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DOSSIER. Tro Breizh Un tour de Bretagne à vélo

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Academic year: 2022

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N° 706 • Novembre 2020 17 N° 706 • Novembre 2020

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C’est vraiment trop beau, une photo s’impose !

Un tour

de Bretagne à vélo

Le projet initial consistait à gagner les Hauts-de-France par le train pour pédaler ensuite sur la Vélomaritime®

de Dunkerque à Saint-Malo. C’était sans compter sur le déconfinement très partiel de la SNCF à la mi-juin. Il nous fallait un plan B… comme Breizh. Ce serait donc le tour de Bretagne, par les Véloroutes et les Voies vertes !

> Texte et photos : Gérard Hamon

© Gérard Hamon

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À

© Alexandre Gros© Michel Savarin

Première péniche sur le canal de Nantes à Brest.

Randonneurs en tout genre sur la Voie verte Carhaix - Morlaix.

Royale passerelle sur l’Erdre, au sortir de Nantes.

Louison Bobet et Jean Robic statufiés sur la place de Carhaix-Plouguer.

Nous, c’est-à-dire trois amis de la Concorde cyclo Toutlemonde  : Mo- nique, passée au VAE il y a quelques années, René, son vétéran de mari, manifestement bien remis de sa double fracture tibia- péroné à l’automne, et Gérard, auto-institué scribe de service.

À Nantes, l’Erdre aidant, nous ne cafouillons pas trop pour trouver le balisage de la Vélodyssée®. Et c’est par une royale passerelle pour cyclistes au- dessus de «  la plus belle rivière de France » – dixit François  Ier – que nous quittons la métropole ligérienne. Un bon réseau de pistes cyclables nous permet alors de rejoindre Sucé-sur- Erdre et le chemin de halage du canal de Nantes à Brest. Désormais, fini le bitume, place à la chape et à la caillasse.

Que vous conter ensuite  ? Nous pourrions vous fournir le décompte journalier des hérons cendrés, cygnes tuberculés, grands cormorans – « Sales bêtes ! » dira René à chaque fois pour m’agacer – et autres oiseaux d’eau. Vous dire aussi qu’à deux ou trois reprises, nous avons entraperçu la flèche bleue du martin-pêcheur. Vous réciter le poème du jour, appris ou réappris pen- dant le confinement. Vous nommer la fleur symbole de la journée, mais tout cela nous appartient en propre et ris- querait de vous ennuyer.

Au lac de Guerlédan, une jeune mar- cheuse s’enquiert de notre parcours et s’informe sur notre équipement. «  Vos randonneuses me font envie  !  », finit- elle par avouer. Elle envisage d’ailleurs de transformer son VTT en gravel et de l’équiper de sacoches.

Carhaix, 13 h tapantes. Les sœurs Goadec entonnent leur mini concert.

Pendant un quart d’heure, c’est donc au rythme du kan ha diskan de ces chan- teuses populaires bretonnes et sous le soleil enfin réapparu que nous pique- niquons.

Ici, les champions cyclistes bretons sont également à l’honneur  : Bernard Hinault, Louison Bobet, Jean Robic et Lucien Petit-Breton ont leur statue sur la place.

En matière d’hébergement, nous varions les plaisirs  : mobil-home au camping de Guenrouet, hôtel- restaurant trois étoiles à Josselin, face au château des Rohan, hôtel «  inso- lite  » aux jardins de la bien nommée abbaye de Bon Repos  ; ici, les hiron- delles rustiques ont leur nid au-des- sus de la porte d’accès aux chambres ! En Bretagne, vous le savez, souvent le temps varie. Après le soleil sur Carhaix, c’est l’orage carabiné avant d’atteindre l’étape à Morlaix. Nous sommes litté- ralement fondus et nos sacoches sont

couvertes des éclaboussures de la Voie verte. Récupérée dans les bidons, l’eau de la descente de gouttière nous per- met un premier dégrossissage avant d’oser franchir la porte de l’hôtel du port.

Demain, petite journée avec un aller- retour à Roscoff pour clôturer la Vélo- dyssée® (EuroVelo 1) et entamer la Vélomaritime® (EuroVelo 4). C’est pro- mis, il fera beau.

Les champions cyclistes bretons sont également à l’honneur : Bernard Hinault, Louison Bobet, Jean Robic et Lucien Petit-Breton ont leur statue sur la place.

Notre-Dame de la Pitié dédoublée sur l’autre rive.

À la gare de Cholet, le mardi 9 juin, face à nos billets achetés avant le confine- ment, la préposée est désolée. «  Vous pourriez aller jusqu’au Mans. Après, gagner la Normandie, c’est mission impossible  : soit les trains n’existent plus, soit ils ont été remplacés par des cars… qui ne prennent pas les vélos.  » Décidément, il est bien loin, le temps du slogan «  Tout est possible avec la SNCF  !  ». Pas question de se laisser abattre. Changement de programme et cap à l’ouest.

« Demain, dès l’aube, à l’heure où blan- chit la campagne, Nous partirons. »

Sur la Vélodyssée , de Nantes à Roscoff

Retrouvez les circuits de la Vélodyssée® et de la Vélomaritime®

sur veloenfrance.fr

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Roscoff. Comme les femmes de marins du poème « Maris stella » de José Maria de Heredia, nous regardons «  l’océan blanchir l’île de Batz ». Midi.

«  Et l’angélus, courbant tous ces fronts noirs de hâle,

Des clochers de Roscoff à ceux de Sybiril,

S’envole, tinte et meurt dans le ciel rose et pâle. »

Midi. Faisant fi des touristes, la supérette et le supermarché ont baissé leur rideau.

Un simple sandwich de boulangerie fera l’affaire… et nous pourrons toujours nous rattraper ce soir au restaurant.

Le retour le long de la rivière de Morlaix a beau dévoiler des paysages paradisiaques, Monique est inquiète.

Sans doute surgonflé au départ, le pneu

arrière du VAE menace maintenant L’ossuaire de l’église de Roscoff.

Le cap Fréhel, « Grand Site de France » en Bretagne.

Matin calme et marée basse sur la rivière de Morlaix.

L’église de Brélévenez, au sommet de ses 140 marches.

L’abbaye de Beauport, kilomètre zéro d’un chemin de Saint-Jacques.

Repérage sur la table d’orientation au panorama de Locquirec.

d’éclater. «  Pas le pneu, l’enveloppe  », corrige René qui a longuement travaillé chez Bibendum. Par chance, le vélociste détient le bon modèle. Par contre, débordé par l’opération «  Coup de pouce vélo  », il ne peut se charger du montage. Pas de problème, René sait faire… et je suis là pour l’encourager et l’assister moralement !

Marée basse et petit matin brumeux au départ vers la côte de granit rose. À Lannion, l’église de Brélévenez domine la ville basse. À l’office de tourisme, c’est un Anglais qui nous renseigne sur les hébergements possibles sur la côte.

Finalement, à « L’Écume de Mer » de Trébeurden, nous serons tout à la fois les premiers clients de la saison et les

seuls de la soirée. Et, chose promise, chose due, au dîner, nous avons droit à un extra avec une belle part de gouign aman, gâteau breton typique et des plus caloriques.

Un hommage à Renan au passage à Tréguier, une pensée pour les terre- neuvas à Paimpol, un arrêt photo à l’abbaye de Beauport, un pique-nique au port du Légué et nous sommes à Erquy pour un « Soleil couchant » sur la baie de Pléneuf – Val-André. « L’horizon tout entier s’enveloppe dans l’ombre, Et le soleil mourant, sur un ciel riche et sombre,

Ferme les branches d’or de son rouge éventail. »

On ne peut mieux dire que le poète.

Départ à l’aube, et déjà se profilent le phare et les falaises du cap Fréhel.

Évidemment, nous connaissons, mais une nouvelle visite ne se refuse pas.

D’autant qu’à cette heure matutinale les touristes sont plutôt rares. Le rocher de la Fauconnière et ses colonies d’oiseaux d’eau, une végétation rase faite d’ajoncs et de bruyère, des à-pics vertigineux. Ici vraiment «  La mer sans fin commence où la terre finit. »

Sur la Vélomaritime ,

de Roscoff à la Rance

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Nous aurions aimé pousser jusqu’à Saint-Malo, revoir la cité corsaire et visiter la ville close, mais la route du barrage de la Rance est vivement déconseillée aux cyclistes. D’ailleurs, la Vélomaritime® l’évite et plonge à l’intérieur des terres avant Dinard pour une traversée à une vingtaine de kilomètres en amont. Désormais, nous suivrons la liaison Manche-Océan établie sur le chemin de halage bordant la Rance, le canal d’Ille-et-Rance puis la Vilaine.

Dinan. La «  Carcassonne de l’ouest  » est promue ville étape du soir. Ici, sept années de collège et lycée dans une autre vie m’autorisent à jouer le cicérone.

Le château de la duchesse Anne, la tour de l’horloge, l’église Saint-Sauveur, qui conserve religieusement le cœur du connétable Bertrand du Guesclin…

Passage à pied sur les pavés dans la rue du Jerzual à Dinan.

Joachim du Bellay contemplant son « Loire gaulois » à Ancenis.

Sur la place des Cordeliers où, déambulant à pied avec nos ânes bâtés, nous tombons nez à nez avec notre ancien maire en balade avec son épouse. Surprise, surprise. Le lendemain matin, le départ s’effectue par la rue du Jerzual. Maisons médiévales et en encorbellement, mais aussi gros pavés et forte déclivité. Nous jouons la sécurité en rejoignant le port à pied.

C’est aujourd’hui dimanche. Tel le héron de la fable, nous avons tardé à faire provision de bouche. À Tinténiac, hormis la boulangerie, tous les commerces alimentaires sont fermés.

Nous souquons ferme sous l’averse pour gagner Hédé. Notre salut viendra d’une supérette miraculeusement ouverte après l’heure de fermeture.

Mieux, le soleil est de retour pour pique-niquer face aux écluses.

Dans la banlieue rennaise, au milieu d’une foule hétéroclite de promeneurs et de cyclistes du dimanche, la vigilance s’impose. Mais c’est d’une branche morte tombée que viendra le danger, faisant voler en éclat le garde-boue

arrière du VTC de René. Pas de chute, pas de mal… sauf pour le garde-boue.

On aurait pu penser qu’une grande ville ne poserait pas de problèmes d’hébergement. Détrompez-vous.

L’auberge de jeunesse n’a pas réouvert.

Dans le secteur de la gare, les hôtels sont légion, mais ils sont soit fermés, soit complets, soit hors budget. Il en est bien un qui ferait l’affaire, mais il nous faudrait laisser nos montures passer la nuit sur le trottoir. Hors de question.

Retour à la case départ où nous obtenons un tarif réduit, sans doute sur notre bonne mine. Nous ne dormirons pas à la belle étoile, et c’est tant pis.

Par l’avenue Janvier puis en suivant les quais, nous retrouvons sans peine la Voie verte de la Vilaine. Nous la quitterons à Guipry-Messac. À la mi-temps du douzième jour, nous franchissons la Loire à Ancenis et retrouvons l’Anjou si cher à du Bellay. « Heureux qui comme Ulysse a fait un beau voyage  » nous souffle alors notre copain Joachim.

Retour en Anjou

par la liaison Manche-Océan

LA GASTRONOMIE

Les galettes de blé noir, plus savamment dénommé sarrasin, sont un incontournable des crêperies. Mets salé, accompagné de jambon, d’un œuf étalé ou en miroir, c’est un plat principal. Dans la région de Rennes, le must, c’est la galette saucisse, galette froide enroulée sur une saucisse grillée.

Point n’est besoin de couverts.

La galette saucisse se prend à pleine main et se mange à pleine bouchée !

Les crêpes de froment sont leur pendant sucré. C’est un dessert qui se déguste nature, avec du sucre, de la confiture, du chocolat, du miel…

Et pour le « Breton pur beurre », le vrai régal, c’est le caramel au beurre salé au sel de Guérande.

Côté boisson, une bolée de cidre brut s’impose. Et puisque nous avons maintes fois souscrit à la tradition du dîner en crêperie, nous pouvons vous donner notre avis.

C’est donc au «  P’tit Fausset  » de la cidrerie Gilles Barbé que nous décernons la médaille. «  Mais c’est de la publicité déguisée, ça ! » objecte René. « Un peu, mon neveu  !  » Gilles, hélas décédé trop jeune il y a trois ans, était le président des cidriers bretons.

C’était aussi notre neveu.

Le site des onze écluses sur le canal d’Ille-et-Rance.

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Marée basse au port de Trégastel, sur la côte de granit rose.

Hommage à Renan sur la place de Tréguier. Paimpol, célébrée par Loti et chantée par Botrel.

Jolie lumière sur Roscoff.

Le vieux pont et le port sur la Rance à Dinan.

Le château des Rohan à Josselin. Hortensias, chapelle et calvaire, nous sommes en Bretagne.

La semonce de l’Ankou – ouvrier de la mort en Bretagne – sur le cadran solaire de Roscoff.

Ciel d’orage sur les ruines de l’abbaye de Bon Repos.

Oh ! Qu’elle est belle ma Bretagne !

Autant vous l’avouer, ces deux dernières pages avaient été conçues à l’origine pour une classique double page photo. À l’époque, il n’était pas

encore question de dossier complet sur ce périple estival. Vous n’y trouverez donc ni vélo ni cyclo, mais ils abondent dans les pages précédentes.

Vous y trouverez par contre quelques-uns des plus beaux sites rencontrés. De quoi vous donner, espérons-le, l’envie de partir vous aussi sur les routes et chemins du far-ouest armoricain. Alors, à très bientôt donc. Ou plutôt « Kenavo ».

> Texte et photos : Gérard Hamon

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