m
'/'DÉNONCIATION
DU MINISTRE DE LA GUERRE
,Sttr saproposition de
former un camp
de vingt millehommes
sous lesmurs
de Paris ;PRÉSENTÉE A L’ASSEMBLÉE NATIONALE
,le 10 JUIN 1792
;Par GEORGES- VICTOR VASSELIN
;ET RENVOYÉE AUX COMITÉS DE SURVEILLANCE ET DE LÉGISLATION.
Qu'on meramène aux carrières.
A PARIS.
1792.
Fr?
c
OBSERVATIONS
PRÉLIMINAIRES AUX 83 DÉPARTE MENS.
J'ai
dénoncé
le ministre de la guerre à rassem- blée nationale,pour
avoir violé la constitution ,en proposant, sans l’agrément formel
du
roi, de formerau nord
de la capitaleun camp
de vingt millehommes.
Jalouse de venger l'injurefaite à la varde nationale des debarterriens,
l’assemblée natio- nale , surla
motion
deM. Vergniaux
, a cru devoir* renvoyer
ma
pétitionaux
comités réunisde
légis- lation et de surveillance,pour
lui présenter inces-samment
leurrapport sur cet objet.Je dois
donc
à la garde nationale des départe-mens
, c’est à-dire, à tous les citoyens français; je dois àneuf
mille citoyens de Faris*qui, pénétrés desmêmes
principesque moi
, ont adressé lesmêmes
plaintes au corps législatif; qui se sontmême
plusavancésque
moi,puisqu
ils ontdemandé
lerapport
du
décret, qui
ordonne
lalevée de vingt millehommes,
pris dans tous lesdépartement
, et leur réunion à Paris,au 14 juillet de cetteam
é'* etdont
lapétition a été renvoyéecomme
lamienne aux
comités de législation et de surveillance; je
A
dois à rassembléenationale,
trompée
encore cette fois parun
député de laGironde;
jeme
dois àmoi-même,
àmes
principesconnus
avantet depuis larévolution ,aux combats que
j’ai livrés au des-potisme
, lorsquelabastille étoitdebout
,aux
sa- crifices de tous les genresque
j’ai fait, etque
je suis encore prêt à fairepour
laliberté; enfin , àlahaine
que
je porteaux
factieux de tous les partis ,de donner
laplus grande publicité à cettepétition.Je lalivre à l'impression, telle
que
je l’ai pro-noncée
, telleque
je l’ai remise sur lebureau
de l’assemblée nationale.Jene
l’accompagneraique
de quelques détails authentiquessur cette séance, qui adu
suggérer de tbkn
tristes réflexionsà ceux qui savent, et qui veulent rapprocher les tems , leschoseset lespersonnes.
Lorsque
le club des Cordeliers et Camille desMoulins
vinrent à la barredel’assembléedénoncer
les
membres département
de Paris, quiavoientsol- licité le veto contreun
décret sur les prêtres; lors- qu’ils insultèrent a la dignitédu
corps .législatif,parleurs déclamations injurieuses contre le repré- sentanthéréditairede lanation; lorsqu’ils attaquè- rent la constitution
elle-même
, en parlant de lasanction royale ,
comme
d’une transaction avec ledespotisme, iis furent
admis aux honneurs
de làséance; leur pétition fut insérée dans le procès- verbal avec
mention honorable
, et Ienvoi aux quatreving-trois départernens fut décrété..Lorsque M.
Lessart futdécrété d’accusation, ce futmalgré
l’oppositiondu
comité chargé d’exami.lierson affaire,
mais
qui n’avoit pas encore eu le tems de
préparerson rapport; ce fut sur la foi deM.
Brissot; ce fut sur des preuves morales,dont
M.
Brissot étoit le seulorgane
et le seul garant; ce futsur lalecture faite parM.
brissot,dont on
con- noâtlamanière
delire, de piècesdont
la légalité et l’authenticiténe
furent attestéesque
parM*
Brissot.
Lorsque
le juge depaix
de la section deHenri IV
fûtenvoyé
à Orléans, ce futpour
avoirmal
in- terprétéun
article de la constitution, qui ,del’avismême
de ses accusateurs, abesoind
explication.Plusieurs fois le corpslégislatif a
donné
l’exemple utile d’un retour surlui-même
, enprévenant
fe refus de la sanction royale; et, s’il faut citerun
fait, la séance ,dont
il est question,commença
par le rappefrt d’un décretrendu
laveillé.La
constitutionpermet
la censure sur les actes des pouvoirs constitués( tit. 3, chap. 5, art. 17.) garantit
aux
citoyens la libertéd
adresseraux
autorités constituées, des pétitions signées indivi-
duellement
( tit. 1
. ).
Examinons
, d'après ces principes constitution- nels etcesfaitsémanés du
corps législatif,ma con-
duite, celle demes neuf
mille concitoyens de Paris, et celle de l’assemblée nationaleà notre égard. .Aveugle
instrument d’une faction détestable,M.
Servan vintle 4 de ce mois, sans l’agrementdu
roi, proposer à l’assemblée nationale
déformer aa nord
delacapitale,un camp
devingt millehommes
A
3m
C
4
)pris dans tousles
départemens
, qui se rendroienê sous les
murs
de Paris, au 14juillet, yferoientune
fédération générale; suppléroient
aux
postes de l’assemblée nationale etdu
château des Thuileriesla garde nationale parisienne,
dont
les forcesne répondent
pas auzèle, et se serviroient del’artilleriede
cesmêmes
parisiens*J’apperçus danscetteproposition
une
insulte bien caractérisée à la garde nationale parisienne , etdeux
violations formellesdelà
constitution; i°.de
l’art. VIII,
du
chap. III,du
tit. III,
qui délègueex- clusivement au roi le pouvoir et la fonction de proposer
raugmentation
de la force publique ; 20. de l’art.XII
,du
chap. II,du
tit. III, qui
ne
compose
lagarded honneur du
roique
des gardes nationalesdu
lieu de sa résidence.Enfin
j’entrevis les affreusesconséquences
de cette proposition,
dans
les circonstances actuelles; je portaimes
re- gardssur lescomplots
sacrilèges contrela liberté ,que M.
Servan po-uvoit ignorer, maisdont
touthomme
,ami
de son pays, verra des preuvesmaté-
rielles dans laconduiteet dansles projets de décret
du
ministère, et de la députation de laGironde
,depuis troismois.
J’avois déjà soulevé
un
coindu
voiled
oûtant qui cache aaxyeux
des honnêtes gens les petites scélératesses des Brissot, desGensonné,
desVér- guiaux
, desGuadet,
desCondorcet
et complices ;j’avois réclaméla constitution et la déclaration des droits ,
pour
lejuge de paix deLarivière, sacrifié à deshommes q
e, depuis rassemblée nationale, adévoués
au mépris qu’ils méritent, àMM. Chabot,
Bazyre et Merlin ; j’avois traduit au tribunal
de
l’opinion publiqueM. Gensonné
,pôur
avoir pro- posé la confusion de tous les pouvoirs , l’avilisse-ment
des corps judiciaires , la dictature desmuni-
cipalités, elle despotisme
du
comité desurveillance de rassemblée nationale.Mais
contre le projetdu
ministre de la guerre , il ne suffisaitpas
d
écrire et d’imprimer, il fallait agir, il falloits’adresser ànos
législateurs
eux-mêmes
; il falloit servirla liberté,
même aux dépens
de sesjours; il falloitsedévouer
sans réserve à la chose publique, c’est-à-dire, àla haine, à la persécution, à lavengeance
d’un parti aussi lâcheque
criminel.Je
me
préparaidonc
àdénoncer
le ministre dela guerre, etje prieque
l'on fasse attentionque
jen’ai rien fait autre chose ;que
c’est à la seule proposi- tiondu
ministreque
jeme
suis attaché.Ce
n’estpasque
je veuille séparerma
cause desneuf
' mille ci- toyens de Paris, qui ontexpressément demandé
lerapport
du
décret quiordonne
la levée des vingt millehommes
, et leur réunion sous lesmurs
de Paris, au 14juillet. Je m’honorerois d’avoir été le premiermoteur
decettedémarche
,comme
jeme
féliciterai dans tous les cas de partager le sort des auteurs de cette pétition :je ne craindrai
donc
pas deme
placer dans Ihypotèse desneuf
mille péti- tionnaires de Paris.Quelques
jours aprèsla propositiondeM.
Servan? intervint le décretque
voici :Art. I. (4 La force armée, déjà décrétée, sera aug-
mentée
de vingtmillehommes.
* II. n Cette augmentation se fera dans les départe-
mens,
et tous les cantonsdu royaume
seront admis à la compléter,;'j'-i
^
\\>. *'•?* r ‘ iIII. 5? Les 20 mille
hommes
d’augmentation se réu- niront àParis pour le 14juillet prochain.IV.
u
La répartition des vingt millehommes
se feradans chaque département proportionnellement à la
population , et suivant l’état annexé air présent décret.
V.55Les directoires dedépartementrépartiront entre les districts, et ceux des districts entre les cantons, le
nombre
de gardes nationalesdemandées
à chaque dé- partement enraisondè sa population.VI. 51 II seraen conséquence ouvert dans la muni-
cipalitéchef-lieude canton
un
registre particulierd’ins- criptionsvolontaires , surlequel se feront inscrire les citoyens qui désireront servir en qualité de volon- taires nationaux dans cette augmentation de la force«nmée.
VIL
55Dans
lecas où lenombre
des gardes natio- nales qui se seront faitinscrire excéderoit celui fixé parle canton , ceux inscrits seulement se réunirontpour
laire entr’euxle choix de ceuxquivoudront mar- cher, en présence dela municipalité.VIII.55
Nul
citoyenne sera admis à s’inscrire , qu’il n’aitfaitun
service personnel dans la garde nationale depuis le 14 juillet 1790 -,ou
depuis la formation dela garde nationale
du
canton de sacommune
, ou enfin( 7 )
depuis qu’il à atteint Page de 18 ans , à moînfrcepesa»
danf qu’en sortant destroupes de ligne avec
un
congé enbonne
forme,il ne soit entré de suite dansla garde nationale ; il sera tenu en outre , en se présentant à l’inscription, de remettre à la municipalitéun
certifi- cat de civisme signé des officiers , sous officiers et gardes nationales de lacompagnie
dans laquelle il’
sert?
IX. 55 Le pouvoir exécutif estchargé de pourvoir \ l’armementet équipementdescitoyens qui feront partie de laforce publique ; il donnera des ordres afin que
les objets necessaires à leur habillement soient remis dansles lieux destinésà leurrassembleroeujt,
X.
51Vu
la célérité de la marche, il sera accordé à ch ique volontaire cinq sols parlieue, qui leur seront avancés par le receveur de district.
XL
55La solde sera lamême
que celle des” autres bataillonsvolontaires nationauxj
ils recevront
comme
eux les gratifications etaugmentations d’appointemens accordés aux troupes lorsqu’ellessont campées.
XIL
>5 Le pouvoir exécutif donnera des ordres'pour l’approvisionnement des effets de
campement
nécessaires.
XIII. 55 Le comité militaire présentera, sous hui- taine ,
un
projet de réglement sur tous les objets de détail relatifs à cette augmentation de la force publique 55,A4
i11 i •
T
s ;Ce
décret ouvritlesyeux
àceux
qui,jusqu’alors, n’avoient pasvoulu
croireque
la France pût être lejouet de quelquesscélérats assez vils
pour vendre
leur patrie , dans le seul espoirde partager entr’cux six millions.On
osafixer son attention sur des évè-nemens qu’on
avoit laissé passer avec indifférence.On
se rappela cette fête scandaleuse des*assassinséu
frère deGouvion
, et cette parolehonteuse du
libelliste Garitat :
que
proposerau
corps législatif,é honorer
de sa présenceune
fête en l’honneurdu maire d’Etampes
, cetoitvouloir dégraderlarepré- sentation nationale ; et l’amnistie des brigands cfAvignon;
et leshonneurs
de la séance del’assem- blée nationale*, accordés àDuprat;
et le décret d’accusationrendu
contreun
magistratdu
peuple,pour
avoir remplison devoir, contre trois députés,complices du
calomniateur Carra; et ladénoncia-
tiondeMM.Duport-Dutertre etMontmorin, comme
principaux agens d’un
prétendu
comité autrichien;%.i1
infâme procédé du
sieur Brissot, tronquant etdénaturant
les lettresd’unhomme
qu’il accusoit; et les plates korreurs d’unChabot,
lisant àla tribune de l’assemblée nationale des pièces fabriquéesparlui, contre
ceux
desquelsdépend,
encemoment,
le destin de laFrance
; et ces tables de proscriptionque
le sieurGe.nsonné propose au
corps législatif,pour
inscrirelesgénéreux noms
desennemis
de ladé- putation delàGironde;
etleprojetdu même
député, e’auribueraux
corps administratifs, etnotamment uu
domîté desurveillance de l’assemblée nationale.,\c droit dictatorial de décernerles
mandats
d’arrêtspour
les crimes de haute trahison;et le licentiement des gardesdu
roiqu’on pouvoit
réformer sansviolerlaconstitution ; et sur-tout ces bruits fans:
ou
vrais , qu’on vouloit transporter l’assembléena-
tionale et leroidans lesdépartemens méridionaux*
On
sedemanda fermement
quelpou
voit être le motifde
cerassemblement
de vingtmillehommes
sous les
murs
de Paris,au
14juillet.Une
fédérationgénérale?
Mais
deshommes armés ne peuvent
pas suffire àla représentationdn
peuple; ce seroitun acheminement
tropprompt
augouvernement
mili- taire; mais nosfinances ne permettentpasune pro-
digalité aussisuperflue;
mais d
ailleurs, en temsde
guerre, c’estsur les frontièresque
doitêtre faitela fédération des Français.Un
recrutementpour
l’armée? mais ce n’est’pas à Parisqu’il fautconvo- quer
ces troupes ; c’estune
perte inutile de tems et d'argent;maisilfautauparavant completterl’armée, etsur-toutles vingt-huitbataillonsde gardesnatio- nales,crésnouvellement;mais
cen’estpasàCapoue que
des soldats seforment
à la discipline (1).Un
secours
pour
la garde nationale parisienne?mais
c’estla calomnier r
que
de supposer son zèlesupé-
rieur à ses forces, aumoment où
ses frèresd’arme
sont nécessaires sur les frontières, etmême* dans
leurspropres départemens.
Un remplacement
de la garde nationale parisiennequ’on
enverront préfé-ramment aux
frontières?mais
c’est insulter à la (1) Si l’on avoit la mauvaise foi de irfdéposerque
c’est dans la capitaleque les bataillons parisiensse sont disciplinés; jedirois qu’au centre de leurs affaires et, d’ailleurs , accoutumés aux délices d’une grande ville, les parisiens ne voyoientdans le
maniement
des armes qt*’une occupation de plus, etmême
une distraction de leurs plaisirs*( 10 )
garde nationale des
départemens
;comme
si tous les françaisn’avoientpaségalement
le droit, le de- voir etledésirdemourir pour
la patrie !Pourquoi donc
ces vingt millehommes
?pour- quoi
cette appareilimposant? pourquoi
cettemç-
sure extraordinaire?
On
Crutpouvoir
selivrer adesconjectures;
on
calculales probabilités; 11 parut certainque
c’étoitaumoins une
niaiserie politique;on
vit ledanger
dela chose publique ;on
craignitnour
la liberté; énfin ,on
s’avisade
penserque Mt hommes
qui, depuisquelque
tems,nous
entretien-nent de fameuses
conjurationsconnues
deux
seuls, parce qu’eux seuls en ontcombiné
les plans,nont voulu que
préparer l'entrée-des cohortes de Syda.Ouï,
je ne crains pasde le repéter : des cohortesde Sylla.
Eh
!comment
s’est-on flatte denous
per-suader que
d’iciau
14juillet, cest-a-dire,dans
e court espacecl’unmois
, ces troupes seTussentcom-
poséestoutes entières,de
proprietaires , de laou-
reurs,de marchands,
-dartistes,d’artisans,ahommes
de
loi, de juges, d’administrateurs ?Peut-on
dail- leursméconnoître
asseznos
frèresd’armesdes autresdépartemens
,pour
penser que,si leursloisirs etleur patriotisme leureussent permisd'abandonner
leursaffairesetleursfoyers,ils n’eussent préféré de
com-
pletter
avant
tout lesvingt-huitnouveaux^
batail- lonsde
gardes nationales,dont
la destinationim- médiate
estdemarcher aux
frontières?et que,ces bataillonsune
fois complets, ils n’eussentattendu,pour
s’armer,que
la patrieles appelaisurlechamp 4e
bataille.Il étoit
donc
évidentpour
les parisiens, à qui laFaction de la
Gironde
devroit supposer lememe
sens
commun
quidéjoua
lescomplots dont
laFrance
faillitêtrelavictime en 178-9* il étoit,dis-je,éyident
que
le seulmoyen de
completter, dansl’es- pace d’unmois
,une
nouvellearmée
de vingt mille soldats, seroit d’y admettre deshommes
sans état,
sans propriété , sans famille, et dès-lors sans inté- rêt au maintien de Tordre public, et dès - lors faciles à se
tromper eux-mêmes
sur leurs propres intentions; etdès-lorsles aveugles instrumensd’un
Césarou
d’un Sylia; et dès-lors enfin, les premières victimes de cette affreusemachination
, car c’est alors,que
de tous lesdépartemens
afflueroient des vengeurs de laliberté.Ce coup une
fois prévu, il s’agissoitde le parer:laloi
nous
endonnoit
lesmoyens. La
constitutionpermet
la censure sur les actes des pouvoirs cous-titue.s, et garantit
aux
citoyens la liberté, v ^cesseraux
autoritésconstituées des pétitions signées indi- viduellement. Ainsiles citoyensde Parispouvoient, dedeux
manièreségalement
constitutionnelles 9s’opposer à ce
que
le décretdont
ils’agitdevint loi»Ils avoient à choisir entre
une
pétitionau
roipour
qu’il refusât sa sanction, et
une
pétitionau
corps*législatif,
pour
qu’il rapportâtson
décret.Ce
dernier parti parutmieux
séant etplus con-forme au
respectdû
à rassemblée nationale.D
ailleurs il îdétoit pas possible d’avoir oublié qu’onavoitvivement
reproché à des administrateursdu
département de Paris de ne s’êtrepas adressésau
corps législatif, avant de Solliciter le.refus de la sanction royale..( 12
)
Une
pétition futdonc
rédigée à ia bâte.Le
désordre des idées
y
peint le trouble des esprits.Le
ministrenous
a calomniés.Votre
décret....nous
a plongés dansladouleur*Les
brigandsnous
craignent.Nos
forces... suffisent à notrezèle.Nos armes
sont à nous.Voilà
cetœuvre
derébelliondont on
atanteffraye les esprits pusillanimes ; voilà le puissant motif de l’injure cruelle faitàneuf
mille citoyens de Paris ,qu un
denos
législateurs journalistes s’est permis d’appeler, par rapport àilmasse
de la garde natio- nale parisienne, ce que sont quelques vapeurs impures dans unatmosphèrepaisible et serein.Le
tems pressoit.Un
seuljournous
étoitdonné pour
pevêtir cette pétition d’ungrand nombre
design^gV. La
loi quidefend aux
corpsarmés
de délibérerne
permettoit pas d’assembler les ba- taillons ; celle quine permet aux
sections decom- muniquer
avec le corps législatifque pari
inter-médiaire delà
municipalité, et lalenteur desfor- malités nécessairespour
laconvocation
des sec- tions , frappoient de nullité cesecond moyen.
Il
ne
restoitaux amis
de lalibertéd
autre ressourceque d imprimer
cettepétition , delacolporterdans
toutes lesmaisons
, et de1offriràlalecture detous les citoyens en invitantceux
qui l’approuveroientd
yapposerleurssignatures.Ce
parti fut adopté.Dans
cet intervalle quelques citoyensdu
batail- lon des pedts Augustins vinrent courageusementàè-&oncer au
corpslégislatif l’etat-major de la gardç( >3 )
nationale parisienne
pour
avoir fait parvenir,
par
la voie de l’ordre, la pétition
dont
il s’agitaux
soixante bataillons.Cette ridicule dénonciation de l’exercice lé^aî d’un droit constitutionnel,
soutenue parla dépu-
tation dela
Gironde
fut accueillie par l’assemblée nationale , etvalut àses auteurs leshonneurs delà
séance.J’étois àcette séance: c’est-là
que
j’entendisM.
Delmas
appeler leprojet de pétition un acte de ré- beilion. C’est làque M. Ramond
futhué
des tribu- nes , etmême indécemment interrompu
par quel- quesmembres
de l’assemblée, lorsqu’il observa ju- dicieusement,que
le projet de pétition n’avoit point été mis àl’ordre; qui! s’étoittrouvérépandu
parceux
qui s’étoient rencontrés à l’ordre,mais
sansque
cettemanière
de propagerla pétition eutaucune
caractère officiel;
qu’on
appelle mettre à l'ordrel’acte d’envoyer parlecommandant aux
dif- ferens bataillons,
pour
être lue à latête des batail- lonsou
descompagnies une
chosequelconque
;mais qu’on
ne peut pas appeler mise à l'ordreune
chose qui a étécommuniquée
individuellement et particulièrement par des personnes qui se sontren- contrées àl'ordre(i); c’estlà
que M. Vergniaud
eut l’impudeurd'annoncerque
cettepétition etoitincons- titutionneile,et très-inconstitutionnelle dans la for-me;
c’estlàqu
ileût l’audaced’insulteraucorpslégis- latif et à la vérité ,en
en donnant leplusev.traordi-(i) Logographe
du
mardi , séancedu
samedi.04
)'rtalrtexemple delaviciationdela libertédes opinions en calomnianties intentions des députés qui ontopiné
dans
fadiscussiondu
décretdesvingtmillehommes;
comme
sila crainte,conçue
parla garde nationale,de
1enlèvement
desescanons
etdesresarmes,n
étoit pasle résultatde lalettredu
ministre,où
ce projet étoiténoncé, comme
il iétoit,dans
le considérantdu
rapportdu
comité.C
est laque M. Gensonné
respectason caractère assezpeu pour
direque
,du moment
que la distribution de cette adressea étéfaiteà
tousles bataillons dela gardenationale deParispour
le ministère des adfiidâns, ce nestplus un
vœu
indivi- duel;comme
sice n’estpasune
pétition individuelle, toutesles foisque
levœu
de la majoritén
est pasdonné pour
celui de l’unanimité ; toutes les foisqu’on
n’exprime levœu que
des signataires; c'est làque
cemême député
ajouta cette proposition inconstitutionnelle qu’z7estdéfait que les citoyensde Paris,quand
ils sont tous consultés, ne peuvent letre quedans leurs sections,comme
siune
pétition signéede
sixcentmille parisiensne
seroitpas légale.C
est- làque
j’entendisun homme
,qu on me pardonnera de
citerau nombre
des orateurs de lassembléena-
tionale.
comme on
estobligédepardonner
an dépar-tement
quilachoisipour
représentant delanation ,"M, Thuriot
glapirbêtement que
fauteur de cette pétition est à son sens coupable d'ungrand
plande conjuration.G
est-làque
je vismander
àla barre lecommandant
général de la garde nationale pari- sienne;c’est-làque
je l'entendisrendrecompte,
avecune
naïveté accablantepour
les factieux , des motifs de cette pétition.Ceux
qui veulent savoirla vérité sur la conduiteA
15 )de lagardenationale parisienne dans cetteaffaire, et
connoître les
moyens dont
les individus qui lacomposent
se sont servipour
adresser leurvœu au
corps législatif',me pardonneront
de traduire ici lerapport
du commandant
à rassemblée nationale.u
Jedemande
,M
leprésident, si vous desirezque
jeraconte historiquement les faits
comme
ils se sont passés.Jevaisle faire.Le lendemain que s’estfaite la
démarche du
minis-tre de la guerre , l’inquiétude s’est manifestée dans toute la.garde nationale : il
y eut une grande fermen-
tation. Pleine d’amourpour la patrie
, pleine de zèle pour la constitution ,
pour
l’assemblée nationale ; la garde nationale qui avoit laconfiance desreprésentaidu
peuple, quiatoujoursserviaveclaplus grandecha- leur, qui s’est toujours faithonneur
de garder les lé- gislateurs de la Fiance , et d’être sans cesse à ses or- dres , qui estnombreuse
eten état de faire le service,
a entendu avec chagrin le ministre dela guerre , dire qu’elle ne pouvoit y suffire. Elle est en état plus que jamais de remplir son.devoir : et dans les cas extraordinaires où ona eu besoin d’elle, elles’est tou- jours trouvée nombreuse.
Moyennant
cela elle avu
avecbeaucoup
d’inquiétude appeïlerd’autres citoyens pourajouteràsonnombre.Elle acru qa’on vouloir lui enlever sescanons , auxquels elle est fort attachée , et qui lui paroissoient ne devoir sortir des bataillons , que pour marcheravec elle etavec son drapeau. Voilà ce qui en est. Plusieurs gardes nationaux sont venu$< .-6 y
'me trouver particulièrement.Depuis, ils se sont assem- blés plusieurs ; ils sont venushier à
un
comité quenous
tenons ordinairement entre nos chefs ,pour nous rendrecompte
de ce qui se passe. Ils étoientmême
en
assez grand nombre. Ils sont venusme demander
àfaire une pétition. Ils m’ont paru desirerque lapé- tition fût présentée àrassemblée nationale.Vous
avezvu
que cette pétition ne devoitpas être présentée aunom
de lagarde nationale entière.J’ai dit que les in- dividus qui en vouloient faire , étoient les maîtres ;qu'il falloit qu’ils s’arrangeassent. L’embarras é toi t
d’avoir plusieurs signatures. Il paroissoit que toute la garde nationale avoit
un même
vœu. Ils ont cherché desmoyens
; et celui qu’ils ontemployé
a été de venir à l’ordre ce matin, parce qu’à l’ordre il y aun
adjudant de chaque légion , qui prend l’ordre à la municipalité-, et que c’est un adjudant de bataillonqui reporte l’ordre pourle service de chaque légion. Ils ont pensé que par ce moyen-là, chaque adjudant présentà l’ordre emporteroit à sa légion des exemplaires de la pétition, et en remettroità chaque bataillonun
paquet ,pour
qu’il fûtcommuniqué
à leurs frères d’armes.5»
Ceux
qui se sontchargé de dresser la pétition, sont donc venuspour
nousdemander
la permission de la présenter, et enmême
tems dire lenombre
qu’ils sont, et qu’il s’agissoit d’une pétition indivi- duelle de plusieurs particuliers
membres
de la garde nationale , de plusieursmembres
de section qui sontdans
(.
i/ )
dans la garde nationale , et citoyens actifs.
On
n’a proposé à aucun des chefs de la signer.Aucun
ne Ta fait; mais lesmembres
de la garde nationale qui avoient 1intention de vous la présenter, desiroient vous adresser leurs réclamations , vous' faire part de leurs craintes et de leurs inquiétudes,n( Applaudi. |
Quelques
applaudissemensque
ce discours aitmérités , et
même
reçus ; malgré le savant MerlinMM. Vergniaüd
etGensonné
persuadèrent à Rassemblée nationale, quil
y
avoitune
violationdelà
constitution, soit dans le sensque
présen- tait le projet de pétition , soit dans lesmoyens-
adoptéspour
la faire signer; et s’ils n’obtinrent passur-le-champ un
décret contre les auteursde
cet ouvrage abominable , ce fut parce
eue
-le dé-lit
ne
toit pas encorecommis.
Puisque
la faction de laGironde
et ses ad- joints , .Brissot etCondorcet
se permettoient de violer aussiindécemment
toutes les formes et tous les principes à l’égard d'une pétition signée de neuf mille citoyens , et aujourd'hui de plusde
vingt mille , ilm émit
facile de présagerleson
ouim
attendait,moi
quime
présentais seulpour
démm
cer le ministre protecteur et protégé de ces mes-, sieurs ,
moi que
lesVergniaüd
, lesCondorcet
,les
Gensonné
, connoissoient particulièrementcomme improuvant
leurs opinions, détestant leur conduite, et méprisant leurs personnes,moi
quin
avoitd
autrearme que
laconstitution contre fa coalition des six millions.B
f iS )
Mais
l’étolsloin de perdre courage; jeprésentaima
pétition, et j’aurois fait plus ,sijeusse su
qu
a lamême heure
lemannequin Rolland
faisoitecnre au
roi parLanthenas
,pour
lui arracher, par desmenaces,
la sanctiondu
décretsurlesvingtmillehommes,
etcalomnier
letat-major de la garce nationale parisienne, (i) Seul, jaurais ditau
roi ;Sire la proposition devotre ministre de la guerre, est
un
"attentat à la constitution et_à lapréroga-
tive royale.
Montrez-vous
ledigne
roidesfrançais,np
sanctionnezpas~fi)
On
assuremême
que le roi n’a reçuqu
après avoirdemandé k
porte-feuille sainistre.cette lettre à ce lâche
( iq )
DÉNONCIATION
DU MINISTRE DE LA GUERRE
;Sur
sa proposition deformer un camp
de vingt millehommes
sous lesmurs
de Paris;Présentéeà l’assemblée nationale* le 10 juin i792*
"1 1'
M
essieurs ,vous
avez décrété qui! sera faitin-cessamment une
levée de vingt millehommes
,pris, par portionégale , dans tousles
départemens
,tt
que
ces vingt millehommes
se réunirontau
14juillet sous les
murs
de Paris.Nous ne venons
pasvous demander
le rapport de ce décret ; ce n’est plus vis-à-vis devous
qu’il faut enexaminer
les avantageset lesinconvénient
{
Murmures.
)Mais nous pouvons
,mais nous
de-vons
, car toutce qui est utile à lapatrie estun
de- voirpour
les citoyens,vous dénoncer
le ministrede
la guerre.(
Murmures
des tribunes.)
Plusieurs voix : Silence.
U
orateur: Etsolliciter contre lui le décret d’ac-cusation k
pour
avoir violé laconstitution, envous
proposant i ily aquelques jours , de former,
au nord
delacapitale ,un camp
de 20,000hommes.
Nous sommes
loin dedemander
qu’ii soitcon- damné
sans êtreentendu
(On
rit d’un côté.)
*
B
2{ 20 1
mais
nous- allons motiver,en peu
demots
* notre dénonciation , etnous
croyonsque
, quelquesmoyens
de défensequ’ilpuisseemployer,
purquel*que
raison qu'il essaie dejustifier sa proposition , soit qu’il ait voulu,comme
il la ditlui-même
fsuppléer
ou du moins
assisterla garde nationalepa- risienne au poste del’assemblée nationaleetdu
châ- teau des Tuileries, soit qu’il n’aitenvisagé dans cerassemblement
qu’uneaugmentation
de laforcepu*blique;
nous
croyons, disons-nous, que,dans
tous les cas , il lui seraimpossible d’échapper à la res- ponsabilité qui doit peser aussi fortement sur sa têteque
sur celle de ses prédécesseurs.Persistera- 1>il à calomnier la garde nationale parisienne? ( Violens
murmures dune
partiede
rassemblée.)
M.
Chéron% Jedemande
qu’onrespecte le droit de pétition. (Bruit.)
Mé
Rtbdul: j’observe à l’assemblée que la barre est ouverte aux: pétitionnaires , maisnon
pas pour en- tendre des calomnies.(Àppîaudissemens des tribunes.')M.
Vergniaudmonte
à latribune , etdemande
.laparole.
(
Bruit.
)
Plusieurs voix :
Vous
n’avez pas la parole.D'autres :
M.
le président , consultez rassembléepour
savoir simonsieur seraentendu.M.
Voisin :Un
pétitionnaire ale droit de dire tout ce qu’il veut d’un ministre , c’est à nous à juger.(Afurmures.) ,
M.
le président :On
ademandé
, d’une part,que
je retirasse laparole au pétitionnaire.
( Qui,oui.) Plusieurs voix :
Non
, cela ne se peut pas.M
.U
président à l'orateur : Continuez.(a«)
'Voratctir : Persistera-t-il à calomnier lagarde na- tionale parisienne, c’est-à-dire ,la
masse
entière des citoyens de Pari? , en parlant delepuisement de
ses forces etde lanécessité de seconde, son zèle , par l’assistance de ses frères d’armes des autres
départemeas
? mais , quidonc
lui a dit à cemi-
nistre
que
la garde nationale parisienne a besoinde
secourspour
remplir ses devoirs et suffireau
service
de
la capitale ? en a-t-elledemandé pour
renverserla Bastille...(Àpplaudissemensréuérésd’un côté ) et repousser les 3o,ooo hommes
qui assié- geoient Parisaumois
de juillet1789
?En
a-t-elledemandé aux
journées des 5 et 6 octobre de lamême année
, iorsqu’en retenant lesvengeances
populaires, elle a faitretomber
surnos ennemis
les
malheurs dont
ils vouloientnous
accabler ?(Àpplaudissemens
d’un côté.)
En
a-t-elledemandé
lorsqu’elle s’est disséminée
dans
tous les départe-,mens pour
les préserver de lafamine
,pour
assurer la libre circulation des subsistances,pour
protégerles convois,
pour
faire la policedans
lesmarchés, pour ramener Tabondance
au sein de la capitale?(applaudissemens réitérés.
)
En
a-t-elledemandé pour
maintenir au sein des orages d’unegrande
révolution ,au
milieu d’une ville peupléede 600,000 hommes
, le respectdû aux
personnes ,aux
propriétés,aux
autorités constituées, à la loi?dans
ces derniers tems enfin , en a-t-elledemandé
lorsqu’elle a
purgé
quelquesdépartemens
des bri-gands
qui les infestoient, etpar
son courage in- flexible éteint lesbrandons
de la guerre civile quicommençoit
à s’allumerde toutes parts, (applaudis-semens d un
côté.J
Mais
qu’est-ii besoin devous
B 3
rappelerà
vous
, des servicesque
le ministre de la guerre apu
seuloublier? ce n’est-pas seulement dansle
cœur
de tous les français qu’il faut chercher lacondamnation
de ce ministre; elle est écritedansla .constitution.(
Murmures
d’un côté.)
Ce
ne sont pas des troupes de ligne, cesont des gardes natio- nales qu’ilappeloit autour de Paris; or, il doit sa- voirque
les gardes nationales neforment
, niun
corps militaire , ni
une
institution dans l’état;que
ce sontlescitoyenseux-mêmes
appelésau servicede
laforce publique, titre4 , art 3 de la constitution.
(
Murmures
d’un côté.)M.
LecoinlrePuiraveau :M.
le président , envoyé*monsieur âl'école.
Plusieurs voix, d'un côté1
A
l’ordre.L'orateur: Qu’ainsi, le
déplacement
de la garde nationale rpour
le servicedelaforce publique,ne
peutregarderque
le ministre de l’intérieur; qu’enconséquence
, lui , ministre de laguerre r n’apasdû
prendre l’initiative, surun
décret étranger àson
département.(
On
rit d’un cota.)
M.
Lameth :M.
le président , lorsque l’on cite la constitution , je vous prie de maintenir le silence.(
Murmures.
)
L'orateur:
Car
la constitution , titre 3, chap.3,
sect. 10 , n’accorde l’initiative
aux
ministresque
sur les objets relatifs i leur administration. ( Mur-»mures
d’un côté.)
M.
Cahet :On
ne peut pas citerimpunément
là constitution ici, c’est étonnant.
Plusieurs voix :
A
l’ordre.r *3 >
T
orateur : Dira-t-il,en
s’appuyant survotredé-
cret
, qu’ici les citoyens
armés
desdépartement
appelés sous lesmurs
de Paris,ne
doivent pas être considéréscomme
simples gardes nationales,mais
comme
troupes delignevolontairesy quelles rece- vrontune
solde, et serontsoumises à ladiscipline militaire ?Mais
alors il faut qu’il diselemot;
c’estun
recrutementpour
l’armée , c’estune augmenta*
tiondelàforcepublique.
(On
ritd’un côté.)Comme vous
avezadopté
cettepropositiohpar
votredécrétions
n’observerons pasau
ministredela guerreque
toutrécemment
le corps législatifavoit», surlapropositiondu
roi,créé28nouveaux
bataillons de gardes nationales, et qu’il paroissoit naturelde
completter ces 28 bataillons, avant de
former une
nouvelle armée.(
Murmures
d’un côté, quelques»applaudissemens
de l’autre. )Nous ne
lui dirons pas qu’appeler les gardes nationales sous lesmurs
de Paris,, c’est les livrer à la
débauche
, à la cor- ruptionet à l’indiscipline.(
Murmures
d’un côté. ).Enfin
nous ne
lui rappellerons pasque
si lesba-
taillonsparisiensqui sont
aujourdhui
surnos
fron- tières, eussentcampé
quelques joursde
plus dans;laplaine de Grenelle, ils
ne
se seroientpasimmor-
talisés,
en
protégeant la retraite de notrearmée devant Mons.
(Applaudissemens
d’un côté.)
Mai&
nous
lui dironsque
laconstitution, ( titre 3,cha-
pitre 3, art.-8 délègue
expressément
et exclusi-vement au
roi ,1epouvoir
et la fonction deproposer
l’augmentation de la chose publique, etau
corps- législatif lepouvoir
et la fonction de la décrétera qu’ainsi, laproposition formelledu
roidoitnéces-
*airement précéder le décret
du
corps législatif^B é
(
H
)mais qu’un
ministrene peut
pas, de sa seule auto-rité, faire cette proposition ; et
que
s'il sepermet
cette initiative , il
manque
à la confiancedu
roi, à cellede
l’assemblée nationale; il viole la consti- tution , il trahit la nation.(
Murmures
et ap|)lau- dissemens.)Demandez maintenant au
ministre de la guerre qu’il,vous
représenteune
lettredu
roiquil’autorise àvous
proposer la levée de 20,000hommes, ou
plutôt ouvrez vos procès-verbaux, et voyez sivous y
avez consigné cette proposition formelledu
roi.(
Murmures.
)
Nous
passons soussilence toutes les réflexions que.nous
fournit votre décretlui-même, qui ne
faitaucune mention
de lapropositiondu
roi qui
cependant
auroitdû
constitutionnellementleprécéder;
mais au moins
1sommes-nous
obligésde vous
observerque
cette propositiondu
roin’yestaucunement mentionnée
,
qu
ainsiM.
Servan amé-
ritéledécret d’accusation. (Eclats derired’uncôté.)
En
violant aussiouvertement un
desarticleslesplus essentielsde notreconstitution.Eh?
qu’onne
pense pas atténuer le délit de ce ministre, enrépétant, avecune
affectation puérile qu’iln’est,questionque
de ressentimensparticuliers]et
que
ce seroitune
victime sacrifiée à la garde nationale parisienne.(
Murmures.
)Non
,non
,messieurs, ce n’est pas
pour calomnier
laville qui a le plusconstamment,
le plusardemment
et leplus efficacement servi la constitution.
Quelques voix :
Nous
le savons.V
orateur : C’estpour
avoirmis
la libertéendan.-*f 25 )
"'ger; c’est
pour
avoir portéune
atteinte mortellea
la constitution; c’est
pour
s’êtrerendu
l’aveugleins-trument
d’unedes factions quinous
déchirent; c'estpour
avoirfécondé
legerme
de nos dissentionsin- testines,que nous demandons
la punitionexem-
plair* de
M.
Servan.(
applaudissemens
d’un côté. ) Etablis par la loi , surveillansde
tous les par- tis,nous
n’avons ni le tems
ni lavolonté d’en étu- dier les trames , etnous
faisons profession d’igno- rerpour
détruireOu
plutôtpour
servir les factions ; ces troupes sont appelées sous [lesmurs
de Paris ;ceux-là nous
le di roieut , qui »préparant de grandes ve ange ances
pour
satisfaire de petites passions , ne cessent de calomnier les citoyens qu’ils divisent; qui , parlant encore
de
corporations lorsque tous les privilèges sont dé- truits , ont l’attroce perfidie d’opposer lesproprié- tairesaux
citoÿens~actifs; lesbonnets
de travail»aux
casques militaires; les piques,aux
fusils; et les habits de ville,aux
habits d’uniformes.( ap-
plaudi d’un côté ,
murmures
de l’autre. )Mais
, sans entrerdans
de pareilles discussions»nous
revenons à l’objet de notre pétition.Nous vous dénonçons
le ministre de la guerre, etnous vous
déclaronsque
dans tous lestems
, et contre tous les tyrans quelsqu
ils soient»nous
retrouve- rons notre courage etnos
forces-du 14juillet1789:
(
Murmures
d’un côté , applaudissemens de Pautre.)
que nous
serons inaccessibles à toute especede
séduction; mais sur-tout,
que
rienne pourra nous
)