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MON AGONIE RÉCIT DE CE QUI M EST ARRIVÉ, PARIS, TRENTE-HUIT HEURES; PENDANT MA DÉTENTION DE CE QUE J AI VU ET ENTENDU, *

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Texte intégral

(1)

MON AGONIE

DE

‘TRENTE-HUIT HEURES;

ou

RÉCIT

DE CE QUI M’EST ARRIVÉ,

DE CE QUE

J’AI

VU ET ENTENDU

, *

PENDANT MA DÉTENTION

DANS LA PRISON DE L’ABBAYE ST.-GERMiUN

;

Depuis le 22 Â.oûtjusqiCau 4 Septembrey

,( Tar

JOXJGRNIAC

S

aint-Méard

),

€i~devant Capitaine Commandant des Chasseurs du régiment d’infanterie du Roi

J’enïends encor leurs'cris, leurs iameiitabies cris-

Volt. Mérope.

A PARIS,

Chez

DesENNE

, Imprimeur - Libraire

^ au

Palais Royal, N°L l et 2.

(2)
(3)

C

i)

AVERTISSEMENT.

A CCABLÉ

cie c|LîesîiaiîS'J

etcoîsMé 4e marques tîœcéfêt depuis ma. sor-

tie

de prissa

J je'îre

peux miïiK: ré-

pondre aax

îises'et

aîîs aiitses* qs*ea retraçant ce qaï

s^est:

passé æas m.es yeaxetautourcîemoijqîî'oipHÎjliaEt

les.

exéctttioas saB.gbstœ dest fai

ÊHl être une des malfairetEœ tïc- limes..

La principale raison qni me dé--

termine â

cette-

pulîieaiias

,

œ: de

faire-

voir* que â le |K-eple est im- pemenx: et krésaMe lofsqtÆ se croît traM

J,

1 ne fent psîat ponr cela

d&espérer de sa

j

aaîce.

Je n^entrerai point dans le detæi des

cîtn.sp

s qnî

^

depuis M. Mm€Kæm

ée désastmeme mêmaire^jmsqiiâ ceux qm

m ont mhûKsé la cem^aitce du paiple qas pour h tromper^ ont COlittibsé

à-

6îrs

A3

(4)

(

6

)

couler

le

sang des Français

;

assez d’au très l’ont

fait,

et

le

feront encore;

je

me contenterai de prouver à mes

concitoyens

,

qu’avec

le

calme de l’innocence

,

soutenu par

la

présence

d’esprit

,

et une pleine confiance dans

la

justice du peuple

,

on est sûr de dérober sa tête à ses vengeances.

J’ai

eu

le

tems de remarquer que quelques-uns de mes compagnons

d’infortune n’ont pu proférer unô parole pour leur justification

,

et peut-être ce silence

a-t-il

causé leur mort, qu’une contenance ferme et des réponses franches auraient pu dé-

tourner

;

aussi ma narration ne ser- vît-elle qu’à sauver un seul homnie,

si

de

pareils

évétiemens pouvaient jamais

se renoLiveller, je

serais assez payé de ce que

j’ai

souftert

,

et du sentiment douloureux avec lequel

j’ai

tracé cet

écrit.

(5)

(7)

MON AGONIE

DE TRENTE4IUIT HEURES.

CHAPÎTRE PREMIER.

QuutorT^e heures

au Comité

de Surveillance de la

Commune,

P

comité

me

fit arrêter le 22 août

; je fus-

emmene^ àla mairie à neufheures

du

matin,oii jerestai jusqu’à onzeheures

du

soir.

— Deux

messieurs^ sans dMUte^ membresdececomitéy

me

firent entrerdans unesalie

;

un

d

eux

, accablé de fatigue, s'endorniit._ Celui qui ne dormait pas

me demanda

si j^étais

M. JoURGNîAC Saînt-M'Éard.

Je répondis

oui.

Asseyez-vous,

-

Nous sommes

tous égaux

— S

avez-vouspourquoi on vous a arrêté

N- Un

de ceux qui m'ont conduit ici

m’a

dit ^

qu

on

me

soupçonnait d’être le rédacteur d’un journal aiiti-constituîioniieî.

Soupçonné

n^estpas le

mot

; carjesaisque

le

Gautier

qui passepourêtrerédacteurdujour^

nal de la.cour et de la ville

^ est

un homme

de paille,

(6)

fs)

On

a surprîsvotrefacilitéàcroire,

ponsieu^

car son existance physique est aussi facile a prouver

que

sa qualité derédacteur.

Je dois croire. ....-

Rien

que

la vérité;car vous êtesjuste, puis-

que

vous êtesju^e; dailleurs,je

donne ma pa

îol'3 criionneuE..

Eh

!monsieur^ Itriestplusquestiondeparoles-,

d'iionneur.

Tant

pis ^ monsieur ^ car la

mienne

est -onne.

-

On

vous accuse d'apoirétesiirlesfrontières,il:

V a dix ou

omp

mois; d'yavoir fait des recrues^

'\jiie vous ave\ conduites

aux

émigres^: a vone^/<?-

iou/ on vous a arrêté^ et vous vous etessauve as prijoïv

S’il m’était permis depenser

que

ce fût une:

dénonciationsérieuse,jene demanderais

qu une

hpure pour prouver

que

je ne suis pas sortide Paris depuis

VIKGT-TROIS MOIS.—

htsi

Oh

'je sais, monsieur, quevous avei de les- prit, et que, par votre

ASTUCE

, vous trouve-

Permettez-moi de dire quele

mot ASTUCE

est de trop ; iln’est question que dabsurdités^; car nous ne parlons

que

des dénonciations

qu

on a

faites contre moi. _

Connaissei-vous

M. DUROSOÎ

, rédacteur df

la Gaiytte de Paris ?

(7)

, , C9. )

Beaucoup

de réputation , mais pas

ment

;jene i’ai

même

jamais

vu.—

autre»

Ceîa. niétonne^ caron

a

trouvédanssespapiers des lettresque vousluiave\écrites.

^

On

n^en a trouvé'

qu’une

; car'je ne lui

eu

ait écrit

Qu’üNE

, par laquelle je lui aimonçaia Benvoi d’un discours

que

je fis

aux

chasseurs de

ma

compagnie, à

Fépoque

de rinsiirrection de la garnison de

Nanci,

et qu’il nt

imprimer

dans la Gazette de Paris. Voilà Punique cor- respondance

que

j’aieue aveclui,

Cela est vrai^ etje dois inzme vous dire que:

cette lettre ne vouscomprometpas.,-

Aucune

de

mes

lettres,

aucun

de

mes

écrits^

et

aucune

de

mes

actionsne peuvent

me com-

promettre.

--

Je vous ai vu cke^

madame VaufLEUP^Y

/je vous ai vu aussi avec

M.

Peitie.R

^ rédacteur desActes des Apôtres.

Ceîa doit être, car je vais souvent chez

cette

dame

, etje

me promène

quelquefois

avec Peltier.

etesvouspaschevalierde

Saint-LouîS

?

Oui

, monsieur.

Pourquoi en portez-vouspaslacroix ?

La

voilà

; je l’ai toujours portée depuis six ans.

C'en est assezpouraujourd'hui. . .

. jevais

rendrecompte aucomité que vousêtesici.

(8)

.

-V

Fakes*moiîe plaisir de

Im

dire an®si,

que

^

s’il

me

rendjustice, il

me

renverralibre car)e

île

sms

nirédacteur, nirecruteur, niconspira- teur, n’idénonciateur.

^

Un moment

après , trois soldats

me

nrenS

signe de les suivre.

Quand

nous fûmes dansla cour, ilsm’invitèrentà monter avec

eux

dans

un

fiacre , qui partit après avoir reçu i ordre de

nous mener

à

YHôtd

du.

Faubourg

main,.

CHAPITRE IL

Dix

jour

à

r Abbaye,

j^^Pv'R'lVÉ à Vhôtel indiqué par

mes compa—

gnons de

voyage

, qui se trouva êtrela prison

de fÂbbaye

, ils

me

présentèrent, avec

mon

Bîlhtde logement^

au

concierge^ qui, apres

m

a-

voir dit la phrase d’usage, ilfaut esperer que cela ne sera pas long

,

me

fit placer dans

une

grandesallequiservoitdechapelle

aux

prison- niers de l’ancien régime.-- J

y comptai

dix neufpersonnes couchées sur des lits de sangle :

on me donna

celuide

M. DanGREMONT

, aqui

on

avait

coupé

latête

deux

lours auparavant.

Le IÆÊME jour,

etdans le

nmment que

nous

allionsnousmettreàtable,

M, ChanterEINE

,

colonel de lamaison constitutionnelle

du ROI

,

se

donna

trois coups de couteau , lyires avoir

(Ijj; ;__

Nous sommes

tous destines a être

massa-

ores..,.

Mon Dieu

. je

mis

â

mus

!

-

Il

mourut

deux

minutes après.

(9)

Le

20.

Je composai

un mémoire

] clans Iec[uel je

démasquai k

turpiiude de

mes

dénon- ciateurs; i’enenvoyaides copies

au

ministrede lajustice à

ma

section^

au

comité de surveil- lance, et à tous ceux qnejesavais prendre in- térêt àl’injustice quej’éprouvais.

Vers cinq heures du

soir.

On

nous*

donna pour compagnon

d’infortune,

M. Du-

ROSOI

^ rédacteur de.la Gazette de Paris.

Aussi-tôt qu’il m’entendit

nommer

, il

me

dit :

après les complimens d’usage :

Eh

! mon.^

sieuryquejesuisheureux de vous trouver/.. .

Je vousaimedepuislong-temps,etjene vous connais cependantquepar Vaffaire dx

N and

:permette\à

un

malheureux dont la dernière heure sdmaaice, épancher soncœur danslevôtre.

JeFembras-

sai. Il

me

fit ensuite lire

une

lettre qu’il

ve-

nait de recevoir, et par laquelle une de ses amieslui mandait :

‘‘Mon

ami, préparez-vous à la mort; vous êtes

condamné, et demain..... Je m’arrache i’ame

,, mais vous savez ceque je vousai promis.Adieu.

„ Pendant

la lecturede cette lettre5 jevis

cou-

lerdes larmesde ses

yeux

;il labaisa plusieurs fois

,etjeluientendis dire à demi-voix:

P/P- lus! elleen souffrira bien plus que moi.

Ilse

coucha

sur

mon

lit; et dégoûtés de parler des

moyens quVn

avoitemployés

pour

nous

accu-

ser et

pour

nous arrêter^ nous nous

endormî-

mes.

Dès

la pointe

du

jouril composa^

un mé-

moire

pour

sa justification, qui^ quoiqu’écrit avec énergie, et fort de choses, ne produisit

aucun

effetfavorable carileutlatêtetranchée le lendemain àla guillotine.

(10)

( f2)

Ee

'2D. Lescomrnissaires,,^îa,;piison nOT^

permÎFentenfin denous procTOir^îoiir

dU'-soir. ' \

On

avait placédans

&

sacristie'

de

la-cBa--

peîle,"qui nous servait

de

prison,, lîH' capitaine

du

régimentdesgardes-snisses

nommé RedîNG

»

.

qui,,lors de FaFfaire

du

loaoût^ reçût

im

coup^

JeÊenr5:.4ontileurie bras cassétavaiten ou-"

Ire-reçu quatre coups desabresurlatête.

Quel—

ques-cîtoyensle sauvèrent etlepDrtèrent dansr

un

hôtelgarru, d’ou-

ou

fut*Farradier^pourde- constituerprisoiiFiieFà

l'ABbayey

où-enluiremit

h

Bras pour la,secondefois..

— Fai

été étonné- bieu souvent':

dans

le cours de.

ma

vie:y, mais-

ianiaisv. autaiit qu’eu regardant

une

sorts’

âe

gard.e-mdade : )e reconmis- en elle

use

per-- somie. avec laquelle j’avais.é.té.. iMBiieiîientiié*-

fl) Urc.ncmvera..pTlsonnier-noiîS'en-portaplttsiems-,- mîk enl-ïff autres.,, intituié tLe Courier Français dausleq^uelj..elusce que.-

mes lecteurs peuvent très-Jaien. s,c dispenser de

« MM.. Saint Méardet Beaumarchaiso.nt-ét^arrêtes,c,le pTeraier. étaitauteurduj.aurnal scand-aieuK qui paraissait,sous 1®

eitxe deJomnaldetaCour etJeLa. Viile. il-a-été capitaine-aœ.

îîégimenJ;dixroi ceq.u’ilya.de.remarquable^e^est qu’il estf-x®-—

priétairedeiaterre quelafameujcMontagnepossédait prèsde-.-

B.or.deaux.M.Saikt-MÉap.d,ip-uitdfi'p.lasde'4O3,Q0O reiiteo>, Je pardonneà.cefa.bricjuaa-£denaisvellâS’de.m’avoirdo-miscette^

terre quoiqu’elle ai5partieniie.à.M<.DESécuR^etplus de40^000-liv..,

derentes ^quo-iqueje-n’enaieiaïîiai.s-.e.ulamoitié meme ayant

la' révolutio.n.

Jefais.plus- ie-ne s«ppo,sepasqu’ilaitd^

Hiauvaisesintentions 3usqiies”là r visais-j,e ne peux pas xroîrequ’iï-- eneut de bonnes,quandila eboisilemomentj’étais-sousie glaive delaloi^pour publier quel’étaisjournaliste antri-Koasti- tiitionnei; car quoiqu’ilfût ci-devamt journaliste^ Feuülant ,

{c’est-à-dire, très-constitutionel) ^ ils’ayok que le sieur

Gautier était rédacteurdu jo.urnaienqnestio-n.S-nftn.j^

ment s’accordera-t-il sur lacansidérabie fortune qu’il.m’a don- née, avec l’auteur des- Révolutions de Paris,quiassure,queje- travaillais à cejournalpour gagnermayie..

yilavaitajoute

àcette balourdise, que jer/avais jamaistravaillé-pourlaiaire- arracher à personne,ilauraitdit unevsxite^ jp luiaurais- pa.f-- daniié ce mensonge.»

(11)

"I^ênâant

douze ans.—

-Lesparticularitésdecette

^anecdote incroyphlc ayantrien de

commun

avec

ma

narration,passe â Vordre de

mon

récit.

Le

26,

A

MISUIT.

- Un

officier municipal

'entra dans notre , pour inscrire nos

moms

^ elle jour que nous avions etc arrêtes.

L

nous

fiîespérer

que

la municipalité enverraitle

lendemain

des commissaires

pour

taire sortir

ceux

contre lesquels il n’y avait

que

des de-- nonçiaîioiis vagues.

--

Cette annonce

me

ut

•passer

une

bonne nuit, mais elle ne se réalisa pas;

au

contraire, le

nombre

des prisonniers

ne

fit

qu

augmenter.

Le

27.

Nous

entendîmeslebruitd

un coup de

pistoletqu’on tira dans Fintépeur delapri- son *, aussi-tôt

on

court précipitamnient dans

les escaliers et les corridors ;

on

ouvre et

ou

ferme avecvivacité desserrures etdesverroux;

on

entre dans notre

chambre

oii

un

de nos

guiclietiers, après nous avoir comptés, nousdit d’être tranquilles , que le danger était passe.

Voilà tout ce qu’a voulu nous dire surcet

événement

ce brusque et taciturne person- nage.

Le

28

ET

LE 29,

— Nous

ne fûmes distraits

que

parl’arrivée desvoitures qui amenaient a

chaque

instant des prisonniers.

Nous pou-

vions les voir d’une tourelle qui

communi-

quaitdans notre

chambre

, et dont les fenêtres donnaient sur la rue

SAINTE -M ARGUER!

lE.

Nous

avons

payé

bien cpiellenient par la

•:gnite le plaisir

que

nous avions d’entendre et d’appercevoircequisepassaitsurlaplace,dans larue

, etsur-tout vis-à-visle guichet denotre prison.

(12)

V ^4y

Le

3o,

A ONZE HEURES DU

SOÎR.

Qn

fit

Eoucher dans notre

chambre un homme

âge

d

environ quatre vingts ans

;nous apprîmes le

lendemain que c’étaitiesieur

Cazotte

, auteur

du poëme

d'OZzVz>r,

du Biahk amoureux

^etc,

— La

gaîté

un peu

folledecevieillard, safaçons deparierorientale fitdiversionà notre ennui : ilcherchait très-sérieusement ànous persuader.

1 histoire de

GaîN

et

d’ÀBEE

,

que

nous étionsbien plusheureux que ceuxquijouissaient delalihcrté.Ilparaissait très-fâché

que

nouseus- sions 1air de n’enrien croire

; ilvoulaitabso- lument nous faire convenir

que

notre situation

n

était

qu

m\Q émanationde

V

apocalypse^etc.etc.,.

Je le piquai

au

vif

, en lui disant

que

, 'dans notre posiiion^ on était

beaucoup

plus

heu—

reux de croire à la prédestination qu’à tout cé

qu

il Qisait.

— Deux

gendarmes qui vinrentle

chercher

pour

le conduire

au

tribunal, crimi- nel, terminèrent notre discussion.

Jeneperdaispas

un

instantpournieprocurer

les attestations quipouvaient

me

servir àprou- verlesvérités

que

j’avançaisdans

mon

mémoire.

7“J^étaisaidépar

un

ami,mais

par

un

ami comme

iln

y

en^a plus; qui, pendant que

mes compa-

gnons d’infortuneétaientabandonnésdes leurs, travaillait jour etnuit

pour me

rendre service.

Iloubliaitque,dans

un moment

de fermentation et de méfiance, il pouvait courir les

mêmes

risques

que moi

;qu’il se rendait suspect en s’intéressant à

un

prisonnier suspecté : rien ne

ie retenait; et il

nda

bien prouvé la vérité de ceproverbe:

— V

adversitéestlapierrede touche desamis. -- C’est, engrande partie

, àsessoins eta sonzèle que je suis redevable dela vie. Je dois

au

public, à

moi-même

, et a la vérité de

(13)

ce

Lrave-homme

: c’est

M.

TeYSSTEÏI5 .|;j^P*ciantJ rueCroix des Petits-Champs.

Les derniers jours du

^

mois d’aout

— me

rappeilërent la cruelle situation

ou

]e

m’étais trouvé àl’affaire de

Nanci

, je faisais travailler

mon

imagination

pour comparer

les

risques

que

je courais avec ceux

que

] avais courusles

MEMES JOURS

,lorsque

Parmée

,

com-

poséedesrégimens

du

Roi, de Mestre-ae-Campy de Châteaiwieax, et de quelques bapillons de gardes nationaux,

me nomm,a

son général , et

me

força dela conduireà Lunéville^ pour en- lever

aux

Carabiniersle général

MalsEIGNE.

Le septembre. — On

htsortirde prison trois de nos

camarades

, qui furent bien moins étonnés de leur délivrance, qu’ils ne1 avaient été de leur arrestation; carils étaient les plus zélés patriotes de leurssections.

On

en ht sortir quelques autresdes

chambres

voisines^^notam-

ment M. DE Jaucourt

,

membre

de l’assem-

blée législative^ quiy quelque temps avant >

avaitdonnésadémission dedéputé.

(14)

K

i6)

CHAPITRE

III.

'CoîiiîTLfjic&fTiciit de ^^071 ci^oiiie d.e iTeute-huit,

heures, J

.

Le

DiMAK^CHè'^ 2

SEPTEMBRE.^-

Notre chetier servit notre dîner plutôt

que

de -lîoii-

tume

; son air effaré

, ses

yeux

hagards

ious

firent présager^quelque chose de sinistre.

S- A

DEUX HEURES

il rentra : nous l’entourâmes ; il

fut soui'd à toutesnos questions ^ etaprèsqu/il

€Ut, contre sôiPordinaire

^ramassétouslescou*

teaux

que

nous avions soin de placerdans nos serviettes

, il fit sortir brusquembiit la garde-*

malade de l’officier suisse

Réding.

A DEUX HEURES ET

DÊklE.

— Le

Bruit ef- froyable

que

faisait le peuple^ fut

épouvanta-

blement

augmenté

par celui des tambours qui battaient la générale

, par les trois coups de

canon

d’alarme

, etpar le tocsin qu’on sonnait de toutes parts.

Dans^ces

momens

d’effroi

, nous vîmespasser troisvoitures , escortées par

une

foule

innom-

brable de

femmes

et

d’hommes

furieux , qui criaient:

A

laForce

, dlaForce{i).

On

lescon- duisit

au

cloître de l’Abbaye, dont on avaitfait

desprisonspour les prêtres. -

— Un

instantaprès

(i) î^ous ne savions pas encore quecesmots, à la Force^ étaient l’avertissement qu’on donnait quand on envoyait des victimes à la mort.

nous

(15)

ti6üs'enten(îtmes direqu’on venaitde massacrer tousles évêques, et autres ecclésiastiques qui, disait-on^ avaient été parquésdanscet endroit

Vers QUATRE heures.--

Les cris clécMrans d’un

homme

qu’on hachait à coups de sahres

,

nous attira à la fenêtre de la tourelle, et

nous Vîmes

, vis-à-vis le guichet de notre prison, le corps d’un

homme

étendu mort sur le

pavé

;

un

instant après

on

en massacra

un

autre

,

'

--

ainsi de suite.

Il estde toute impossibilité d’exprimer l’hor- reur

du

profond et

sombre

silence qui régnait pendant ces exécutions ; il n'était interrompu

que

par lescris deceux qu’on immolait , et

par

les coups de Sabres qu’on leur

,donnait sur

h

tête.

--

Aussi-tôt qu'ils étaient terrassés

, il

s’élevait

un murmure,

renforcé par des cris de

î-vVc la nation

, mille fois plus effrayans

pour

nous

que

les horreurs

du

silence.

Dans

rintervalle d’un massacre à l’autre,

nous

entendions dire sous nos fenêtres : Il ne fautpas quilenéchappé un seul^ ilfautles tuer tous^etsur-~tQutceuxquisontdansla chapelle

,

ilil

y

a quedes conspirateurs.

C’était "de

nou^

dont

on

parlait, et je crois qu'il est inutile d’affirmer

que

nous avons désiré bien des fois le bonheur de ceux qui étaint renfermés dans

les plus sombres cachots.

Tous

lesgenres d’inquiétudelesplus effrayans nous tourmentaient et nous arrachaient à nos lugubres réflexions :

un moment

de silence dans la rueétait interrompu par lebruitqui se faisait dans l'intérieur de la prison.

(16)

 CINQ HEURES.

Plusieurs voix appelèrent fortement

M. Cazotte.

;

un

instant après

nous

entendîmes passer sur les escaliers

une

foule de personnes qui parlaient fort haut, des cliquetis d’armes , des cris

d’hommes

et de femmes,

C’était ce vieillard , suivi de sa filley qu’on entraînait. Lorsqu’il fut hors

du

guichet, cette courageusefillese précipita

au

cou de son pere.

Le

peuple , toiicliéde ce spectacle,

demanda

sa grâce5 et l’obtint.

Vers

sept

heures.— Nous

vîmes eiitrei:

deux hommes

, dont les mains ensanglantées étaientarmées desabres; ils étaientconduits

par un

guichetier qui portait

une

torche , et qui leur indiqua le lit de Pinfortuné

Redîng.

Dans

ce

moment

affreux.^jeluis-erraila

main

y

etje cherchai â le rassurer.

--Un

deces

hommes

(î) fit

un mouvement pour

l’enlever;

mais

ee

malheureux

l’arrêta , en lui disant d’une voix

mourante

:

— Eh

! monsieur, j^aiasse\ souffert; je necrainspasla mort,pargrâce, donne\-la~moi

ici.

Ces paroles le rendirent immobile ;

mais

Son

cammarade

, en leregardant, et en luidi- sant y allonsdonc, ledécida ; ilPenleva , lemit sur ses épaules, et fut leporterdansla rue

,

il reçutla mort.....

T

ailes

yeux

siplâns delar^

mesy quejene voisplusce que j'écris.

Nous

nous regardions sans proférer

une

pa-

role ; nous nous serrions les

mains

, nous

nous

embsassions Immobiles , dans

une morne

(i) Je suisparvenu àle connaître cîepms que je sni9 sortida grison. U yaapparencequ’iiavaitde bonnesintentions

; carje

faisqu’ii asauvéîavie àunjeune liomnie de , i-xisouf

aiw j’étaist .

.

(17)

C1.9 )

gilence, et les

yeux

fixés, nous regardions le

pavé

de nôtre prison

que

la lune éclairait

dans

rintervalle dei’

ombre

formée parles triples bar- reaux de nosfenêtres

Mais

bientôt les cris des nouvelles victimes nous redonnaient notre premièreagitation , etnousrappellaiehtlesder- nières paroles

que prononça M. Chantereine

^ n se plongeant

un

couteau dans le

cœur

: -

Nous sommes

tous destinésà êtremassacrés/...

A Minuit. — Dix hommes

, le sabre à hl

main

, précédés par

deux

guichetiers qui por- taient des torches , elitrèreRî dans notre prison» et nous ordonnèrent de nous mettre

chacun aux

pieds de nos lits.

Après

qu’ils nous eurent

comptés

, ils nous dirent

que nous

répondions

ies^uns des autres, etjurèrent

que

s’il en échap- pait

un

seul

, nous serions tousmassacrés, sans être entenduspar

M,

leprésident.

Cesderniers

mots nous donnèrent

une

lueur d’espoir

; car

nous

ne savions pas encore si nous serions entendus avant d’être tués.

Le lundi

Z,

A DEUX heures du matin.

On

enfonça à coups redoublés

une

des portes

de

laprison: nous

pensâmes

, d’abord

que

c’était celle

du

guichet qu’onenfonçait’

pour

venirnouj?

massacrer dans nos

chambres

; mais nous

fûmes un peu

rassurés

quand

nous entendîmes diresur rescedier5

que

c’était celled’un cachot oiiquel- ques prisonniers s’étaienî barricadés.

— Peu

après

, nous apprîmes qu’on avait égorgé tous

ceux

qu’on

y

avait trouvés.

A BÎX HEURES. --

L’abbé

l’Enfant^ cond

fesseur

du

roi, etl’abbé

DE Chapt-Rastignag

parurent dansla tiibune dela chanedequi nous

B

(18)

( 20 )

«en'aitde prison, dans laquelle Üs

émeut

e,^

très varuneporte qui aonnatt surlacalier.

Ils

nous aimoncèrent

que

notre derniere heure ap- nrochait et nous invitèrent de nous recueillir

Cr

rec’evoir leur hénédiction,

- Un mouve-

ment

électrique, qu’on ne peut définir, nous

Svfita

tous

à genoux

, et lesmains jointes,

nous

la reçûmes.

Ce moment,

quoique conso-

lant, fut

un

des P us

j paraître

nous

ayons

.epiouves.

A

^ j„„ant rlevam

I’ÊTrE SUPREME,

agenouilles clivant

deux

le ses ministres, nous présentions

un spSacle

indéfinissable. L’âge de ces

deux

vieil-

^

.

ces/enx

Si fa;«acrés

,

«

/

I-ipl est

l’homme

quilira les détails

smvans

le.

ch.v»x ÏSLeront

pas d’horreur?

qotre

occupanon k ^

le moins doit-

:^'e“:eZient ,

^-n^

camarades

à la cns

(19)

( 21 )

. . ,

feritredela tourelle ,

pour

nous instruire de ceUe

que

prenaientles

malheureux

qu’onimnio-

Iaï?et pLr

calculer d’après leur rapport

celle

que

nous ferions bien de prendre.

— lU

nousrapportaient

que ceux

quietendaient leurs

mains

souffraient

beaucoup

plus long-temps , parce que les coups de sabresétaient amortis

S

de porter sur la tête;

qu’ihy

en aval

même

dont les

mains

et lesbras

tomWient

avant

le corps , et

que ceux

quiles plaçaient derrière

le dos devaient souffrir

beaucoup

moins. ....

Eh

bien!

c'étaùsm

ceshorriblesdetails

que

nous

délibérions.:. ...

Nous

calculionsles avantages- de cettedernièreposition , etnous

j

seillions réciproquement de la prendre

quand

_

notre tourd’êtremassacreseraitvenu.

...*- Vers

Mîdî.

-- Accablé

, annéanti par

une

agitation plus que surnaturelle absorbe ipar desréflexions dont l’horreur est inexprimable ,

ie

me

jetaisur

un

lit, et jem’endornus

promu-

dément.

Tout me

faitcroire

que

jedois

mon

existence à ce

moment

de sommeil.

— U me

sembla quejeparaissaisdevansleredoutaoLe tnau- nalquidevait

me

juger; onm'écoutait avec atten- tion malgréle bruitaffreuxdutocsin et deseus queje croyaisentendre.

Mon

plaidoyerfini^ on

me

renvoyaitlibre.

-- Ce

rêvefit

une

impression si

bienfaisantesur

mon

esprit, qu'il dissipatotale-

ment mes

inquiétudes , et je

me

reveillai avec

un

pressentimentqu’il se réaliserait. Jen ra- contai les particularités à

mes compagnons

d’infortune> qui furent étonnés de l’assurance

que

je conservai depuis ce

moment

jusqu ace-

lui

ou

je

comparus

devant

mes

terribles juges.

(20)

r.

C22)

A BEUX

HEURES..

-— On

fit

une

proclamaîîen,,

que

lepeupleeut Pair d^écouter avec défaveur;

nn

instantaprès, des curieux ,

ou

bien peut- être des gens qui voulaient nous indiquer des'

moyens

denous sauver,, placèrent

une

échelle contre la fenêtre de notre

chambre

; mais

on

les

empêcha

d"y monter ^ encriant ^ dbas^

à

tas; c^est

pour

leurporter desarmes,.

Tous

les toiirmensdelasoiflaplusdévorante se joignaient

aux

angoisses

que

nous éprouvions

a.

chaque

minute.

*—

Enfin notre guichetier Ber-.

TRAND

(ï)parutseul,etnous obtînmes quhlnous- porterait

une

cruche d'eau :

nous

la

bûmes

avec d'autant plusd^avidité , qiPil

y

avait

VINGT».

SIX HEURES que

nous n'avions

pu

enobte-, BÎr

une

seule goûte.

Nous

parlâmes de, cette, négligence à

un

fédéré^ qui vint- avec autres 'personnesfairelavisite denotreprison ^ ilenfut indigné

au

point

, ^

qu’en nous

demandant

le

nom

de ce guichetier

, il nous assura qu’il allaitFexterminer. Il

F

auraitfait,carilledisait\ et ce ne fut qu’après bien des supplications,

que

nous obtînmessa grâce».

Ce

petit adoucissement fut bientôt troublé

par

des cris plaintifs

que nous

entendîmes

an

dessus denous.

Nous

nous aperçûmes qu’ilsve- naientdel.atribune ; nous enavertissions tous.

(i)C lafaute des cîrconr*anceetnonlasienne, niceH®.

j

citoyenLavaqu ie,qui, pendant quej’àiété

^

iAbbaye, 9 rempliJes devoirs que rhuma/ûté impQseà,laia!

N

(21)

( 23>

ceux qui passaient sur les escaliers. Enfin

©k

entra dans cette tribune, et

on nous

dit^ quer c’était

un

jeune officier quis’était fait plusieurs blessures , dontpas

une

n’étaitmortelle ^ parce

que

lalame

du

couteau dont ils^étaitserviétant arrondie par le Bout ^ n’avait

pu

pénétrer.

.

Cela ne servit qu’ahâter le montent de sou supplice.

A HUIT

HEUTtES.

L’agitation

du

peuple se

calma

, et nous entendîmes plusieurs voix crier :

— GraCE

,

GRACE POUR CEUX QUI RESTENT. —

Cesfnots furent applaudis ,

mais

faiblement.

Cependant une

lueur d’espoir s’em-

para

de nous ; quelques-uns

même

crurent leur délivrance si prochaine, qu’ils avaient de]

à

jnis leur paquet sousle bras \ mais bientôt de

nouveaux

cris de

mort

nousreplongèrent dans nosangoisses.

J’avais

formé une

liaison particulière aveç sieur

MaussaerÉ

, qu’on n’avait arrêté

que

parce qu’ilavait été

aide-de-camp

de

M. DR

Brissac.

Ilavait souvent

donné

des preuves de courage; maisla crainte d’être assasiné lui avaitco;;2pn;;2e le cœur. J’étais cependant

par«

venu

à dissiper

un peu

sesinquiétudes

, ^lors- qu’il vintse jetter dans

mes

bras , endisant :

Mon ami

, ]tsuisperdu ;je vien d'entendrepro^^

noncer

mon nom

dansla rue.

J’eus

beau

lui dire

que

c’était peut-être des personnesquis’in- téressaient àlui ;

que

d’ailleurs la peur ne

gué-

rissaitde rien;

qu’au

contraire ellepourrait le

perdre : toutfut inutile. Il avait perdu la tête

au

point, que ne trouvant’ pas à secacherdans la chapelle , il

monta

dans la cheminée de la sacristie ,

ou

ilfutarrêtépardesgrilles, qu’ileut

(22)

jj~^êmela folie àfossayer de casser avec sa 1ère..

No

üsFinvitâmes à descendre : après bien des

difficultés, il revint avec nous; mais sa raison ne revint pas. C’est ce qui a causé sa

mort

dontjeparleraidans

un moment.

Le

sieur

Emard

j? qui , la veille, m’avait

donné

des renseigneaiens

pour

faire

un

testa-

ment

olographe^

me

fit par des motifs

pour

lesquelson Favait airêté. Je les trouvai si in- justes ,

que pour

lui donner

une

preuve de la certitude oii j’étaisqu'ilnepériraitpas^ je luifis.

présent

i'nm

médaille d’argent, enle priant

de

laconserver

pour me

la montrer dansdix ans...

S’il lit cet article, il luirappellera sapromesse Si nous ne nous

sommes

^

pas vus , ce n’est pas

ma

faute; carje ne saisoii letrouver, et il sait

ou

j,esuis.

A ONZE HEURES. — Dix

personnes armées

de

sabreset de pistolets nous ordonnèrent de

nous

mettre à lable les uns'des autres^ et nous con- duisirent dans le secondguichet , place a côte de celui oîi était letribunal qui allait iious^ju- ger.-™ je m’approchai avec précaution d’une des sentinellesqui nous gardoit et je parvins

peu

à

peu

àlier

une

conversationavec lui.

Il

me

dit , dans

ün

baragouin qui

me

fit

com-

prendre qu’il était prcwanyal

on

ianguedocien , qu’il avait servi huit ans dans le régiment dg Lyonnais.

--

Je lui parlai PATOIS ; cela parut lui faire plaisir, et l’intérêt

que

j’avais de lui plaire^

me donna

une éloquence gasconne,si persuasive, que jeparvins à l’intéresser

au

point d’obtenir de lui ces mots , qu’il est impos-

sible d’apprécier

quand

onn’a pas été dans le' guichet

j’étais.

c&ugneichipas^

mi

(23)

pértitntne ptiJisi pas que siusque

un

trente;

contraiii, te cresi un boun goujat(i). le cher- chai dans

mon

imagination tout ce

qu

ellepou- vait

me

fournir pour le^ confirmer dans cette

bonne

opinion; j’y réussis^ car jobtins encore

qu’il

me

laisserait entrer dans le redoutable guichet pour voir juger

un

prisonnier.

--

J en vis juger

deux

,dont

un

fourmsseiir'de la

bouche du

roi,quiétantaccuséd’être

du

complot

du

lo, fut

condamné

et exécuté; l’autre qui pleurait, et quineprononçait quedes mots entrecoupes, était déjà déshabillé, et allait partir

pour

la,

Force , lorsqu’il fut reconnu par

un

ouvrier deParis, qui attesta qu^on le prenait pour

mi

autre.

Il fut renvoyé à

un

plus

amplement

informé.

- J’ai appris depuis qu’il avait été proclamé innocent.

Ce que

je venais devoir fut

un

trait de lu- mière qui m’éclaira sur la tournure

que

jede- vais donner à

mes moyens

de défense.

Je

rentraidans lesecondguichet^ oujevisquelques prisonniersqu'on venaitd'amener

du

dehors,--Je priai

mon

Provençal,, de

me

procurer

un

verre de vin. Ilallait

W

chercher, lorsqu’on lui ditde

me

reconduire dansla cliapeUe, oii jerentrai,

sans avoir

pu

découvrirlemotifpourlequelon nous avait fait descendre; j’y trouvai dix

nouveaux

prisonniers , qui remplaçaient cinq des nôtres

précédemment

)Ugés.

--

Jen’avaispas de temps à perdre pour

composer un nouveau mémoire

:

j’y travaillais, bien convaincu qu’il n’y avait

( î) Praductton, Je ne te connais pas, mais pourtantje jpensepas quetu soisuntraître;au contraire3 jecroiSque lu fcan enfant.

(24)

fuê

îa

ÎERMETÉ

et la

FRANCHISE

quipouvaient niesauverJJlorsquejevisentrer

mon

Provençal, qui après avoir dit

au

guichetier :

(i)

Bach

laporte^âlatournantesuie

ment

^etattens

me

en deforeJ

-s^approche de

moi,

et

me

dit , après m’avoir touché la

main

:

(2)

Béni

pértu.

— Baqui

lou

Un

que

mas

da-

mandat

:

heu..... J’en avais

hu

plus de la moitié, lorsqu’il mit la

main

sur la bouteille

,

et

me

dit:

Sacrisdi,

moun

amiey

coumé y

bas:

enholipér

y

ou: âta santat..... Il butle reste.

-‘-Né

poudi pas

damoura

dans tu loun tén :

me

rapélé-té

ceque tédisi.

— Si

ses

un

caloutin ou hé

un

conspirateur aucastél

dé mousu

Bétety

SIasflamhat;

si

siaspas

un

tréste^ nagepas

po

; teréspoundi

ta histe.

»

Eh

!

moun

amie

, suis bien surt

nhsta

” pas accusai

toutac&;

passi

pér

esta

un

” tantinét anstoucrate. »

Coy

ré cace;losjugessahenthéquia ddounestés

f

eus per-toût.

-

Lou

président es

un

hounêste

oumme

, qiiénhst pas

un

sot.

-

"(î )Traduction.Fermelaporteseulementà la clef, etattend»

molendehors.

(2)

Jeviens pour toi.

Voilàlevinque tum’as deman*

:bois. .... Sacre.. .., monami , commetuyvas; j’en veux pourmoi: à tasanté Je nepeuxpasdemeurerlong- tempsavectoi

;maisrappelle-toidece que jetedis.

-Situ es unprêtre, ouunconspirateurduchâteau deM.Veto,tues flam- ; maissitu n’espas untraître,n’aiepaspeur;je teréponds de ta vie.

« Eh!mon ami. je suis bien s4r de n’être pas accusé de toutcela, maisjepassepourêtre un peu aristocrate.»

Cen’estrienquecela; lesjugent savent bienqu’ilya des hon- nêtes gens par-tout. Le président est un honnête homme,qui rfest passot.

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