ÉTUDE BIOMÉTRIQUE DU POLLEN DES ESPÈCES
FRANÇAISES DU GENRE ONOBRYCHIS
Michèle GENIER
Station de Recherches sur l’Abeille et les Insectes
sociaux,
91 - BuYes-sur-Yvette
SOMMAIRE
L’étude
statistique
des grandeurs P(longueur
de l’axepolaire)
et E(diamètre
dugrain
àl’équa- teur)
se rapportant auxpollens
des différentes variétés cultivéesd’Onobrychis
sativa, montre que les 6 variétés étudiées se classent en 2groupes : variétés dites« longues
et variétés dites « courtes ».La
description
des pollens des différentesespèces d’Onobrychis
permet de constater que touspré-
sentent les mêmes caractères
morphologiques
concernant le sporoderme et les apertures. Les mesures de P et E représentent donc les deux seuls critères permettant de différencier deuxespèces.
INTRODUCTION
Le
pollen
desplantes
du genreOnobrychis
se rencontre defaçon particulière-
ment
fréquente
dans tous les miels d’unegrande partie
del’Europe ;
parailleurs,
l’observation courante a montré que les abeilles sont très fortement attirées par
ces
plantes qui
leur fournissent en abondancepollen
et nectar.Les miels purs de Sainfoin ne sont pas rares en
dépit
d’une netterégression
des surfaces cultivées
depuis
environ undemi-siècle ;
on les trouve encore defaçon
assez
régulière
aussi bien dans lesrégions
à sols calcaires du Bassin Parisien que dans certainesrégions
méridionales. Avec lesSainfoins,
nous sommes donc enpré-
sence de
plantes
mellifèresimportantes qui représentent
pour l’Abeille une sourcede nourriture abondante et
régulière.
Ils méritent de ce fait une étudeparticulière.
On
peut distinguer
dans le genreOnobrychis,
telqu’il
seprésente
dans la florefrançaise,
deux groupes distincts : dans unpremier
groupe,peuvent
êtreplacées
les
sous-espèces
et les variétés assez nombreusesd’Onobvychis
sativa r,aMx. ; le second groupe rassemblant toutes les autresespèces
du genreapparaît beaucoup
moins
important
pour l’Abeille.Jusqu’ici,
les travaux demélisso-palynologie
ontpermis
de mettre en évidencel’importance
relative desOnobvychis
au sein de la flore mellifèreeuropéenne,
maisaucune
précision
n’a étéapportée
en cequi
concerne laprésence
ou l’absence desespèces
autresqu’Onobvychis
sativa !,aMK., et aucun élément nepermet
nonplus
desavoir si les variétés couramment cultivées sont toutes aussi attractives pour l’abeille.
On sait
qu’à
l’intérieur d’une mêmeespèce,
des variétésmorphologiquement
trèsvoisines peuvent
présenter
des caractèresphysiologiques
trèsdifférents ;
il n’est donc pas excluqu’au
sein del’espèce Onobrychis
sativa r,aMx. ilpuisse
exister des variétésprésentant
une sécrétion nectarifèrequantitativement variable,
cequi
en-traînerait,
de cefait,
une utilisationplus
ou moinsimportante
de ces variétés par l’Abeille.Notons encore que les
spécialistes
del’analyse pollinique
ontobservé,
sans toute- foisapprofondir
leproblème,
des différencesmorphologiques
assez nettesportant
notamment sur les dimensions des
pollens
de Sainfoin rencontrés dans les différents miels au cours desanalyses.
Nous avons donc abordé cette étude en nousproposant
de déterminer lescaractéristiques morphologiques
duplus grand
nombrepossible
de
pollens
du genreOnobvychis.
En raison des difficultés évidentes que nousallions rencontrer, nous avons
pensé
que leproblème
nepouvait
être abordé que par le biais d’une étudebiométrique,
seulesusceptible
de mettre en évidence defaçon statistique
des différencesmorphologiques,
que noussupposions,
dès ledépart
relativement minimes.
L’étude
biométrique
desgrains
depollen
du genreOnobvychis
constitue la pre- mièreétape
denotre
travail. Nous verrons ultérieurementqu’elle
a abouti à ladétermination
précise
d’un certain nombre decaractères,
que nous avons ensuite utilisés pour tenter d’identifier les différentstypes morphologiques
mis en évidencedans les
populations polliniques
rencontrées dans des mielsprovenant
derégions géographiques
bien déterminées.Ainsi,
nous pensons que notre travailpermettra
decompléter
les données rela-tives aux
pollens d’Onobrychis.
Enconséquence,
ilapportera
auxspécialistes
le moyen d’identifier dans les miels les différentseespèces d’Onobrychis
que l’onpeut
y ren-contrer,
peut-être
même certaines variétésd’OnobYychis
sativa r,aMx. Cecipouvant permettre
par la suite de mieux connaître le rôlerespectif
quejouent
dans la natureles différents
types
et d’orienter éventuellement les recherches desgénéticiens qui
se
penchent
actuellement sur leproblème
de sélection du Sainfoin.I. -
GÉNÉRALITÉS
SUR LE GENRE « ONOBRYCHIS » ET SESESPÈCES
PRINCIPALESConsidérations
générales
suy la cultuye duSain f oin.
Dist y
ibution
géographique.
Variété.Les sainfoins
(Onobrychis
du grec ovoa = âne etp p xcw
=braire, fourrage qui
fait braire lesânes)
constituent un genrecomprenant
une centained’espèces vivaces,
de la famille desPapilionacées.
Ce genreOnobrychis, rangé
dans la tribudes
Lotées,
groupe desplantes
herbacées ouparfois
arbustives etépineuses, origi-
naires du sud de
l’Europe,
del’Afrique
duNord,
de l’Asie occidentale.Onobvychis
sativa est unelégumineuse fourragère précieuse
dans les terrainspauvres,
légers, calcaires;
sa culture eneffet,
en tant quelégumineuse,
améliore les sols danslesquels
on la cultive.Les sols
qui
conviennent le mieux à la culture du Sainfoin sont les limons cal- caires assez secs etprofonds,
mais des solsbeaucoup
moinsriches,
à condition d’êtreprofonds,
lui conviennentégalement.
Laplante supporte
la sécheresse et lefroid,
mais elle est assez sensible à l’humiditépersistante.
Il nous a semblé intéressant dans le cadre de ces
généralités
sur la culture duSainfoin, d’essayer
de dresser des cartes de distributiongéographique
de laplante.
Ces cartes auront le mérite d’être
plus
«parlantes
»qu’un long
texte, elles nous per- mettront, parailleurs,
de relier ultérieurement distributiongéographique
de laplante
et distribution
mélissologique (fig.
1, 2, 3, 4, 5,6).
Les éléments nécessaires à la réalisation de ces cartes ont été
empruntés
auxFlores de G.
B ONN Œ R ,
de H.C OSTE ,
de P.FOURNIER,
de M. WILLKOMM etJ.
LANGE.Les
types
cultivés de Sainfoin sonthétérogènes ;
il est utile dedistinguer
troisgrands types :
le Sainfoin à une coupe dit «simple
», celui à deux coupes dit « double » et enfin untype
intermédiaire.i. Le Sainfoin dit «
simple
» est aussiappelé
Sainfoin commun : c’est uneplante persistante, susceptible
de donner trois ouquatre
récoltes consécutives. Son déve-loppement
estplus
faible durant l’année du semis que celui dutype
double.2
. Le Sainfoin dit cc double » est un
type
àdéveloppement plus considérable,
fleurissant deux fois la mêmeannée,
maissusceptible
de ne fournir de récolte quependant
deux ans.Le tableau i donne les caractères des variétés que nous avons pu étudier ici.
L’étude des cartes
statistiques, empruntées
àl’ouvrage
de K!,nTZMAxr( 1955 ),
nous montre
qu’en
France lessuperficies
consacrées à la culture du Sainfoin ont diminuébeaucoup
de 1882 à i9.IG.En
1 88 2 ,
laplante
était cultivée sur unegrande partie
du territoirefrançais, principalement
dans lesdépartements
suivants :Calvados, Eure-et-Loire,
Yonne,Aube, Marne, Loiret, Oise, Charente-Maritime, Charente,
Vienne.Or,
en 1949, seule la Vienne consacre encore unepartie importante
de sonterritoire à la culture du Sainfoin
(plus
de 24 ooohectares).
Nous pouvons remarquer que,
pendant
les 60 dernièresannées,
la culture du Sainfoin apériclité
dans de nombreuxdépartements
de la moitié nord de laFrance,
tandisqu’au
contrairequelques départements, plus méridionaux,
se sontdavantage
orientés vers la culture de cetteplante, mais,
defaçon générale,
la culture du Sainfoinsemble être en
régression
enFrance,
ceci vraisemblablement à cause de la nette diminution desélevages
de chevaux et moutons. Pour cesanimaux,
eneffet,
le Sainfoin constitue un excellentfourrage.
II. -
MATÉRIEL
ETMÉTHODES
I
. Méthodes
générales
demélisso palynologie
Les méthodes utilisées pour la confection des préparations
microscopiques
de référence etpour celle des constituants
figurés
du miel sont cellesqui
ont étépréconisées
par la Commission internationale deBotanique apicole
de l’Union internationale des Sciencesbiologiques (MA U R I ZIO
et LouvEnux,
19 63).
2
. Méthode de mensuration et calculs
statistiques
Les mesures effectuées portent dans
chaque
cas sur 100grains,
n = 100.Pour
chaque grain
d’uneespèce
ou d’une variété donnée, nous avons mesuré : P =longueur
de l’axepolaire.
E = diamètre du
grain
àl’équateur.
e =
largeur
du sillongerminal
àl’équateur.
1 = distance séparant les extrémités de 2 sillons consécutifs.
Considérons, par
exemple,
leparamètre
P.La valeur moyenne de P, soit P, a été établie pour
chaque espèce
en mesurant 100grains,
cequi
apermis,
par ailleurs, de calculerl’espace
de variation de cettegrandeur.
Puis nous avons essayéde voir si la différence trouvée concernant la même
grandeur
P,lorsqu’on
s’adresse à une autreespèce,
est
significative.
Nous avons enfin
essayé
d’établir une corrélation entre les variations de P et de E pour une mêmeespèce.
Calcul de la valeur moyenne de P, soit P à l’iutérieuy d’une espèce donnée.
Les valeurs trouvées ont été rangées en classes successives croissant de 2 en 2 Il : x, x -! 2, x + 4, .... ; nous avons
appelé p
la valeur moyenne de la classe comptant un nombrevariable f
degrains.
Sachant que n - nombre total des
grains
mesurés - esttoujours
égal à 100, nous avons cal- culé la moyenne P de la variable P.Calcul de
l’espace
de variation de la variable P.Nous avons calculé sur nos données
numériques
la variance(v)
etl’écart-type ( 6 )
ou erreurstandard à la moyenne.
Dans ces conditions, 96 p. 100des valeurs moyennes de P se rapportant à n
grains
depollen
del’espèce
considérée et tirés au hasard serontcomprises
entre P — 2,6 Smet P -f- 2,6 5!,.Les valeurs P + 2,6 Smconstituent les limites de l’intervalle de confiance cherché où
l’espace
de variation
correspond
au coefficient de sécurité 96 p. 100.Enfin, nous avons calculé par les méthodes habituelles le coefficient de corrélation reliant les
paramètres
P et E.Notons, avant d’aborder la
description
desgrains,
que dans le but d’attribuer aux résultatsstatistiques
uneprécision
suffisante nous nous sommes assurés que les conditionsexpérimentales
de confection des
préparations
ne modifiaient pas les dimensions et les caractères observés, ainsi :- le passage
plus
ou moinsprolongé
des lames sur laplatine
chauffante, le traitementplus
ou moins poussé des
grains
par deplus
ou moinsgrandes quantités
d’éther ne modifient en rien lamorphologie
despollens
observés ;- de même que ne semble pas intervenir non plus dans ces considérations
l’hydratation
oula non
hydratation
préalable despollens
et ceci, que l’on s’adresse à du pollen fraisprélevé
sur lesanthères de
plantes
en fleurs ou à dupollen
d’herbier.Ainsi pour la variété cultivée
d’Onobrychis
sativa Latvtx. 1-55Single:
Les mesures effectuées sur du
pollen
nonhydraté
nous donnent les résultats suivants :Les résultats des mesures effectuées sur du Pollen
hydraté
sont très voisines :III. -
RÉSULTATS
I. - I,Tà POLLEN DES «ONoi3pVCHIS» »
Nous étudierons successivement les
pollens
de différentesespèces
et variétésd’onob
y ychis :
A —
Onobr l vchis
sativa I,aMnRKPréparations
faites à Bures-sur-Yvette, enI9 6 4 ,
àpartir
d’échantillon fourni par le Muséum d’Histoire naturelle deParis,
etprovenant
de l’Aisne.Symétrie
etfovme.
Pollens
isopolaires, tricolpés,
nettementprolates,
circulaires en vuepolaire.
Dirrtensions.
Apertures.
Trois
sillons, chaque
sillonporte
en son milieu une bande trèsétroite, sombre,
presque continue
d’ectexine, particulièrement
visible en vue méridienne. Les bords des sillons sontréguliers
et nets, les costae sont peuépaisses (entre
1,5 et 2,3P .),
l’étalement de la costae est
compris
entre1 ,6
et 3,1 !t.Exine.
Réticulée,
le réseau estrégulier,
les muri sontfins,
les mailles du réseau ou lumina ont un diamètre inférieur à r,55et
sontplus petites
lelong
du sillon que dansl’intercolpium.
Intine.
Mince et claire.
L’ensemble exine + intine mesure environ 1,55 y.
Cyto!lasme.
Clair et
légèrement granuleux.
Étude morphologique de
la structuye de l’exine.Il nous a semblé
bon,
étant donné le caractèrecomplexe
que revêt l’étude de la structure fine de l’exine surpollen frais,
deprocéder
à une fossilisation artificielle d’un certain nombre degrains
depollen
selon la méthode de G. ERDTMAN( 1954 ),
fossilisation que nous avons fait suivre d’une chlorination de
façon
à obtenir desgrains
entièrement vidés de leurcytoplasme.
Lepollen d’Onobrychis apparaît
alorstecté-réticulé.
A la lumière de ces observations nous avons tenté de proposer une structure
possible,
bien sûrhypothétique,
dusporoderme,
lepouvoir séparateur
dumicroscope optique
nepermettant
pas de détaillerdavantage
cette structure. Il est, eneffet, possible
que les muriapparaissent pleins
du fait de l’insuffisance dupouvoir séparateur
dumicroscope optique
et cette apparencepeut
résulter de l’accolement de columellessuccessives, l’espace séparant
ces columelles étanttrop petit
pour être discernable.Étude
desdifférentes
variétés cultivéesd’Onobrychis
sativa.Onobrychis
sativa constitue un groupe trèshomogène,
les caractèresmorpholo- giques
desgrains
depollen
des variétés cultivées en France sontidentiques,
seulesvarient les dimensions P et E.
Les
caractéristiques principales
des différentes variétés étudiées ci-dessous ont été réunies dans le tableau i.i. La variété 1-55
Single.
L’étude
biométrique
de cette variété sera traitée defaçon
détaillée à titred’exemple.
Calcul de
P,
selon la méthodeexpliquée précédemment.
n = ioo
grains
depollen.
Différentes classes réunissant les valeurs de :
Calcul de la variance v :
Ce résultat
permet
de calculer al’écart-t5·pe :
ainsi l’erreur standard
S m
La valeur de
P
est donc :Les mêmes calculs sont faits
pour
E.En
groupant
les valeurs parclasses,
nouspouvonstréunir
les résultats sousforme d’un tableau à double
entrée, qui
constitue un tableau de corrélation.Calcul de la covariance p.
le coefficient de corrélation
Le même
plan
sera suivi pour l’étude de chacune des variétés étudiées.2. La variété 34-13 double.
Dimensions :
Tableau de corrélation :
3
. La variété
14 6.
Dimensions :
Tableau de corrélation :
4
. La variété Double Fk
Turc-Montpellier.
Dimensions :
Tableau de coyyélation :
5. La variété 113
Single
desAlpes.
Dimensions :
Tableau de corrélation :
6. La variété 27
Single
duJura.
Dimensions :
Tableau de corrélation :
Les tableaux 2 et 3
regroupent
les résultats obtenus pour les différentes variétés étudiées : valeurs de P et deE,
corrélation entre ces deuxparamètres.
Résultats des calculs de corrélation.
De
façon générale,
aucune corrélation ne semble exister entre les variations de P et de E.Deux
exceptions
à mentionnercependant :
En ce
qui
concerne la variété 34-13double,
on constatequ’aux plus grandes
valeurs de P
correspondent
lesplus grandes
valeurs de E. Legrain
semble varieren volume : il
s’agit
d’une corrélationpositive.
Parailleurs,
une trèslégère
corré-lation
positive
est à noter concernant le 27Single
duJura.
Il est intéressant de constater
qu’en
formant lerapport E
pour les différentes variétésétudiées,
deuxtypes peuvent
êtredistingués (tabl. 4 ) :
p 1
°
Rapport [ # 1,65.
Tel est le cas des variétés :146,
Double FkTurc-Mont!etlier,
113Single
desAlpes,
2i’Single
duJura.
Ces variétés seront dites a
longues
».FI 2
°
Rapport p 4é
1,50. Telles sont les variétés : 1-55Single et
34-13 double variétés dites « courtes ».Il est intéressant de voir maintenant si la
di férence
entre les valeurs moyennes de P et de E concernant 2 variétés estsignificative.
Dans cet ordre
d’idées,
nousconsidérons,
parexemple :
Les variétés 1-55
Single
et 34-13double,
et selon la méthodeindiquée précédem-
ment, nous calculons l’erreurstandard, S d ,
de la différence des moyennes et lefacteur,
t, nouspermettant
de savoirrapidement
si la différence des moyennes estsignificative
ou non.i.
Étude
concernant leparamètre
P :t l
,,
est doncsupérieur
à2 ,6.
Il s’ensuit que la
différence
entre les valeurs moyennes de P pour les deux variétés 1-55Single
et 34-13 double estsignificative
et ce avec un coefficient de sécurité de9 6
p. ioo.2. Le même vaisonnement se
rapportant
auparamètre
E nousindique :
.’t I ,
2
est inférieur à 2.Pour la
grandeur E,
ladifférence
entre les valeurs moyennes des deux variétés .’;!’ donc moins
significative.
I,e même raisonnement
appliqué :
montre que les différences entre les valeurs moyennes de P d’une
part,
de E d’autrepart,
concernantchaque
groupe de deux variétés sontsignificatives,
le coefficient de sécurité esttoujours
de9 6
p. 100.Par contre, la même étude
portant
sur lacomparaison
des variétés 1-55Single
et 27
Single
duJura
d’unepart,
3d-13 double et 27Single
duJura
d’autrepart,
montre que si la différence est
significative
en cequi
concerne leparamètre E,
ellene l’est pas du tout si nous nous adressons au
paramètre P,
pourlequel t V2
estégal
dans les deux cas à 1,5 et 1,7, donc inférieur à 2.
Enfin,
dernier cas, l’étudecomparée
des variétés double FliTuvc-Mont!ellier
et 113
Single
desAlpes
d’unepart, 1-!5 Single
et !-!3 double d’autrepart
montreque la différence est tout à fait
significative lorsqu’on
s’adresse auparamètre P,
par contre, ne l’est nullement si ce sont les valeurs de E que l’on compare :
t V2 .
dans les deux cas, eneffet,
estégal
à 1,2 et1 ,6,
donc inférieur à 2.Conclusion.
Si l’on
excepte
les 4 casprécédents
pourlesquels
l’étudecomparée
des deuxparamètres
P et E n’est discriminative que pour l’une des deuxgrandeurs
P ouE,
nous constatons, au
contraire,
que la différence se montresignificative
à la foispour P et E dans les onze autres cas de
comparaison
de variétésprises
deux à deux.(tabl. 5)
Les différences entre deux valeurs moyennes de P ou entre deux valeurs moyennes de
E,
nepeuvent
pas être attribuéesuniquement
à des fluctuations dues au hasardet elles sont
trop importantes
pour que nouspuissions
admettre que les deux échan tillonsproviennent
d’unepopulation unique.
L’évaluation des
grandeurs
P et Epermet
doncthéoriquement
dans tous les casde
différencier statistiquemeYZt
telle variété de telle autre.Remavque.
Nous nous sommes demandé s’il était
possible
de caractériserchaque
variétéd’Onobrychis
sativa LAMK par lepourcentage
degrains
depollen
avortés. Cesgrains apparaissent
peuréfringents, fripés,
ils semblentdépourvus
de tout contenu vivant.Or,
chez certaines variétés le taux depollens
avortés sembleparticulièrement
élevé.
Le
pourcentage
depollens
avortés(tabl. 6)
semble assezfaible,
sauf en cequi
concerne les variétés 1!6 et 1-5<5
Single.
Ce critère ne semble pas suffisant pour caractériserchaque variété,
ilpeut cependant
constituer un caractère « secondaire »lorsqu’il s’agit de la
détermination des deuxpremières
variétés.B —
Onobvychis
sativa I<AMK. ssp.Onob y ychis supina
DE CANDOI.LËPréparations
faites à Bures-sur-Yvette(i 9 6 4 ),
échantillon fourni par le Muséum d’Histoirenaturelle,
recueilli dans larégion
deDigne.
Symétrie et forme.
Pollen
isopolaire, tricolpé, prolate,
circulaire en vuepolaire.
Dimensions.
Apertures .
Trois
sillons ;
ces sillonsportent
en leur milieu une bande sombre presque cort-tinue d’ectexine. Les bords sont nets et
réguliers,
les marges sont peuépaisses.
Exine.
Réticulée,
les « muri » du réseau sontépais,
les lumina ont undiamètre g
I,55 5 y, les columelles sont bien visibles.Intine.
Mince.
L’ensemble exine et intine a une
épaisseur
d’environ 1,55 y.Cytoplasme.
Très
granuleux
etjaunâtre.
C —
Onobrychis
sativa !,AMx. var. montana(GRENIER-GODRON)
Préparations
faites à Bures-sur-Yvette(i 9 6 4 ). Échantillon
fourni par le Muséum d’Histoirenaturelle, provenant
duI,autaret, Hautes-Alpes.
Symétrie
etforme.
Pollen
isopolaire, prolate, tricolpé,
circulaire en vuepolaire.
Dime!csion.
Apertures.
Trois
colpus présentant
des bordsréguliers,
recouverts en leur milieu par l’ec- texine.I,es sillons sont
caractéristiques
par leurgrande largeur.
Exine.
Réticulée,
le réseau estrégulier,
les columelles sont visibles.Intine.
Très
claire,
a uneépaisseur égale
à celle de l’exine.Cytoplasme.
Légèrement granuleux.
D -
Onobrychis ca!ut-gatl7.’ ( LAMARK )
Préparations
faites à Bures-sur-Yvette( 19 6 4 )
- échantillon du Museum d’His- toirenaturelle, provenant
des environs de Lisbonne.Symétrie
etforme.
Pollen
isopolaire, tricolpé, prolate,
circulaire en vuepolaire.
Dimensions.
Apertures.
Trois
colpus
à bords nets etréguliers,
les marges sont peuépaisses ( 1 ,5
à2 , 3 ).
- - 1- 0
Exine.
Régulièrement réticulée,
les columelles sont peuvisibles,
les lumina du réseausont
plus petites
lelong
des sillons que dans lesintercolpia. I,’ectexine
est sombre tandis que l’endexine est claire.Intine.
Mince et claire.
L’ensemble exine -!- intine
#
1,55 !t.Cyloplasme.
Très finement
granuleux.
-
Onobrychis aequidentata ( DUMON T D’uxvmr,E)
Préparations
faites à Bures-sur-Yvette.Échantillon
du Muséum d’Histoirenaturelle,
en provenance des environs de Marseille.Cette
espèce
est très rare.Symétvie et forme.
Pollen
isopolaire, tricolpé, prolate,
circulaire en vuepolaire.
Pollen à
pôles plus
effilés et à contourirrégulier.
Dimensions.
Apertures.
Trois
colpus
nets etréguliers.
Ex2’ne.
Reticulum
régulier,
les mailles du réseau sontplus petites
sur les bords dessillons que dans les
intercolpia.
I,’endexine est
claire,
l’ectexine est foncée.Intine.
Mince et claire.
Cyloplasme.
Granuleux.
F —
Onobrychis
saxatilis(!,AMAxx)
Préparations
faites à Bures-sur-Yvette(r 9 6q). Échantillon
du Muséum d’His- toirenaturelle, provenant
desHautes-Alpes (route
deBriançon
àCervières).
Symétrie et forme.
Pollen
isopolaire, tricolpé, prolate,
circulaire en vuepolaire.
Dimensions.
APertures .
Trois sillons à bords nets et
réguliers, chaque
sillonporte
en son milieu une bande étroite et sombre d’ectexine.Exine.
Réticulée,
les lumina du réseau sont trèspetites.
Les columelles sont visibles.
Iitiiiie.
Claire et mince.
L’ensemble exine-intine a une
épaisseur <,
z,55 y.Cytoplasme.
Finement
granuleux.
G —
Onobrychis crista-galli (r,aMARK)
Préparations
faites à Bures-sur-YvetteÉchantillon
fourni par le Muséum d’Histoirenaturelle, provenant d’Italie,
Sorrente et Castellamare.Symétrie et forme.
Pollen
isolopolaire, prolate, tricolpé,
circulaire en vuepolaire .
Dimensions : .’
Apertures.
Les trois sillons sont moins nettement définis que dans les cas
précédents,
laligne
sombre d’ectexine queporte chaque
sillon en son milieu est àpeine
visible.Les extrémités de deux sillons consécutifs sont rarement visibles en vue
polaire,
t n’a pas été mesuré.
Exivce.
Les mailles du réticulum sont
petites
et les muri sontépais,
aussi ce réticulum est-il très dense.Les columelles sont visibles.
I!ti!te.
Très mince et claire.
Cyltoplasme.
Très
granuleux.
Nous avons
regroupé
dans le tableau 7 l’ensemble de ces résultats.II. -
ÉTUDE
DES GRAINS DE POLLEN D’« ONOBRYCHIS » RENCONTRÉS DANS LES MIELS DE CERTAINES RÉGIONSDE FRANCE ET D’ESPAGNE
L’étude
morphologique
despollens
des différentesespèces d’Onobrychis
a étécomplétée
par la recherche de cespollens
dans despréparations
effectuées àpartir
d’échantillons de mielprélevés
dans la collection du laboratoire - échantillons dontl’origine
avait été antérieurement vérifiée.Les échantillons choisis
provenaient
derégions
différentes et avaient tous Ono-brychis
pourpollen
dominant.Nous avons
essayé,
par la même méthodestatistique
que celle utilisée pour caractériser lespollens
et par une méthodegraphique,
dedistinguer,
dans lesmiels,
les différentesespèces d’Onobrychis
enrapprochant
lespollens
destypes morpholo- giques précédemment
décrits.L’étude graphique
consiste àreprésenter
les espaces de variation entourant les valeurs moyennes de P et de E pourchaque espèce
et variétéd’Onobrychis
connues,ainsi que les espaces de variation entourant les valeurs moyennes de P et de E pour
chaque
miel étudié.(fig. 9 ).
i.
Étude
des miels de l’Indre-et-Loive( 3 échantillons)
Les
grandeurs
surlesquelles
repose la distinction des différentspollens
d’Ono-brychis
sontprincipalement
P et E. Les mesures de ces deuxparamètres
sont effec-tuées sur ioo
grains
par échantillon de miel : nous obtenons dans ces conditions les valeurs moyennes suivantes :Le relevé des différentes mesures faites sur 100
grains
montre que : 60 p. 100 des
grains
ont une valeur de Pproche
de 35,005!L et9 8
p. 100 desgrains
ont une valeur de Eproche
de 2i,oo5 !.La
dispersion
est donc faible. Deplus,
nous constatons quel’espace
de variationconcernant les
pollens
rencontrés dans ces miels recoupe celui despollens
d’Ono-brychis
sativa I,AMK, voire même celui d’une variétéqui
aurait les mêmes caracté-ristiques biométriques
que la variété 113Single
desAlpes.
Ainsi,
nous pouvons dire que lesgrains
depollen
rencontrés dans les miels del’Indre-et-I,oire présentent
les mêmes caractères que ceux del’espèce
sativa( LAMK ,)
Or cette
espèce
est abondammentcultivée,
sauf enBretagne
et se trouve à l’étatspontané
dans presque toute laFrance ;
il semble donc normal de rencontrer lepollen
d’O. sativa !,nMK dans ces miels.
De la même
manière,
nousanalysons :
2
. Les miels de l’Aisne
( 2 échantillons)
Les calculs
statistiques
nous donnent comme valeurs moyennes de P et de ! :en accord avec le relevé des mesures
qui
nousindique
que :50 p. 100 des
grains
ont une valeur voisine de 35,005 ! pour P et 80 p. ioo desgrains
ont une valeur voisins de 21,005 p. pour EGraphiquement,
nous constatons quel’espace
de variation de P et de Econcernant ces
grains
est presque totalementsuperposé
aux espaces de variation ayant trait àl’espèce
0. sativa LAMK et à la variété 113Single
desAlpes.
De mêmequ’en
cequi
concerne larégion précédente,
lespollens
rencontrés dans ces mielspossèdent
les mêmes caractèresmorphologiques
que ceux d’0. sativa I.AMK., de la variété 113Single
desAlpes, espèce
et variété cultivées dans cesrégions.
3
. Les miels de Touraine
( 1 ) ( 2 échantillons)
Les mesures réalisées ont donné les valeurs moyennes suivantes :
en
précisant
queL’espace
de variation se confond avec celui ayant trait aux miels de l’Indre- et-Loire. Lespollens
ont les mêmes caractèresbiométriques
dans les deux cas et ressemblent ainsi à ceux d’O. sativa !,a!x et à ceux de la variété 113Single
desAlpes.
(’) C’est-à-dire l’Indre-et-Loire et les départements limitrophes, en partie.
Comme nous
pouvions
leprévoir,
nous ne rencontrons dans ces troisrégions : Indre-et-I,oire, Aisne,
Touraine quel’espèce
0. sativa !.!Mx., lespollens
ont le mêmeaspect
que ceux de la variété très cultivée 113Single
desAlpes.
4
. Les miels du Gâtinais
( 2 échantillons)
Le
pollen
de Sainfoin est retrouvé en abondance dans les miels du Gâtinaisavec pour valeurs moyennes :
95 p. 100 des
grains
ont une valeur 34,005 < P <3 6, 005
y et9 8
p. 100 desgrains
ont une valeur E - zi,oo5 !.D’après
l’étudegraphique
et les mesureseffectuées,
nous constatons que cespollens
’ont les mêmes caractèresbiométriques
que ceux d’0. sativa r.nMx, etplus précisément
ceux de lasous-espèce supina
D. C.5
. Les miels des
Basses-Alpes ( 5 échantillons)
Les miels de cette
région
sontégalement
très riches enpollen d’Onobrychis.
Les valeurs moyennes de P et de E sont :
et 50 p. 100 des
grains
ont une valeur de P !:36,005 !
40 p. 100 des
grains
ont une valeur de P =3 8, 005
y go p. 100 desgrains
ont une valeur de h - 21,005 !tL’étude
géographique
nous amène à constaterqu’il
y arecoupement
entre leurespace de variation et ceux concernant les
espèces
connues : 0. sativa !,nMx. et0.
ca!ut-galli
!,aMK.Les miels renferment donc des
pollens ayant
les mêmescaractéristiques
queceux de :
113
Single
desAlpes
0.
sativa !,aMh. variétés
{ 113
S i n g le d es A lPes Double !-7’Mfc-Mc’M!!g!
et 0.
caput-galli.
r,AMxLa rencontre, dans les miels de cette
région,
dupollen d’Onobrychis, ca!ut- galli
LAMK est-elle normale ?Si nous nous référons à l’aire de distribution
géographique,
nous constatons,en
effet, qu’O. caput-galli
se rencontre dans les lieux secs et arides de laProvence,
du
Languedoc
et du Roussillon.Aussi,
est-il normal de rencontrer desgrains
depollen
ayant les mêmes caractères que ceux d’0.ca!’Mi’-g!t
dans les miels récoltés dans lesBasses-Alpes.
6. Les neiels du
Jura ( 2 échantillons)
Les résultats obtenus pour les valeurs de P et de E sont :
50 p. 100 des
grains
ont 34,005 < P <36,005
>et 50 p. 100 des
grains
ont 20,005 < E < 22,ooj !tCes données et celles résultant de l’étude
graphique
nousindiquent
que les miels de cetterégion
renferment surtout despollens apparentés
à ceux de la variété 27Single du ,juva
d’unepart,
et à la variété montana G.G. d’autrepart.
La variété 0. mozatana se rencontre, en
effet,
dans le sud duJura.
C’est uneplante
deprairies
et de rocailles des hautesmontagnes.
7
. Les miels de l’HévauGt
( 3 échantillons)
Les mesures effectuées nous donnent les résultats suivants :
8o p. 100 des
grains
ont une valeur P36,005
jj).9
0 p. 100 des
grains
ont une valeur E 21,005 !.Les résultats
statistiques
nous amènent à conclure que de nombreuxgrains
de
pollen présentent
les caractères d’0.ca!M!-g!t
I.AMK., d’autres étant très voisins d’0.suPina
D.c.’
Ces deux
espèces
se rencontrent dans les lieux arides duMidi,
Provence, Lan-guedoc,
Roussillon. Il semble normalqu’elles puissent
être abondamment visitées par l’Abeille.8. Les miels de
l’Aveyvon ( 3 échantillons)
Les valeurs moyennes de P et
E,
calculées commeprécédemment,
en cequi
concerne les miels de cette
région,
sont les suivantes :et 50 p. 100 des
grains
depollen
ont une valeur P - 32,005!L 40p. 100 des
grains
depollen
ont une valeur P -3 6, 005
p.8
0 p. 100 des
grains
depollen
ont une valeur E - 22,005 !.I,es études
statistiques
etgraphiques
montrent que nous avonsaffaire
essen-tiellement,
dans ce cas, à despollens
voisins de ceux des variétés d’0. sativa ;LAMK. :34-r3 Double et 1-55
Single.
Les