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Patrick Roy

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Academic year: 2022

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Patrick Roy

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PATRICK ROY

par

Colette et Pierre Boyard ses parents

HACHETTE / CARRERE

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0 Hachette / Carrère, 1994

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À Nadine, Brigitte et Nathalie, nos nièces, notre seul avenir désormais.

Elles sont mères de famille et comprennent notre peine.

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PRÉFACE

p a r Jean-Pierre Foucault

Monte-Carlo ! Soleil, jolies filles, casino...

Des touristes par centaines place du Casino, guettant les célébrités sortant de l'Hôtel de Paris, l'un des plus beaux palaces du monde.

Monte-Carlo où le policier regardait avec méfiance les jeunes gens que nous étions au volant de modestes voitures immatriculées hors de la Principauté !

Pour Patrick et moi, Monte-Carlo c'était le quotidien. Une chance inouïe d'avoir réussi l'un et l'autre, à quelques années d'intervalle, ce concours d'animateurs qui nous offrait non seu- lement une formation, un métier mais aussi une vie qui donnait l'illusion de la facilité. Quelle chance vous avez ! Habiter Monte-Carlo !

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Côtoyer le prince Rainier, la princesse Grace et la famille princière ! Seuls nos proches ne s'y trompaient pas.

Notre vraie chance, notre bonheur, c'était la radio RMC. Un laboratoire unique où nous pou- vions laisser libre cours à notre jeunesse, à notre imagination.

Très vite Patrick - le nouveau venu -, beau, charmeur, tombeur, s'intégra à cette équipe et son célèbre rire résonnait dans les couloirs - type caserne - de la radio. Julie - son chien bâtard - le suivait pas à pas !

Patrick nous intriguait. Ne disait-on pas qu'il avait été le chauffeur de Sheila ? Qu'importe ! Très vite il s'imposa à nous et aux auditeurs de RMC comme un vrai professionnel de la radio.

Nos routes ont été parallèles. A la radio, l'été sur scène et à la télévision. Patrick aimait bien ma façon de travailler. Il m'a souvent remplacé au micro et je lui laissais ma place sur le podium RMC lors des tournées d'été, quand je prenais quelques jours de vacances. Lorsque j'ai commencé une nouvelle carrière à la télé- vision, très vite, je l'ai présenté aux équipes qui, plus tard, lui ont mis le pied à l'étrier.

Nous nous voyions peu mais nos liens étaient forts. Nous étions issus du même creuset. Nous parlions de temps en temps de l'essentiel. Il me demandait très naturellement des conseils dont il tenait toujours compte. Sa vie profession- nelle, sa réussite étaient le fruit de beaucoup de travail.

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Puis j'ai appris que Patrick était malade, je suis allé le voir à l'hôpital. J'ai lu dans son regard que c'était grave. Même regard de détresse chez ses parents. J'ai voulu en avoir le cœur net. J'ai appelé un professeur de médecine qui a confirmé mes craintes. Ce fut alors le jeu du mensonge. Nous avons tous feint de ne pas savoir, de ne pas comprendre. Jusqu'à la fin, Patrick, ses parents, ses amis, ses proches, nous avons tous menti. Était-il dupe ? Je ne sais pas.

Mais je crois que ce jeu lui faisait du bien.

Quelques jours avant la date fatidique, chez lui, alors qu'il souffrait terriblement parce que sa pompe à morphine était tombée en panne, son souci majeur restait le renouvellement de son contrat. A cet instant, j'ai réalisé que les uns et les autres nous étions complètement fous ! Audimat, parts de marché, contrats... Sur son lit, Patrick luttait pour la vie et pourtant il m'interrogeait : « Crois-tu qu'ils vont signer ? » Patrick a cessé de lutter le 18 février 1993.

Ce jour-là, les spécialistes de la télévision, de la presse et du marketing ont compris qui il était vraiment. Trop tard. Patrick était une vedette, une grande vedette, aimée de la France entière.

Il a fallu sa mort pour qu'on le reconnût.

Pendant des années, le rêve du jeune présen- tateur avait été d'être en couverture des maga- zines. Le 18 février ce fut le cas : il les eut toutes et plusieurs fois de suite. Comme pour rattraper le retard.

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Patrick, tes amis ne t'oublient pas. Je suis allé te voir à Saint-Benoît il y a quelques semaines.

Je sais maintenant, devant la profusion de fleurs qui recouvrent ta tombe, que le public non plus ne t'oublie pas. Il te garde dans son cœur.

À la première page. Pour toujours.

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Depuis qu'un matin de printemps, tu es entré dans notre vie,

ce fut pour Pierre et moi quarante ans d'espoirs, quarante ans de tendresse, quarante ans de joie, quarante ans de bonheur.

Puis il y eut ce mois d'octobre, et ce furent :

quatre mois de doute,

quatre mois de faux-semblants, quatre mois de combat,

quatre mois d'horreur.

Puis il y eut cette nuit, où, main dans la main, nous avons lutté, lutté.

Au petit matin, épuisé, tu as cessé de respirer.

C'était le 18 février 1993.

Nous n'avons pas vu passer l'hiver, l'hiver était déjà en nous.

Tu ne verras plus le printemps.

Pourquoi ? Pourquoi ?

Depuis, nous tentons de vivre.

Mais tu n'es plus là.

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« J'ai mal au dos

et le kiné n 'y comprend rien »

Juin 1992. C'est bientôt l'été, nous sommes à Poitiers où nous résidons. Le téléphone sonne.

Je me doute que c'est un des appels quotidiens de Patrick.

- Maman, Karine et moi partons quinze jours en vacances en Corse à Taglio-Rosso, à dix kilomètres de Porto-Vecchio. J'ai loué une villa. Venez, P'pa et toi.

Je suis hésitante. Il le sent.

- Rejoignez-nous, on sera si heureux ensemble...

Un temps de silence. Je réfléchis. Son invi- tation me fait le plus grand plaisir. Nous serions

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ravis de le retrouver pour des vacances déten- dues, mais nous pensons, mon mari, Pierre, et moi, que Karine, avec qui il vit, préférera sans doute des vacances en amoureux.

- Partez seuls ! Tu es tellement pris par tes occupations, et Karine par son métier, que vous n'avez guère le temps de vous retrouver tous les deux. Nous aurons d'autres occasions de passer de bons moments ensemble.

Il insiste, un peu pour la forme, mais fina- lement se rend à mes raisons. Ils partiront donc sans nous.

La suite, comme d'ailleurs la partie de ce livre consacrée à la vie professionnelle de Patrick Roy, notre fils (de son vrai nom Patrick Boyard), nous l'avons reconstituée, Pierre et moi, à travers les visites de ses amis à l'hôpital ou à la maison, puis grâce à leurs témoignages après sa mort. Si ce livre est rédigé à la pre- mière personne du singulier, il n'en est pas moins vrai que c'est ensemble, mon mari et moi, que nous l'avons écrit.

Corinne Fix, productrice des émissions Une famille en or et Le Juste Prix, Pascal Verdery, assistant-secrétaire de Patrick, Jérôme Corcos, Denis Rostagnat, Christophe Nicolas, accom- pagnés pour certains d'entre eux, rejoignent le couple au bout d'une semaine à Taglio-Rosso.

Ils font tous partie du premier cercle, les amis intimes avec lesquels Patrick partage tout.

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Ils sont les invités de Patrick, le temps est splendide, la villa magnifique et le paysage somptueux. La bande est détendue et heureuse.

Patrick est gai. Et même, il retrouve presque une âme d'enfant : un jour, il impose à ses amis - détente oblige - que chacun achète un jouet ! Ce ne sont que baignades en mer, séances de pêche, bronzage, soirées barbecues, Trivial Pur- suit et sorties en boîte...

La bande a loué un petit bateau, un dinghy, afin de pouvoir atteindre les criques bien abri- tées du vent et de la foule des estivants. C'est au cours d'une de ces escapades qu'un premier incident se produit. La journée est superbe et tous ont décidé d'explorer une nouvelle crique.

Arrivé à pied d'œuvre, Patrick se saisit des sacs de plage et saute du bateau dans l'eau peu pro- fonde à cet endroit. Il pousse un hurlement : il vient brutalement d'être paralysé par une intense et violente douleur à la nuque. Il n'est plus question de plage. Impressionnés, ses amis le ramènent avec précaution jusqu'à la petite embarcation. La joie est tombée : on rentre en silence et à toute petite vitesse afin d'éviter les secousses qui redoublent ses souffrances.

Un médecin appelé en consultation ne détecte rien d'anormal, mais prescrit des massages.

Le paroxysme de la crise est passé. Les vacances se poursuivent mais Patrick continue de souffrir de douleurs diffuses. Un jour que Jérôme l'asperge d'eau alors qu'il est allongé dans le jardin, Patrick s'écrie : « Aïe ! même

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l'eau me fait mal », et il ajoute : « Pourquoi personne ne veut-il me croire ? J'ai vraiment mal ! »

Fin juin, la bande se sépare. Patrick reprend à RMC son émission Destination bonheur en direct de Monaco. À ceux qui lui demandent de ses nouvelles, il répond qu'il a « mal au dos » et il met la gêne persistante qu'il ressent sur le compte de cette maladie du siècle.

Il rentre à Paris avec Karine au début du mois d'août : l'enregistrement des émissions télévi- sées du Juste Prix et d'Une famille en or reprend le 11 août. Corinne Fix a un peu d'appréhension : Patrick sera-t-il bon ? Avant les vacances, l'équipe de production s'interro- geait : Patrick était moins mobile, moins dyna- mique, mais comment le lui dire ? C'était la fin de l'année, il était fatigué. Chacun pensait que Patrick avait peut-être envie d'autre chose, qu'il ressentait sans doute une certaine lassitude par rapport à ces émissions qu'il anime depuis quatre ans.

Et à présent, Corinne s'inquiète : Patrick cal- cule ses mouvements, ne se retourne pratique- ment pas, s'appuie au pupitre. Elle se remémore l'épisode de Taglio-Rosso : ce n'est que le mal de dos !

Dans le courant du mois de septembre, à deux reprises, Karine appelle SOS-Médecins en pleine nuit tant Patrick souffre. Personne ne parvient à diagnostiquer l'origine des douleurs.

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Les radiographies et les analyses de sang aux- quelles procèdent les spécialistes ne révèlent aucune anomalie. On se contente de lui donner des calmants et des anti-inflammatoires.

Sa souffrance est telle qu'il cesse les enre- gistrements du Juste Prix et d'Une famille en or le 18 septembre 1992. Mais, étant donné le délai entre l' enregistrement et la diffusion, il restera présent à l'écran jusqu'au 9 novembre pour la première émission et jusqu'au

17 novembre pour la seconde.

Nous sommes soucieux : certes, Patrick a toujours prêté un peu trop d'attention à sa santé, mais là il souffre visiblement. L'impuissance des médecins à formuler un diagnostic nous pousse à agir. Au début du mois d'octobre, Pierre, son père, convainc Patrick de consulter un rhumatologue de nos amis.

En présence de mon mari, tandis que Patrick est assis, jambes pendantes, sur la table d'exa- men, à l'issue de la consultation, le médecin l'interroge :

- Vous avez l'air inquiet. De quoi avez-vous peur?

-J'espère ne pas avoir un cancer des os, répond Patrick.

L'incertitude sur l'origine du mal n'est pas levée. En dernier recours, et pour le rassurer, le spécialiste adresse Patrick au professeur Leparc - rhumatologue réputé - à l'hôpital Ambroise-Paré de Boulogne. Ce dernier or-

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Il y a dans notre garage, depuis deux ans, un très grand poster, signé Patrick Roy, qui occupe le mur face à l'entrée. Il représente Patrick très beau, très gai, sur un fond bleu pâle, sa couleur préférée, il sourit : « Goûter le bonheur ».

Quand mon chagrin est trop grand, je vais le voir, je me noie dans son regard et je sens sa main sur mon épaule. Il me dit : « Tiens le coup, ma petite Maman, tiens le coup. »

Je crois que je vais tenir le coup pour que son sourire et son regard restent en moi et que nous portions témoignage de sa joie de vivre.

Faire la paix avec nous-mêmes, trouver la sérénité, cela nous sera-t-il donné un jour ?

Fallait-il écrire ce livre ?

Quatre mois de souffrances peuvent-ils gom- mer quarante ans de bonheur qui ont fait du bébé un homme ? Ce récit retrace les étapes d'une vie avec ses joies et ses peines et garde vivant un homme avec sa force et sa fragilité à travers le temps. Il permet que la douleur n'occulte pas ces souvenirs.

Fallait-il écrire ce livre ?

Nous avons aussi voulu porter témoignage au nom de tous ceux, innombrables, qui comme nous ont perdu leur enfant. Dire son calvaire et le nôtre, c'est aussi dire le leur, l'impuissance devant la souffrance de ceux qu'on aime, la détresse et la solitude devant le monde de

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l'hôpital, lieu de soins et de guérison, mais aussi parfois de mort.

Avec la mort de Patrick, nous avons eu le sentiment que la vie s'arrêtait. Mais tous les jeunes qui nous entourent témoignent par leur présence et leur amitié qu'elle peut encore avoir un sens, en nous faisant partager leur foi en l'avenir.

Il nous faut retrouver l'espérance.

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