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CLARA / N 0 3 ARCHITECTURE/RECHERCHE

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Academic year: 2022

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Penser les rencontres entre architecture

et sciences humaines

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RE CH E R CH E AR C H IT EC TU R E

CL AR A / N 0 3 ARCHITECTURE/RECHERCHE

S564787

Ce troisième numéro de la revue CLARA Architecture/

Recherche explore les relations entre architecture et sciences humaines et sociales.

Le croisement des points de vue offre l’opportunité de questionner la discipline architecturale et ses méthodes qui, comme toute discipline transversale, emprunte à d’autres sciences, diverses écoles, multiples cultures académiques

et professionnelles.

Le dossier Penser les rencontres entre architecture et sciences humaines est animé par plusieurs scènes de rencontre

entre des chercheurs et des méthodes empruntées à

la sociologie, l’histoire culturelle, la promotion immobilière, l’anthropologie, la philosophie.

Dans ce numéro, CLARA s’arrête également sur les vingt ans d’ALICE – Laboratoire d’informatique pour la conception et l’image en architecture : vingt ans de recherches dédiées aux questions de représentation architecturale à travers l’outil numérique.

Un dossier Archives exhume des projets non réalisés de Jacques Dupuis, à trente et un ans de sa disparition

et cent un ans de sa naissance. Enfi n, CLARA rend hommage à André Jacqmain en publiant un dernier entretien mené par des étudiants de la Faculté d’architecture de l’ULB.

La revue annuelle du Centre des Laboratoires Associés pour la Recherche en Architecture CLARA

est un outil de débat et de réfl exion alimenté par la recherche en architecture autour de questions d’actualité.

Dossiers thématiques, apartés et documents issus des Archives d’architecture de l’ULB inscrivent ces questions dans le temps et l’espace.

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ÉDITORIAL Par le Comité éditorial

DOSSIER THÉMATIQUE : PENSER LES RENCONTRES ENTRE ARCHITECTURE ET SCIENCES HUMAINES

« Parler d’exploration n’est pas fortuit. C’est insister sur

la multiplicité des liens pouvant s’établir entre ce que l’on

identifiera – pour l’instant – comme l’“architecture”, d’une part, et les

“sciences humaines”, de l’autre. »

« Les pratiques diffèrent par leurs réquisits et une reprise ne peut pas être une transposition directe ; elle passe nécessairement par des mécompréhensions, des trahisons,

dont on ne peut qu’espérer qu’elles soient à la fois créatives et diplomatiques. »

3

RE CH E R CH E AR C H ITE C TUR E

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INTRODUCTION.

EXCURSIONS EN ZONES FRONTALIÈRES Michaël Ghyoot Pauline Lefebvre Typhaine Moogin

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QUAND LE PRAGMATISME EST INVITÉ EN ARCHITECTURE :

UNE RENCONTRE PLACÉE SOUS LE SIGNE DE L’ÉVIDENCE Pauline Lefebvre

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« De la même manière qu’il ne s’agit pas de transformer les architectes en anthropologues, on n’attend pas de cet “étranger” qu’il s’intègre. Il doit faire la différence, sinon sa présence n’a aucune raison d’être. »

INTERMÈDE.

CONSTRUCTION, DÉCONSTRUCTION, RECONSTRUCTION : CROISEMENTS EN ARCHITECTURE ET PHILOSOPHIE

Par Jean-François Côté

« Car tous les acteurs n’agissent pas de la même manière et ne répondent pas des mêmes enjeux. Chacun invite à s’adresser à eux avec une méthode spécifique.

En somme, si un prix est une composition d’acteurs divers, c’est par l’adoption

d’une composition de méthodes que le chercheur peut parvenir à l’étudier. »

« Notre intérêt pour les usages politiques qui sont faits des bâtiments introduit

une divergence méthodologique avec la sociologie de l’action publique, car [...]

l’architecture y demeure appréhendée comme un simple réceptacle pour

31

APPRENDRE EN SITUATION DE TRANSMISSION Graziella Vella Victor Brunfaut

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45

DIS-MOI CE QUE TU FAIS ET JE TE DIRAI CE QUE TU ME FAIS FAIRE.

LE PRIX VAN DE VEN COMME OBJET DE RECHERCHE Typhaine Moogin

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L’ARCHITECTURE (DURABLE) COMME TECHNOLOGIE DE GOUVERNEMENT :

APPORTS ET DÉ- TOURNEMENTS DE LA SOCIOLOGIE DE L’ACTION PUBLIQUE Julie Neuwels

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la mise en œuvre et à l’épreuve des

politiques (agir sur l’architecture), et non comme étant également un instrument à part entière (agir par l’architecture). »

« Structurée autour d’un objet non clairement défini (le crime,

le criminel, la réaction sociale), elle ne dispose pas d’une épistémologie ni de méthodologie propres. La criminologie est transdisciplinaire en soi et ouverte aux sciences qui la jouxtent […].

Elle ouvre donc d’emblée

à l’hybridation et à la transgression des frontières disciplinaires. »

INTERMÈDE.

OUVRIR LA CROISÉE Par Pierre Chabard

« L’architecte et le promoteur racontent leurs références puisées dans les sciences sociales, un refuge qui permet au premier de ne pas parler de son architecture, tout en évoquant des savoirs de l’architecture, et au second de se détacher de sa

fonction commerciale. » 73

GENÈSE D’UNE RENCONTRE ENTRE CRIMINOLOGIE ET ARCHITECTURE : L’ESPACE

CARCÉRAL À TRAVERS LES ÉPISTÉMOLOGIES David Scheer

85 87

UNE DIMENSION HUMAINE ET SOCIALE POUR L’ARCHITECTURE RÉSIDENTIELLE :

LES RÉCITS DE LÉGITIMATION DE DEUX PROMOTEURS Anne Debarre

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« Dans cette perspective, il n’est

plus possible d’opposer les experts des sciences humaines et sociales porteurs des connaissances sur “l’habiter” aux architectes comme spécialistes des

questions esthétiques et constructives.

Une certaine hybridation des savoirs doit s’opérer sans pour autant qu’il

puisse y avoir forcément superposition des compétences, c’est-à-dire des

prises de responsabilités. »

INTERMÈDE.

COUP DE THÉÂTRE ET CHANGEMENT DE RÔLES Par Stéphane Dawans

« Nous allons suivre les objets

planologiques lorsqu’ils quittent ce que nous avons appelé dans notre fiction leur “biotope” originaire pour s’installer dans des milieux a priori moins

familiers. »

« […] le travail ethnographique de suivi des trajectoires de diverses entités n’a pas seulement des vertus descriptives ; il semble également un bon moyen 101

INVENTION ET RÉINVENTION DE LA

« PROGRAMMATION GÉNÉRATIVE » DES PROJETS : UNE

OPPORTUNITÉ DE COLLABORATION ENTRE ARCHITEC- TURE ET SCIENCES HUMAINES ET SOCIALES POUR DES MODES D’HABITER

« DURABLES » Jodelle Zetlaoui-Léger

115 117

OBJETS PLANO- LOGIQUES EN DÉPLACEMENT.

VERS UNE

JURISPRUDENCE DE CAS ETHNO- GRAPHIQUES Rafaella Houlstan- Hasaerts

Giulietta Laki

131

TRAVELLINGS – FAIRE PRISE SUR DES TRAJECTOIRES DE MATÉRIAUX Michaël Ghyoot

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pour détecter des pistes concrètes, utiles aux acteurs désireux

d’entreprendre la reconfiguration

des circuits de l’économie matérielle. »

INTERMÈDE.

ÉTUDIER LES ARTEFACTS ARCHITECTURAUX : FAITES ENTRER LES ACTEURS ! Par Isabelle Doucet

« Ces projets sont des leçons

d’architecture. Ils nous parlent du plaisir de concevoir et d’offrir aux utilisateurs de nouveaux univers. Ils continuent à vivre grâce à leur conservation dans les archives, mais aussi à nous éclairer et nous rappeler que le parcours créatif est peuplé d’intuitions. »

143

145

CE QUE LES ARCHIVES NOUS APPORTENT.

NEUF PROJETS NON RÉALISÉS DE JACQUES DUPUIS (QUAREGNON, 1914 – MONS, 1984) Maurizio Cohen

ARCHIVES

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« ALICE prend alors le contre-

pied de la plupart des laboratoires d’architecture et d’informatique […].

Son champ d’expérimentation

se focalise désormais sur l’analyse, pour la simple raison que cette

dernière peut être entendue comme une forme de rétroconception,

mais vierge – dans une certaine

mesure – d’idéologies architecturales. »

« Comment je me vois ? Comme quelqu’un qui a toujours recherché la diversité des choses, des projets, mais qui a eu des périodes. »

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ALICE : 1994-2014.

VINGT ANS D’EXPÉ- RIMENTATION ET D’ENSEIGNEMENT SUR L’ANALYSE ET LA REPRÉSENTATION ARCHITECTURALE Denis Derycke avec

David Lo Buglio Maurizio Cohen Michel Lefèvre Vincent Brunetta

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UN ÉTERNEL

PERFECTIONNISTE DANS UN MONDE IMPARFAIT.

ENTRETIEN AVEC ANDRÉ JACQMAIN Sarah Avni

Thomas Guilleux

APARTÉS

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UN est unique. Deux font la paire. Une unité de plus, et voilà une série.

Ce troisième numéro de CLARA Architecture/Recherche consacre un dossier thématique à une question qui traverse l’histoire de l’architecture : celle de ses croisements avec d’autres disciplines, en l’occurrence ici, les sciences humaines. Cette rencontre, les membres du laboratoire Sasha, responsables du dossier, ont voulu la réfléchir symétriquement : que font les sciences humaines à l’architecture, et que leur fait en retour l’architecture ? Comment se construisent des « hybrides » architecturaux imprégnés, incrustés… des savoirs ou des savoir-faire issus des sciences humaines ? Comment faire sociologie, psychologie, philosophie… avec l’espace construit, avec les matériaux de construction ? Comment les représentations ou les imprimantes 3D, l’atelier ou le chantier questionnent-ils les évidences établies de ces disciplines ? Ce dossier est lui-même hybride, par ses contributeurs, issus tant des sciences humaines que de l’architecture, ou mieux, parce qu’ils se sont intellectuellement construits au cœur de et par un tel croisement.

Les deux apartés marquent des anniversaires. Créée avant l’intégration des instituts d’architecture à l’université, le laboratoire ALICE fête cette année ses vingt ans, en présentant un bref bilan de ses activités, où recherches numériques de haut niveau sont constamment conjuguées à une ambition pédagogique, où apprentissage rime avec expérimentation.

Auteur de nombreuses réalisations, l’architecte belge André Jacqmain est décédé début 2014, à 92 ans. Nous publions ici ce qui constitue en réalité une dernière interview, réalisée par deux étudiants de la Faculté d’architecture fin 2013. Jacqmain y livre un regard rétrospectif, remarquablement lucide et éclairé, sur son parcours durant ces golden sixties peu connues, peu analysées, qui cèderont bientôt la place à une période de crises répétées, et de fin des grands récits qui avaient animé le modernisme et le fonctionnalisme.

Le dossier Archives apparaît comme un plaidoyer en acte, mettant en scène ce que ces documents nous apprennent. Puisés dans le fonds de Jacques Dupuis, désormais conservé dans la Faculté, des projets non réalisés de l’architecte né il y a 101 ans cette année, nous en disent beaucoup sur ce que veut dire concevoir, dessiner, hésiter, délimiter, organiser l’espace… tout en y prenant plaisir. Par ailleurs, les Archives et Bibliothèque d’architecture de l’ULB ont eu l’honneur de recueillir cette année une dizaine de fonds d’archives, dont ceux des architectes Léon Stynen, Roger Delfosse, Pierre Puttemans, Robert Puttemans, Yvan Blomme, Adrien Blomme et Pierre Farla, de l’ensemblier Eric Lemesre, ainsi que des enseignants Suzanne Goes, Guy Pilate et Alphonse Pion.

Que sera la quatrième livraison de CLARA ? Nous y travaillons. La série se poursuivra, comptant désormais sur le soutien du FNRS, qui a en particulier reconnu dans les premiers numéros la spécificité d’une recherche en architecture où les contenus graphiques font plus qu’illustrer la réflexion : ils en sont le medium.

ÉDITORIAL 7

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La transition de l’habiter vers un « développement durable » fait l’objet d’une attention particulière par les sociologues. Certains d’entre eux s’inscrivent dans le courant dit cognitiviste de la sociologie de l’action publique. Se situant entre les sciences politiques et la sociologie, ce courant de recherche insiste sur les dimensions cognitives de la construction des problèmes publics, soit les influences et les évolutions des représentations qui sont faites du réel. En ce sens, ce courant permet de questionner la notion de « durable » sous l’angle des transformations de notre conception du « développement ». Il offre ainsi des prises pour se distancer du registre performatif qui domine actuellement le champ des recherches s’attachant à l’architecture durable tant dans le registre de l’ingénierie, par la définition quantitative des enjeux et de leurs solutions, que dans le registre de la sociologie, par l’analyse de l’appropriation par les acteurs en situation des évolutions techniques et normatives.

Cette capacité à dépasser la question performative nous a conduite à prendre appui sur ce pan de la sociologie. Cependant, dans les approches classiques, l’enjeu scientifique consiste en l’étude des évolutions des modalités de l’action justifiées au nom du durable. La ville et l’architecture constituent alors des terrains d’étude. A contrario, nos recherches s’attachent à l’architecture et non à l’action publique.

L’ARCHITECTURE

(DURABLE) COMME TECHNOLOGIE

DE GOUVERNEMENT : APPORTS

ET DÉTOURNEMENTS DE LA SOCIOLOGIE

DE L’ACTION PUBLIQUE

Julie Neuwels 63

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Notre angle de lecture est donc inversé : il ne s’agit pas de questionner les mutations de l’action justifiées au nom du développement durable à travers l’analyse de la production architecturale, mais bien de questionner les mutations de l’architecture justifiées au nom du développement durable par l’analyse de l’action publique. Cette inversion de l’angle de lecture implique une série de distanciations vis-à-vis de la sociologie de l’action publique, tout en orientant la manière dont la question architecturale est abordée par la mise en exergue de ses dimensions politiques et cognitives.

Cet article vise à souligner la nature de cette rencontre entre architecture et sociologie cognitiviste de l’action publique. Cette rencontre sera mise à l’épreuve par l’analyse de l’« appel à projets bâtiments exemplaires », elle- même abordée à travers les modalités de construction de l’intérêt général.

Au-delà des enseignements quant à la rencontre traitée, ce cas d’étude illustre certaines évolutions du rôle sociétal alloué à l’architecture, de ses usages politiques et des particularités du contexte bruxellois à ces égards.

La notion de développement durable arbore une portée critique en ce qu’elle appelle à revoir l’ensemble des constructions sociocognitives de notre rapport au développement : notre conception du progrès, de la nature, des techniques, de la science, de l’humain, de l’économie, etc.

Par extension, le domaine de l’habiter n’échappe pas à ces remises en question structurelles qui ne peuvent être limitées à des considérations performatives (Pinson et al., 2011).

Le développement durable n’est ni une signification stabilisée uniformé- ment partagée, ni un outil opératoire définissant précisément des objectifs et des moyens. Les appréhensions du degré transformationnel de sa portée critique s’avèrent donc pour le moins diversifiées, jusqu’à relever de l’asymétrie entre approches conciliatoires (croissance économique, approche utilitariste de la nature, confiance envers le progrès technique, etc.) et approches réformistes (décroissance, lenteur, écologie profonde, etc.) (Godard, 2004 ; Bourg et Fragnière, 2014). De plus en plus d’auteurs considèrent ainsi que les débats ne portent plus sur la nécessité de considérer les enjeux environnementaux, mais bien sur les évolutions des constructions sociocognitives, ou des « référentiels » dans la sémantique de la sociologie de l’action publique (Hajer, 1995 ; Rumpala, 2003).

Dans la lignée des travaux de Michel Foucault, les référentiels sont définis comme étant les représentations qui sont faites d’un problème et d’un secteur d’action, et sur la base desquelles reposent la construction de l’action publique, ses objectifs et ses dispositions (Muller, 2000). Bien que demeurant de l’ordre de l’interprétation jusqu’à parfois relever du LE « DURABLE », UNE QUESTION SOCIOCOGNITIVE

L’ARCHITECTURE (DURABLE) COMME TECHNOLOGIE DE GOUVERNEMENT

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paralogisme, ces représentations se stabilisent en tout ou en partie. Elles s’imposent alors comme un modèle naturel d’interprétation de la réalité dont il est difficile de se défaire, à l’image du référentiel de marché caractérisé par l’idée que la croissance économique mène au progrès.

Ces cadres théoriques influencent la manière dont nous questionnons l’architecture durable. Tout d’abord, dans la lignée de la conception du développement durable sous l’angle de sa portée critique, les mutations de l’architecture sont analysées dans ses relations avec les représentations faites du développement. Il s’agit de mettre en évidence comment la notion d’architecture durable est appropriée, et les évolutions cognitives qui en résultent. Ensuite, l’importance prêtée aux aspects cognitifs nous amène à considérer l’architecture comme étant en elle-même une construction sociocognitive évoluant en fonction des référentiels globaux conformément à l’« imaginaire architectonique » conceptualisé par Antoine Picon (2001 : 21).

L’ensemble de ces influences relève d’une appréhension de l’architecture comme une « technologie de gouvernement » telle que définie par Michel Foucault : un concept relevant plus d’une construction culturelle que d’un phénomène naturel, présenté comme une réalité qui s’impose, telle la folie, la sexualité ou la société civile, en vue de légitimer une politique et de servir d’interface entre les gouvernants et les gouvernés (Foucault, 2004). Selon cette logique, l’architecture durable est abordée comme « un champ de référence nouveau, une réalité nouvelle sur quoi s’exerce l’art de gouverner » (ibid. : 299).

Les approches cognitivistes s’intéressant au développement durable ne cherchent pas à analyser le degré de véracité ou d’efficacité de l’action, mais bien son degré de changement ainsi que la signification de ce changement. L’enjeu méthodologique ne relève alors pas de l’analyse du référentiel du développement durable en tant que tel, mais de l’analyse de ses traductions opérationnelles. À cet égard, certains auteurs utilisent la transposition du durable dans le domaine de l’habiter comme terrain d’étude, car la ville, le quartier et le projet architectural constituent des unités d’analyse circonscrites et des espaces privilégiés d’application de politiques environnementales (Theys, 2002 ; Pinson et al., 2011).

Cherchant à questionner les évolutions des modalités de l’action induites par le durable, le rapport aux acteurs dans la construction de l’intérêt général y est couramment abordé. Deux grandes conceptions de l’action peuvent être distinguées à cet égard (Lascoumes et Le Bourhis, 1998).

La première, normative et basée sur des savoirs exclusivement « experts », UN RETOUR À L’HYGIÉNISME ?

Julie Neuwels

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consiste en la définition unilatérale des problèmes et des solutions qu’il s’agit d’imposer aux acteurs en situation. La seconde, plus pragmatique, car intégrant des savoirs dits « profanes », consiste en la construction collective, évolutive et située de l’intérêt général.

Les analyses sociologiques s’intéressant à cette question mettent en évidence que la transposition du durable dans le domaine de l’habiter s’effectue à travers un renforcement de l’approche normative conformément au concept d’« éco-pouvoir » défini par Pierre Lascoumes comme étant la

« reprise en main par les experts scientifiques et techniques des décisions essentielles en matière de gestion des milieux, d’administration des risques, et de construction sociale des problèmes d’environnement » (1994 : 286). À l’échelle de l’action, cette confiance techniciste renforce les approches en termes d’acceptabilité sociale des solutions proposées par les experts, au détriment de la réévaluation collective de notre rapport au développement (Rumpala, 2003).

Plus qu’une « valorisation de l’évidence de l’ingénierie écologique » (Villalba, 2011 : 56), l’éco-pouvoir s’accompagne d’une « expansion de l’activité étatique » caractérisée par une charge morale importante (Rumpala, 2003 : 354). Celle-ci se formalise, entre autres, par divers dispositifs de sensibilisation et d’éducation des citoyens : guides édictant des manières d’habiter plus respectueuses de l’environnement, suivis des consommations énergétiques dans certains logements sociaux et écoquartiers, ou encore équipements techniques censés influencer les comportements et les représentations des citoyens. Ces instruments témoignent d’une « inquiétude liée à la mise à l’épreuve de la ville durable par ceux qui l’habitent », à la résistance aux changements sous-tendus par ses équipements et logiques (Boissonade, 2010).

Cet idéal techniciste et sa charge morale augmentent le clivage entre efficacité et légitimité en exacerbant le rôle des experts et la méfiance envers les présupposées inerties des comportements et attitudes individualistes (Salles, 2006 ; Ferguson, 2013). Certains auteurs y voient ainsi un retour des logiques hygiénistes (Reigner, 2012 ; Renauld, 2012). Ce retour révèle un échec de certaines transformations de l’action prêtées au durable : maintien de la confiance accordée aux techniques et aux experts, manque de considération pour l’incertitude et le complexe ainsi que pour les savoirs profanes.

Ces constats, ici fortement résumés, ont servi de supports pour mettre en évidence les particularités du cas bruxellois et pour problématiser les évolutions du rapport à l’architecture qui en résultent. L’« appel à projets bâtiments exemplaires » est représentatif de ces apports. Il témoigne que le cas bruxellois se démarque de prime abord du concept d’éco-pouvoir et de son pendant hygiéniste, mais qu’en même temps, cette distanciation s’avère fragile.

L’ARCHITECTURE (DURABLE) COMME TECHNOLOGIE DE GOUVERNEMENT

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Mis en place en 2007, cet instrument est un appel à projets annuel assimilable à une labellisation, mais très proche du concours d’architecture.

Les projets soumis sont analysés individuellement par un jury d’experts.

Éloignées des diktats normatifs, seules quatre grandes orientations sont définies : la minimisation des impacts écologiques, la qualité architecturale, l’intégration au contexte et la reproductibilité technique et financière. Bien qu’invités à respecter le standard passif en construction neuve et basse énergie en rénovation, les projets peuvent y déroger si cela s’avère opportun.

Par un contrat signé avec Bruxelles Environnement1 et par diverses modalités de suivi, les porteurs des projets s’engagent à respecter les caractéristiques du ou des bâtiments lauréats qu’ils ont eux-mêmes définies.

En retour, dans une visée d’incitation et de facilitation, ils bénéficient d’une importante publicité, de primes financières et d’encadrements techniques.

La démarche est pragmatique. Elle laisse percevoir que les acteurs de terrain ne sont pas considérés comme individualistes, mais comme des individualités capables de défendre le bien commun et porteuses de solutions essentielles à considérer pour construire une projection com- mune de ce que pourrait être une architecture durable. L’enjeu politique consiste à leur offrir des prises pour inciter un questionnement et faciliter l’engagement.

Cette mise en questionnement a ainsi favorisé et/ou mis en évidence le développement de solutions variées entendant répondre à divers aspects soulevés par la notion de développement durable.

Ces solutions abordent en partie les aspects environnementaux de la question architecturale. À l’échelle des enjeux énergétiques notamment, les bâtiments exemplaires témoignent d’une grande diversité en matière de construction passive par rapport aux autres villes européennes en termes d’expression architecturale (formes et parements), de taille des projets (de l’extension de la maison unifamiliale au plus grand bâtiment tertiaire passif d’Europe), de méthodes constructives (matériaux et équipements variés, construction neuve et rénovation) et de programmation (tertiaire, crèche, école, mosquée, etc.). Mais les solutions proposées intègrent également des approches alternatives, voire innovantes, du point de vue socio-économique. Les projets de logements collectifs Brutopia et L’Espoir sont régulièrement cités à cet égard : le premier témoignant des avantages de l’autopromotion et de l’habitat groupé, le second ayant permis l’accession à la propriété privée à des familles défavorisées grâce à des processus solidaires et participatifs2.

L’APPEL À PROJETS BÂTIMENTS EXEMPLAIRES, UNE APPROCHE CRÉATIVE

1

Administration de la Région de Bruxelles-Capitale en charge de l’exécution de diverses matières en lien avec l’environnement (air, eau, bruit, espaces verts, énergie, etc.).

2

Au sujet du projet L’Espoir, voir le blog. Consultable : http://espoirmolenbeek.

blogspot.be [disponible le 24 novembre 2014].

Julie Neuwels

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À l’opposé de l’éco-pouvoir, l’architecture est donc appréhendée comme un espace de construction collective et située de l’intérêt général.

L’architecture durable n’est pas perçue comme un enjeu uniquement performatif, mais également comme un espace de réflexion et de création, rejoignant la conception du développement durable comme une mise en questionnement structurelle de nos rapports à l’habiter. Ces caractéristiques font de l’appel à projets un instrument singulier, innovant.

Elles témoignent d’une approche « créative » des politiques publiques qui, laissant la place à l’expérimentation, s’inscrit dans les logiques d’action généralement accolées au durable (Bourdin, 2012).

Cet éloignement avec l’éco-pouvoir n’est cependant valable qu’à l’échelle de l’appel à projets à proprement parler. De fait, les usages politiques des bâtiments labellisés exemplaires, réalisés ou non, en fragilisent la caractéristique créative. Notre intérêt pour les usages politiques qui sont faits des bâtiments introduit une divergence méthodologique avec la sociologie de l’action publique, car si le projet urbain y est reconnu comme étant une modalité d’action publique (Pinson, 2004), l’architecture y demeure appréhendée comme un simple réceptacle pour la mise en œuvre et à l’épreuve des politiques (agir sur l’architecture), et non comme étant également un instrument à part entière (agir par l’architecture).

Le cas de l’appel à projets bâtiments exemplaires illustre pourtant l’influence de l’utilisation de l’architecture comme instrument de régulation sur la construction du référentiel d’architecture durable.

Les usages politiques des bâtiments labellisés exemplaires s’avèrent multiples. En premier lieu, les bâtiments sont utilisés dans une optique pédagogique visant les acteurs non engagés dans la démarche. Pour ce faire, la visibilité des projets et leur caractère démonstratif constituent des critères de sélection clairement énoncés dans les appels à projets, et sont assurés par la suite par des panneaux de chantier spécifiques, des plaques signalétiques situées à côté des portes d’entrée, l’organisation de visites, de séminaires et diverses publications. Cet usage témoigne d’une recherche d’influence des comportements et représentations par la spatialité. Dans le cadre des bâtiments exemplaires, elle se formalise par un nouveau rapport à la matérialité architecturale qui se doit, par son esthétique, d’exprimer et de renforcer le renouveau du secteur et l’effectivité des politiques en œuvre.

Ensuite, à l’échelle plus globale de la construction du référentiel d’architecture durable à Bruxelles, les bâtiments exemplaires constituent un support à la justification de l’imposition du presque passif entrée en L’USAGE POLITIQUE DES BÂTIMENTS EXEMPLAIRES,

UNE FRAGILISATION DE L’APPROCHE CRÉATIVE L’ARCHITECTURE (DURABLE) COMME TECHNOLOGIE DE GOUVERNEMENT

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vigueur en janvier 20153. Ils sont présentés, d’une part comme formant une « masse critique de projets » suffisante pour en assurer la pertinence et la faisabilité, et d’autre part comme témoignant que les bâtiments passifs relèvent d’« attentes des maîtres d’ouvrage et du grand public ».

Dans les discours, la confusion entre les bâtiments exemplaires et l’imposition du presque passif est importante. Ces presque deux cents projets sont notamment présentés sur le site Internet dédié à l’imposition4 sans distinction de leur performance énergétique ou de l’effectivité de leur réalisation5.

Parallèlement, parce qu’ils constituent un « outil de distinction » (Béal, 2013 : 219), les bâtiments exemplaires sont enrôlés dans la politique d’attractivité de la Région. Entre autres, ils font l’objet de visites de délégations étrangères et ont constitué un pan majeur des dossiers de candidature de Bruxelles pour les Sustainable Energy Europe Awards (lauréate en 2012 dans la catégorie Living), l’Earth Hour City Challenge (lauréate en 2014) ou encore pour la désignation de la Capitale verte de l’Europe 2015 (finaliste).

Cette intégration dans les politiques de régulation coercitive et d’attractivité influence l’usage de ces bâtiments, mis en scène pour créer du désir pour le durable et pour construire l’image d’une supposée révolution verte de la ville. Les retours d’expériences relèvent dès lors d’un récit idéalisé faisant principalement état des aspects positifs. Ce récit est constructif en donnant à penser et en favorisant la mobilisation (Villalba, 2009). De fait, les bâtiments exemplaires ont participé à la popularisation de l’écologisation de l’architecture. Mais ce récit influence l’appréhension des problématiques. Les quelques aléas évoqués sont généralement incombés aux mauvais usages des bâtiments et au manque de formation des praticiens. Tandis que les attitudes sceptiques, voire contestataires, face à l’imposition du presque passif, sont considérées comme résultant d’une inertie au changement, d’un manque d’information et/ou d’un individualisme.

La construction du récit idéalisé repose donc sur une double exacerbation : du caractère idéal de certaines pratiques, mais également de l’incrimination de ceux qui n’en respectent pas les normes. Soit un renforcement du clivage entre les « bons » acteurs et les autres qu’il faut encore responsabiliser, entre les bâtiments « exemplaires » dont il faut s’inspirer et les autres qui n’ont rien à apprendre au collectif. Ce clivage renforce la concentration des efforts sur l’acceptabilité sociale des solutions avancées au détriment de l’attention pour l’adéquation desdites solutions et pour la signification des comportements incriminés

3

Législation régissant la performance énergétique de certains bâtiments neufs et rénovations lourdes construites sur la base de la certification passive tout en prévoyant des mesures de facilitation, à savoir le report de l’imposition des exigences d’étanchéité à l’air en 2018, le libre choix du système de ventilation et la mise en place d’un système d’exception permettant une dérogation automatique.

4

Consultable : http://www.

brusselpassief.be [disponible le 29 septembre 2014].

5

Divers bâtiments exemplaires sont (très) basse énergie.

Quelques projets ont été abandonnés.

Julie Neuwels

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70

(Shove, 2003). En ce sens, de par les usages secondaires qui sont faits des bâtiments exemplaires, l’appel à projets rejoint les critiques évoquées précédemment, sans pour autant tomber dans une exacerbation hygiéniste.

Ces évolutions incombent moins à l’instrument en tant que tel qu’à son inscription dans les logiques de réglementation juridique et de marketing territorial. Les registres au sein desquels les bâtiments exemplaires sont utilisés illustrent et influencent simultanément les représentations qui sont faites tant de l’architecture que du développement durable. L’architecture tend à être moins perçue comme un espace réflexif que comme un champ de pratiques problématiques pour lequel il existe des solutions à appliquer immédiatement au nom d’un intérêt général. Cela sous-tend une conception du développement durable comme étant un objectif défini au détriment de sa portée critique et, donc, réflexive.

L’appel à projets et les bâtiments exemplaires illustrent les apports et limites de la rencontre entre le pendant cognitiviste de la sociologie de l’action publique et l’architecture. Nous en retiendrons ici trois grands aspects en guise de conclusion.

Les cadres théoriques et méthodologiques utilisés permettent d’aborder l’architecture durable sous un angle peu exploré jusqu’à présent, à savoir les évolutions du rapport politique à l’architecture induites par la référence au « durable ». Cette approche permet de se distancer du registre de la performativité. Cependant, en nous conduisant à appréhender l’architecture comme une technologie de gouvernement, cette rencontre balise notre objet d’étude à son seul rôle de support à l’action. Support qui a été questionné ici en termes d’équilibre entre une conception de l’architecture durable comme étant un espace de mise en questionnement ou comme étant un espace de mise en œuvre de solutions stabilisées.

L’usage de la sociologie de l’action publique ne permet donc pas d’aborder divers aspects du référentiel d’architecture durable tels que son efficacité ou ses influences esthétiques et formelles.

En mettant en exergue l’importance des dimensions cognitives, la sociologie de l’action publique offre des prises permettant de temporiser

« l’empressement à théoriser le changement et les virtualités positives » du durable (Pinson et al., 2011 : 11). Elle permet ainsi d’élargir le champ des critiques, jusqu’il y a peu principalement énoncées en termes de décalage entre déclarations et actions (Béal, 2011). En même temps, en se référant au concept de référentiel, il s’avère difficile d’échapper à un positionnement critique, potentiellement contestable du point de vue scientifique.

CONCLUSION

L’ARCHITECTURE (DURABLE) COMME TECHNOLOGIE DE GOUVERNEMENT

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71

Enfin, la sociologie de l’action publique arbore une visée généralisante, cherchant à rendre compte des évolutions globales de l’action à partir de l’étude de cas situés. A contrario, dans les recherches portant sur l’habiter durable à proprement parler, il est généralement considéré que les tentatives de caractérisations globalisantes à partir de cas situés doivent se faire avec prudence. Le cas bruxellois présente effectivement des particularités le distinguant des autres politiques européennes. Dès lors, les résultats issus de la sociologie de l’action publique sont considérés avant tout comme un support facilitant la problématisation et ouvrant certaines pistes de réflexion, et non comme des données transposables en l’état.

Architecte de formation, Julie Neuwels est doctorante au sein du laboratoire Architecture et Sciences humaines (Sasha) et du Centre d’études en développement, territoire et paysages (HABITER) à la Faculté d’architecture de l’Université libre de Bruxelles. Sa thèse traite des évolutions des relations entre l’architecture et le développement dans le contexte occidental, en particulier eu égard à la recherche d’un développement plus durable en Région de Bruxelles-Capitale. Julie Neuwels est également architecte praticienne, associée au sein du collectif metamorphOse.

L’auteure remercie Typhaine Moogin pour ses remarques pertinentes et constructives.

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L’ARCHITECTURE (DURABLE) COMME TECHNOLOGIE DE GOUVERNEMENT

(21)

183

DOSSIER THÉMATIQUE : PENSER LES

RENCONTRES ENTRE ARCHITECTURE ET SCIENCES HUMAINES

INTRODUCTION.

EXCURSIONS EN ZONES FRONTALIÈRES

Michaël Ghyoot Pauline Lefebvre

Typhaine Moogin 9

Les rencontres entre architecture et sciences humaines réunies dans ce dossier thématique sont d’une grande diversité et ouvrent un grand nombre de questionnements. D’abord, toute rencontre entre deux termes interroge nécessairement ceux-ci : ni l’architecture ni les sciences humaines ne sortent indemnes d’un croisement.

Il apparaît en fait que ce sont rarement ces « domaines » qui sont à l’origine de la rencontre, mais que ce sont plutôt des situations problématiques qui amènent à traverser allègrement les limites disciplinaires.

En effet, plusieurs recherches rassemblées dans ce dossier montrent que ce sont les objets d’étude qui mobilisent des registres différents et imposent au chercheur de trouver les manières de bien les décrire, mais aussi de les faire importer.

C’est pour cette raison que certaines enquêtes usent des ressorts de la fiction pour rendre compte de leurs objets et pour donner une portée critique à leur trajectoire transdisciplinaire.

QUAND LE PRAGMATISME EST INVITÉ EN

ARCHITECTURE :

UNE RENCONTRE PLACÉE SOUS LE SIGNE DE

L’ÉVIDENCE

Pauline Lefebvre 15

Prenant le thème du dossier au pied de la lettre, cet article fait l’histoire d’une rencontre donnée entre architecture et philosophie.

La scène se situe à New York, en 2000, lorsque Joan Ockman prend l’initiative d’introduire la tradition philosophique américaine du Pragmatisme dans le champ de l’architecture. Elle met en place une série de dispositifs ambitieux afin que prenne cette rencontre inédite et risquée : un Reader réunissant des articles d’architectes et de philosophes pragmatistes autour de thèmes supposés communs, une assemblée

transdisciplinaire réunie en panels ou en dialogue à l’occasion d’un workshop à Columbia University et d’une conférence au MoMA, et, finalement, la publication de certaines de ces contributions.

L’échec relatif de cette série d’événements invite à interroger les conditions de réussite d’une telle rencontre. Pour ce faire, l’article propose d’abord de déplier les dispositifs mis en place avant d’entrer dans les arguments qu’ils ont permis de déployer.

Le récit emprunte effectivement lui-même des méthodes et des critères pragmatistes : d’une part, l’artificialité de la rencontre est considérée comme une opportunité, d’autre part, son succès doit être mesuré à la lumière de ses conséquences.

Finalement, ce sont des critères pragmatistes pour juger d’une

bonne rencontre entre architecture et philosophie qui sont esquissés : cette scène et les discussions qui s’y manifestent amènent à envisager la reprise de pensées philosophiques par l’architecture comme relevant nécessairement d’une « trahison créative ».

APPRENDRE EN SITUATION DE TRANSMISSION

Graziella Vella

Victor Brunfaut 31

L’atelier Terrains d’architecture fait de l’apprentissage du projet d’architecture le lieu de l’articulation entre architecture et anthropologie. Le texte

montre comment au fil du temps, l’articulation des pratiques a pris d’autres formes, comment elle s’est enrichie en faisant du terrain un véritable travail de problématisation, une sorte d’ethnographie de la commande.

Les abattoirs d’Anderlecht y occupent une place centrale car c’est à l’épreuve de ce terrain que la notion de public s’est mise à réclamer plus de consistance et de nuances et qu’a été développé un geste spécifique, celui de faire importer. Faire importer ce qui nous a affectés et qui nous est apparu comme étant une force de ce site : ces abattoirs et la possibilité de les agencer autrement dans leur quartier et dans la ville.

Le texte insiste sur les liens qui unissent situation pédagogique et situation de projet. Ce qui se fait dans des lieux d’apprentissage, ici l’atelier de projet, peut compter en dehors de ceux-ci à la condition de ne pas se cantonner à une division des rôles stérile entre pratiques.

RÉSUMÉS

(22)

184

Il faut tenter d’autres

articulations, refuser le rôle de rabat-joie, quitter le champ des représentations, prendre les architectes dans leurs forces – leur prédisposition à regarder vers le futur et à y projeter des situations, à élaborer des scénarios –, et apprendre avec eux à donner de la consistance à ces scénarios.

Spéculer avec consistance : ni utopie, ni vision toute faite.

DIS-MOI CE QUE TU FAIS ET JE TE DIRAI CE QUE TU ME FAIS FAIRE.

LE PRIX VAN DE VEN COMME OBJET DE RECHERCHE

Typhaine Moogin 45

Cet article propose d’explorer certains croisements

méthodologiques s’opérant à travers l’analyse d’un objet d’étude particulier : un prix d’architecture.

À partir du cas précis du prix Van de Ven, importante distinction belge attribuée de 1928 à 1968, l’auteure souligne en quoi suivre l’histoire d’un prix signifie croiser une série d’entités hétérogènes aux rationalités diverses. En désirant saisir une telle diversité, le chercheur est invité à franchir les frontières disciplinaires. Entre la sociologie, l’histoire et la théorie architecturale, voire parfois la philosophie, c’est un exercice de composition qui se présente.

Revenant dans un premier temps sur les raisons qui font des prix des objets particulièrement sensibles à cette composition méthodologique, l’auteure nous plonge par la suite au cœur de son étude de cas. Elle y illustre ainsi ce que notre compréhension

des prix d’architecture gagne par l’adoption d’une posture épistémique qui revendique la possibilité d’allers-retours entre des disciplines diverses, empruntant leurs méthodes (enquêtes, analyse d’œuvres…).

La place prépondérante accordée à l’étude de cas n’est pas fortuite.

Elle tient d’une intuition selon laquelle les conditions de cette circulation disciplinaire reposent précisément sur la spécificité de cette instance au sein du monde de l’architecture. En ce sens, cette contribution entend questionner les frontières épistémologiques qui se présentent au chercheur dès lors que son objet invite à les déplacer, voire à les ignorer.

L’ARCHITECTURE (DURABLE) COMME TECHNOLOGIE DE GOUVERNEMENT :

APPORTS

ET DÉTOURNEMENTS DE LA SOCIOLOGIE DE L’ACTION PUBLIQUE Julie Neuwels 63

Cherchant à questionner l’« architecture durable » sous l’angle de sa portée critique, nous nous appuyons sur le courant dit cognitiviste de la sociologie de l’action publique, qui insiste sur les dimensions cognitives de la construction des problèmes publics. Dans ce pan de la sociologie, l’enjeu scientifique consiste en l’étude des évolutions des modalités de l’action justifiées au nom du durable. La ville et l’architecture constituent alors des terrains d’étude. A contrario, nos recherches entendent questionner les mutations de l’architecture justifiées au nom

du développement durable par l’analyse de l’action publique.

Cette inversion de l’angle de lecture implique une série de distanciations vis-à-vis de la sociologie de l’action publique, tout en orientant la manière dont la question architecturale est abordée. En particulier, la mise en exergue de ses dimensions politiques et cognitives nous amène à considérer l’architecture comme une technologie de gouvernement.

Cet article vise à mettre à l’épreuve cette rencontre entre architecture et sociologie cognitiviste de l’action publique par l’analyse de l’appel à projets bâtiments exemplaires, elle-même abordée à travers les modalités de construction de l’intérêt général.

Cette analyse met en évidence le fait que les bâtiments exemplaires constituent des instruments de régulation à part entière, au-delà de l’appel à projets à proprement parler. Elle illustre également l’influence de cette utilisation sur la signification du référentiel d’architecture durable, le faisant glisser d’un espace de mise en questionnement à un espace de mise en œuvre de solutions stabilisées.

GENÈSE D’UNE RENCONTRE ENTRE CRIMINOLOGIE ET ARCHITECTURE :

L’ESPACE CARCÉRAL À TRAVERS

LES ÉPISTÉMOLOGIES

David Scheer 73

La dissection de la genèse d’un projet de recherche doctorale relatif à l’architecture carcérale, à la veille de la rédaction de la thèse, permet de comprendre les RÉSUMÉS

(23)

185

glissements épistémologiques qu’il s’agit d’opérer lorsque l’on désire étudier les espaces pénitentiaires en criminologie. La présente contribution vise donc à mettre en scène – sous la forme de trois étapes chronologiques illustrant les ajustements et les déplacements progressifs du cadre d’analyse – une rencontre particulière entre deux disciplines scientifiques, à la fois lointaines et proches sur certains aspects : l’architecture et la criminologie. La singularité de cette rencontre, illustrée dans l’exemple récurrent de l’étude de l’espace cellulaire en prison, met en lumière des considérations plus globales sur la manière d’appréhender l’espace comme objet de recherche (davantage que simple focale d’analyse) dans les sciences humaines. Ainsi, l’article propose de considérer l’espace comme véritable objet de la science ; un objet qui nécessite une attention épistémologique toute spécifique.

UNE DIMENSION HUMAINE ET SOCIALE POUR L’ARCHITECTURE RÉSIDENTIELLE :

LES RÉCITS

DE LÉGITIMATION DE DEUX PROMOTEURS

Anne Debarre 87

Depuis les années 2000, marquées par un changement des contextes de production des opérations résidentielles en France, les promoteurs immobiliers doivent répondre aux enjeux sociaux qui sont ceux de leurs nouveaux interlocuteurs publics. Une

rencontre en 1998 avec le président de George V Habitat et son

architecte, puis une seconde en

2012 avec un maître d’ouvrage de Bouygues Immobilier, ont permis d’analyser l’intérêt qu’ils manifestent pour les sciences humaines et sociales. Face aux chercheurs, à des acteurs institutionnels ou à des élus, les promoteurs argumentent leur architecture par des références empruntées à ces disciplines que le marketing les a conduits

à fréquenter. Déniée par la critique architecturale, l’« architecture douce » érigée en style de la société George V Habitat, est expliquée par sa portée symbolique, avec l’évocation de concepts développés par Edgar Morin. Incontournable dans le concours auquel

participe Bouygues Immobilier, l’architecture contemporaine signée par des architectes

renommés cherche à se distinguer par une dimension sociale que lui donne une sociologue recrutée à cet effet. Dans les récits de ces promoteurs, les sciences humaines et sociales fournissent une

légitimité à l’architecture qu’ils produisent, mais aussi à ces agents commerciaux qui entendent ainsi revaloriser leur image auprès de potentiels partenaires publics.

INVENTION ET RÉINVENTION DE LA « PROGRAMMATION GÉNÉRATIVE » DES PROJETS :

UNE OPPORTUNITÉ DE COLLABORATION ENTRE ARCHITECTURE ET SCIENCES HUMAINES ET SOCIALES POUR DES MODES D’HABITER

« DURABLES »

Jodelle Zetlaoui-Léger 101

Cet article évoque les différents développements qu’a connus

en France une méthode visant une meilleure analyse de la demande sociale d’habitat : « la programmation générative » des projets. Il revient dans un premier temps sur les conditions d’émergence, les apports et les difficultés de diffusion de cette méthode mise au point par des chercheurs-praticiens du Centre scientifique et technique du bâtiment à la charnière des années 1980-1990. Basée sur un travail itératif entre programmation et conception mené par un binôme spécialiste en sciences sociales et humaines / architecte, elle visait à explorer conjointement, dans le cadre d’un dispositif concerté associant maître d’ouvrage et utilisateurs, des problématiques d’usages, d’appropriation et de gestion ultérieure des espaces.

La contribution s’intéresse ensuite à la façon dont la complexification des projets architecturaux et urbains liée à la diversification des acteurs impliqués, aux incertitudes économiques fragilisant leur faisabilité, et à la montée en puissance des enjeux de développement durable, conduit ces dernières années à faire évoluer les processus opérationnels selon des modalités qui reprennent un certain nombre des principes de la méthode de programmation générative. L’article est illustré par des exemples issus de plusieurs recherches et expérimentations auxquelles l’auteure a participé, portant sur les fondements et prolongements de la méthode dans le cadre de dispositifs participatifs.

Il montre ainsi dans quelle mesure la programmation, comme activité permettant à une collectivité de définir ses attendus tout au long RÉSUMÉS

(24)

186

d’un projet, peut, dans un dialogue avec la conception spatiale, conférer une dimension véritablement opératoire aux apports des sciences humaines et sociales dans le champ de la production architecturale et urbaine.

OBJETS PLANOLOGIQUES EN DÉPLACEMENT.

VERS UNE

JURISPRUDENCE DE CAS ETHNOGRAPHIQUES Rafaella Houlstan-Hasaerts Giulietta Laki 117

Pour le sens commun, les plans, les coupes, les maquettes, les modèles 3D – que nous regroupons sous le nom

d’« objets planologiques » – sont des « outils » de conception, de planification ou de représentation propres à la discipline

architecturale et urbanistique. On prend d’ailleurs pour acquis que leur manipulation est une affaire de « spécialistes », nécessitant une forte dose de savoirs

« techniques ». Pourtant, nombreux sont ceux qui s’emparent de ces objets, les décodent, les élaborent, les transmutent ou les détournent dans des milieux et des situations qui dépassent largement le cadre du bureau d’architecture ou d’urbanisme.

En les plaçant au centre d’une enquête ethnographique, nous les avons observés dans leur milieu supposé « naturel » – le « biotope » du bureau et le « terrarium » du dispositif pédagogique de l’atelier – pour continuer à les suivre quand ils se déplacent dans des contrées a priori plus hostiles : des territoires où ces « outils du métier » côtoient des non-

architectes. Cet article rend compte de nos observations : les manières dont les objets planologiques sont engagés dans différentes pratiques et comment ils engagent en retour ceux qui les sollicitent.

TRAVELLINGS – FAIRE PRISE SUR DES TRAJECTOIRES DE MATÉRIAUX

Michaël Ghyoot 131

Suivies à la trace à travers toutes les transformations qui les affectent – à la façon d’un travelling cinématographique ou d’une enquête minutieuse –, les trajectoires des matériaux de construction donnent à voir les diverses exigences qui pèsent sur les circuits de l’économie matérielle. Au-delà des processus de production qui leur donnent forme, les matériaux passent en effet par des formatages de nature juridique, commerciale ou normative afin de répondre aux attentes qu’implique leur mise en œuvre. Si les ressources des enquêtes de type ethnographique permettent de décrire de telles trajectoires et de rendre compte de ces diverses exigences, une telle approche permet aussi d’éclairer les rôles que jouent et ceux que pourraient jouer les concepteurs au sein de telles trajectoires.

C’est cette question générale qui anime le présent article. Il s’articule pour ce faire autour d’un cas très concret, celui des granulats de béton, et donne ainsi à voir, dans son élaboration même, mais aussi dans les perspectives programmatiques qu’il esquisse, les modalités d’un croisement tout à fait spécifique entre architecture et sciences humaines.

ARCHIVES

CE QUE LES ARCHIVES NOUS APPORTENT.

NEUF PROJETS NON RÉALISÉS DE JACQUES DUPUIS (QUAREGNON, 1914 – MONS, 1984)

Maurizio Cohen 145

L’article introduit une série des projets issus du fonds d’archives de Jacques Dupuis, une figure importante de l’architecture moderne belge. Constitué par Maurizio Cohen et Jan Thomaes, ce fonds et les documents qu’il rassemble est en dépôt aux archives de l’ULB. Cette sélection de neuf projets non-réalisés illustre la vitalité créative, la capacité à manier la géométrie et l’invention spatiale mais également l’esprit avant-gardiste de Dupuis.

Il s’agit aussi d’un parcours de typologies et d’échelles différentes.

Le fait de montrer des projets inaboutis met en évidence la part de recherche qui dans le métier d’architecte s’effectue dans l’élaboration d’avant- projets. Ce questionnement aide à focaliser la nature de la pratique architecturale, ainsi que la nécessité de conjuguer exigences pratiques et programmatiques avec l’art de composer des espaces et de leur conférer une qualité. Si la notion de qualité est parfois difficile à cerner, dans le cas de Dupuis la richesse des plans nous emporte dans sa vision, dans sa volonté d’offrir aux utilisateurs un monde généreux en fantaisie, libéré des conventions et des banalités.

RÉSUMÉS

Références

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[r]

contributor will be asked to submit a Non-verbal visual or other material (image, drawing, map, diagram, video, animation,. sound) with a 500 words text which does not describe

• des équipes de recherche et institutions patrimoniales hors du périmètre de l’université Paris-Lumières (en métropole, dans les territoires d’outre-mer, à

Depuis, les sciences sociales, dont la sociologie, se sont développées dans les écoles d’architecture et plus largement dans les formations aux métiers de la ville.. Elles forment