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Des femmes et des hommes dans l'arc alpin occidental entre le XIIe et le VIIe siècle av. J.-C.

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Des femmes et des hommes dans l'arc alpin occidental entre le XIIe et le VIIe siècle av. J.-C.

DAVID-ELBIALI, Mireille

Abstract

L'arc alpin occidental et ses marges, à cheval sur la Suisse occidentale, la France du Sud-Est et l'Italie du Nord-Ouest, présentent une unité culturelle au Bronze récent et final. L'attribution des découvertes – sépultures, dépôts et trouvailles isolées – à un des genres permet de proposer une image plus nuancée de la société. Les objets « masculins » sont abondants et dispersés sur l'ensemble du territoire. Les objets « féminins » sont plus difficiles à identifier, mais un groupe de riches parures, concentré au coeur des vallées intra-alpines, semble témoigner de femmes de rang social élevé.

DAVID-ELBIALI, Mireille. Des femmes et des hommes dans l'arc alpin occidental entre le XIIe et le VIIe siècle av. J.-C. In: De l'Âge du Bronze à l'Âge du Fer en France et en Europe occidentale (Xe-VIIe siècle av. J.-C.) ; la moyenne vallée du Rhône aux âges du Fer : Actes du XXXème colloque international de l'AFEAF . Dijon : Revue Archéologique de l'Est, 2009. p. 343-360

Available at:

http://archive-ouverte.unige.ch/unige:4602

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Livre

Des femmes et des hommes dans l'arc alpin occidental entre le XIIe et le VIIe siècle av. J.-C.

David-Elbiali Mireille

Abstract

L’arc alpin occidental et ses marges, à cheval sur la Suisse occidentale, la France du Sud-Est et l’Italie du Nord-Ouest, présentent une unité culturelle au Bronze récent et final. L’attribution des découvertes – sépultures, dépôts et trouvailles isolées – à un des genres permet de proposer une image plus nuancée de la société. Les objets « masculins » sont abondants et dispersés sur l’ensemble du territoire. Les objets « féminins » sont plus difficiles à identifier, mais un groupe de riches parures...

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Document publié dans De l’Âge du Bronze à l’Âge du Fer en France et en Europe occidentale (Xe-VIIe siècle av. J.-C.) ; la moyenne vallée du Rhône aux âges du Fer : Actes du XXXème colloque international de l’AFEAF, 2006, 343-360

URL dans l'archive ouverte :

http://archive-ouverte.unige.ch/vital/access/manager/Repository/unige:2174 Archive ouverte UNIGE

http://archive-ouverte.unige.ch

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De l’âge du Bronze à l’âge du Fer en France et en Europe occidentale (Xe-VIIe siècle av. J.-C.) (thème spécialisé) La moyenne vallée du Rhône aux âges du Fer, actualité de la recherche (thème régional)

Actes du XXXe colloque international de l’A.F.E.A.F., thème spécialisé co-organisé avec l’A.P.R.A.B.

(Saint-Romain-en-Gal, 26-28 mai 2006)

Organisation du colloque : Comité d’organisation :

Marie-Jeanne Roulière-Lambert A.F.E.A.F.

Maria Paraskeva, Musées gallo-romains du Rhône Hugues Savay-Guerraz, Musées gallo-romains du Rhône My-Trang Eckhardt, Musées gallo-romains du Rhône

Avec la collaboration d’Isabelle Gabert (Musées gallo-romains du Rhône) Comité scientifique :

Alain Daubigney, président de l’A.F.E.A.F., Université de Franche-Comté, UMR 6249 Pierre-Yves Milcent, A.F.E.A.F. et APRAB, Université Toulouse 2, UMR 5608 (Traces) Franck Perrin, A.F.E.A.F., Université Lumière,Lyon 2

Matthieu Poux, Université Lumière,Lyon 2

Marc Talon, A.P.R.A.B., Inrap Nord-Picardie, UMR HALMA-IPEL 8164 Joël Vital, A.P.R.A.B., UMR 5138 de CNRS, CAPRA, Valence

Coordination éditoriale des Actes : Marie-Jeanne Roulière-Lambert (A.F.E.A.F.) Éditeur scientifique du thème régional : Alain Daubigney (A.F.E.A.F.)

Éditeurs scientifiques du thème spécialisé : Pierre-Yves Milcent (A.F.E.A.F./A.P.R.A.B.), Marc Talon et Joël Vital (A.P.R.A.B.)

Remerciements pour leur soutien pour l’organisation du colloque, les relectures et traductions à Sylvie Boulud, Patrice Brun, John Collis, Alain Daubigney, Cynthia Dunning, My-Trang Eckhardt, Henri Gaillard de Sémainville, José Gomez de Soto, Isabelle Kerouanton, Jacques Lasfargues (Musées gallo-romains du Rhône), Anne Lebot-Helly (Ministère de la Culture, DRAC Rhône-Alpes, Service régional de l’Archéologie), Anne Lehoërff, Claude Mordant (président de l’A.P.R.A.B.), Franck Perrin, Matthieu Poux, Bénédicte Quilliec, Marie-Jeanne Roulière-Lambert, Hugues Savay-Guerraz,

François Schifferdecker, Caroline Sourzat, Joël Vital, Stefan Wirth et les équipes des Musées de Saint-Romain en Gal et Vienne.

RoulièRe-lambeRt maRie-Jeanne, Daubigney alain, milcent PieRRe-yves, talon maRc, vital Joël.

De l’Âge du Bronze à l’Âge du Fer en France et en Europe occidentale (Xe-VIIe siècle av. J.-C.) ; la moyenne vallée du Rhône aux âges du Fer, Actes du XXXème colloque international de l’AFEAF, co-organisé avec l’APRAB, Saint-Romain-en-Gal, 26-28 mai 2006, Dijon, 2009, Revue Archéologique de de l’Est, supplément 27, 576 p.

© S.A.E., A.P.R.A.B. et A.F.E.A.F., 2009

Directeur de la publication : Henri Gaillard de Sémainville, directeur de la R.A.E.

Maquette :

Alain Tournier, Archigraph, Le Ferment, 39230 Rye archigraph@wanadoo.fr

Couverture :

Alain Tournier, Archigraph

Impression : Néo-Typo 1C rue Lavoisier 25044 Besançon Cedex ISSN : 1773-6773

ISBN : 978-2-915544-11-4

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Coordination éditoriale des Actes : Marie-Jeanne Roulière-Lambert Éditeur scientifique du thème régional :

Alain Daubigney

Éditeurs scientifiques du thème spécialisé : Pierre-Yves Milcent, Marc Talon et Joël Vital

lecolloqueetlapuBlicationDecetouvrageontBénéFiciéDusoutienetDuconcoursFinancier Des muséesgallo-romainsDu rhône,

Du ministèreDela cultureetDela communication (Drac rhône-alpes, servicerégionalDel'archéologie),

Del'inrapetDel'umr traces (toulouse).

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AVANT-PROPOS

Alain Daubigney, président de l'A.F.E.A.F

Claude Mordant, président de l'A.P.R.A.B. ...5

Thème RégiONAl. lA mOyeNNe VAllée du RhôNe Aux âgeS du FeR, AcTuAliTé de lA RecheRche gésates et Gaesum dans les sources littéraires gréco-latines

Gérard Lucas ... 11 La géo-archéologie fluviale dans la vallée du Rhône (Seyssel-Donzère). Bilan de 25 ans de recherche

Jean-François Berger, Jean-Paul Bravard, Jacques-Léopold Brochier, Odile Franc, Pierre-Gil Salvador, Agnès Vérot-Bourrély ... 27 Onomastique celtique et épigraphie gallo-romaine : à propos de l’onomastique de la cité des Allobroges

Pierre-Yves Lambert ... 39 Les monnaies gauloises entre Loire, Rhône et Isère

Stéphane Carrara, Julia Genechesi ... 49 la formation de la civitas des Voconces

Jacques Planchon, Michel Tarpin ... 67 Le site de l’îlot Cordier : un exemple récent de fouille de fossé de La Tène D à Lyon-Vaise

Pierre Jacquet, Odile Franc, Dominique Lalaï, Grégory Videau

avec la collaboration de Christine Vermeulen, Cécile Burel, Edwin Chambron, Alexandra Ribeiro ... 83 L’architecture des remparts du plateau de Jastres, Ardèche (iie siècle – milieu du ier siècle avant j.-c.) : continuité ou rupture ?

Claude Lefebvre ... 97 Lyon avant Lugdunum : l'occupation du Premier âge du Fer dans son environnement naturel,

synthèse de 20 ans de fouille archéologique

Catherine Bellon, Odile Franc avec la collaboration de Thierry Argant ... 111 Le Moulon, un site de hauteur fortifié du Premier âge du Fer dans le nord du Tricastin (Drôme)

Frédéric Sergent ... 133 L’occupation du sol dans l’Est lyonnais de la fin de l’âge du Bronze à la fin de l’âge du Fer

Cécile Ramponi... 143 L’habitat de Sennecé-lès-Mâcon (Saône-et-Loire) : nouvel exemple de tuiles en contexte laténien

Daniel Barthèlemy, Nadia Cantin, Cécile Ramponi, Grégory Videau ... 165 Saint-georges-de-Reneins/Ludna – Patural (Rhône) : découvertes du Second âge du Fer en territoire ségusiave

Cécile Batigne Vallet, Guillaume Maza, Séverine Mayoud ... 173 L’Ardèche méridionale au Premier âge du Fer (fin IXe - début iVe siècle avant notre ère). État de la recherche

Éric Durand ... 183 Vénissieux (Rhône) à l’âge du Fer

Sophie Nourissat ... 189 mobilier inédit du Ve siècle av. J.-C., trouvé en contexte funéraire à Saint-Priest « Les Feuilly » (Rhône)

Frédéric Sergent, Cécile Ramponi avec la collaboration de Frédérique Blaizot ... 197 Les sites de hauteur de l’âge du Fer en moyenne vallée du Rhône

Loïc Serrières ... 203 La moyenne vallée du Rhône aux âges du Fer, actualité de la recherche. Conclusion et perspectives

Matthieu Poux ... 207

ThèME SPÉCIALISÉ. DE L'âgE Du BRonzE à L'âgE Du FER En FRAnCE ET En EuRoPE oCCIDEnTALE (Xe - Viie SIèCLE AV. J.-C.) nouvelles données concernant la transition entre le Bronze final et le Premier âge du Fer en Catalogne côtière :

la nécropole à incinération de Can Piteu-Can Roqueta (Barcelone, Espagne)

Francesco Javier López-Cachero, Maria Carme Rovira, Xavier Carlús, Carmen Lara et Núria Villena Mota ... 213 Artisanat du bronze en Italie péninsulaire et consommation du métal entre âge du Bronze et âge du Fer

Anne Lehoërff ... 227 Entre Italie et gaule : le Bronze Final et le Premier âge du Fer dans le Piémont nord-occidental et la Vallée d’Aoste

Francesco Rubat Borel ... 237

s ommaire

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4 Le passage de l’âge du Bronze à l’âge du Fer dans le Bassin aquitain

Bertrand Béhague, Céline Lagarde... 253 La transition du Bronze final au Premier âge du Fer (XIIIe-Viie siècles av. J.-C.) dans le Centre-ouest de la France et sur ses marges

José Gomez de Soto, Isabelle Kerouanton, Émilie Marchadier ... 267 Les dépôts métalliques de l’extrême fin du Bronze final en Bretagne : nouvelle évaluation des données à la lumière des découvertes récentes.

Sylvie Boulud, Muriel Fily ... 283 nouvelles données sur l’évolution de la céramique de la fin de l’âge du Bronze au Premier âge du Fer entre Alpes et Jura

Franck Thiériot, Jean-Michel Treffort avec la collaboration de Philippe Hénon ... 299 Le début de l’âge du Fer vu des deux versants du Jura. Analyse des formes céramiques et développement des parures

Cynthia Dunning, Jean-François Piningre ... 317 des femmes et des hommes dans l’arc alpin occidental entre le xiie et le Viiie siècle av. J.-C.

Mireille David-Elbiali ... 343 Structures et vestiges de la fin de l’âge du Bronze et de l’âge du Fer sur les rives des lacs savoyards : récentes données de terrain.

Yves Billaud, André Marguet ... 361 Les débuts de l’âge du Fer en Belgique. chronologie relative, chronologie absolue

Eugène Warmenbol avec la collaboration de Walter Leclercq ... 373 Sur les rives de la Manche. Qu’en est-il du passage de l’âge du Bronze à l’âge du Fer à partir des découvertes récentes ?

Cyril Marcigny, Marc Talon ... 385 Du bronze Final au hallstatt : nouveaux éléments sur les occupations en champagne crayeuse

Vincent Desbrosse, Vincent Riquier, Lola Bonnabel, Isabelle Le Goff, Marion Saurel, Jan Vanmoerkerke

Avec la participation de Roberta Bevilacqua, Hervé Bocquillon, Sylvie Culot, Stéphanie Degobertière, Frédéric Dugois†, Raphaël Durost,

Muriel Friboulet, Vincent Garénaux, Willy Tegel ... 405 The Late urnfield Period and the Beginning of the Iron Age in Bohemia

Ondrej Chvojka ... 427 Qu’est-ce qui change dans la vie quotidienne lorsque l’on remplace le bronze par le fer ?

Vincent Serneels ... 433 Évolution des formes et des techniques dans l’orfèvrerie à la fin de l’âge du Bronze atlantique et au début de l’âge du Fer dans la péninsule ibérique

Barbara Régine Armbruster, Alicia Perea ... 441 Le passage de l’âge du Bronze à l’âge du Fer en gaule au miroir des élites sociales : une crise au VIIIe siècle av. J.-C. ?

Pierre-Yves Milcent ... 453 Le passage de l’âge du Bronze à l’âge du Fer… au fil de l’épée

Patrice Brun, Bruno Chaume, Laurent Dhennequin, Béatrice Quilliec ... 477 L’élevage et l’alimentation à la fin de l’âge du Bronze et au Premier âge du Fer dans l’ouest de la France.

Approche archéozoologique de quelques sites normands

Anna Baudry ... 487 L’habitat Bronze final-hallstatt ancien de « La grande Pièce » à Fontenay-le-Marmion (Calvados)

Pierre Giraud, Cécile Riquier, Anna Baudry, Marie-France Dietsch-Sellami... 493 Les premiers objets en fer en France, à l’âge du Bronze

José Gomez de Soto, Isabelle Kerouanton ... 501 Pour en finir avec le Bronze final ? Les haches à douille de type armoricain en France

José Gomez de Soto, coordinateur, Jean-Roger Bourhis, Emmanuel Ghesquière, Cyril Marcigny, Yves Menez, Josette Rivallain, Guy Verron ... 507 De l’âge du Bronze à l’âge du Fer en Languedoc occidental : le cas du site de hauteur fortifié de Malvieu

(Saint-Pons-de-Thomières, hérault)

Alexis Gorgues ... 513 De l’âge du Bronze à l’âge du Fer dans les gorges du Verdon (Var, Alpes-de-hautes-Provence).

Analyse critique des ensembles stratigraphiques

Thibault Lachenal ... 527 La nécropole à incinérations de Remerschen-« Klosbaam » (grand-Duché de Luxembourg)

Théophane Nicolas ... 535 Fin de l’âge du Bronze et début de l’âge du Fer dans le nord-Est de la péninsule Ibérique :

nouvelles données et nouvelles approches (1100-550 av. J.-C.)

Enriqueta Pons, Raimon Graells, Mariona Valldepérez ... 541 Villiers-sur-Seine, Le gros Buisson. un habitat aristocratique de la fin de l’âge du Bronze et du début du premier âge du Fer

Rebecca Peake, Gisèle Allenet, Ginette Auxiette, Fabienne Boisseau, Christine Chaussé, Sylvie Coubray, Chantal Leroyer,

Caroline Pautret-Homerville, Jeanne Perrière, Françoise Toulemonde ... 559 The early Iron age in Southern Britain : recent work at All Cannings cross, Stanton St. Bernard and East Chisenbury, Wiltshire

John C. Barrett, David McOmish ... 565

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Des Femmes eT Des hommes Dans l’arc alpin occiDenTal enTre le Xii e eT le Viii e siècle aV. J.-c.

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RÉSUMÉ

L’arc alpin occidental et ses marges, à cheval sur la Suisse occidentale, la France du Sud-Est et l’Italie du Nord-Ouest, présentent une unité culturelle au Bronze récent et final. L’attribution des découvertes – sépultures, dépôts et trouvailles isolées – à un des genres permet de proposer une image plus nuancée de la société. Les objets « masculins » sont abondants et dispersés sur l’ensemble du territoire. Les objets « féminins » sont plus difficiles à identifier, mais un groupe de riches parures, concentré au cœur des vallées intra-alpines, semble témoigner de femmes de rang social élevé.

MOTS-CLEFS

Âge du Bronze, arc alpin occidental, archéologie du genre, parure.

ABSTRACT

The Western alpine territory – Western Switzerland, South-Eastern France and North-Western Italy – builds a cultural unit during the Recent and Final Bronze Age. The attribution of the discoveries – burials, hoards and isolated finds – to a gender makes it possible to purpose a more differentiated picture of the society. The “male” objects are abundant and dispersed on the whole territory. The “female” objects are more difficult to identify, but a group of finds consisted of rich personal ornaments, located in the heart of the alpine valleys, seems to testify of women with high social status.

KEYWORDS

Bronze age, Western alpine territory, Gender Archaeology, personal ornaments.

De l’âge du Bronze à l’âge du Fer en France et en Europe occidentale (Xe - VIIe siècle av. J.-C.). La moyenne vallée du Rhône aux âges du Fer.

Actes du XXXe colloque international de l’A.F.E.A.F., co-organisé avec l’A.P.R.A.B. (Saint-Romain-en-Gal, 26 - 28 mai 2006) p. 343-360 - (27e suppl. à la R.A.E.), © s.a.e., a.p.r.a.B. et a.F.e.a.F., 2009

Dr. Mireille David-Elbiali. Fonds National Suisse (101 512 - 101 895) Université de Genève – Genève (Suisse) - Mireille.David-Elbiali@bluewin.ch Adresse courrier : Moulins-de-Drize 15, 1256 Troinex (Suisse).

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Fig. 1. Comment s’organisent les critères qui permettent de distinguer les genres :

- en haut, le point de vue théorique : critères sûrs et et plage intermédiaire qui n’autorise pas ou difficilement une attribution à un des deux genres ;

- en bas, la réalité la plus fréquente : critères sûrs et probables, ceux qui ne sont pas deviennent des critères . 1. DES FEMMES ET DES HOMMES

Le « genre », qui est la représentation sociale symboli- que du « sexe », constitue une des composantes les plus fondamentales des sociétés humaines et sa construction montre une très grande diversité dans le temps et dans l’espace. Observer les vestiges sous l’angle du genre per- met d’approcher un aspect primordial du fonctionnement social des communautés. Distinguer les femmes et les hommes c’est aussi, par voie de conséquence, identifier  les enfants. Cette démarche permettrait idéalement de dépasser, pour les périodes anciennes, une approche fré- quente de la société dans laquelle sont pris essentielle- ment en compte les éléments hiérarchiques de préférence masculins.

Dans les sociétés anciennes sans écriture, auxquelles appartiennent les communautés de l’âge du Bronze et du Premier âge du Fer de l’arc alpin occidental, se pose évi- demment, de façon aiguë, la question de comment diffé- rencier les femmes et les hommes. Les sources documentaires les plus directes pour cette question com- prennent :

• les représentations anthropomorphes : observation des quelques trop rares statuettes et gravures rupestres ;

• l’anthropologie physique/(génétique) : étude des vesti- ges osseux issus des sépultures ;

• les associations d’objets : analyse des mobiliers funé- raires, des dépôts et des trouvailles isolées.

2. DIFFICULTÉS MÉTHODOLOGIQUES

Les ossements humains sont étudiés, avant tout, par l’anthropologie physique, qui peut sembler une méthode

« scientifique dure », donc particulièrement fiable. Mais  ses origines remontent au XIXe siècle et elle a intégré tous les préjugés sexistes de l’époque au travers de sa méthodologie. Le critère de robustesse, notamment, a été largement utilisé pour la détermination des sexes, or il repose sur le postulat d’un dimorphisme sexuel important – des femmes graciles et des hommes robustes –, ce qui est en contradiction avec les données historiques les plus

anciennes. Les écrivains latins, par exemple Tacite (Tacite, traduction J. Perret 1949), ont en effet décrit les femmes des Germains et des Celtes comme aussi grandes et robustes que les hommes ! Or on peut raisonnablement accepter que les populations de nos régions, aux époques étudiées ici, comptent parmi les ancêtres directs de ces Celtes ou, du moins, appartiennent à des groupes de populations proches, dont l’environnement, l’alimenta- tion et les activités physiques étaient analogues. Ce n’est que très récemment que les anthropologues rediscutent fondamentalement  les  critères  d’identification  du  sexe. 

Le développement de la génétique se profile comme une  nouvelle voie prometteuse, mais qui, pour l’instant, n’est pas encore largement appliquée et nécessitera probable- ment des moyens financiers importants.

La seconde voie, qui fait appel à l’analyse de la com- position des mobiliers funéraires, peut sembler très sub- jective. Cette méthode, appliquée par les Scandinaves et les Allemands dès avant le XIXe siècle, considère que les armes sont associées de façon privilégiée aux hommes et la parure aux femmes. Le postulat qui sous-tend ce prin- cipe trouve son origine non seulement dans les préjugés bourgeois d’un XIXe siècle misogyne, mais aussi et sur- tout dans les textes antiques, puis bien sûr dans l’histoire européenne postérieure telle qu’elle était alors présentée.

Un examen critique permet cependant d’accepter la forte plausibilité de certaines de ces associations. Il est évident qu’il s’agit d’analyser chaque cas dans le détail et d’évi- ter les généralisations hâtives. Il faut encore relever que ce sont les mobiliers masculins qui sont définis en prio- rité et que les tombes féminines ont été (parfois) identi- fiées  historiquement  par  l’absence  d’armes,  un  peu  comme la femme était autrefois définie par l’absence de  pénis (fig. 1) !

Ces deux approches devraient être complémentaires et permettre une critique constructive des données, ce qui est malheureusement rarement le cas. Nous aimerions toutefois citer une étude récente exemplaire pour le Bronze final, où, après une démonstration très convain- cante, c’est finalement le mobilier qui remet en question  la détermination anthropologique initiale du sexe (Wirth 1998) !

mireille dAvid-elBiAli

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Fig. 1. Comment s’organisent les critères qui permettent de distinguer les genres :

- en haut, le point de vue théorique : critères sûrs _ et _ et plage intermédiaire qui n’autorise pas ou difficilement une attribution à un des deux genres ;

- en bas, la réalité la plus fréquente : critères _ sûrs et probables, ceux qui ne sont pas _ deviennent des critères _.

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3. LE CHOIX ET LA DIFFICULTÉ DES CRITÈRES DE DISTINCTION

  Quelles sont les difficultés propres à la période et au  territoire examiné ?

Dans notre région, il faut d’abord relever que l’inciné- ration est dominante à partir du XIVe siècle av. J.-C. et qu’elle le reste jusqu’au VIIIe siècle environ. Étant donné l’énorme difficulté qu’il y a à déterminer le sexe d’un  individu sur des fragments incinérés, le plus souvent pré- sents en quantité faible, nous voyons déjà que l’anthro- pologie n’apporte qu’une aide minime. Et c’est le critère de robustesse qui est utilisé, sauf cas très exceptionnel, lorsqu’une détermination du sexe est proposée pour les incinérations.

Il reste donc les mobiliers funéraires, qui associent des objets personnels le plus souvent en métal et de la céramique, et les dépôts de bronzes. À partir du Bronze récent et jusqu’à l’âge du Fer, les objets en métal déposés dans les sépultures deviennent relativement rares ; ils sont  parfois  brûlés  et  difficilement  identifiables.  Par  contre, la part de la céramique augmente notablement au cours du temps, pour représenter, dans certaines sépultures de la fin du Bronze final, des services consé- quents. En 1952, Hermann Müller-Karpe a publié pour  la nécropole de Kelheim, en Basse-Bavière, une étude séduisante dans laquelle il proposait une distinction des mobiliers céramiques féminins et masculins. Cette tentative louable a toutefois été remise en question par des auteurs postérieurs et il n’y a pas eu sur notre terri- toire d’essai comparable.

  Compte tenu de ces difficultés, notre démarche consiste  donc à croiser les données anthropologiques, architectu- rales, rituelles et mobilières. Les déterminations anthro- pologiques sur inhumation sont considérées comme fiables, celles sur incinération sont prises avec réserve. 

Enfin en ce qui concerne le mobilier, les bronzes, avec  des distinctions raisonnées entre armes et parures, sont privilégiés au détriment de la céramique, qui ne permet pas (encore) de discrimination du genre.

4. RAPPEL HISTORICO-CULTUREL

L’arc alpin occidental se caractérise par des massifs montagneux très élevés au nord-est, qui s’abaissent vers le sud. Il est entrecoupé de vallées profondes, parfois escarpées, qui communiquent entre elles par des cols d’altitude. Il se développe sur trois pays : la France sud-orientale (Rhône-Alpes et Provence-Côte d’Azur), l’Italie nord-occidentale (Piémont et Ligurie) et la Suisse occidentale (Valais, Vaud, Genève) ; la partie sud n’est évoquée ici que ponctuellement. Le peuplement se concentre bien sûr essentiellement dans les zones basses situées à sa périphérie, mais l’intérieur du massif montre aussi une densité importante de trouvailles, par exemple dans le département des Hautes-Alpes (fig. 2 et  annexe).

Peut-on considérer que l’arc alpin occidental constitue une  entité  territoriale  significative  d’un  point  de  vue  culturel et donc social ? Alors qu’au Bronze récent (XIVe – XIIIe siècle av. J.-C.), les liens entre ces trois régions semblent  relativement  étroits,  avec  une  forte  influence  venant du sud des Alpes (David-Elbiali 1997; Gambari 1998 ; Ozanne, Vital 1999), au Bronze final, la région  nord-alpine occidentale connaît un développement auto- nome et dynamique, en particulier dans la zone des Trois- Lacs, du Léman et des lacs de Savoie. Culturellement, la Suisse occidentale et la rive gauche du Rhône en France appartiennent au vaste complexe Rhin-Suisse-France- orientale (RSFO) au sens large, avec des petits groupes régionaux d’extension limitée (Kerouanton 2002 ; David- Elbiali  et  Moinat  2005).  L’influence  du  RSFO  se  pro- longe jusque dans les vallées intra-alpines françaises (Ozanne, Vital 1999), mais aussi dans celles du Piémont nord-occidental, avec le groupe de Pont-Valperga, tout récemment mis en évidence (Rubat-Borel 2006 et dans ce volume). Le Piémont oriental, par contre, se rattache au Protogolasecca, présent aussi en Lombardie (De Marinis 2001). Aux environs de 900 av. J.-C., le Protogolasecca évolue en Golasecca, prestigieuse culture proto-urbaine de l’âge du Fer d’Italie du Nord, le groupe de Pont-Valperga devient « taurino-salassi », tout en gar- dant des liens privilégiés avec le nord des Alpes, et la partie méridionale montre des affinités avec la Ligurie  (zone « insubre ») (Gambari 1997). Au nord des Alpes, le

desFemmesetdeshommesdAnslArcAlPinoccidentAlentreleXiieetleviiiesiècleAv. J.-c.

Fig. 2. Carte de répartition des sites (légende détaillée en annexe).

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Fig. 1. Comment s’organisent les critères qui permettent de distinguer les genres :

- en haut, le point de vue théorique : critères sûrs _ et _ et plage intermédiaire qui n’autorise pas ou difficilement une attribution à un des deux genres ;

- en bas, la réalité la plus fréquente : critères _ sûrs et probables, ceux qui ne sont pas _ deviennent des critères _.

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346 passage à l’âge du Fer se fait autour de 800 av. J.-C. et la zone nord-alpine entre alors dans le giron du groupe hallstattien occidental (fig. 3).

Grâce aux investigations récentes menées dans le Piémont (Rubat-Borel dans ce volume avec bibliogra- phie), l’arc alpin occidental, qui semblait se singulariser beaucoup moins que l’arc alpin centre-oriental (Tessin, Grisons, Lombardie septentrionale, Trentin, Haut-Adige, Tyrol), où se développe dès le début du Bronze final une  forte identité culturelle, tend à présenter lui aussi une cer- taine unité, en germe dès le Bronze moyen, mais plus évidente au Bronze récent et final et qui va se retrouver à  l’époque historique avec le duché de Savoie.

5. LE PHÉNOMÈNE « PRINCIER » DE LA FIN DU PREMIER ÂGE DU FER AU NORD DES ALPES OU L’ISSUE TEMPORAIRE D’UNE CRISE

  C’est pour la fin du Premier âge du Fer que nous dis- posons d’un modèle social qui présente, au moins dans la zone nord-alpine occidentale, une bonne adéquation avec les vestiges connus (Brun 1991). Le territoire nord-alpin semble organisé en petites « principautés », fortement hiérarchisées, avec à leur tête un chef, qui apparaît mas- culin voire féminin, car, de façon réjouissante, l’impor- tance  des  riches  tombes  féminines  identifiées  a  été  réévaluée ces dernières années (Milcent, in Rolley 2003).

Ces principautés servent notamment d’intermédiaires entre les zones méditer ranéennes et septentrionales.

Leurs élites bénéficient du contrôle exclusif de la redistri- bution des objets de prestige d’origine méditerranéenne

– étrusques et grecs –, qui circulent alors plus largement au nord des Alpes, augmentant la richesse et le pouvoir de leurs détenteurs/trices. Ce modèle, toutefois plus com- plexe que présenté ci-dessus, dans le sens où les facteurs internes d’évolution de ces groupes ont probablement été longtemps sous-estimés, est valable pour le VIIe siècle mais surtout pour le VIe siècle av. J.-C. et va disparaître ensuite. Et il ne s’applique pas aux siècles qui précèdent.

6. QUE SE PASSE-T-IL AVANT,

ENTRE LE XIIe ET LE VIIIe SIÈCLE AV. J.-C. ? Patrice Brun (1991) tente d’expliquer sur la longue durée l’avènement du phénomène princier et propose un scénario lié à des processus socio-économiques qui abou- tissent à la fin de l’âge du Bronze à une multiplication des  conflits et à un démantèlement des réseaux d’échanges. 

Cette crise serait à l’origine de l’expansion de la métal- lurgie du fer. Lors du présent colloque, l’auteur est revenu partiellement sur ses hypothèses et a attiré l’attention sur la dégradation climatique de la seconde moitié du IXe siè- cle av. J.-C., qui pourrait avoir joué un rôle clé dans l’ef- fondrement de la société du Bronze final.

Stéphane Verger (1990) postule une mise en place progressive d’une économie de prestige avec l’appari- tion sporadique, dès la fin de l’âge du Bronze, de sépul- tures riches de guerriers, comme celle du tumulus Géraud de Saint-Romain-de-Jalionas (Isère), qui ne réu- nissent pas encore, selon lui, la totalité des marqueurs sociaux identifiés pour le HaD, puis, sans filiation directe  mais avec une orientation idéologique semblable, la dif- fusion des sépultures princières à la fin du Premier âge  du Fer.

av. J.-C. Italie du Nord-Ouest Suisse occiden-

tale France orientale Quelques sépultures

750 Golasecca IC HaC tardif HaC 2 Chavéria (Jura) T.3 et 11

800 Golasecca IA2/IB HaC précoce HaC1 Saint-Romain-de-Jalionas (Isère) T. Gérault

Chavéria (Jura) T.2, 4, 9 et 16

850 Golasecca IA2 HaB3 récent BFIIIb Pully (Vaud) Chamblandes T.70-1992

900 Golasecca IA1 HaB3 ancien BFIIIb Sion (Valais) Maison de Torrenté

950 Protogolasecca IIIb t. Ca’ Morta /

Malpensa HaB2 BFIIIb Lausanne (Vaud) Vidy ST.38-1992 et 111-

1989

1000

Protogolasecca IIIa t. Ca’ Morta /

Malpensa HaB1 classique BFIIIa Morano sul Po T.1/95

Lausanne (Vaud) Vidy T.1-1985

1060 Protogolasecca IIb t. Ascona II HaB1 ancien BFIIIa Lausanne (Vaud) Vidy T.3-1987

1100 Protogolasecca IIa t. Ascona II HaA2 BFIIb Vufflens-la-Ville (Vaud) En Sency St.3

Fig. 3. Tableau chronologique.

mireille dAvid-elBiAli

(13)

347 Joël Vital (1992) plaide pour la prise en compte de plus d’éléments pour la reconstitution sociale et rejette clairement dans la seconde moitié du VIIIe siècle av.

J.-C. les sépultures de personnages « prééminents », comme celles de Saint-Romains-de-Jalionas – tumulus Géraud ou de Chavéria (Jura). Alain Daubigney (1992) défend une chronologie semblable et procède pour Chavéria à une analyse très fine, critère du genre compris,  qui offre une vision sociale particulièrement intéressante.

La faiblesse de certains modèles provient du fait qu’ils ne prennent en compte que des aspects exagérément limi- tés de la société, soit exclusivement ceux qui touchent au pouvoir et au prestige, et ils rejettent ainsi dans une ombre méprisante les 95 % des acteurs sociaux.

Passons maintenant à l’analyse des données disponi- bles dans l’arc alpin occidental pour aborder la question sociale par le biais de l’approche de genre !

7. LES REPRÉSENTATIONS ANTHROPOMORPHES

Elles sont de peu de secours pour notre problématique.

À  cette  période,  la  reproduction  de  la  figure  humaine  pourrait être frappée d’une sorte d’interdit, au vu de son aspect schématique et de sa rareté.

Une statuette en terre cuite a été exhumée de la station littorale de Chindrieux-Châtillon (Savoie), datée du IXe siècle av. J.-C. par dendrochronologie (Billaud et al. 1992) (fig. 4). Comme toutes les repré- sentations anthropomorphes de cette période, elle est de mauvaise facture, voire carrément maladroite.

Seules la position verticale et la présence du pénis font présumer qu’il s’agit d’un homme, au demeurant dépourvu de vêtements ou d’un équipement quelcon- que. Les gravures rupestres sont nombreuses dans l’arc alpin occidental et des études pointues montrent qu’il existe des représentations anthropomorphes masculines et féminines, en marge de celles qui sont asexuées (Ballet, Raffaelli 1993 ; Seglie et al. 1993). Les premières sont identifiées par le pénis et la présence d’armes. Les critè- res de reconnaissance féminins sont aussi d’ordre sexuel : les seins, le triangle pubien et la vulve, sous forme  d’une  cupule  placée  sur  le  ventre.  Les  figures  féminines avérées seraient beaucoup plus rares que les masculines. Le problème des gravures est qu’elles sont souvent délicates à interpréter et qu’elles restent très difficiles à dater.

8. LES SÉPULTURES ENTRE LE XIIe ET LA FIN DU IXe SIÈCLE AV. J.-C.

Les vestiges funéraires sont relativement peu abon- dants, surtout ceux qui fournissent des critères qui per- mettent de les attribuer à un des deux genres.

8.1. LESuDDES ALpES

C’est la nécropole de Morano sul Po (Alessandria), fouillée entre 1994 et 2000, qui apporte le plus d’infor- mation sur les sépultures des XIe et Xe siècle av. J.-C. du Piémont. L’exploration d’une surface de 15 000 m2 a per- mis de documenter de manière très détaillée 55 tombes et 12 fosses associées (Venturino Gambari 1999 et 2006).

Le rituel est caractéristique du Protogolasecca avec des incinérations individuelles en urne, dans laquelle peuvent aussi être déposés quelques objets personnels en bronze brûlés. Bien qu’exceptionnellement, la même urne peut renfermer plusieurs individus, notamment ♀/ ♂ ou adulte indéterminé et enfant. L’urne est recouverte par une jatte renversée et placée dans une petite fosse aménagée avec des pierres. La sépulture est parfois surmontée d’un tumulus de terre de faible diamètre délimité par un cercle de pierres et c’est là une influence nord-alpine. La répar- tition entre sépultures féminines et masculines est équili- brée et il n’y a de différences notables ni dans les architectures, ni dans la morphologie des vases cinéraires (fig. 5). Le mobilier, surtout des objets en bronze, est par  contre distinct et les quelques déterminations anthropolo- giques effectuées sur les ossements confortent ces attri- butions :

♀ ♂

1 ou 2 fibule(s) à arc simple 1 fibule serpentiforme

annelets 1 annelet

bracelet(s) 1 à 4 épingles appliques à bélière hameçon, dans la T.30 (♂)

fusaïole(s) pointe de lance, plantée dans la fosse de T.22 (♂+♀?)

Fig. 4. Chindrieux-Châtillon (Savoie). Statuette en terre cuite masculine datée du IXe s. av. J.-C. (d’après Billaud et al. 1992).

desFemmesetdeshommesdAnslArcAlPinoccidentAlentreleXiieetleviiiesiècleAv. J.-c.

(14)

348 Ce mobilier est constitué essentiellement d’accessoi- res de vêtement (fibules et épingles, appliques à bélière)  et de quelques objets de parure (annelets, bracelets). Les outils sont rares et les armes exceptionnelles. La pointe de lance de la T.22 n’appartient ainsi pas au mobilier pro- prement dit, vu qu’elle a été véritablement plantée dans la fosse avec la pointe vers le bas et non pas déposée à l’intérieur de l’urne. Le seul élément en or recueilli est une boucle d’oreille provenant d’une sépulture féminine, la  T.12,  qui  avec  trois  fibules,  cinq  bracelets,  seize  annelets, trois tubes, deux boucles d’oreille et treize appliques à bélière, possède le mobilier le plus riche. Elle n’est toutefois pas recouverte d’un tumulus, mais une dépression voisine semble avoir servi à des activités rituelles. Ce sont par contre des tombes masculines qui bénéficient des cercles de pierres de plus grand diamètre,  comme la T.30 (Ø 4,30 m) ou la T.14 (3,80 x 2,80 m). Il faut toutefois relever encore que la T.3/94, qui réunit une femme avec deux ou trois bracelets, un second adulte de sexe indéterminé et un petit enfant de 3-4 ans, est sur- montée d’un tumulus de 5,25 m de diamètre, donc plus grand que les précédents. Comme on le voit, le genre ne constitue pas le critère premier qui permettrait d’expli- quer l’accès à une architecture funéraire plus imposante ou à un mobilier plus riche.

Le même type de rituel funéraire se retrouve apparem- ment à Boves, Chiusa Pesio et Scarnafigi dans la pro- vince de Cuneo (détail des tombes non connu, donc sites non cartographiés, Gambari 1998), mais aussi jusque dans le Piémont nord-occidental, à Santa Apollonia – Colle di Belmonte (Cima 1990).

8.2. LENORDDES ALpES

Les vestiges funéraires sont peu abondants et les quel- ques  nécropoles  identifiées  réunissent  un  nombre  res- treint de tombes. Les documents disponibles montrent une plus grande variabilité de rituels et une distinction moins nette entre mobilier féminin et masculin qu’au sud des Alpes.

À Quincieux – Terre-de-Vaux (Rhône), quatre inciné- rations en urne des environs du XIe siècle av. J.-C. ont été fouillées à l’occasion de la construction de l’auto- route A46 (Pichon et Hénon 2005). Les urnes, contenant les os incinérés et le mobilier comme en Italie du Nord, ont été déposées dans des fosses, mais sans aménage- ment (fig. 6). La St. 17 n’avait pas de mobilier, la St. 

2022 était associée à un gobelet à épaulement, la St.

2027-2028, à un gobelet à épaulement et deux bracelets en bronze, quant à la St. 2026, elle réunissait des frag- ments brûlés en bronze d’une épingle, d’une autre épin- gle ou d’un bracelet et d’un petit bracelet ou d’un gros anneau. Deux perles en or cannelées et non brûlées ont également été retrouvées dans cette tombe. Malgré la quantité de restes osseux récoltée, environ 400 à 500 g par tombe, aucune tentative de détermination du sexe ne semble avoir été tentée ; elle aurait de toute façon pro-

bablement reposé seulement sur le critère de robustesse.

La nature du mobilier des deux dernières sépultures, qui sont les plus riches, évoque plutôt des femmes (parure annulaire par paire).

À Douvaine-Vers les Portes (Haute-Savoie), la nécro- pole fouillée en 1913 regroupait des incinérations et des inhumations du Xe siècle av. J.-C. (Oberkampf 1997). La détermination du sexe a été réalisée sur ces dernières par un anthropologue. Seule la T. 4 est qualifiée de mascu- line. Simplement entourée par de gros cailloux, elle n’a livré qu’un petit fragment d’écuelle. Les trois inhuma- tions féminines T. 2, 5 et 6 s’avèrent plus intéressantes tant par leur architecture que par leur mobilier. La pre- mière était recouverte par un lit de cailloux et de la terre, la deuxième reposait dans une « chambre sépulcrale », peut-être un coffre en bois, entouré de galets de chant et recouvert de dalles et la dernière bénéficiait d’un aména- gement de dalles brutes, non détaillé. Chacune a livré plusieurs récipients en céramique fragmentés, de la matière colorante (ocre, mais aussi charbon) et de la parure - un à six bracelets ou anneaux de jambe, des per- les en ambre, verre et argile, des appliques à bélière et des boucles d’oreille.

Incinérations et inhumations datées du HaB3 (IXe siè- cle av. J.-C.) se côtoyaient aussi à Tolochenaz - Le Boiron (Vaud : Beeching 1977). Le sexe de six sépultu- res exhumées entre 1893 et 1911 a pu être déterminé par l’anthropologie. Il s’agit de cinq inhumations et d’une incinération ; trois sont féminines et trois masculines.

Deux tombes masculines – T. VI et IX – sont de simples inhumations en fosse, associées à un dépôt de cérami- ques proche et recouvert d’une dalle. La première a aussi livré une épingle à petite tête vasiforme et la seconde deux tiges probablement d’épingles et deux annelets. La troisième sépulture masculine concerne un adulte d’une vingtaine d’années, robuste, inhumé dans une simple fosse, sans mobilier. La première tombe féminine – T. A – est une inhumation en fosse recou- verte par une dalle, alors que les deux autres – T. XXXI et II – sont respectivement une inhumation et une inci- nération (d’une adulte d’une vingtaine d’années) en coffre de dalles. Le mobilier de la première tombe est constitué par une longue épingle à tête discoïde, une tige d’épingle ou un ciselet et quatre perles d’un matériau indéterminé, celui de la seconde par une tige d’épingle, une boucle d’oreille, un annelet et un vase, alors que la dernière, qui est aussi la plus riche, renfermait une tête d’épingle céphalaire en céramique, une rouelle en bronze, trois annelets, une tige d’épingle et quelques gouttes et autres fragments de bronze, ainsi qu’au moins quatre vases et un dépôt de viande. L’architecture des tombes féminines se révèle donc plus riche et, globale- ment, le mobilier aussi.

Pour quelques sépultures, dont deux inhumations, de la nécropole lémanique de Lausanne – Vidy (Vaud), le sexe a été déterminé par l’anthropologie (Moinat, David- Elbiali 2003). Les deux inhumations sont masculines.

mireille dAvid-elBiAli

(15)

349 Dans le cas des incinérations, c’est le critère de robus- tesse qui seul a pu être utilisé et la nature du mobilier vient aussi interférer dans l’attribution.

T.1-1984 : inhumation

- ♂, adulte très robuste, avec une jatte et un fond de vase, aucune architecture n’a été observée ;

T.1-1992 : inhumation

- ♂, adulte d’une vingtaine d’an-

nées, sans mobilier, simple fosse située dans l’emprise du tumulus de St. 38. Une datation 14C confirme son  appartenance chronologique (fig. 7) ;

T.25-1962 : incinération

- ♂, adulte mature robuste, avec au moins quatre vases, fosse avec possible cof- frage en bois ;

St.37-1992 : incinération

- ♂, jeune adulte robuste, avec quatre vases, fosse couverte d’une dalle ;

T.3-1987 : incinération

- ♂, jeune adulte relativement

gracile mais avec un rasoir, un annelet en bronze, une perle en verre, trois vases, chambre funéraire avec cof- frage de bois ;

St.111-1990 : incinération

- ♂, jeune adulte robuste,

une tête d’épingle biconique en bronze, treize vases et un dépôt de viande, chambre funéraire en bois, recou- verte de dalles, située au centre d’un fossé de 20 m de diamètre ;

T.1-1985 : incinération

- ♀, adulte mature robuste, mais avec une voûte crânienne d’épaisseur moyenne et un

mobilier féminin, deux à trois bracelets massifs et une perle en bronze, perle en os, six perles en or, six vases et un dépôt de viande, chambre funéraire avec coffrage de bois et dalle de couverture ;

St.38-1992 : incinération

- ♀, adulte gracile, épingle à petite tête globuleuse en bronze, neuf vases et dépôt de viande, chambre funéraire en bois, recouverte par une dalle, située au centre d’un tumulus de 20 m de diamè- tre (fig. 7).

On observe ici un déséquilibre entre les deux genres, qui peut être lié aussi bien à l’échantillon observé qu’au critère  de  robustesse  servant  à  définir  le  sexe.  Si  on  accepte les déterminations, qui ont été faites avec beau- coup de prudence, on voit que les deux tombes féminines présentent une architecture (chambre funéraire en bois, tumulus) et un mobilier (objets en bronze, perles en or, service en céramique) et même dépôt de viande qui n’ont rien à envier aux sépultures masculines les plus riches.

On retrouve par contre une inhumation masculine sûre, sans mobilier ni architecture, dans l’emprise du tumulus de la tombe ♀ St.38 (fig. 7) : s’agirait-il d’un individu  sacrifié, comme nombre d’auteurs aiment à le laisser sup- poser lorsqu’il s’agit de femmes et d’enfants dans les mêmes conditions !

  Une sépulture isolée de la fin du IXe siècle à Pully – Chamblandes (Vaud) T.70 apporte, avec un adulte jeune particulièrement robuste, un autre témoignage d’une inci-

Fig. 5. Morano sul Po – Pobietto (Alessandria). Mobilier des tombes 31 () et 1/94 (). Les deux urnes possèdent une forme

et un décor similaires (d’après Venturino Gambari 1999).

Fig. 6. Quincieux – Terre-de-Vaux (Rhône). Structure 2022 : plan et coupe de l’incinération en urne avec gobelet à épaulement, genre indéterminé (d’après Pichon, Hénon 2005).

desFemmesetdeshommesdAnslArcAlPinoccidentAlentreleXiieetleviiiesiècleAv. J.-c.

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350 nération masculine riche avec un rasoir, une épingle à petite tête vasiforme et deux tubes en bronze, une perle en pierre et une dizaine de vases, dans une chambre funéraire en bois allongée recouverte par des dalles (Moinat, David-Elbiali 2003).

La présence dans le mobilier de la nécropole de Saint- Prex (Vaud) de plusieurs paires d’anneaux de jambe vient confirmer qu’il y avait des tombes féminines (David-Elbiali,  Moinat 2005). Il faut encore relever une inhumation en sim- ple fosse d’une femme âgée, robuste, sans mobilier (T.1- 1951). Une seconde inhumation d’un individu adulte âgé en coffre mixte (pierre et bois) renfermait six vases et une fusaïole (T.1-1952). Malgré l’absence de détermination anthropologique en raison de l’état du squelette, la fusaïole laisse présumer qu’il s’agit aussi d’une tombe féminine.

Enfin l’incinération d’un adulte jeune très robuste, proba- blement un homme, avec deux fragments de tiges d’épin- gles en bronze et cinq à six vases, dans une fosse peut-être boisée à l’intérieur (T.2-2003).

  Une incinération isolée du Bronze final a été fouillée à  Saint-Gervais (Genève : Honegger, Simon 1991). Il s’agit d’un adulte robuste, donc plutôt masculin, associé à trois vases fragmentés. Aucune architecture n’a été identifiée.

  Une autre incinération du début du Bronze final (HaA2)  – St. 3 – a été implantée dans le parement du tumulus Bronze moyen de Vufflens-la-Ville – En Sency (Mariéthoz et al.

2005). Il s’agit à nouveau d’un adulte robuste, plutôt mas- culin, associé à une petite épingle en bronze, un fragment de bronze et au moins quatre vases fragmentés. La fosse était aménagée avec des pierres et une dallette de couverture.

mireille dAvid-elBiAli

Fig. 7. Lausanne-Vidy Musée romain (Vaud). St. 38 : chambre funéraire en bois avec dalle de couverture, placée au centre du tumulus, incinération probablement féminine avec mobilier (épingle en bronze, urne avec couvercle, sept vases et dépôt de viande). T. 1 : inhumation

en périphérie du tumulus d’un jeune homme de 18 à 20 ans sans mobilier (datation 14C) (d’après Moinat et David-Elbiali 2003).

(17)

351 Un dernier ensemble singulier provient de Simandres - La Plaine (Rhône) (Blaizot et Thiériot 2000), où la fosse 25, aménagée avec des cloisons intérieures, conte- nait une femme mature en position centrale et dotée d’une épingle à tête cylindro-conique et de six annelets en bronze, de deux perles d’ambre et d’un gobelet, ainsi qu’un second individu de sexe indéterminé, peut-être une autre femme d’après les auteurs, avec un anneau en bronze et une meule neuve, un/e adolescent/e et trois enfants. Le site voisin des Estournelles a livré une fosse (A10) occupée par un homme jeune et un/e adolescent/e sans mobilier. On retrouve donc ici une femme dans une position prééminente, qui ne tient visiblement pas qu’à son statut économique et qui révèle aussi des rituels complexes dont la lecture nécessite de dépasser les critè- res habituels de riches/pauvres et puissants/« inintéres- sants » !

L’examen des sépultures répertoriées montre une grande diversité. Les architectures sont variées, car elles vont de la simple fosse à la chambre funéraire sur- montée d’un tumulus de terre et de pierres, en passant par des coffres de dalles et des fosses diversement aménagées. Aussi bien les femmes que les hommes en bénéficient et l’échantillon à disposition ne laisse entre- voir aucune règle en ce domaine. Pour ce qui touche au mobilier, il faut tout d’abord relever qu’aucune tombe masculine ne contient d’arme. Un service en cérami- que d’importance variable, destiné probablement à recevoir des offrandes lors des funérailles, se retrouve en partie dans la tombe féminine ou masculine, le plus souvent sous forme de récipient(s) incomplet(s), voire de tessons (pars pro toto ?). Quelques offrandes de viande sont mentionnées dans les sépultures les plus riches. La distinction entre les genres se marque davan- tage au niveau des objets personnels emmenés par le défunt, en général des accessoires de vêtement, comme les épingles, de la parure, que ce soit des bracelets, des anneaux de jambe, des perles, etc., et un objet de soin corporel, le rasoir, dont l’attribution exclusive au sexe masculin repose, semble-t-il, sur un a priori encore invérifié.  Certains  types  d’épingle,  comme  celles  à  petite tête vasiforme, semblent plutôt réservés aux hommes, alors que les anneaux de jambe par paire seraient plutôt féminins, etc. Il y a également des indi- vidus en position très modeste, qui se présentent sous la forme d’inhumations en simple fosse sans mobilier, et ceci concerne aussi bien et même plus des hommes que des femmes. Il faut aussi insister sur le fait que les tombes riches du Bronze final ne sont pas comparables  dans notre zone d’étude avec les sépultures princières postérieures. D’autre part, des rituels particuliers, comme à Simandres, ne se laissent pas enfermer dans les catégories simples de riche et de pauvre, ils témoi- gnent manifestement de croyances qui dépassent ce critère simplificateur.

9. LES SÉPULTURES DE « GUERRIERS » DU VIIIe SIÈCLE AV. J.-C. DANS L’ARC CIRCUM-ALPIN SEPTENTRIONAL

C’est probablement seulement à partir du VIIIe siècle av. J.-C., qu’il faut placer l’apparition des sépultures de

« guerriers » et elles semblent marquer un changement de la société. À Saint-Romain-de-Jalionas (Isère : Verger 1990) et à Chavéria (Jura : Vuaillat 1977), seul site juras- sien pris à titre de comparaison, les sépultures de « guer- riers » se caractérisent par l’inhumation sous tumulus d’individus, de sexe indéterminé en raison de la très mau- vaise conservation des ossements, dotés d’une épée et d’autres biens, parfois de prestige – éléments de harna- chement à Chavéria T.16, récipients en tôle de bronze à Chavéria T.9 et à Saint-Romain T. Géraud, objets en or, couteau en fer toujours à Saint-Romain T. Géraud –. La datation de ces sépultures divise les spécialistes, car le type de certaines épées appartiendrait encore à la fin du  Bronze final. Un examen attentif de l’ensemble des don- nées, que ce soit non seulement la typologie isolée des épées, mais bien l’analyse globale des dépôts, céramique comprise, ainsi que les rituels funéraires, l’architecture des monuments et leur insertion dans la nécropole, pour Chavéria, montre clairement que ces sépultures ne peu- vent raisonnablement être datées avant le VIIIe siècle av.

J.-C. (Daubigney, Vuaillat 1992 ; Vital 1992).

L’association d’épées de la fin du Bronze final avec de la  céramique peinte de l’âge du Fer (type Alb-Hegau), documentée dans des sépultures d’Allemagne du Sud (S.

Wirth dans ce volume), vient d’autre part renforcer cette position. À part ces deux nécropoles, il faut encore men- tionner une probable inhumation avec notam ment une épée en bronze proche du type Mörigen et d’autres objets perdus à Talloires-Perroix (Haute-Savoie : Oberkampf 1997) qui ne contredit pas l’opinion émise ci-dessus.

L’analyse détaillée de la nécropole de Chavéria aboutit à des hypothèses de premier ordre en ce qui concerne la question du genre au début de l’âge du Fer (Daubigney, Vuaillat 1992). Elle postule l’évolution sur quatre géné- rations, d’une durée globale de moins d’un siècle voire du demi-siècle, des pratiques funéraires de l’élite locale, qui apparaissent en rupture avec la situation au Bronze final. Alors que les sépultures masculines adoptent l’in- humation avec un dépôt de mobilier, en particulier l’épée, qui avait disparu des tombes au Bronze final, les sépultu- res féminines se montrent traditionnelles, avec une per- sistance, au moins au début, de l’incinération sous des tertres toutefois plus modestes que ceux des hommes. À une phase ultérieure, les femmes se font aussi inhumer.

Les mobiliers masculins (épée, céramique et divers) sont globalement plus riches que les mobiliers féminins (parure, céramique et divers) et les éléments de prestige pour les deux genres, comme le petit bassin étrusque ou le lignite et l’ambre, n’apparaissent pas au début de l’uti- lisation de la nécropole. Les regroupements de tombes pourraient se faire à partir des liens de parenté : couple

desFemmesetdeshommesdAnslArcAlPinoccidentAlentreleXiieetleviiiesiècleAv. J.-c.

(18)

352

♂/♀ avec certains de leurs descendants. Les conclusions de cette analyse, bien qu’hypothétiques dans la mesure où aucune détermination du sexe n’a pu être opérée, sem- blent plausibles et montrent, à côté de l’élite dirigeante masculine, des femmes au statut privilégié, mais globale- ment inférieur à celui des hommes.

10. DÉPÔTS ET TROUVAILLES ISOLÉES DU BRONZE FINAL

Sur le territoire examiné, les objets en bronze se retrou- vent, comme ailleurs en Europe au Bronze final, plus fré- quemment sous forme de dépôts, voire de « trouvailles isolées », comme c’est le cas surtout des épées abandon- nées dans les rivières, les lacs et autres lieux humides, que comme mobiliers funéraires. Pour les trouvailles iso- lées, Svend Hansen (1997) propose d’y voir des ex-voto, qui correspondraient donc à l’offrande d’un individu et révéleraient, indirectement, son genre. Certains dépôts semblent également pouvoir être rapportés à des pano- plies individuelles.

Dans le cas des dépôts et des trouvailles isolées, tout comme pour certains mobiliers funéraires dont les osse- ments sont perdus, il est nécessaire pour identifier le genre  d’accepter quelques postulats fondés sur nos connaissan- ces actuelles, qu’il n’est pas possible d’argumenter ici.

Dans notre région, il semble raisonnable de retenir comme masculines les catégories d’objets suivantes : les épées, les pointes de lances, les haches, les cuirasses et les rasoirs. À l’exception de ces derniers, qui peuvent faire partie du mobilier funéraire, les autres objets appartiennent exclusivement à des dépôts, respectivement des trouvailles isolées, avant le VIIIe siècle av. J.-C. Leur répartition dans la zone examinée montre une dispersion sur l’ensemble du territoire (fig. 8). Les pièces les plus nombreuses sont les  haches qui indiquent que l’arc alpin occidental est par- couru, même aux altitudes élevées, vraisemblablement par des pasteurs, des bûcherons, des mineurs et quelques voya- geurs. La trouvaille ancienne de Fillinges (Haute-Savoie), près du Léman, constitue pour l’instant le seul témoignage d’un dépôt de grand prestige, ici des cuirasses (fig. 9).

  Il est par contre plus difficile d’identifier les éléments  féminins. Le mobilier de la tombe de Sion – Maison de Torrenté (Valais) doit être considéré comme féminin par l’abondance de sa parure appariée : deux paires de brace- lets, deux bagues, six torques torsadés, mais aussi une grande épingle céphalaire, qui est un type baroque non documenté dans les sépultures masculines, un fragment de chaînette, peut-être les vestiges d’une ceinture ou d’un collier (fig. 10). Ces torques torsadés en plusieurs exem- plaires se retrouvent en particulier dans les dépôts de Réallon – Champ Colombe et de Bénévent-en-Champsaur – Pré la Payre, tous les deux situés dans les Hautes-Alpes, qui sont aussi remarquables par la présence de ceintures articulées (fig. 11) (Courtois 1960 ; Haussmann 1996-97). 

L’attribution à des femmes de ces ceintures est confortée par l’étude du dépôt de Blanot (Côte-d’Or) (Thevenot

1991). L’examen attentif des trouvailles permet ainsi de constater que plusieurs dépôts et une sépulture renfer- ment des objets associés qui, par recoupement, peuvent être retenus comme féminins : les grandes épingles cépha- laires, les torques torsadés par groupe de trois pièces, les bracelets et anneaux de jambe par paire, les pendentifs en rouelle, pseudo-triangulaires (forme anthropomorphe) et articulés, ainsi que les ceintures articulées. Dans certains dépôts, ces objets côtoient des éléments masculins (épée, pointes de lances, haches, etc.). Le tableau de la figure 12  recense les ensembles retenus, qui témoignent de l’exis- tence de riches accessoires féminins, dont la répartition est centrée au cœur même de l’arc alpin occidental avec quelques points périphériques (fig. 13). Cette spécificité  régionale a déjà maintes fois été relevée, notamment par F. Audouze (1976).

La datation de ces ensembles n’est pas aisée, mais la grande épingle céphalaire, présente aussi bien à Auvernier-Nord (Neuchâtel) qu’à Sion (Valais), donne un point d’ancrage chronologique dans la première moi- tié du IXe siècle av. J.-C. (David-Elbiali, Dunning 2005), ce qui permet de dater les torques torsadés et les autres éléments qui les accompagnent aussi du IXe siècle, soit du BF3b. Certains dépôts semblent même antérieurs et pourraient appartenir encore au Xe siècle av. J.-C., comme Villar d’Arêne (Hautes-Alpes) avec son épingle des pala- fittes et ses bracelets réniformes.

mireille dAvid-elBiAli

Fig. 8. Carte de répartition des éléments présumés masculins :

 épées,  pointes de lances,  haches,  cuirasses,  rasoirs (données de l’annexe complétées avec Jockenhövel 1980 pour les

rasoirs et Chardenoux et Courtois 1979 pour les haches).

(19)

353

desFemmesetdeshommesdAnslArcAlPinoccidentAlentreleXiieetleviiiesiècleAv. J.-c.

Fig. 9. Fillinges (Haute-Savoie). Une des cuirasses du dépôt (d’après Mottier 1988). Éch. 1/6.

Fig. 10. Sion – Maison de Torrenté (Valais). Mobilier d’une inhumation probablement féminine du IXe s. av. J.-C.

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A

B

mireille dAvid-elBiAli

L : 69 CM L : 60 CM

Fig. 11. Hautes-Alpes. Ceinture articulée de Bénévent-en-Champsaur (A) et grands pendentifs articulés de Réallon – Champ-Colombe (B) (d’après Haussmann 1996-97).

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