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Submitted on 1 Jan 1989
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Engraissement des vaches de réforme de race Limousine
C. Malterre, J. Robelin, Jacques Agabriel, P. Bordes
To cite this version:
C. MALTERRE,
J.
ROBELINJ.
AGABRIEL P. BORDESINRA Station des Productions bovines et chevalines
*
INRA Station de Recherches sur la Viande Theix 63122
Saint-Genès-Champanelle
Engraissement
des vaches
de réforme
de
race
Limousine
A
l’échelon
national,
plus
de
40
%
de la viande dite de boeuf
provient
de
l’abattage
de vaches de réforme.
Dans
les
racesà
viande,
les vaches
sont
le
plus
souvent
maigres
lorsqu’elles
sont
réformées.
Une
phase
d’engraissement
est
nécessaire
pour
bien
valoriser
cesanimaux
qui
peuvent
reprendre
80
à
100
kg
de
poids
vif
et
fournir des
carcassesde
très
bonne
qualité.
La vache de réforme
représente
une partimportante
duproduit
brut dutroupeau
bovin :10 à 15 % pour les
élevages spécialisés
dans laproduction
laitière et de 20 à 30 % - selon lessystèmes
deproduction -
pour ceuxspécialisés
dans la
production
de viande. Ainsi, danscer-taines races comme la Limousine et la
Charo-laise,
cette vache a une valeur commercialeéle-vée
lorsqu’elle
est correctement finie et sonengraissement
sejustifie
encoreplus
qu’en
race laitière.Toutefois,
la conduite del’engrais-sement reste
empirique
et ne donne pastou-jours
de bons résultats(carcasses
trop
grasseset/ou trop
légères).
Cephénomène
est d’ailleurs accentuédepuis
peu avec l’interdiction d’utili-ser lesanabolisants, qui
se révélaient très effi-caces etpermettaient
en outre de réduire la variabilité de laqualité
de carcasse de ces ani-maux. Eneffet,
les vaches de réforme sont desanimaux
d’âge,
deformat,
d’étatcorporel,
d’état sanitaire et de stade degestation
très variés.Des études
descriptives
ont été réaliséesdepuis longtemps
sur les vaches de réforme de races Normande et Pie-Noire(Béranger
etMal-terre 1968,
Béranger
et al 1970, Malterre 1972, Robelin et Lestrade 1982, Colleau et al1984)
et,plus
récemment, sur des vaches de race Salers(Malterre
1986).
Enrevanche,
très peu detra-vaux ont été effectués sur les vaches de réforme
de race à viande
(essais
de l’ITEB cités parMal-terre
1986),
alors que l’onpeut
penser que les animaux de racespécialisée
à viande sontcapa-bles de
reprendre plus
de muscle et de réaliser desgains
depoids plus
importants
que lesani-maux des races laitières. C’est
pourquoi
il a parunécessaire de mettre en
place
des étudesspéci-fiques
visant à mieux connaître etexploiter
demanière
optimale
lacapacité
dereprise
depoids
des vaches de réforme de race Limousinelorsqu’elles
sontengraissées
après
tarissementau cours de l’hiver.
Ces études ont été conduites au Centre INRA
de Clermont-Ferrand - Theix entre 1985 et
Résumé
-L’évolution de la
reprise
depoids
et lacomposition corporelle
de vaches deréforme limousines ont été étudiées en fonction de la durée
d’engraissement,
desapports alimentaires et de
l’âge
des animaux.Lorsqu’elles
sont alimentées avec desrégimes
d’ingestibilité
et de concentrationénergétique
élevées(ensilage
de maïs etconcentré),
les vaches de réformepeu-vent,
malgré
leur faiblecapacité d’ingestion
(1,85
à 1,90kg
MS / 100kg poids
vif),
êtreengraissées
en 2 mois, 2 mois etdemi,
et réaliser ungain
depoids
jour-nalier de l’ordre de 1200 g. Leur
gain
de carcasse estimportant,
de l’ordre de 50kg,
et laquantité
de muscle dans cegain
est voisine de 20kg.
Au-delà de cettedurée
d’engraissement,
lareprise
depoids
devientbeaucoup plus
lente et legain
de carcasse est essentiellement constitué dedépôts adipeux.
L’efficacité alimentaire diminue tout au
long
de lapériode d’engraissement,
mais cette diminution devientplus rapide
au-delà des 2premiers
mois. L’efficacité chuteégalement
defaçon
importante
lorsque
les apports alimentaires sontlimi-tés. Il ne
paraît
donc pas intéressant de restreindre l’alimentation des animaux au cours de leurpériode
de finition. Eneffet,
les restrictions alimentairescondui-sent à des vitesses de
reprise
depoids
trèsfaibles,
et il est alors nécessaire deprolonger
defaçon
trop
importante
lapériode d’engraissement.
Dans les conditions de notre
étude,
réalisée sur des vaches trèsâgées,
unaccrois-sement du niveau
d’apports
azotés n’a eu aucun effet sur lareprise
depoids
et lacomposition
des carcasses.L’analyse
desperformances
en fonction del’âge
des animaux au moment de leur réforme montre que lacapacité
dereprise
depoids
desvaches,
et donc leurgain
de carcasse, sont d’autantplus
élevésqu’elles
sontjeunes.
Toutefois,
les vaches de race Limousine sontcapables
deproduire
jusqu’à
l’âge
de 13 ans des car-casses depoids
et decomposition
très satisfaisants. Seules les vaches trèsâgées,
1988. Au cours de 3 campagnes
d’expérimenta-tions successives, nous avons
analysé
l’évolu-tion de la
reprise
depoids
et de lacomposition
corporelle
ainsi que celle de lacapacité
d’inges-tion de vaches
maigres,
taries,engraissées
avec unrégime
alimentaire bien connu à based’en-silage
de maïs.Nous avons
également
étudié l’influence duniveau des apports
énergétiques,
du niveaud’apports
azotés et del’âge
des animaux sur lavitesse de
reprise
depoids
et lacomposition
de la carcasse.1
/ Conditions
expérimentales
La
maj eure partie
des animaux a été achetéeà un
groupement
deproducteurs
qui
s’estapprovisionné
principalement
sur ledéparte-ment de la Haute-Vienne. Les vaches devaient
correspondre
auxcaractéristiques
suivantes :avoir fait 3 lactations au minimum, être vides et
taries, être en bon état sanitaire et être
maigres
à l’achat en étant restées leplus longtemps
pos-sible avec leur veau.
L’ensemble des animaux a été
engraissé
àTheix en stabulation entravée. Au cours d’une
période
dited’adaptation,
de 3 semainesenvi-ron, les vaches ont été
systématiquement
dépa-rasitées et ont fait
l’objet
depesées régulières
dont une double
pesée
en fin depériode
sur unmême
régime
alimentaire afin deprocéder
à lamise en lots. On a, en outre, déterminé leur état
d’engraissement
par maniements(échelle
de notescomprises
entre 0 et5)
et par la mesuredu diamètre des
adipocytes
du tissuadipeux
sous-cutané caudal(Robelin
etAgabriel
1986).
Au cours de la
période expérimentale,
lesanimaux ont été
pesés
régulièrement chaque
semaine et lesquantités ingérées
ont étécontrôlées individuellement 5
jours
par semaine. Les aliments ont étéanalysés
chimi-quement,
l’ensilage
de maïs a faitl’objet
d’une mesure dedigestibilité
sur bovins.A
l’abattage
les carcasses et les différentsélé-ments du 5C
quartier
(dépôts
adipeux
notam-ment)
ont étépesés,
les rendements en carcasse(commercial
etvrai)
ont été déterminés et la 6&dquo; côte a étéprélevée
afind’estimer,
àpartir
de sacomposition,
celle de la carcasse.Dans le cadre de la
première expérience,
on aeffectué la dissection
complète
de 2 groupes de 5 animaux,représentatifs
des vachesrespecti-vement en début et en fin de
période
defini-tion. Au cours de cette
dissection,
on a mesuréle
poids
de tous les organes, celui des différents tissus de la carcasse et du 5’quartier
(squelette,
muscles,
tissusadipeux).
On aégalement
mesuré le
poids
des différentesrégions
muscu-laires et des différents tissus
adipeux
(sous-cutané,intermusculaire,
interne,omental,
mé-sentérique
etpérirénal).
Enfin,
tous ces tissusont été
broyés
et ont faitl’objet
d’uneanalyse
chimique (teneurs
en eau,lipides,
protéines,
minéraux, et valeur
calorifique).
L’ensemble deces résultats a
permis
de déterminer lacompo-sition
chimique
du corps entier. Les résultats détaillés de ces mesures fontl’objet
d’unepublication
spécifique
(Robelin,
Agabriel,
Mal-terre et Bonnemaire, à
paraître).
Après
dissection dechaque
carcasse, les musclesLong
Dorsal(muscle
«tendre »)
etPectoral Profond
(muscle
«dur »)
ont faitl’ob-jet
de mesureschimiques -
teneurs en matièresèche et en
collagène,
solubilité ducollagène
(Kopp
et Bonnet1982) -
etphysiques :
détermi-nation de la force de
compression
pour un taux de déformation de 80 %(Lepetit
1982,Lepetit
et Culioli
1986).
Expérience
1L’état
d’engraissement
des 29 vachesache-tées étant très variable
(notes
d’étatcorporel
comprises
entre 0,5 et3,5),
trois lots de vachesont été constitués en fonction de leur état
ini-tial. Selon leur lot
d’appartenance
les vachesont alors été
plus
ou moins sous-alimentées(foin
+paille
enquantités
trèslimitées)
au cours d’unepériode
de 55jours
afind’homogé-néiser leur état
d’engraissement
et de réduire celui des vaches lesplus
grasses à l’achat(notes
d’étatcomprises
entre 0, et 2,après
55jours
d’homogénéisation).
A la fin de cettepériode,
3 lots de 5 animaux lesplus
compara-blespossibles
ont été constitués sur la base deleur
poids
vif,
de leur étatd’engraissement,
de leurâge
et de leur format(tableau
1).
- Le 1‘! lot a été abattu
« maigre
» avantengraissement
et une demi-carcasse dechaque
animal a été
disséquée
etanalysée.
- Les 2’ et 3’ lots ont été
engraissés
respecti-vementpendant
79(engraissement
normal)
et 123jours
(engraissement
prolongé).
Les vaches de ces 2 lots ont reçu à volonté unrégime
àbase
d’ensilage
de maïscomplémenté
quoti-diennement avec 0,5
kg
de tourteau desoja,
0,5 5kg
de maïsgrain,
100 g d’urée et 120 g decom-plément
minéral vitaminé(CMV).
Les carcassesExpérience
2Trois lots de 10 vaches
comparables
ont été constitués sur la base de leurpoids
vif,
de leurétat
d’engraissement
et de leurâge.
Au coursde la
période expérimentale
les animaux d’unmême lot ont
toujours
reçu la même rationjournalière.
- Lot 1
(niveau
d’alimentationélevé) :
ensi-lage
de maïs àvolonté,
0,5kg
de tourteau desoja,
2,0kg
de maïsgrain,
100 g d’urée et 120 à150 g de CMV.
- Lot 2
(niveau
d’alimentationmoyen) :
25kg
d’ensilage
de maïs, 0,5kg
de tourteau desoja,
1,0kg
de maïsgrain,
80 g d’urée et 120 à 150 gde CMV.
-
Lot 3
(niveau
d’alimentationfaible) :
21kg
d’ensilage
de maïs, 0,5kg
de tourteau desoja,
0,5
kg
de maïsgrain,
50 g d’urée et 120 à 150 gde CMV
La durée de la
période expérimentale
a étévariable selon les
lots,
l’objectif
étant decom-mercialiser les animaux à même
poids
final.Expérience
3Trente vaches
parmi
33 ont servi à la consti-tution de 3 lots de vachescomparables
quant àleur
poids
vif,
leurâge
et leur étatd’engraisse-ment.
Chaque
lot a alors reçu des niveauxd’ap-ports
d’azote différents de telle sorte que leniveau le
plus
faiblecorresponde
à celui desapports recommandés pour les vaches de réforme adultes de race à viande
(soit
environ 90g PDI/UFL,
INRA1988)
et les deux autres à 110 et 130 % de ce niveau de référence.Ces différents niveaux
d’apports
azotés ontété réalisés en faisant varier la
composition
del’aliment concentré
qui représentait
entre 24 et28 % de la matière sèche de la ration totale à
base
d’ensilage
de maïs.Les animaux d’un même lot ont donc reçu la même ration
journalière
au cours de lapériode
expérimentale
dont la durée a étéidentique
pour les 3 lots. Outre del’ensilage
de maïs àvolonté,
130 g d’urée et 120 g de CMV, les vaches du lot 1(niveau
decomplémentation
enazote «
normal »)
ont reçu 0,5kg
de tourteaude
soja
et 2,3kg
de maïsgrain,
celles du lot 2(niveau
decomplémentation
en azote «inter-médiaire
»)
1,5kg
de tourteau desoja
et 1,4kg
de maïs
grain,
tandis que celles du lot 3(niveau
de
complémentation
en azote «élevé »)
nerecevaient que du tourteau de
soja,
à raison de3
kg/jour.
Dans les 3lots,
l’apport d’énergie
parle concentré a été
identique.
2
/ Résultats
2.i
/ Evolution du
poids
vif
et
de la
capacité
d’ingestion
au coursde la
période d’engraissement
Les vaches
engraissées
durant 79jours
ontconsommé en moyenne 10,6
kg
de matièresèche par
jour
pour une vitesse dereprise
depoids
de 1 230g/j
(tableau
2).
Elles ont doncingéré
en moyenne 8,6kg
de matière sèche d’une rationcomportant
90 %d’ensilage
demaïs et seulement 10 % de
concentré,
pourréa-liser un
kg
degain
depoids
vif,
soit environ 7,5 5UFL/kg
degain.
Les vaches Limousines se
caractérisent par
une faible
capacité
d’ingestion
mais unebonne
efficacité
La
reprise
de
poids
estd’environ
1200glj pendant
les 80premiers jours
puis
diminue
de moitié si onprolonge
l’engraissement
jusqu’à
4 mois.Ces résultats moyens
correspondent
toutefoisà des évolutions très
importantes
au cours des79
jours
d’engraissement.
Eneffet,
lareprise
depoids
des animaux a été élevée durant les 53premiers jours puis
a fortement baissé :succes-sivement 1 465
puis
755g/j (figure 1).
Parallè-lement,
lesquantités ingérées
par les animauxont
augmenté
régulièrement
jusqu’au
50èmejour
d’engraissement (11,5 kg MS/j
aumaxi-mum)
et ont diminué par la suite(figure 2).
L’indice de consommation
(quantités
ingé-rées / vitesse de
reprise
depoids
vif)
aaug-menté tout au
long
de lapériode
d’engraisse-ment.
Toutefois,
cet accroissement a étébeau-coup
plus rapide
àpartir
du 50èmejour
d’en-graissement
car la diminution desconsomma-tions a été nettement moins
importante
quecelle du
gain
depoids
des animaux(figure
3).
Les vaches dontl’engraissement
a étépro-longé jusqu’à
123jours
(lot
3)
peuvent êtrecomparées
à celles du lot 2 au cours des 79pre-miers
jours
d’engraissement.
Au cours de cettepériode
les 5 vaches du lot 3 ont consommé 9,91 170 g. Elles ont donc
ingéré
8,4kg
MS parkg
de
gain
depoids
vif,
cequi
correspond
à uneefficacité alimentaire très voisine de celle observée pour le lot 2
qui
a consommé 8,6kg
MS/kg
degain).
Deplus,
leur étatd’engraisse-ment estimé in vivo à 79
jours
d’engraissement
a été tout à fait
proche
de celui des animaux dulot 2 : notes de 3,9 et 4,3 ; et diamètre moyen des
adipocytes
de 117 et105
prespectivement
pour les lots 3 et 2.En
revanche,
au cours des 44jours
suivants,on a pu mettre en évidence une chute des
quantités journalières ingérées
ainsi que de lareprise
depoids
des animaux(gain
depoids
de565
g/j
vs 1170g/j
pour lapériode précédente,
figure
1).
L’indice de consommation aaug-menté très
rapidement
au cours de cettepériode (figure 3).
Globalement,
au cours des 123jours
d’en-graissement
(tableau 2)
les animaux ontconsommé 9,6
kg
MS/j
et réalisé un croît de seulement 955g/j.
Ils ont donc étébeaucoup
moins efficaces que les animaux du lot 2, leur indice de consommation étant de 20 01<,supé-rieur
(10,2
contre 8,4kg MS/kg
degain).
2.
2
/ Résultats
d’abattage
a / Poids et
composition
des carcassesD’un
poids
et d’un étatd’engraissement
com-parables
à ceux des animaux destinés à êtreengraissés,
les 5 vaches abattuesmaigres
ontproduit
des carcasses de 297kg
comportant
26kg
dedépôts adipeux.
Les animaux
engraissés
pendant
79jours
ontproduit
des carcasses d’unpoids
moyen de 344kg
dont le pourcentage de gras estimé àpartir
de la
composition
de la 6ème côte et desdépôts
adipeux
du 5èmequartier
(Robelin,
communi-cationpersonnelle)
a été de 17,7 %(tableau 3),
soit environ 60
kg
dedépôts adipeux.
Laquan-tité de gras est donc
plus
de 2 foissupérieure
àcelle des vaches abattues «
maigres
» en débutd’expérience.
A
l’abattage,
les animaux du lotengraissé
pendant
123jours
étaientplus
gras, tant auniveau de la note d’état et de la taille des
adipo-cytes
qu’au
niveau de lacomposition
réelle de leurs carcasses. D’unpoids
moyen finalplus
élevé que les va<:hes du lot 2
(638
contre 605kg),
du fait de leur duréed’engraissement plus
longue,
les animaux de ce lot ontproduit
descarcasses
plus
lourdes(
+
20kg)
mais aussiplus
grasses(tableau
3).
Les
compositions anatomiques
des carcassesdes vaches des lots 1 et 3, déterminées
après
dissection,
figurent
au tableau 4.Ces résultats permettent de mettre clairement
en évidence que les vaches de réforme de race
Limousine sont
capables
d’accroître leurmus-culature d’environ 20
kg
au cours de lapériode
d’engraissement qui
précède
leurabattage
(figure 4).
En réalité il n’est pas nécessaire deprolonger
lapériode
de finition des vachesau-delà de 2 mois et demi pour leur permettre une
telle
reprise
musculaire. Eneffet,
si l’on calcule laquantité
dedépôt adipeux
de la carcasse desvaches du lot 2
engraissées pendant
79jours,
on
peut
mettre en évidencequ’elle
estpassée
de 26 à 60
puis
78kg
pour les stades 0, 79 et123
jours
d’engraissement.
Cela montre bienque les 20
kg
de carcassesupplémentaires
obtenus en
prolongeant l’engraissement
de 44jours
sont essentiellement constitués de gras et donc que laquasi
totalité dugain
de muscles’est effectuée au cours des 79
premiers jours
d’engraissement.
Dans ce
gain
demuscle,
on ne constate pasd’accroissement
préférentiel
des muscles de valeur bouchère élevée(+
4kg
au niveau de lacuisse, + 2
kg
au niveau dudos).
b /
Caractéristiques
physico-chimiques
des musclesDans les 2 muscles
étudiés,
la teneur enmatière sèche s’est accrue
significativement
avec l’étatd’engraissement
des animaux : de 1,0point
dans le muscleLong
Dorsal et de 1,9point
dans le Pectoral Profond. Cette augmen-tation est certainement liée à l’accroissement de la teneur enlipides
desmuscles,
concomi-tant à l’élévation desdépôts adipeux
dans lacarcasse.
Bien que les différences entre les 2 lots ne
soient pas
significatives,
la teneur encollagène
des 2 muscles s’accroît
légèrement
pour le lotdont
l’engraissement
a étéprolongé,
particuliè-rement dans le muscle
pectoral.
Les variations de la force de
compression
à 80 % de déformation traduisent les variationsde teneur en
collagène,
la viande des animaux gras se révélantlégèrement plus
résistante quecelle des animaux
maigres.
De très fortes variations individuelles de la solubilité du
collagène
intramusculairemas-quent une éventuelle influence de
l’engraisse-ment.
Malgré
tout, une forteaugmentation
desolubilité est constatée chez les animaux
engraissés.
Cette évolution estpeut-être
due àune
augmentation
ducollagène
néoformé,
cequi pourrait
favoriser l’obtention d’une viandeplus
tendre.2.s
/
Influence
du niveau
d’apports
énergétiques
(tableau 6
)
Comme le
prévoyait
leprotocole
expérimen-tal les différences de niveau d’alimentation
entre lots ont été
importantes,
ces niveauxdevant permettre des vitesses de
reprise
depoids
vif de 1 200, 900 et 600 g parjour.
Ali-mentées à
volonté,
les vaches du lot 1 ontconsommé 10,5
kg
de matière sèche parjour,
soit une
quantité
très voisine de celle mesuréeau cours de la
première expérience
(10,6
kg
MS/j)
avec des animaux dont lepoids
moyen était trèscomparable.
Lesquantités
ingérées
par les vaches des lots 2 et 3 ont été enmoyenne de 8,7 et 7,0
kg
MS/j
cequi
corres-pond
à une réduction du niveau desapports
La modulation du niveau d’alimentation s’est
traduite par des différences très
importantes
de la vitesse dereprise
depoids :
1 200g/j
pour le lot 1 alimenté àvolonté,
un peuplus
de 800g/j
pour le lot 2 et seulement 550g/j
pour le lot 3qui
a été leplus
limité. Parconséquent,
les ani-mauxqui
ont été limités ont dû êtreengraissés
pendant
unepériode plus longue
que ceuxali-mentés à volonté afin de réaliser des
gains
depoids globaux comparables
entre lots. Ainsi,les vaches du lot 3 dont la vitesse de
reprise
depoids
a étéapproximativement
2 foisplus
fai-ble que celle des animaux du lot 1, ont étéengraissées
2 foisplus longtemps
que cesder-niers
(106
et 54jours respectivement :
figure 5).
L’indice de consommation,
exprimé
en UFLingérées
parkg
degain
depoids (afin
de tenir compte des différences de concentrationéner-gétique
entrerégimes),
a fortementaugmenté
avec la restriction alimentaire : + 20 et + 43 %respectivement
pour les lots 2 et 3comparative-ment au lot 1. Cet accroissement très
important
de l’indice de consommation résulte du fait que la
part
des besoins d’entretien des animauxdans leurs besoins totaux
(entretien
+gain
depoids)
devient deplus
enplus
importante
lors-que la
quantité d’énergie apportée
à l’animal diminue.Les animaux des différents lots ont été abat-tus à des
poids
vifs semblables. Leurspoids
vifs vides et leurspoids
de carcasses ontégalement
été très semblables d’un lot à l’autre. En outre, les carcasses dont lepoids
moyen s’est situéentre 344 et 351
kg
ont étéjugées
globalement
satisfaisantes sur le
plan
commercial(état
d’en-graissement
notamment).
Il semble donc que le niveau d’alimentation(élevé,
moyen oufaible)
a peu influencé laqualité
des carcassespro-duites. Seul l’état
d’engraissement
des vaches du lot leplus
limité a été un peuplus
faible :-
0,3 ou 0,4
point
sur la note d’état et - 5 à - 10kg
dedépôts adipeux
totaux.2.
4
/ Influence du niveau
d’apports
azotés
(tableau
7
)
Par suite de très nombreux
problèmes
surve-nus sur les animaux, dontl’âge
moyen étaitsupérieur
à 12 ans, les résultats définitifs neportent que sur 18 vaches. Huit vaches ont en
effet très mal consommé
l’ensilage
de maïs(plus
de 3kg
de matière sèche en dessous de lamoyenne)
en liaison avec unepathologie
podale
importante,
une vache a vêlé en coursd’expérience
et 3 vaches étaientpleines
d’un foetus dont lepoids
àl’abattage
était élevé(22,
32 et 33
kg).
Ces 12 vaches ont donc été élimi-nées des résultats.Les
quantités ingérées
par les animaux du lot 1(complémentation
« normale » en azote,com-parable
à celle reçue par les animaux des lots témoins des deuxexpériences
précédentes)
ontété de 10,6
kg MS/j
en moyenne, valeuridenti-que à celles observées
précédemment.
Enrevanche,
les vaches des lots 2 et 3qui
ont reçupratiquement
la mêmequantité
de concentré que celles du lot 1 mais dont laproportion
de tourteau desoja
étaitbeaucoup plus
impor-tante, ont consommé un peu moins
d’ensilage
de maïs. Cela s’est traduit par une diminution
des
quantités
globales
ingérées
de 5 et 7 %res-pectivement comparativement
au lot 1.Les différences
importantes
d’apports
azotésentre les 3 lots
(875,
965 et 1 130 g de PDI parjour respectivement
pour les lots 1, 2 et3)
ne sesont pas traduites par des différences
impor-tantes dans legain
depoids
vif des animaux.Globalement,
les vitesses dereprise
depoids
observées sontmodestes,
cequi
est sans douteà relier à
l’âge
élevé des animaux.Paradoxale-ment, les
performances
les meilleurescorres-pondent
au lot leplus
faiblementcomplémenté
en azote.L’indice de consommation,
exprimé
enkg
dematière sèche
ingérée
parkg
degain
depoids,
a été élevé dans tous les lots et
compris
entre10,4 et 11,7 pour les 3 lots. Cela traduit le
niveau de
performance
très moyen observé au cours de cetteexpérience.
A
l’abattage,
lepoids
moyen de carcasse del’ensemble des animaux était de 345
kg.
Toute-fois,
les animaux du lot leplus
fortementcom-plémenté
ontproduit
des carcassesplus
légères.
D’unpoids plus
faible en débutd’expé-rience, à la suite d’une transition
plus
difficile,
les animaux de ce lot ont en outre été
pénalisés
par un rendement en carcasseplus
faible enmoyenne. L’état
d’engraissement
moyen descarcasses a assez peu varié d’un lot à l’autre.
Seul celui des animaux du lot 2 a été
plus
fai-ble.1988),
un apportsupplémentaire
de tourteaude
soja
n’a donc paspermis
d’accroître les per-formances des animaux.Toutefois,
ilparaît
dif-ficile de conclure defaçon
définitive sur leniveau
optimum
d’apport
d’azote àrecomman-der pour des vaches de réforme de race Limou-sine. En
effet,
les animaux utilisés dans cetteexpérience
étaient en moyenne trèsâgés
(plus
de 12
ans)
et les effectifs par lot étaient très fai-bles.2.
5
/ Variations des
performances
liées
à
l’âge
des
animaux
La
capacité
àreprendre
dupoids
et às’en-graisser
dépend
del’âge
des vaches au momentde leur réforme
(Malterre
1986, Malterre etJones
1990).
Nous avons doncanalysé
ce fac-teur àpartir
des résultats individuels des vachesqui,
dans chacune des 3expériences,
ont reçu de
l’ensilage
de maïs à volonté et ont étéengraissées
durant unepériode
normalecomprise
entre 50 et 80jours.
Les résultats sontprésentés
au tableau 8, ils portent sur 49ani-maux
engraissés
pendant
65 à 71jours
enmoyenne selon les lots.
La vitesse de
reprise
depoids
est d’autantplus
faible que les vaches sontplus
âgées
et est de moins de 500g/j
pour les animaux de 14ans et
plus.
Toutefois,
jusqu’à l’âge
de 13 ans, cette diminution dugain
depoids
ne s’est pastraduite par une réduction du
poids
vif avantabattage
ou dupoids
de carcasse des animauxcar,
jusqu’à
cetâge,
lepoids
des vaches endébut
d’engraissement
était d’autantplus
élevéque leur
âge
était avancé. Ainsi,malgré
desdif-férences de
gain
depoids
importantes,
lesani-maux
âgés
de 5 à 13 ans ont touspesé
(en
moyenne par classed’âge)
610kg
en find’en-graissement
etproduit
des carcasses d’unpoids
moyen de 345
kg.
Seuls les animaux lesplus
âgés
(14
à 16ans)
ontproduit
des carcassesplus légères
de 23kg.
La
capacité
d’ingestion
des vaches varierela-tivement peu
jusqu’à
l’âge
de 13 ans et est net-tementplus
faible chez les vachesplus
âgées.
L’état
d’engraissement
des animaux en fin depériode
de finition et lacomposition
de leurcarcasse ont été
identiques
quel
que soit leurâge.
L’étatd’engraissement
initial des animaux étant trèscomparable
pour les 3premières
classes
d’âge,
cela sous entend donc que lesvaches les
plus
jeunes,
dont legain
depoids
total en finition a été leplus
élevé,
ontsynthé-tisé
plus
de muscles au cours de cettepériode
que leurshomologues âgées
de 9 et 10 ans et surtout que cellesâgées
de 11 à 13 ans. CetteLa
reprise
de
poids
est d’autant
plus
lente que les animaux sontobservation
correspond
d’ailleursparfaitement
à l’évolution de l’indice de consommation
qui
augmenterégulièrement (croît
des animauxplus
riche engraisse)
avecl’âge
des animauxjusqu’à
13 ans. L’indice de consommation trèsélevé des vaches les
plus
âgées
s’explique
parde très fortes variations
individuelles,
certainesd’entre elles étant
incapables
dereprendre
dupoids
et des’engraisser.
3
/ Conclusion
L’examen de l’ensemble des résultats
présen-tés sur
l’engraissement
des vaches de réformede race Limousine montre que des vaches
taries et
maigres,
engraissées
àl’auge
avec desrégimes
d’ingestibilité
et de concentrationéner-gétique
élevées(ensilage
de maïs etconcentré),
peuvents’engraisser
rapidement
en 2 mois, 2 mois etdemi,
et réaliser ungain
depoids
jour-nalier de l’ordre de 1 200 g. Leur
gain
de car-casse estimportant,
de l’ordre de 50kg,
et laquantité
de muscle dans cegain
est voisine de20
kg.
Même si les différentes mesures relativesà la
qualité
de la viande n’ont paspermis
de mettre en évidence de différences entre desvaches
maigres
et des vaches grasses, l’intérêt de remettre « en état » les vaches de réforme derace Limousine
apparait
donc clairement. Eneffet,
l’augmentation
dupoids
et l’amélioration de laqualité
de carcasse aura desconséquences
notables sur le revenu de l’éleveur.
Ces études ont
également
permis
de mesurer avecprécision
lacapacité
d’ingestion
desvaches Limousines. Comme cela a
déjà
étéobservé sur les
mâles,
les vaches de cette race se caractérisent par une faiblecapacité
d’inges-tion
(10,5 kg
MS soit 1,85 à 1,90kg
MS / 100kg
depoids vif)
qui
est inférieure à celle des vaches Charolaises et surtout à celle de vachesPie-Noires. Leur efficacité
alimentaire,
enrevanche,
est de 20 à 30 %supérieure
à celle des vaches de réforme de race laitière. Dans cesconditions,
il neparaît
pas intéressant deres-treindre l’alimentation des animaux au cours
de leur
période
de finition. Leur vitesse dereprise
depoids
chute en effetconsidérable-ment, et il est alors nécessaire de
prolonger
defaçon
importante
la durée de lapériode
d’en-graissement
des animaux.Enfin,
uneanalyse
des données individuellesbasée sur
l’âge
des animaux au moment de leur réforme montre que lacapacité
dereprise
depoids
desvaches,
et donc leurgain
de carcasse,sont d’autant
plus
élevésqu’elles
sontjeunes.
Toutefois,
sur le strictplan
de leur finition enboucherie,
les vaches de race Limousine sontcapables
deproduire jusqu’à
unâge
avancé(11-12-13
ans)
des carcasses depoids
et decomposition
très satisfaisants. Seules les vachestrès
âgées,
de 14 ans etplus,
deviennent diffi-ciles àengraisser
etprésentent
degrandes
variations individuelles.
Remerciements
Cette étude a été commanditée par la Chambre
Régionale d’Agriculture
du Limousin avec l’aide duFIDAR. Elle a été réalisée en collaboration avec les Chambres d’Agriculture de Corrèze, Creuse et Haute-Vienne ; les
lycées agricoles
du Limousin ; l’Union régionale des Groupements de Producteurs de Bovins Limousins ; l’InstitutTechnique
del’Elevage
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