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Prise en charge ambulatoire des patients COVID-19 : premiers enseignements

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ÉDITORIAL

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5 août 2020

1439

Prise en charge ambulatoire des patients COVID-19 : premiers enseignements

Pr JACQUES CORNUZ, Dr KEVIN SELBY et Pre CAROLE CLAIR Alors que la (première ?) vague de la pandé-

mie de Coronavirus Disease 2019 (COVID-19) s’éloignait, Unisanté a senti la nécessité d’or- ganiser rapidement un colloque de formation continue destiné aux praticien·ne·s du ter- rain, permettant de faire le point sur certains aspects de la prise en charge des patient·e·s atteint·e·s de cette maladie.

Au-delà des aspects diagnostiques, thérapeu- tiques, médicamenteux et pronostiques que vous pourrez lire dans les pages suivantes, nous souhaitons mettre en

exergue trois caractéristiques de la gestion de cette pandémie.

Premièrement, l’engagement im- portant sur le terrain du person- nel soignant (et non soignant), dont les étudiant·e·s en méde- cine et les médecins assistants/

internes des services cliniques. À Lausanne, comme dans beau-

coup d’autres facultés suisses ou étrangères, les futur·e·s médecins ont spontanément montré une très grande disponibilité. Ils·elles se sont rapidement mobilisé·e·s pour sup- pléer aux éventuels manques de forces vives sur le terrain. De leur côté, les médecins as- sistants et chef·fe·s de clinique ont eu le sou- ci de répertorier les caractéristiques cli- niques des premier·e·s patient·e·s qui ne cor- respondaient pas à ce que la littérature, balbutiante et provenant essentiellement de données hospitalières et de Chine, nous indi- quait, telles que la présentation initiale sous forme de douleurs thoraciques. Cet engage- ment, cet altruisme des nouvelles généra- tions sont pour nous un excellent signe de la vitalité de notre profession.

Deuxièmement, la prise de décision, clinique pour un patient donné ou de santé publique pour la population, a dû se faire sur des bases souvent bien peu solides : d’une part, un cor- pus de connaissances fragiles, de validité in-

terne souvent de faible qualité car issue de données observationnelles, non ou mal contrôlées (médicaments), non expertisées, et d’autre part de validité externe limitée (tests cliniques), ne permettant pas une ex- trapolation, une généralisation aux patient·e·s que nous suivons et/ou à notre population.

Comme bien d’autres, nous avons dû recou- rir au bon sens clinique, à la physiopathologie et surtout faire preuve de flexibilité selon l’évolution des données probantes (critères diagnostiques). Un exercice difficile mais, avouons-le, assez passionnant nous rappelant, une fois encore, que la médecine, qu’elle soit des- tinée à une personne ou une po- pulation, est un subtil assem- blage de données scientifiques et de raisonnements clinique et po- pulationnel !

Troisièmement, le corps médical et les décideurs des mesures de santé publique ont été confrontés à la gestion de l’avalanche de nouvelles données. Nous avons en effet non seulement assisté à une ac- célération des connaissances, ce qui est en soi un processus de grande importance pour soi- gner au mieux les patient·e·s et la communau- té, mais parfois à une précipitation, comme l’a illustré l’affaire du Lancet Gate.1 Comment en est-on arrivés là ? Il faudra encore du temps pour tout expliquer. Mais d’ores et déjà plu- sieurs pistes peuvent être évoquées : la pres- sion très forte pour créer la connaissance, une pression tout aussi forte pour être le premier organe de presse scientifique à diffuser LA publication qui fera date, le manque de maî- trise de la gestion des données massives et de leur analyse statistique. Cette dérive est un avertissement très fort pour la communauté scientifique médicale : accélérer les publica- tions scientifiques au bénéfice de la connais- sance médicale, oui, mais sans précipitation ! Tiens, cela ne vous rappelle-t-il pas la célèbre formule d’un conseiller fédéral ?

Articles publiés sous la direction de

JACQUES CORNUZ Directeur général Unisanté, Lausanne

KEVIN SELBY Chef de clinique Unisanté, Lausanne

CAROLE CLAIR Co-cheffe de département Unisanté, Lausanne

ACCÉLÉRER LES PUBLICATIONS SCIENTIFIQUES AU BÉNÉFICE DE

LA CONNAIS- SANCE MÉDICALE,

OUI, MAIS SANS PRÉCIPITATION !

Bibliographie 1

www.lemonde.fr/

sciences/article/2020/

06/15/covid-19-le- lancetgate-revele-des- failles-de-l-edition- scientifique_6042946_

1650684.html (consulté le 21 juillet 2020).

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», Bulletin Amades [En ligne], 58 | 2004, mis en ligne le 06 février 2009, consulté le 20