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Étude d'hygiène sur la ville de Cahors · BabordNum

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(1)

A.3ST3STÉE 18S9-1900 91

ÉTUDE D'HYGIENE

LA VILLE DE (MORS

THÈSE POUR LE DOCTORAT EN .MEDECINE

7

présentée et sontenne publiquementle 13

Juillet 1900

par

\^_jrvx

Camille-Adolphe-Louis-Marie PIETTRE

Agrégédes Sciences physiques au Lycée de Cahors Né à Gaudry(Nord), le 17 décembre 1849.

Examinateursde laThés

MM. FERRÉ, professeur.... Président.

PICOT, professeur.... i CARLES, agrégé

j

Juges.

CASSAÊT, agrégé... \

Le Candidat répondra aux questions qui lui serontfaites sur les diverses parties de l'Enseignement médical.

BORDEAUX

IMPRIMERIE Y. CADORET

17, Rue Poquelin-Molière, 17

(ancienne ruemontméjan) 1900

(2)

FACULTÉ DE

MÉDECINE

ET DE PHARMACIE DE BORDEAUX

M. de NABIAS Doyen. | M. PITRES.

PROFESSEURS

Doyen honoraire.

MM. MICE )

DUPIJY ' Professeurs'honoraires.

MOUSSOUS

Cliniqueinterne Clinique externe Pathologieetthérapeu¬

tique générales Thérapeutique

Médecineopératoire...

Anatomiepathologique

Anatomie

Anatomie générale et histologie

Physiologie Hygiène

MM.

PICOT.

PITRES.

DEMONS.

LANELONGUE VERGELY.

ARNOZAN.

MASSE.

I.EFOUR.

COYNE.

CANNIEU.

VIAULT.

JOLYET.

LAYET.

Médecinelégale Physique

Chimie

Histoirenaturelle Pharmacie Matière médicale Médecineexpérimentale.

Cliniqueophtalmologique Clinique des maladies chirurgicales

des enfants

Cliniquegynécologique.

Clinique médicale des

maladies des enfants.

Chimiebiologique

MM.

MORACHE.

BERGONIE.

BLAREZ.

GUILLAUD.

FIGUIER.

de NABIAS.

FERRÉ.

BADAL.

PIÉCHAUD.

BOURSIER.

A.MOUSSOUS DENIGES.

AGRÉGÉS EN EXERCICE :

section de médecine (Pathologie interneetMédecine légale).

MM. CASSAET.

AUCHÉ.

SABRAZÈS.

MM. Le DANTEC.

HOBBS.

Palholpgieexterne

section ie chirurgie et accouchements

MM.DENUCÈ.

VILLAR.

BRAQUEHAYE CHAYANNAZ.

Accouchements MM. CHAMBRELENT.

FIEUX.

section des sciences anatomiques et physiologiques

Anatomie ! MM" PWNCETEAU. Physiologie MM. PACHON.

Histoire naturelle... BEILLE.

section des sciences physiques

Physique MM. SIGALAS. | Pharmacie M. BARTHE.

COURS COMPLÉMENTAIRES :

Clinique des maladiescutanéesetsyphilitiques MM. DUBREUILH.

Clinique des maladiesdes voiesurinaires . Maladies dularynx,des oreilles etdunez.

Maladies mentales Pathologie externe Pathologieinterne Accouchements Chimie

Physiologie Embryologie Ophtalmologie

Hydrologieetminéralogie

POUSSON.

MOURE.

RÉGIS. ,

DENUCE.

RONDOT.

CHAMBRELENT.

DUPOUY.

PACHON.

N.

LAGRANGE.

C ARLES.

Le Secrétairede la Faculté: LEMAIRE.

Pardélibérationdu 5 août 1879, la Facultéaarrêtéqueles opinions émisesdans les hèsesqui

i sont présentées doivent être considéréescomme propres à leurs auteurs, et qu'elle n'entend

eurdonner ni approbation ni improbation.

(3)

A MA MÈRE

A mon Frère ALCIRIADE

A mon Frère le Docteur LEON

Officier de la Légiond'honneur.

SénateurdelaSeine,

Président du Conseilgénéral delaSeine.

A MA SOEUR

A MES PARENTS

A MES AMIS

(4)
(5)

Officier de l'Instruction publique,

Proviseur duLycée deCahors.

A MES COLLÈGUES DU LYCÉE DE CAHORS

(6)
(7)

Monsieur le Docteur G. FERRÉ

Professeurde Médecine expérimentale à la Faculté de Médecine de Bordeaux, Directeur du Serviceanti-diphtérique de la Ville de Bordeaux,

Directeur du Serviceantirabiquedela Villede Bordeaux, Officierde l'Instructionpublique.

Piettre 1*

(8)
(9)

SUR

LA VILLE DE CAHORS

AVANT-PROPOS

Bien rares sont les villes dont l'état sanitaire soit aussi bon

que celui de Cahors. Les témoignages

abondent

pour

indiquer

qu'il n'y a guère d'épidémies qui

sévissent

en

cette ville

: ce ne

sont que des cas sporadiques dont la

bénignité est attestée

par

tous les médecins. Les épidémies si meurtrières

d'influenza qui

ont fait tant de victimes dans ces dernières années, ont bien

peu éprouvé les habitants de Cahors.

Il m'a fallu de nombreusesrecherchespourconstater quedans

la seconde moitié du xviic siècle (vers 1629), lapeste dévasta les

environs de Cahors, de Figeac et de Saint-Céré.

En revanche, si l'on parcourt l'histoire de

Cahors,

on est surpris de lire le récit des dévastations presque

périodiques qui

ont ensanglanté le Quercv, depuis la

domination romaine jus¬

qu'au xviii6 siècle.

Cette belle province, qui, au

premier

aspect,

semble frappée

de stérilité à cause des montagnes de calcaire qui en couvrent

(10)

la portion appelée encore aujourd'hui « les Causses », est au contraire très fertile.

Toutes les céréales y trouvent un sol favorable ; la vigne prospérait jadis sur les collines : depuis les ravages du phyl¬

loxéra elle s'étend de plus en plus dans les plaines; les fruits s'y récoltent beaux et nombreux, les pâturages nourrissent de nombreux troupeaux.

Bien des minerais encore inexploités ont été signalés dans le Quercy.

On utilise les calcaires qui donnent de la chaux hydraulique

de bonne qualité, et même, on exploite des roches qui parais¬

sentavoir la composition de la pierre à ciment, et qui forment

des gisements d'une puissance considérable. On peut donc pré¬

voir l'utilisation progressive de ces roches, au fur et à mesure

qu'on se sera assuré de leur composition ainsi que de la valeur

des produits obtenus.

Dans la partie orientale du Quercy apparaissent les terrains primitifs, arrosés par de nombreuxcoursd'eau, etqui partagent

latempérature des montagnes de second ordre de l'Auvergne.

Entre ces terrains primitifs et les Causses qui forment toute

la partie centrale du Quercy, apparaissent de nombreuses et profondes vallées, défendues contre les frimas par de hautes montagnes, puis, d'espace en espace, des dépôts argileux ou siliceux de diverses époques, produisant, avec les autres forma¬

tions, des combinaisons infinies par les diverses proportions de

leurs éléments.

Aussi, grâce à cette variété de sites et de températures, tous

les végétaux de nos climats peuvent s'y développer, depuis

l'arnica montana, qui aime les régions froides, jusqu'aux faux pistachiers, aux thérébinthes, aux alaternes qui ne croissent spontanément que dans les lieux chauds et abrités.

Dans cesdivers milieux, l'hommelui-même éprouve des modi¬

fications évidentes qu'il tient du sol et du climat.

Rien n'est plus frappant que les traits caractéristiques qui distinguentau moral etau physique les habitants des montagnes granitiques, deceux des plateauxcalcaires et des basses vallées.

(11)

Les mœurs, les usages, la direction de l'activité et de l'intel¬

ligence varient aussi comme les localités.

Dans tout le Quercy, les efforts de l'homme s'appliquent plus

à l'agriculture qu'à l'industrie,

Sur le sol calcaire, pour triompher des obstacles, il aime

mieux exercer ses bras que les forces de son intelligence; dans

les terrains granitiques, il fait des combinaisons pour lutter

contre la nature : ici, la pensée est plus active, le caractère

dominant plus irritable, les discussions plus nombreuses.

La sobriété est une qualité précieuse à noter dans le Quercy,

àune époque où l'alcoolisme fait tant de ravages. Il est peu de

villes l'on trouve autant de vieillards presque centenaires qu'à Cahors. Il me semble qu'on ne saurait trop

faire

remar¬

quer ces cas si nombreux de longévité et qui me paraissent dus

à latempérance des Cadurciens.

N'est-ce pas aussi à cette qualité qu'il faut attribuer l'absence

ou tout au moins la portée très affaiblie des épidémies à

Cahors?

Avant d'indiquer le plan suivi, nous devons remercier M. le professeur Ferré qui a bien voulu nous donner les indications

nécessaires pour entreprendre cetteétude d'hygiène et accepter

la présidence de notre thèse. Nous le prions d'agréer l'expres¬

sion de notre sincère reconnaissance.

Il nous serait impossible aussi de méconnaître l'accueil aima¬

ble que nous avons trouvé auprès deM. le Dr Lebœuf, médecin

de l'état civil de Cahors, qui a bien voulu mettre à notre dispo¬

sition les nombreux renseignements de pathologie et de statis¬

tique qu'il arecueillisdepuis l'année 1872. C'est bien grâce àces remarquables travaux que nous avons pu étudier l'hygiène de

la ville de Cahors.

Que M. Mergier, directeur de l'Ecole normale d'instituteurs

de Cahors, reçoive aussi tous nos remerciements pour les nom¬

breux renseignements qu'il a bien voulu nous fournir, en met

tant à notre disposition les relevés si complets de météorologie

faits dans l'école qu'il dirige avec tant de distinction.

M. le Dr Caviole nous permettraaussi de lui adresser tous nos

(12)

remerciements pour les nombreux renseignements qu'il nous a fournis au sujet des établissements scolaires pour lesquels il a déployé unzèle et un dévouement donttous les universitaires lui seront toujours reconnaissants.

Nous tenons particulièrement à témoigner notre reconnais¬

sance à M. le Dr Moraud, médecin-major au 7me de ligne à Ca- hors, pour la bienveillanceet les bons conseilsqu'il nous a pro

digués.

(13)

Notre travailcomprend six chapitres:

Chapitre I.

Histoire de la ville. Considérations générales

sur lasituation et le climat.

Chapitre II.

Population.

Chapitre III.

Pathologie. Maladies et mortalité. Maladies

zymotiques.

Chapitre IV.

Hygiène spéciale

:

Lycée

;

Ecole normale

d'instituteurs ; Ecole communale. Caserne ;

Hôpitaux; Quartiers

de la ville.

Chapitre V. L'eau

potable

;

Egouts

;

Eaux minérales.

Chapitre VI.

Considérations

sur

le règne végétal et le règne

minéral du département du Lot.

(14)

CHAPITRE PREMIER

HISTOIRE DE LA, VILLE

Caliors est située, latitude nord 44°29'50", longitude occiden¬

tale du méridien de Paris 0°52'58" ; elle occupe une boucle du Lot, presqu'île qui va biaisant et descendant parsoubresauts inégaux, depuis sa gorge jusqu'à son point extrême, vers la ri¬

vière qui la forme.

Une largeur belle et bien soutenue, des eaux naturellement

vives, mais très souvent troublées par l'adjonction de torrents

accidentels, chargés de fines particules, tantôt calcaires, tantôt

argileuses etrouges, suivant que l'orage a lessivé tel ou tel pla¬

teau ; voilàlecaractère etlaphysionomiedecetterivière sinueuse,

que des montagnes abruptes,élevées et continuespoussent,avec

une rigueur qui ne se démentjamais, vers la presqu'île.

Celle-ci s'élève longtemps à pic sur la rive est, et elle a con¬

quis vers le sud-est tout ce qui lui était possible d'arracher à la base de la montagne voisine. L'ensemble est imposant, austère même, car les montagnes sont élevées et très sobres de végéta¬

tion.

Cahors porte dignement sonvieux nom. Cette ville a pénible¬

ment traverse les siècles nombreux qui se sont succédé depuis

(1) Nousdevonsà M.Meyer, notresavantcollègue du Lycéede Cahors, l'étymolo giedumotCadurci;ilestformé de deux mots celtiques, savoir: cad=blanc; oura=terre, avecle suffixe: eus, ca, cum.

On sait que cettedésinence, dansle dialecteceltique, est employée pour désigner soit leshabitants d'une région,soitlarégion elle-même suivant le mot sous-entendu.

Le motCardurcisignifie donc: habitants des pays blancs; on dirait aujourd'hui habitantsdes« Causses»oupayscalcaires.

(15)

son existence ; des guerres sansnombreont

accumulé

les

ruines

pendant cette longue

période, et les désastreuses restaurations

que chaque époque

impose

aux

édifices construits

par

les pré¬

décesseurs rendent pénible la reconstitution de la

ville gauloise,

de la ville gallo-romaine, de la ville moyen-âge,

de la ville

re¬

naissance, car la ville moderne n'a pas assez respectélesmonu¬

ments siintéressants des âges passés.

La villegauloise ne comprenait que les

4/5 de la presqu'île,

c'est-à-dire la partie sud limitée à la

portion arrondie de la bou¬

cle du Lot. Onvoit encore une rampe taillée dans le roc, à par¬

tir du voisinage de la rivière qui monte en

suivant

ce roc

auquel

elle est accolée jusqu'à la base des arceaux qui

soutiennent la

promenade. Des fouilles ontmontré les restes

de l'ancienne voie

des Gaulois, et il a été possible de reconstituer la

position de

l'ancienne muraille quifermait lapresqu'île

de l'antique Divona,

Bibona, Duevona-Cadurcorum, comme en font mention Pline, Strabon, Ptolémée, la carte de Putinger, etc. Ce nom

devint

ensuite Cadurcum, Caours, Caorset puis Cahors.

Cette ville prit une grande extension sous

la domination

romaine : elle couvrit bientôt toute la presqu'île de ses édifices

et l'on pourrait dire de son luxe. On en trouve

bien

encore

la

preuvedans lesrestes qui sont encoredebout surla

partie droite

de la presqu'île : il n'est guère

possible de s'occuper de l'autre

moitié qui est occupée par la ville actuelle.

Plusieurs voies

ro¬

maines mettaient DivonaencommunicationavecBordeaux,Lyon, Périgueux et l'Auvergne; les habitants des lieux où passent ces routes les appellent estrades. C'est grâce à

elles

que

Cahors

devint une ville active et industrielle; la fabrication des toiles

de lin y prit une grande extension et

fit

connaître

Cahors dans

toutes les parties de l'empire romain.

Strabon

et

Pline le

natu¬

raliste en parlent et Juvénal cite les

Nivei Cadurci, les Faciae

Cadurcae, lesvêtementspourl'hiver.

Institorhybemi tegetis, niveique Cadurci.

L'empereur Auguste avait élevé

Divona

au rang

de Cité;

un Sénatmunicipal le gouvernait.

Son étendue était triple duterri-

Piettre 2

(16)

toire actuel. Mais ce n'est que sous le règne de Claude que furent achevés les édifices publics tels que, les thermes, le théâ¬

tre, un aqueduc magnifique, etc.

Les barbares couvrirent de cendres etde ruines le Quercy et n'épargnèrent pas la capitale, ettout cequi avait échappé aufer

des Vandaleset des Goths fut entièrement brûlé parTliéodebert.

Cahors ne se releva que lentement de ses ruines, mais elle ne

put recouvrer sonancienne splendeur. Cahors futau moyen-âge

le siège d'une université florissante, et le pape Jean XXII, Ca-

durcien d'origine, y passa quelques années de son pontificat. La

ville du moyen-âge n'occupait que la moitié de la presqu'île, et

ce n'est que depuis environ soixante ans que la ville moderne a obtenu son entier développement.

Elle est entourée d'un vaste plateau de calcaire de l'époque secondaire, recouvertd'espace en espace par des dépôts argi¬

leux et siliceux. Ce plateau, sur lequel courent des chaînes de collines dans toutes les directions et qui, sur quelques espaces,

est creusé en profondes vallées, s'appuie à l'est sur les terrains primitifs formés par les prolongements des montagnes du Can¬

tal. Il disparait au midi sous une formation de calcaire de l'épo¬

que tertiaire qui présente à sa surface des mouvements très variés.

La pente générale est très prononcée par le sud-ouest vers l'Océan Atlantique.

Leplateau calcaire est montueux, sans offrir de chaînes domi¬

nantes bienmarquées, si ce n'est celles des bords des rivières;

il est sillonné de vallées plus ou moins larges, de gorges plus

ou moins profondes.

La hauteur duplateau varie de 350 à 600 mètres au-dessus du niveau de la mer, et de 150 à 400 mètres seulement au-des_

sus des grandes rivières qui traversent le département. Les

vallées qu'on rencontre en grand nombre dans ce plateau ont

la forme de demi-cirques réguliers, dont la pente est toujours dirigée vers l'océan et qu'on peut attribuer à de grands écrou¬

lements occasionnés par la rupture de la voûte de vastes cavités

souterraines dont il existe encore un grand nombre dans la for-

(17)

mation calcaire. On peut d'autant plus admettre ces écroule¬

ments, qu'il est rare de voir deux champs

voisins où l'on n'aper¬

çoive des dépressions de terrains très marquées

qu'il faut

rapporter à une

semblable

cause.

Il arrive

souvent encore, qu'après de

longues pluies, il

se

forme des espèces d'abîmes qui

bientôt, comblés en partie par les terres environnantes, ne laissent d'autres traces que des concavités analogues à celles

dont il vient d'être parlé.

Plusieurs de ces vallées sont arrosées pardes ruisseaux quise

perdent dans des cavernes situées à leur

extrémité. C'est

à ces grands écoulements qu'on doit attribuer les hauteurs et

les bas-

fonds du sol calcaire.

Ilsn'ont, en général, produit que des bassins circulaires ou

elliptiques, quelquefois entourés

de roches taillées

à

pic,

et

le

plus souvent des pentes fortement prononcées

qui les font

res¬

sembler à de vastes cirques.

Ces bassins s'appellent Cloups, dans l'idiome

du

pays.

La

roche calcaire est en général dure, compacte, d'un gris clair ; elle présente une cassure conchoïde, souvent

écailleuse,

et

offre

de nombreuses veines spathiques. Les fossiles n'y sont pas abondants, mais on a pu yremarquer des gryphées arquées,

des

ammonites, des unios, des plagiostomes, des encrines, des

poly¬

piers, des pholodamies, des

gryphées-virgules

et

des nérites.

La ville de Gahors occupe précisément l'emplacement

d'un

énorme Cloup, et le Lot qui la sépare

des

montagnes

qui la do¬

minent fut souvent sasauvegarde contre les invasionsdu dehors.

Vers le sud de la commune de Cahors, ontrouve des couches

marneuses alternant avec des couches entièrement formées de gryphées-virgules. «

Les alluvions, répandues à la surface

du plateau calcaire,

sont formées d'argile, de marne calcaire et de calcaire compact.

Météorologie.

La ville de Cahors jouit d'une température généralement

douce. Si parfois le thermomètre accuse une température

voi-

(18)

sine de 10° pendant quelques jours d'hiver, ilremontebientôt

etjamais on ne voit régner un froid rigoureux.

Si, en effet, on consulte les renseignements météorologiques

recueillis tous lesjours à l'Ecole normale des instituteurs de Cahors, comme nous avons pu le faire, grâce à la grande obli¬

geance de son excellent directeur, M. Mergier, on constate,

en remontant jusqu'à l'année 1886, que pendant les mois

d'hiver les moyennes des températures minima sont modé¬

rées.

Dans cette période de 14 ans, voici les moyennes des tempé¬

ratures minima des mois de novembre, décembre, janvier et février.

Moyenne des températures minima pour les mois de :

Si, d'autre part, on procède de même pour les températures

maxima des mois dejuin, juillet, août et septembre, pendant

ce même laps de temps, ontrouve les résultats suivants.

Moyenne des températures maxima pour les mois de :

D'après ces moyennes, basées sur l'observation de 14 années consécutives, on voit que le climat de Cahors est tempéréetque

c'est pendant le mois d'août que règne la plus haute tempéra¬

ture, tandis que janvier est le mois le plus froid.

Voici le relevé des températures les plus basses depuisl'an¬

née 1886.

Novembre .... -j- 4°,la Décembre -f- 1°,20

Janvier 4~ 0°,1

Février + 0°,18

Juin

Juillet . . . .

Août

Septembre

25°,90 25°,41 28»,07 22°,00

(19)

Les températures

les plus basses ont

eu

lieu :

Années

1887 le 31décembre. . 9,9.

1888 le 31janvier ... 9.

le 26février ... 11,1.

1890 le 29 novembre . 10,5.

le 1er décembre . 9,2.

1891 le 18janvier ... 14.

1893 le 13janvier ... 11,2.

1894 le 5 janvier.... 15.

1895 le 11 janvier ... —11.

1896 le 13janvier ... 10,3.

1899 le 11 décembre . . 10,5.

Les températures

les plus hautes ont

eu

lieu

1886 le 29juillet.... 36,9.

le 8 août 36,3.

1887 le 24juin 34,4.

le 3juillet 37,5.

le 3 août 37,1.

1888 le 3juin 34.

le 30juillet. . . . 31,8.

le 14 août 34,3.

1889 le 8juin 36.

les 14 et22 juillet. 33.

le 14 août 34,3.

1890 le 26juin 34.

le 17 août 34,3.

1891 les 28 et29juin . 35.

les 28et29juillet. 35.

le 15 août 37,5.

1892 le 28 juin 37,5.

1893 le 27juin 35,5.

le 3juillet 37.

le 14juillet. . . . 37,5

(20)

1893 le 13 septembre . . 38,3.

1894 le 29juin 34.

le 6juillet 39,9.

le 31 août 36.

1893 le 24juin 33,3.

le 10 juillet .... 38.

le 31 août 35.

le 8 septembre. . . 36,8.

1896 le 16 mai 30.

le 22 juin 31,2.

le 7 juillet 37,9.

les 4 et 15 août . . 30,5.

le 17 septembre . . 30,3.

1897 le 25 juin 34,5.

le 19juillet . . . . 35,4.

le 4 août 32,2.

1898 le 21 juin 32,8.

le 18juillet .... 37,8.

le 18 août 39,2.

le 7 septembre . . 37,2.

1899 le 11juin 33,2.

le 22 juillet .... 37,2.

le 4 août 37.

le 5septembre. . . 36,

Il faut convenir qu'en juillet et août, la température, chaque

année, a été bien élevée. Mais on sait qu'il en est de même des

villes situées sous la même latitude, et qu'à Bordeaux, notam¬

ment, la température dépasse souvent les maxima relevés à Cahors pendant les mois de juilletet août.

Les rigueurs du froid ont correspondu, dans les tableaux de

mortalité par mois quej'ai pu consulter, grâce àlagrande obli¬

geance de M. le Dr Lebœuf, médecin de l'état-civil àCahors, à

une augmentation notable dans les décès.

Ainsi, dans la décade qui va du 1erjanvier 1882au31 décem¬

bre 1891, on voit qu'en mars 1890 la mortalité s'est élevée à 67

(21)

pour la commune

de Cahors

; or,

les observations thermométri¬

ques relevées

pendant

ce

mois indiquent, pendant une période,

assez longue, un abaissement

de température qui est allé jus¬

qu'à 7° le

4

mars

1890

;

cette température insolite pour ce

mois a pu être la cause

de cette mortalité énorme, correspon¬

dant à 51,6 p. 1000 par an.

De même, le mois de décembre

1899 présente

une

mortalité

de 56 personnes,

tandis

que

pendant le même mois des années

1882 à 1898, la mortalité s'est élevée

seulement à 31

au

plus.

C'est qu'en

décembre 1899, il

y aeu

des froids tout à fait excep¬

tionnels pour le pays,

attendu

que

la

moyenne

des températures

minima du moisa été 1°,53, et lamoyenne des

températures

maxima-f- 8°,65 : fréquemment

le thermomètre est descendu

aux environs de 10°, et le 11 décembre,il a

marqué —10°,5.

Kremser avait fait observer, dès 1888, dans un

article inti¬

tulé : « Variation de latempérature del'air

atmosphérique dans

l'Allemagnedu nord»,

qu'il

y a une

coïncidence entre le taux de

la mortalité et les variations de température dans

le

royaume

de

Prusse. Il fait remarquer que, dans

le Schleswig-Holstein, où

ces variations sefont le moins sentir dans le cours

de l'année,

il ne meurt annuellement que 22 p. 1000,

tandis

que

dans le

Hohenzollern, oùles variations

atteignent leur maximum, il

y a

32 décès p. 1000.

Il convient, d'ailleurs, d'ajouter que les

variations de température nesont pas

le seul facteur qui doive

nous intéresser, puisqu'à

Batavia, où

on

constate très

peu

de

variations de température

pendant toute l'année, il règne

une

mortalité bien supérieure à

celle de toutes les villes de l'Inde.

L'Etathygrométrique de

l'air,

à

Cahors, n'a

pas paru

élevé à

ceux qui se sontjadis

occupés de cette question. Delpon, dans

son remarquable ouvrage sur

la statistique du département du

Lot, publié en 1831,

estime

que

dans la vallée du Lot, l'état

hygrométrique dépasse

rarement 0,7.

On ne peut expliquer cette

assertion, étant donné la conscien¬

cieuse véracité de cet auteur, qu'ensupposantque

des expérien¬

ces peu nombreuses furent

faites

vers

cette époque, et surtout

qu'elles ont été faites au

milieu de la journée, et uniquement

alors.

(22)

En effet, si l'on consulte lescahiers de météorologiede l'Ecole

normale des instituteurs de Cahors, on constate une différence

remarquableetpresque constante entre lesétatshygrométriques

de l'airà 6 heures du matin, à 1 heure du soir et à 9 heures du soir. Les déterminations opérées tous les jours, depuis le mois

dejuin 1886, à 1 heure du soir, indiquent bien un état hygro¬

métrique souvent inférieur à 0,7.

Au contraire, il est bien peu de déterminations opérées à

6 heures du matinet à 9heures du soirquinedépassentpas0,7.

En résumé, l'état hygrométrique de l'air à Cahors atteint un

minimum presque quotidien à 1 heure du soir, et pour peu que le soleil paraisse, l'étathygrométrique reprend une valeurfavo-

rable à la santé pendant la plus grande partie de la journée.

Il fautajouter que l'atmosphère est presque toujours agitée,

le plus souvent par le vent du nord ou parcelui du midi, ce qui

dessèche continuellement le sol.

L'habitant des plateaux calcaires a lui-même la peaurude et sèche, le teintun peu bruni, la poitrine légèrement élevée, une stature qui indique la force et la santé.

Vivant sur un sol sec, aride, exposé à toutes les variations

subites du chaud et du froid, dans un pays sans étang, sans marais, dépourvu de hautes montagnes, de ruisseaux, de prai¬

ries, de boisde haute futaie, de tout ce qui peut former des

vapeurs ou condenser celles de l'atmosphère, le travailleur des champs subit l'influence de toutes ces circonstances.

La sécheresse de la peau intéresse nécessairement les fonc¬

tions cutanées, d'où il peutrésulter quelques modifications dans

le jeu des vaisseaux superfieiels. Si la transpiration est peu

abondante, les poumons doivent y suppléer; ils exhalent donc

une quantité de vapeur d'eau un peu supérieure à la normale;

cette déperdition est d'ailleurs facilitée par le faibleétat hygro¬

métrique de l'air pendant la plus grande partie de la journée.

Aussi, les poumons peuvent-ils acquérir un volume et une

capacité respiratoire en rapport avec la vitalité organique, d'où

résulte cette légère élévation du thorax si remarquable chez les

habitants des plateaux calcaires.

(23)

Dès le commencementde ce siècle, plusieurs médecins de

la

région ont émis l'idée que les sujets

de faible constitution

avaient surtout à redouter, en ce climat, des affections pulmo¬

naires dont ils ont depuis longtemps constaté la fréquence.

Les femmes, d'ailleurs, subissent encore plus que les hom¬

mes l'influence du climat, et c'est sur leur peau plus transpa¬

rente que l'on saisit bien les traits

caractéristiques signalés plus

haut.

Enfin, il faut tenir compte d'un dernier facteur, qui exerce

une influence assez analogue, c'est la pression atmosphérique.

Nous avons constaté que, depuis 1886, pendant des

mois

entiers, consécutifs, la pression atmosphérique a à peine

atteint

la valeur de 760 millimètres de mercure.

Il s'agit, bien entendu, de la hauteur corrigée et ramenée à

zéro.

Nous tenons surtout àfaire remarquer que le mois de décem¬

bre 1899, qui compta le chiffre extraordinaire de 67

décès

à Gahors, présente les résultats suivants :

Moyenne de pressions à 6 heures du matin 749mm 4

Le maximum absolu eutlieule3 décembreet s'élevaà761mra8 tandis que le minimum absolu eut lieu le 14

décembre

et

donna

seulement 731mm2.

Eh bien, ces basses pressions, continues, ont coïncidé avec cette mortalité extraordinaire. Or, la physiologie nous apprend

que « le froid, une diminution de pression atmosphérique et

la sécheresse de l'atmosphère augmentent la quantité

absolue

de vapeur d'eau éliminée par les poumons et par suite l'activité

de ces organes ».

Il estdonc possible decroire queles nombreux décès

attribués

chez des vieillards à des affections pulmonaires, pendant le

mois de décembre 1899, peuvent dépendre d'un excès de travail exigé des poumons chez des sujets affaiblis par l'âge : cette

1 heure du soir 9 heures du soir,

749mm 5 750mm6

(24)

suractivité fatale fut la conséquence du froid et surtout des

faibles pressions atmosphériques.

D'après l'ouvrage cité plus haut

de

Delpon, « une

longue

série d'observations semble montrer qu'il y a un certain vent

dominant dans l'atmosphère de la région qui entoure

Cahors,

et qu'il donne à chaque année le caractère secou

pluvieux, froid

ou chaud qui la distingue. On a même remarqué que ce sont

les vents de l'équinoxe d'automne qui marquent de leur sceau l'influence qu'exercera l'état de l'atmosphère sur

les

êtres

animés pendant l'année suivante ».

Les vents d'ouest amènent la pluie : l'expérience apprend

d'ailleurs que la pluie est presque toujours produite par

les

vents qui soufflent en sens inverse

de la direction des

cours

d'eau.

S'il pleut au printemps, avec le vent d'est,

c'est qu'il

y a,

à

ce moment, rencontre de ce vent qui a traversé des montagnes glacées et qui rase la surface du sol, avec le vent

d'ouest plus

chaud et situé à une plus grande hauteur.

Ce double courant d'air se constateaisémentà Figeac, oùl'on

voitfréquemment la girouettede

l'église Saint-Sauveur indiquer

tel ou tel vent, et celle de l'église Notre-Dame duPuy, plus éle¬

vée d'environ 40 mètres, indiquer unvent de sens opposé.

Le plateau calcaire, coupé par de légères

inégalités de

ter¬

rain, ofïre peu d'obstacles à l'action des vents.

Mais par sa pente vers l'Océan, il estplus

particulièrement

exposé aux vents d'ouestet du sud-ouest.

Aussi les arbres y sont-ils généralement inclinés vers l'est et

le nord-est.

Danstoutes les saisons, les vents d'ouest, du nord-ouest etdu

nord ysoufflent et s'y succèdent rapidement.

Pendant l'été et l'automne, on y redoute surtout le vent

solaire (1), qui non-seulement suit le cours

du soleil, mais qui

(1) Le vent solaire caractérise lesplateaux élevés, situés àune assez grandedis¬

tancedubord de lamer. Tandisque surles côtes del'Océan atlantique, le ventàune

orientation générale de l'ouest à l'est, pendantles trois quarts de l'année, avecdes

(25)

souffle de l'est, à midi du sud, le soir du couchant, et il se fixe

au nord pendant la nuit, pourrecommencer

le lendemain

à par¬

courir ainsirégulièrement tous les points de l'horizon.

Ce vent est le fléau des campagnes, et cause les plus grands préjudices à la santé. Dès midi, il

répand

une

chaleur brûlante,

dessèche les plantes et, la nuit, empêche la rosée dese

fixer

sur la végétation, tandis que le matin il dissipe le peu de rosée

qui

a pu se former. Bienfaisant au contraire

pendant l'hiver, il

tem¬

père la rigueur du froid au milieu de la journée et,

dissipant

l'excès d'humidité de l'atmosphère dont l'état hygrométrique reprend une valeur normale pendant la plus grande partie du jour, il rend le climat propice à la santé del'homme.

Le vent le plus violent est ici celui du sud-est, surtout

dans

les mois de mars et de novembre, le vent d'est est très froid

tout le temps que les montagnes d'Auvergne sont couvertes de neige.

En résumé, les conditions climatériques sont généralement bonnes, et les froids intenses aussi bienque leschaleurs élevées qui régnentparfois, n'ont rien de particulier àla

ville

de

Cahors,

on peut même dire que souvent les rigueurs du climat sont atténuées,quel'hiver,généralementdoux,compte

peudejournées

froides, tandis que l'été est sensiblement aussi chaud que dans

lesautres villes situées sous la même latitude.

variationsdiurnesincessantes,on remarque aucontraire, dansle Quercy,quela direc¬

tion des couches d'airqui rasentle soltournede180 degrés pendant le jour,c'est-à-

dire d'une demi-circonférence enpassantpar les points cardinaux: Est, Sud, Ouest,

de 5à6 heures du matinà 9ou8 heures du soir. L'autredemi-circonférence,Ouest, Nord,Est est décrite pendant la nuit.

(26)

CHAPITRE II

DE LA POPULATION

Les recensements auxquels il a été

procédé

ont

donné les ré¬

sultats suivants :

Il semblerait, aupremier aspect,

qu'il

y a un

léger accroisse¬

ment de la population depuis

1886

;

il n'en est réellement pas

ainsi : si, en1891, il y a 15.524habitantsau

lieu de 13.713, cela

tient uniquement à l'arrivée à

Cahors d'étrangers à la popula¬

tion locale ; il y a au contraire

décroissance de la population, car

les décès sontdebeaucoupsupérieurs aux

naissances et celles-ci,

quiatteignaient,

il

y a

40

ans,

le chiffre de 325 à 350, sont actuel¬

lementtombées à moins de 200.

La population de Cahors va

donc toujours

en

décroissant.

Ce mouvement, que l'on peut constater

dans tout le départe¬

mentdu Lot et même dans les départements voisins,

tient

par¬

tout à ce que les naissances

diminuent de plus

en

plus

; en

jetant

lesyeuxsurle tableau suivant, on

constatera

que

depuis le com¬

mencement du xix0 siècle, saufdans lespériodes de

1821

à

1830,

et de 1831 à 1840, les décès ont toujours atteint un

chiffre plus

élevé que lesnaissances.

Recensementde 1886.

1891.

1896.

13.713 15.524 14.502

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