• Aucun résultat trouvé

Complications de l’anesthésie générale inhérentes à la voie laparoscopique et à la prostatectomie totale robot-assistée

N/A
N/A
Protected

Academic year: 2022

Partager "Complications de l’anesthésie générale inhérentes à la voie laparoscopique et à la prostatectomie totale robot-assistée"

Copied!
6
0
0

Texte intégral

(1)

ARTICLE DE REVUE

Complications de l’anesthésie générale inhérentes à la voie laparoscopique et à la prostatectomie totale robot-assistée

Prevention of complications of general anesthesia linked with laparoscopic access and with robot-assisted radical prostatectomy

C. Chatti

a

, G. Corsia

a

, D.-R. Yates

b

, C. Vaessen

b

, M.-O. Bitker

b

, P. Coriat

a

, M. Rouprêt

b,∗

aServiced’anesthésieréanimation,hôpitalPitié-Salpêtrière,Assistancepublique—Hôpitaux deParis,facultédemédecinePierre-et-Marie-Curie,universitéParisVI,47-83,boulevardde l’Hôpital,75651Pariscedex13,France

bServiced’urologie,hôpitalPitié-Salpêtrière,Assistancepublique—HôpitauxdeParis, facultédemédecinePierre-et-Marie-Curie,universitéParisVI,47-83,boulevarddel’Hôpital, 75651Pariscedex13,France

Rec¸ule27mars2011;acceptéle16mai2011 DisponiblesurInternetle3septembre2011

MOTSCLÉS Prostatectomie; Morbidité; Anesthésie; Complications; Laparoscopie; Robotique; Trendeleburg

Résumé

Introduction.—L’objectifdecetravailétaitdeprésenterunerevuedesparticularitéstech- niquesetdescomplicationsdel’anesthésiegénéraleaucoursdelaprostatectomieparvoie laparoscopiquerobot-assistée.

Matérielsetméthodes.—Les données sur la prostatectomie totale robot-assistée et sur l’anesthésiegénéraleontétéexploréesdansMedlineenutilisantlesmotsclésMeSHsuivants: prostatectomie;morbidité; anesthésie; complications; laparoscopie;robotique; Trendele- burgetensélectionnantlesarticlesobtenussurleurméthodologie,leurpertinenceparrapport authèmeexploréetleurdatedepublication.

Résultats.—Iln’yavaitpasde donnéesdeniveaudepreuve1. Lapremièreprostatectomie robotassistéeaétérapportéeen2000.L’innovationtechnologiqueapportéeparlerobotavec savision 3-D,l’acquisition dedegrés de mobilitéet unepositionplus ergonomiquepourle chirurgien,séduitchaquejourdenouvelleséquipes.Toutefois,lavoielaparoscopiquerobot- assistéegénère des contraintes pour l’équipe d’anesthésiequi doitappréhender les règles de laparoscopie et de l’installation spécifique du patient pourgarantir unesécurité maxi- male.Ilexistedescomplicationsinhérentesàl’installationdupatientlui-mêmeenpositionde Trendelenburg(oculaire,neurologiques,hémodynamiques,respiratoires)etdescomplications

Auteurcorrespondant.

Adressee-mail:morgan.roupret@psl.aphp.fr(M.Rouprêt).

1166-7087/$seefrontmatter©2011ElsevierMassonSAS.Tousdroitsréservés.

doi:10.1016/j.purol.2011.05.004

(2)

respiratoiresliéesauxspécificitésdelaventilationenatmosphèregazeuseduesaupneumopéri- toine.L’undesélémentscapitauxdelaqualitédespublicationsdansledomainedelachirurgie estliée àl’évaluationobjectivedes complicationspardes systèmesde graduationadaptés etlescomplicationsdel’anesthésiegénéraledoiventabsolumentêtreégalementrecensées.

Conclusion Laprostatectomietotalelaparoscopiquerobot-assistéeabouleversélesrepères anatomiques et chirurgicaux dans l’exérèsecarcinologique du cancer de la prostate. Pour autant,l’environnementpériopératoirea,lui-aussi,étécomplètementmodifiéetl’installation de cette pratique dans la routine quotidienne d’un service exige de l’équipe d’anesthésie qu’elles’adapteàcettetechniqueetàsesparticularitésetqu’elleintègrecertainesspécificités danssagestiondupatient.

©2011ElsevierMassonSAS.Tousdroitsréservés.

KEYWORDS Radical prostatectomy;

Morbidity;

Anethesiology;

Complications;

Laparoscopy;

Robotics;

Trendelenburg

Summary

Introduction.—The aim of our work was to present a review of technical features and complicationsofgeneralanesthesiaduringrobot-assistedlaparoscopicradicalprostatectomy (RALRP).

Materialsandmethods.—Data onRALRPandgeneralanesthesiawere exploredonMedline usingthefollowingMeSHterms:radicalprostatectomy;morbidity;anesthesiacomplications;

laparoscopy;robotics;Trendeleburg. Publicationswereconsideredonthefollowingcriteria:

methodology,relevanceanddateofpublication.

Results.—Therewas nodataoflevelofevidence1available.Thefirst RALRPwasreported in2000.Technologicalinnovationbroughtbytherobotwithits3-Dvision,theacquisitionof degreesofmobilityandamoreergonomicpositionforthesurgeon,haveledtoagrowinginter- estfromnewteamsinthewesternworld.However,theRALRPgeneratesconstraintsforthe anesthesiateamwhoneedtoincorporatetherulesoflaparoscopyandthepatient’sspecific installationtoguaranteemaximumsafety.Thereareinherentcomplicationswiththeinstalla- tionofthepatienthimselfintheTrendelenburgposition(ocular,neurological,hemodynamic, respiratory)andrespiratorycomplicationsrelatedtothespecificprocedureingaseousatmos- phereduetopneumoperitoneum.Oneofthecriteriaofthequalityofpublicationsinthefield ofsurgeryisrelatedtotheobjectiveevaluationofcomplicationsbyappropriatescalesystems andthecomplicationsofgeneralanesthesiamustalsobeabsolutelyrecorded.

Conclusion.—RALRPhaddeeplymodifiedtheanatomicallandmarksofthesurgicalremovalof prostatecancer.However,theperioperativeenvironmenthasalsobeencompletelyalteredand theinstallationofRALRPinthedailyroutineofaservicerequiresfromtheanesthesiateamto adapttheirbehaviortothissophisticatedsurgicalaccess.

©2011ElsevierMassonSAS.Allrightsreserved.

Introduction

L’approche chirurgicale de la prostatectomie a considé- rablement évolué ces 20dernières années avec un souci constant de diminution de la morbidité. Ainsi, a-t-on vu se développer les techniques dites «mini-invasives». En 2000,Abbouetal.ontrapportélapremièreprostatectomie laparoscopiquerobot-assistée[1].Depuis,cettetechnique ne cesse de se développer et de plus en plus de séries ontrapporté les résultats dela chirurgierobotique [2,3].

Pourtant,le coût de la procédure et le recullimité sont autant defacteurs limitatifspour l’adhésion définitivede lacommunautéurologiqueàcettevoied’abord.Lachirur- gierobot-assistéeestapparueinitialementpourpallieraux difficultéstechniquesetàlalonguecourbed’apprentissage desprostatectomiescœlioscopiques.L’apparitiondurobot DaVinci datede1997(IntuitiveSurgical©,MountainView, Californie) et il reste le seul actuellement utilisé. Il dis- posed’unevision3-Detd’instrumentspivotants(EndoWrist) àsixdegrésdemobilités.Ilest constituédetroisunités: une console de commande pour la télémanipulation, une

colonnetechnique(lumière,insufflateur,moniteur2-Dpour l’aide opératoire) etune unité opératoire. L’unité opéra- toirecomportetroisbras télécommandésetunsystèmeà quatrebras,encoreplusévolué,estapparurécemment.Le brascentralportel’endoscope,avecdeuxcanauxoptiques séparés reliés àdeux camérasprocurantune réelle vision 3-D. Lesautresbras sontdédiés àporter lesinstruments.

L’opérateur est assis à la console de télémanipulation et dirigel’extrémitédesinstrumentsendocorporelsàl’aidede deuxpoignées,sansdélaidetransmissionentrelesgestes etlaréalisationdesmouvementsdanslechampopératoire.

Plusieurs pédales decontrôle lui permettent dedéplacer, d’agrandirlechampdevisionoud’actionnerlacoagulation.

Parallèlement, les anesthésistes travaillant en secteur d’urologie doivent acquérir une connaissance pratique de ces systèmes robotisésafin d’en connaître les principales difficultés techniques spécifiques pourproposer unetech- niqued’anesthésieadaptéeetcomprenantleminimumde risquepourlepatient.Lebutdecetravailétaitdeproposer unemiseaupointsurlescomplications,spécifiquesounon, etlesparticularitéstechniquesdel’anesthésiegénéraleau

(3)

Figure1. InstallationenpositiondeTrendelenburgenpréambule delaprostatectomietotalelaparoscopiquerobot-assistée.

coursdela prostatectomietotaleparvoie laparoscopique robot-assistéeàpartir desdonnéesrécentesdela littéra- ture.

Méthodes

Les données sur la prostatectomie totale robot-assistée et sur l’anesthésiegénérale ont été explorées dans Med- line (http://www.ncbi.nlm.nih.gov) en utilisant les mots clés MeSHsuivants ouune combinaisondeces mots clés: prostatectomie; morbidité; anesthésie; complications; laparoscopie;robotique;Trendeleburg.Aucunedonnéede niveau de preuve1n’était disponible. Ainsi, les articles obtenus ont ensuite été sélectionnés les articles sur leur méthodologie,leurlanguedepublication(anglais/franc¸ais), leurpertinenceparrapportausujettraitéetleurdatede publication parun groupe d’experts (chirurgiens etanes- thésistes).Notreobjectif n’était pasderecenser tous les articlessurlesujetmaisplutôtdedonnerunaperc¸usysté- matisédesparticularitésdel’anesthésiegénéraleaucours delaprostatectomietotaleparvoielaparoscopiquerobot- assistée.

Prévention des complications liées à l’installation

Lepatientestinstalléendécubitusdorsal,lesbraslelong ducorps etenposition deTrendelenburgafin defaciliter le geste d’exérèse chirurgical (Fig. 1). Les complications liées à cette installation peuventavoir des conséquences fonctionnelles,maiségalementvitales.

Spécificités respiratoires

L’importancedel’installationest essentielleetlesappuis doiventêtreplacéscorrectementafind’éviterlacompres- sion abdominale sur la table opératoire et permettre l’ampliation thoraciquemaximale.Endécubitus dorsal, la diminution de la capacité résiduelle fonctionnelle (CRF)

est d’environ 1L par rapport à la position debout [4].

L’inductionanesthésiqueenpressionpositiveetlaréalisa- tiond’insufflationsrégulièrescorréléeàlacapacitévitales ont prouvé leur efficacité dans la prévention des atélec- tasies posturales chez le sujet sain [5,6]. L’induction et le maintien d’un niveau de ventilation en FiO2inférieure à 1durant l’anesthésie concourent également à préve- nir l’apparition d’atélectasies de résorption, quelle que soit la position [7]. Sous anesthésie générale, le décu- bitus dorsal améliore la mécanique diaphragmatique et permet une répartition plus homogène de la circulation pulmonaire.

Spécificités hémodynamiques

Enpositionde Trendelenburg, le retourveineux estfavo- risé et le volume sanguin intrathoracique augmenté [8].

Cette amélioration du retour veineux se fait aux dépens des territoires splanchniques et des membres inférieurs.

Enpratique,levolumesanguincentraln’augmentequede 1,8%àpartird’unepositiondedécubituspouruneinclinai- sondéclivede15 [9,10].Au-delà de20 d’inclinaison, le retourveineuxprovoqueunengorgementthoraciqueetle poidsdesviscèrescomprometl’indexcardiaqueparhyper- pression intrathoracique. Le territoire cave supérieur est soumis à un régimede pression gênant le retour veineux cérébral et pouvant compromettre la pression de perfu- sion cérébrale [11]. Le bon positionnement par la mise enplace de billots, placés transversalement sous le tho- raxetlescrêtesiliaques, permetderéduirelacontrainte abdominale.

Complications oculaires

Ilestprimordialdevérifiertoutlelongdel’interventionla bonneocclusionpalpébraleetdeluttecontreladéshydra- tationcornéenneparsubstitutionlacrymale.Lesatteintes oculaires au cours de l’anesthésie générale peuvent être la conséquence d’une compression directe du globe ocu- laire ou de mécanismes indirects mettant en jeu divers facteurstels quela positionopératoire,l’anémie, l’hypo- oul’hypervolémie [12].Des lésionsconjonctivalesoucor- néennes peuvent également survenir à l’occasion d’un mécanismelésionneldirect.Lesconséquenceslésionnelles vontdelasimpleabrasioncornéenneàdevéritablescécités définitives[13]. Undéplacement peropératoire dela tête du patient, plus encore qu’une mauvaise installation ini- tiale,estsouventàl’originedecescomplications[14].Des lésions ophtalmologiques, par compression oculaire, sont responsablesd’occlusiondel’artère centraledelarétine.

Ceslésionsdramatiquessontresponsablesdecécitésdéfini- tivesunilatérales.Lagenèsedeceslésionsestdirectement liéeà uneaugmentationde lapression intraoculaire[15].

Despertesdevisionpeuventégalementsurvenirparnévrite optiqueischémique.Ellessont leplus souventbilatérales.

Laphysiopathologiedecespertesdevisionpostopératoire est,àcejour,nonélucidée[16].

Complications neurologiques

Endécubitus dorsal, les bras doivent être placés le long ducorpsetmaintenusparenroulementdans desdrapsou

(4)

par des gouttières afin d’éviter tout déplacement secon- daire. L’installation des avant-bras en supination, ou à défaut en position neutre, reste justifiée même s’il est impossibledeprévenir totalementlasurvenue d’uneneu- ropathieulnaire.Uneprotectionsoupleauniveaudesbras et avant-bras pourrait diminuer le risque de neuropathie [17]. Des recommandations de consensus de l’ASA sont spécifiquementdédiées à l’installation età la prévention desneuropathiespériphériques[18].Aumembresupérieur, lesatteintes nerveuses les plus fréquentes concernent le plexus brachial etle nerf ulnaire [19,20]. Au plexus bra- chial,leslésionsprédominentauxracinesC5etC6,lenerf le plus fréquemment atteint est le nerf musculocutané.

Laneuropathieulnaireestl’atteintenerveusepériphérique postopératoirelaplus fréquente[21].Lesautres nerfsdu membresupérieursontplusrarementatteints[22].Lenerf médianpeutêtreléséparcompressiond’unlientropserré ouparunehyperextensiondupoignet.Lenerfradialpeut êtreléséàlafacepostérieuredel’humérusparunarceau ouparunbrassardàtensionenmodeautomatiquerépété.

Aumembreinférieur,lenerfsciatiqueetsabranchetermi- nalefibulairecommunesontlesplusfréquemmentatteints [23].

Complications respiratoires liées à l’insufflation

Lepremierpointàsoulignerlorsdel’insufflationdeCO2dans la cavité péritonéale, n’est pas de constater la présence d’une hypercapnie, mais plutôt de comprendre pourquoi celle-ciest silimitée.Eneffet,sil’on tientcomptedela diffusion de ce gaz et des propriétés de réabsorption de laséreuse péritonéale, ildevrait entoutelogiqueyavoir des hypercapnies bien supérieures. Vingt minutesenviron aprèsledébutdel’insufflation,laPETCO2sestabilise,tra- duisantl’installationd’unéquilibreentreleCO2insuffléet l’éliminationpulmonaire[24].Onpeutdoncconsidérerque lapression intra-abdominale,dufaitdelacompressionde la circulation capillaire au niveau du péritoine,constitue un obstacleà la réabsorption du CO2. Par conséquent, il existeparfoisuneaugmentationtransitoiredelaPETCO2au momentdel’exsufflation.

L’augmentationde15à25%delaventilation/minute(en pratiquedelafréquencedelaventilationmécanique)per- metalorsderamenerlaPETCO2àsonniveaudedépart.Une élévation ultérieure de la PETCO2peut résulter quelques fois d’un trouble ventilatoire, maisle plus souvent d’une fuiteextrapéritonéale deCO2permettantl’absorptionsys- témique de ce gaz. La diffusion du CO2dans les espaces extrapéritonéauxpeutégalements’accompagnerd’uneélé- vation importante et parfois rapide de la concentration artérielleenCO2.Ilseproduitleplussouventautourdesori- ficesnonétanchesd’introductiondestrocartschirurgicaux.

Lesrépercussions physiopathologiques d’une élévation de capnie sont extrêmement nombreuses et complexes. Les anesthésistessont asseztolérantsfaceàunehypercapnie.

Néanmoins, ilfaut serappeler que si elle survient bruta- lementavanttouteadaptationphysiologique,elleentraîne uneacidoserespiratoire.Touteélévationde10mmHgdela PaCO2provoqueunechutede0,1unitépH.

Emphysème sous-cutané

L’emphysèmesous-cutané est assezfréquent, ilpeut par- fois êtremassifetatteindrele visage.Souventenrapport avecune fuitepré- ourétropéritonéaleà partird’un tro- cart,sondiagnosticestfaitsurl’élévationdeCO2expiréet surlavisualisationdel’emphysème.Ilimposeauchirurgien derevérifiertouslespointsdepénétrationdestrocartsetde baissersicelaestpossiblelapressiond’insufflation[24,25].

Dans la période postopératoire,ces emphysèmespeuvent êtreresponsablesd’unehypercapniepersistanteetdedou- leurs.Enrèglegénérale,laréabsorptiondecesemphysèmes estrelativementrapideetsefaitenquelquesheures.

Intubation sélective

Une intubation sélective peut aussi êtreà l’origine d’une hypercapnie etdoit êtreévoquée systématiquement.Elle estliéeaupneumopéritoineetàlapositiondeTrendelen- burg quirefoule le diaphragmeetentraîne uneascension de la carène [26]. L’extrémité de la sonde d’intubation peut être mobilisée, notamment lors des mouvements d’extension etflexion de la tête, provoquant respective- mentuneextubationouuneintubationsélective[27].

Pneumothorax

Ilpeutrésulterd’unbarotraumatisme,liéàl’hyperpression intrathoracique ou d’un passagede gaz carbonique de la cavitéabdominaleverslaplèvre,àl’occasiond’unebrèche chirurgicale(maisrarementaucoursd’uneprostatectomie, plutôtau cours d’une chirurgieduhaut appareil urinaire) [28].Fréquemment, peusymptomatiques etdediagnostic fortuit, ces épanchements peuvent prendre un caractère compressif dramatique (élévation des pressions respira- toires, hypercapnie majeure, syndrome cave supérieur, collapsus...) qui impose l’exsufflationrapide du pneumo- péritoine ou pour certains l’introduction d’une pression expiratoirepositive.

Embolie gazeuse

L’incidence de l’embolie gazeuse est faible. Il s’agit fré- quemment deformes frustes, qui semanifestent par des troubles neurologiques non spécifiques ou par un simple retardderéveilsanscompteraveclesformesretardéesqui surviennentàlafindel’intervention,lorsquel’exsufflation dupneumopéritoine libèredes bullesdeCO2piégéesdans lacirculation mésentérique ouportale[29,30].Lorsque le volumedel’embolgazeuxaugmente,laPETCO2chute,par diminutiondeséchangesauniveaudulitcapillairepulmo- naireet/oupararrêtcirculatoire.Laported’entréesesitue leplussouventauniveaud’unegrosseveine(veineiliaque, veinecaveinférieure),ponctionnéelorsdelamiseenplace del’aiguilledePalmerendébutd’insufflationous’ilyaune plaienégligéeaucoursd’uncurageilio-obturateurbilatéral extensif, par exemple. Un autre point d’entrée àconnaî- tre sesitue au niveaudes plexus veineux périombilicaux.

Lesplaies vasculaires peropératoires neconduisent à une emboliegazeusequesilapressiondupneumopéritoineest trèsprochedelapressionveineuse.Sielleestsupérieure,

(5)

commec’estle casle plussouvent,le collapsusdes vais- seauxempêchetouteentréedegaz[31].

Complications liées au robot et évaluation objective

Outrelescomplicationsdécritesdanscetravail,ilestimpor- tant de noter que le système robotique lui-même peut engendrer des difficultés pour l’équipe d’anesthésie. Par ailleurs, il est absolument indispensable que l’anesthésie soitprofonde pendant toutela duréedelaprocédure. En effet,ilnefautpasmésestimerlepoidsetlescontraintes que feraient subir la machine, trocarts en place, sur un patiententraindeseréveillerenperopératoire.Lesbrasdu robotétantfixes,lemaladepourraitallerjusqu’às’empaler littéralementsurl’appareil.

Dans une moindre mesure, le système robotique lui- mêmepeutêtredéfaillant.Cesfaillestechniquespeuvent induire des durées d’anesthésie générale beaucoup plus longuesquecellesprévuesinitialement.

Enfin,laqualitédesrésultatsenchirurgieestégalement liéeàuneexpositionsincèredelamorbiditédestechniques etàunreportobjectifdescomplications.Ils’agitd’uncor- rolaire indispensable à la bonne pratique chirurgicale qui n’estpastoujoursrespecté[3,32].Ilexistedoncdesrègles évaluant la qualité des publications chirurgicales [33] et deséchellesdecomplicationsapplicablesàlalaparoscopie (classificationdeClavien[34,35])oùmêmeàlarobotique elle-même[36].Ces instrumentsdoivent absolumentêtre prisencompteparleséquipes quirapportentleursrésul- tatsafindegarantirunecertaineobjectivitéetunecertaine qualitédansl’évaluationdetoutesnouvellestechnologies, robotiquesounon.Àcetitre,lescomplicationsd’anesthésie doiventêtre recenséesafin d’aiderleséquipes àgérerau mieuxl’environnementpériopératoiredupatient.

Conclusion

Les techniques chirurgicales mini-invasives, axées autour de la laparoscopie et, plus récemment, de la robotique exigentdelamotivationetunecourbed’apprentissagede la part des équipes qui s’y impliquent. Outre le chirur- gien, l’anesthésiste et son équipe sont également partie prenantedansl’environnementpériopératoireetdelamor- biditéinhérenteàcestechniques.

Déclaration d’intérêts

Lesauteursdéclarentnepasavoirdeconflitsd’intérêtsen relationaveccetarticle.

Références

[1]AbbouCC,HoznekA,SalomonL,LobontiuA,SaintF,CiccoA, etal.Prostatectomieradicalelaparoscopiqueréaliséeàdis- tanceparrobot.Àproposd’uncas.ProgUrol2000;10:520—3.

[2]Badani KK, Kaul S, Menon M. Evolution of robotic radi- calprostatectomy:assessmentafter2766procedures.Cancer 2007;110:1951—8.

[3]DrouinSJ,VaessenC,MisraiV,FerhiK,BitkerMO,Chartier- KastlerE,etal.Résultatscarcinologiquesetfonctionnelsdela prostatectomietotalelaparoscopiquerobot-assistée.ProgUrol 2009;19:158—64.

[4]Lumb AB, NunnJF. Respiratoryfunction and ribcage contri- butiontoventilationinbodypositionscommonlyusedduring anesthesia.AnesthAnalg1991;73:422—6.

[5]Rusca M, Proietti S, Schnyder P,Frascarolo P, Hedenstierna G, Spahn DR, et al. Prevention of atelectasis formation duringinductionofgeneralanesthesia.AnesthAnalg2003;97:

1835—9.

[6]YuG,YangK,BakerAB,YoungI.Theeffectofbi-levelpositive airwaypressuremechanicalventilationongasexchangeduring generalanaesthesia.BrJAnaesth2006;96:522—32.

[7]Hedenstierna G. Alveolar collapse and closure of airways:

regular effects of anaesthesia. Clin Physiol Funct Imaging 2003;23:123—9.

[8]Lestar M, Gunnarsson L, Lagerstrand L, Wiklund P, Odeberg-Wernerman S. Hemodynamic perturbations during robot-assisted laparoscopic radical prostatec- tomy in 45(Trendelenburg Position. Anesth Analg 2011, doi:10.1213/ANE.0b013e3182075d1f.

[9]BivinsHG,KnoppR,dosSantosPA.Bloodvolumedistribution intheTrendelenburgposition.AnnEmergMed1985;14:641—3.

[10] ReichDL,KonstadtSN,RaissiS,Hubbard M,ThysDM.Tren- delenburgpositionandpassivelegraisingdonotsignificantly improve cardiopulmonary performance in the anestheti- zed patient with coronary artery disease. Crit Care Med 1989;17:313—7.

[11]Park EY, Koo BN, Min KT, Nam SH. The effect of pneumo- peritoneumin thesteepTrendelenburgposition oncerebral oxygenation.ActaAnaesthesiolScand2009;53:895—9.

[12]NewmanNJ.Perioperativevisuallossafternonocularsurgeries.

AmJOphthalmol2008;145:604—10.

[13]Morin Y, Renard-Charalabidis C,Haut J. Cécité monoculaire transitoire définitive par compression oculaire acciden- telle au cours d’une anesthésie générale. J Fr Ophtalmol 1993;16:680—4.

[14]WhiteE,CrosseMM.Theaetiologyandpreventionofperiope- rativecornealabrasions.Anaesthesia1998;53:157—61.

[15]NuttallGA,GarrityJA,Dearani JA,AbelMD, SchroederDR, MullanyCJ.Riskfactors forischemic opticneuropathyafter cardiopulmonarybypass:amatchedcase/controlstudy.Anesth Analg2001;93:1410—6.

[16]WeberED, ColyerMH,Lesser RL,SubramanianPS.Posterior ischemicopticneuropathyafterminimallyinvasiveprostatec- tomy.JNeuroophthalmol2007;27:285—7.

[17]Akhavan A, Gainsburg DM, Stock JA. Complications asso- ciated with patient positioning in urologic surgery. Urology 2010;76:1309—16.

[18]Practice advisory for the prevention of perioperative per- ipheral neuropathies. A report by the American Society of Anesthesiologists task force on prevention of perio- perative peripheral neuropathies. Anesthesiology 2000;92:

1168—82.

[19]CheneyFW,DominoKB, CaplanRA, PosnerKL.Nerve injury associatedwithanesthesia:aclosedclaimsanalysis.Anesthe- siology1999;90:1062—9.

[20]Phong SV, Koh LK. Anaesthesia for robotic-assisted radical prostatectomy:considerationsforlaparoscopyintheTrende- lenburgposition.AnaesthIntensiveCare2007;35:281—5.

[21]ButterworthJ,DonofrioPD,HansenLB.Transientmediannerve palsyaftergeneralanesthesia:does resipsaloquitur apply?

AnesthAnalg1994;78:163—4.

[22]WinfreeCJ,KlineDG.Intraoperativepositioningnerveinjuries.

SurgNeurol2005;63:5—18[discussion18].

[23] PriceDT,ViewegJ,RolandF,CoetzeeL,SpaldingT,IselinC, etal.Transientlowerextremity neurapraxiaassociatedwith

(6)

radicalperinealprostatectomy:acomplicationoftheexagge- ratedlithotomyposition.JUrol1998;160:1376—8.

[24]MullettCE,VialeJP,SagnardPE,MielletCC,RuynatLG,Cou- nioux HC, et al. Pulmonary CO2elimination during surgical procedures using intra- or extraperitoneal CO2insufflation.

AnesthAnalg1993;76:622—6.

[25]Kent 3rd RB. Subcutaneous emphysema and hypercar- bia following laparoscopic cholecystectomy. Arch Surg 1991;126:1154—6.

[26] HammP,LangC,ForneckerML,BruantP,VuilleminF.Intubation bronchique sélective à répétition au cours d’une cholécys- tectomiecœlioscopique.AnnFrAnesthReanim1993;12:67—

9.

[27] ChangCH,LeeHK,NamSH.Thedisplacementofthetracheal tubeduringrobot-assistedradicalprostatectomy.EurJAnaes- thesiol2010;27:478—80.

[28]Joris JL, Chiche JD, Lamy ML. Pneumothorax during laparoscopic fundoplication: diagnosis and treatment with positiveend-expiratorypressure.AnesthAnalg1995;81:993—

1000.

[29]RootB, LevyMN, PollackS,LubertM,Pathak K.Gasembo- lismdeathafterlaparoscopydelayedby‘‘trapping’’inportal circulation.AnesthAnalg1978;57:232—7.

[30]SeongCL,ChoiEJ,SongSO.Re-insufflationafterdeflationofa pneumoperitoneumisariskfactorforCO(2)embolismduring laparoscopicprostatectomyAcasereport.KoreanJAnes- thesiol2010;59(Suppl.):S201—6.

[31]BazinJE, Gillart T, RassonP, Conio N, Aigouy L, Schoeffler P. Haemodynamic conditions enhancing gas embolism after venousinjuryduringlaparoscopy:astudyinpigs.BrJAnaesth 1997;78:570—5.

[32] DrouinSJ,RoupretM.Innovationschirurgicalesetperspectives danslapriseenchargeducancerdelaprostatelocalisé.Prog Urol2009;19(Suppl.1):S8—11.

[33]Martin2ndRC,BrennanMF,JaquesDP.Qualityofcomplication reportinginthesurgicalliterature.AnnSurg2002;235:803—13.

[34]DindoD,ClavienPA.Whatisasurgicalcomplication?WorldJ Surg2008;32:939—41.

[35]Dindo D, Demartines N, Clavien PA. Classification of sur- gical complications: a new proposal with evaluation in a cohort of 6336patients and results of a survey. Ann Surg 2004;240:205—13.

[36]LebeauT, RoupretM,Ferhi K,Chartier-KastlerE,RichardF, BitkerMO,etal.Assessingthecomplicationsoflaparoscopic robot-assistedsurgery:thecaseofradicalprostatectomy.Surg Endosc2011;25:536—42.

Références

Documents relatifs

En termes de complications médicales et chirurgicales, peropératoires et postopératoires, aucune différence signi- ficative n’a été observée entre PTAR comparativement à la PTL

Plusieurs aspects techniques de la prostatectomie totale tels que la voie d'abord chirurgicale, la conservation du col vési- cal ou la préservation des bandelettes

L’utilisation de la voie laparoscopique depuis 1997 et plus récemment de la robotique avec une vision au plus près de l’organe en trois dimensions ont permis également de

L’objectif de la préservation nerveuse est de traumatiser le moins possible les fibres non myélinisées et les artères qui se destinent aux corps caverneux. Le

Le système Da Vinci  permet de réaliser une préservation nerveuse dans tous les plans décrits (inter, intra ou extra fascial) au cours d’une prostatectomie totale par une

Plus récemment, la même équipe a montré, d’après une série de 1 302 patients opérés, que les comorbidités avaient un impact important sur le risque de décès dans la

Il s’agit là d’un traitement à la demande dans le cadre d’un protocole de rééducation pharmacologique systématique qui confirme donc l’intérêt d’une prise en

La fonction érectile préopératoire et la motivation du couple sont des éléments essentiels déterminant la qualité de la récupération d’une sexualité satisfaisante après