car ils ont obtenu peu de réponses à leurs questions, la parole était manifestement restreinte par la présence des IPR.

Conclusion

Entre les présentations institutionnelles très formatées, la position des Académies enthousiastes mais souvent éloignée des réalités de terrain, le manque de liberté de parole sur les expérimentations déjà réalisées et l'absence d'évaluations publiées de celles-ci, le séminaire n'a pas apporté de réponses à nos questions concernant l'intérêt pédagogique de l'EIST. Dans le même temps, les inquiétudes concernant le déploiement de l'EIST dans le cadres des réformes en cours se sont renforcées : problèmes de moyens reportés exclusivement sur les établissements, inadéquation des programmes de science et technologie, place de la Technologie dans la démarche d'investigation…

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