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Théorie des organisations

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Academic year: 2022

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Texte intégral

(1)

S. Landrieux- Kartochian

Sophie Landrieux-Kartochian

m ém entos

Théorie des organisations

5 e

mémentos

UTILE APPRENDRE

Prix : 19,50 €

ISBN 978-2-297-09196-1

www.gualino.fr

• C'est un cours complet et synthétique avec des aides pédagogiques différenciées.

• Il correspond à un enseignement dispensé en Licence et Master.

• Il est entièrement rédigé de manière structurée, claire et accessible.

• Il est à jour de l’actualité la plus récente.

mémentos

UTILE APPRENDRE

Utiliser un mémentos, c’est :

apprendre plus facilement et mémoriser plus rapidement ! Pourquoi

vais-je apprendre utile avec

“mémentos” ?

Théor ie des or ganisat ions

Théorie des organisations

Cet ouvrage a pour objectif de faire la synthèse des théories des organisations les plus souvent mobilisées en management. Il s’attache à développer les principaux débats suscités par les organisations : qu’est-ce qu’une organisation, pourquoi les organisations existent-elles, quels sont les différents types d’organisation ?

L’objectif de ce Mémentos est d’offrir une vision synthétique, vivante et critique des principales écoles de pensée de la théorie des organisations dont les apports ont été regroupés autour de différents thèmes comme la rationalisation, les théories de la firme, la sociologie de l’entreprise...

La présentation des thèmes se veut à la fois rigoureuse et abordable, utilisant des encadrés biographiques, des illustrations pratiques et des extraits d’ouvrages ou articles.

Cet ouvrage vise à mettre en lumière la richesse et la diversité de la théorie des organisations et à proposer une introduction à une discipline encore en évolution.

Sophie Landrieux-Kartochian

ancienne élève de l’ENS Cachan, agrégée d’économie-gestion, est Maître de conférences à l’Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne. Elle a enseigné à Georgia State University et Atlanta International School (États-Unis).

Cours intégral

et synthétique Outils

pédagogiques

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Sophie Landrieux-Kartochian

ancienne élève de l’ENS Cachan, agrégée d’économie-gestion, est Maître de conférences à l’Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne. Elle a enseigné la théorie des organisations et la gestion des ressources humaines en master. Elle est co-auteur d’ouvrages en management, économie d’entreprise et gestion des ressources humaines. Elle a enseigné à Georgia State University et Atlanta International School (États-Unis).

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Contactez-nous gualino@lextenso.fr

© 2020, Gualino, Lextenso 1, Parvis de La Défense 92044 Paris La Défense Cedex 978-2-297-09196-1 ISSN 2680-073X

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Sophie Landrieux-Kartochian

Théorie des

organisations

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UTILE APPRENDRE

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et synthétique Outils

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mémentos

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• C'est un cours complet et synthétique avec des aides pédagogiques différenciées.

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Chez le même éditeur

Amphi LMD Mémentos Exos LMD Méthodo LMD Carrés Rouge Annales corrigées

et commentées

Master En Poche Droit Expert Droit en poche Petit Lexique Hors collection

(5)

Présentation

Cet ouvrage a été conçu pour les étudiants des cursus universitaires en gestion (Licences, Masters, DUT, Licences professionnelles...), ainsi que ceux des écoles de commerce ou d

ingénieurs dont le programme prévoit un enseignement en théorie des organisations.

La théorie des organisations est une discipline récente, mais néanmoins très riche. Il est difficile d

en tracer les contours car différentes approches coexistent. Un sentiment d

ambiguïté en résulte. Pour autant, connaître la théorie des organisations est essentiel pour tout étudiant en gestion, en économie ou en sciences sociales, de même que pour les managers.

Comme le dit Mintzberg (1990), «

notre société est une société d’organisa- tions

».

La théorie des organisations offre des grilles de lecture et des concepts permettant de mieux appréhender le fonctionnement des organisations et de les améliorer.

Cet ouvrage a pour objectif de faire la synthèse des théories des organisa-

tions les plus souvent mobilisées en management. Il offre les connaissances

fondamentales de théorie des organisations au travers d

une approche

pluridisciplinaire, recouvrant aussi bien l

économie que la sociologie, la

psychologie ou encore la gestion. Les différentes écoles de pensée sont

présentées en mettant l

accent sur le contexte de leur développement,

leurs apports, leurs limites et leur influence actuelle. Tout en s

appuyant

sur les auteurs fondateurs de la théorie des organisations, cet ouvrage

propose un découpage thématique. Au-delà d

une simple démarche chro-

nologique, l

auteur a cherché à mettre en lumière les débats que suscitent

les organisations.

(6)

L

objectif de ce Mémentos LMD est d

offrir une vision synthétique, vivante et critique des principales écoles de pensée de la théorie des organisations dont les apports ont été regroupés autour de différents thèmes :

la rationalisation ;

les relations humaines dans l

organisation ;

l

approche systémique des organisations ;

les types et déterminants des structures organisationnelles ;

la prise de décision ;

les théories de la firme ;

la sociologie de l

entreprise ;

l

approche culturaliste ;

les approches postmodernes.

Tous ces thèmes demeurent d

actualité et sont susceptibles d

intéresser aussi bien les étudiants que les praticiens, comme la rationalisation du travail, la motivation, l

évolution des structures organisationnelles, les jeux d

acteur et de pouvoir, le management interculturel, la déconstruction...

La présentation des thèmes se veut à la fois rigoureuse et abordable, utili- sant des encadrés biographiques, des illustrations pratiques et des extraits d

ouvrages ou articles. Cet ouvrage vise à mettre en lumière la richesse et la diversité de la théorie des organisations et à proposer une introduction à une discipline encore en évolution.

6 MÉMENTOSTHÉORIE DES ORGANISATIONS

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Plan de cours

P résentation 5

I ntroduction 15

1 Naissance et objet de la théorie des organisations 16

A - Naissance de la théorie des organisations 16

1) La théorie des organisations, une discipline récente 16 2) La théorie des organisations, au croisement de disciplines 17 3) Les différentes écoles de pensée de la théorie

des organisations 17

B - L’objet de la théorie des organisations 19

2 Présentation de l’ouvrage 21

C hapitre 1 Organisation et rationalisation

25

1 Taylor et le management scientifique 25

A - Les principes du taylorisme 26

1) L’étude scientifique du travail 26

2) Un système de sélection, de formation et de rémunération 27

3) Un système de contrôle 28

B - Les prolongements du taylorisme 29

1) Les continuateurs de l’œuvre de Taylor 29

2) Le Fordisme 29

C - Les limites du modèle taylorien-fordien 31

1) Les principales critiques du taylorisme et du fordisme 31 2) L’avènement d’un nouveau modèle : le toyotisme 32 2 Fayol et l’organisation administrative du travail 33

A - La pensée de Fayol 34

(8)

1) Une vision fonctionnelle de l’entreprise 34

2) L’activité administrative 34

3) La doctrine administrative de Fayol 35

B - Les apports de la pensée de Fayol 36

1) Fayol et Taylor : oppositions et complémentarité 36

2) Principaux apports de Fayol 36

C - La fonction de direction après Fayol 37

1) Les tâches des managers et de la direction générale selon

Drucker 38

2) Les dix rôles du manager selon Mintzberg 39

3 Weber et la théorie de la bureaucratie 41

A - Une réflexion sur les fondements de l’autorité dans

les organisations 41

1) Le modèle charismatique 42

2) Le modèle traditionnel 42

3) Le modèle rationnel-légal 42

B - La théorie de la bureaucratie de Weber 43

1) La notion d’idéal-type 43

2) L’idéal-type bureaucratique de Weber 44

3) Les avantages du modèle bureaucratique de Weber 45

C - Les critiques de la bureaucratie 45

1) La critique de Merton 45

2) Les trois formes de bureaucraties de Gouldner 47 3) Le cercle vicieux de la bureaucratie de Crozier 47

C hapitre 2 Organisation et relations humaines

53 1 Les fondements de l’école des relations humaines 54

A - Les expériences d’Hawthorne, point de départ de la théorie

des relations humaines 54

1) Les expériences d’Hawthorne 54

a) Une première expérience d’inspiration taylorienne 54 b) L’expérience de la première salle d’assemblage

des relais 55

c) L’expérience de l’atelier d’assemblage des standards

téléphonique 55

2) La théorie des relations humaines 56

B - Bilan critique de l’école des relations humaines 56 1) L’influence incontestable de l’école des relations humaines 56

2) Les critiques 57

2 L’étude des groupes 58

A - La notion de groupe 58

B - L’influence des groupes 59

1) La dynamique de groupe 59

a) Le sociogramme de Moreno 60

b) Lewin et l’influence des groupes 60

2) Sherif et la normalisation 61

3) Asch et le conformisme 62

P LAN DE COURS

(9)

4) Moscovici et l’innovation sociale 63

3 Les théories du leadership 63

A - Les premiers travaux 64

1) La supériorité du leadership démocratique chez Lippit

et White 64

2) Likert et la supériorité du système de management

participatif 64

3) Style de leadership et résistance au changement 65

B - Leadership et contingence 66

1) La grille managériale de Blake et Mouton 66

2) Le management situationnel 67

3) Le leadership transformationnel 69

4 Les théories de la motivation 69

A - Les théories de contenu de la motivation 70

1) La pyramide des besoins de Maslow 70

a) Présentation de la théorie 70

b) Apports et limites 71

2) La théorie ERD de Alderfer 72

3) La théorie bi-factorielle de Herzberg 73

B - Les théories dites de processus 75

1) La théorie de l’équité 75

2) La théorie des attentes ou théorie VIE 76

3) La théorie des buts 77

C - Prolongements 77

1) Argyris, du potentiel individuel à l’apprentissage

organisationnel 77

2) Mac Gregor pour un nouveau management 79

3) L’entreprise libérée 80

C hapitre 3 Organisation et approche systémique

85 1 L’approche systémique des organisations 86

A - Les principes systémiques 86

B - L’approche systémique appliquée aux organisations 87

1) L’entreprise comme système ouvert 87

2) Le pilotage du système entreprise 88

C - Les apports et les limites de l’approche systémique 89 1) Les apports et prolongements de l’approche systémique 89

2) Les limites de l’approche systémique 90

2 L’école socio-technique 91

A - L’école socio-technique 91

1) Les principes de l’école socio-technique 91

2) Les travaux fondateurs 91

a) Les travaux de Trist et Bamforth 91

b) Les travaux de Rice 92

B - Les apports et prolongements de l’école socio-technique 93

P LAN DE COURS

(10)

C hapitre 4 Organisation et structure

97 1 Caractérisation des structures organisationnelles 97 A - Les principales caractéristiques des structures 97

1) La spécialisation 98

2) La coordination 98

3) La formalisation 99

B - Les trois principaux types de structures 100

1) La structure fonctionnelle 100

2) La structure divisionnelle 101

3) La structure matricielle 102

2 Les déterminants de la structure : les théories

de la contingence 104

A - Les principaux facteurs de contingence interne 105

1) La taille 105

2) La technologie 105

a) De la typologie de Woodward à celle de Thomson 106

b) La typologie de C. Perrow 107

3) La stratégie 108

B - La contingence externe : la prise en compte

de l’environnement 109

1) La variabilité de l’environnement 109

2) L’adaptation diversifiée à l’environnement 110

C - Au-delà de la contingence structurelle 111

1) La théorie de la dépendance en ressources 111 a) L’interdépendance de l’organisation

et de l’environnement 111

b) La gestion des demandes de l’environnement 112

2) L’écologie des populations 113

a) Principes généraux 113

b) L’évolution des organisations 114

c) Apports et limites de l’écologie des populations 115

3) La théorie néo-institutionnelle 115

a) Organisations et institutions 116

b) Le processus d’institutionnalisation 116

3 Les configurations structurelles de Mintzberg 117

A - Les six parties de base des organisations 118

1) Le centre opérationnel 118

2) Le sommet stratégique 118

3) La ligne hiérarchique 118

4) La technostructure 118

5) Les fonctions de support 119

6) L’idéologie ou encore la culture 119

B - L’organisation comme un système de flux 120

C - Les paramètres de conception 120

D - Les configurations structurelles 121

1) Présentation des configurations structurelles 121 2) Configurations structurelles et forces d’attraction 123 3) Configurations structurelles et facteurs de contingence 123

P LAN DE COURS

(11)

C hapitre 5 Organisation et théorie de la décision

127

1 Rationalité et prise de décision 127

A - Rationalité absolue et processus de décision 128 B - Rationalité limitée et processus de décision 128

1) Le modèle de rationalité limitée 128

2) Rationalité limitée et prise de décision 129

3) La théorie décisionnelle de March et Simon 132

2 Les modèles de processus de décision 134

A - L’entreprise adaptative de Cyert et March 134 B - Le modèle de la poubelle de Cohen, March et Olsen 136

C - Le modèle politique de Lindblom 137

C hapitre 6 Organisation et théorie de la firme

139 1 L’approche néoclassique de l’entreprise 139

A - Le modèle walrassien 140

1) Les hypothèses 140

2) Les avantages du modèle néoclassique 140

B - La concurrence imparfaite 140

2 La théorie de l’agence 141

A - La séparation entre la propriété et la gestion de l’entreprise 141

B - La théorie de l’agence 142

1) Présentation de la théorie de l’agence 142

2) Apports et limites de la théorie de l’agence 143

3 La théorie des coûts de transaction 143

A - Coase et l’alternative firme/marché 143

B - Théorie des coûts de transaction et modes de gouvernance 145

1) Au-delà de l’opposition firme/marché 146

a) Les hypothèses de comportement des agents 146

b) Caractérisation des transactions 147

c) Le choix d’un mode de gouvernance 147

2) Apports et limites de la théorie des coûts de transaction 149

a) Apports de la théorie 149

b) Principales critiques 151

C hapitre 7 Organisation et sociologie

155

1 Crozier et l’analyse stratégique 156

A - Les principaux concepts de l’analyse stratégique 157

1) Le concept d’acteur stratégique 157

2) Pouvoir et incertitude 158

B - L’analyse des organisations 159

1) L’intégration des stratégies, le système d’action concret 159

2) La grille d’analyse stratégique 159

P LAN DE COURS

(12)

C - Apports et limites de l’analyse stratégique 160 2 Reynaud et la théorie de la régulation conjointe 160

A - Des acteurs à la rationalité limitée 160

B - La théorie de la régulation conjointe 161

1) La notion de règle 161

2) La régulation conjointe 162

C - Les apports et les limites de la théorie de la régulation sociale 163 1) Les apports de la théorie de la régulation sociale 163 2) Les limites de la théorie de la régulation sociale 163

3 Sainsaulieu et l’identité au travail 164

A - L’identité au travail 164

B - Les mondes sociaux 166

4 Les prolongements récents de l’analyse stratégique 167

A - La théorie sociale des conventions 167

B - La théorie de l’acteur-réseau ou théorie de la traduction 169

C - La théorie des logiques d’action 170

C hapitre 8 Organisation et culture

173

1 Organisation et culture nationale 173

A - La thèse culturaliste 174

1) L’approche de Hofstede 174

a) Le modèle initial 174

b) Introduction de nouvelles dimensions 176

2) L’approche de Trompenaars 176

3) L’approche de P. d’Iribarne 178

B - Apports et limites de l’approche culturaliste 179

1) Les principaux apports 179

2) Les critiques adressées à l’approche culturaliste 180

2 La culture organisationnelle 180

A - Le concept de culture d’entreprise 180

1) Définition 180

2) Une ou des cultures d’entreprise ? 182

B - Une vision instrumentale de la culture d’entreprise 183

1) Culture d’entreprise et performance 183

2) Gérer la culture ? 184

C hapitre 9 Organisation et approches postmodernes

187

1 La genèse des approches postmodernes 187

A - Le postmodernisme comme dépassement du modernisme 188 B - Les origines philosophiques du postmodernisme 188

1) Foucault et le pouvoir 188

2) Derrida et la déconstruction 189

3) Lyotard et la fin des grands récits 190

P LAN DE COURS

(13)

2 La théorie des organisations à l’épreuve des théories

postmodernes 191

A - Les apports des théories postmodernes à la théorie

des organisations 192

1) Une nouvelle approche de l’organisation 192

2) Les théories des organisations face au postmodernisme 192

B - Les limites des théories postmodernes 193

C onclusion

199

I ndex

203

P LAN DE COURS

(14)
(15)

Introduction

« Notre société est une société d’organisations. Tout ce qui se produit dans notre société se produit dans le contexte d’organisations, de notre naissance à l’hôpital à notre enter- rement par une compagnie de pompes funèbres, y compris l’essentiel de notre travail et de notre temps libre entre ces deux moments »(Mintzberg, 1990). Cette citation d’un des plus grands auteurs en théorie des organisations témoigne de l’importance de leur rôle dans notre vie. Les organisations nous environnent en permanence. Pour autant, elles ne sont pas une donnée naturelle ; elles sont un construit social, d’où l’intérêt de les étudier.

La théorie des organisations offre des connaissances pour mieux comprendre les organi- sations et leur fonctionnement, voire les améliorer. Elle permet de prendre conscience des cadres qui influencent notre vision du monde, de découvrir de nouveaux points de vue, de se poser de nouvelles questions sur les organisations. Sa connaissance rend possible la prise de recul à l’égard de certaines modes managériales et d’en décrypter les origines. La théorie des organisations peut améliorer notre compréhension des situa- tions de gestion et donc la prise de décisions au sein d’organisations situées dans un environnement toujours plus complexe. Ces connaissances théoriques peuvent ainsi contribuer à l’amélioration de la performance des entreprises. En ce sens, les théories des organisations sont utiles pour les gestionnaires ; mieux comprendre les organisations permet d’agir, ce qui est le but de la gestion.

Dans cette introduction, nous présentons brièvement la théorie des organisations en tant que discipline et dans un deuxième temps l’organisation de cet ouvrage. Le champ de la théorie des organisations est loin d’être unifié pour différentes raisons : la première tient certainement au fait que de nombreuses disciplines y contribuent. Les approches sont donc multiples. Il n’existe même pas de consensus pour définir ce qu’est une orga- nisation. Le caractère récent de la théorie des organisations explique également ces tensions et en fait une discipline très vivante.

(16)

1 • NAISSANCE ET OBJET DE LA THÉORIE DES ORGANISATIONS

La théorie des organisations est influencée par de nombreuses disciplines. Elle a progres- sivement émergé comme une discipline à part entière auXXesiècle. Elle est traversée par de nombreux courants théoriques.

A - Naissance de la théorie des organisations

Selon Williamson (1998),« une science des organisations s’est mise cumulativement en place. Et c’est une science qui n’est pas restée abstraite et confinée dans des manuels.

Elle traite de phénomènes empiriques et réels (des problèmes de management, de poli- tique publique, etc.) et elle génère des prédictions. Ces prédictions sont testées à l’aide de données ».Quelle est l’histoire de la théorie des organisations ?

1) La théorie des organisations, une discipline récente

Les organisations n’ont véritablement retenu l’attention des penseurs qu’à partir dela fin duXIXeet du début duXXesiècle, même si certains auteurs, comme l’économiste Adam Smith, sont reconnus comme des précurseurs. Les auteurs aujourd’hui considérés comme les pères fondateurs de la discipline forment ce qu’il est convenu d’appeler

« l’école classique » (Taylor, Fayol, Weber, v. Chapitre 1). Le contexte historique permet de comprendre l’émergence de cette réflexion. Certains auteurs s’attachent d’ailleurs à proposer des chronologies juxtaposant la parution d’ouvrages de référence, les concepts et pratiques naissants avec des événements historiques marquants (Sibbet, 1997). Les premiers écrits de théorie des organisations coïncident avec les transformations majeures que connaît la société à partir duXIXesiècle, suite à la Révolution Industrielle (qui débute selon les pays entre la fin du XVIIIeet le début du XIXe). Cette période est marquée par la fin de l’ère artisanale, l’essor de l’industrie et la généralisation des grandes entreprises. La structure de la population active se modifie en conséquence ; avant la Révolution Industrielle, 80 % des actifs étaient des travailleurs indépendants, tandis qu’aujourd’hui 80 % des actifs sont des salariés d’organisations. De plus, au début du XXesiècle, les entreprises sont de moins en moins dirigées par des patrons- propriétaires ; ces derniers cèdent leur place au profit d’ingénieurs et d’administrateurs.

Les années 1950marquent un tournant dans l’étude des organisations. Celle-ci prend son véritable essor à cette période. Les années 1950 consacrent la théorie des organisa- tions comme objet d’études, ainsi qu’en témoignent la création de la revueAdministra- tive Science Quarterlyet celle de laGraduate School of Business and Public Administra- tionà l’université de Cornell (Rouleau, 2007). Pour certains, la théorie des organisations aurait même fêté ses cinquante ans en 2008, anniversaire de la parution de l’ouvrage Organizations de March et Simon (1958) qui «marque le point de départ d’une vaste expansion des études concernant les organisations» (Brunsson, 2007).

Progressivement, la théorie des organisations a acquis une « identité académique » (Augieret al.,2005). Elle s’est construit une histoire, des revues académiques lui sont consa- crées, de même que des associations professionnelles. Elle a tenté de se distinguer des autres champs des sciences sociales (les références des travaux en théorie des organisations sont de plus en plus tirées de revues spécialisées en théorie des organisations et font moins appel aux

16 MÉMENTOSTHÉORIE DES ORGANISATIONS

(17)

revues d’autres disciplines). Dans les années 1960, lesbusiness schoolsaméricaines se trans- forment peu à peu en institutions académiques et cherchent à gagner en légitimité. Progres- sivement, l’étude des organisations est intégrée au sein de départements spécialisés dans ces business schools. La théorie des organisations prend alors de l’ampleur et devient un domaine d’étude en soi. Ainsi, selon Augieret al. (2005), la théorie des organisations est véritablement établie en tant que discipline à partir de 1980.

2) La théorie des organisations, au croisement de disciplines

Si la théorie des organisations s’est progressivement imposée comme une discipline en soi, il n’en reste pas moins qu’elle estinfluencée par d’autres sciences sociales.Elle intègre ainsi les apports de :

– l’économie (réflexion sur la place de l’organisation dans une économie de marché, la relation d’agence, l’évolution des organisations...) ;

– la sociologie (questions du pouvoir, du changement, de l’identité...) ;

– la psychologie (théories de la motivation et du leadership, dynamique des groupes...) ; – l’anthropologie (problématique de la culture, dimensions symboliques de

l’organisation...) ;

– les sciences cognitives (théorie de la rationalité limitée, modèles de décision...) ; – la gestion (travaux des praticiens sur l’amélioration de la performance, influence de

l’environnement et d’autres facteurs de contingence sur la structure des organisations...) ;

– la biologie (approche systémique, écologie des populations...) ; – les sciences politiques (problématique du pouvoir...).

La théorie des organisations subit aussi d’autres influences. Ainsi, les sciences de l’ingé- nieur et l’ergonomie ont fortement marqué les débuts de la théorie des organisations.

Plus récemment, les approches postmodernes de l’organisation s’appuient sur la sémio- tique, la linguistique, les théories poststructuralistes, ou encore la critique littéraire...

Ces différentes disciplines ne répondent pas aux mêmes questions. L’objet organisation soulève en effet de multiples interrogations : pourquoi existe-t-il des organisations, quels sont les différents types d’organisation, quel est l’agencement organisationnel le plus efficace, qui détient le pouvoir dans l’organisation, comment motiver les membres d’une organisation... Les théories sont le plus souvent partielles et focalisées sur une problématique spécifique. Il est donc utile pour mieux comprendre les organisations de combiner les théories qui sont plus souvent complémentaires que contradictoires.

Cette pluralité d’approche est essentielle et permet à l’observateur de choisir le cadre théorique le plus adapté à son interrogation et à son objet d’observation, voire d’adopter plusieurs cadres théoriques pour appréhender un même objet si nécessaire.

3) Les différentes écoles de pensée de la théorie des organisations

Comment résumer l’évolution des théories des organisations (voir tableau) ? De nombreuses écoles de pensée se sont succédé depuis le début du XXesiècle. Il est notable que l’apparition d’un nouveau courant n’annule pas l’intérêt du précédent, ce qui est propre aux sciences sociales. Aucun paradigme n’est dominant en théorie des organisations. « Il y a une coexistence de paradigmes ou, mieux, d’approches qui rentrent plus ou moins en concurrence et qui sont portés par des écoles différentes » (Saussois, 2007).

INTRODUCTION 17

(18)

Sans prétendre à l’exhaustivité, il est possible de distinguer le schéma d’évolution suivant :

– au début du XXesiècle se développe « l’école classique » qui regroupe les apports de praticiens comme Taylor et Fayol cherchant à organiser de façon optimale la production et l’entreprise, ainsi que ceux du sociologue Weber qui ouvre la voie aux travaux sur la bureaucratie dans les années 1940 ;

– à partir des années 1930, le courant des relations humaines débute avec les fameuses expériences d’Hawthorne et introduit une approche sociale de l’entreprise qui aura et continue à avoir une influence sur de nombreux travaux de recherche (théories de la motivation, du leadership, dynamique de groupe, communication) ; – dans les années 1940, les travaux surla prise de décisiondébutent en s’appuyant

sur le postulat de rationalité limitée de Simon ;

– à partir des années 1960, les théories de la contingence amorcent un change- ment radical en remettant en cause l’idée d’une structure idéale en toutes circons- tances. Certains travaux sont centrés sur l’influence de l’environnement, amenant à considérer l’organisation comme un système ouvert (Scott, 2004) ;

– les années 1970 marquent le début d’approches plus modernes. Elles sont très riches et voient se développer simultanément la théorie des coûts de transaction, la théorie de l’agence, la théorie de la dépendance en ressources, l’écologie des popu- lations, ou encore la théorie néo-institutionnelle, toutes théories dont l’influence ira grandissant dans les années 1980 et jusqu’à nos jours. Il en va de même de l’ana- lyse stratégique de Crozier ;

– à partir de la fin des années 1990, de nouvelles approches voient le jour. Ces théories postmodernes (voir tableau) s’interrogent sur la nature de la science et de la réalité, ainsi que les conditions de la production de connaissances en matière de théorie des organisations. Ces théories renouvellent l’approche des organisations et apportent une perspective critique.

Vision synoptique de l’évolution des théories des organisations

Approches classiques (fin duXIXeaux

années 1970)

Théories néomodernes (années 1980-1990)

Théories postmodernes (fin des années

1990-2000)

Organisation Structure formelle

Ensemble de relations (institutionnelles, contractuelles, politiques, symboliques)

Construit social,

microdispositifs de pouvoir et de résistances, texte

Individu

Atomisé

(être économique ou être affectif ou rationalité limitée)

Rationalité limitée + (créateur de mythes rationalisés ou opportuniste ou stratégique ou porteur de sens)

Agent réflexif, sujet centré ou décentré

Environnement Économique

(autres organisations) Économique et social Sociohistorique (société et culture)

Problème À la recherche defficacité

Comprendre les processus

internes Démontrer le non-dit

But du savoir

Produire des connaissances normatives

Fournir des explications Libérer lindividu

————————————————————————————————————- - - -

18 MÉMENTOSTHÉORIE DES ORGANISATIONS

(19)

————————————————————————————————————- - - - Méthodes Modélisation, enquêtes Études de cas Analyse de discours et

dinteractions Producteur de

savoir Expert Analyste Analyste et partie

prenante (interprète) Source : d’après Rouleau (2007, p. 224)

B - L ’ objet de la théorie des organisations

La rigueur scientifique suppose de définir l’objet à étudier. Or il est difficile de donner une définition unique de ce qu’est une organisation. Différentes raisons peuvent expli- quer cette absence de consensus :

– la complexité du champde la théorie des organisations et la multiplicité des disci- plines qui s’y intéressent. Selon le cadre théorique, les auteurs définissent l’organisa- tion en fonction des problématiques qu’ils étudient ;

– l’ambiguïté du termequi s’emploie pour désigner aussi bien un objet (une organi- sation, en tant qu’entité), qu’un acte (l’organisation de quelque chose, ce qui pose la question de l’action collective et du rapport ente organisation et action) ou une méthodologie (des procédés d’organisation, ce qui renvoie au concept d’efficience, de la « bonne » organisation) ;

– la diversité des organisations. Pour reprendre l’expression de Mintzberg (1990),

« il y a beaucoup plus d’espèces dans le monde des organisations que dans le monde de la biologie ». Une entreprise, une association, une école, un parti poli- tique, l’armée sont, par exemple, des organisations.

Faut-il renoncer à définir ce qu’est une organisation, à l’instar de Rojot (2005) qui, dans son dernier manuel, s’y refuse volontairement ?

March et Simon (1993), dans l’introduction à la nouvelle édition de leur manuel de réfé- rence, définissent les organisations comme « des systèmes d’action coordonnée entre des individus et groupes dont les préférences, l’information, les intérêts et le savoir différent ».

Quant à Scott (1998), il estime que la plupart des théoriciens qui s’inscrivent dans une perspective de système rationnel conçoivent les organisations comme« des structures sociales créées par les individus pour les aider à poursuivre en commun des buts précis ».

Il existe de très nombreuses autres définitions (voir encadré pour d’autres exemples).

Entrer dans une théorie permet de découvrir le sens que ce mot revêt pour son auteur.

Quelques définitions de l’organisation Une organisation peut se définir comme :

« la coordination rationnelle des activités d’un certain nombre de personnes en vue de poursuivre des buts et des objectifs implicites communs »(Schein, 1970) ;

« des unités sociales essentiellement destinées à atteindre certains buts »(Parsons, 1964) ; « des systèmes dactivités dirigées vers un but et maintenant leurs frontières » (Aldrich,

1979) ;

«un système de relations interpersonnelles structurelles »(Presthus, 1958) ;

- - - -

INTRODUCTION 19

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- - - - « une réponse au problème de l’action collective »(Crozier, Friedberg, 1977) ;

« les organisations n’existent pas. Elles sont un mythe, seuls existent des événements liés ensemble par des cercles de causalité »(Weick, 1979).

Source : daprès Rojot (2005, pp. 19-21)

La théorie des organisations s’intéresse aux processus communs inhérents à toute action organisée, ce qui suppose la nécessaire coopération entre plusieurs individus qui vont réaliser ensemble quelque chose et se répartir les tâches à effectuer (question de la division). L’action organisée requiert la coopération entre individus (même s’ils peuvent différer et qu’il peut exister des conflits entre eux), ainsi qu’un certain degré de structure (ce qui pose la question de savoir à partir de quel moment commence l’organisation). Barnard (1938) estime que trois conditions sont nécessaires à l’appari- tion d’une organisation : un but, un ou des créateurs (qui créent l’organisation car une action individuelle n’est pas suffisante pour résoudre leur problème) et enfin des partici- pants, ce qui suppose que les dirigeants arrivent à les satisfaire pour s’assurer de leur contribution à l’organisation (les membres n’ont pas nécessairement le même but que les créateurs et leur appartenance à l’organisation doit leur permettre de répondre à leurs propres besoins ou buts).

Pour Argyris et Schön (1996),« les organisations ne sont pas simplement des regroupe- ments d’individus, mais aucune organisation n’existe sans ces regroupements ».Il existe, selon eux, trois conditions à remplir pour qu’une foule, un regroupement d’individus, devienne une organisation.

« Les membres de la foule doivent :

1. concevoir et convenir de procédures concernant la prise de décisions au nom de la collectivité ;

2. déléguer à des individus l’autorité d’agir au nom de la collectivité ;

3. délimiter des frontières entre cette collectivité et le reste du monde » (Ibid.).

À partir de ces différentes définitions et conditions, il est possible d’esquisser une liste descaractéristiques des organisations:

– l’existence de membres ;

– la division des tâches entre les membres ; – la création de règles officielles et procédures ;

– l’existence d’une hiérarchie ou d’un contrôle social de certains membres (leaders) qui peuvent prendre des décisions et engager la collectivité ;

– une certaine stabilité dans le temps ;

– des buts. La notion de but est souvent présente dans les définitions des organisa- tions. Cependant, les buts sont évolutifs, les membres de l’organisation peuvent avoir une vision différente des buts et avoir des objectifs personnels, le but réel d’une organisation peut être différent de celui qui est affiché... ;

– des frontières. Là encore, cette vision est parfois remise en cause dans la mesure où les relations entre agents économiques prennent des formes plus variées : réseau d’entreprises, accords de sous-traitance, de coopération...

Ainsi, de nombreuses définitions et caractéristiques des organisations conduisent à penser l’organisation comme un système. La théorie générale des systèmes a été proposée à l’origine par Ludwig von Bertalanffy (1968). Les principes de la méthode

20 MÉMENTOSTHÉORIE DES ORGANISATIONS

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