Lieux de passage et vivre-ensemble

Appel à communications pour le colloque du CELAT à l’ACFAS

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APPEL À COMMUNICATIONS

COLLOQUE ANNUEL DU CELAT

« LIEUX DE PASSAGE ET VIVRE-ENSEMBLE » DANS LE CADRE DU 81^E CONGRÈS DE L’ACFAS

UNIVERSITÉ LAVAL, QUÉBEC, CANADA DU 6 AU 10 MAI 2013

Description

Le CELAT (Centre interuniversitaire d’Études sur les Lettres, les Arts et les Traditions) propose de tenir son colloque annuel à l’ACFAS sur le thème « Lieux de passage et vivre-ensemble ». Depuis deux ans, notre centre développe une expertise sur le concept de vivre-ensemble, entendu comme les formes et les enjeux de la vie collective découlant de la diversité et du pluralisme, marquant les relations entre les groupes majoritaires et minoritaires ou minorisés et les individus qui les composent, leurs interactions et formes de vie et d’expression, leurs appartenances à des territoires, leurs langages, leurs mémoires, et leurs expérimentations. Pour ce colloque, nous souhaitons l’explorer à travers les « lieux de passage » qui forment un véritable laboratoire des relations du nous-même au nous-autre marquant une évolution constante du vivre-ensemble.

Nous entendons par lieux de passage autant des espaces physiques que des espaces temporels ou symboliques, dont les frontières sont inexistantes ou en perpétuelle redéfinition. À l’ère de la pluralisation croissante des sociétés et de la mouvance de celles-ci, le vivre-ensemble trouve toute sa pertinence dans ces lieux de passage.

Thématique

Pour explorer cette thématique «Lieux de passage et vivre-ensemble », une séance plénière et quatre axes de recherche ont été identifiés à partir desquels plusieurs questionnements sont posés dans cet appel à communications.

SÉANCEPLÉNIÈRE :LESDISCOURSDUSAVOIRSURLESLIEUXDEPASSAGEETLEVIVRE-ENSEMBLE

(sur invitation seulement)

Responsables : Allison Bain, Célia Forget

1. LE VIVRE-ENSEMBLE APPREHENDE A TRAVERS LES LIEUX DE LA MOBILITE POUR SAISIR LA RECONCEPTUALISATION DES FRONTIERES NORMATIVES QUE CELLES-CI SOIENT CORPORELLES, TRANSNATIONALES OU SOCIETALES.

1.1 « Politique et artistique dans les mobilisations sociales contemporaines : usages, discours et enjeux sociaux » (sur invitation seulement)

Responsables : Alexis Martig, Mouhamed Ly, Camille Brisset

1.2 « Corps et médias : énonciation, négociation, contestation et réaffirmation » Responsables : Madeleine Pastinelli, Nancy Couture

Le pluralisme, dans le contexte de sociétés fortement individualisées, donne lieu à de nombreux et intenses mouvements de contestation, de négociation et de réaffirmation des normes entourant les pratiques et expériences corporelles. Si les tensions, confrontations et négociations entourant

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2 le corps sont visibles et manifestes dans de nombreux espaces de la vie sociale, les médias,

nouveaux comme plus anciens, constituent les lieux de passage par excellence de la normativité corporelle. Ceux-ci sont tantôt l’occasion de réaffirmer des normes ou d’en contester, tantôt de les énoncer, de les négocier ou encore de donner corps à des pratiques et expériences du corps marginales ou à des normes alternatives. Cet atelier réunira des chercheurs et étudiants qui s’intéressent aux rapports complexes qui existent entre les médias (autant les médias de masse que les médias spécialisés et incluant aussi les nouveaux médias) et les normes balisant les pratiques et expériences corporelles, en se penchant notamment sur des pratiques et discours relatifs à la santé et au genre.

1.3 « Vivre-ensemble, concurrence et luttes de pouvoir dans les processus de transnationalisation des religions afro-américaines »

Responsables : Hadrien Munier, Pauline Guedj

Depuis une vingtaine d'années, les religions afro-américaines sont au cœur d'un vaste processus de transnationalisation. Qu'il s'agisse de la santeria, du vodou, du candomblé ou de l'umbanda, ces dynamiques de diffusion intense des pratiques dans l'espace atlantique ont abouti à la formation de véritables réseaux de fidèles qui circulent entre plusieurs continents. Dans ce contexte émergent des conflits issus des concurrences entre réseaux d'acteurs, des enjeux de la ré- élaboration rituelle dans l'implantation locale ou de la volonté de maintenir une orthodoxie rituelle. Cette session réunira des chercheurs et des étudiants et aura pour objectif : 1/

d'interroger la notion de vivre-ensemble au prisme des relations, parfois conflictuelles, observables dans les processus de transnationalisation des religions afro-américaines ; 2/d’analyser les logiques de redéfinitions des frontières normatives et des relations entre fidèles au sein de ces réseaux et réfléchirons aux catégories utilisées par les pratiquants pour mettre en mots les alliances qui les unissent et les conflits qui les opposent ; 3/ d’insister également sur la position du chercheur au sein de ces jeux relationnels complexes.

1.4 « Faire, défaire et refaire la nation canadienne : le cas de la mobilité géographique des travailleurs francophones » (sur invitation seulement)

Responsables : Michelle Daveluy, Mireille McLaughlin

2. L’URBANISATION DIFFUSE A L’AUNE DU DEVELOPPEMENT DURABLE : DÉFID’AMÉNAGEMENTRÉALISTEOU QUADRATUREDUCERCLE ?

Responsables : Guy Mercier, Martin Simard, Michel Côté, Julie Ruiz

Les territoires ruraux et périurbains subissent, sous la poussée de l’urbanisation, d’importantes recompositions : mobilité accrue et multiplication des échanges, utilisation multifonctionnelle et mutations paysagères, nouveaux investissements de valeurs, etc. Dans le même temps, l’agriculture est traversée par une restructuration qui se déploie à des degrés variables sur les territoires. Ainsi, de nouveaux rapports, à travers lesquels se recompose notre vivre-ensemble, se nouent entre les sphères rurales et urbaines comprises ici comme des territoires en passage et de passage. Surgit ainsi, pour la gestion et l’aménagement des territoires, la nécessité d’une meilleure intégration et complémentarité entre habiter et exploiter, entre le développement urbain et la préservation de l’environnement et de l’agriculture.

Les instances aménagistes avaient pris l’habitude d’isoler les activités dans un système de zonage où l’urbanisation de la campagne apparaissait comme une incongruité. L’agriculture, alors souveraine sur son territoire, fut le plus souvent oubliée de ces instances. Or, on assiste à l’émergence de politiques qui tente d’accompagner ces mutations et de faire advenir, tout en

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3 conservant une économie résidentielle équilibrée, des manières inédites d’habiter et, surtout, de

cohabiter. L’avènement d’une urbanisation durable tient-il, en effet, essentiellement à la lutte à l’étalement urbain? N’est-il pas prudent d’envisager, ne serait-ce que temporairement, un aménagement durable de l’urbanisation diffuse ou est-ce une option à écarter d’emblée?

Parallèlement, dans quelle mesure l’agriculture pourrait-elle bénéficier d’une nouvelle culture aménagiste à l’égard du territoire agricole?

Cette session, regroupant des chercheurs, étudiants et professionnels, vise à explorer les nouvelles manières de concevoir et de faire de l'aménagement rural ou périurbain en tenant compte de la réalité de l’urbanisation diffuse et des impératifs du développement durable. Les réflexions tenteront de comprendre comment on conçoit une urbanisation responsable où s’effacent les distinctions traditionnelles de la ville et de la campagne et quelles y sont les modalités d’une complémentarité avec les activités agricoles.

3. LA MISE EN REPRESENTATION DU VIVRE-ENSEMBLE A TRAVERS LES SITES PATRIMONIAUX, CES LIEUX DE PASSAGE QUE L’ON FREQUENTE EN PERIODES DE CRISE...OU COMMENT PATRIMOINES CULTURELS ET DEVELOPPEMENT DURABLE S'ARTICULENT AUJOURD'HUI FACE AUX ALEAS DE LA MONDIALISATION.

Responsables : Daniel Arsenault, Yves Bergeron, Laurier Turgeon

La crise économique qui touche actuellement de nombreux pays dans le monde (comme en témoignent en particulier les États-Unis et certains pays européens telles la Grèce et l'Espagne), l'exploitation abusive de certaines ressources naturelles, les fondamentalismes religieux, les conflits armés et les soulèvements populaires, ou encore les législations culturelles déficientes et les gouvernances irresponsables, ne sont là que quelques exemples probants des difficultés du vivre-ensemble auxquelles sont confrontées aujourd’hui les sociétés plurielles et leurs dirigeants politiques à l’ère de la mondialisation. Cela se traduit concrètement, entre autres choses, dans les façons dont les musées et les sites patrimoniaux sont traités lorsque soumis à de telles perturbations en temps de crise, notamment pour les risques qu'encourent les divers types de biens patrimoniaux qu'ils recèlent de se voir alors détruits ou irrémédiablement altérés, et cela, en dépit des médiations qui sont menées, parfois jusque sur la scène internationale, auprès des mouvements antagonistes. Tout cela survient aussi maintenant en dépit des discours politiques ambiants qui prônent le développement durable de tels patrimoines, développement censé apporter la prospérité pour l'ensemble d'une société désireuse d’aplanir les différences pour un « mieux vivre-ensemble ». Tenue dans le cadre du colloque CELAT à l'ACFAS 2013, cette session, dédiée à son axe 3 qui aborde les patrimoines matériel et immatériel en tant qu’appareils de représentation du vivre-ensemble, propose de réunir des chercheurs et chercheurs-étudiants de divers horizons afin de réfléchir sur les contextes actuels de patrimonialisation afin qu'à partir de cas précis, puissent être: (1) identifiés les biens patrimoniaux en danger sous l'effet des crises actuelles, (2) reconnus les acteurs en présence qui interviennent dans ces situations particulières, (3) dégagées les conditions de perturbation qui affectent les patrimoines culturels dans leurs différentes facettes, et (4) déterminés les moyens mis en œuvre par les individus comme par les institutions pour y faire face. Ce contexte de réflexion et d'échanges permettra de discuter des solutions possibles à appliquer lorsque survient une crise quelle qu'elle soit dans ces lieux de passage singuliers, afin que soit ainsi respectée la notion même de développement durable des patrimoines culturels. Ce faisant, il sera possible de démontrer qu'en réponse aux effets délétères de ces temps modernes tourmentés, les démarches adoptées en vue de la préservation et de la transmission des patrimoines culturels, du local au planétaire, doivent s'inscrire dans une telle philosophie de "sauvegarde responsable" afin de mieux garantir la richesse du vivre-ensemble dans la longue durée au sein de nos sociétés actuelles.

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4 4. LES LIEUX SUJETS A LA PERFORMATIVITE DU VIVRE-ENSEMBLE QUI AMENENT UNE REFLEXION SUR LE ROLE DE

L’ART DANS LA SPHERE PUBLIQUE OU SCIENTIFIQUE.

4-1 « L’art, le citadin et le site : habiter l’espace public à l’ère de l’image » Responsables : Guy Mercier, Michaël La Chance, Suzanne Paquet

Les artistes s’intéressent aujourd’hui autrement aux places publiques des villes, véritables lieux de passage. Au-delà des formes d’art public traditionnelles toujours présentes, leurs pratiques deviennent relationnelles, éphémères, furtives, in situ, et réflexives. Ces types émergents d’art urbain sont réputés créer des liens. Ils contribueraient à former des communautés, ce qui correspondrait à la revendication d’une fonctionnalité renouvelée de l’art, de son engagement social, démocratique et écologique. De plus en plus, des artistes participent aux mouvements d’habitants qui contestent les initiatives aménagistes des autorités publiques. Ils s’y engagent en espérant faire entendre encore davantage la voie habitante au sein du projet urbain. L’intention est certainement louable, mais en quoi l’art, en s’intégrant ainsi l’espace public urbain, en l’actualisant ou en l’activant, contribue-t-il vraiment à la recomposition de notre vivre-ensemble?

C’est la question à laquelle nous vous invitons à réfléchir.

4-2 « Scénographie de la parole écrite » (sur invitation seulement) Responsable : Philippe Dubé

4-3 « Vivre-ensemble et représentations des expériences du monde : en rendre compte par l’audio-vision »

Responsable : Bogumil Jewsiewicki Koss

La société ne peut se maintenir en absence d’un système de signes accordant l’imaginaire du vivre-ensemble, les représentations et les aspirations des acteurs. Ainsi, observer la performativité du vivre ensemble permet de saisir les transformations des frontières normatives entre le local et le global, l’individuel et le collectif, et lors de la mise en circulation de leurs représentations. Nous vous invitons à examiner les recours aux images et/ou aux sons dans les négociations de validation des dispositifs accordant valeur d’exemplarité à des expériences individuelles du monde. L’audio- vision, ou écriture audio-visuelle, offre une démarche critique respectueuse de ce que les acteurs font. Les performances sont re-présentées hors de leurs lieux propres, néanmoins les termes spécifiques à leur production/réception sont préservés.

Propositions

Toutes les propositions de communication pour le colloque annuel du CELAT dans le cadre du 81^e congrès de l’ACFAS doivent être produites à partir du formulaire de proposition de communication dûment complété et soumises à Célia Forget, coordonnatrice scientifique du CELAT et coresponsable du colloque, avant le 18 janvier 2013 à l’adresse suivante : celia.forget@celat.ulaval. Toute question peut être acheminée à cette même adresse ou par téléphone au poste (001) 418-656-5510. Tous les candidats, dont la proposition est retenue ou refusée, seront avertis d’ici le 15 février 2013.

Responsables

Allison Bain, directrice du CELAT à l’Université Laval.

Célia Forget, coordonnatrice scientifique du CELAT à l’Université Laval.