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14 juillet 2015 : les opérations sur le territoire national à l honneur

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14 juillet 2015 : les opérations sur le territoire national à l’honneur

Les unités et communes décorées de l’Ordre de la Libération ainsi que les unités civiles et militaires déployées dans le cadre de l’opération « Sentinelle » (Plan Vigipirate attentat) constituent le thème du défilé du 14 juillet 2015. Lors de sa présentation à la presse le 2 juillet, le général Hervé Charpentier, gouverneur militaire de Paris, a souligné le caractère symbolique de la présence des forces spéciales du ministère de l’Intérieur, qui marchent devant les troupes à pied : RAID, Brigade de recherche et d’intervention et Groupe d’intervention de la gendarmerie nationale. En alerte permanente, elles sont donc représentées par leurs porte-emblèmes, qui suivent la délégation mexicaine invitée. En effet, à l’occasion de la visite d’État en France (13-16 juillet) du président du Mexique, Enrique Pena Nieto, des cadets des écoles des armées de Terre et de l’Air, de la Gendarmerie et de la Marine marchent au « pas de l’oie », accompagnés de 2 aigles et 4 faucons. Tous sont précédés par la parade des

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formations et communes « Compagnons de la Libération », reconstituant une croix de Lorraine avec le « V » de la victoire. Parmi les 1.038 personnes décorées, l’Ordre n’en compte plus que 15 encore en vie. Une dizaine doit siéger à la tribune présidentielle. En outre, cinq communes membres de l’Ordre en assurent la pérennité : Nantes, Grenoble, Paris, Vassieux-en-Vercors et l’Ile-de-Sein. Enfin, 18 unités décorées sont ainsi réparties : le Bataillon de marche N°2, la 13ème Demi-Brigade de la Légion étrangère, le Bataillon de l’infanterie de marine et du Pacifique, le Régiment de marche du Tchad, le 2ème Régiment d’infanterie coloniale, le 1/3ème Régiment d’artillerie coloniale, le 1er Régiment d’artillerie coloniale, le 1er Régiment de marche de spahis marocains et le 501ème Régiment de chars de combat pour l’armée de Terre ; l’Escadrille française de chasse N°1, le Régiment de chasse « Normandie-Niemen », le 2ème Régiment de chasseurs parachutistes de l’armée de l’Air, le Groupe de bombardement « Lorrain », le Groupe de chasse « Ile-de-France » et le Groupe de chasse « Alsace » pour l’armée de l’Air ; le sous-marin Rubis, la corvette Aconit et le 1er Régiment de fusiliers marins pour la Marine nationale. Les unités dissoutes depuis sont représentées à la parade. Par ailleurs, toutes les unités militaires défilantes ont participé à l’opération « Sentinelle », qui n’inclut pas la protection de l’événement, dévolue à la Préfecture de police. Dans la capitale, « Sentinelle » mobilise 4.000 personnels, dont 80 défilent le 14 juillet. Les unités actives dans les opérations extérieures (Opex) « Barkhane » (bande sahélo-saharienne),

« Sangaris » (Centrafrique), « Chammal » (Irak) et « Ébola » (Guinée équatoriale) participent au défilé, en particulier les moins connues : le 28ème Groupe géographique, représenté pour la première fois depuis 30 ans ; le 17ème Régiment du génie parachutiste ; l’Établissement de communication et de production audiovisuelle des armées ; le Service de santé ; la Brigade des sapeurs-pompiers de Paris. Le défilé du 14 juillet 2015, plus court de 15 minutes qu’en 2014, mobilise 3.463 militaires à pied, 208 véhicules, 241 cavaliers de la Garde Républicaine, 31 hélicoptères et 55 avions dont 1 belge et 2 espagnols. Sur ordre du chef d’État-major des armées, tous, à l’exception de ceux invités par les mairies de l’agglomération parisienne, rejoignent directement leurs unités à l’issue, afin de préparer les relèves de « Sentinelle » et des Opex ou se reposer.

Loïc Salmon

Terrorisme : plan Vigipirate renforcé dans toute la France

14 juillet 2014 : 80 nations invitées pour les 100 ans de la Grande Guerre

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14 juillet 2013 : une armée d’avant-garde fière de ses traditions

Armement : succès du soutien public à l’exportation en 2014

Les prises de commandes d’armement à l’exportation ont totalisé 8,2 Md€ en 2014, résultat le plus important jamais réalisé, souligne le ministre de la Défense

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Jean-Yves Le Drian, dans un rapport adressé au Parlement en juin 2015. Les exportations contribuent à garantir l’équilibre de la loi de programmation militaire 2014-2019 avec, pour le premier semestre 2015, les commandes confirmées d’avions de combat Rafale à l’Égypte (24 appareils) et au Qatar (24).

Entre 2010 et 2014, les exportations françaises d’armement se répartissent surtout entre les Proche et Moyen-Orient avec 38,1 % du total, l’Asie (30,1 %), l’Europe (12,7 %), les Amériques (10,8 %) et l’Afrique (4,4 %). Les contrats supérieurs à 200 M€ ont été conclus principalement avec l’Arabie Saoudite, le Brésil, l’Inde, les Émirats arabes unis et le Maroc. Ceux inférieurs à 200 M€ ont concerné d’abord l’Arabie Saoudite, suivie, à égalité, de l’Inde, des Émirats arabes unis et… des États-Unis ! Selon une étude d’impact réalisée en 2014, les exportations d’armement entre 2008 et 2013 ont permis de réduire le déficit commercial de 5 % à 8 %, de préserver 27.500 emplois directs et indirects et de contribuer au maintien d’une dynamique d’innovations technologiques. En 2013, 669 entreprises françaises, dont la moitié de tailles petite et moyenne (PME), ont déclaré exporter des matériels militaires. Elles se trouvent surtout en régions Ile- de-France, Provence-Alpes-Côte-d’Azur, Bretagne, Aquitaine, Midi-Pyrénées, Centre et Rhône-Alpes. Créé la même année, le Comité ministériel des exportations de défense coordonne l’intervention du ministère de la Défense, en lien avec les industriels et les postes diplomatiques concernés par certains projets spécifiques. Ainsi, la Direction générale de l’armement facilite la participation des entreprises françaises aux salons internationaux. En outre, elle intervient en amont et en aval des contrats par le biais des « directeurs d’opération export », chargés de leur exécution conformément aux engagements pris à l’égard des États clients. Par ailleurs, ceux-ci perçoivent comme une garantie de fiabilité et d’efficacité la mise en service de ces équipements par les forces armées françaises, les plus engagées en opérations extérieures difficiles parmi leurs homologues européennes. En outre, pour les grands contrats, les armées organisent, à l’intention des États clients, des démonstrations opérationnelles des matériels proposés à l’exportation. Une fois les contrats conclus, elles leur prêtent des capacités initiales avant les premières livraisons. Enfin, dans le cadre d’une coopération militaire, elles assurent la formation des personnels durant la durée des contrats. Sur le plan financier, la COFACE (Compagnie française d’assurance pour le commerce extérieur) gère les garanties publiques de l’État en matière d’exportation de matériels de défense. Aux PME et entreprises réalisant moins de 500 M€ de chiffre d’affaires annuel, elle propose : l’assurance des actions de prospection sur les marchés étrangers ; l’assurance-crédit pour

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garantir le paiement du contrat d’exportation ou le remboursement du prêt qui le finance, face aux risques de nature commerciale, politique ou catastrophique ; l’assurance des investissements à l’étranger, tout en se protégeant du risque politique ; l’assurance des cautions et celle des préfinancements/risques exportateurs, pour obtenir un préfinancement ou faciliter la mise en place de cautions ; l’assurance de change pour exporter en devises, sans subir le risque de change.

Loïc Salmon

DGA : bilan 2014 conforme à la loi de programmation DCI : actions communes de défense et de diplomatie

Diplomatie : actions de la DCSD sur les moyen et long termes en matière de sécurité et défense

Armée de Terre : nouveau format

plus « au contact »

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L’armée de Terre doit repenser son organisation en rééquilibrant ses interventions sur le territoire national et en opérations extérieures. La modernisation de la manœuvre tactique implique de renouveler la formation et l’entraînement.

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Telle est l’opinion du général Jean-Pierre Bosser, chef d’état-major de l’armée de Terre, exprimée lors d’une rencontre organisée, le 19 mai 2015 à Paris, par l’Association des journalistes de défense. Évolution de l’environnement.

L’armée de Terre de 1972, avec corps d’armée, divisions et brigades, était conçue pour affronter les troupes du Pacte de Varsovie. Le numéro d’avril 2015 de Terre Information Magazine (TIM) rappelle que ce modèle d’armée a été professionnalisé en 1995, autour de forces modulables et projetables dans une logique d’intervention. En vingt ans, ce « corps expéditionnaire » a fait ses preuves et acquis une solide expérience sur tous les théâtres d’opération. En outre, la manœuvre tactique a été accélérée par la numérisation progressive du champ de bataille et « l’infovalorisation ». Cette dernière est un procédé rapide de remontée, d’exploitation et de dissémination de l’information du champ de bataille, qui facilite la détection et le traitement des menaces. Par ailleurs, TIM indique que, sur le plan humain, le moral de l’armée de Terre est fragilisé, son avenir peu lisible et que ses réformes s’accumulent. La transformation des forces armées, définie par le Livre Blanc 2013 sur la défense et la sécurité nationale et la Loi de programmation militaire 2014-2019, entraîne une contraction des ressources ainsi qu’une centralisation et une rationalisation des moyens. De son côté, le général Bosser estime que la dissolution d’une vingtaine de régiments, en dix ans, a provoqué un déséquilibre dans la vie courante des unités et leur préparation opérationnelle. En outre, de nouveaux équipements sont entrés en service : véhicule blindé du combat d’infanterie, équipement Félin et surtout lance-roquettes unitaire, dont la puissance de feu correspond à un demi-régiment d’artillerie. Selon TIM, les menaces se durcissent et se rapprochent : persistance d’adversaires potentiels conventionnels ; djihadisme international avec ramifications sur le territoire national. A ce sujet, dans l’éditorial, le chef d’état- major évoque la deuxième rotation « Sentinelle » (plan Vigipirate) : « Avec 6.400 soldats déployés et 3.000 en alerte, et en comptant ceux qui sont en projection extérieure, pour l’essentiel en Afrique et au Levant, l’armée de Terre vit une cadence qu’elle n’a pas connue depuis plusieurs décennies ». Le 19 mai, devant l’Association des journalistes de défense, il mentionne d’autres menaces comme les États faillis et celles qui n’ont pas de frontières : catastrophes écologiques ou sanitaires, cyberattaques, terrorisme et migrations massives de populations.

Recrutement et transformation. Les effectifs projetables de l’armée de Terre passeront de 66.000 à 77.000 personnels par des recrutements de 5.000 hommes en 2015, 5.000 en 2016 et 1.000 en 2017. Actuellement il y a 3 candidats pour 1

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poste. Afin d’éviter de former de futurs adversaires, chaque candidat retenu fera l’objet d’une enquête de la Direction de la protection et de la sécurité de la défense. Il s’agit de recruter plus et de faire partir moins, souligne le général.

Ceux qui ont quitté l’armée de Terre un an auparavant pourront la réintégrer, sauf ceux jugés indésirables. Certains, partis après 8 ans de service et en situation difficile (chômage ou précarité), seront repris pour des durées variables (1 à 3 ans). Les chefs de corps seront autorisés à recruter localement 30 à 45 jeunes. Compte tenu du délai de 6 mois de formation initiale, l’armée de Terre devrait retrouver, à l’été 2017, le volume de forces projetables d’avant l’opération

« Sentinelle », consécutive au plan « Vigipirate alerte attentats » lancé en janvier 2015. Ces forces bénéficieront du programme « Scorpion » de modernisation des capacités de combat des groupements tactiques interarmes (GTIA), engagés au contact direct de l’adversaire. Selon le général Bosser, elles seront regroupées en deux divisions, l’une en préparation opérationnelle et l’autre en opération extérieure (Opex) ou intérieure (territoire national). Chacune s’articulera en 3 brigades à 7.000 personnels correspondant à 7 régiments et 7 PC de GTIA.

Maillon clé de l’armée de Terre, la brigade d’infanterie va monter en puissance.

Elle bénéficie en effet d’une bonne image dans l’opinion publique, comme la 11ème Brigade parachutiste ou la 27ème Brigade d’infanterie de montagne.

L’actuelle 3ème Brigade mécanisée, installée à Clermont-Ferrand, sera dissoute et transformée en brigade d’aérocombat avec un savoir-faire élargi. Celle-ci sera utilisée pour : les actions dans la 3ème dimension ; le flanc-garde de troupes en progression ; les raids dans la profondeur ; le transport tactique ; les opérations combinées avec des troupes au sol. Déployée en Opex ou sur le territoire national, elle fournira aussi des PC volants. Tout ce qui concerne les hélicoptères sera placé sous le Commandement de l’aviation légère de l’armée de terre : brigade spéciale aéromobile, groupement d’appui à l’aérocombat, soutien et école. Avec plus de 350 appareils, l’armée de Terre est la première utilisatrice d’hélicoptères en Europe. Sa Direction des ressources humaines assure la sélection, la gestion des carrières et la reconversion des personnels avec autorité sur les écoles militaires de formation initiale des officiers et des sous-officiers. En revanche, les écoles de spécialisation seront du ressort des commandements spécifiques : renseignement, aviation légère de l’armée de Terre, logistique, forces spéciales, maintenance des forces et systèmes d’information et de commandement. Le renseignement reste assuré par le 2ème Régiment de hussards, le Bataillon de guerre électronique et le 61ème Régiment d’artillerie qui met en œuvre des drones. Dans immédiat, ces derniers ne sont utilisés que pour le renseignement,

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précise le général Bosser. Enfin, directement rattachée à son état-major, la Section technique de l’armée de terre assure la veille technico-opérationnelle et l’adoption des matériels futurs.

Loïc Salmon

Défense : actualisation de la LPM 2014-2019

Les GTIA en Opex : besoin urgent d’armements adaptés ALAT : forte qualification et uniquement de l’opérationnel

Le général d’armée Jean-Pierre Bosser choisit l’infanterie de marine à sa sortie de l’École spéciale militaire de Saint-Cyr en 1981. Breveté de l’École de guerre (1996), il a notamment commandé le 8ème Régiment de parachutistes d’infanterie de marine (2001-2003) et la 11ème Brigade parachutiste (2008-2010). Il a participé à diverses opérations : Liban (1982) ; Tchad (1983 et 1989) ; République Centrafricaine (1984, 1988 et 2003) ; évacuation de ressortissants au Gabon (1990) ; Kosovo (2002). Il a aussi effectué une mission d’assistance technique en Mauritanie (1985). Il a été affecté à la Direction des ressources humaines (2007) et nommé sous-chef « performance-synthèse » de l’état-major de l’armée de Terre (2010). Il prend la tête de la Direction de la protection et de la sécurité de la défense en 2012, avant d’être nommé chef d’état-major de l’armée de Terre le 1er septembre 2014. Titulaire de la croix de la Valeur militaire, le général Bosser est commandeur de la Légion d’Honneur et de l’Ordre national du Mérite.

Défense : actualisation de la LPM

2014-2019

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Le projet d’actualisation de la Loi de programmation militaire (LPM) 2014-2019, adopté par le Conseil des ministres le 20 mai 2015, sera présenté à l’Assemblée nationale début juin. Jean-Claude Mallet, conseiller spécial du ministre de la Défense, l’a présenté à la presse le même jour. Le budget du ministère de la Défense augmentera de3,8 Md€ par rapport à la LPM initiale pour totaliser 162,41 Md€ sur 2015-2019, grâce à des crédits budgétaires supplémentaires et des cessions immobilières et de matériels militaires. La Force opérationnelle

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terrestre augmentera de 11.000 hommes pour totaliser 77.000 personnels.

Compte tenu des engagements extérieurs depuis trois ans (reliquat Afghanistan, Mali et Centrafrique), un investissement de 1,5 Md€ portera sur les équipements clés. Ainsi, pour l’aérocombat notamment dans la bande sahélo-saharienne, 7 hélicoptères Tigre supplémentaires seront commandés et la cadence de livraison des hélicoptères de transport tactique NH90 sera accélérée. Les trois derniers avions ravitailleurs MRTT seront livrés entre 2018 et 2025, pour compenser le retrait du service des C 135, âgés en moyenne de 51 ans. Compte tenu des aléas de l’avion de transport tactique A 400 M, 4 avions C 130 Hercules doivent être acquis, dont 2 capables de ravitailler des hélicoptères en vol. Les forces spéciales recevront 2 avions C 130 et renouvelleront leur parc de jumelles à vision nocturne. En 2023 aura lieu la première livraison du programme de frégates de taille intermédiaire, complémentaires des frégates multi missions (FREMM), dont 6 auront été livrées en 2019. D’ici là, les frégates furtives seront rénovées avec l’ajout d’un sonar, lors de leurs arrêts techniques programmés. En matière de renseignement, la capacité d’observation spatiale sera renforcée par l’acquisition d’un troisième satellite, en coopération avec l’Allemagne dans le cadre du programme MUSIS (système multinational pour la surveillance, la reconnaissance et l’observation). En outre, une charge utile ROEM (renseignement d’origine électromagnétique) sera installée sur les drones Reaper. Pour garantir la souveraineté française dans le Sud-Est de l’océan Indien, la Marine nationale recevra un 4ème bâtiment multimissions, qui sera basé à La Réunion. En outre, elle va acquérir 4 bâtiments de soutien et d’assistance hauturier pour la surveillance des approches maritimes métropolitaines. La capacité d’intervention aérienne sera renforcée par l’acquisition de 25 nacelles TALIOS (système optronique de ciblage et d’identification à longue distance) destinées aux Mirage 2000 et Rafale, dont 152 appareils auront été livrés en 2019 sur les 180 commandés. En matière de cyberdéfense, 1.000 personnels civils et militaires supplémentaires seront recrutés sur la période 2014-2019. De plus, les organisations et les capacités d’analyse et de surveillance du ministère de la Défense seront renforcées. Dans ce dernier domaine et afin d’améliorer la protection du territoire national, des partenariats seront conclus avec les entreprises, en vue de recruter 28.000 à 40.000 réservistes pour servir de 30 à 210 jours/an pendant au moins 3 ans. Par ailleurs, le projet d’actualisation de la LPM 2014-2019 autorise la création et l’adhésion libre à des « associations professionnelles nationales de militaires ». Toutefois, sont interdites actions collectives (grèves) ou initiatives individuelles pour défendre des intérêts

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professionnels de la part de militaires engagés en opérations, afin de garantir la disponibilité des armées.

Loïc Salmon

Défense : conserver les capacités nécessaires dans un budget contraint

Cyberdéfense militaire : DEFNET 2015, exercice interarmées à tous les niveaux Renseignement militaire : clé de l’autonomie stratégique et de l’efficacité opérationnelle

DGA : bilan 2014 conforme à la loi de programmation

La Direction générale de l’armement (DGA) a notifié des contrats (programmes)

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pour 11,5 Md€ et investi 782 M€ dans la recherche (études amont) en 2014, afin d’équiper les forces à temps, de préparer la défense de demain et d’augmenter les exportations. Son délégué général, Laurent Collet-Billon, en a présenté les résultats et projets au cours d’une conférence de presse, tenue le 9 février 2015 à Paris. Parmi les industriels concernés, DCNS arrive en tête en matière de programmes, devant Airbus Group, le Commissariat à l’énergie atomique, Thalès, Safran, Dassault, le Centre national d’études spatiales, Nexter, MBDA et Renault Trucks. En 2014, la DGA a livré aux forces armées françaises : 4 avions de transport tactique A400M, d’un volume unitaire d’emport équivalent à 3 Transall et capables d’atteindre l’Afrique sans ravitaillement en vol ; 11 avions de chasse Rafale ; 3 hélicoptères de combat Tigre appui destruction (HAD) ; 9 hélicoptères NH90 ; 212 systèmes d’armement air/sol modulaire (AASM) ; 77 véhicules blindés du combat d’infanterie ; 4.036 équipements du fantassin Félin ; 13 lance-roquettes unitaires ; les 20 premiers équipements de communication par satellite Comcept, associés au satellite Athena Fidus. Elle a commandé : les premiers blindés du programme Scorpion ; les avions ravitailleurs MRTT ; le 4ème sous-marin nucléaire d’attaque (SNA) de type Barracuda ; la version M51. 3 du missile destiné aux sous-marins nucléaires lanceurs d’engins. Par ailleurs, la DGA a consacré 6,4 millions d’heures aux essais et expertises en 2014 : tirs au rail des premières charges du missile moyenne portée ; tir de 2 munitions AASM laser contre une cible remorquée par une embarcation rapide ; campagne d’essais de largage lourd et de parachutage de l’A400M ; campagne OTAN d’essais de guerre électronique, exercice aérien Embow XIV ; tir de qualification du système de missile de croisière naval en configuration frégate multimissions (FREMM) ; essais de manœuvrabilité sur maquette du Barracuda ; tir de démonstration d’une roquette guidée laser 68 mm depuis un tigre HAD ; pour les FREMM, campagne d’essais, mesures signatures surface équivalente radar et acoustique, guerre électronique, liaisons données tactiques ; participation d’experts de la DGA à la campagne d’essais de guerre électronique OTAN MACE ; essais d’embarquement de la torpille lourde F21 sur SNA ; qualification finale du Tigre en version HAD (photo) ; campagne de mesure de discrétion en vol du drone moyenne altitude longue endurance nEUROn face à divers capteurs. L’actualisation de la Loi de programmation militaire nécessitera le recours à des ressources exceptionnelles (2,3 Md€) hors budget, provenant notamment de « sociétés de projets ». Ces dernières, à capitaux publics et privés, achèteront des équipements (FREMM et A400M) qu’elles reloueront aux armées, avec une clause de rachat par l’État à tout moment. Les programmes en coopération se poursuivent. Avec la Grande-

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Bretagne, les études de faisabilité du futur drone de combat FCAS DP ont été lancées et le programme de missile antinavire léger (ANL) a été notifié à MBDA.

Avec l’Allemagne, le programme d’observation spatiale a été lancé. Enfin, pour faciliter les ventes à l’export, une licence unique remplace l’agrément préalable et l’autorisation d’exportation de matériel de guerre depuis le 4 juin 2014. Des négociations sont en cours sur la vente du Rafale à l’Égypte, au Qatar et à l’Inde.

Loïc Salmon

DGA, bilan 2013 : investir, innover, coopérer et exporter DGA : l’expertise technologique, avenir de l’outil de défense DGA : bons retours sur investissements en 2011

Défense : conserver les capacités

nécessaires dans un budget

contraint

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Dans sa dimension économique, le ministère de la Défense privilégie la satisfaction du besoin opérationnel, en raison de la sécurité de la nation. Mais le contexte budgétaire exige de rechercher des ressources exceptionnelles.

Ce fut l’objet d’une table ronde organisée, le 19 novembre 2014 à Paris, par l’École des affaires internationales de l’Institut d’études politiques. Outre le ministre de la Défense Jean-Yves Le Drian, des hauts responsables du ministère y ont participé (voir encadré).

Engagements opérationnels accrus. Les armées françaises déploient actuellement 9.000 personnels en opérations extérieures (Opex) dans des conditions difficiles, indique le général Lanata. La situation sécuritaire se dégrade : Syrie, Liban, Irak, Libye, Nigeria, Sahel et l’Est de l’Europe, sans oublier les ressortissants français partis combattre avec les djihadistes.

L’ensemble des capacités est mis en œuvre pour faire face à un large spectre d’engagements. Le modèle d’armée complet a connu des avancées multiples et des différences en 5 ans. Il inclut désormais la dissuasion nucléaire, la garantie de la sécurité du territoire national, les Opex, le domaine spatial et la cyberdéfense.

Il agit sur le temps long et la recherche de la stabilité. Ainsi, les interventions au Sahel et au Levant entrent dans le cadre de la « défense de l’avant », pour éviter

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la constitution de foyers du terrorisme international. Les opérations

« Harmattan » (Libye, 2011) et « Serval » (Mali, 2013) ont confirmé l’importance de l’entrée en premier sur un théâtre avec une planification nationale et un soutien (renseignement et logistique) de pays alliés. Les mêmes et celle au-dessus de l’Irak (2014) illustrent le degré élevé de réactivité (modification d’une opération en 24 h) obtenue par le prépositionnement de forces et le dispositif d’alerte d’unités. Malgré des moyens comptés, la combinaison de forces, sur des théâtres aussi différents que l’Afghanistan, la Centrafrique et le Mali, a été réalisée grâce à la modularité des équipements, la préparation opérationnelle et la motivation des personnels. Mais le fonctionnement des Opex atteint la limite de la rupture : il a fallu un abondement budgétaire de 30 M€ fin 2013. Enfin, les militaires paient un lourd tribut en Opex : 77 morts et plusieurs centaines de blessés en 5 ans.

Cadre financier resserré. Le ministère de la Défense est tenu d’éviter l’affaiblissement de l’outil militaire, souligne Hughes Bied-Charreton. Il assure les conditions pour atteindre les objectifs fixés avec une marge de manœuvre quasi nulle : « 1 €, c’est 1 €. On doit rendre des comptes ». Il doit aussi éclairer les décideurs pour avoir un impact dans la durée. Son cap est fixé par le président de la République, chef des armées, dans un contexte international actuellement difficile sur les plans économique et financier. Le Livre blanc 2012 sur la défense et la sécurité nationale détermine les engagements, d’où découlent les outils de défense, avec une enveloppe financière, de 364 Md€ pour la période 2014-2025, horizon considéré comme le plus pertinent pour les perspectives stratégiques. La Loi de programmation militaire 2014-2019 (LPM) prévoit une dépense de 179 Md€ (valeur 2013) sur 6 ans, horizon le plus adéquat pour la conduite des grands programmes d’armement. Elle stabilise l’effort de défense à 1,45 % du produit intérieur brut. Le ministère de la Défense établit un budget triennal (2015-2017), qui conditionne l’efficacité de l’outil militaire et répond à un besoin de cohérence physique et financière. Les crédits de recherche et développement s’étalent sur 10 ans, car l’efficacité de l’outil militaire dépend du maintien à niveau des matériels et de la formation des personnels. La LPM consacre 17 Md€/an en moyenne aux équipements sur un budget annuel de 31,4 Md€ et doit maîtriser les coûts de fonctionnement, déjà très contraints. Elle prévoit la suppression de 33.700 emplois et la révision du format des armées. L’outil militaire atteint désormais le seuil critique, avertit Hughes Bied-Charreton. Le ministère de l’Économie et des Finances, qui raisonne sur le court terme, estime cette

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trajectoire budgétaire purement indicative et non la norme, alors que celui de la Défense réfléchit sur les moyen et long termes. L’arbitrage final revient au Premier ministre et au président de la République.

Base industrielle à préserver. Outre l’équipement des forces, la Direction générale de l’armement (DGA) doit maintenir une base industrielle et technologique de défense, gage de souveraineté, explique Christophe Fournier.

Les entreprises françaises d’armement réalisent un chiffre d’affaires de 15 Md€/an en moyenne, dont le tiers à l’exportation. Malgré la concurrence des États-Unis, de certains pays membres de l’Union européenne et de pays émergents (Inde, Chine, Corée du Sud et Brésil), les prises de commandes étrangères de matériels français ont totalisé 6,9 Md€ en 2013, soit + 42 % en un an ! Pourtant, en raison de la baisse des commandes publiques, la DGA doit choisir entre le maintien du niveau de performances et le calendrier de renouvellement des matériels. Elle doit aussi arbitrer entre la production de matériels urgents pour les Opex et le lancement d’études amont pour maintenir les capacités opérationnelles. La coopération européenne se fait avec des pays proches en termes de besoins et de calendriers de productions avec financements prévus (Grande-Bretagne, Allemagne, Italie et Espagne).

Soutien politique affirmé. Les effectifs du ministère de la Défense, de 270.000 personnes en 2014, auront diminué de 25 % entre 2008 et 2019, précise Jean- Yves Le Drian. Premier acheteur public, cette administration va investir 10 Md€

par an et allouer 3,6 Md€ à la recherche et au développement pour soutenir l’industrie d’armement. Celle-ci compte 4.000 entreprises, dont beaucoup de petites et moyennes, qui emploient 165.000 personnes, dont 20.000 hautement qualifiées. Pour garantir la trajectoire financière de la LPM, il faudra dégager 5,56 Md€ sur la période 2015-2017, soit près de 30 % des crédits des principaux programmes d’armement, pour compléter les ressources budgétaires. Mais une incertitude pèse sur les recettes exceptionnelles de 8 Md€, prévues par la LPM : ventes aux enchères de fréquences de 700 Mégahertz ; cessions de biens immobiliers et d’actifs de l’État dans les grandes entreprises. Des solutions innovantes d’acquisition de matériels militaires seront donc mises en œuvre dès 2015, a indiqué le ministre.

Loïc Salmon

Défense : budget 2015 maintenu à 31,4 Md€

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Défense : outil de puissance dans un monde incertain Les GTIA en Opex : besoin urgent d’armements adaptés

De gauche à droite : Jean-Yves Le Drian, ministre de la Défense ; Ghassan Salamé, doyen de l’École des affaires internationales de l’Institut des hautes études politiques (SciencesPo) ; Hughes Bied-Charreton, directeur des affaires financières au ministère de la Défense ; général de corps aérien André Lanata, sous-chef plans à l ‘État-major des armées ; Christophe Fournier, directeur des plans, des programmes et du budget à la Direction générale de l’armement ; Jean- Michel Oudot, économiste à la direction des affaires financières du ministère de la Défense et enseignant à l’École des affaires internationales de SciencesPo.

Armée de l’Air : engagement

opérationnel intense et réforme en

profondeur

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L’armée de l’Air est engagée en opérations extérieures au maximum de ses capacités. Son format aura été divisé par 2 en 10 ans à l’issue de la Loi de programmation militaire 2014-2019.

C’est ce qu’a constaté son chef d’état-major, le général Denis Mercier, au cours d’une rencontre organisée, le 10 décembre 2014 à Paris, par l’Association des journalistes de défense.

Opérations extérieures (Opex). « On ne peut absorber une troisième crise » après celles d’Irak et d’Afrique, a déclaré le général. Actuellement, l’armée de l’Air déploie 25 avions en Opex et 4 à Djibouti, alors que la limite opérationnelle est fixée à 33 pour l’armée de l’Air et 12 pour la Marine nationale. Dans l’opération « Chammale » en Irak, la France met en œuvre 9 Rafale, 6 Mirage 2000D, 1 avion ravitailleur et 1 avion de patrouille maritime Atlantique 2 à partir des Émirats arabes unis, et de la Jordanie. Les avions de la coalition ont pour but d’interdire toute liberté d’action à l’organisation djihadiste Daech et d’assurer une permanence d’appui aérien aux troupes irakiennes au sol, jusqu’à ce qu’elles soient en mesure de la repousser. Ils effectuent surtout des missions de renseignement, surveillance et reconnaissance. Les frappes sont peu nombreuses

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pour éviter des dommages collatéraux, car une mission se joue en quelques secondes, précise le général Mercier. Un officier de chaque État membre de la coalition se trouve dans la salle d’opérations aérienne du Qatar, sous commandement américain, et peut refuser, pour ses avions, une mission qui ne correspond pas aux engagements de son pays. Ainsi, une cible peut être traitée, non pas avec une bombe guidée de 250 kg, mais au canon, ce qui implique de voler à basse altitude. En raison de la menace de missiles sol/air à très courte portée, les avions évoluent en général à moyenne altitude. En Afrique, dans la bande sahélo-saharienne, les opérations de défense aérienne sont regroupées au centre de Lyon-Verdun et dirigées localement à partir de 3 centres interarmées aux Niger, Tchad et Burkina Faso. Une composante drone/Rafale peut aller partout sous ces différents commandements. Par exemple, un Rafale peut décoller directement de la base de Saint-Dizier, effectuer sa mission, se poser à N’Djamena (Tchad) et rentrer en France le lendemain. Son armement air/sol modulaire, dit A2SM et composé de kits de guidage et d’augmentation de portée (jusqu’à 55 km) de bombe (250 kg), détecte et détruit une cible en quelques secondes. Un Rafale peut ainsi traiter 6 objectifs différents. Dans le cadre de l’OTAN, l’armée de l’Air a participé à la police du ciel des pays baltes (Estonie, Lettonie et Lituanie) et de la Pologne pour les rassurer. Les « tests » avec les avions russes sont constants et consistent en « escortes » mutuelles dans le corridor de Kaliningrad. Toutefois, aucune coopération n’est prévue avec l’Ukraine, « sujet éminemment politique », souligne le général Mercier.

Maintien en condition opérationnelle (MCO). Le taux de disponibilité des aéronefs est calculé selon des critères techniques, opérationnels et d’activités quotidiennes. Par suite de la diminution du budget du MCO au cours de la Loi de programmation militaire 2008-2013, ce taux a dégradé le niveau d’activité de 20

%. Celle de 2014-2019 tente de l’améliorer. Depuis l’instauration d’un secrétariat permanent du MCO aéronautique en coopération avec les industriels Dassault et Thalès, le coût de l’heure de vol du Rafale a diminué de 14 % en 2013. En outre, la SIMMAD (Structure intégrée du MCO des matériels aéronautiques du ministère de la Défense) gère le soutien des 1.265 avions et hélicoptères de 46 types différents des armées de Terre et de l’Air, de la Marine nationale, de la Direction générale de l’armement, de la Gendarmerie et de la Sécurité civile.

Enfin, le 8 décembre 2014, les ministères français et britannique de la Défense ont signé le premier contrat commun de MCO des avions de transport tactique A400 M, qui inclut la mise en place d’un stock partagé de pièces de rechange et

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des services d’ingénierie de maintenance au profit des deux armées de l’Air. Ce contrat porte notamment sur la traçabilité exhaustive des pièces détachées, indique le général Mercier. Le constructeur européen Airbus Defence and Space a déjà livré 7 A400 M sur les 170 commandés par 7 pays : Allemagne, Belgique, Espagne, France (5), Luxembourg, Grande-Bretagne (1) et Turquie (1).

Réformes et perspectives. La réorganisation de l’armée de l’Air vise à une cohérence militaire globale à l’horizon 2020, sous réserve du respect des règles financières de la loi de programmation, explique son chef d’état-major. Elle repose aussi sur la responsabilisation, en raison des choix interarmées, et l’innovation, car « il faut penser toujours différemment ». Enfin, il faut remettre les personnels au cœur des transformations pour obtenir leur adhésion. Cela implique de nouveaux partenariats aux niveaux interarmées, interministériel, international et avec le monde civil. L’armée de l’Air s’est dotée de 3 centres de contrôle (Lyon, Tours et Mont-de-Marsan) : 2 en activité et 1 en maintenance à tour de rôle. Par ailleurs, un groupe de travail sur les futurs systèmes de combat interarmées et de combat aérien a été mis sur pied. Selon des scénarios possibles vers 2030, l’armée de l’Air doit : conserver la capacité d’entrer en premier sur un théâtre mieux défendu qu’aujourd’hui ; protéger une force contre des drones et avions de chasse furtifs ; surveiller un théâtre sans aucune restriction du Conseil de sécurité de l’ONU ; faciliter l’intégration aéroterrestre ; contrer les futures menaces sol/air, fixes ou mobiles. Le système de combat, qui combine renseignement et tir, se compose de senseurs ou capteurs (satellite, avions, drones, sous-marins et navires de surface) et des moyens de frappe. Il doit pouvoir fusionner les renseignements et traiter les données en temps réel. En 2015, le centre d’expérience aérienne de Mont-de-Marsan numérisera toutes les actions entre pays de l’OTAN pour améliorer la boucle de réactivité.

Loïc Salmon

Opérations aériennes : la cohérence, clé du succès Armée de l’Air : anticiper et avoir un coup d’avance Un nouveau chef d’état-major pour l’armée de l’Air

Le 20 novembre 2014, le ministre de la Défense Jean-Yves Le Drian a annoncé la

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commande de 12 avions multirôles de ravitaillement en vol et de transport stratégique (A330 MRTT) pour assurer les capacités de transport à longue distance et d’évacuation sanitaire sur le long terme. L’A330 MRTT peut transporter au choix : 50 t de carburant pour une autonomie de 4 h 30 sur une zone distante de 2.000 km ; 40 t à 7.000 km ; 271 passagers à 10.000 km ; 10 modules de réanimation pour patients à haute élongation d’évacuation (« Morphée »). En outre, l’A330 MRTT peut assurer le relais du commandement (système de commandement et de contrôle et communication par satellite) et celui d’information ISR (renseignement, surveillance et reconnaissance), leur traitement et leur diffusion. La flotte de 12 A330 MRTT remplacera 4 flottes anciennes et spécialisées (12 C135 FR, 3 KC135 RG, 3 A310 et 2 A340). Le 1er appareil sera livré à l’armée de l’Air en 2018, le 2ème en 2019 et les autres suivront à raison d’un à deux par an.

Défilé 14 juillet 2014

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L’Établissement de communication et de production audiovisuelle de la défense (ECPAD) a réalisé un recueil de courts métrages sur le défilé du 14 juillet 2014,

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qui marque le centenaire du début de la Grande Guerre, les 80 ans de l’armée de l’Air et le 60ème anniversaire de l’Aviation légère de l’armée de terre.

Les temps forts sont à l’honneur : élèves des Écoles militaires et de la police, pompiers, troupes et équipages de navires qui ont été déployés en opérations, Patrouille de France, avions et hélicoptères de combat et… Légion étrangère et Garde Républicaine à cheval ! Le premier conflit mondial est rappelé par une parade de « poilus » en uniforme bleu horizon et un canon de 75 mm, tracté par

… des chevaux. Pour la première fois, des représentants d’environ 80 pays ont descendu une partie des Champs Elysées avec leur drapeau. Mais un défilé d’une telle ampleur se prépare longtemps à l’avance et mobilise beaucoup de monde en dehors des troupes elles-mêmes. Les « coulisses du défilé » montrent les difficultés des derniers entraînements à 5 h du matin sous la pluie pour les soldats étrangers, qui ne marchent pas au même rythme que les Français. Le ballet des aéronefs est réglé à quelques secondes près, malgré les aléas de la météorologie. Le « Jour J », les véhicules sont en place dès 6 h du matin. Les légionnaires apprendront qu’un des leurs vient de mourir au combat au Mali.

Certains militaires, qui défilent pour la première fois, expriment leur émotion et leur fierté pour leur famille et leur pays : le spectacle doit être magnifique ! La défense étant l’affaire de tous, les femmes, de préférence officiers, sont interviewées et bien mises en valeur. Un clip d’images d’actualités de l’époque rend hommage au monde combattant de 1914 : ceux du front dans les tranchées, les premiers aéroplanes rattachés à l’époque à l’armée de Terre et le soutien à l’arrière dans les hôpitaux et les usines d’armement. Les étrangers, « ceux qui sont venus du monde entier pour faire la guerre », ne sont pas oubliés. Et puis, c’est la victoire avec le gigantesque défilé du 14 juillet 1919 à partir de l’Arc de Triomphe. Aujourd’hui, les opérations extérieures ont remplacé les conflits autrefois déclarés officiellement, le dernier remontant à 1991 avec un vote du Parlement pour la guerre de libération du Koweït. Un dernier clip retrace les engagements de l’année écoulée avec les moyens terrestres, maritimes, aériens et logistiques déployés au Mali (« Serval »), en Afghanistan (retrait), en Guyane (protection du centre spatial de Kourou) et au large de la Somalie (lutte contre la piraterie). Il y a eu des morts, qui ont été honorés, mais aussi des blessés, dont la réhabilitation passe par le sport. Enfin, 2014 marque aussi le 70ème anniversaire des débarquements alliés en Normandie (6 juin) et en Provence (15 août), le commencement de la fin de la 2ème guerre mondiale. « Défilé 14 juillet 2014 » présente tout cela… avec le sentiment que l’armée française fait corps avec la

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nation !

Loïc Salmon

14 juillet 2014 : 80 nations invitées pour les 100 ans de la Grande Guerre

Grande-Bretagne : commémorations en France du « Jour J » et de la Grande Guerre

14 juillet 2013 : une armée d’avant-garde fière de ses traditions

« Défilé 14 juillet 2014 » ECPAD, agence d’images de la défense, 53 mn.

Boutique : www.ecpad.fr/boutique.ecpad.fr/prestations.ecpad.fr

Armement : exportations

françaises, + 42,7 % en 2013

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Les prises de commandes d’armements français ont totalisé 6,87 Md€ en 2013, soit une hausse de 42,7 % en un an. Le 2 avril 2014, la France a ratifié le Traité sur le commerce des armes, adopté par l’Assemblée générale de l’ONU en 2013.

Les exportations d’armement de la France font l’objet d’un rapport au Parlement, présenté par le ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian, à l’occasion de l’Université d’été de la défense tenue à Bordeaux les 8 et 9 septembre 2014.

Résultats et tendances. La progression constatée en 2013 résulte de l’entrée en vigueur de 8 contrats d’un montant supérieur à 200 M€ et qui totalisent 2,82 Md€

(+ 81 % en un an). En outre, ceux d’un montant inférieur à 200 M€ ont atteint 4,05 Md€ (+ 24 %). Les pays du Proche et Moyen-Orient représentent près de la moitié des prises de commandes. L’Arabie Saoudite est le premier client de la France avec plus de 1,9 Md€ de contrats entrés en vigueur en 2013. D’après la

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Direction générale de l’armement (DGA), les principaux clients de la France entre 2004 et 2013 ont été : l’Arabie Saoudite avec près de 9 Md€ ; l’Inde et le Brésil (environ 6 Md€) ; les Émirats arabes unis (3,5 Md€) ; les États-Unis (3 Md€) ; le Maroc, la Grande-Bretagne, la Malaisie et Singapour (autour de 2 Md€) ; la Russie (1,5 Md€). De son côté, la Fondation pour la recherche stratégique a calculé que le marché mondial de l’armement, entre 2008 et 2012, s’établit en moyenne à 73,5 Md€, ainsi répartis : États-Unis, 49 % ; Europe, 29,8 % ; Russie, 10,7 % ; autres pays, 10,5 %. Ce marché subit les baisses des dépenses militaires poursuivies en 2013. Par rapport au produit intérieur brut, celles de l’Union européenne sont passées de 1,68 % en 2009 à 1,5 % en 2012. Aux États-Unis, la baisse du budget militaire a été limitée à 0,5 % en 2013. Par suite du ralentissement de leur croissance économique, les pays importateurs d’Amérique latine ont reporté ou annulé plusieurs programmes d’équipements militaires. En revanche, ceux d’Asie et du Moyen-Orient ont représenté plus de la moitié des commandes mondiales, en raison de la persistance des tensions sécuritaires et du besoin de renouvellement d’équipements devenus obsolètes. Par ailleurs, la concurrence s’accroit entre pays exportateurs d’armement. Pour compenser la baisse des commandes intérieures, les États-Unis veulent renforcer leurs parts de marché au Moyen-Orient et se tournent vers l’Asie par le biais de contrats intergouvernementaux dénommés « Foreign Military Sales ». La Russie promeut ses matériels par la coopération de défense et de sécurité, accompagnée d’offres de financement dédié qui lui permettent de remporter des contrats dans les pays en développement. Au sein de l’Union européenne, les entreprises françaises exportatrices d’armement affrontent la concurrence de celles de Grande- Bretagne, d’Italie, d’Allemagne, d’Espagne, de Suède et même des Pays-Bas qui cherchent de nouveaux marchés et ciblent les plus porteurs.

Contrôles étatiques. Pour respecter ses engagements internationaux en matière de lutte contre la prolifération des armes de destruction massive et de prévention de la dissémination des armes conventionnelles, la France encadre les exportations d’armement et de matières « sensibles » (nucléaires et chimiques).

Les licences d’exportation ou de transfert sont accordées par le Premier ministre, après examen par la Commission interministérielle pour l’étude des exportations et matériels de guerre (CIEEMG). Ces licences sont conditionnées par l’obligation de l’industriel d’obtenir de son client (État, société ou particulier) des engagements sur : la destination finale ; la non-réexportation de matériels livrés, qui ne peuvent être cédés à des tiers sans autorisation préalable des autorités

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françaises. En outre, depuis juin 2012, un contrôle, dit « a posteriori », vérifie les ventes ou transferts réalisés. Des agents de la DGA effectuent des contrôles sur pièces (documents) ou sur place (dans les locaux des titulaires des autorisations).

De plus, les entreprises sont tenues de faire parvenir à la DGA des comptes rendus semestriels de leurs commandes et expéditions de matériels. Des restrictions particulières s’appliquent à l’exportation, à l’importation ou au transfert de certaines marchandises en lien plus ou moins direct avec la défense.

Ainsi, tout équipement contenant des produits explosifs doit recevoir une autorisation préalable du ministre chargé des douanes, à l’issue d’une procédure pouvant impliquer les ministères des Affaires étrangères, de l’Intérieur, de l’Économie ou de la Défense. La Direction générale des douanes et droits indirects (DGDDI) délivre plus de 5.000 autorisations par an. En outre, depuis 2005, l’Union européenne a instauré un régime de prohibition stricte à l’importation et à l’exportation de biens servant uniquement à infliger la peine capitale, la torture ou un traitement cruel, inhumain ou dégradant. La DGDDI exerce aussi un contrôle lors du dédouanement, après ciblage de déclarations suspectes, et un autre dans les 3 ans suivant l’exportation.

Critères européens. En 2013, la CIEEMG a notifié des refus d’exportation ou de transferts d’armement, conformément aux 8 critères de la directive européenne 2008/944 de politique étrangère et de sécurité commune. Le 1er concerne le respect des engagements internationaux (15 % du total des refus). Le 2ème porte sur le respect des droits de l’Homme dans le pays de destination finale (0 %). Le 3ème concerne la situation intérieure dans le pays de destination finale (26 %). Le 4ème porte sur la préservation de la paix, de la sécurité et de la stabilité régionales (4 %). Le 5ème concerne la sécurité nationale des États membres et celle de pays amis et alliés (11 %). Le 6ème porte sur le comportement du pays acheteur à l’égard de la communauté internationale et notamment son attitude envers le terrorisme, la nature de ses alliances et le respect du droit international (0 %). Le 7ème concerne l’existence d’un risque de détournement de l’équipement à l’intérieur du pays acheteur ou de réexportation dans des conditions non souhaitées (29 %). Le 8ème porte sur la compatibilité des exportations d’armement avec la capacité technique et économique du pays destinataire (15 %). Ont été ainsi pénalisés : l’Afrique sub-saharienne avec 41

% des refus ; l’Europe centrale et orientale (18 %) ; les Proche et Moyen-Orient (14 %) ; l’Asie du Sud (14 %) ; l’Afrique du Nord (9 %) ; l’Asie centrale (4 %).

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Loïc Salmon

Le ministère de la Défense et le Conseil des industries de défense ont réalisé une étude d’impact social, économique et technologique avec l’aide du cabinet conseil McKinsey & Company, publiée en septembre 2014. Les exportations d’armement ont réduit le déficit commercial de la France de 5-8% entre 2008 et 2013. Elles génèrent 27.500 emplois directs et indirects et 11.000 à 13.000 emplois induits.

Elles permettent de dynamiser principalement 7 grands bassins d’emploi régionaux : Ile-de-France ; Provence-Alpes-Côte-d’Azur ; Bretagne ; Aquitaine ; Midi-Pyrénées ; Centre ; Rhône-Alpes. En 2013, 669 entreprises françaises, dont plus de la moitié petites et moyennes, ont exporté des matériels militaires.

Marine : une FGM projetable

partout dans le monde

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La Force des guerres des mines (FGM) participe à toutes les opérations de la Marine nationale, dans le cadre de ses missions de dissuasion, protection, projection et sauvegarde maritime. Son action a été présentée à la presse les 28 août et 12 juin 2014 à Paris. La FGM, qui est intervenue récemment dans des zones de mouillage en Libye et au Liban, peut également contrôler les accès de détroits, passages resserrés et donc les plus faciles à miner. Ainsi, en 2013, elle a projeté 1 état-major et 2 navires chasseurs de mines (CMT) dans le golfe Arabo- Persique et en océan Indien. Dans le cadre de la dissuasion nucléaire de la

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France, elle doit d’abord garantir l’accès aux ports militaires français : Brest où se trouve la base des sous-marins nucléaires lanceurs d’engins ; Toulon pour celle du porte-avions Charles-De-Gaulle, dont les Rafale équipés des missiles de croisière air/sol moyenne portée emportent l’arme nucléaire préstratégique. La FGM protège aussi les grands ports civils et sécurise les littoraux français et de pays alliés, où sont encore enfouis plusieurs milliers d’engins explosifs datant des deux conflits mondiaux et peut-être encore en état de fonctionner. Ainsi, du 22 au 25 août 2014, le CMT Sagittaire a neutralisé 1 t de TNT au large de Cherbourg.

Chaque année, plus de 2.000 engins explosifs et 25 t de munitions sont neutralisés. Il faudra encore une centaine d’années pour les détruire tous. Dans chaque zone d’opération maritime susceptible d’être minée, la FGM prépare et sécurise le déploiement des forces françaises avec 2 CMT. En outre, elle examine les épaves, neutralise, détruit ou enlève des engins explosifs (missions opérationnelles nedex) : mines de fond, mines à orin (photo), bombes, obus d’artillerie et roquettes. Pour lutter contre la pollution, ses plongeurs sont capables d’évoluer dans les eaux polluées. En 2013, la FGM a réalisé 180 nedex et traité 430 munitions à terre et 1.860 munitions sous la mer, dont environ 1.000 bombes de 250 kg. Elle compte : 1 état-major projetable, grâce à des conteneurs déployables ; 11 CMT ; 4 bâtiments-bases de plongeurs démineurs avec leurs vedettes d’intervention ; 1 navire d’expérimentation ; 3 bâtiments remorqueurs de sonars ; 1 centre d’exploitation des données. Ses 3 groupes de plongeurs démineurs (GPD), tiennent chacun une équipe d’alerte à 2 heures toute l’année et capable d’intervenir jusqu’à 80 m de profondeur. Ils sécurisent le littoral français selon leur capacité propre : « dépiégeage d’assaut » dans des opérations de vive force pour le GPD Manche ; ouverture d’un chenal d’assaut pour un débarquement pour le GPD Méditerranée ; intervention en eaux polluées, neutralisation et récupération de mines inconnues pour le GPD Atlantique. La FGM programme une dizaine d’entraînements majeurs chaque année et doit effectuer un déploiement dans le golfe Arabo-Persique au premier semestre 2015.

Loïc Salmon

Marine : projection rapide de deux chasseurs de mines

Bold Alligator 2012 : exercice amphibie interalliés à longue distance

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