G ERGONNE
Statique. Essai sur quelques cas particuliers d’attraction
Annales de Mathématiques pures et appliquées, tome 10 (1819-1820), p. 133-159
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I33
STATIQUE.
Essai
surquelques
casparticuliers d’attraction ;
Par M. G E R G O N N E.
CAS DIVERS D’ATTRACTION.
ON
trouve à la fin du second volume de la traduction du livre desPRINCIPES,
par Madame duChatelet ,
une suite de recherchesrelatives à l’attraction
exercée ,
dans diverseshypothèses ,
par de, corpssymétriques,
sur unpoint symétriquement
situé parrapport
au corps attirant.
Tout
récemment ,
dans un mémoireprésenté à
l’académie deTurin ,
M. leprofesseur
Plana atraité,
dans le même genre, desquestions plus générales
etplus difficiles,
et dont la solutionexige
toutes les ressources de la haute analise.
Mais personne ne
paraît
s’être encoreoccupé jusqu’ici
d’un autregenre de
questions qui
ontquelque analogie
aveccelles-là ,
etqui
ne semblent pas moins
dignes
d’intérêt : ce sont celles où ils’agit
de déterminer l’intensité et la direction de l’action totale exercée par un
angle polyèdre solide , homogène
etindéfini,
sur unpoint
situé à son sommet. Ce
problème comprend évidemment
, commecas
particulier,
celui où l’on demanderaitd’assigner
l’intensité etla direction de l’action totale exercée par un
angle dièdre , solide , homogène
etindéfini,
sur l’unquelconque
despoints
de son arête.Il
comprend
doncégalement
celui où ils’agirait
de l’attraction exercée par un corpshomogène
terminé d’unepart
par une sur- faceplane indéfinie
et lui-même d’une étendue indéfinie au-deliTom. X, n.° V,
I.ernovembre I8I9.
I8de cette
surface ,
sur l’unquelconque
despoints
de cette mêmesurface.
Ces divers cas d’attraction ont cela de
particulier
et de très-remarquable qu’ils permettent d’assigner
la direction et même l’in-tensité relative de l’action totale exercée par le corps attirant sur le
point attiré, indépendamment
de la loid’attraction ; c’est-à-dire,
sans
qu’on
aitpréalablement
besoin de statuer sur la fonction de la distancequi
mesure cetteforce ,
ni mêmede songer,
en au-cune sorte , à la nature de cette fonction.
Que
l’onconçoive,
eneffet , l’angle polyèdre
attirantpartagé
en une infinité d’autres in- finimentpetits,
de même sommet que lui etéquivalens
encapacité ;
c’est-à-dire,
de nature aintercepter
desportions équivalentes
d’unesphère
d’un rayonquelconque ayant
son centre à leur sommetcommun. Ces
angles polyèdres parties
exerceront sur lepoint
attiré ,
et chacun d’eux suivant sadirection,
une infinité d’actionsinfiniment
petites,
d’une mêmeintensité ;
la direction de la résul-tante ne
dépendra
doncuniquement
que des directions des compo- santes,c’est-à-dire,
de lafigure
del’angle polyèdre total ;
et sonintensité sera
simplement proportionnelle
à celle de chacune de cescomposantes.
On
peut
remarquer , ausurplus ,
que ce cas est exactement le même que celui où tous lespoints
de diversesportions
d’une mêmesurface
sphérique
exerceraient des actionségales
sur son centre.Il est
clair ,
eneffet ,
que l’action totale de chacune de ces por- tions de surfacesphérique
nedépendrait nullement quant
à sadirection,
de l’action commune exercée par chacun de sespoints ;
et que le
rapport
d’intensité des actions totales de deux de cesportions
n’endépendrait
pasdavantage.
Et par là on voit aussi que , dans le cas où l’intensité de la force attractive
dépendrait
de la masse des moléculesattirantes,
il
n’y
aurait encore rien dechangé
si le corpsattirant,
au lieu d’êtrehomogène
était d’une densitévariable ,
pourvu seulement que saD’ATTRACTION.
I35densité fùt
constante ,
pour chacune descouches sphériques
concen-triques,
avant lepoint
attiré pour centre commun.Tout se
passerait
donc encore de la mêmemanière,
si l’actionexercée par
l’angle polyodre ,
solide et Indéfini était de ces actions dont l’étude de la nature nous offre sans cesse desexemples y
etdont le caractère propre est de cesser d’être sensibles à une distance sensible du contact I,e seul
changement qui
surviendrait alors est que la condition d’une étendue indefinie cesserait d’être derigueur
pour
l’angle polyèdre qui pourrait,
dans ce cas, êtrelimité,
ducôté
opposé
à son sommet par une surfacequelconque ;
pourvu seuLement que les arêtes concourant à ce sommet fussent toutesd’une
longueur
sensible.On voit donc que , dans cette dernière
hypothèse ,
si l’onconçoit
un
polyèdre
fini ethomogène ,
defigure quelconque ;
I.° l’actionde ce
polyèdre
sur unpoint
situé dans l’intérieur de l’unequel-
conque de ses faces sera la même que si cette face se
prolongeait
indéfiniment ,
et que le solide fût d’uneépaisseur
indéfinie : cetteaction sera donc la même pour toutes les
faces ,
du moins tantque le
point
attiré demeurera à une distance sensible des arêtes dupolyèdre
2.° L’action de ce
polyèdre
sur unpoint
de l’nnequelconque
de ses arêtes sera la même que si les faces de
l’angle dièdre, auquel
cette arête se trouveappartenir ,
étaient indéfiniment pro-longées ;
pourvu toutefois que lepoint
attiré demeure à une dis-tance sensible des sommets du
polyèdre ;
mais ici Fintcnsitc de la force attractivevariera
, suivant leplus
oti le moins d’ouverture del’angle dièdre ; de sorte qu’elle
ne seragénéralement
la mêmeque pour des arêtes
appartenant
à desangles
dièdreségaux.
3.°
Enfin,
l’action exercée par cepolyèdre
sur l’unquelconque
de ses sommets sera la même que si toutes les faces concourant à
ce sommet , et
conséquemment
toutes les arêtesqui s’y terminent ,
s’étendaient indefiniment du côté
opposé ;
mais encore ici l’actionCAS
DIVERS
de sommet à autre, suivant la
figure
ct leplus
oule mins d de
chae angle polyèdre.
us dont ici à nous occuper
principalement,
I.° dee par
un corps homone, indefini
dune part ettermine de lanthe par une surface
plane indefinie,
sur unpoint
de cette
surface;
2.° de l’attraction exercée par unangle
dièdresolide, homegène
etindéfini,
Slir unpoint
de son arete; 3.0enfin
de ta traction exercée pir un
angle polyedre solide, homogène
etindefini,
sur son sommet ; ou , ce tïuc revient au même , nousavons à nous occuper de li recherche de l’intensité et de la di- rection de l’attraction exercée par un
hémisphère ,
un fuseau ouun
polygone spherique
sur le centre de lasphère.
Mais,
afin de rendre notre travailplus complet ,
nous nousoccuperons
d’abord ,
i.° del’attraction
exercée par unplan
homo-gène ,
indéfini d’unepart ,
et termine de l’autre par une droiteindefinie ,
sur l’un despoints
de cettedroite ;
2.° de l’attraction exercée par unangle plan, homogène
etindéfini,
sur son sommet;ou ce
qui revient
aunaênle ,
nous chercherons l’intensité et la di- rection de l’attraction exercée par une demi-circonférence ou parun arc
quelconque
degrand cercle ,
sur le centre de lasphère.
LEMME 1. Déterminer l’intensité et la direction de l’action
exercée sur le centre d’une
sphère ,
par letrapèze sphérique
isocèlecompris
entre deux méridiensquelconques
et deuxparallèles quel-
conques à
l’équateur ?
Solution. Soit
pris
le rayon de lasphère
pour unité delongueur.
Soit a l’arc de
l’équateur compris
entre les deux méridiensqui
terminent le
trapèze ,
et dont nousadoptons
lesplus
àgauche
pour pre- mierméridien ;
soientb , b’
les distancespolaires
des deuxparallèles.
Soit R l’intensité inconnue de l’attraction exercée par l’aire du
trapèze
sur le centre de lasphère ;
cette force seraévidemment dirigée
dans leplan
d’un méridienégalement
distant de ceuxqui
terminent le
trapèze ; c’est-à-dire,
que salongitude sera I 2 a ; il
neD’ATTRACTION. I37
s’agira
doncplus ,
pour en connaître ladirection
s que d’enassigner
la distance
polaire,
que nousdésignerons
par I.Cela pose , concevons cette force R
décomposée
dans leplan
de son
méridien,
en deux autres ; l’une pdirigée
vers lepole ,
et
l’autre Q diligée
dans leplan
del’equateur ; d après
lespremicres
notions de
statique ,
nous auronsLa force
Q,
sedirigeant
au milieu de l’arc del’équateur intercepté
entre les deux méridiens
qui
terminent letrapèze
pourra ultérieu-rement être
décomposée ,
dansl’équateur ,
en deux forceségales ,
passant
par les extrémités de cet arc ; et, enappelant S
l’une deces
forces,
on auraEliminant Q
entre ces troiséquations,
on en tirede sorte que tout se réduit à trouver P et S.
Pour y
parvenir, considérons,
sur notretrapèze sphérique,
unbernent m, dont la
longitude soit x ,
et la distancepolaire
y.Supposons
que cet élément soit lui-même untrapèze sphérique
isocèle, compris
entre deux méridiensinterceptant
entre eux unarc dx de
l’équateur ,
et entre deuxparallèles interceptant
entreeux un arc
(]y
dupremier méridien ;
la surface de la zone infi-nirnent étroite dont 1 ’clément m fait
partie, ayant
pourexpression 2-dySin.03B3 ;
il s’ensuit que la surface même de cet élément seradx
2013
.03C0dySin.03B3; c’est-à-dire, dxdSin.03B3;
et l’attraction exercée parce même élément sur le centre de la
sphère,
suivant la directionI38 CAS
du rayon
qui
luirépond,
serakdxdySin.y; k
étant une constantequi dépendra
de l’intensité de la force attractive.Décomposons
cetteattraction ,
que nous pouvonsreprésenter
pard2R,
en deux autres , l’une d2Pdirigée
vers lepôle ,
et l’autred2Q dirigée
vers lepoint
deréquateur
dont lalongitude
est x;par le
principe
de lacomposition
desforces,
nous trouverons , pour les deuxcomposantes
Décomposons
cettedernière,
dans leplan
del’équateur ,
en deuxautres
passant
par lespoints
de ce cercle dont leslongitudes
sonto
et a
, endésignant
cette dernièrepat d2S,
nous auronsIntégrant
unepremière fois,
parrapport
à x , entre x=o etx=a , nous aurons
Intégrant
uneseconde, fois ,
parrapport
à y ,entre y-b’
ety-b,
il
viendra
Substituant enfin ces valeurs dans cellcs de R et
Tang.03B8,
trouvéesci-dessus,
nous auronsD’ATTRACTION. I39
Et telles sont les deux formules fondamentales
desquelles
nous allonsdéduire successivement tous les cas
particuliers.
PROBLÈME
l. Déterminer l’inTensiTé et ladirection
de laforce
attractive exercée par un arc depetit
cercle sur le centrede la
sphère ?
Solution. Soit
supposé
l’arc depetit
cercle dont ils’agit paral-
lèle à
l’équateur,
et soit Il l’arc de cetéquateur compris
entre lesméridiens
qui
le terminent.Soit ,
en outre , b la distancepolaire
de cet arc. On obtiendra la solution du
problème
enfaisant,
dansles formules
(I, II), b’-b-db ,
et observant queSin.db=db ,
etque Cos.db=I. Il viendra ainsi
Il est d’ailleurs
évident
que cette force seradirigée
dans leplan
du méridien
qui
divise en deuxparties égales
l’arc dont ils’agit.
Corollaire. Telles seront donc aussi l’intensité et la direction de l’action exercée par une
portion
de surfaceconique
droite homo-gène,
soitindéfinie,
soit à basecirculaire , comprise
entre deux arêtesou
génératrices rectilignes ,
sur unpoint placé
à son sommet , ensupposant
quel’angle générateur est b,
et que lesplans
conduitspar l’axe et par les deux
génératrices
extrêmes forment entre euxun
angle
dièdreégal
à a.Remarque.
del’expression
deTang.
on concluta : Cord.a :
Tang.b : Tan.03B8;
mais,
si l’on suppose le rayon de lasphère infini ;
les arcs degrands
cercles se confondront avec leurstangentes ;
de sorte que l’on aura alorsI40
mais ,
d’un autrecôté,
les actions exercées par les différenspoints
de l’arc seront
égales
etparallèles ;
d’où il suit que lepoint
oùla force R rencontrera la suiface
sphérique
devenueplane ,
sera lecentre de
gravité
de l’arc dont ils’agit ;
on a donc cetteproportion
Un arc est à sa corde comme son rayon est à la distance de
son centre de
figure
à son centre degravité;
cequi
est conformeaux theories connues,
PROBLÈME
Il. Déterminerl’intensité
et la direction de laforce
attractive exercée par lacirconférence
d’unpetit
cercle surle centre de la
sphère ?
Solution. En
désignant par b
la distancepolaire
de cepetit cercle,
il
suffira ,
pour résoudre leproblème ,
de supposer a=2, dans les formules duproblème précédent,
cequi
donneraAinsi,
cotteattraction, dirigée
vers lepôle ,
estproportionnelle
ansinus du double de la distance
polaire,
ou, si l’on veut , au sinus du diamètresphérique
dupetit
cercle dont ils’agit ;
elle estdonc’,
toutes choses
égales d’ailleurs ,
laplus grande possible
pour leparallèle
moyen.Corollaire. Telle est donc aussi l’attraction exercée par une surface
conique
derévolution ,
soit indcfinie soit à basecirculaire ,
surun point placé à
son sommet ; elle est donc laplus grande possible
pour une surface
conique
dontl’angle générateur
est demi-droit.PROBLÈME
III. Déterminer l’intensité et la direction de laforce
attractive exercéepar
un arc degrand
cercle sur le centrede la
sphère ?
Solution.
D’ATTRACTION.
I4ISolution.
Il nes’agit
pour cela que de faireb=I2 ,
dans lesformules
du Problèmei, lesquelies
deviendront ainsiAinsi,
cetteattraction, dirigée
vers le milieu del’are,
est pro-portionnelle
au sinus de samoitié ,
ou à la moitié de sacorde,
et
conséquemment
à sa corde même ; elle est donc la même pourun arc que pour son
conlpléincnt à
lacirconferenre,
cequi
estd’ailleurs
évident , puisqu’elle
doit être nulle pour lacirconférence entiore ;
elle est donc laplus grande possible
pour une demi-circonférence.
Corollaire. Telle sera donc aussi la loi d’attraction du
plan d’un angle
indéfini ou d’un secteur decercle ,
sur unpoint
situé à sonsommet ou centre.
Rimarque.
Si l’onprend
pour unité d’attraction cellequi
estexercée soit par un
quait
de circonférence on par un qnart decercle,
soit par leplan
d’unangle
droitindefini,
sur son centreou sommet, on aura
au
moyen
dequoi
la valeur de R deviendraC’est sous cette forme que nous
emploîrons
R dans leproblème
suivant.
PROEIÈME
IV. Déforminer l’intensité et la direction de laforce
attractive exercée par lepérimètre
d’untriangle sperique
quelconque
sur le centre de lasphère ?
Solution. Soient
A, B ,
C les troisangles
dutriangle ,
et a,b , c
les côtesrespectivement opposés, D’après
cequi précêde ,
Tom. X. I9
I42
CAStout se réduira à déterminer l’inteusité et la dirertion de la résul-
tante R de trois forces
X, Y, Z , dirigées
suivant les rayonsqui
passent par les milieux des côtés a,b,
c, dutriangle,
etayant respectivement
pourexpressions.
Désignons respectivement
par 03B1, 03B2 , y les arcs degrands ceroles qui joignent
les milieux consécutifs des côtes d’itrangle, 03B1
étantopposé à 03B1, 03B2 à b et 03B3 à c;
soient deplus
x, 03B3 , z les arcsde
grands
cercles menés des mêmes milienx aupoint
inconon oùla
sphère
estpercée
par larésultante,
xpartant
du milieu de a,r du milieu de b et z du milieu
de c ;
nous aurons , par les théories connues(*),
Cela
posé,
considérons letriangle
dont les trois côtés sont 03B3 ,3 2 a, I 2 b,
et danslequel conséquemment l’angle opposé
à 03B3 estC ;
cetriangle donnera,
comme l’onsait,
mais le
triangle proposé
donne(*)
Voyez
la page 55 duprécèdent
volume.D’ATTRACTION. I43
ou bien
divisant donc cette dernière
par la première,
afin d’éliminerCos.C.
nous aurons
ou , en chassant le dénominateur et
transposant ,
niais on a
substituant
donc ,
réduisant et formant leséquations analogues
pour les deux autrestriangles
dont. et 4 sont descôtés,
nous auronsOn
peut donc,
à l’aide de ces dernièresformules ,
calculerCos.03B1, Cos.03B2 , Cos.y ,
enfonction
dea, b,
c. Lespremières
donnerontensuite R , x , y ,
z, en fonction de ces mêmesquantités.
Par des
principes
connus , on aI44 CAS
au, en
développant
etréduisant,
ou , en transformant les sinus en fonctions de cosinus et
réduisant
,ou enfin
substituant
dans lapremière
deséquations (4) ,
et exécutant surles deux autres une transformation
analogue_,
nous auronsPrésentement .
en vertu desformules (i) ,
on aon a
ensuite,
en vertu des mêmes formules et des formules(5) ,
D’ATTRACTION. I45
ou , en réduisant au même
dénominateur,
ou encore
ou enfin
I46
mais,
de la valeur deX2+Y2+Z2
trouvéeci-dessus ,
çapeut
conclureajoutant
à cetteexpression
le double de laprécédente
etayant égard à l’équation (2) , il
viendraou encore
D’ATTRACTION. I47
ou enfin
d’où
Telle cst donc l’intensité de l’action exercée par le
périmètre
dutriangle sphérique
sur le centre de lasphère ,
du moins enprenant
pour unité l’action exercée par lequart
d’ungrand
cercle.Voyons
, actuellement
quelle
en sera la direction.Cette direction perce la surface de la
sphère
en un,point
dontles distances aux trois sommets du
triangle sphérique ayant
pourses cotés 03B1 , 03B2 , y sont x, y , z. Cherchons l’arc de
grand
cercleabaissé
perpendiculairement
de ce mêmepoint
sur l’unquelconque
des cotés de ce
triangle,
sur y parexemple.
Cet arc degrand
cercle n’est évidemment autre chose que l’arc abaissé
perpendicu-
lairernent sur le côté
03B3 , du
sommetopposé ,
dans letriangle sphé- rique
dont les trois côtés sont 03B3 , x , y.Représentons
par p l’arccherché,
et soientG
, fI lesangles
dutriangle respectivement opposés
à x, y ; dans letriangle sphérique rectangle
dontl’hy- pothénuse
est x et l’un des côtés del’angle droit ,
nous auronsou encore
I48
mais,
par les formules connues,d’oû
àubstituant
cette valeur dans celle deSin.203C1 ,
elle deviendrad’où
encorevaleur
que l’onpeut
encore écrire sous cette formeEn substituant
dans cetteexpression
pour RCos.x etRCos,y
leurvaleur
D’ATTRACTION. I49
valeurs données par les
équations (3),
elledeviendra,
enréduisant
et
ayant égard
àléquation (2),
d’où
Or, R
est connu , par cequi précède ;
03B1 , 03B2 ,03B3 ,
sontdonnés ,
soit par les
équations (4) ,
soit par leséquations (5) ; enfin ,
par les eq atlons(1)
on aZ2=2Sin.2I 2 c ;
on a donc tout cequi
estnécessaire pour determiner l’arc de
grand cercle p
abaissé dupoint
cherche sur le côté y du
triangle sphérique
dont les côtés sont03B1, 03B2, y ; on pourra
donc ,
de la mêmemanière ,
obtenir les arcsde
grands
cercles abaissés du mêmepoint perpendiculairement
surles deux autres ; on connaitra donc ainsi les arcs de
grands
cerclesabaisses
perpendiculairement
dupoint
cherché sur les trois côtés d’untriangle sphérique
donné degrandeur
et desituation ;
cepoint peut
donc ètre consideré comme étantcomplément
déterminé.Corollaire Nous avons dotte aussi resolu le
problème
où ils’agi-
rait de déterminer l’sire et la direction de l’action totale de la surface d’un
angle
tri dre soitindefini ,
soit terminé par desarcs d’un meme rayon
quelconque, ayant
leur centre commun àson sommet, sur uu
point
si ue à ce sommet.Remarque
I. On se condurait d’une manièreanalogue
s’il étaitquestion
de determiner l’intensité et la direction de l’action totale exercée par lepérimètre
d’unpolygone sphérique quelconque
surle centre de la
sphère ,
ou s’il étaitquestion
de déterminer l’in- tensité et la direction de l’action totale exercée par la surface d’unangle polyèdre quelconque,
soitindéfini,
soit terminé par des ares d’un même rayonquelconque , ayant
son sommet pour centre com-Tom. x. 20
CAS
mun, sur un
point
situé à ce sommet ; mais ilparaît
que les- formules seraient d’une extrêmecomplication.
Remarque
II. Si le rayon de lasphère
devientinfini ,
letriangle
dont les côtés sont
a , b, c
devient untriangle rectiligne ;
et letriangle
dont les côtés sont 03B1 , 03B2 , y, devientégalement
untriangle rectiligne
inscrit aupremier, ayant
ses côtésparallèles
aux siens etconséquemment
d’unelongueur
moitié de celle de leurhomologue
dans
celui-là ;
on adonc ,
dans ce cas03B3 = I 2 c ,
d’oùet par suite
03C1 est donc alors une fonction tout-à-fait
symétrique ;
lepoint
oùla résultante coupe le
plan
des deuxtriangles , lequel
est alorsévidemment le centre de
gravité
dupérimètre
dutriangle
dont lescôtés
sont a , b ,
c, est doncégalement
distant des trois côtés03B1, 03B2 , 03B3, de
l’autre;
il est donc le centre du cercle inscrit à cedernier ; ainsi ,
le centre degravité
dupérimètre
d’untriangle rectiligne quelconque
est le centre du cercle inscrit autriangle
rec-tiligne
dont les sommets seraient les milieux des côtés decelui-là
c’est le théorème
de M. Poinsot. ( Voyez
saStatique. )
PROBLÈME
V. Déterminer l’intensité et la direction de laforce
attractive exercée par une zonesphérique quelconque,
à basesparallèles,
sur le centre de lasphère?
Solution.
Supposons
que lepôle
commun des deux bases de la zône soit lepôle
même de lasphère,
etsoient b , bl
les distancespolaires
des circonférences de ces deuxbases;
il nes’agira
évidem-ment, pour résoudre le
problème,
que de supposer a=2-,dans
les
formules(I, II) ;
elles deviendront ainsiD’ATTRACTION.
I5ICorollaire.
Telles seront donc aussi l’intensité et la direction de l’action exercée par un corpscompris
entre deux surfacesconiques
de même axe et de même sommet , dont les
angles générateurs sont b, b’,
sur unpoint
situé à ce sommet , soit que ce corps soitindefini,
soitqu’on
le supposeterminé ,
du côtéopposé
a sonsommet , par une surface
spherique
de rayonquelconque , ayant
ce sommet pour centre.
PROBLÈME VI.
Déterminer l’intensité et la direction de l’attraction exercée sur le centre de lasphére ,
par lasurface
dutriangle sphérique mixtiligne
isocèlecompris
entre deuxgrands
cercles et le petit cercle ayant leur intersection pour
pôle ?
Solution.
Supposons
(lue les deuxgrands
cercles dont ils’agit
soient deux méridiens formant entre eux un
angle a ,
et soit bla distance
polaire
dupetit cercle ;
il suffiraévidemment ,
pourrésoudre le
problème proposé ,
de supposerb’=o,
dans lesfor- mules (I, II), lesquelles
deviendront ainsiCorollaire. Telles seront donc aussi l’intensité et la direction de l’action totale exercée par un
angle
solide trièdreindéfini,
terminépar deux
plans
et par uneportion
de surfaceconique
de révolution ayant son axe dans l’intersection des deuxplans ,
sur unpoint
situé à son sommet, soit que cet
angle
solide soitindefini,
soitCAS
qu’on
le supposetermine,
du côtéopposé
a son sommet, par une surfacesphérique
de rayonquelconque , ayant. ce
sommet pourcentre.
PROBLÉME
VII. Déterminerl’intensité
et ladirection de
l’attraction
exercée par lasurface
d’untriangle sphérique
bi-rec-tangle quelconque
sur le centre de lasphère ?
Solution. En
supposant
que les deux côtéségaux
dutriangle.
dont il
s’agit
sont deux méridiens formant entre eux unangle
a;,il ne
s’agira,
pour résoudre leprésent problème ,
que de supposerb=I 2 ,
dans les formules duprécédent ;
elles deviendront ainsiOn voit par là que
Tang.’
tend sans cesse àdevenir I 2 ,
ou que, tend sans cesse à devenir
80°.57’.25"
à peuprès ,
à mesureque’ a diminue.
Corollaire. Telles seront donc aussi l’intensité et la direction de l’action totale exercée par un
angle
solide trièdrebi-rectangle
surson
sommet
soit que cetangle
solide soitindéfini,
soitqu’on
lesuppose
termine ,
du côtéopposé
au sommet par une surfacesphérique
de rayonquelconque , ayant
ce sommet pour centre ;, de manière à former unepyramide sphérique bi-rectangle.
PROBLÈME
VIII. Déterminer l’intensité et la direction de l’attraction exercée sur le centre de lasphère
par lasurface
d’untriangle sphérique tri-rectangle ?
Solution. Il ne
s’agit
évidemrnent pour cela que de supposera=I 2 ,
dans les formules duprécédent problème , lesquelles
de-viendront
ainsiD’ATTRACTION.
I53Corollaire.
Telles
seront donc aussi l’intensité et ladirection
del’action
totaleexercée , soit
par unangle
solide trièdretri-rectangle indéfini ,
soit par unepyramide triangulaire sphérique
solide tri-rectangle,
sur unpomt situé
à son sommet.Remarque.
De même que nous avonspris
pour unité d’attractiondes angles plans,
cellequi
est exercée parl’angle
droitplan ;
ilParaît
naturel deprendre ,
pour unité d’attraction desangles
solidespolyèdres , celle qui est
exercée parl’angle
solide trièdre tri-rectangle ;
ona ainsi
C’est sous cette
forme que
nousemploîrons à
l’avenir la valeurde k.
PROBLÈME
IX. Déterminer l’iniensité et la direction de l’at-traction
exercée par une calottesphérique
sur le centre de lasphère ?
Solution. En
désignant
par b la distancepolaire
dupetit
cérclequi
termine la calotte dont ils’agit,
onparviendra également
à lasolution de ce
problème ,
soit en faisantb’=o,
dans les formulesdu Problème
V,
soit en faisant a=2 , dans les formules du Problème VI. Par l’une ou par l’autrevoie,
on trouveraégalement,
en
ayant égard
à la valeur de k déterminéeci-dessus J
Cette
force, dirigée
vers lepôle,
est doncproportionnelle
auquarré
du sinus de la distance
polaire
dupetit
cerclequi
termine lacalotte
,ou ce
qui
revient aumême,
auquarré
du rayon de cettebase ,
et par
conséquent
à l’aire même de cettebase ;
elle est donc laI54 CAS DIVERS
même pour les deux calottes
qui complètent
lasurface sphérique,
ce
qui
est d’ailleursévident , puisqu’elle
doit être nullepour
lasphère
entière. Onpeut
remarquer encoreque
pour les distancespolaires
de3o°, 45° , 60° , 90°,
lesintensités:
suivent lerapport
des nombres i ,
2 , 3 , 4.
Corollaire. Telles seront donc aussi l’intensité et la direction de l’action totale d’un cône de révolution
solide homogène
et indéfiniou d’un secteur
sphérique
sur unpoint
situé à son sommet ; cette.action sera donc la
plus grande possible ,
soitpour
un corps in- défini terminé d’unepart
par unplan indéfini ,
soit pour un hémis-phère
solide ethomogène.
Remarrile.
Enrapprochant
de la solution de ceproblème
celleque nous, avons
obtenue
ponr le ProblèmeIII,
o,n. en voit res-sortir une
analogie très-remarquable
entre l’une et l’autre. Leplan
du cercle
qui
sert de base à une calottesphénque
est eneffet,
par
-rapport à
cettecalotte , ce qu’est
la corde d’un arc parrapport
a cet arcmême ;
et , de même que l’attraction exercée parl’are
se trouve
proportionnelle
à sacorde ,
cellequ’exerce
la calottesphé- rique
se trouve ,semblablement, proportionnelle
à l’aire de sa base.PROBLÈME
X. Déterminer l’intensité la direction de l’attraction exercée par unfuseau sphérique
sur le centre dr. la sphère ?Solution. En
désignant
par al’angle
desplans
des deuxgrands
cercles
qui
terminent Jefuseau ,
il suffira évidemment de supposerb=,
dansles
formules du ProblèmeVI,
cequi donnera,
enayant
d’ailleurségard
à la valeurassignée à k,
Cette
force, diride
vers le milien de l’arc del’équatenr intercepté
entre les deux méridiens
qui
borrent lefuseau ,
est donepropor- ’
tionnelle à la corde de cet arc ; elle- est donc la même
pour
unD’ATTRAC TION. I55
fuseau
quelconque
que pour soncomplément
à lasphère,
ainsi que cela doitêtre ;
elle est donc laplus grande possible
pour la surface del’hémisphère.
Onpeut
encore remarquer que, pour les fuseaux de60° , 90° , 180° , les
forces seront entre elles comme les nombres I ,2,
2.Corollaire. Telles seront donc aussi l’intensité et la direction de l’action totale exercée soit par un
angle
solide dièdrehomogène
et indéfini sur un
point
de sonarête y
soit par unonglet sphé- rique homogène, compris
entre lesplans
de deuxgrands
cerclessur le milieu de son arête
rectiligne.
Remarque
1. Lacomparaison
des résultats que nous venons d’ob- tenir avec celui où nous a conduit le Problème III donne lieu àun
rapprochement très-remarquable :
il consiste en ce que l’attrac- tion exercée par unangle
solide dièdrehomogène
et indéfini surun
point
de son arête croît et décroît exactement comme cellequ’exercerait
sur le mêmepoint
leplan
de la section faite perpen- diculairement àl’angle
solide par le mêmepoint ;
de sortequ’il n’y
a absolument entre l’une et l’autre forcesqu’une simple diffé-
rence d’intensité.
Remarque
IL Si l’on demandaitquelle
doit être lagrandeur
del’angle
dièdre pour que son action sur unpoint
de son arête fûtdouble de celle
qu’exercerait
sur ce mêmepoint
unangle
trièdretri-rectangle
dont il serait lesommet,
il suffirait de faireR=2,
ce
qui
donneraitcela donne
I 2 a = 60°
et a= 120°.Ainsi,
unpoint placé
surl’arète
d’un
angle
dièdre solidehomogène
et indéfinide 120°,
en est deuxfois
plus attiré,
toutes choseségales d’ailleurs, qu’il
ne le seraitpar un
angle
trièdre solidetri-rectangle
indéfini au sommetduquel
il se trouverait situé.
I56 CAS
LE MME II. DéTerminer L’intensité et la
direction
de l’attrac- tivn exrcée par uneportion de fuseau spherique infiniment
éiroitsur le centre de la
sphfre?
Solution En
supposant
que les arcs degrands
cerclesqui
bornentle fuseau soient des ares de
meridiens,
d’unelongneur
communeég
de àb,
et formant entre eux unangle égal
àda,
il suffiraévidemment,
pourparvenir
aubut,
dechanger
a enda ,
dans lesformules du Probléme
VI;
observantqu’alors Sin I 2 da = I 2 da,
il viendraPROBLÈME
X1. Déterminer l’intenstté et la direction de. l’at- traction exercée, par lasurface
d’untriangle spheriqeu quelconque
sur le centre de la
sphère ?
Solution. Le
triangle sphérique
dont ils’agit
étantdonné ,
sesangles
et ses côtes doivent l’ètre aussi. Soientdonc a, b ,
c ses trois côteset A 1 B ,
C lesangles respectivement opposés. Sup- posons-le
tellement situé sur lasphère
que son côté a se confondeavec le
premier
méridien et le sommet de sonangle
C avec lepôle.
Considérons sur ce
triangle
uneportion
de fuseau intiniment étroiteayant
son sommet en C et se terminant au coteoppoxé c ;
soit X
l’angle
que forme l’un des deux métridiensqui
borne cetteportion
de fuseau avec lepremier méridien ;
soit dXl’angle
desdeux méridiens
qui
leterminent ,
et soit enfin y leurlongueur
commune
jusqu’au côté c (
car , à cause del’angle
infulimentpetit qu’ils comprennent ,
il estpermis
de les supposer égaux).
Si nousdésignons
par dP l’action exercée par cet élément. sur le centre de lasphère et par l’angle
que fait sa direction avec le rayonqui
va aupole,
nous aurons, par le LemmeII,
et,