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Evaluation de l’état sanitaire dans les élevages cunicoles du Sud-Bénin

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Academic year: 2022

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(1)

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Ministère de l’Enseignement

Supérieur et de la Recherche Scientifique (MESRS)

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Université d’Abomey-Calavi

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Ecole Polytechnique d’Abomey-Calavi

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Département de Production et Santé Animales

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Mémoire de fin de formation pour l’obtention du diplôme de Master Professionnel en Production et Santé Animales

Spécialité : Biotechnologie et Gestion des Monogastriques

THEME :

Présenté par : ADOUKO S. Jacques

COMPOSITION DU JURY PRESIDENT : Professeur YOUSSAO A. K. Issaka

Professeur Titulaire (CAMES), Enseignant-Chercheur à EPAC/UAC EXAMINATEUR 1 : Docteur BOKO K. Cyrille,

Maître Assistant (CAMES) ; Enseignant-Chercheur à EPAC/UAC EXAMINATEUR 2 : Docteur SESSOU Philippe,

Maître Assistant (CAMES) ; Enseignant-Chercheur à EPAC/UAC SUPERVISEUR : Professeur DOUGNON Tossou Jacques

Professeur Titulaire (CAMES), Enseignant-Chercheur à EPAC/UAC

Evaluation de l’état sanitaire dans les élevages cunicoles du Sud-Bénin

7ème Promotion

Année académique 2016-2017

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UAC/EPAC/DPSA/2017 ADOUKO JACQUES

SOUROU 2

Dédicace

Nous dédions ce travail à :

 Dieu Tout-Puissant ;

 La Vierge Marie ;

 Notre père, Raphaël ADOUKO, vous qui n’avez jamais cessé d’investir pour notre formation et pour notre éducation, trouvez un réconfort pour vos sacrifices à travers ce travail ;

 Notre chère feue mère, Estelle Angèle SAIZONOU, vous qui par vos prières, conseils et multiples sacrifices, avez accepté souffrir pour que vos enfants réussissent ;

 Madame Pancrace ADOUKO né KEKPE pour votre soutien ;

 Mes frères et sœurs Jean, Thibaut, Régistre, Mabelle, Rosette, Blandine, Claude, Marcelle, Kassirath, Boucharath, Esvick pour votre assistance fraternelle. Ce travail est aussi le vôtre.

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SOUROU 3

Hommages

Nous rendons de respectueux hommages :

 A notre Superviseur, le Professeur Jacques T. DOUGNON, DVM, Professeur Titulaire CAMES, Enseignant-Chercheur au Département de Production et Santé Animales de l’École Polytechnique d’Abomey-Calavi (EPAC), malgré vos diverses occupations, vous avez accepté de superviser ce travail. Votre simplicité et votre compétence en la matière font de vous un homme exceptionnel dévoué au travail bien fait. Recevez ici nos sincères remerciements et que Dieu vous élève d’avantage ;

 Au Professeur Issaka A. K. YOUSSAO, Professeur Titulaire CAMES, Enseignant-Chercheur au Département de Production et Santé Animales de l’EPAC qui se montre endurant en toutes circonstances et qui n’a cessé de nous encourager tous les jours, recevez nos profondes considérations et que Dieu le créateur vous comble de bonheur ;

 Au Professeur Benoît G. KOUTINHOUIN, DVM, Professeur Titulaire CAMES, Enseignant-Chercheur au Département de Production et Santé Animales de l’EPAC, recevez nos sincères hommages ;

 A notre Président du Jury, pour le grand sacrifice qu’il a fait en acceptant de présider notre Jury nonobstant ses nombreuses occupations. Hommage respectueux ;

 Aux Membres du Jury qui, malgré leurs multiples occupations, ont accepté d’apprécier ce document dans toutes ses formes. Que Dieu le père vous protège ;

 A tous les Enseignants du Département de Production et Santé Animales pour leur dévouement afin de faire de nous des cadres compétents.

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SOUROU 4

Remerciements

La réalisation de ce travail n’a été possible qu’avec la contribution de certaines personnes à qui nous témoignons ici notre gratitude. Nos sincères

remerciements :

 Au Professeur Jacques T. DOUGNON, pour son appui indéfectible durant tout ce travail ;

 Au Docteur ATCHADE, Directeur du (LABOVET) pour avoir mis à notre disposition les équipements du Laboratoire Vétérinaire de Bohicon pour nos études sur l’identification des différentes pathologies qui dérange les lapins ;

 A tout le personnel du Laboratoire Vétérinaire de Bohicon (LABOVET)

 A Monsieur Arnaud SOHA;

 A Monsieur Fréjus OHOUKO,

 A Monsieur Serge ZANNOU;

 A Monsieur Fréderic TOVISSODE ;

 A Monsieur AHOSSI Florent, pour votre soutien indéfectible ;

 A Madame Léonie Judith AHOSSI, pour votre soutien indéfectible ;

 A Monsieur Clément KEKPE, pour votre soutien ;

 A Monsieur Firmin OUSSOU AGBOFODJI, pour votre soutien indéfectible ;

 A Monsieur Léonce HOUETCHOU, pour votre soutien ;

 A Tous nos camarades de la septième promotion de Master Professionnel en Production et Santé Animales, pour l’ambiance qui a régné entre nous tout au long de notre formation ;

 A tous les aînés du Département de Production et Santé Animales. Que Dieu vous fortifie dans tous vos travaux ;

 A tous ceux qui, de près ou de loin, ont contribué à la réalisation de ce travail que Dieu vous bénisse.

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SOUROU 5

Table des matières

Dédicace ... 2

Hommages ... 3

Remerciements ... 4

Table des matières ... 5

Liste des sigles et abréviations ... 8

Liste des tableaux ... 9

Résumé ... 10

Abstract ... 11

Introduction ... 12

1. Synthèse bibliographique sur l’élevage de lapin ... 16

1.1 Taxonomie du lapin ... 16

1.2 Diversité génétique et performances zootechniques des lapins de race commune au Bénin ... 17

1.2.1 Origine zoologique des lapins ... 17

1.2.2 L'origine génétique du lapin et son adaptation au milieu ... 18

1.3 Quelques races de lapins ... 19

1.3.1 Grandes races ... 19

1.3.2 Races moyennes ... 20

1.3.2.1 La Fauve de Bourgogne ... 20

1.3.2.2 La Californienne ... 21

1.3.2.3 La Néo-Zélandaise ... 21

1.3.3 Petites races de lapins ... 22

1.3.3.1 Le Hollandais ... 22

1.3.3.2 L'Argenté Anglaise ... 22

1.3.3.3 Havane Français ... 22

1.3.3.4 Chinchilla ... 23

1.3.4. Races de lapins nains ... 23

1.3.4.1 Nain Bélier ... 23

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SOUROU 6

1.3.4.2 Nain Angora ... 24

1.4 Aspects morphologiques ... 24

1.5 Anatomie du lapin ... 24

1.6 Généralités sur l’élevage des lapins ... 25

1.6.1 Cuniculture dans le monde ... 25

1.6.2 Cuniculture au Bénin ... 26

1.6.2.1 Difficultés d'évaluation de la production ... 27

1.6.2.2 Evolution de la production cunicole au Bénin ... 28

1.7 Importance du lapin ... 28

1.8 Pathologie du lapin ... 30

1.8.1 Maladies virales ... 31

1.8.2 Maladies bactériennes ... 33

1.8.3 Maladies parasitaires ... 36

1.8.3.1 Ectoparasites ... 36

1.8.3.2 Parasitoses sous-cutanées ... 37

1.8.3.3 Parasitoses digestives ... 37

1.8.3.4 Parasitoses hépatiques ou hépato-péritonéales ... 39

1.8.4 Champignons et levures ... 40

2. Cadres de l’étude et méthodologie ... 41

2.1 Cadres de l’étude ... 42

2.2 Méthodologie ... 42

2.2.1 Matériels ... 42

2.2.2 Méthodes ... 43

2.2.2.1 Prélèvement d’échantillons sur les lapins malades ... 43

2.2.2.2 Méthodes d’identification des germes ... 44

2.2.3 Analyses Statistiques ... 47

3. Résultats et discussion ... 49

3.1 Résultats ... 49

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SOUROU 7

3.1.1 Effet de la zone de prélèvement sur le taux d’hématocrite et le taux

d’hémoglobine des lapins ... 49

3.1.2 Effet du sexe sur le taux d’hématocrite et le taux d’hémoglobine des lapins ... 50

3.1.3 Effet de l’interaction entre la zone de prélèvement et le sexe sur le taux d’hématocrite et le taux d’hémoglobine des lapins ... 51

3.1.4 Fréquence des micro-organismes chez le lapin en fonction de la zone de prélèvement ... 52

3.1.4.1 Fréquence des micro-organismes dans le pus ... 52

3.1.4.2 Fréquence des micro-organismes dans les selles ... 53

3.1.4.3 Fréquence des micro-organismes dans les croûtes ... 54

3.2 Discussion ... 55

3.2.1 Effet de la zone de prélèvement, du sexe et de leur interaction sur le taux d’hématocrite et le taux d’hémoglobine des lapins ... 55

3.2.2 Fréquence des micro-organismes chez le lapin ... 57

Conclusion et suggestions ... 59

Références bibliographiques ... 60

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SOUROU 8

Liste des sigles et abréviations

% : Pourcent

°C : Degré Celsius

± : Plus ou moins

ABeC : Association Béninoise des Cuniculteurs et al. : et collaborateurs

CE.CU.R.I. : Centre Cunicole de Recherche et d’Information

g : gramme

L : Litre

NS : non significatif PV : poids vif

UI : Unité Internationale Nbre : Nombre

H : heure

< : Inférieur à Kg : Kilogramme Cm : Centimètre Mm : Millimètre

NFS : Numération Formule Sanguine

EDTA : (Ethylène – Diamine – Tétra acétique – Acide) VHD : Maladie Hémorragique Virale

UAC : Université d’Abomey-Calavi

FAO : Food and Agriculture Organization EPAC : Ecole Polytechnique d’Abomey-Calavi

DPSA : Département de Production et Santé Animales

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SOUROU 9

Liste des tableaux

Tableau 1 : Effet de la zone de prélèvement sur le taux d’hématocrite et le taux d’hémoglobine des lapins ... 50 Tableau 2 : Effet du sexe sur le taux d’hématocrite et le taux d’hémoglobine des lapins ... 51 Tableau 3 : Effet de l’interaction entre la zone de prélèvement et le sexe sur le taux d’hématocrite et le taux d’hémoglobine des lapins ... 52 Tableau 4 : Fréquence des micro-organismes dans l’échantillon de pus en fonction de la zone de prélèvement ... 53 Tableau 5 : Fréquence des micro-organismes dans les échantillons de selles en fonction de la zone de prélèvement ... 54 Tableau 6 : Fréquence des micro-organismes dans l’échantillon de croûtes en fonction de la zone de prélèvement ... 55

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SOUROU 10

Résumé

L’état sanitaire des lapins est affecté par diverses pathologies. L’objectif principal de cette étude est d’évaluer l’état sanitaire dans les élevages cunicoles du Sud-Bénin. De façon spécifique, il a été évalué le statut microbiologique du pus, des selles, des croûtes des lapins malades ainsi que leurs taux d’hémoglobine et d’hématocrite. L’étude a porté sur 144 lapins agonisants ou présentant n’importe quel signe pathologique issue de 24 élevages à raison de 6 élevages par zone (Calavi, Cotonou, Tori, Porto-Novo). Au total, 144 échantillons de sang (36 par zone dont 18 de chaque sexe), 36 échantillons de pus (9 par zone), 60 échantillons de selles (15 par zone) et 48 échantillons de croûtes (12 par zone) ont fait l’objet d’identification des micro-organismes pathogènes. Les taux d’hématocrite et d’hémoglobine ont significativement varié en fonction des zones de provenance des lapins et du sexe. Aussi les proportions des lapins ayant présenté des taux d’hématocrite et d’hémoglobine anormaux sont similaires dans les zones de Cotonou (25 %) et Tori (33,33 %), mais plus élevé (p<0,05) que celles enregistrées dans les zones de Calavi (12,90 %) et Porto-Novo (14,29 %). De plus, la proportion des lapins avec un taux d’hématocrite anormal et un taux d’hémoglobine anormal est significativement plus élevée (p<0,05) chez les femelles (42,86 %) que chez les mâles (33,33 %). Par ailleurs l’interaction entre la zone et le sexe n’a aucun effet significatif (p>0,05) sur les taux d’hématocrite et d’hémoglobine. En ce qui concerne la fréquence des micro-organismes, dans les échantillons de pus, 10,53 % étaient contaminés par Echerichia coli ; 23,68 % par Serratia odorifera ; 10,53 % par Klebsiella mytoca et 17,11 % par Staphylococcus spp, mais 38,16 % des échantillons n’étaient pas contaminés par un germe. De même, 37,25 % des échantillons de selles étaient contaminés par Proteus mirabilis- ; 9,8 % par Staphylococcus spp et 7,84 % par Echerichia coli. Toutefois, seul Aspergillus spp a été identifié comme micro-organismes présent dans l’échantillon de croûtes avec une fréquence élevé enregistré dans la zone de Tori (50 %) contre 0 % ; 36,36 % et 36,36 % respectivement dans les zones de Calavi, Cotonou et Porto-Novo.

Mots clés : Lapin, fréquence, micro-organismes, anémie, Sud-Bénin.

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Abstract

The health status of rabbits is affected by various pathologies. The main objective of this study is to evaluate the health status in rabbit farms in southern Benin.

Specifically, the microbiological status of pus, stool, crusts of diseased rabbits and their hemoglobin and hematocrit levels were evaluated. The study involved 144 agonizing rabbits or any pathological signs from 24 farms with 6 farms per zone (Calavi, Cotonou, Tori, Porto-Novo). A total of 144 blood samples (36 per zone, 18 of each sex), 36 pus samples (9 per zone), 60 stool specimens (15 per zone) and 48 crust samples (12 per zone) were reported object of identification of pathogenic microorganisms. The hematocrit and hemoglobin levels varied significantly depending on the areas of origin of the rabbits and sex. The proportions of rabbits with abnormal hematocrit and hemoglobin levels were similar in Cotonou (25%) and Tori (33.33%), but higher (p <0.05) than those recorded in the areas of Calavi (12.90%) and Porto-Novo (14.29%). In addition, the proportion of rabbits with abnormal hematocrit and abnormal hemoglobin levels was significantly higher (p <0.05) in females (42.86%) than males (33.33%). In addition, the interaction between the area and sex had no significant effect (p> 0.05) on hematocrit and hemoglobin levels. With regard to the frequency of microorganisms, in the pus samples, 10.53% were contaminated with Echerichia coli; 23.68% by Serratia odorifera; 10.53% by Klebsiella mytoca and 17.11% by Staphylococcus spp, but 38.16% of the samples were not infected with a seed. Similarly, 37.25% of stool specimens were contaminated with Proteus mirabilis; 9.8% by Staphylococcus spp and 7.84% by Echerichia coli.

However, only Aspergillus spp. was identified as microorganisms present in the crustal sample with a high frequency recorded in the Tori area (50%) versus 0%;

36.36% and 36.36% respectively in the areas of Calavi, Cotonou and Porto-Novo.

Keys words: Rabbit, prevalence, micro-organisms, anemia, south Benin.

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Introduction

Dans les pays en développement, même si la production agricole doublait d’ici à 2050, une personne sur vingt risque encore d’être sous-alimentée (FAO, 2012). A l’instar des pays de l’Afrique de l’ouest, l’agriculture béninoise qui occupe 70 % de la population active est l’un des secteurs vitaux de l’économie béninoise. Elle contribue pour près de 40 % au produit intérieur brut (INSAE, 2004). Cependant, elle ne permet pas de réduire considérablement la pauvreté et ses corollaires que sont la sous-alimentation et plus particulièrement l’insuffisance en protéines animales. Face à cette situation, l’Etat béninois a opté dans le cadre de son programme de stratégie de réduction de la pauvreté et de sécurité alimentaire (ECOWAP/PDDAA), pour un ensemble de solutions, dont la promotion des productions animales basées sur le développement des espèces animales à cycle court. A cet effet, la cuniculture mérite qu’on lui accorde une attention particulière pour la facilité relative de sa pratique, la forte prolificité des animaux et la qualité organoleptique exceptionnelle de la viande de lapin. Au Bénin, la production annuelle de viande de lapin est passée de 4 tonnes en 1993 à 240 tonnes en 2005 (ABeC, 2005). En 1987, le Bénin ne comptait que 214 élevages cunicoles (Kpodékon, 1988) possédant chacun en moyenne 4,1 lapines mères et 17 sujets présents (Kpodékon et al., 1992). Selon le rapport d’activité de l’ABeC (2005), le cheptel cunicole du Bénin comprend 604 élevages répartis dans les 8 départements du sud et du centre avec un effectif de 8471 lapines mères, soit 14 lapines mères par élevage. Mais aujourd’hui l’élevage cunicole est présent dans presque toutes les contrées du Bénin même si les objectifs de production sont différents. L’accroissement de cet effectif est intimement lié à la maîtrise des techniques de reproduction des lapines et à la réduction des mortalités des lapereaux (Farougou et al., 2005 ; Kpodékon et al., 2006) par la création des centres de recherches facilitant ainsi les études scientifiques.

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Malgré cette croissance de la production, le fort intérêt pour la viande de lapin crée un déséquilibre entre l’offre et la demande surtout que la résurgence de la grippe aviaire en 2005 a orienté durablement les populations vers le lapin (Kpodékon et al., 2015). Ce déséquilibre est aussi accentué par diverses pathologies qui freinent l’essor de la cuniculture. Toutefois, les connaissances sur les pathologies du lapin se limitent au Bénin essentiellement à la maladie hémorragique virale du lapin (Kpodékon et Alogninouwa, 1998 ; Kpodékon et al., 2015), à la coccidiose (Kpodékon et al., 1994), aux parasitoses gastro-intestinales et externes (Farougou et al., 2005). Au nombre de celles-ci, les maladies bactériennes (Djago et Kpodékon, 2000) et surtout celles de la voie digestive occupent une place importante en Afrique de l’Ouest y compris le Bénin. Les pathologies digestives d’origine bactérienne ont été peu abordées alors que leur rôle dans la morbidité et la mortalité des lapins a été rapporté par certains auteurs (Lebas et al., 1996a ; Licois et Marlier, 2008). Il paraît ainsi judicieux d’évaluer la fréquence des micro-organismes dominants du lapin en élevage.

Pour ce faire, dans le cadre des travaux de notre Mémoire de fin de formation en Master Professionnel, nous avons choisi « d’évaluer l’état sanitaire dans les élevages cunicoles du Sud-Bénin ». Cette étude a pour objectif général d’évaluer la fréquence des micro-organismes dominants des lapins en élevage au Sud du Bénin.

Spécifiquement, il s’agit de :

 évaluer le statut microbiologique du pus, des selles et des croûtes des lapins malades ;

 évaluer le taux d’hémoglobine et d’hématocrite des lapins malades.

La présente étude est subdivisée en trois parties réparties :

 la première partie présente une synthèse bibliographique sur l’élevage des lapins ;

 la deuxième partie concerne le cadre d’étude et la méthodologie utilisée ;

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 la troisième partie est consacrée aux résultats et discussion.

La conclusion et les suggestions seront enfin formulées.

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Première partie Synthèse bibliographique

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1. Synthèse bibliographique sur l’élevage de lapin 1.1 Taxonomie du lapin

Le lapin (Oryctolagus cuniculus) bien que partageant certains caractères avec les rongeurs, ne fait plus partie aujourd'hui de leur ordre, mais de celui des lagomorphes. Cet ordre se distingue de celui des rongeurs en particulier par l'existence d'une deuxième paire d'incisives à la mâchoire supérieure. Oryctolagus cuniculus semble la seule espèce dont l'origine paléontologique se situe en Europe de l'Ouest. Il vivait et vit encore à l'état sauvage en Europe du Sud-Ouest (Espagne, Portugal, France) et a été domestiqué depuis environ 500-600 ans seulement. L'ensemble forme une communauté appelée garenne. On retrouve bon nombre de modèles comportementaux du lapin sauvage chez le lapin domestique.

En effet, il creuse un terrier si l'élevage se fait au sol. Pour ces lapins domestiques ou d'élevage, le logement est soit en clapier ou en cage dont le matériel diffère d'un pays à un autre.

Les facteurs qui déterminent leur conception sont le climat, le matériel disponible et son coût, l'échelle et le système de production ainsi que les compétences de l'éleveur (Fielding, 1993). La petite taille de l'animal et sa docilité constituent de grands atouts dans la pratique de son élevage (Djago et al., 2010). Sur le plan morphologique, une tête large et forte, un thorax développé, des membres relativement épais et une musculature bien extériorisée sont généralement caractéristiques du mâle. Les femelles présentent toutes proportions gardées, plus de finesse générale avec une tête plus étroite, un corps paraissant plus allongé et une ossature un peu plus légère. Seul l’arrière-train est plus développé avec un bassin large (Djago et Kpodékon, 2000).

Le lapin de race commune est un animal de taille moyenne de 30 à 50 cm de longueur pour un poids oscillant entre 1 et 2,5 kg. Il est donc petit, assez trapu et a des oreilles aussi longues que la tête et légèrement noires au niveau des pointes sur la partie supérieure. La couleur de sa douce fourrure varie du gris au brun avec la partie ventrale du corps, grise ou blanche. On note la présence d’une petite

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queue touffue n’excédant pas 6 à 7 cm de long. Le lapin est un animal à mœurs crépusculaires et nocturnes, constructeur de terriers en pleine nature. C’est aussi un animal calme, peu bruyant, docile et aimant la tranquillité (Djago et Kpodékon, 2000).

Selon Grasse (1949) ; Lebas et al. (1984), la position taxonomique du lapin (Oryctolagus cuniculus) est la suivante :

Règne : Animal

Embranchement : Vertébrés

Classe : Mammifères

Super Ordre : Glires

Ordre : Lagomorphes

Famille : Leporidae (lièvre et lapin)

Sous-famille : Leporinae

Genre : Oryctolagus

Espèce : Oryctolagus cuniculus

1.2 Diversité génétique et performances zootechniques des lapins de race commune au Bénin

1.2.1 Origine zoologique des lapins

Le lapin dont le nom scientifique est Oryctolagus cuniculus (Linné, 1758), appartient, à l’intérieur des mammifères placentaires, à l’ordre des Lagomorphes, qui se différencie de l’ordre des Rongeurs par quelques particularités anatomiques : mouvement latéral des mâchoires, deux paires d’incisives au maxillaire supérieur, nombre de doigts différents; l’absence de canines avec diastème prolongée étant commune aux deux ordres. Le genre Oryctolagus, s’insère dans la famille des Leporidae, par l’intermédiaire de la sous famille des Leporinae, qui englobe également les genres Sylvilagus (lapins américains à queue courte) et Lepus (lièvres typiques) (Rougeot, 1981). Sur le plan anatomique, la tête du lapin est moyennement longue, les os nasaux étant plus

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longs à l’arrière qu’à l’avant. Le palais osseux est court alors que l’arc jugal est développé (Lebas, 2000). Les lèvres mobiles et préhensiles sont fendues à leur partie supérieure (phyltrum). Les vibrisses (longs poils tactiles) se détachent au niveau des narines. Situés latéralement sur les côtés de la tête, les yeux des lapins de garenne ont un iris brunâtre alors qu’il est jaunâtre chez le lièvre. Végétarien très polyphage (herbes, graines, racines), le lapin a un tube digestif très développé (quatre à cinq mètres).

Le phénomène de caecotrophie consiste, après ingestion à leur sortie de l’anus de boulettes molles agglutinées par le lapin, à un second passage de ces matières humides et de composition spéciale à travers le tube digestif. Ajoutons que: les muscles striés sont blancs chez le lapin alors qu’ils sont rouges chez le lièvre. Le nombre de chromosomes (2n) est de quarante-quatre chez le lapin et quarante-huit chez le lièvre. La gestation après ovulation provoquée, dure quarante jours chez le lièvre alors qu’elle est de trente-deux jours chez le lapin. Les lapereaux naissent glabres, les paupières clauses et inertes, alors que les levrauts naissent velus, les yeux ouverts et se déplacent aussitôt (Rougeot, 1981).

1.2.2 L'origine génétique du lapin et son adaptation au milieu

L’origine ibérique défendue par Zeuner (1963) semble aujourd’hui se confirmer avec l’apport des études réalisées à partir de l’ADN mitochondrial, tant sur les fossiles que sur les animaux contemporains. Il s’agit d’un marqueur génétique désormais très utilisé pour l’établissement des phylogénies. Les travaux sur l’ADN du lapin ont commencé au milieu des années quatre-vingt sur des sujets en provenance de l’île de Zembra (Tunisie) et des lapins de race Fauve de Bourgogne. Ces recherches ont été menées par une équipe franco-tunisienne de biologistes (Ennafaa et al., 1987). Il en ressort que deux lignées d’ADN ont pu être mises en évidence : l’une dite A, en provenance d’un site d’Andalousie (Las Lomas) et l’autre B, relevé dans d’autres régions d’Espagne ainsi qu’en France notamment. Des sous-groupes ont été aussi identifiés, en particulier au sein du

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groupe B, lesquels caractérisent un certain nombre de sites archéologiques et que l’on trouve dans les lapins domestiques actuels (Quesney et Monnert., 2004). De ces investigations qui se poursuivent et qui apportent un complément très bénéfique aux examens morphologiques pratiqués jusqu’ici, il se dégage une conception de l’évolution de l’espèce Lapin qui peut se résumer ainsi à partir du pléistocène moyen jusqu’à l’Antiquité. Les lapins n’auraient occupé que l’Espagne et une étroite bande du sud de la France, sous des conditions climatiques variées. Les plus anciens restes d’Oryctolagus cuniculus examiné par Donnard (1982) datent de Mindel pour le gisement de Montoussé (Hautes Pyrénées) et de l’interglaciaire Mindel-Riss pour le gisement de Lunel Viel (Hérault).

1.3 Quelques races de lapins 1.3.1 Grandes races

1.3.1.1 La Géante blanche du Bouscat

Originaire de la France (au Bouscat, près de Bordeaux), la race Géante blanche du Bouscat est issue du croisement-sélection entre l'Argenté de Champagne, le Géant des Flandres et le lapin Angora. Le mâle pèse entre 5 kg et 6 kg. C'est une race à oreilles assez épaisses, aux extrémités arrondies et mesurant entre 17 et 18,5 cm. Sa fourrure est bien longue (35 à 40 mm), épaisse et souple avec un reflet givré. Elle a une robe blanche. Elle présente un chanfrein assez busqué. Son corps est robuste et assez allongé. La ligne dorsale forme un léger arc. Les cuisses émergent quelque peu. Sa croupe est bien développée. Le fanon est apparent chez la femelle. Les pattes arrière sont vigoureuses. Elle a des yeux grands ouverts et de couleur rouge. C'est une race adaptée au climat froid (ASFC, 2008).

1.3.1.2 La Géante des Flandres

Originaire de la Belgique, c'est une race rustique issue de la sélection des lapins locaux. Elle pèse entre 5,5 kg et 7 kg (3,5 kg à 4 mois). Ses oreilles sont grandes (plus de 16 cm), épaisses, larges (entre 4 et 6 cm), portées droites et en forme de

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V, unies à la base et bordées d'un liseré noir. L'ouverture est dirigée vers l'avant.

Sa fourrure est fine, lisse, épaisse et souple. Elle peut être mate ou brillante. La couleur de cette race varie : elle peut être gris lièvre, gris garenne, gris fer, gris bleue, fauve, noire, bleue, blanche. Sa tête est droite, forte et large. Son cou est imperceptible. Son corps est grand, large, long, profond et forme un rectangle vu de dessus. Elle possède une puissante musculature et a des épaules basses. Sa croupe est arrondie. Ses pattes sont longues et bien musclées. C'est un lapin docile et résistant aux stress. Elle est mise à la reproduction entre 10 et 12 mois. Elle est très prolifique (9 lapereaux en moyenne, dont 1 mort-né) et souffre le plus souvent de l'absence de secondes incisives (ASFC, 2008).

1.3.1.3 Le Géant Papillon Français

C'est une race originaire de la France et issue de la mutation de lapins tachetés.

Elle pèse 3,1 kg à 4 mois, et présente une fourrure avec des poils recteurs discrets pour favoriser l'expression du dessin (papillon). Elle est de couleur noire, havane ou bleue le plus souvent. Toutes les couleurs peuvent être admises à condition que le dessin soit bien marqué. Le dessin doit être nettement délimité et intense. Le chanfrein est rectiligne, son cou est imperceptible. Son corps est puissant et allongé, uniformément développé. Ses épaules sont basses. Ses pattes sont courtes et vigoureuses. Génétiquement, cette race souffre du prognathisme mandibulaire (ASFC, 2008).

1.3.2 Races moyennes

1.3.2.1 La Fauve de Bourgogne

D'origine française, elle est issue d'une population locale de lapins fauves.

L'adulte pèse entre 4 et 4,5 kg. Elle a les oreilles bien droites, légèrement en forme de V à leur sommet, robustes, velues et serrées à la base. Elles ont une forme arrondie à leur extrémité et une longueur comprise entre 11,5 et 12,5 cm. Sa fourrure est dense ; les poils sont longs de 35 mm. Elle a une couleur fauve, roux intense ou uniforme. Chez le mâle, la tête est forte et large, ronde et non busquée

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(courbure bombée) ; le cou est imperceptible et musclé. Son corps est trapu et massif, de largeur quasi similaire en tout point (vu de dessus), plus large au niveau du râble et des épaules. Sa poitrine est large. Sa croupe est bien développée, musclée et remplie, sans saillies osseuses. Ses pattes sont fortes, robustes et courtes, la largeur de la poitrine à l'avant est bien serrée au corps à l'arrière. Ses ongles sont de couleur noire non cornés. Elle a les yeux bien ouverts, vifs et expressifs, jamais trop proéminents ni trop enfoncés. Elle jouit d'une certaine vitalité. La lapine est mise à la reproduction entre 6 et 8 mois et donne en moyenne 9 lapereaux par portée, dont 1 mort-né. Elle souffre de la maladie des muscles blancs, du prognathisme mandibulaire et du glaucome héréditaire. C'est une race qui est parfois croisée avec les races Argentés de Champagne, Géantes blanche du Bouscat, Néo Zélandaises et Californiennes (ASFC, 2008).

1.3.2.2 La Californienne

Elle est apparue en 1922 aux États-Unis d'Amérique (Californie). Elle pèse entre 3,5 et 5 kg. Sa fourrure est dense et assez lustrée. Sa robe est blanche, aux extrémités (oreilles, pattes, queue, nez) foncées. Sa tête est forte, large, ronde et non busquée. Son cou est imperceptible. Son corps est massif, court, ramassé, charnu, musclé ; au râble épais, aux épaules larges, et aux cuisses arrondies, avec une ligne dorsale légèrement bombée. La croupe est large et bien arrondie, sans partie saillante, à la même hauteur que les épaules. Ses yeux sont rouges. Elle est mise à la reproduction entre 7 et 9 mois. Elle a une prolificité comprise entre 8 et 10 lapereaux à la naissance (6 en moyenne au sevrage). Elle est adaptée aux climats tropicaux et est souvent croisée avec le Néo zélandais (ASFC, 2008).

1.3.2.3 La Néo-Zélandaise

Originaire des États-Unis d'Amérique, elle est le résultat de la sélection des lapins colorés américains. Elle s'acclimate très bien aux régions tropicales. Sa robe est blanche et ses yeux sont roses. Elle pèse entre 4,5 et 5,25 kg. Ses oreilles sont très robustes aux bases, épaisses, bien droites et assez rapprochées. Elles sont longues de 11 à 12 cm. Sa fourrure est très dense, souple et assez lustrée. Sa tête est pleine

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avec des mâchoires développées, volumineuse, mais harmonieuse. Son corps est puissant, développé, très massif et moyennement long avec un dos râble, une croupe large et arrondie. Ses pattes sont assez courtes, lourdes à l'avant et fortes à l'arrière (ASFC, 2008).

1.3.3 Petites races de lapins 1.3.3.1 Le Hollandais

Originaire de la Hollande, c'est une race qui possède de petites pattes, elle est relativement animée et atteint sa maturité à l'âge de 7 à 9 mois. Le nombre de lapereaux par portée est compris entre 6 et 8 avec d'importantes pertes avant le sevrage. Sa fourrure est dense, souple et courte. Elle souffre généralement de prognathisme mandibulaire, d'ostéoporose, de courbure de l'avant-bras, de Spinabifida (ASFC, 2008).

1.3.3.2 L'Argenté Anglaise

C'est une race originaire de l'Angleterre, elle pèse entre 2,5 et 2,9 kg. Ses oreilles sont droites et mesurent entre 8,5 et 9,5 cm. Sa fourrure est courte, dense, élastique et ses poils sont épais. Elle possède une robe argenté (poils unis et à pointes blanches) régulièrement répartie et des yeux légèrement proéminents. Au sein de cette race, on peut distinguer différents individus (unicolore : argenté noir, argenté bleu, havane. Agouti : argenté brun, argenté crème). C'est une race à tête forte et anguleuse. Son corps est court et trapu, rond et potelé avec une poitrine pleine, et des épaules puissantes. Son dos est légèrement arqué, râble et très épais. Ses pattes sont petites (ASFC, 2008).

1.3.3.3 Havane Français

Elle pèse entre 2,5 et 2,9 kg. Ses oreilles sont portées droites, bien serrées et velues. Elle possède une fourrure dense, souple et luisante avec des poils assez fins. Elle a une robe havane soutenue (cigare foncé), très uniforme et lumineuse.

Le dessous du corps est plus mat. La tête est courte, large chez le mâle, un peu

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plus fine chez la femelle. Elle possède un corps légèrement arrondi et élégant, la poitrine et les épaules sont pleinement formées. Ses pattes sont fines, ses yeux sont bien ouverts et brillants de couleur brune marron foncée. Elle donne entre 7 et 10,7 lapereaux en moyenne (1 mort né). La maladie génétique connue pour cette race est l'achondroplasie (ASFC, 2008).

1.3.3.4 Chinchilla

Elle provient de la France et pèse entre 2,5 et 2,9 kg à l'âge adulte, 50 g à la naissance, 650 g à 28 jours et 1,4 kg à 77 jours. Ses oreilles mesurent entre 8,5 et 9,5 cm elles sont très consistantes, velues et portées droites. Sa fourrure est très dense, souple et assez longue (au moins 30 mm). Elle a une robe grise cendrée lumineuse avec des reflets bleutés ; au chenillé noirâtre très prononcée et ondulée sur le dos. Le dessus de la queue est noir, le dessous du corps (ventre, menton, queue) et le tour des yeux blancs. C'est une race docile qui produit entre 7 et 10 lapereaux en moyenne avec 1 mort né et souffre génétiquement du tremblement paralytique, d'ataxie, de l'œil rouge sur patron coloré et de luxation fémorale (ASFC, 2008).

1.3.4. Races de lapins nains 1.3.4.1 Nain Bélier

Elle est originaire de la Hollande et est le résultat du croisement entre le nain bélier français et le nain bélier anglais. Elle pèse entre 1,4 et 1,7 kg. Ses oreilles sont consistantes, verticales, avec une ouverture sur les joues. Sa fourrure est dense, souple et moyennement longue. Elle possède une très forte tête avec le front large, le museau développé, les joues et les mâchoires pleines. Son chanfrein est fortement busqué. Son cou est imperceptible. C'est une race docile, assez animée et peu prolifique 3 à 7 lapereaux en moyenne 4, tous vivants (ASFC, 2008).

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1.3.4.2 Nain Angora

C'est une race rencontrée un peu partout en Europe, mais surtout en France. Elle est le résultat du croisement entre Angora et les lapins nains. L'adulte pèse environ entre 1,2 et 1,5 kg. Ses oreilles sont droites, consistantes et serrées. Ses poils sont longs (sauf sur les oreilles, le museau, le nez et le front) ; les oreilles ont un plumet de poils à leur extrémité. La fourrure est épaisse. Elle possède de petites pattes et des yeux légèrement proéminents. Elle est mature à 6 mois (ASFC, 2008).

1.4 Aspects morphologiques

Pour la majorité des races, à l'exception des naines, l'allure générale du corps est différente selon le sexe. Une tête large et forte, un thorax développé, des membres relativement épais et une musculature bien extériorisée sont généralement les caractéristiques du mâle. Les femelles présentent toutes proportions gardées, plus de finesse générale avec une tête plus étroite, un corps paraissant plus allongé et une ossature un peu plus légère. Seul l'arrière-train est plus développé avec un bassin large (Djago et Kpodékon, 2000).

1.5 Anatomie du lapin

Herbivore monogastrique, le lapin est un animal dont les dents poussent continuellement contrairement à celles des bovins par exemple ; il les use et les affûte par des mouvements continuels des mâchoires (Djago et Kpodékon, 2000).

Chez un lapin adulte de race moyenne (4 à 4,5 kg) ou sub-adulte, le tube digestif a une longueur d'environ 4,5 à 5 m (Lebas et al., 1996a). Il est relativement plus développé chez le jeune lapin que chez l'adulte, car le tube digestif atteint sa taille définitive chez un lapin de 2,5 à 2,7 kg. Selon Peeters et al. (1984) et Lebas (1991), les éléments distinctifs constituant globalement le tube digestif du lapin sont :

 un œsophage court ;

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 deux réservoirs à savoir l'estomac et le cæcum (lieu de la fermentation des aliments par les bactéries) dont le contenu total représente 10 % du poids vif de l'animal. L'estomac représente 40 % du volume total du tube digestif ;

 l'intestin grêle (lieu de « démontage » des aliments en leurs éléments nutritifs de base) est la première et la plus longue partie des intestins (3,3 m environ chez l'adulte) ;

 le côlon est la dernière partie des intestins et mesure environ 1,3 m de longueur chez les adultes.

1.6 Généralités sur l’élevage des lapins 1.6.1 Cuniculture dans le monde

Si la domestication des grandes espèces à intérêt zootechnique (bovins, ovins, porcins) comme celle des petites espèces (volailles) se perd dans la nuit de la préhistoire, celle du lapin est toute encore plus récente. En effet, originaire du Sud de l'Europe et de l'Afrique du Nord, le lapin sauvage, Oryctolagus cuniculus, aurait été « découvert » par les Phéniciens lors de leur prise de contact avec l'Espagne vers l'an 1000 avant Jésus-Christ (Lebas et al., 1996a). Au temps des Romains, le lapin reste le symbole de l'Espagne. Il semble bien que ce soit les Romains qui aient disséminé le lapin dans l'empire comme animal gibier. Dès le 16e siècle, on connaît plusieurs races dont la domestication remonte de ce fait au moyen âge. Au début du 19e siècle, l'élevage du lapin en clapiers se développe dans toute l'Europe Occidentale, aussi bien en milieu rural qu'en milieu urbain (chez les ouvriers des banlieues). Au cours des années 50, la cuniculture subit de profondes transformations notamment dans les méthodes de production. En même temps apparaissent des troubles pathologiques jusqu'alors inconnus, apparemment liés aux nouvelles méthodes « d'élevage intensif » : entérites mucoïdes, troubles respiratoires, troubles digestifs, etc.

La production totale du lapin dans le monde a été estimée à 1,2 million de tonnes de carcasses en 1992 et à 1,5million en 1994 (Lebas et al., 1996a). Les principaux

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producteurs sont l'Italie, la Russie, l'Ukraine, la Hongrie, la France, la Chine et l'Espagne. L'Europe assure 75 % de la production mondiale et la Chine assure la majorité de la production restante. L'élevage du lapin est presque inexistant dans la majorité des Pays du Proche-Orient. Des foyers d'élevage existent dans quelques régions d'Amérique Centrale, en Asie du Sud-Est et en Afrique. Les pays de l'Afrique Sud- Sahélienne n'ont pas de tradition cunicole en raison de l'origine assez récente de ce type d'élevage. La viande de lapin est jusqu'à nos jours encore assez peu consommée. Le lapin a fait son apparition dans les pays du Golfe de Guinée (Côte d'Ivoire, Ghana, Togo, Bénin et Nigeria) depuis le XIXe siècle. En effet, il y fut introduit par les missionnaires ou les colons (Kpodékon, 1988). A partir des années 70, les gouvernements de ces pays, afin d'améliorer l'alimentation de leurs populations sans aggraver le déficit du commerce extérieur, ont été amenés à développer l'élevage du lapin :

 le Ghana en 1972 avec le projet « National Rabbit Project » ;

 le Bénin à travers le « Centre Cunicole de Recherches et d'Information » : CECURI en 1988 ;

 au Nigeria, la Fédération des Coopératives dispose d'un centre de diffusion des reproducteurs à Ibadan à 100km au Nord de Lagos ;

 le Togo possède trois fermes modèles : BENA-DEVELOPPEMENT, BETANIA et le Centre de Formation de Batome (Colin et Lebas, 1995).

1.6.2 Cuniculture au Bénin

La cuniculture béninoise a connu ces dernières années une évolution remarquable.

En effet, le Bénin comptait en 1986 environ 400 élevages de lapin répartis dans tout le pays (Kpodékon, 1988), et à l’heure actuelle, le Bénin compte 25 000 élevages de lapin (Countrystat/Benin, 2014). La création du Centre Cunicole de Recherche et d’Information (CECURI) en 1988 a permis de définir des conditions de développement d’une cuniculture locale et de réaliser un important effort de formation et de vulgarisation (Kpodékon et Tomagnimena, 1992). Les éleveurs

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se sont regroupés en une association dénommée l’Association Béninoise des Cuniculteurs (ABeC). Au Bénin, l’élevage de lapin est pratiqué dans tous les départements et la viande de lapin est entrée dans les habitudes alimentaires des Béninois (Fagbohoun, 2006). La cuniculture béninoise connaît donc un essor croissant à telle enseigne que la production annuelle en carcasses de l’Association Béninoise des Cuniculteurs (ABeC) a été estimée à environ 400 tonnes en 2005.

La demande de la viande de lapin devient de plus en plus forte, surtout à Cotonou, raison pour laquelle il y a plusieurs points de vente. Comparée à celle des autres espèces animales, la viande du lapin est plus riche en protéines, en certaines vitamines et en sel minéraux. Elle est par contre plus pauvre en graisse (Lebas et al., 1996a). Selon Djago et Kpodékon (2000), la viande du lapin présente des qualités diététiques indiscutables et est souvent recommandée par les médecins. Elle se situe parmi les viandes recherchées (Lebas et al., 1996a). Au Bénin 64 % de la population ont consommé au moins une fois la viande du lapin et la quasi-totalité (95 %) des consommateurs l'a appréciée (Kpodékon et Tomagnimena, 1992).

1.6.2.1 Difficultés d'évaluation de la production

L'une des particularités actuelles de la production cunicole béninoise est la coexistence de deux systèmes de production : un système traditionnel issu de petits élevages familiaux et un système rationnel (constitué en majeurs parties d'éleveurs membres de l'ABeC et d'autres éleveurs privés : mikado...). La part de l'élevage traditionnel reste encore importante, beaucoup plus que dans d'autres filières. Elle est difficile à estimer, car elle échappe aux enquêtes et aux recensements et est très peu impliquée dans les circuits commerciaux organisés.

La production globale est donc évaluée d'une part à partir des abattages contrôlés de l'ABeC qui correspondent essentiellement à la production de ses membres et d'autre part avec les chiffres de la fabrication d'aliments qui permettent de donner une estimation de la production traditionnelle.

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1.6.2.2 Evolution de la production cunicole au Bénin

Jusqu'à la fin des années 87, il n'existait aucune statistique fiable sur la production cunicole au Bénin. Il aura fallu attendre les résultats d'enquêtes de Kpodékon (1988), pour affirmer que la cuniculture est pratiquée un peu partout au Bénin et que de nombreuses conditions favorables à son développement sont réunies.

La cuniculture au Bénin connaît une augmentation sans cesse croissante. En effet, en 1988 on dénombrait environ 400 élevages répartis dans tout le pays (Kpodékon, 1988) avec en moyenne 4,1 lapines mères (Kpodékon et Coudert, 1993). Suite à l'avènement successif de la peste porcine et de la grippe aviaire qui ont décimé les élevages de porcs et de volailles et ont favorisé le développement de l'élevage de lapins, on note une forte augmentation de la production cunicole.

Selon les données statistiques de la FAO (2000) et de l'ABeC (2007), le nombre d'élevage est passé de 400 en 1998 à 1350 en 2007 avec une forte prédominance de l'élevage familiale. La production totale annuelle de carcasses de lapins au Bénin a atteint 400 tonnes en 2005 (ABeC, 2007). Les lapins ont une origine génétique très variée et sont le plus souvent métissés de manière anarchique.

De plus en plus, la viande de lapin entre dans les habitudes alimentaires des Béninois. Le marché est très variable, avec une demande plus élevée que l'offre.

La plus grosse clientèle reste les supermarchés, les boucheries modernes, les restaurants, les maquis (petits restaurants publics) et les hôtels ; bien qu'actuel- lement la demande augmente chez les particuliers qui servent cette viande lors des anniversaires, des mariages, des cérémonies de baptême et au cours des fêtes. Les lapins produits sont souvent livrés, abattus s'ils sont destinés à la consommation directe, où vivants comme reproducteurs.

1.7 Importance du lapin

Le lapin est un animal économiquement intéressant à cause de sa prolificité. En effet, les lapines ont en moyenne des tailles de portée de 5 à 7 petits en zone tropicale, une durée de gestation de 30 à 32 jours et une maturité sexuelle rapide

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(5 mois pour les femelles) (Djago et Kpodékon, 2000). Ainsi, l’élevage du lapin est facile et sa productivité intéressante. Du fait de sa docilité, le lapin est un animal d’élevage très agréable (Djago et Kpodékon, 2000). Pour Lebas et al.

(1996a), un lapin atteint son poids d’abattage en 10 à 12 semaines. Il a la capacité de convertir les protéines contenues dans les plantes riches en cellulose inutilisable par l’homme, en protéines animales de haute qualité nutritionnelles.

En effet, jusqu’à 20 % des protéines alimentaires ingérées par un lapin sont converties en viandes comestibles (Lebas et al., 1996a). Le lapin a une grande valeur économique et sociale pour la famille. Avec beaucoup de soins, les lapins ne sont pas difficiles à élever et peuvent constituer une importante source de revenu et de nourriture parce que n’importe quel membre de la famille peut s’en occuper. Certaines personnes gardent les lapins pour en faire un repas nutritif, tandis que d’autres les élèvent à la fois pour la vente et pour la consommation.

Chaque partie de l’animal est utilisée : les fourrures produites par le lapin Rex en élevage rationnel sont utilisées dans l’habillement. La peau est coupée en fines lamelles puis recyclée en colles ou en engrais et sert à la fabrication des gants. Les poils produits par le lapin Angora constituent des fibres d’excellente qualité et font ainsi partie des fibres spéciales destinées à la confection de vêtements haut de gamme (Fagbohoun, 2006). Par ailleurs, les déjections de lapin fournissent du fumier qui enrichit le sol et améliore les cultures et les plantes végétales (Yuma, 2007). Lebas et al. (1996b) ajoutent que, les déjections (litières, crottes accumulées sous les cages) représentent donc une valeur agronomique non négligeable. En effet, ces déjections sont sensiblement plus riches en éléments fertilisants : phosphore, potassium, azote et autres minéraux (cuivre, magnésium, oxyde de magnésium, manganèse, fer et zinc) qu’un fumier de ferme.

De ce fait, les exploitations agricoles élevant de lapin peuvent économiser une partie des engrais chimiques, car ses déjections constituent une source d’engrais organique pour les cultures des horticulteurs (jardiniers, maraîchers). Une autre façon de valoriser les déjections de lapin est d’associer la pisciculture et la

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cuniculture (Colin et Lebas, 1995). Le lapin, par sa taille réduite et sa prolificité associée à une courte durée de gestation, possède les qualités requises pour être un bon modèle animal médical. Sa taille intermédiaire entre celle des grands rongeurs et celle des animaux de ferme offre la possibilité d’effectuer des manipulations trop délicates tout en restant facile à élever dans l’espace restreint d’un laboratoire. Le temps de gestation court et la grande taille des portées permettent de diminuer la durée et les coûts des expérimentations. L’élevage du lapin est bien maîtrisé ; de plus, la physiologie et l’immunologie de cet animal ont été très étudiées (Manning et al., 1994).

1.8 Pathologie du lapin

En cuniculture, la pathologie joue sans Conteste un rôle majeur sur les coûts de production. La Pathologie peut être abordée sous l'angle des maladies spécifiques.

Cependant, il ne faut pas perdre de vue que le développement d'une maladie est un équilibre entre la résistance de l'hôte et le pouvoir pathogène d'agents infectieux. Cette situation est d'autant plus complexe que d'autres facteurs, dits favorisants, sont très souvent impliqués. Parmi ces facteurs, il faut mentionner l'environnement, l'alimentation (Peeters et al., 1995, Gidenne et Licois, 2005), les stress, la qualité hygiénique des élevages ou d'autres facteurs spécifiques à l'animal lui-même tels que des prédispositions génétiques, le statut immunologique ou le statut sanitaire (Bennegadi et al., 2001). Deux syndromes principaux sont classiquement identifiés chez le lapin :

Le syndrome respiratoire qui domine chez les adultes et le syndrome digestif, plus fréquent chez les lapins en croissance. En outre, en élevage rationnel, la pathologie liée à la reproduction (pathologie au nid ou des femelles elles-mêmes) qui n'est généralement pas associée à des phénomènes infectieux (Lebas et al., 1996a). Les principales maladies rencontrées dans les élevages rationnels de lapin sont : Les maladies bactériennes, et parasitaires. D’autres pathologies bien connues en cuniculture concernent aussi bien les lapins adultes que des lapins plus

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jeunes ; c’est le cas de maladies virales comme la maladie hémorragique virale (VHD) ou la myxomatose. Ces deux maladies virales ont été passées en revue lors du dernier congrès mondial de cuniculture (Lavazza et Capucci, 2008).

1.8.1 Maladies virales

A l’exception de la myxomatose, de la VHD (Viral Haemorrhagic Disease) et de la fibromatose pour ses relations évidentes avec la myxomatose, les affections virales du lapin ont été fort peu étudiées. De nombreux virus ont été isolés, mais ne sont pas toujours en relation avec des entités pathologiques bien définies.

La maladie hémorragique virale du lapin

Signalée pour la première fois en France en 1988 sur des lapins domestiques, cette maladie est alors rapprochée de la « pneumonie hémorragique » décrite en Chine dès 1984 et d’une « hépatite nécrotique infectieuse » sévissant en Italie depuis 1986. En 1989 le continent américain est atteint et l’Office International des Epizooties donne à cette affection l’appellation définitive de Maladie Hémorragique Virale du lapin ou Viral Haemorragic Disease ou VHD. Toutes les régions de France sont actuellement touchées avec atteinte à la fois des lapins sauvages et domestiques. Les élevages de type fermier sont préférentiellement concernés. La maladie apparaît de façon brutale avec une morbidité de 30 à 80 %.

La mortalité est souvent supérieure à 50 % et l’évolution de la maladie au sein d’un effectif est d’environ une semaine. Le plus souvent ce sont des lapins adultes qui sont atteints. Mais depuis quelques années, la sensibilité chez les jeunes est de plus en plus précoce avec l’atteinte de sujets de cinq à six semaines.

Le virus hémorragique est un calicivirus rond icosaédral. De façon expérimentale, il se transmet à partir de broyats de foies de sujets atteints de VHD, on peut reproduire la maladie par inoculation par les voies sous-cutanée, intramusculaire, intra-périnéale, orale et nasale. La transmission naturelle se fait par contact direct avec les sécrétions de lapins infectés ou par contact indirect par l’intermédiaire de fourrages contaminés par des malades ou des cadavres.

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La période d’incubation est très courte, de l’ordre de un à trois jours. L’animal est souvent retrouvé mort avec une simple tâche de sang au niveau des narines. Lors de la reproduction expérimentale de la maladie, on peut observer une dyspnée très intense et très brève vingt-quatre à trente-six heures après contamination, s’accompagnant d’une hyperthermie marquée à 41 °C suivie d’une hypothermie à 38 °C, des convulsions suivies de la mort. Cette forme aiguë est observée en premier dans des zones épizootiques ; des cas subaigus avec des symptômes atténués sont ensuite observés. La plupart des animaux qui survivent sont résistants à une réinfection, mais peuvent rester porteurs du virus. Les lésions sont caractéristiques, dominées par un processus hémorragique avec :

 des zones hémorragiques plus ou moins étendues au niveau des poumons, une trachéite muco-hémorragique ;

 des pétéchies sur le thymus très hypertrophié ;

 de façon plus irrégulière l’hypertrophie et/ou des pétéchies sur les différents viscères : rate, reins, intestins ;

 des ganglions hypertrophiés et congestionnés ;

 une hépatite très marquée avec décoloration et aspect de foie cuit, un ictère important chez certains sujets.

Le diagnostic est basé sur la brutalité de l’évolution, la sensibilité des adultes et la résistance des jeunes au nid. Les lésions sont très spécifiques au niveau des poumons, du thymus, de la trachée et du foie. L’identification du virus permet de le confirmer.

Il n’existe aucun traitement. La prophylaxie sanitaire repose sur l’élimination des fourrages souillés par des malades ou des cadavres. Il faut éviter l’apport de verdure cueillie dans la nature aux lapins de compagnie, en période d’épizootie, n’introduire en exposition ou dans les élevages que des lapins vaccinés. La prophylaxie médicale s’appuie sur la vaccination. Deux vaccins sont à l’heure actuelle disponibles, issus de broyats d’organes infectés inactivés l’un par le

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formol, l’autre par le β-propiolactone, et adjuvés. On pratique des rappels tous les six mois dans les zones infectées.

1.8.2 Maladies bactériennes

Infection respiratoire à CAR bacillus

Le CAR bacillus (cilia-associated respiratory bacillus) se développe au niveau de l’épithélium respiratoire. On a isolé deux souches différentes, une chez le lapin, une autre chez le rat, cette dernière étant plus pathogène pour la souris. Son rôle pathogène n’est qu’imparfaitement connu à l’heure actuelle (Harkness et Wagner, 1995).

Le lapin apparaît peu sensible à cette infection. Il semble que la maladie se déclare lors de la présence d’autres germes co-pathogènes comme Mycoplasma pulmonis ou le virus de Sendaï. La transmission se fait par contact direct avec un animal infecté (Harkness et Wagner, 1995).

Après une période asymptomatique, les animaux souffrent de troubles respiratoires avec une respiration sifflante, des râles, qui s’accompagnent d’une diminution de leur activité et d’une perte de poids. (Harkness et Wagner, 1995) Suivant les auteurs, les lésions trouvées chez le lapin sont discrètes à très importantes avec présence d’emphysème pulmonaire, d’atélectasie et de lésions disséminées sur la plèvre ainsi que la présence d’exsudat au niveau de la trachée (Harkness et Wagner, 1995).

On peut réaliser des tests sérologiques. Cette bactérie peut être identifiée sur des coupes histologiques de poumons ou mise en culture (Harkness et Wagner, 1995).

Staphylococcie

La staphylococcie est une maladie bactérienne récurrente. Elle a fait son apparition dans les élevages rationnels entre 1982 et 1985 (Boucher et Nouaille 2002). Selon ces auteurs, depuis 1992, l'incidence de cette pathologie en élevage a singulièrement augmenté parallèlement au développement de l'élevage en bandes. La bactérie responsable, Staphylococcus aureus (coques à gram positif),

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infecte le lapin au niveau de microlésions cutanées avant d'envahir les tissus sous- cutanés. Les principaux signes cliniques sont des pododermatites (abcès plantaires), des mammites et des abcès sous-cutanés. Chez les lapereaux sous mère, on peut observer des sévères dermatites aiguës exsudatives et abcédatives.

Souvent ces lapereaux meurent à cause de l'agalactie due aux mammites chez les lapines (Vancraeynest et al., 2006).

La pasteurellose et la bordetellose

La pasteurellose et la bordetellose sont des maladies infectieuses, virulentes et contagieuses dues à Pasteurella multocida et Bordetella bronchiseptica. Elles se manifestent surtout par des troubles respiratoires aigus ou chroniques. Pasteurella multocida et Bordetella bronchiseptica sont de petites bactéries gram négatives, aérobie non sporulé. Ils se transmettent le plus souvent par contact direct d’une lapine infectée chronique avec sa portée ou à l’intérieur d’une même portée. Les nouveau-nés peuvent être infectés à la naissance, pendant la période d’allaitement ou par l’intermédiaire des pipettes d’abreuvement. La transmission aérienne est possible entre sujets peu éloignés les uns des autres. A la faveur d’un stress, d’une baisse de résistance, l’infection se réveille et les symptômes apparaissent (Laval, 1995 et Harrenstien et al., 1995)

Colibacillose

La colibacillose est une maladie fréquente chez le lapin et les rongeurs atteignant surtout les nouveau-nés et les animaux juste sevrés. La colibacillose peut atteindre des lapins de tous âges, mais est beaucoup plus fréquente chez des lapins tout juste sevrés. Avant le sevrage, on peut observer des mortalités touchant les animaux de toute une portée en moins de quarante-huit heures. Les animaux atteints présentent une diarrhée sévère avec une mortalité très variable suivant les sérotypes. Les lésions sont celles d’une congestion de la partie terminale du grêle, du cæcum et du colon. Le contenu du cæcum est très liquide parfois

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hémorragique. Un diagnostic de certitude ne peut être posé qu’avec l’aide du laboratoire : culture et sérotypage du colibacille (Harkness et Licois, 1995).

Entéropathie à clostridies

Les entérotoxémies atteignent plus particulièrement des lapins de quatre à huit semaines au moment du sevrage. A l’origine, interviennent des facteurs non spécifiques qui rompent l’équilibre de la flore et favorisent la multiplication des germes anaérobies. On peut citer les stress notamment celui du sevrage.

L’utilisation des antibiotiques comme la lincomycine ou la clindamycine favorisent la multiplication de Cl. spiroforme. Même les tétracyclines ou le chloramphénicol, s’ils sont administrés de façon prolongée augmentent le taux de Cl. spiroforme ainsi que la néomycine utilisée dans le traitement de la colibacillose. Enfin les facteurs nutritionnels ne sont pas à négliger : un aliment riche en protéines (plus de 18 %) ou pauvre en lest (moins de 10 % de cellulose brute indigestible) peut conduire à une diarrhée mortelle en quelques jours. Les jeunes sujets peuvent mourir sans aucun signe clinique ou présenter une diarrhée bénigne. Mais le plus souvent, l’évolution se fait sur six à quarante-huit heures avec l’apparition d’une diarrhée sévère, d’anorexie, de polydipsie, d’une hypothermie suivie de la mort. Chez l’adulte, on observe des morts sporadiques consécutives à des erreurs alimentaires ou à des traitements antibiotiques (Licois et Marcato 1995).

Autres maladies bactériennes du lapin

Outre les maladies précitées, le lapin est aussi victime d’autres pathologies moins fréquentes. Ce sont entre autre l’entérotyphlite à Clostridium spiroforme, la salmonellose, la klebsiollose, les mycoplasmoses, la tularémie, la tuberculose, la chlamydophilose, la syphilis à tréponème etc. (Djago et Kpodekon, 2000 ; Boucheur et Nouaille, 2002).

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1.8.3 Maladies parasitaires 1.8.3.1 Ectoparasites

La cheylétiellose

Due à Cheyletiella parasitovorax, cette parasitose spécifique du lapin est caractérisée par des lésions prurigineuses, alopéciques, squameuses et croûteuses surtout sur le dos et entre les épaules. Les acariens sont facilement mis en évidence après brossage de l’animal et observation à la loupe (Chermette et Hafar, 1995a).

Les phtirioses

Chez le lapin, on rencontre le poux piqueur Haemadipus ventricosis. En cas d’infestation massive, il entraîne prurit, alopécie, apathie et anémie. Les phtirioses sont très contagieuses et sont plus rares sur des animaux de compagnie qu’en élevage. H. ventricosis est un vecteur dans la transmission de la tularémie du lapin à l’homme (Chermette et Hafar 1995a ; Harkness et Wagner, 1995).

Pulicoses

La présence de puces est possible. Chez les lapins d’élevage, seule Spilopsyllus cuniculi a une réelle importance. Son cycle évolutif particulier est lié aux phases de la reproduction, si bien que ce sont surtout les femelles gestantes ou les très jeunes lapereaux qui sont parasités. La piqûre entraîne un prurit intolérable accompagné de lésions de la peau. Chez les lapins de compagnie, on trouvera fréquemment les puces du chien et du chat Ctenocephalides félis et cati (Chermette et Hafar, 1995a).

Démodécie

Demodex folliculorum var. cuniculi entraîne des dépilations non prurigineuses débutant souvent au niveau de la tête (Chermette et Hafar, 1995a). Le diagnostic fait appel à l’observation minutieuse de l’animal, à l’examen à la loupe ou au microscope d’un produit de raclage des lésions. La clinique est souvent dominée par le prurit (la démodécie faisant exception), associé à des dépilations, squames et croûtes plus ou moins abondantes. Les traitements consistent en des bains ou des frictions une à deux fois par semaine à renouveler pendant trois à quatre

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semaines. Dans le traitement de l’otacariose, il est souhaitable de ramollir et d’enlever les croûtes cérumineuses au préalable avec un produit auriculaire huileux.

1.8.3.2 Parasitoses sous-cutanées

Cœnurose et cysticercose

Les larves cœnures de Tænia serialis sont des larves vésiculeuses. Le traitement se fait à base de praziquantel à haute dose associer ou non à du mébendazole ou de l’albendazole ce qui entraîne une résolution des lésions sans empêcher les rechutes (Chermette et Hafar, 1995b).

1.8.3.3 Parasitoses digestives

Oxyurose

Les oxyures sont sans doute les nématodes les plus fréquents chez le lapin.

L’infestation est banale. On observe parfois des troubles diarrhéiques, des perturbations de la reproduction, un prurit anal avec prolapsus et automutilation.

Le cycle des oxyures est direct et s’effectue par ingestion d’œufs embryonnés. On trouve assez fréquemment Passalurus ambiguus dont le rôle pathogène est très discuté par certains auteurs. Les femelles vont pondre dans la partie distale de l’intestin et provoquer une irritation de la région anale, entraînant grattages et dépilations qui peuvent se compliquer de mycoses (Gentz et al., 1995 ; Harkness et al., 1995 ; Licois, 1995).

Téniasis

Le lapin se contamine en mangeant de l’herbe contenant des acariens qui sont les hôtes intermédiaires de la larve. Cette parasitose est très rare (Licois, 1995).

Flagellés

Ils sont le plus souvent bien tolérés. Des troubles digestifs peuvent justifier un traitement à base de métronidazole. Parmi ces flagellés, Giardia duodenalis se retrouve chez l’homme (Chermette et Hafar, 1995b).

Références

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