HAL Id: tel-01697847
https://tel.archives-ouvertes.fr/tel-01697847
Submitted on 31 Jan 2018
HAL is a multi-disciplinary open access archive for the deposit and dissemination of sci- entific research documents, whether they are pub- lished or not. The documents may come from teaching and research institutions in France or abroad, or from public or private research centers.
L’archive ouverte pluridisciplinaire HAL, est destinée au dépôt et à la diffusion de documents scientifiques de niveau recherche, publiés ou non, émanant des établissements d’enseignement et de recherche français ou étrangers, des laboratoires publics ou privés.
L’image de Molière dans les manuels scolaires depuis le XIX° siècle
Isabelle Calleja-Roque
To cite this version:
Isabelle Calleja-Roque. L’image de Molière dans les manuels scolaires depuis le XIX° siècle. Education.
Université Grenoble Alpes, 2016. Français. �NNT : 2016GREAL030�. �tel-01697847�
THÈSE
Pour obtenir le grade de
DOCTEUR DE LA COMMUNAUTÉ UNIVERSITÉ GRENOBLE ALPES
Spécialité : Didactique de la littérature
Arrêté ministériel : 7 août 2006
Présentée par
Isabelle CALLEJA-ROQUE
Thèse dirigée par Jean-François MASSOL
préparée au sein du Laboratoire Litt&Arts
dans l'École Doctorale Langues littérature et sciences humaines
L’IMAGE DE MOLIÈRE DANS LES MANUELS SCOLAIRES DEPUIS LE XIX° SIÈCLE
Thèse soutenue publiquement le 09 décembre 2016 devant le jury composé de :
Monsieur Georges FORESTIER
Professeur des universités, Paris Sorbonne, Rapporteur
Madame Martine JEY
Professeur des universités, Paris, ESPE, Président du jury
Monsieur Jean-François MASSOL
Professeur des universités, Université de Grenoble-Alpes, Directeur
Madame Christine NOILLE-CLAUZADE
Professeur des Universités, Université de Grenoble-Alpes, Membre du
jury
A Loly et Marcel, mes si chers parents
Remerciements
Le chemin d’un doctorant est bien difficile sans le soutien de son directeur de thèse. Aussi, mes plus vifs remerciements vont à Monsieur Jean-François Massol qui, tout au long de ces années, a su me faire confiance, m’épauler et me guider par ses conseils toujours si avisés, sans jamais se départir de la gentillesse qui le caractérise.
Je remercie aussi très chaleureusement tous mes proches, ma famille et mes amis pour leur soutien et leurs encouragements.
Enfin, un merci tout particulier à mon compagnon de tous les jours car, sans son amour et sa
passion pour le théâtre, ce travail n’aurait jamais vu le jour.
Table des matières
Remerciements--- 3
Table des matières --- 4
Table des illustrations---17
Table des tableaux et figures---31
Introduction ---32
Première partie La lecture de Molière selon le cadre institutionnel de l’enseignement de la littérature Introduction--- 70
Vous avez dit littérature ? Chapitre 1 Jusqu’en 1880 : Avant la littérature, les humanités. Molière grand observateur des mœurs de son temps 1. Naissance des humanités--- 76
2. L’évolution des humanités--- 83
a. L’introduction des manuels---83
b. La perte de vitesse du latin et la modernisation des pratiques de classe---86
c. L’introduction de l’histoire littéraire---89
d. Le recul de la langue classique du XVII° siècle---92
e. Quand souffle un vent de réforme---94 3. La place des auteurs--- 95 a. Les pratiques périscolaires : les « théâtres scolaires » et la lecture à
haute voix---95 b. La récitation : première rencontre institutionnelle avec les textes
français---98 c. De l’introduction des classiques français à l’explication des auteurs
français : entre l’explication littérale et l’analyse littéraire---101 d. La place du théâtre classique avant 1880---108
• Le programme d’auteurs du théâtre classique du secondaire traditionnel---109
• Le programme d’auteurs du théâtre classique de l’enseignement spécial (ou enseignement moderne) ---111 4. Pour conclure : en route vers la grande réforme de 1880- ---
---112
Chapitre 2
1880-1925 : Des humanités classiques aux disciplines littéraires : la constitution du mythe Molière
1. Vers les disciplines littéraires--- 116
a. Les humanités modernes---116
b. La querelle des classiques et des modernes autour de la question du
latin---117
c. La naissance des disciplines littéraires---118
2. La place du théâtre classique français dans les programmes--
--- 119
a. Programme des œuvres de Molière de l’enseignement secondaire
traditionnel---120
b. Programme des œuvres de Molière de l’enseignement secondaire spécial (dit « enseignement secondaire moderne ») jusqu’en 1901---121
c. Programme du théâtre classique de l’enseignement secondaire des jeunes filles---121
d. Programme du théâtre classique de l’enseignement primaire supérieur---123
e. Bilan---122
3. La mise en place de l’enseignement de la littérature a. Le cours magistral d’histoire littéraire : constitution du mythe de « l’inimitable » Molière---125
b. La littérature nourriture sacrée---129
• La littérature comme modèle éthique : Molière chantre des valeurs républicaines ---129
• La littérature modèle esthétique : Molière ou le « Rubens de la poésie »---135
4. Vers de nouveaux exercices : « l’enseignement du latin est inséparable de l’étude des textes »--- 140
a. L’explication française : « centre de gravité de l’enseignement secondaire »---141
b. Les débuts de la composition française : « habituons nos élèves à être bien eux-mêmes et bien de leur temps, à parler en leur nom, à exprimer sincèrement ce qu’ils pensent et ce qu’ils sentent »---148
• Présentation du corpus d’étude---149
• Les discours---151
- La lettre---151
- Le récit---155
• Les narrations---156
• Les commentaires---162
• Les dissertations---162
• Bilan---167
5. En guise de conclusion : Molière incarnation des valeurs de la jeune République ---168
Chapitre 3 1925-1963 : La consolidation du mythe de Molière 1. La place du théâtre classique français dans les programmes--- 175
a. La place de Molière dans l’enseignement secondaire traditionnel ---177
b. La place du théâtre classique dans l’enseignement primaire secondaire---177
c. La place du théâtre classique dans l’enseignement technique--- ---177
d. Bilan---179
2. L’histoire littéraire : mise en place d’une mythologie moliéresque—--- 180
a. Ce que disent les textes officiels et les discours d’escorte des manuels---180
b. Présentation du corpus d’étude---182
c. Molière, un auteur qui devient un personnage héroïque---184
• Molière et la comédie classique---185
• La légende de Molière---186
- Une vocation irrésistible---187
- Les années d’errance---187
- Le rêveur mélancolique---189
- La mort en scène---190
• Les idées et l’art de Molière---193
• La langue de Molière---193
• La morale, ou la philosophie de Molière---193
3. Les exercices de lecture : le personnage moliéresque comme modèle moral--- 197
4. Les sujets de devoirs--- 213
a. Les discours---214
• La lettre---215
• Le récit---218
• Le dialogue---219
• Les narrations---221
b. Les commentaires---225
c. Les dissertations---227
d. Bilan---232
5. En guise de conclusion : Molière, un personnage romanesque incarnant les valeurs patriotiques--- 234
Chapitre 4
Des années soixante à aujourd’hui : Molière, d’un mythe à
l’autre
1. La place de Molière dans les programmes--- 244
2. Le corpus des manuels sélectionnés pour étudier
la période--- 247
3. L’histoire littéraire et Molière : d’un mythe à l’autre--- --249
a. Le recul de l’histoire littéraire---249
b. Molière, une mythographie de l’artiste complet---252
• Les restes de l’ancien mythe---253
• La nouvelle image de Molière : l’homme de théâtre par excellence ---259
4. La lecture de l’œuvre de Molière : du texte au plateau--- --264
a. La lecture méthodique du texte de Molière : une ouverture vers le jeu théâtral---265
b. La lecture analytique du texte de Molière : du texte vers la mise en scène---278
5. Les sujets de devoirs--- 286
a. Les discours---287
• La lettre---287
• Le récit---288
• Le dialogue---289
b. Les narrations---290
c. Les commentaires---295
d. Les dissertations---299
e. Bilan---302
a. En guise de conclusion : Molière, un génial
farceur--- 304
Conclusion de la première partie
L’image de Molière, un mythe entre permanence et
inversion--- 307
Seconde partie Le Molière des manuels à la lumière de la critique exégétique Introduction --- 311
Chapitre 1 La vie reconstituée de Molière 1. Les témoignages des contemporains de Molière ---315
a. Tallemant des Réaut---315
b. Donneau de Visé---316
c. La Grange et Vivot---318
2. Les deux textes « évangiles »--- 323
a. La Vie de Molière par Monsieur de Grimarest---323
• Molière initié au théâtre par son grand-père Louis Cressé-- ---326
• La rencontre avec le philosophe épicurien Gassendi---326
• « Courage Molière »---327
• Molière et sa servante Laforêt---327
• Le souper d’Auteuil---328
• Molière prend son bien où il le trouve---329
• Armande et Molière---330
• La mort de Molière---331
b. La vie de Molière par Voltaire---334
• Le mariage de Molière---335
• Le mort de Molière---335
3. Conclusion---338
Chapitre 2 Molière, « le héros de sa propre vie » 1. Les ajouts qui finalisent la légende de Molière--- 343
a. Les trois canonisations de Molière---343
• Première canonisation : la reconnaissance de Molière- auteur de génie---343
• Seconde canonisation : la reconnaissance de Molière- homme admirable---346
• Troisième canonisation : la reconnaissance de Molière- artiste par excellence---347
b. Le découpage de la vie de Molière---350
2. Les mythèmes constitutifs de la légende de Molière--- 352
a. Les années d’étude---353
b. La vocation théâtrale précoce---360
c. Les années en province---364
d. Les années parisiennes---373
e. Le Molière-martyr---387
3. Conclusion--- 395
Chapitre 3
Le Molière scolaire pense-t-il ?
1. A la source du portrait de Molière en philosophe : deux
anecdotes--- 398
2. De l’anecdote à la construction du mythème de Molière en philosophe mélancolique--- 406
3. D’une philosophie à l’autre--- 415
Manuels laïcs et manuels d’éducation chrétienne---416
a. Les idées de Molière, une philosophie de la nature---423
b. Molière, ou la pensée par le comique---432
4. Du philosophe à l’homme de théâtre--- 437
5. Conclusion--- 451
Conclusion de la seconde partie--- 454
Troisième partie L’évolution du corpus : entre tradition et modernité Introduction --- ---462
Chapitre 1 La fortune du corpus canonique 1. de « l’adorable Henriette » à « l’ingénue Agnès »--- 470 2. La continuité dans l’exploitation des autres œuvres du
corpus officiel
a. Le Misanthrope : « immortel Alceste »---478
b. L’Avare : « un personnage fascinant »---488
c. Tartuffe : « le héros le plus controversé du répertoire comique »---497
d. Le Bourgeois gentilhomme : de la satire sociale à l’archétype de la comédie-ballet---505
e. Le Malade imaginaire : « l’ultime farce »---513
3. Conclusion---517
Chapitre 2 Les reconnaissances institutionnelles plus tardives 1. Les Précieuses ridicules : « un burlesque tableau de mœurs »-- 521
2. Des « petites comédies » aux comédies farcesques--- 529
3. Amphitryon : « une pièce originale chez Molière »--- 539
4. George Dandin : « une œuvre carrefour. »--- 544
5. Conclusion--- 550
Chapitre 3 Les grandes oubliées du corpus officiel 1. Les Fâcheux--- 554
2. L’école des maris--- 559
3. L’étrange destin de Dom Juan--- 561
4. Conclusion--- 580
Conclusion de la troisième partie--- 582
Quatrième partie
L’iconographie : illustrer, contextualiser, donner du sens, actualiser Molière et son œuvre
Introduction--- 588
Chapitre 1 Les visages de Molière 1. Le Molière des peintres--- 598
2. Dans les manuels, Molière un visage idéalisé--- 611
a. Du côté des manuels d’Histoire---611
b. Du côté des manuels de littérature--- 621
3. Molière, l’homme aux deux visages--- 627
4. Conclusion--- 641
Chapitre 2 La vie et la carrière de Molière en illustrations 1. La vie de Molière a. L’autographe de Molière : de la naissance de l’auteur à celle de l’homme de théâtre--- --- 646
b. Molière à la table de Louis XIV : l’artiste ami du roi à l’époque du mécénat---650
c. A la table de l’écrivain : Molière-Corneille, une collaboration qui se limite à l’écriture de Psyché---664
d. Le fauteuil de Molière : une relique---669
e. Molière et Armande : un amour malheureux---673
2. La vie à la cour de Louis XIV--- 675
a. Les fêtes royales : de l’artiste favori du roi à la représentation de l’artiste---675
b. la ruelle et la préciosité : de la critique de la préciosité à la défense de l’émergence de la pensée féminine---682
3. Le théâtre au XVII° siècle--- 687
a. L’espace théâtral : du théâtre ambulant à la Comédie-Française---688
b. Billets, programmes et affiches : la contextualisation de la représentation théâtrale--- 691
4. Conclusion--- 694
Chapitre 3 La représentation picturale des personnages de Molière 1. Les tableaux parisiens--- 698
a. Les médecins---698
b. La noblesse et les courtisans---702
c. Le maître d’armes et le maître à danser---704
2. « Molière et les caractères de ses comédies »--- 705
a. Les frontispices---705
b. Molière et ses comédiens---707
c. Les comédiens de la Comédie-Française---709
d. Gravures et autres représentations artistiques dans les manuels d’aujourd’hui---712
e. Dessins réalisés par les illustrateurs des manuels du collège---714
3. Conclusion--- 721
Chapitre 4
Les personnages incarnés
1. les premiers visages des grands rôles moliéresques--- 725
2. Des « interprètes modernes » médiatisés--- 733
3. Des images qui incarnent une lecture du personnage--- 737
4. Conclusion--- -746
Chapitre 5 Le théâtre de Molière et sa mise en scène 1. Les illustrations de « jeux de scène »--- 750
2. Les premières illustrations de mises en scène ---753
3. L’œuvre théâtrale et sa représentation--- 765
4. Conclusion--- -793
Conclusion de la quatrième partie--- -796
Conclusion générale--- 802
Molière, c’est toujours le mythe de Molière Bibliographie--- 832
Annexes--- 903
Table des illustrations
1. Ode à Molière d’Allart (1880) ---139 2. Simonin Claude (1635-1721) Le vray portrait de Monsieur de Molière en Habit de Sganarelle, Paris, B.N.F. ---260 3. La vocation de Molière, in Aymard A., Cours Gauthier- Deschamps, Histoire de France en images, Paris, Hachette, 1933, p. 44. ---361 4. Molière en province, in Aymard A., Cours Gauthier- Deschamps, Histoire de France en images, op., cit., p.45. ---366 5. Molière en province, photogrammes du Molière d’Ariane
Mnouchkine, in Ballanfat Evelyne, (dir.) Jardin des lettres 6°, Paris, Magnard, 2013, p. 221. ---371 6. Molière et Louis XIV, Photogramme du Molière d’Ariane
Mnouchkine, in Ballanfat Evelyne, Jardin des lettres 6°, p. 221. - ---378 7. Bourdon Sébastien, Molière en costume de tragédie, XVII°
siècle, huile sur toile, musée Cantini, Marseille ---600 8. Mignard Nicolas, Portrait de Molière dans le rôle de César, dans La Mort de Pompée, XVII° siècle, huile sur toile, Bibliothèque de la Comédie-Française, Paris---601 9. Mignard Pierre, Portrait de Molière, XVII° siècle, huile sur
toile, Bibliothèque de La Comédie-Française---602 10. Habert Nicolas, Molière d’après Nicolas Mignard, Versailles,
Châteaux de Versailles et du Trianon---603
11. Coypel Charles-Antoine (attribué à), Molière, d’après Nicolas Mignard, huile sur toile, 1730, bibliothèque de la Comédie- Française, Paris---603 12. Mignard Pierre, Portrait de Molière, XVII° siècle, huile sur
toile, Collection Eric et Jacques Lorcey---604 13. Mignard Pierre, Portrait de Molière, XVII° siècle, huile sur toile, Collection Eric et Jacques Lorcey---604 14. Le Brun Charles, Portrait de Molière, huile sur toile, 1660,
musée Pouchkine Moscou---605 15. Courty Charles, Molière en 1664, dessin d’après un tableau
aujourd’hui perdu de Michel Corneille le Jeune---605 16. Simonin Claude, Le Vray portrait de Mr de Molière en habit de
Sganarelle, XVII° siècle, gravure, Bibliothèque Nationale de France---606 17. Farceurs français et italiens, école française, vers 1670. Aux
côtés de Molière, à gauche, les acteurs Jodelet, Poisson, Turlupin, le Capitan Matamore, Arlequin, Guillot-Gorju, Gros-guillaume, le Dottor Grazian-Balourd, Gaultier- Garguille, Polichinelle, Pantalon, Philippin, Scaramouche, Briguelle et Trivelin. Huile sur toile. Bibliothèque de la Comédie-Française. Paris ; Lorsay Louis-Alexandre-Eustache, dessin représentant le portrait de Molière d’après le tableau attribué à Vério---607 18. Lorsay Louis-Alexandre, Molière, gravure---607 19. Lefebvre Roland, Portrait de Molière, XVII° siècle, dessin aux
trois crayons, bibliothèque de la Comédie-Française---608 20. Molière en Saint Jean-Baptiste tenant le livre de Dom Juan à la
main, Pézenas, Musée de Vulliod Saint-Germain---608
21. Houdon Jean-Antoine, Buste de Molière, marbre, 1778, Comédie-Française---608 22. Caffieri Jean-Jacques, Buste de Molière, bronze doré, vers
1778, collection Eric et Jacques Lorcey ---609 23. Mauzaisse Jean-Baptiste, (1784-1864), Portrait de Jean- Baptiste Poquelin, dit Molière, 1841, huile sur toile, Musée national du château de Versailles---609 24. Brissart Pierre et Sauvé Jean, Estampes pour les comédies de
Molière, XVII°siècle---610 25. Soleirol Henri-Augustin, Molière et sa troupe, Paris, chez
l’auteur, 1858, non paginé, gravures du cabinet de l’auteur Molière vers 1664, Molière en 1668dans le rôle d’Harpagon ; Molière en 1672---612 26. Portrait de Molière, in Lavisse Ernest, La nouvelle deuxième
année d’histoire de France, à l’usage des Cours supérieurs de l’école primaire, Paris, Colin, 1899 (57° édition), p. 254---616 27. Portraits de Molière dans les manuels d’Histoire : Guillot
Emile et Dufayard Charles, Histoire des temps modernes : 1610- 1789, à l’usage des classes de seconde et de rhétorique de l’enseignement moderne, Paris, Delagrave, 1890, p. 337.
Blanchet Désiré, Précis de l’histoire de France : 1610-1789, à l’usage de l’enseignement classique et moderne, classe de seconde et rhétorique, Paris, Belin, 1900, (25° édition), p. 483. Bernard Jules, Cours d’histoire des temps modernes : 1453-1789, à l’usage des classes de 4°, Lyon et Paris, Emmanuel Vite, 1902, p. 249.
Driault E et Monod G., Cours d’Histoire générale : histoire moderne : 1453-1789, à l’usage des écoles primaires supérieures, première année, Paris, Félix Alcan, 1900 (2° édition), p. 217.
Lavisse Ernest, La première année d’Histoire de France. Leçons
et récits et réflexions à l’usage des classes élémentaires, des lycées et collèges, enseignement classique et moderne, Paris, Colin, 1888, (37° édition), p. 134---617 28. Portrait de Molière, in Malet Albert et Isaac Jules, Histoire de
France du XVI° siècle à 1776, Paris, Hachette, 1921, p.210---619 29. Portrait de Molière en page de couverture in Chevaillier J.R,
Audiat P., Aumeunier E., Les nouveaux textes français, sixième, Paris, Hachette, 1926.---625 30. Portrait de Molière en page de couverture, in Gendrot F. et
Eustache F.-M ., Auteurs français dix-septième siècle, Paris, Hachette, 1951---628 31. Claude Simonin, Molière en habit de Sganarelle, in Rat
Maurice, Scènes choisies du théâtre de Molière à l’usage des classes de sixième et de cinquième, Paris, Nathan, 1940, p. 12--- ---629 32. Philippe Caubère (Molière) dans le Molière d’Ariane
Mnouchkine (1978), in Puzin Claude, Littérature textes et documents, XVII° siècle, Paris, Nathan, 1987, P.282---635 33. Affiche du Molière d’Ariane Mnouchkine (1978) ---635 34. Affiche du Molière de Laurent Tirard (2007) ---635 35. Seconde affiche du Molière d’Ariane Mnouchkine (1978) --- ---636 36. Deux représentations de Molière, in Combe Nathalie (dir.),
Français 4°, Paris, Belin, 2007, p.182---637 37. L’autographe de Molière, bibliothèque de la Comédie- Française---646 38. Dessin de Molière à la table de Louis XIX, in Gaultier J. A
Eugène, Abrégé de l’Histoire de France par demandes et par
questions à l’usage des écoles primaires, Paris, J. Elie Gauget, Libraire-éditeur, 1870, p. 58---651 39. Gravure de Molière à la table de Louis XIV, in Blanchet Désiré et Toutain Jules, L’Histoire de France à l’école : cours du certificat d’études primaires, Paris, Belin, 1910 (6° édition), p.
51, 28° édition en 1938---652 40. Jean Hégesippe Vetter (1820-1900), Molière reçu par Louis
XIV, vers 1864, Musée D’Orsay---652 41. Lazauze Adolphe (1838-1906), artiste graveur, vignettiste et
illustrateur français---652 42. Molière à la table de Louis XIV, image publicitaire des
chocolats Poulain, 1848---654 43. Molière à la table de Louis XIV, image publicitaire des
chocolats Révillon, 1898---654 44. Molière à la table de Louis XIV, image publicitaire des
chocolats Carpentier, 1864---655 45. Molière à la table de Louis XIV, image publicitaire de la
maison de chaussures Calame, 1884---655 46. Molière à la table de Louis XIV, bon point décerné à l’élève, fin
du XIX° siècle---656 47. Jean Dominique Ingres (1780-1867), Louis XIV et Molière,
1857, Comédie-Française, Paris---656 48. Gérôme Jean-Léon, (1824-1904), Petit déjeuner de Louis XIV
avec Molière, 1863, New-York---657 49. Gérome Jean-Léon, (1864-1904), Une collaboration entre
Molière et Corneille, 1874, collection privée---665 50. Le fauteuil de Molière, Comédie-Française---669 51. Almanach de 1680, Le malade imaginaire faisant le mort pour
éprouver l'amitié de sa femme ; Le Pautre Jean, chez Langlois ;
Département des Estampes, Bibliothèque Nationale de France-- ---669 52. Anonyme, XVII° siècle, Mademoiselle Molière, Bibliothèque
Nationale de France---673 53. Anonyme, XVII° siècle, Armande Béjart, Bibliothèque du
musée des Arts décoratifs---674 54. Silvestre Isaac, (1621-1691) Les plaisirs de l’île enchantée, mai
1664---676 55. Silvestre Isaac, (1621-1691), Les plaisirs de l’île enchantée, La
Princesse d’Elide, 1674---676 56. Le Pautre Jean, La fête donnée par Louis XIV pour célébrer la reconquête de la Franche-Comté, à Versailles en 1674, troisième journée : Le Malade imaginaire, comédie représentée dans les jardins de Versailles devant la grotte de Thétis, 1676--- ---676 57. Gravures de Jean Berain (1640-1711) représentant des
costumes de ballets ---678 58. Silvestre Isaac, (1621-1691), Les plaisirs de l’île enchantée, troisième journée, 1674---679 59. Ballet de la nuit : Louis XIV à la mandoline, 1653, et Louis XIV en Apollon, Cabinet des Estampes, Bibliothèque nationale de France, Paris---681 60. Documents iconographiques illustrant la préciosité in Lagarde André et Michard Laurent, XVII° siècle, édition de 1970, double page non paginée insérée entre les p. 192-193---683 61. Double page iconographique pour L’Ecole des femmes, « le
féminisme au XVI° siècle », in Biet Christian, Brighelli Jean-
Paul, Rispail Jean-Luc, XVI-XVII° siècles, Collection « Textes
et Contextes », Paris, Magnard, 1982, p. 456-457---686
62. Anonyme, Les marchands d’Orviétan, Gravure du XVII° siècle- ---688 63. Photographies de scènes du théâtre de rue extraites du Molière
d’Ariane Mnouchkine, 1978---689 64. Molière jouant devant le roi, photographie extraite du Molière
de Laurent Tirard, in Bertagna Chantal et Carrier-Nayrolles Françoise, Fleurs d’encre 6°, p. 233---690 65. Billets de théâtre, (1660), in Des Granges, et Boudout, Histoire
de la littérature française, Paris, Hatier, 1951, p. 546---691 66. Affiche d’une représentation dans la salle du Petit-Bourbon, in Décote Georges, XVII° siècle, p. 182---692 67. Le registre de La Grange, in Décote Georges, XVII° siècle, p.
194---693 68. Programme de la Comédie-Française, 2010-2011, in Marais
Odile, Fil d’Ariane, 4, p. 229---694 69. Larmessin Nicolas, (1632-1694) Habit de médecin, Paris,
B.N.F.---699 70. Larmessin Nicolas, (1632-1694) Un médecin, Paris, bibliothèque des Arts décoratifs---699 71. Dessin de Plantu, en illustration de la rubrique « Molière et les médecins », in Ballanfat Evelyne, (dir.), Mots et émotions, Français 5°, Paris, Magnard, 2011, p. 230---700 72. Lerioux Félix (1872-1964), caricatures de médecins, dessins, in
Molière, Le Malade imaginaire, Paris, Hachette, 1928---702 73. Anonyme, Gravure de mode du XVII° siècle, « Habit
d’hyver », in Chappon et Vauquelin, Le français expliqué, classe de 4°, Paris, Hatier, 1951, p. 193---703 74. Costume pour Dom Juan, in Desaintghislain Christophe,
Morisset Christian, Pouzalgues-Damon Evelyne, Rosenberg
Patrice, Vanhamme Dominique, Wald Lasowski Patrick, Littérature et méthodes, Français classes de lycée, Paris, Nathan, 1995, p. 131---704 75. Bonnart Henri, 1642-1711, Le Maître d’armes et Le Maître à danser, Gravures, paris, B.N.F.---705 76. Quatre frontispices des comédies de Molière, in Castex, Surer,
et Becker, Manuel des études littéraires françaises, à l’usage des élèves du second cycle, Paris, Hachette, 1946, p. 123---706 77. Frontispice de l’édition de 1682 des Fâcheux---707 78. Anonyme, Molière dans le rôle de Mascarille et Madeleine
Béjart dans le rôle de Magdelon, Les Précieuses ridicules, 1659-- ---708 79. Lecomte Hyppolyte (1781-1857) Armande en Elmire, gravure,
Paris, B.N.F. ; Lorsay Eustache (1761-1822), Molière en Arnolphe, dessin, Paris, B.N.F.---708 80. Photographie d’Edmond Got (1822-1901), dans le rôle
d’Arnolphe à la Comédie-Française en 1873---709 81. Geffroy Edmond (1804-1895), Molière et les caractères de ses comédies, 1857, Collection de la Comédie-Française---710 82. Berthe Bovy (1897-1977) dans le rôle d’Agnès, dessin,
collection de la Comédie-Française---711 83. Dominique Séraphin (1747-1800), personnage du Malade
imaginaire, pour le théâtre d’ombres chinoises, 1776---713 84. Geffroy Edmond, (1804-1895), Sganarelle déguisé en médecin-- ---713 85. Geffroy Edmond, Tartuffe---714 86. Dubout Albert (1905-1976) Illustration pour Le Malade
imaginaire, 1959, in Colmez Françoise (dir.) L’art de lire,
français 6°, Paris, Bordas, 1990, p. 278---717
87. Dessins pour Le Malade imaginaire in Palmero Jean, Denux Roger, Poètes et prosateurs, textes choisis pour l’explication et la lecture suivie, à l’usage de la casse de 6°, Paris, Sudel, 1962, p.
235-241---717 88. Idem illustration 87---718 89. Dessins pour Le Malade imaginaire in Garrigue Anne (dir.), Textes et regards, 5°, Paris, Magnard, 1997, p. 212 et 213--- ---718 90. Costumes de Jacques Marillier pour la représentation du
Malade imaginaire, en 1970, à la Comédie-Française, in Colmez Françoise (dir.) L’art de lire, français 6°, Paris, Bordas, 1990, p.
278---719 91. Dessins pour L’Avare, in Calvet et Lamy, Les textes français au
programme, classe de quatrième, Paris, J. de Gigord, 1945, p.134, 148, 154---720 92. Dessins pour L’Avare, in Barre G. et Tiendas P., Lectures
dirigées et explications françaises, 4°, Paris, Charles Lavauzelles, 1959, p. 125---721 93. Charles Dullin dans le rôle d’Harpagon, mise en scène de
Jacques Copeau, en 1912, in Lagarde André et Michard Laurent, XVII° siècle, op., cit., iconographie non paginée insérée entre les p. 192-193---726 94. Jean Vilar dans le rôle d’Harpagon, dans la mise en scène qu’il
réalisa, en 1952 au Théâtre National Populaire, in De Kisch Esther, Cohen-Bacri Henri, Les texte et la vie, Paris, Masson et compagnie, 1969, p. 167---727 95. Louis Jouvet dans le rôle de Tartuffe, dans la mise en scène
qu’il réalisa, en 1950, au Théâtre de L’Athénée---728
96. Deux visages de Tartuffe : Gérard Depardieu et Louis Jouvet-- ---730 97. Un troisième visage de Tartuffe : Robert Hirsch---730 98. Louis Jouvet dans le rôle de Dom Juan, dans la mise en scène qu’il effectua au théâtre de L’athénée, en 1947---731 99. Michel Piccoli dans le rôle de Dom Juan dans la scène en scène
de Marcel Bluwal, pour la télévision, en 1965---732 100. Raimu dans le rôle de Monsieur Jourdain, à la Comédie- Française, en 1944---734 101. Louis Seigner dans le rôle de Monsieur Jourdain, de 1951
à 1971, à la Comédie-Française---735 102. Louis Jouvet dans le Rôle d’Arnolphe, en 1936, dans une mise en scène du comédien---736 103. Pierre Arditi dans le rôle d’Arnolphe, en 2001, dans la
mise en scène de Didier Bezace au Théâtre de la Commune--- ---737 104. Louis de Funès dans le rôle d’Harpagon dans le film de jean Girault, en 1979---740 105. Gérard Desarthe dans le rôle de Dom Juan, en 1980, au Théâtre National Populaire, dans la mise en scène de Roger Planchon---742 106. Affiche du film-opéra Don Giovanni, de Joseph Losey, 1979---744 107. Ruggiero Raimondi, dans le rôle de Dom Juan dans le film-opéra de Joseph Losey, 1979---745 108. Gravure de Le Pautre de 1670 représentant le décor de
Tartuffe---751
109. Illustration pour la scène finale du Misanthrope ; mise en scène de Jules Truffier, en 1908, in Abry, Bernès, Crouzet, Léger, Les Grands écrivains de France illustrés, p. 490---756 110. Scène finale de Tartuffe, représentation au théâtre de l’Odéon ( mise en scène non identifiée), in Abry Emilie, Bernès Jacques, Crouzet Paul, Léger Jean, Les Grands écrivains de France illustrés, p. 500---757 111. Bandeau iconographique pour la scène du billet du
Misanthrope (acte IV, scène 3), in Abry Emilie, Bernès Jacques, Crouzet Paul, Léger Jean, Les Grands Ecrivains de France illustrés, p. 487---759 112. Le Misanthrope « joué en costumes modernes au Théâtre de L’Œuvre », in Barthélémy Bénoni, Textes choisis pour la lecture et l’explication, à l’usage des 2° technique, Paris, Hatier, 1964, p. 60---760 113. Bandeau iconographique pour le personnage
d’Harpagon, in Ballanfat Evelyne (dir.), Jardin des Lettres, 4°, Paris, Magnard, 2011, p. 231---762 114. Double page iconographique de l’édition de 1970 du
Lagarde et Michard---762 115. Jacques Charon dans le rôle de Monsieur Jourdain, en
1972, mise en scène de Jean-Louis Barrault à la Comédie- Française, in édition de 1985 du Lagarde et Michard---763 116. Page iconographique de l’édition de 1985 du Lagarde et
Michard—---764
117. L’Avare avec Michel Bouquet en 1989, au Mai de
Bordeaux, dans une mise en scène de Pierre Franck---767
118. Richard Fontana dans le rôle de Tartuffe, au Festival d’Avignon, en 1978, dans la mise en scène d’Antoine Vitez (1930-1992 )---768 119. Jean Vilar dans sa loge, 1960, in Combe Nathalie,
Français 4°, Paris, Belin, 2007, p. 195---771 120. Roger Coggio dans la scène du sac des Fourberies de
Scapin, dans le film qu’il réalisa en 1980, in Sculfort Marie- France (dir.), Français 5°, Textes et méthodes, Paris, Nathan, 1998, p. 145-147---773 121. Marcel Maréchal dans le rôle de Scapin et Jean-Pierre
Moulin dans le rôle de géronte, mise ne scène de Marcel Maréchal, théâtre de La Criée, 1981, in Sculfort Marie-France (dir.), Français 5°, Textes et méthodes, p. 152---775 122. Mise en scène de Michel Guyard et Marcelle Tassencourt,
en 1988, au Grand Trianon de Versailles, Francis Perrin jouant le rôle de Scapin, in Sculfort Marie-France (dir.), Français 5°, Textes et méthodes, p.15---776 123. Deux tableaux représentant Pierrot : Antoine Watteau et
Nicolas Lancret---776 124. Smaïn dans le rôle de Scapin, dans la mise en scène de Jean-Luc Moreau, en 1994, à Paris au théâtre du Gymnase, in Sculfort Marie-France (dir.), Français 5°, Textes et méthodes, p.156---777 125. Emmanuel Vérité dans le rôle de Scapin et Guillaume
Hincky dans le rôle de Sylvestre, dans la mis en scène de Benoît
Lambert, en 1995, au château de Maison-Laffite, in Sculfort
Marie-France (dir.), Français 5°, Textes et méthodes, p.156---
---777
126. Daniel Auteuil dans le rôle de Scapin dans la mise en scène de, de Jean-Pierre Vincent, au Palais des Papes, pour le Festival d’Avignon, en 1990, in Sculfort Marie-France (dir.), Français 5°, Textes et méthodes, p.149---778 127. Deux gravures illustrant Les Fourberies de Scapin, in , in Sculfort Marie-France (dir.), Français 5°, Textes et méthodes, p.157---778 128. Confrontation entre deux images d’Argan dans son
fauteuil, in Stissi Daniel, (dir), Textes et séquences, Français 4°, Paris, Delagrave, 2002, p.89---780 129. Mise en scène des Fourberies de Scapin, d’Omar Porras,
en 2010, au théâtre Forum Meyrin, Genève, in Pegoraro- Alvado, Fabienne (dir.) Empreintes littéraires, 2, Paris, Magnard, 2011, p. 127---782 130. Mise en scène du Tartuffe, de Jacques Weber, en 1994, au
théâtre Antoine, in Marais Odile, (dir.) L’écho des Lettres, français 2°, Paris, Belin, 2015, p.156---785 131. Mise en scène du Tartuffe par Ariane Mnouchkine,
festival d’Avignon, 1995, in Marais Odile, (dir.) L’écho des Lettres, français 2°, Paris, Belin, 2015, p.156---785 132. Mise en scène du Tartuffe par Stéphane Braunschveig, en
2008, au théâtre de l’Odéon, in Marais Odile, (dir.) L’écho des Lettres, français 2°, Paris, Belin, 2015, p. 157---786 133. Mise en scène du Tartuffe par Galin Stoev, en 2014, à La
Comédie-Française, in Marais Odile, (dir.) L’écho des Lettres, français 2°, Paris, Belin, 2015, p. 157---787 134. Confrontation de trois représentations d’Harpagon, in
Combe Nathalie (dir.) Français 4°, Paris, Belin, 2007, p.182---
---790
135. Lucinde Sganarelle et Géronte, gravure sur acier par Delannoy, d’après un dessin de G. Staal, 1870, in Français 6°, Le Robert, p. 209 ; Français 6°, Nathan, p. 282---823 136. Le Médecin malgré lui, dessin de Bertall paru dans le
périodique Musée des familles, 1863, in Français 6°, Nathan, p.
282 ; Français 6°, Le Robert, p. 202---823 137. Jean-Baptiste Poquelin dans L’Avare, gravure,
bibliothèque des arts décoratifs, paris, in Français 5°, Magnard, p. 107---824 138. Géronte et Scapin, illustration anonyme, 1911, in Français
5°, Nathan, p. 250---824
Table des figures et tableaux
Figure 1 : Proportions (en pourcentages) des sujets de discours dans les
manuels entre 1880 et 1925 ---156
Figure 2 : Proportions (en pourcentages) des sujets de dissertations dans les
manuels entre 1880 et 1925 ---165
Figure 3 : Proportions (en pourcentages) des types d’exercices écrits dans
les manuels entre 1880 et 1925 ---167
Figure 4 : Proportions (en pourcentages) des sujets de discours dans les
manuels entre 1925 et 1963 ---215
Figure 5 : Proportions (en pourcentages) des sujets de narrations dans les
manuels entre 1925 et 1963---223
Figure 6 : Proportions (en pourcentages) des sujets de dissertations dans les
manuels entre 1925 et 1963---229
Figure 7 : Proportions (en pourcentages) des types d’exercices écrits dans
les manuels entre 1925 à 1963 ---233
Figure 8 : Proportions (en pourcentages) des sujets de narrations dans les
manuels entre 1963 et 2016 ---292
Figure 9 : Proportions (en pourcentages) des types d’exercices écrits dans
les manuels entre 1963 et 2016 ---302
Figure 10 : Evolution des exercices écrits de 1880 à 2016---304
Tableau 1 : Les récits fondateurs de la légende de Molière--- 348
Tableau 2 : Date de la première introduction des comédies de Molière dans
les programmes et niveau de classe concerné---467
Figure 11 : Les actes dans Dom Juan : avant et après 1980---575
Tableau 3 : Dom Juan de 1947 à 1993 : metteurs en scène et interprètes du
rôle---743
Tableau 4 : L’œuvre théâtrale étudiée en 6° et en 5° dans les manuels du
nouveau programme 2016---820
Introduction
« Point de mythe qui ne répond à quelque besoin viscéral, à quelque image élémentaire, communs l’autre et l’un à la plupart des hommes. 1 »
Pourquoi choisir Molière pour s’intéresser à la construction et à l’évolution de l’image de l’auteur classique dans les manuels du secondaire depuis le XIX° siècle jusqu’à aujourd’hui ? La réponse est simple : il suffit de prononcer le nom si familier de Molière pour qu’apparaissent aussitôt à l’esprit de tout un chacun une série de motifs devenus quasiment des lieux communs : le plus grand auteur comique français, le premier représentant de notre culture, le dramaturge de génie du siècle de Louis XIV, le comédien quasiment mort sur scène, le grand homme de théâtre dont notre Comédie-Française porte le nom… Aussi, qui pourrait mieux que lui, incarner l’image de l’auteur patrimonial par excellence ? D’un point de vue institutionnel, il est d’ailleurs le seul auteur de théâtre à être présent dans l’enseignement secondaire des lettres depuis le début du XIX° siècle jusqu’à aujourd’hui.
Alors que Corneille et Racine ont vu leur fortune fluctuer selon les époques et les évolutions des programmes, la constance de Molière a, par contre, toujours été attestée, aussi bien au
1
Etiemble, Le mythe de Rimbaud. Structure du mythe, Paris, Gallimard, coll. « Bibliothèque des idées »,
1961, (nouvelle édition, revue, corrigée, augmentée de nombreux passages censurés en 1952), p. 41.
collège qu’au lycée. Par conséquent, c’est à travers lui que nous avons choisi de mener notre enquête.
Celle-ci s’inscrit dans le cadre du domaine de la réception puisqu’il s’agit de s’interroger sur la façon dont les manuels, au fur et à mesure des réformes successives et des nombreuses instructions qui les mettent en œuvre, fabriquent à travers la figure de Molière un modèle et un exemple des valeurs à la fois éthiques et esthétiques prônées par l’école. C’est donc le processus de la construction du mythe scolaire de Molière que nous voulons questionner.
Aussi, c’est au croisement entre l’histoire de l’enseignement de la littérature et de l’histoire de la nation française, de la recherche en didactique et de la recherche littéraire que nous souhaitons inscrire notre travail.
Les mythes s’inscrivent dans le cadre de ce qui est universel et donc inoubliable. Ils confèrent à un récit, à un fait ou à une personne une portée hautement symbolique. Si on se réfère au dictionnaire philosophique de Lalande, on peut distinguer deux acceptions du terme
« mythe » : « 1° : récit fabuleux, d’origine populaire et non réfléchie, dans lequel des agents impersonnels, le plus souvent des forces de la nature, sont représentés sous forme d’êtres personnels, dont les actions ou les aventures ont un sens symbolique. 2° Exposition d’une idée ou d’une doctrine sous une forme volontairement poétique et quasi religieuse, où l’imagination se donne carrière, et mêle ses fantaisies aux vérités sous-jacentes : le mythe de la caverne. » Cependant, cette double définition ne prend pas en compte ce que nous entendons par « le mythe scolaire » de Molière.
Pierre Smith, auteur de l’article « Mythe » dans l’Encyclopaedia Universalis, 2 se pose la question de savoir à quoi on peut reconnaître les mythes. Il y répond en disant que ce sont des types particuliers de récits, « dont le modèle a été donné par les histoires des dieux de la Grèce antique. » Toutefois, dit-il, tous les mythes ne concernent pas des histoires de dieux,
« ce sont des histoires de héros mais distinguées des contes ou des légendes, ce sont des histoires d’ancêtres mais distinguées des récits historiques, des histoires d’animaux distinguées des fables. » Il poursuit son propos en ajoutant que les mythes « à la différence des contes qui ne sont que des inventions, sont reconnus pour vrais par les sociétés qui les racontent alors que, contrairement à ce qui se passe pour les récits historiques, il n’y a
2
Smith Pierre « Mythe », in Encyclopaedia Universalis, t. 14. Paris, édition de 2005, p. 3125-3129.
pourtant là, aux yeux de l’observateur étranger, pratiquement rien de vraisemblable. » Ce qui nous intéresse dans cette définition c’est la mise en évidence que le mythe, d’un certain point de vue, s’oppose à la vérité : muthos versus logos. Comme le dit Marcel Détienne, « le mythe c’est le produit d’une construction réglée. Un mythe se façonne. […] Le mythe est donc objet d’invention. » 3 Etiemble dans son étude sur la construction du mythe de Rimbaud rappelle qu’au XX° siècle, pour un grand nombre de gens, le mythe est synonyme de « pensée confuse, ou bien mensonge, ou bien erreur. […] En 1950, toute idée fausse, en effet, toute interprétation erronée d’un évènement, d’une doctrine, est traitée volontiers de « mythe ». 4 » Aussi, étudier la construction de ce mythe particulier de la société moderne qu’est le « mythe de l’écrivain, » signifie pour lui « décrire une affection de l’imaginaire collectif. 5 » Pour cela, Etiemble se propose d’analyser les représentations erronées du poète et de son œuvre, que la société a fabriquées, dont certaines, de son vivant même, pour en « dégager le sens, et ce faisant, la place qu’elles occupent, le rôle qu’elles jouent dans la structure du mythe. » 6
L’école a fait de Molière un mythe. Notre projet s’inscrit dans les pas de celui d’Etiemble.
Ce que nous voulons analyser, ce sont les grandes lignes de la construction et de l’évolution mythique de la réception scolaire de l’auteur, et en étudier le sens. Ainsi, au-delà du mythe de l’écrivain, ce que nous interrogeons, c’est le mythe de l’auteur-scolaire. Notre étude évoque donc le besoin qu’ont nos sociétés de créer des mythes.
En réfléchissant à la fonction du mythe, Pierre Smith rappelle le lien étroit que celui-ci entretient avec le rêve : 7
« Le récit d’un rêve ressemble beaucoup à un mythe et, quelle que soit leur invraisemblance, les rêves sont partout considérés comme porteurs de significations profondes. On a démontré récemment que les rêves étaient indispensables au sommeil et donc à la santé mentale et physique des individus. Si rêver est une condition indispensable de l’activité intellectuelle, les mythes, eux, sont sans doute nécessaires à la mise en forme des produits de cette activité et à l’organisation des relations entre les individus. »
3
Détienne Marcel, L’invention de la mythologie, Paris, Gallimard, coll. « Bibliothèque des sciences humaines », 1982, p. 236-237.
4
Etiemble, Le mythe de Rimbaud. Structure du mythe, op ., cit., p. 43-44.
5
Ibid., p.54.
6
Ibid., p. 46.
7
Smith Pierre, « Mythes », op., cit., p. 3128.
La fonction des mythes est donc sociale et universelle ; toute société a besoin de mythes, mêmes les sociétés des XIX°, XX° et XXI° siècles, qui sont plus rationnelles que les sociétés antiques : 8
« Dans la civilisation industrielle, les récits de la Bible et des Evangiles, mais aussi l’Histoire en général telle qu’elle est utilisée dans l’éducation ou pour expliquer ou justifier des choses actuelles, sont des mythes qui ont bien ce caractère de récits dont l’intérêt réside dans la cohérence qu’on y suppose et le crédit qu’on y accorde. »
De façon plus particulière, ce que nous interrogeons dans notre travail c’est, en quoi nous avons besoin de mythes construits à l’école. Qu’est-ce qui explique que c’est en la personne de Molière que se cristallise cette mise en légende qui fait que le Molière scolaire incarne bien plus qu’un simple dramaturge ? Pourquoi et comment y a-t-il construction par l’école d’une légende de Molière en tant que culture commune, au double sens du mot « commun », c’est-à- dire à la fois une culture partagée et une culture vulgarisée ?
C’est donc le processus de la construction de l’Auteur en situation scolaire que nous interrogeons : que nous dit de l’Auteur la réflexion sur Molière dans les manuels ? Cette question de l’Auteur dont, dans Le Démon de la théorie, Antoine Compagnon affirme qu’elle constitue « le point le plus controversé des études littéraires 9 » est à la base de notre réflexion. Aussi, avant de commencer, un bref rappel de la complexité des prises de positions théoriques sur cette notion semble judicieux.
Du côté de l’auteur
A l’origine du terme « auteur », on trouve le latin auctor, qui est le nom d’agent de augeo, lequel est traduit en latin classique par « accroître, augmenter ». Au sens strict du terme, l’auteur est celui qui apporte un supplément à quelque chose. Mais l’origine du mot est aussi associée à l’idée d’autorité (auctoritas). Ainsi, l’auteur est considéré comme celui qui fait croître une œuvre dont il est le garant en droit. Le terme ne réfère donc pas spécifiquement à l’acte d’écrire : il associe un nom à une œuvre, laquelle peut être l’ensemble d’une production littéraire. Antoine Compagnon, approfondit cette approche étymologique en
8
Ibid., p. 3129.
9
Compagnon Antoine, Le Démon de la théorie, Paris, Seuil, coll. « Points Essais », 1998, p. 51.
s’interrogeant sur le sens premier du terme augeo. 10 Il rappelle qu’« augmenter » n’est qu’un sens secondaire et affaibli du terme d’origine. Dans ses emplois anciens, le mot ne ferait pas référence à l’idée d’accroissement mais plutôt à l’acte de création lui-même. Le sens propre du terme serait « faire sortir », l’auteur étant celui qui « promeut », c’est-à-dire celui qui est à l’origine d’une activité créatrice. C’est ainsi, selon lui, que s’explique « la valeur extrêmement forte de l’abstrait auctoritas : c’est l’acte de production, la qualité du haut magistrat, la validité du témoignage, le pouvoir d’initiative. » En passant par l’intermédiaire du substantif auctor, dans le terme d’auctoritas, on retrouve donc le sens premier de augeo.
Comme le dit Alain Viala, à la naissance du concept d’auteur se situe donc « une double étymologie qui forme un système sémantique où l’autorité de l’auteur s’appuie sur sa qualité de créateur. 11 »
Historiquement, la notion d’auteur n’existe pas dans la Grèce ancienne. C’est la Muse qui transmet au poète sa parole, c’est elle qui l’inspire et lui fait trouver ses vers. C’est uniquement à partir du Moyen-âge que le terme auctor est associé à la dénomination possible de l’écrivain. Il « dénote celui qui est à la fois écrivain et autorité. 12 »Ainsi, ne peut être appelé « auteur » que celui dont les mots sont reconnus et estimés.
D’autre part, c’est le terme de « poète » qui, de façon courante, désigne celui qui est inspiré des dieux, puis à partir du XVI° siècle, celui qui fait œuvre de création savante et artistique. Cette seconde acception du mot voit le jour avec Ronsard, qui dans son Abrégé de l’Art poétique français, définit la poésie comme « la doctrine accompagnée d’un parfait artifice. 13 » En ce sens, poète est celui qui, maître dans l’art de la « doctrine », est aussi capable de manier l’ « artifice », c'est-à-dire d’avoir recours à la fiction, le vrai poète étant celui qui « feint et se recule le plus possible de l’historien. 14 » Il n’est donc pas étonnant de trouver, jusque dans la première moitié du XX° siècle, dans les manuels de rhétorique et dans les anthologies littéraires, le terme de « poète » pour caractériser Molière. Ce choix unanimement adopté par tous les auteurs de ces ouvrages, pour faire référence aussi bien à une œuvre du dramaturge écrite en vers qu’en prose, témoigne du fait que pour l’institution
10 Compagnon Antoine, Qu’est-ce qu’un auteur ? Cours en ligne sur http://www.fabula.org/compagnon/auteur1.php.
11
Viala Alain, Naissance de l’écrivain, Paris, Minuit, 1985, p. 276.
12
Ibid.
13
Ronsard Pierre, Abrégé de l’Art poétique français, in Œuvres, cité par Alain Viala, Naissance de l’écrivain, p. 275.
14
Ibid.
scolaire, le mot « poète » demeure pendant longtemps le terme le plus approprié pour désigner la marque du génie littéraire.
Le XVII° siècle voit se restreindre le champ couvert par le sémantisme du mot « poète », lequel ne pouvait à lui seul correspondre à la définition de tous les auteurs spécialistes du bien-écrire. Deux dimensions sont alors au cœur de cette question de l’auteur : d’une part, une dimension économique avec la question des « droits d’auteur » ; et d’autre part, une dimension symbolique avec la question de la « littérature.»
Au XVII° siècle, le nom de « gens de lettres » ou celui d’ « homme de lettres » était d’un usage courant. Cependant, il n’était pas toujours bien venu de s’en prévaloir car les mondains condamnaient facilement les lettrés. C’est ce qui explique, selon Alain Viala, l’apparition de l’utilisation du terme « écrivain », laquelle constitue une « innovation majeure. 15 » Il fait remonter à cette époque la fusion du sens des termes « auteur » et « écrivain ». Au sens premier, « écrivain » ne désigne pas une personne qui fait acte de création littéraire mais acte de copie. L’écrivain n’est qu’un simple scribe. Ce n’est qu’à partir du XVII° siècle que s’impose l’évolution du mot. L’écrivain désigne alors le créateur d’ouvrages à visée esthétique. Le terme devient ainsi synonyme d’auteur dans un sens laudatif. L’évolution se poursuit au cours du siècle et aboutit à un renversement de la hiérarchie entre les deux dénominations. Peu à peu, nous dit Alain Viala, « écrivain » supplante « auteur » dans la désignation des créateurs de littérature d’art :
« Aux yeux des maîtres de la norme linguistique et esthétique, le nom d’écrivain doit être réservé aux seuls auteurs qui joignent à la création l’art de la forme. 16 »
Alain Viala observe que c’est aussi à l’âge classique qu’intervient le critère social de la publication de l’œuvre par son impression. Ainsi, à l’entrée « auteur », le dictionnaire de Furetière précise « qu’en fait de littérature, se dit de tous ceux qui ont mis un livre en lumière.
Maintenant, on ne le dit que de ceux qui en ont fait imprimer. » Furetière note sa préférence pour le terme « auteur » face à « écrivain », à l’inverse des puristes qui, comme Boileau, Sorel ou Chapelain, préfèrent accorder leur faveur à « écrivain.» Le dictionnaire de Richelet, plus moderniste, distingue, quant à lui, les deux termes en accordant à l’écrivain un statut plus
15
Viala Alain, Naissance de l’écrivain, op., cit., p. 275.
16