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Etude du courant photoélectrique dans l'air à la pression ordinaire

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Etude du courant photoélectrique dans l’air à la pression

ordinaire

A. Blanc

To cite this version:

A. Blanc. Etude du courant photoélectrique dans l’air à la pression ordinaire. J. Phys. Radium, 1929,

10 (5), pp.187-197. �10.1051/jphysrad:01929001005018700�. �jpa-00205377�

(2)

ETUDE DU COURANT

PHOTOÉLECTRIQUE

DANS

L’AIR

A LA PRESSION

ORDINAIRE

par M. A.

BLANC,

Faculté des Sciences de l’Université de Caen.

Sommaire. - La courbe qui représente le courant photoélectrique en fonction du champ, dans l’air à la pression ordinaire, ne montre aucune saturation; cette particula-rité n’a pas été expliquée

Or l’expérience montre que, pour un même métal, placé toujours dans des conditions identiques mais soumis à des éclairements différents, on obtient des courbes appartenant

à une même famille, dont les ordonnées sont proportionnelles aux éclairements, tandis que pour deux métaux différents, les courbes obtenues appartiennent à deux familles dif-férentes et peuvent se couper sans se confondre.

D’autre part, un changement dans la composition de la lumière incidente modifie la forme des courbes relatives à un même métal. Enfin, la forme des courbes change

pro-gressivement à mesure que la fatigue de la surface métallique augmente.

On est conduit à supposer que le nombre des ions produits en moyenne dans l’air par chaque électron émis augmente avec le champ, d’une façon qui dépend du métal Dans ces conditions, la saturation ne peut pas se produire ; d’ailleurs, la forme de la courbe du courant photo-électrique doit être en relation très étroite avec la répartition

des vitesses des électrons et elle change en même temps que celle-ci. Comme conséquence, la fatigue du métal modifie la répartition des vitesses des électrons, puisqu’elle change la forme de la courbe.

. 1. Courbe

représentant

le courant

photoélectrique

en fonction du

champ.

--.

Une lame

métallique

plane,

servant de

cathode,

placée parallèlement

à une

grille

métal-lique

servant

d’anode,

est éclairée à travers celle-ci par une source lumineuse riche en

rayons

ultraviolets ;

le tout est

placé

dans l’air à la

pression

ordinaire. On mesure le

cou-Fig. 1. - Courbe de l’intensité en fonction du champ

pour l’argent.

rant

produit

par les ions

négatifs

qui

se forment au

voisinage

de la cathode et

qui

se

dépla-cent vers l’anode.

On sait que, dans ces

conditions,

la courbe

qui

représente

le courant

photo-électrique

en fonction du

champ

est loin de

présenter

une véritable saturation. C’est ce que montre la

courbe de la

figure

1,

obtenue avec une lame

d’argent,

située à 2 mm de

l’anode,

à travers

laquelle

on éclairait à l’aide d’un arc à mercure ; les

champs

sont

exprimés

en volts par

(3)

centimètre et les intensités en

ampères,

mais

après

avoir été

multipliées

par le facteur 101’. On trouve sur cette

courbe, après

la montée

rapide

du

début,

une

région

moins

incli-née,

grossièrement rectiligne, qui

semble

s’incurver, quand

on atteint des

champs

de

l’ordre de 3 000 v : cm, de

façon

à amorcer une nouvelle

partie plus rapidement

ascendante.

Il faut remarquer

qu’on

est encore très loin du moment où l’ionisation par chocs

pourrait

apparaitre :

celle-ci se

produit,

dans l’air à la

pression ordinaire,

pour des

champs

de l’ordre de 30 000 v : cm.

La nature de

l’anode,

qui

est une

grille

à mailles très

fines,

n’est pour rien dans la forme de la courbe : rien n’est

changé quand

on la

remplace

par une lame de

quartz

semi-argentée, qui

est à la fois

transparente

pour l’ultraviolet et conductrice.

La

figure 2

montre combien ce résultat est différent de celui

qu’on obtient,

par

exemple,

avec un gaz ionisé par le

rayonnement

du radium. La courbe" 1

correspond

au courant

photoélectrique

fourni par une lame de

zinc,

tandis que la courbe II a été obtenue en

pla-Fig. 2. - I. Courbe du courant

photoélectrique du zinc. II. Courbe de saturation obtenue avec le radium.

çant

au-dessus de la

grille

servant d’anode une

petite ampoule

de verre contenant du

bro-mure de radium : la saturation est alors très nette.

.

J.-J. Thomson

(1)

a donné

l’expression

de l’intensité du courant

photoélectrique

dans

le cas de deux

plateaux parallèles,

entre

lesquels

existe un

champ électrique

h.

On voit d’abord facilement que le nombre n des ions

négatifs présents

dans l’unité de

volume,

entre les deux

plateaux,

reste

toujours

trop

faible pour modifier la

répartition

du

champ

d’une

façon

qu’on puisse

déceler par

l’expérience ;

le

champ

est

pratiquement

uni-forme et l’on

peut

calculer sa valeur en divisant la différence de

potentiel

entre les

plateaux

par leur distance.

Il en résulte aussi que le nombre n des ions

négatifs

par unité de volume est constant entre les

plateaux.

Si k

représente

leur

mobilité,

et e leur

charge,

l’intensité par unité de

surface des électrodes est :

i == nekh.

(i)

D’autre

part, soit no,

le nombre des électrons émis sous l’action de la lumière par

seconde et par unité de surface de la

cathode ;

ces électrons se fixent sur les molécules du

gaz et l’on suppose

qu’ils

donnent naissance à un nombre

égal

d’ions

négatifs.

Ceux-ci

parti-cipent

à

l’agitation thermique

du gaz

et,

par

suite,

un certain nombre d’entre eux

revien-nent sur le

plateau

négatif

et lui restituent leur

charge ; n

étant le nombre d’ions

négatifs

par centimètre cube au

voisinage

de la

cathode,

il y en a un nombre An par centimètre carré

qui

diffusent vers

elle, A étant,

pour un gaz et une

température donnés,

une

cons-tante,

dont la théorie

cinétique

fournit d’ailleurs la valeur.

Une fois le

régime

stationnaire

établi,

il faut que la

charge négative

totale émise par la (1) .J:.J. THomsox, Passage de l’électricite à travers les gaz, Lraduit par FRIC et FAURE, p. 267.

(4)

cathode soit

égale a, la

somme de la

charge négative qui

lui est restituée par les ions

qui

diffusent vers elle et de l’intensité i du courant :

Des

équations

(1)

et

(2),

on déduit :

Lorsque

le

champ

Il est

faible,

on

peut

écrire :

et l’on retrouve la loi d’Ohm. Mais

quand

le

champ

est suffisamment

intense, i

tend vers la

valeur limite :

ce

qui

entraîne l’existence d’un courant de saturation.

°

A la

pression

ordinaire et aux

pressions

voisines,

l’expérience

ne confirme pas cette

conclusion. D’ailleurs, les

expériences

de Stoletow

(2)

et celles de

Varley

(3)

ont montré que

lorsque

la

pression

diminue à

partir

de la

pression

ordinaire,

la courbe est de

plus

en

plus

inclinée

et,

par

suite,

s’écarte de

plus

en

plus

de la

saturation ;

quand

la

pression

devient suffisamment

faible,

la saturation

reparaît,

mais l’intensité

qui

lui

correspond

diminue avec

la

pression

en tendant vers une

limite,

atteinte

quand

la

pression

s’annule..

Tout cet ensemble de

faits,

relatifs à des valeurs du

champ

pour

lesquelles

l’ionisation par chocs n’intervient pas, n’a pas été

expliqué.

Il est intéressant de rechercher

quelles

sont les circonstances

qui

peuvent

modifier la forme de la courbe du courant

photoélectrique

et

d’examiner,

en

particulier,

si elle

dépend

de la nat,ure du métal. Pour commencer, il faut étudier de

plus près,

pour des éclairements variés et des

fréquences

différentes de la lumière

incidente,

les courbes relatives à un même

métal. ’

Il est

indispensable

de se

placer

dans des conditions

toujours

identiques,

sauf.en ce

qui

concerne l’éclairement et la nature du métal

et,

plus

rarement,

la nature de la lumière

incidente.

2.

Dispositif expérimental. -

La source est un arc à mercure en

quartz S,

envoyant

Fig. 3. -,Schéma du dispositif expérimental.

horizontalement un faisceau lumineux sur une lentille

convergente

en

quartz L,

qui

donne une

image

réelle

de l’arc. Dans le

plan

où se fait cette

image,

se trouve un

diaphragme

D à

ouverture variable

(diaphragme iris) ; puis

la lumière de l’arc tombe sur un

prisme

à réflexion totale P en

quartz,

dont les arètes sont horizontales. Ce

prisme

est fixé à l’axe horizontal d’un

goniomètre

de Wollaston et tourne avec lui, de sorte

qu’il

est

possible

de

repérer

sa

position

avec exactitude à l’aide du cercle divisé vertical du

goniomètre.

(2) STOLBTOW, J. Phys., II, t 9 (18qO), p. 468.

-(3) VARLEï, Phil. Trans , A, t. 202 ( 1904), p. 439.

(5)

En faisant tourner

légèrement

le

prisme,

on

peut

envoyer la

lumière

réfléchie

soit,

ver-ticalement,

dans la chambre d’ionisation B,

qui permet

de mesurer le courant

photoélec-trique,

soit,

un peu

obliquement,

dans une cellule

photoélectrique

SBRpI

C,

qui

permet

de contrôler à

chaque

instant la constance de la source et de l’éclairement

qu’elle

produit,

et aussi de comparer les éclairements entre eux. On note les

positions correspondantes

du zéro du vernier par

rapport

au cercle divisé fixe du

goniomètre,

et il est ainsi

possible,

pour faire les mesures, de

placer

le

prisme

exactement dans les mêmes

positions.

La chambre d’ionisation est une boîte en

laiton,

dont le couvercle

porte

une ouverture circulaire

0,

à travers

laquelle

la lumière de l’arc va éclairer la lame

métallique

en

expé-Fig. 4. -- Chambre d’ionisation.

rience. Cette lame c est

placée

sur une

plateforme

p

en laiton,

reposant

sur le fond de la boîte par trois

pieds

en ambre et reliée à une des

paires

de

quadrants

de

l’électromètre ;

l’autre

paire

de

quadrants

est reliée à la cage de

l’appareil.

La boîte B est elle-même reliée à la cage de

l’électromètre,

et l’anode a est

portée,

par un nombre variable

d’accumulateurs,

à un

potentiel

positif

par

rapport

à celui de B et de c.

Cette anode est constituée par un cadre

métallique

portant

une lame de

quartz

semi-argentée

ou, le

plus

souvent,

par un cadre sur la face inférieure

duquel

a été

sdudée

une

toile de laiton bien

plane, qu’on

a usée par frottement du côté en

regard

de

C,

de manière

qu’elle

ne

présente

aucune

aspérité.

Le cadre lui-même est

porté

par une

tige qui

traverse

le couvercle de la boîte B et

qui

est fixée à un

support permettant,

à l’aide des vis Y et

V’,

des

déplacements

verticaux et horizontaux nécessaires pour le

réglage.

L’anode a étant rendue bien

parallèle

à la lame

métallique placée

sur la

plaque p,

on

l’amène au contact de cette

lame,

en

agissant

sur la vis

V,

et l’on

repère

au cathétomètre

la

position

d’un trait horizontal tracé sur la

tige

T, qui

se meut verticalement en même

temps

que a. On connaît

ensuite,

à

chaque

instant,

à l’aide du

cathétomètre,

le

déplacement

vertical de T

et,

par

conséquent,

la distance de a à la lame

métallique

étudiée. Dans toutes les

expériences

de

comparaison

relatives au même métal ou à des métaux

différents,

la dis-tance de l’anode à la cathode était invariable et

égale

à 4 mm.

On évaluait l’intensité du courant

photoélectrique

en mesurant le

temps

mis par

le-spot

de l’électromètre pour dévier d’un nombre déterminé de

divisions ;

un

étalonnage

préalable

de

l’appareil

permettait d’exprimer

cette intensité en

ampères.

Le courant de la cellule

photo-électrique

était donné par un

galvanomètre

très

sen-sible,

alors

qu’une

différence de

potentiel

d’environ iOO volts était établie entre les élec-trodes de la cellule. Le contrôle de l’arc à mercure effectué à l’aide de celle-ci a montré que

l’éclairement était bien constant

quand

l’arc était allumé

depuis

un

temps suffisant,

de

l’ordre d’une

demi-heure,

et

quand

il n’était pas

poussé

d’une

façon

excessive.

On faisait varier l’éclairement de la lame en

expérience

en

agissant

sur l’ouverture

variable du

diaphragme

D

et,

pour des ouvertures différentes de

celui-ci,

les déviations du

galvanomètre

du circuit de la cellule donnaient les

rapports

des éclairements.

(6)

nature du métal et

l’éclairement;

l’arc fonctionnait

aussi,

en

général,

dans des conditions

identiques,

de

façon

à émettre une lumière

ayant

la même

composition.

Les métaux étudiés ont été :

l’aluminium,

le

zinc,

l’étain,

le

cuivre,

le mercure, le

plomb,

le

fer, l’argent, l’or,

le

platine.

Le mercure était

placé

dans une

petite

cuvette en

verre et

communiquait

avec l’électromètre par un fil de fer

plongeant

dans la cuvette. 3. Courbes relatives au même métal. - La lame de métal était mise en

expé-rience

plusieurs

heures

après

avoir été frottée avec du

papier

de verre très fin. Sa

fatigue

s’accroît alors assez lentement pour

qu’on

n’ait pas à tenir

compte

de sa variation

pendant

le

temps

nécessaire pour tracer les diverses courbes dont on

peut

avoir besoin. En

particu-lier,

si l’on fait des mesures d’intensités pour une série de

champs

croissants,

puis

pour la

Fig. 5. -

Proportionnalité des ordonnées de deux courbes d’un même métal.

même série de

champs pris

dans l’ordre

inverse,

on trouve des valeurs

parfaitement

con-cordantes.

Quand

on

trace,

pour un même

métal,

les courbes de l’intensité en fonction du

champ

qui

correspondent

à des éclairements

différents,

l’arc à mercure fonctionnant dans des condi-tions

toujours identiques,

on obtient une

famille

de courbes dont les ordoneées

sont,

pour

un même

champ, proportionnelles

aux éclairements. Par

suite,

pour diverses valeurs du

champ,

les ordonnées de deux

quelconques

de ces courbes sont

proportionnelles

entre

elles;

on a

(fig. 5) :

On

trouve,

par

exemple,

pour l’aluminium et pour le fer :

La

figure

6

où,

pour un même

champ (égal à

530 v :

cm)

et des éclairements

différents,

on a

porté

en abscisses les intensités

indiquées

par le

galvanomètre

de la cellule

photoélectrique

et en ordonnées celles mesurées à

l’électromètre,

montre que l’intensité du courant

photo-électrique produit

à la

pression

ordinaire dans la chambre d’ionisation est

proportionnelle

à celle du courant

photoélectrique produit

à la

pression

très réduite de la cellule. Le

cou-rant de la chambre d’ionisation est

donc,

comme celui de la cellule et

malgré

la différonce des

pressions, proportionnel

à l’éclairement.

Si l’on choisit arbitrairement deux

champs

h et

/t",

pour

lesquels

nous venons de voir que les ordonnées des deux courbes sont

proportionnelles

entre

elles,

on

peut

écrire encore

(7)

Le

rapport

des ordonnées d’une même courbe

qui correspondent

à deux

champs

choisis

une fois pour toutes est constant pour toutes les courbes de la

famille ;

sa valeur caractérise

cette

famille,

mais elle

dépend

du choix des

champs

h et fi".

Quand,

pour les mêmes

champs

h et

h’’,

elle vient à

varier,

on est certain

qu’une

modification s’est

produite

dans la forme des courbes de la famille.

Fig. 6. -

Proportionnalité du courant photoélectrique à l’éclairement.

4. Influence de la

composition

de la lumière incidente. - Il est

impossible,

avec

le

dispositif employé,

d’obtenir des courants d’intensités suffisantes en éclairant la lame avec une lumière vraiment

monochromatique,

obtenue en filtrant par un écran convenable

la lumière de l’arc.

Mais si l’on

place

sur l’ouverture 0 de la chambre d’ionisation une lamelle de verre

très mince

(un

couvre-objet

de

microscope,

dont

l’épaisseur

est de

0,2

mm

environ),

on

obtient avec certains métaux un courant encore

appréciable,

bien que très affaibli. C’est le

cas de

l’aluminium,

du zinc

et,

d’une

façon

générale,

des métaux pour

lesquels

la

fréquence

limite, fréquence

au-dessous de

laquelle

l’effet

photoélectrique

ne se

produit

pas, n’est pas

trop

grande;

dans ce cas, le début de

l’ultraviolet,

qui

n’est pas arrêté

par le

verre,

peut

encore

produire

un courant notable. Pour

l’argent,

l’or,

le

platine,

le courant

photoélec-trique

est

pratiquement

annulé par

l’interposition

de la lamelle de verre.

Dans le cas de

l’aluminium,

par

exemple,

le courant

est,

en gros, à peu

près

dix fois moins intense

quand

la lamelle de verre est mise en

place.

Mais toutes les ordonnées ne

sont pas réduites dans le même

rapport;

si l’on

considère,

sur

chaque

courbe,

le

rapport

des intensités

qui correspondent

aux

champs

h et h"

respectivement égaux

à 180 et ~ ~ 6 ~ v : cm, on trouve :

La

composition

de la lumière

incidente,

qui perd

une

grande partie

de son ultraviolet

en traversant la

lamelle,

a donc une influence sur la forme de la courbe.

5. Courbes relatives à des métaux différents. - Les mesures sont

faites,

comme

précédemment,

sur des métaux suffisamment

fatigués

pour que leur

fatigue

soit

pratique-ment invariable

pendant

le

temps

nécessaire pour tracer les courbes. La distance des élec-trodes est la même pour les divers métaux et l’arc à mercure fonctionne dans des conditions

identiques.

Si deux courbes relatives à deux métaux différents

appartenaient

à la même

famille,

leurs ordonnées seraient encore

proportionnelles

entre elles. En

particulier,

si les deux courbes venaient à avoir un

point

commun, elles devraient coïncider

complètement.

Il n’en

(8)

1° Le

rapport

des ordonnées des deux courbes varie avec le

champ :

2° Si l’on amène les deux courbes à avoir un

point

commun, en

réglant

convenable-ment les éclairements des deux métaux à l’aide du

diaphragme,

elles ne coïncident pas.

C’est ce que montre la

figure

7,

où sont

représentées

deux courbes relatives à l’aluminium

II. Courbe de l’argent.

et à

l’argent.

Le

rapport

des

ordonnées,

égal

à l’unité au

point

d’intersection des deux

cour-bes,

varie de

part

et d’autre de cette valeur : -.

Ainsi,

deux courbes relatives à deux métaux différents

appartiennent

à deux familles différentes. Toutes choses

égales

d’ailleurs,

la forme des

courbes

qui représentent

le

cou-rant

photoélectrique

en fonction du

champ

varie avec le métal

qui

émet les électrons. Il en résulte aussi que le

rapport

des ordonnées

qui,

sur une même

courbe,

correspon-dent à deux

champs h

et

h",

choisis arbitrairement mais

invariables,

n’est pas le même pour des métaux différents. Ce

rapport,

pour deux

champs

donnés,

caractérise le

métal ;

nous

l’appellerons

son

rapport

caractéristique

et,

dans ce

qui

va

suivre,

nous choisirons

toujours

pour le définir des

champs h

et h"

respectivement égaux

à 215 et à 1680 v : cm; la

partie

de courbe

comprise

entre ces deux abscisses est

grossièrement

rectiligne.

Il est

com-mode de considérer ce

rapport quand

on veut comparer

rapidement

les courbes relatives à différents métaux.

On trouve ainsi les

rapports

caractéristiques

suivants,

pour des métaux dont la

fatigue

est

grande;

comme ils varient avec l’état de

fatigue,

comme on va le

voir,

leurs valeurs ne

peuvent

pas être données avec une très

grande

précision :

Il semble que le

rapport

considéré est

plus grand

pour les métaux dont la

fréquence

limite est

plus petite.

(9)

6. Influence de la

fatigue

sur la forme de la courbe. - Non seulement la forme

de la courbe

qui

représente

le courant

photoélectrique

en fonction du

champ

n’est pas la mème pour des métaux

différents,

mais pour un même métal elle varie avec l’état de la

surface

et,

en

particulier,

avec sa

fatigue.

Cette influence de la

fatigue

est surtout

appréciable

au

début,

pour une surface

fraî-chement

nettoyée ;

elle diminue vite et devient très difficile à mettre en évidence au bout de

quelques

heures, quand

l’accroissement de la

fatigue

avec le

temps

est devenu assez lent.

Ainsi,

une série de mesures faites sur une lame de zinc peu de

temps

après

l’avoir

frottée avec du

papier

de verre, a montré une diminution

progressive

du

rapport

caracté-ristique

avec le

temps :

il passe de

~,4

à

2,0 pendant

que, pour un même

champ,

l’intensité mesurée diminue en moyenne dans le

rapport

de 3 à 1.

D’ailleurs,

quand

on mesure les intensités pour des

champs

croissants,

puis

pour les mêmes

champs

pris

dans l’ordre

inverse,

les valeurs obtenues sont bien moins concordantes que pour un métal

fatigué,

parce que la

fatigue

se fait sentir

pendant

le tracé d’une même courbe.

On obtient des résultats

plus

précis

en

opérant

de la

façon

suivante : la lame

métallique

étant

passée

au

papier

de verre est mise en

place

dans la chambre

d’ionisation,

on mesure

le

rapport caractéristique

de

temps

en

temps,

à des intervalles de

temps

connus,

pendant

que l’éclairement est maintenu bien constant. La mesure du

rapport

se fait en déterminant l’intensité du courant pour les deux

champs

de 215 et 168~1 v : cm ; mais l’effet de la

fatigue,

qui augmente

encore

vite,

se fait sentir

pendant

le

temps

nécessaire à la mesure. Pour

l’éli-miner,

on effectue une mesure pour le

premier champ, puis

on passe au second et l’on ter-mine par une troisième détermination faite de nouveau dans le

premier.

C’est la moyenne de la

première

et de la troisième mesure, d’une

part,

et la deuxième mesure, d’autre

part,

qui

servent à calculer le

rapport caractéristique.

Sa détermination ne

demande,

malgré

tout,

qu’un

temps

relativement

court,

de l’ordre de la minute.

La

figure

8

indique

comment varie le

rapport

caractéristique

en fonction du

temps

dans

Fig. 8. - Effet

produit

par la fatigue.

le cas d’une lame de

platine :

les abscisses

représentent

les

temps comptés

à

partir

du

moment où la lame a été frottée avec du

papier

de verre ; la

première

détermination a été faite dix minutes

après

ce moment initial. Les divers

points

de la courbe

correspondent

au

tableau suivant : -.

Pendant que le

rapport

caractéristique

diminuait de 6 pour 1 00 de sa valeur

initiale,

l’intensité du courant

photoélectrique

relative à un même

champ

diminuait en moyenne

(10)

Ainsi,

le

rapport caractéristique

diminue d’jne

façon

notable à mesure que la

fatigue

augmente ; toutefois,

sa diminution devient bientôt lente et au bout de deux ou trois heures il a

déjà

atteint à peu

près

la valeur

qui

correspond

au métal très

fatigué.

Il faut remarquer que la modification

éprouvée

par la courbe sous l’influence de la

fatigue

se traduit par une variation du

rapport caractéristique

de même sens que celle que

l’on constate

quand

on passe d’un métal à un autre dont la

fréquence

limite est

plus

grande.

La

fatigue paraît

donc

accompagnée

d’une

augmentation progressive

de la

fréquence

limite. 7.

Interprétation

des faits

expérimentaux. -

Il résulte de tout ce

qui

précède

que le

phénomène qui

intervient pour

empêcher

la

production

d’un courant de saturation intéresse la surface

qui produit

le courant

photoélectrique.

On

pourrait

supposer que le nombre ito des électrons émis par seconde et par

centi-mètre carré n’est pas

constant,

pour un métal et un éclairement

donnés,

mais

qu’il

aug-mente avec le

champ

électrique.

Cette

hypothèse

est

inadmissible,

puisque

la saturation est obtenue très facilement dans le vide : no est donc constant.

On est alors conduit à admettre

plutôt

que

chaque

électron émis par la surface

peut

donner naissance non pas à un ion

négatif,

mais à un nombre d’ions

qui dépend

du

champ.

J.~J. Thomson

(*),

afin

d’expliquer pourquoi

le courant

photoélectrique

est

plus

grand

dans

un gaz à faible

pression

que dans le vide

complet,

avait été amené

déjà

à supposer que les électrons

peuvent

ioniser par leur choc les molécules du gaz voisines du

métal- ;

cette ioni-sation du gaz

produit

le même effet

qu’une augmentation

du nombre no des électrons émis.

Mais cette

hypothèse

a besoin d’être

précisée

et

complétée

pour

expliquer

le rôle du

champ électrique.

En

réalité,

en l’absence du

champ,

les électrons

qui

sortent du métal

possèdent,

en

général,

une

énergie cinétique

trop

faible pour

pouvoir

ioniser les molécules du gaz : sa valeur maximum

correspond

à une chute de

potentiel

de

quelques

volts subie par

l’électron,

alors que le

potentiel

d’ionisation

est,

pour

l’air,

de l’ordre de 10 volts. Mais s’il y a un

champ électrique, chaque

électron

parcourt

une certaine distance avant de

ren-contrer une molécule gazeuse et son

énergie cinétique

augmente

d’une

quantité

proportion-nelle à la

projection

sur la direction du

champ

du chemin

qu’il

a parcouru ; il

peut

alors

devenir

capable

d’ioniser la molécule

qu’il

rencontre. Cela se

produit

pour un

champ

d’au-tant

plus

faible que

l’énergie

initiale de l’électron est

plus grande.

Si l’on admet

qu’il

possé-dait

l’énergie cinétique

d’émission maximum et

qu’il

était lancé dans la direction même du

champ,

il

suffit,

pour

qu’il acquière

une

énergie

suffisante pour

produire l’ionisation,

qu’il

effectue un parcours

qui

est de l’ordre du dixième de

millimètre,

pour un

champ

de 200 ou B

300 v : cm ; c’est un ordre de

grandeur

très

acceptable.

D’ailleurs,

comme

l’énergie cinétique

initiale des. électrons varie de l’un à

l’autre,

à

mesure que le

champ

augmente

des électrons de

plus

en

plus

nombreux deviennent capa-bles d’ioniser le

gaz ;

certains

peuvent

même

acquérir

assez

d’énergie, quand

le

champ

est

intense,

pour ioniser

plusieurs

molécules avant de se fixer sur l’une d’elles. Dans ces

condi-tions,

il ne

peut

pas y avoir de saturation.

On. voit

qu’il

doit exister une relation très étroite entre la forme de la courbe

qui

repré-sente l’intensité du courant

photoélectrique

en fonction du

champ

et celle de la courbe

qui

représenterait

la

répartition

des électrons émis par le métal en fonction de leur

énergie

cinétique initiale,

ou encore en fonction de leur vitesse d’émission. Comme les vitesses ini-tiales varient d’un métal à un

autre,

pour la même lumière

incidente,

la forme de la courbe du courant

photoélectrique dépend

de la nature du métal. _

Ces considérations

permettent

d’expliquer

à la fois

pourquoi

il

n’y

a pas de

saturation

et

pourquoi

le courant est

plus

intense dans un gaz à faible

pression

que dans le vide : cc

sont deux effets

produits

par la même cause et ils cessent

simultanément,

le courant

pré-sentant une saturation de

plus

en

plus complète

à mesure que sa valeur tend vers la valeur

limite

qui correspond

au vide

complet.

Mais

quand

la

pression

diminue à

partir

de la

(11)

sion

ordinaire,

le courant commence par

augmenter

pour un

champ

donné,

parce que les

électrons

parcourent

un chemin

plus long

avant de rencontrer une

molécule,

et

peuvent

ainsi

acquérir

en moyenne une

énergie plus grande,

ce

qui

augmente

le nombre des

molé-cules ionisées.

D’autre

part,

tout ce

qui peut

modifier la

répartition

des vitesses des électrons émis par le métal doit modifier aussi la forme de la courbe du courant

photoélectrique.

C’est

précisément

le cas pour la

fréquence

de la lumière

incidente,

si elle est

monochromatique,

et pour sa

composition,

si elle ne l’est pas.

Inversement,

si la forme de la courbe du courant en fonction du

champ

vient à

chan-ger, on

peut

en conclure que la

répartition

des vitesses des électrons a été modifiée. Hall-wachs

(),

interprétant

les

expériences

de K.-T.

Compton

(6),

en avait conclu que les vitesses initiales des électrons

étaient,

pour une même

composition

de la lumière incidente,

indé-pendantes

de la

fatigue

du métal. Cette conclusion est en contradiction avec le fait que la

fatigue

modifie la forme de la courbe : on doit en

conclure,

au

contraire,

qu’elle

modifie la

répartition

des vitesses des électrons.

Si nous revenons maintenant au raisonnement

qui

a servi à établir la formule de

J.-J. Thomson,

représentant

l’intensité du courant en fonction du

champ,

nous voyons

qu’il

faut le modifier de la

façon

suivante : le nombre des ions

négatifs produits

par les électrons est

supérieur

à no

et croît avec le

champ

h. Tout se passe alors comme si le nombre des

électrons émis par seconde et par centimètre

carré,

au lieu d’être no, était :

f (h)

étant une fonction du

champ qui dépend

de la

répartition

des vitesses des

élec-trons et aussi du gaz dans

lequel

ils sont

émis,

et

qui,

dans l’air à la

pression

ordinaire,

est nulle ou

négligeable

pour les

champs faibles,

mais

augmente

avec le

champ.

Par

suite,

la formule

qui

donne l’intensité devient :

Quand

le

champ

h est très

petit,

f (h)

est

négligeable

et l’on retrouve la loi

d’Ohm,

donnée par la formule

(4) :

é

Mais

quand

h est

grand,

f (h)

devient

appréciable

et croît avec

h,

de sorte

qu’il n’y

a

pas de saturation.

A cause de l’absence du courant de saturation et du fait que la courbe

qui représente

le courant en fonction du

champ

varie,

on ne

peut

pas admettre que le

rapport

des deux intensités

obtenues,

pour un

champ intense,

avec deux métaux différents

placés

dans un

même gaz, à une

pression

voisine de la

pression

ordinaire,

ou bien avec un même métal

placé

dans des gaz

différents,

fournit la valeur du

rapport

des nombres d’électrons émis

~ o

par seconde et par centimètre carré.

Dans le cas de deux métaux

placés

dans le même gaz, on devrait

plutôt

comparer les inténsités

correspondant

à un même

champ

h choisi assez faible

pour

que

l’équation (4)

soit

(5) HALLW1CH8, Deutsch,

phys.

Gesell. Verh., t. i4

(1912),

p. 63~, (6) K.-T. CompiroN, Phil. t. 23 (1912), p. 579.

(12)

applicable ;

comme le

rapport

ne

dépend

pas du

métal,

on déduit de

cette’équation

appliquée

aux deux métaux :

Mais il vaut

mieux,

quand

cela est

possible,

comparer les valeurs des courants de

satu-ration obtenus dans un vide suffisamment

poussé.

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