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Sfi\ est un domaine où les changements en Union soviétique nous

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"Notre -perception de VUrûon soviétique se fonde sur deux prémisses.

D'une part, les pressiorts pour le changement de la politique intérieure et étrangère de l'URSS reflètent une crise du système communiste davantage que les seules préférences personnelles d'un dirigeant sovié­

tique particulier. D'autre part, le relâchement des tensions Est­Ouest à la fin des années 80 est qualitativement différent des périodes de détente antérieures.

L'Union soviétique a trouvé en Mikhail Gorbatchev un dirigeant exceptionnd, tout à fait différent de n'importe lequel de ses prédécesseurs.

Avec le style et le flair qui le caractérisent, M. Gorbatchev a embrassé la réforme plus rapidement et complètement qu'un autre dirigeant aurait pu le faire. Nous sommes persuadés, cependant, que ce sont les nécessités objectives affrontées par l'Union soviétique qui établissent tant le besoin de changement que sa direction. Même si M. Gorbatchev était amené à quitter la scène, ces réalités poursuivraient probablement leur cours et leur direction pour l'essentiel, fût­ce à un rythme plus lent et avec un style moins bouillontmnt. Pour n'importe quel dirigeant soviétique U aurml été indispensable d'essayer de revitaliser l'économie

et de surmonter le malaise social persistant De même, le développement

­ contraire aux attentes soviétiques ­ de forces nucléaires intermédiaires américaines en Europe de l'Otiest en réponse à l'accroissement de l'arsenal soviétique, la crise prolongée en Pologne, le long conflit avec la Chine, la froideur des rdations avec le Japon, et l'échec de l'intervention militaire soviétique en Afghanistan se sont cumulés pour imposer une révision de la politique étrangère soviétique (...).

La nouvelle diplomatie soviétique couvre un éventail sans précédent.

Elle s'attache non seulement aux questions militaires classiques mais à des préoccupations politiques et régionales. Outre les questions de limitation des armements, les Soviétiques ont recherché des accords dans certains conflits régionaux, singulièrement celui d'Afghanistan.

Si cette combinaison d'éléments est mise en oeuvre, elle se traduit par un nouveau concept de sécurité. L'Ouest ne peut faire moins que déodopper sa propre politique cohérente et son agenda spécifique en matière de sécurité. "

(Valiiy Gisdtd d'Esteing, Yuuhiro Nakasone, Heniy A. KUsinger, "East-West Rcdahons", dans Foràgn Afpiin, été 1989, pp. 2­3.

Artiderédigé sur base du rapport présenté par ces trois personnalités à la Commissiati trilatérale suite à leur voyage en Union soviétique.)

L'URSS et nous 11

A ITst, du nouveau

Longtemps perçue comme superpuissance menaçante coupant le monde en deux blocs hostiles, l'URSS est aujourd'hui en pleine évolution.

La détente est un fait. Le désarmement progresse, à pas comptés. Que l'on y croie ou non, il faut avant tout essayer de comprendre ce qui sous-tend la nouvelle politique inaugurée par Gorbatchev.

S

fi\ est un domaine où les changements en Union soviétique nous interpellent directement, c'est bien celui des relations interna­

tionales. Cest d'ailleurs probablement à ce niveau que l'on mesure le mieux les conséquences positives de la politique de Mikhaïl Gorbat­

chev, épaulé remarquablement par son ministre des Affaires étrangè­

res Edouard Chevardnadze. La "nouvelle mentalité politique" qu'ils mettent en oeuvre depuis bientôt cinq ans a déjà porté des fruits et semble devoir bouleverser à l'avenir les relations de l'URSS avec le reste du monde, et notre petite Europe en particulier.

U n mélange d'idéologie et de pragmatisme

n est vrai que l'Union soviétique n'est pas seulement une super­

puissance nucléaire, acteur de premier plan de la vie internationale.

Cest aussi le premier Etat socialiste d e l'histoire, un Etat préten­

dant incarner et diriger un processus inéluctable de renversen^nt du capitalisme par le communisme. Ce fondement idéologique de la poli­

tique étrangère soviétique lui confère un caractère tout à fait original auquel aucun autre Etat ­ sauf peut­être la Chine maoïste des années 60 ­ n'a jamais prétendu. Ce caractère marqua profondément à partir de 1945 les relations d e Moscou avec Wadiington, leader de l'autre camp darK une vaste "lutte des classes" à l'échelle mondiale, mais aussi avec les autres nations occidentales, noyau dur de "l'impéria­

lisme capitaliste", et avec le tiers monde, foyer de révolutions natio­

nales considérées comme autant d'étapes vers l'affaiblissement du capitalisme.

Mais on ne peut se limiter à une lecture purement idéologique de la politique soviétique. Des conditions historiques spécifiques l'ont in­

contestablement conditionnée: le complexe de la "citadelle assiégée"

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12 GRIP-L'URSS de Lénine à Gorbatchev

Les défais militaires sur la place Rouge:

l'image qu 'mxàent les Occidentaux deVURSS ...aoant

l'ère Gorbatchev.

qui poussa Staline au surarmement se fondait par exemple sur des faits concrets, telle l'invasion du pays par les Occidentaux au len- demain de la révolution ou par les troupes hitlériennes en 1941.

L'idéologie fut aussi tempérée par un solide pragmatisme visant à sauvegarder l'Etat soviétique lui-même, quitte à reporter à plus tard les objectifs révolutioiuiaires: c'est sans conteste la motivation de Lénine lorsqu'il prône à partir d e la fin 1920 le développement de relations commerciales et diplomatiques avec les capitalistes, ou celle de Staline et Molotov lorsqu'ils signent le 23 août 1939 le pacte de non-agression germano-soviétique. De même, lorsque Khroucht- chev s'engage à partir de 1956 dans la coexistence pacifique avec l'Occident, il s'attire les critiques des Chinois puis des Cubains, champions de l'exportation de la révolution, ainsi que celles des com- munistes espagnols en lutte contre le franquisme.

Gorbatchev et l'interdépendance

Ce qui différencie la politique étrangère d e Gorbatchev d e celle de ses préidécesseurs, ce n'est pas seulement la nouveauté d e ses proposi- tions, dont plusieurs ne sont que des réactualisations d e conceptions

LURSSetnous 1 3

anciennes, telles que la sécurité collective (Litvinov), le risque de disparition de l'humanité en cas de guerre nucléaire (Malenkov), la coexistence pacifique (Khrouchtchev), l'interdépendance (Brejnev).

Mais il y a une irmovation qualitative dans la tentative de déve- lopper un concept à la fois idéologiquement cohérent et adapté aux réalités. Les préoccupations gorbatchéviennes sont en effet bien prag- matiques: il s'agit d'emp)êcher le déclin économique et technologique du pays, d e soutenir la perestroilca. Mais pour ce faire, Gorbatchev ne se contente pas de réduire un peu les dépenses militaires comme ce fut le cas en 1960 ou en 1971. Il rénove totalement les concepts idéolo- giques.

Au coeur de cette petite révolution de la pensée de Lénine, une notion centrale émerge: l'interdépendance. Les dirigeants soviétiques ont compris que, dans un monde où l'économie s'internationalise de plus en plus, où les télécommunications et la diffusion de l'informa- tion prennent une importance capitale, le repli sur soi est suicidaire.

Mais si l'interdépendance doit être assumée pour sauver l'économie générale du pays, il faut aussi en tirer les conclusions dans tous les domaines des relations internationales. C'est ce que Gorbatchev ap>- pelle la "nouvelle mentalité".

Sécurité minimale

Première question capitale: celle de la défense et de la sécurité. Le rap»port d e (jorbatchev au 2/* Congrès du PC soviétique en février 1 ^ 6 expose clairement les fondements de sa conception en la matière.

Primo, une guerre nucléaire ne peut être gagnée mais peut détruire l'humanité. Il faut donc faire disparaître l'arme atomique; c'est le sens du plan d e dénucléarisation de la planète en quinze ans, profwsé le 15 janvier 1986. Secundo, la sécurité de l'URSS ne va pas sans celle des Etats-Unis et des autres Etats: il y a interdépendance dans la sécu- rité, il faut promouvoir une sécurité réciproque. Tertio,la sécurité est une question politique avant d'être militaire. CJuatrièmement, il est impossible de l'emporter dans la course aux armements.

La conclusion est donc que la sécurité doit être assurée par un ni- veau minimum d'armements (les termes utilisés sont "dissuasion mini- male" ou "suffisance raisonnable"). Ces armements doivent avoir une fonction purement défensive. Cest en fait l'abandon d e la cotKeption de Qausewitz (1) selon laquelle 'la guerre est la continuation de la politique pKir d'autres moyens". Cette nouvelle vision de la sécurité dans un monde interdépendant se concrétise par une multitude d'ini- tiatives relatives au désarmement (voir Chronologie, p.l4) caractéri- sées par quatre constantes: l'acceptation de réductions asymétriques des armenients, en d'autres termes la reconnaissance de la sup)ériorité soviétique dans certains domaines (missiles nucléaires d e courte et moyeime pwrtées, chars, véhicules blindés transporteurs de troupes, artillerie); le développement d e la transparence par des mesures de vérification; l'utilisation de décisions unilatérales d e désarmement pour dynamiser le processus des négociations Est-Ouest; la prise en c o n f i e des réalités régionales tantôt de l'Europe, tantôt de l'Asie.

(1) Kail von Qausewitz (1780-1831). Général prussien, théoricien de la guerre moderne, auteur d'un traité cëibte, "De b guerre".

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14 GRIP-L'URSS de Lénine à

Repères chronologiques^^

1985

11 mais. Election de M. Gortalchev au poste de secrétaire général du PCUS.

22 mars. Propcsition de gel des arse- naux nucléaires et d'arrêt du déploie- ment des missiles.

7 avril. Moratoire unilatéral sur le dé- ploiement des SS-20.

6 août. Moratoire unilatéral sur les essais nucléaires (durera jusqu'au 26 lévrier 1987).

18-21 novembre. PremiersommetRea- gan-Gort»tchev à Genève.

1986

15 janvier. Plan de dénudéarisalion de laplanèleenISans.

25 lévrier. Ouverture du 27* Con- grès du PCUS.

11 juin. Appel de Budapest du Parte de Varsovie pour le désarmement con- ventionnel.

28 juillel Discours de Gort»lchev à Vladivostok sur la sécurité dans la zone Asie^adtque.

22 septemtxe. Signature à SlocUiolm du document Cnal de la Coniénsnœ sur les riwsures de conriance et de sécurité et le désarmement en Europe (COE). Acceptation par PURSS pour la première lois du pnndpe ^inspec- tion par surprise.

11-12octobre.[)euxiènie sommet Rea- gan-Gottathev à Reykjavik.

1987

28 février. Accaptatnn de négocia- tions séparées sur les missiles de mo- yenne ponée afin d'aboutir à foption zéni.

10avril. Gorbatchev annonce à Prague que rURSS arrête la fabrication de ses armes chjmkfues et constnjit une usine pour détruire ses stocks.

15 avril. Gorbatchev propose que rop- tion zéro soH complétée par une deu- xième optkxi zéro sur les missiles de plus courte portée.

28 mai. La sommet du Pacte de Var- sovie à Beriin se prononce pour une doctrine militaire défensive et des consultalkms avec rAlliance atlantk|ue sur la comparaison des doctrines.

22 juillet Gorbatchev accepte que roptnn double zéro soit élargie à r^ie.

1°'' octobre. Lors d'un discours à Mourmansk, Gortatchev propose une réducbon des activités militaires et unedénucléarisatnndanslarégnnarc- tique.

29 novembre. Début du retrait des troupes vietnamiennes du Cambodge.

7-9 décembre. Troisième sommet Rea- gan-Gorbatchev à Washington.

8 décembre. Signature de raccord de Washington sur la double option zéro (éliminatkm de tous les missiles nuclé- aires sol-sol d'une portée comprise entre 500 et 5.500 km.

1988

16 mars. A Toocasnn de sa visite en Yougoslavie, Gortsatchev propose aux Etats-Unis le gel du nombre de navires des deux superpuissances en Méditerranée.

15 mai. Début du retrait des troupes soviétiques d'Afghanistan.

29mai-2juin. Quatrièmesommet Rea- gan-Gorbatchev à Moscou.

16 juillet Aoceptatkxi par le Pacte de Varsovie du principe de réductkins asjroétrkiues des forces conventkxi-

16 septembre. Propositksns de Gor- batchev à Krasnovaisk concernant le désarmement en Asie et dans le Paci- fique.

15 novembre. Accord signé à Genève entre TAngola, TAfrique du Sud, Cuba et les Etals-Unis sur le retrait des troupes cubaines et sud-africaines d'Arigola et sur llndépendanca de la Namibie.

7 décembre. Discours de Gorbatchev àlt}NU. Annonce desréductions unila- térales des forces conventionnelles soviétk;ues et de la diminutkxi du bud- get militaire de 14,2%.

22 décembre. Signature au siège de rONU des deux traités relatifs au re- trait du corps expéditionnaire cubain d'Angola et à rindépendance de la Nambe.

1989

8 janvier. Chevardnadze annonce à la Conférence de Paris sur les armes chimiques que IDRSS va commencerà détruire unilatéralement ses propres stocks chimk^ues.

19 janvier. Chevardnadze annonce à Vienne que TUfiSS démantèlera unila- téralement 24 lanceurs de missiles nucléaires tactk^.

15 février. Fin du retrait des troupes soviétiques d'Afghanistan.

6 mars. Ouverture à Vienne de la Con- férence sur la réductnn des forces conventkxmelles en Europe (CEE).

7 avril. Gorbatchev annonce à Londres que rURSS arrête unilatéralement sa production de plutonium à usage mili- taire.

11 mai. Lors du voyage du secrétaire d'Etat américain Baker à Moscou, Gor- batchev annonce que lURSS retirera unilatéralement 500 charges nucléai- res dEurope.

16 mai. Sommet Deng Xiao Ping - Gor- batchev à Beifng (Pélgn).

21-22 septembre. Rencontre Baker- Chevardnadze au Wyoming. Chevard- nadze annonce le démantèlement du radar de Krasnoyarsk, considéré com- me violatnn du traité ABM, et Faban- don par rURSS du lien entre un accord START et un accord sur la défense spatiale.

26 octobre. En visite en Rnlande, Gor- batchev annonce réiiminatkxi unilaté- rale de quatre sous-marins porteurs de missiles nucléaires stationnés en mer Baltque et réitère sa propositkxi d'une dénudéarisatfon de la Baltique.

27 octobre. Les ministres des Affai- res étrangères du Pacte de Varsovie, réunis & Varsovie, s'accordent sur Fabandon de la doctrine Brejnev de souveraineté imitée.

2-3 décembre. Sommet Bush-Gorbat- chev au large de Mahe.

L'URSS et nous 1 5

U n u n i v e r s a l i s m e h u m a n i s t e

La question de la coopération constitue probablement le deuxième grand volet de l'interdépendance. Coopération économique évidenï- ment, pour soutenir la restructuration. Mais aussi coopération écolo- gique, dont toute l'urgence a été révélée par la catastrophe de Tcher- nobyl. Mais également coopération pour aider le tiers monde à sortir du sous-développement et d e la dette: l'URSS invoquait précédem- ment le fait que la principale cause de la pauvreté du Sud est le colo- nialisme ou le néo-colonialisme pour refuser de participer à une série de fonds d'aide au développement; cette attitude est abandonnée.

L'écologie et le sou&développement sont désormais considérés, tout comme le surarmement, comme des "problèmes globaux" de l'hu- manité, qui transcendent la lutte des classes. Et quel lieu convient mieux pour les résoudre que l'Organisation des Nations unies, à la- quelle Gorbatchev attribue un rôle d e premier plan. Son discours du 7 décembre 1988 à l'ONU constitue d'ailleurs un plaidoyer pour un universalisnve humaniste qui s'éloigne fort des conceptions léninistes.

Les relations entre l'ONU, les superpuissances et le tiers monde sont elles aussi bouleversées. A une vision bipx>laire où les Etats-Unis et l'URSS s'affrontent par Etats ou guérillas du tiers monde inter- jxjsés est substituée une conception multipolaire où l'ONU et les super- puissances assument u n rôle d e pacification des conflits régionaux.

Les trois exemples les plus parlants - Afghanistan, Angola, Cam- bodge - partent tous d e l'idée primordiale de retrait des troupes étrangères qui devient un leitmotiv d e la f>olitic|ue gorbatchévienne:

elle revient dans son plan d e règlement d e la guerre du Liban, dans ses propositions de réduction des flottes américaine et soviétique en Méditerranée ou d e suppression des beises étrangères aux Philippines et au Vietnam.

Le concept n'est évidenunent pas purement innocent, puisqu'il vise à terme davantage les forces américaines, beaucoup plus dissémi- nées dans un vaste réseau d e bases. Mais il n'en recèle pas moins une perspective d'approfondissement d u droit des Etats à la souverai- neté.

Cet attachement au droit international comme critère des rela- tions inter-étatiques participe d e la volonté de supprinner l'idéologie dans les relations internationales, bref de renoncer à la conception sui- vant laquelle il existe une lutte des classes inter-étatique à l'échelle mondiale.

La normalisation des relations avec la Chine hier, Israël demain, l'Afrique d u Sud après-demain s'inscrit dans ce contexte. Ce processus de désidéologisation est tout à fait parallèle à celui qui tend à faire de l'URSS u n Etat d e droit respectueux des droits de l'homme et à accepter que se développent des régimes politiques non communistes dans des pays alliés ou amis (Pologne et Hongrie, Nicaragua, Afgha- nistan, Cambodge,...).

On assisterait ainsi à la fin, o u à un réaménagement sérieux, de l'exportation d e la révolution, chaque Etat choisissant sa voie spéci- fique de dévdoppentent politique et social.

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1 6 GRIP - L'URSS de Lénine à Gortxïtchev

Extraits du rapport politique de M. Gorbatchev au 27® Congrès du PCUS (février 1986)

"Le caractère des armes modernes ne laisse à aucun Etat l'espoir de se protéger par des moyens militaio­techniques (...). La garantie de la sécurité apparaît toujours plus comme une tâche politique dont l'accomplissement n'estpossitile que par des moyens politiques (...). La sécurité, si l'on parle des relations entre l'URSS et les Etats­Unis, ne peut être que réciproque, et si l'on prend l'ensemble des relations internationales, elle ne peut être qu'universelle (...). Il n'est plus possible de l'emporter ni dans la course aux armements ni dans la guerre nucléaire même (...). Cela signifie égalementprerxire con­

science que factuel niveau de la balarxe des potentiels nucléaires des pitiés opposées est trop éle vé (...). DorK, H est nécessaire avant tout de faire baisser rmtablement le niveau de confrontation militaire.

En ce siéde, la véritable sécurité égale est garantie non par le niveau maximum, mais par le niveau minimum de la balance stratégique dont il est nécessaire d'exclure entièrement l'arme nucléaire et les autres types d'armes de destruction massive'.

Pour une dénucléarisation de la planète d'ici l'an 2000

(le plan Gorbatchev du 15 janvier 1986)

France Les trois

phases

Etats-Unis/URSS Grande-Bretagne

Chine 1*'»ph«»»(i)

1986-1990

Réduction de 50% des armements nucléaires capatites d'atteiridre le territoire de l'autre puissance.

Limitalion de ces anmements à 6.000 charges nucléaires.

Renonciation à la création, à l'expérimentation et au déploiement d'"armes spatiales de frappe".

Décision de remncer à tout missile à moyenne portée en Europe et de ne pas en livrer à d'autres pays.

Renonctalion à toute expérience nucléaire.

Paris et Londres n'augmentent pas leurs fonces.

2* p h a M

1990-1995 Poursuite des réductions décidées dans la 1 ^ phase.

Gel, puis liquidalion des antnes r (d^jne portée inférieure à 1.000 RerK>ndation aux armes de des fondées sur de 'rxxjveaux piinci

Gel des arsenaux.

Renonciation aux essais.

Renorx^tation aux 'armes spatiales de frappe".

nucléaires tactiques km).

Iruction massive pes physiques'.

3* phase 1995-1999

Fin de la liquidation de toutes le:

Réduction puis liquidation des arsenaux.

am!ies nucléaires.

(1) Le planGortnichevestarnIligu sur les dates, puisqu'il précisequelapremière phase peuts'étendre sur "cinq i huit ans", mais que la seconde doit néanmoins corrvTwncer "en 1990 au plus tard"... Source : Le Monde, 22 jaiv.1986.

L'URSS et nous 1 7

La maison c o m m u n e etiropéenne

Sécurité commune, coopération internationale, pacifica- tion mondiale, promotion d u droit international et des Nations unies: il n'y a pas d e doute, un programme aussi ambitieux nécessite un dialogue, ne serait<e que parce que beaucoup d'idées avancées aujourd'hui par la "nouvelle men- talité" gorbatchévienne trouvent leurs racines en Europe. Le dirigeant du Kremlin l'a bien compris en proposant une

"maison commune européenne", sorte d'application à l'Eu- rope de sa vision des rapports entre Etats. Sous le vocable de "maison commune" sont en fait rassemblées toutes les ini- tiatives que les Européens d e l'Est et de l'Ouest jxiurraient prendre en commun, notamment dans le cadre de la Con- férence sur la Sécurité et la Qx>pération en Europe (CSCE) qui approfondit les résultats de l'Acte final d'Helsinki signé le l^"" août 1975: désarmement conventionnel, nucléai- re et chimique; mesures de confiance; coopjération écono-

mique, technologique, écologique, culturelle; promotion des droits de l'homme.

Ce rapprochement avec l'Europe occidentale, parfois regardé avec méfiance à l'Ouest comme une manoeuvre visant à la neutralisation de l'Allemagne et au découplage euro-américain, illustre bien le caractère polyvalent des propositions d e Gorbatchev: elles répon- dent toujours à l'intérêt d e ses interlocuteurs tout en apportant de nou- veaux avantages à l'URSS elle-même, en niatière économique ou de sécurité.

Face à cette politique étrangère rénovée, on s'est longtemps deman- dé en Occident s'il fallait faire preuve de scepticisme ou d'opti- misme. La question est certainement dépassée aujourd'hui: le déman- tèlement des euromissiles, entamé selon les termes d u traité de Washington du 8 décembre 1987, le retrait des troupes soviétiques

Extraits du discours de M. Gorbatchev à l'ONU (7 décemlxe 1988)

'Aujourdfnii, nous nous sommes engagés dans une époque où les intérêts de Humanité tout entière doivent être mis à la base du progrès. La conscience décelait exige que la politique mondiale ait (...) pour priorité les valeurs universelles (...). Le progrès mondial ne sera désrxmais possible qu'à travers la recherche d'un consensus universel dans l'évolution vers un nouvel ordre international (...).

Il s'agit d'une coopération que ton pourrait qualifier de'co­création'ou de 'co­dévehppemenf (...).

Dans le passé, les différences ont souvent servi de facteur de division. Maintenant elles pourraient devenir un facteur d'attraction et d'enrichissement mutuels (...). La désidéologisation des relations entre les Etats est devenue un impémtifde la nouvelle étape (...). Il faut chercher ensemble la voie vers la suprématie de l'idée universelle (') sur la multiplicité infinie de forces centrifuges, vers la con­

servation de la viabilité de la civilisation qui est, peut­être, unique dans rUnivers (...). La conception de la sécurité inlemalionale globale se fonde sur les principes de la Charte des Nations unies et part du lait que le droit international C) est obligatoire pour tous les Etats (...). La démocratisation des relations interrationales, ce n'est pas seulement une internationalisation maximale de la solution des problèmes par tous les membres de la communauté mondiale, mais encore l'humanisation (') de ces relations':

n soufignés par GortMtctiev.

= Glossaire ;

Acte final d'HelsInU. Documentsgné le 1 ^

août 1975 dans la capitale finlandaise par les 35 ElaS participant à la Conférence

sur la Sécunté et la Coopération en Europe (CSCE); tous les Etats européens de ftst

et de rouesl (sauf TAIbanie), plus les Etals- Unis et le Canada. L'Acte final d'Helsinki sanctionne rinlangibilité des Irontières en

Europe et une série de principes pour les relations entre les Etats signataires. Il met

sur pied un système de sécunté et de coopé- ration divisé en trois grandes cortieilles:

sécurité militaire et mesures de confiance;

coopération économique et technique; ques-

tions fiumanitaires. La CSCE se poursuit régulièrement depuis 1975 par des confé-

rences de suivi (Belgrade 1978, Madrid

1980, Vienne 1986, Helsinlii 1992) et des réunions plus spécialisées chargées d'appro-

fondir le processus mis en place par rÀcle final

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1 8 GRIP - L'URSS de LéTme à Gorbatchev

d'Afghanistan, la réduction unilatérale des forces d u pacte de Var- sovie en Europe, le règlement des conflits régionaux sont autant de signes concrets que la méfiance est une attitude improductive en l'es- pèce. Si Gorbatchev aime utiliser les médias (on n'oubliera pas son coup d e téléphone à Sakharov pour lui annoncer sa libération), sa politique n'est pas simplement médiatique. Comme nous avons p u l'analyser, il y a une très grande cohérence dans cette politique et on ne voit pas quelle autre voie l'URSS pourrait choisir si elle veut s'adapter à notre monde interdépendant. Mais il est vrai que Gorbat- chev n'a i>as gagné la partie et son mandat présidentiel s'achèvera de toute manière au plus tard en 1999.

Sa politique suscite d'ailleurs plus d'une polémique dans son en- tourage ou p>anni ses alliés. Fidel Castro ou des mouvements d e libé- ration nationale soutenus par Moscou (la guérilla salvadorienne du FMLN-FDR, l'ANC en Afrique d u Sud) restent dubitatifs face à la désidéologisation des relations internationales et à la f)adfication des conflits régionaux. Les nùlitaires soviétiques sont partagés sur la nécessité d'abandonner totalement l'arme nucléaire et d e mettre sur pied une défense strictement défensive.

U n e fenêtre d ' o p p o r t u n i t é

Cest sans doute une raison de plus pour profiter des possibilités actuelles - une "fenêtre d'opportunité", pour reprendre les termes d'Helmut Schmidt - afin d e rendre irréversible cette politique et, en tout cas, accroître la sécurité mondiale par une réduction négociée des armements. La révolution gorbatchévienne ne s'adresse donc pas seu- lement aux pieuples soviétiques, mais nous interpjelle directement. A la fois parce qu'elle contient une série d'idées qui valent la pjeine d'être discutées et parce que notre propjre sécurité en dépend.

L'ancien ambassadeur américain à Moscou George Kennan décri- vait en 1981 les dirigeants soviétiques comme atteints du "sentiment congénital d'insécurité, le manque de confiance en soi, la méfiance à l'égard de l'étranger et de son monde, la passion du secret, la pjeur névrotique de voir p)énétrer d'autres puissances dans des régions p>roches de leurs frontières, et une tendance p)ersistante, qui résulte de tous ces facteurs, à dépasser la mesure dans l'édification du potentiel militaire". L'ouverture actuelle serait-elle donc le signe d'une plus grande confiance en soi et d'un plus grand sentinrtent de sécurité de la part de l'équipje Gorbatchev? Sans en faire une raison d'optimisme, on peut à tout le moins y voir un espx)ir pour la paix mondiale.

EricREMACLE

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