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Petit traité de vie privée

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Academic year: 2022

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Texte intégral

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LES I M P R E S S I O N S N O U V E L L E S

Libre comme

Robinson

Luc Dellisse

Petit traité de vie privée

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illustration de couverture : ernst Haeckel, Kunstformen der Natur mise en page : mélanie Dufour

© Les impressions nouvelles – 2019 www.lesimpressionsnouvelles.com info@lesimpressionsnouvelles.com

ouvrage publié avec l’aide de la Fédération Wallonie-bruxelles

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Les imPressions noUVeLLes

Petit traité de vie privée

Libre comme

robinson

Luc Dellisse

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« Je ne connais d’autre liberté que celle de ne dépendre de personne ; c’est celle où je suis parvenu après l’avoir cherchée toute ma vie. » Voltaire, lettre à Tronchin, 18 décembre 1759

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Du nouveau sous le soleil

il arrive que l’Histoire se répète, et il arrive qu’elle innove absolument.

Lorsqu’une cité entière périt dans les flammes, qu’une guerre ravage un continent, qu’une popula- tion se modifie, qu’un empire disparaît, on peut dire, malgré la gravité de ces événements, que cela s’est déjà passé, non pas une fois, mais dix ou cent fois, et qu’à l’échelle de notre espèce humaine, cela reste un avatar.

La sagesse humaine le dit depuis trois mille ans : tout s’est produit, se produira encore, et c’est ne rien savoir que de croire que le neuf est nouveau.

mais la sagesse, justement, la sagesse vivante, ne consiste pas à refuser de voir les changements du monde et les phénomènes inédits, mais à les mettre en rapport avec les phénomènes du passé, pour juger de ce qui relève de l’éternel retour, et de ce qui, peut-être, se produit pour la première fois.

Jusqu’au début du xxe siècle, le monde demeurait sans limites, et jusqu’au milieu des années quatre-vingt, il n’en était pas venu à consommer les ressources au-delà de ses capacités de découverte ou de renouvellement.

Être entré dans l’ère du monde fini, et de l’extinction quantifiable des ressources, est une circonstance sans commune mesure avec le passé.

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en ce premier quart du xxie siècle, les conditions de vie et les perspectives d’avenir s’écrivent d’une encre qui n’existait pas à l’époque de Pline le Jeune, ni de montaigne, ni de Tocqueville, ni de Galbraith, ni même de Philippe muray. c’est connaître l’histoire, et non l’ignorer, qu’affirmer que nous vivons la fin du monde pour la première fois.

cette fin du monde n’est pas forcément, pas proba- blement, un cataclysme qui rayera la Terre de la carte des étoiles : mais plutôt l’accroissement et l’accélération de circonstances nouvelles propices à un basculement intégral.

rien de nouveau sous le soleil ? bien sûr que si, et c’est maintenant que cela se vérifie, presque à l’œil nu.

Quoi ? sept à huit milliards d’habitants, le brassage absolu des peuples sur toute la surface du monde, le tout-commercial universel, la raréfaction quantifiable de l’eau et des énergies fossiles, le bouleversement tan- gible des climats, l’omni-surveillance électronique, les astronefs et les sondes spatiales, l’interconnexion et l’autonomie des appareils de savoir à distance, la PmA, l’intelligence artificielle, auraient déjà existé d’une façon ou d’une autre dans le passé humain ? ou, ce qui revient au même, ce seraient d’autres formes d’une réa- lité qu’on a déjà connue ? et le pouvoir de ravager et de détruire la planète par la puissance atomique n’aurait pas un sens différent de celui d’un cyclone ou d’une épidémie ? Allons donc.

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L’époque que nous vivons ne ressemble à aucune autre, sauf de loin, de très loin. c’est manquer de vision et même de simple bon sens que de citer, à son propos, par analogie, la chute de l’empire romain, la grande peste de la fin du moyen Âge, l’hécatombe de nagasaki, ou le génocide partiel ou complet de vingt peuples, sur cinq continents. c’était l’âge des désastres relatifs, irréparables mais dépassables. Un âge nouveau est arrivé, de plusieurs côtés à la fois, sous des espèces terribles, et il n’est pas une redite du vieux, il est neuf réellement.

sur cinq points essentiels : surpopulation, usure des ressources, règne des machines intelligentes et sous-contrôlées, économie mondiale de la dette, pou- voir de destruction intégrale, nous avons innové, et les leçons du passé sont soit muettes, soit si métaphoriques qu’on peut dire qu’elles ont tous les sens qu’on voudra.

il faut prendre en compte le changement radical de la donne, dans sa forme historique réelle : celle du quitte ou double de l’aventure humaine. ce n’est pas un hasard si toutes les pistes évoquées ici ont un air de maquis. Quand l’avenir se referme et que le passé se fait mensonge, le point de vue de la résistance permet de mieux distinguer la part de liberté qui nous reste.

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Quelqu’un qui aurait une mémoire parfaite et se souviendrait en détail des conditions ordinaires de la vie dans les années quatre-vingt serait atterré en les comparant à ce qui est devenu l’ordinaire des jours.

il verrait comme une utopie improbable cette époque de licence, ce qu’il était permis d’y faire et qui est devenu strictement impossible.

Les engins qu’on pouvait piloter, les rencontres qu’on pouvait faire, les objets et les livres qu’on trou- vait dans les magasins, les écrivains vivants qu’on pou- vait croiser ou du moins suivre en direct sur le petit écran, les avions et les trains qu’on prenait au vol, sans réservation, les grottes préhistoriques où l’on pouvait descendre, les gestes publics et intimes qui avaient droit de cité, les 22 long rifle et les cigarettes de tabac noir en vente libre, les films qu’on pouvait voir, les baisers qu’on pouvait prendre, les religions qu’on pouvait dédaigner, les écrans qu’on pouvait éteindre, les secrets qu’on pouvait garder. Une sorte de catalogue sans fin des jeux interdits.

il verrait, sans l’ombre d’un doute, même pour s’en réjouir si le désir de répression le taraude, que d’im- menses changements ont eu lieu, qui se ramènent en vérité à un seul : partout, sans cesse, en tous domaines, ce qui a progressé c’est la restriction.

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revoir en esprit le monde tel qu’il se dressait, il y a moins d’un demi-siècle, c’est faire le compte des terri- toires perdus.

on ne prétend pas qu’il n’y a pas eu de progrès dans les coutumes et dans les lois, ni dans les interdits nécessaires. La surveillance et la punition ont toujours une raison d’être. on peut s’interroger sur la légiti- mité de ceux qui l’exercent, et qui se dispensent des mêmes règles qu’ils verrouillent toujours plus pour autrui. mais il est bien certain que le libre-arbitre est tenu, par les censeurs du xxie siècle, pour une légende sans valeur, et que sous une forme ou une autre, c’est l’État-providence, ou l’entreprise-providence, qu’on fait avancer comme un rouleau compresseur. La liberté de conscience est devenue suspecte, en attendant d’être déclarée un jour illégale.

Quand on regarde son évolution probable à brève échéance, la société apparaît comme une surface vierge, où les découvertes, les guerres, les gouvernements, les échéances, les modifications climatiques et génétiques ne sont pas encore fixées, pas plus que le résultat des matches de foot à venir ou des prochaines élections.

mais ce vide apparent est une illusion : tous les points de coupe sont déjà marqués, l’espace imaginaire est strictement défini, et c’est sur une étroite bande d’ave- nir encore intact que peuvent se marquer les choix réel- lement nouveaux et personnels. il faut avoir à l’esprit un modèle de liberté clair pour ne pas gâcher ou déna- turer cette précieuse surface vierge.

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entre la fin de l’ancien monde, où l’espace privé était incroyablement à l’abri, et le début de l’ère du contrôle intégral, qu’on appelle aussi l’avenir, il y a la place pour une période intermédiaire d’une très grande commodité. cette époque est la nôtre ; il serait fou de ne pas en profiter, et même en abuser.

on se souviendra un jour avec nostalgie, si la culture des souvenirs a toujours cours, de l’année 2019 comme du moment d’équilibre instable mais charmant où l’avancée des techniques et des interdits coexistait avec une autonomie personnelle non réglementée, en sorte que la beauté du monde n’était pas séparée des vivants par un no man’s land.

cette année charnière garde quelques trésors. on peut encore trouver des légumes produits sans pesti- cides, et sans idéologie bio. on peut encore mourir ail- leurs qu’à l’hôpital, à la guerre ou en prison. on peut encore avoir des relations sexuelles entre collègues de travail. on peut encore parier sur le secret bancaire, à condition de savoir s’en servir. on peut encore faire du feu dans sa cheminée. on peut encore masquer son visage quand on téléphone. on peut encore retirer du cash, et même l’utiliser à petites doses, pour son plaisir. on peut encore enseigner le latin et l’histoire véritable aux enfants. on peut encore lire des génies

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littéraires, même ceux dont l’attitude dans les circons- tances troubles de l’occupation ou de la paternité n’a pas été au-dessus de tout reproche. on peut encore demander du vin dans les restaurants. Tout cela, qui est évidemment éphémère, doit être encouragé et défendu jusqu’au bout.

Dans le même temps, on peut à présent discuter, commercer, travailler, lire, écrire, aimer, agir, s’instruire – tout seul, sans guide et sans coach. on peut choi- sir les gens qu’on rencontre, puisque sauf dans le cas d’un acte chirurgical, on n’est plus obligé d’aller voir ceux dont l’activité nous est nécessaire, mais dont la personne ne compte pas : ils sont utilement remplacés par une commande en ligne et une livraison à domi- cile, des mains d’un livreur dont on ne connaîtra jamais que le prénom. on peut parler à la femme qu’on aime à dix mille kilomètres de distance, et si elle est d’hu- meur, elle vous montrera ses seins. on peut étudier et voyager sans devoir remplir des fiches à des comptoirs.

commander ses médicaments sans discussion et par- fois sans ordonnance. revoir la façade d’une maison où on a passé son enfance. on peut en trois clics trouver une réponse fiable à une question compliquée. on peut gérer ses affaires, et même les affaires du monde, avec un appareil de poche.

on peut surtout découvrir et parcourir par ses propres moyens, sur le cours d’une seule vie humaine, ce que six mille ans de culture ont produit en matière de savoir et de création.

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cette époque de connaissance, de possession et de déclin n’est pas une utopie ou une fable, elle est notre quotidien. elle est aussi notre chance, si nous savons nous en servir.

il me semble qu’il est de notre devoir d’en profi- ter largement, et si possible d’en faire profiter notre famille ou nos proches. il est surtout de notre devoir de profiter de toutes les failles du système autocratique mondial qui se met en place. ce système est encore un peu rustique, même s’il est terriblement plus effi- cace que celui décrit dans 1984 par orwell. s’il faut le mettre à mal pour prospérer, tant pis pour lui. il n’y a aucun scrupule à avoir de ne pas jouer un jeu, quand l’adversaire triche, que les cartes sont forcées. Aussi, la discrétion, la dissimulation, l’improvisation, tous les passages secrets de la vie, sont d’une grande nécessité, et d’une grande valeur morale à mes yeux : ils favorisent la vie privée, c’est-à-dire la seule liberté effective. Pour la même raison, les niches de production personnelles, aussi bien que les niches fiscales et les niches libertines, sont précieuses comme l’or. notre seul devoir est le bonheur, sans lequel on empoisonne sa vie et celle des autres. La seule raison d’être du collectivisme moderne est de rendre le bonheur impossible : la lutte est donc sans merci.

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Un air de liberté

L’un des grands attraits de l’existence tient aux cou- leurs qu’on lui donne, arbitrairement. il s’ensuit tôt ou tard des effets de réel.

ces couleurs sont fluctuantes. elles passent du bleu au noir assez vite, si on n’y prend pas garde. elles ne sont pas spontanées, elles dépendent d’une volonté, d’un ajustement. elles demandent un perpétuel réglage rétinien.

Le matin est le moment idéal. Le sommeil fait office de sas. La réactualisation a joué. elle n’a effacé aucun souvenir, mais elle a remis le regard à zéro. on peut le porter à neuf sur les objets ou les paysages immédiats.

on discerne les formes, les mouvements et les perspec- tives. c’est le moment de détourner les yeux de soi. on entre sans effort dans un état de contemplation, qui reflète notre vie intérieure.

Je regarde ainsi les instants qui naissent autour de moi, ou les actes que je prépare, comme des exercices de vision rapprochée.

Avec un décalage délicieux, on revient au cœur du monde. on perçoit la vie qui organise ses forces lentes.

on capte un peu de cette lenteur inhabituelle. on se met insensiblement en état d’en profiter.

La journée commence quand elle est dans son axe.

Quand la vue concrète se rapproche de sa vision. cette

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visée, ou plus exactement, ce viseur, n’est rien d’autre que notre liberté.

Personne ne peut croire que la liberté complète existe, et nous sommes tous entravés par nos habi- tudes, nos croyances et nos peurs autant que par les forces extérieures. mais la liberté n’est pas une affaire de métaphysique. c’est une condition essentielle de notre réalité.

Être libre n’est peut-être rien d’autre que de se croire libre : mais ce n’est pas pour autant une illusion. c’est un travail exigeant, qui produit des résultats effectifs.

Lui seul permet d’échapper au sentiment de l’inutilité.

Liberté et imagination vont de pair, se fécondent l’une par l’autre et permettent de trouver le tempo nécessaire pour obtenir, de la vie, ce qu’elle n’est pas faite pour donner : bonheur, équilibre, durée.

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Point de repère

La liberté véritable n’est pas la liberté philosophique, qui prétend être un état d’esprit et pouvoir s’exercer n’importe où : même dans les chaînes. De tels para- doxes conviennent à des temps plus propices que le nôtre aux débats d’idées et aux jeux savants.

ce qui m’importe, c’est la liberté pratique, le droit de penser, de parler, de circuler, d’écrire, d’aimer, d’exis- ter, sans que personne ne se croie tenu de vous régenter.

or cette liberté-là a incroyablement régressé : peut- être pas comparé à l’Ancien régime, mais par rapport à la fin des année 1980, en tout cas.

elle a changé sur un point essentiel : les moyens de surveiller et de restreindre la liberté individuelle ont évolué. ils ont atteint un degré d’efficacité sans égal.

Une bonne part de ces moyens sont d’ores et déjà en place. on peut s’en assurer en regardant autour de soi, dans la vie quotidienne ; et même en soi, où le sens des mots qu’on connaît ne correspond plus aux réalités qu’ils désignent.

La dépossession progressive des nuances du langage, chez la majorité de ses utilisateurs, a favorisé la croyance dans des totems qui ne semblaient avoir aucune crédi- bilité. elle est la marque tangible d’un effacement du passé et des critères d’évaluation qu’il fournit. L’inca- pacité croissante à analyser les injonctions et les infor-

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mations tragiques ou futiles dont on nous bombarde n’était pas possible avec le plein usage d’une langue exi- geante et serrée. ce verrou saute et la confusion com- mence : nous prenons les mots pour des actes.

Jamais peut-être on n’a autant parlé de liberté (et de pays libres, de femmes libres, de vie libre), et jamais autant de moyens n’ont été mis en œuvre pour la sup- primer, dans les faits.

Le principal défi qui nous est lancé n’est donc pas d’ordre métaphysique. il est concret, immédiat. com- ment conserver sa liberté, malgré les forces contraires qui agissent pour la réduire en lui déniant sa vraie valeur d’usage et en lui substituant des mots sans aucune portée ?

La disparition de la liberté se fait par étapes, et les gens qui ne la remarquent pas et prétendent porter sur la situation un regard objectif ont peu de chances de parvenir à une vision claire, faute de disposer de repères efficaces. c’est pourquoi l’effacement de la culture et la réécriture de l’Histoire sont si virulents.

il n’y a peut-être pas d’attaque concertée mais il y a un mouvement d’ensemble : si tout converge dans le même sens, ce n’est pas par une suite de hasards, mais par une planification des ressources humaines, y compris la vie des humains, au service d’une réorgani- sation du monde en ruche planétaire. sa description la plus exacte se trouve peut-être dans l’œuvre de Philip K. Dick, que nous avons pu lire comme des romans de science-fiction, et qui commence à ressembler furieu- sement à notre univers, avec sa réalité dirigée, ses jeux

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omniprésents, ses images truquées, ses métiers inutiles et ses machines raisonneuses qui se mêlent de tout.

La question de la liberté, à mon sens, est le point le plus aigu, le plus sensible de notre vie pour se repérer en chemin, et savoir quelle direction prendre, quand

« tout tourne à la confusion ».

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c’est étrange d’être libre

il n’est pas certain que la plupart des gens sachent ce que c’est que la liberté. Un signe inquiétant est qu’ils ne reconnaissent pas un homme ou une femme libre quand ils en rencontrent. ils les prennent pour des aso- ciaux ou des extravagants.

Le fait qu’il soit possible de parler à tout bout de champ de liberté sans la pratiquer soi-même et sans être capable de la déceler chez autrui est une des difficultés que ce livre devra affronter. bien entendu j’écris pour les autres, pour tous ceux qui souhaitent réellement être libres, qui ne se résignent à rien et se donnent les moyens d’augmenter, au lieu de réduire, leur autono- mie réelle.

Toute ma vie j’ai vu l’intention confondue avec le fait et le mot de liberté proclamé par des gens menant une existence dans laquelle n’entrait aucune part de liberté. Le nominalisme a toujours été le principal mode d’intégration sociale, car les mots offrent à l’ab- surdité de la vie une variable d’ajustement.

il faut dire à la décharge de ceux qui, occupés à gâcher leur propre vie, prennent les êtres libres pour des ratés, que tout n’est pas toujours explicite. Les indi- vidus réellement libres n’en font pas profession. Au contraire, ils cachent leur réussite secrète comme les

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amants heureux cachent leur amour. L’anonymat leur convient, parce que pour eux, la vraie vie est ailleurs.

ils ne portent pas de badge libertaire, ne président pas la société des amis de la liberté. il est rare qu’ils ressemblent à des clochards, mais cela peut arriver, non par dénuement essentiel, mais par indifférence aux signes extérieurs. Leur vieille voiture, leurs vêtements sans faste, leur dédain des marques et des modes, n’ont pas de signification profonde, ne sont même pas à pro- prement parler leur choix. simplement ils ont l’esprit ailleurs.

seules les âmes abstraites et les aveugles volontaires croient que la liberté existe par capillarité. s’il y a eu quelquefois des êtres libres, s’il y en aura encore, ils se reconnaissent au fait qu’ils ont réduit au maximum les contraintes et qu’ils s’arrangent pour choisir, chaque fois qu’ils en ont la possibilité, le plus petit degré de soumission.

il n’y a pas d’ambiguïté dans le fait d’être libre : c’est une aventure continue et jamais aboutie, mais qui se distingue du modèle social prédominant par un grand pouvoir de séduction.

J’ai connu deux personnes que je tiens pour aussi libres qu’il est possible en vivant sur la Terre : toutes les deux avaient résolu les problèmes matériels assez conve- nablement. J’en ai connu une autre qui était moins bien lotie, du point de vue financier. Les trois avaient en commun une incroyable légèreté. elles n’étaient pas très matérialistes, il me semble. mais elles avaient, l’une philosophe, l’autre comédienne, la troisième télépho-

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