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La production de Dolia dans la Vallée du Guadalquivir

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Academic year: 2021

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(1)

Quentin DESBONNETS1 lvân GONZALEZ TOBAR2

avec la collaboration de Charlotte CARRATO3

SFECAG, Actes du Congrès de Narbonne, 2017, p. 789-800.

LA PRODUCTION DE DOL/A DANS LA VALLÉE DU GUADALQUIVIR (prov. de Séville et de Cordoue, Espagne). Données préliminaires

1. INTRODUCTION

La province de Bétique a alimenté en huile d'olive une grande partie de l'Occident romain de l'époque augus- téenne jusqu'à la seconde moitié du 111e s. Cette distribu- tion dans l'Empire est très organisée et très structurée comme en témoigne l'épigraphie abondante présente sur l'amphore de Bétique Dressel 20 (timbres, tituli pict,).

Cette richesse épigraphique a focalisé l'attention des chercheurs et peu d'études ont été consacrées aux pro- blématiques liées à la production d'amphores à huile. Les premières missions exploratrices de G. Bonsor (1931), suivies des prospections de M. Ponsich (1974, 1979, 1991), puis des investigations de J. Remesal Rodrfguez (1977-1978, 1997), permettent de disposer d'une première carte de répartition des ateliers ainsi que d'un corpus de timbres associé à chaque centre de production. Cepen- dant, ces ateliers d'amphores Dr. 20 n'ont jamais fait l'ob- jet de recherches de terrain suivant une méthodologie précise et uniforme. Il était donc impossible de connaître pour chacun des ateliers, leurs productions, leurs chro- nologies de fonctionnement, leurs superficies et, parfois, leurs localisations exactes demeuraient inconnues.

La reprise des travaux de terrain en Andalousie, par le biais de trois thèses dans les vallées du Genil et du Guadalquivir4, sur les territoires des conventus Hispalensis, Cordubensis et Astigitanus, a pour objectif d'appréhen- der dans son ensemble l'organisation de la production d'amphores à huile du 1er au ve s. Ces travaux s'insèrent dans le cadre du programme OLEAsrno5. Au sein de ces études, les prospections pédestres, menées sur les ateliers d'amphores à huile de Bétique (Dr. 20 et 23)

depuis 2013, prennent une place centrale et ont ainsi renouvelé de manière considérable les données sur cette vaste zone de production céramique située dans la vallée du Guadalquivir, entre les villes de Cordoue et de Séville (Mau né et al. 2014, Bourgeon et al. 2016, Bourgeon et coll. 2016, Bourgeon et al. à par., Gonzalez Tobar, Mauné à par.).

Les dernières missions réalisées en 2016 sur les ateliers le long des rives du Guadalquivir ont permis de détecter d'autres productions au sein de ces établisse- ments artisanaux. En effet, suite à ces prospections et aux nombreuses données inédites apportées par la prospec- tion de plus d'une centaine de sites, la production de dolia a clairement pu être mise en évidence sur plusieurs ateliers de Dr. 20. L'.objectif de cette contribution est de présenter un aperçu des premiers résultats concernant l'aire de production de ces grands conteneurs. Dans la mesure où les données présentées proviennent de pros- pections pédestres, la chrono-typologie de ces dolia est difficile à établir. Par prudence, c'est donc la chronologie de fonctionnement de l'atelier d'amphores Dr. 20 qui apporte une fourchette - large - de datation.

Il. HISTORIOGRAPHIE DE LA RECHERCHE SUR LES DOL/A EN ESPAGNE

L'.historiographie de la recherche sur les dolia d'Espa- gne ne compte à ce jour aucune étude spécialisée d'am- pleur. Seules des synthèses bibliographiques généralis- tes sont à signaler. La plus ancienne typologie a été proposée en 1973 par M. Vegas (p. 116-118), suivis quel-

Doctorant allocataire de recherche de l'Univ. Paul-Valéry-Montpellier 3/LabEx Archimede et UMR 5140 du Cnrs "ASM" Montpellier.

2 Doctorant allocataire de recherche de l'Univ. Paul-Valéry-Montpellier 3 et UMR 5140 du Cnrs "ASM" Montpellier.

3 Docteur en archéologie, chercheur associé à l'UMR 5140 du Cnrs "ASM" Montpellier.

4 Outre la thèse des deux auteurs de cet article, une troisième thèse en cours par Oriane Bourgeon (Allocataire de recherche à l'Univ. Paul Valéry Montpellier 3 /LabEx Archimede et UMR 5140 du Cnrs "ASM" Montpellier) traite de« La production d'amphores à huile dans la basse vallée du Genil (prov. de Séville, Espagne). Contribution à l'histoire socio-économique de la Bétique romaine (18'-V8s. ap. J.-C.) ».

5 OLÉiculture et production d'AmphoreS en Turdétanie ROmaine, soutenu par le LabEx ARCHIMEDE ANR-11-LABX-0032-0 et par la Casa de Velazquez.

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O. DESBONNETS, 1. GONzALEZ TOBAR

ques décennies plus tard par M. Beltran Lloris (1990, p. 260-262) qui soumet une typo-chronologie des dolia du 1er s. av. au ives. apr. J.-C. Quelques années plus tard, la typologie proposée par J. Tremoleda (2000, p. 105-112) témoigne de la spécificité typologique des dolia de Cata- logne par rapport au reste de !'Hispanie. Plus récemment enfin, C. Carrato (2013) présente dans une synthèse des connaissances sur la production, l'utilisation et la typo- logie des dolia de la péninsule Ibérique.

Sur le territoire de l'ancienne province romaine de Bétique, l'existence de dolia est signalée à quelques reprises et quelques productions - toujours associées à celles d'amphores - sont même décelées, notamment à Marchena dans la province de Séville (Garera Vargas et al. 2013, p. 288) et à Chipiona dans la province de Cadix (Ramas Millan, Garera Vargas 2004, p. 447-455).

Dans la vallée du Guadalquivir, la présence de ce con- teneur est détectée pour la première fois par M. Ponsich au cours des prospections pédestres qu'il mena durant les années 1970. Il signale dans ces notices de sites, la présence de bords de dolia, que ce soit au sein d'ateliers ou au sein d'établissements ruraux (Ponsich 1974, 1979, 1991 ). Les lieux de productions de ces dolia n'ont jamais pu être précisés, ni même jamais évoqués, bien que leur découverte soit attestée en contexte artisanal notamment lors de fouilles réalisées sur le municipe d'Arva à Alcolea del Rfo (prov. de Séville, Remesal 1997, p. 165-166).

Ce manque de données sur les dolia de Bétique est déploré par Y. Pefia Cervantes (2010, p. 86-87) qui, en l'absence de nouvelles fouilles, se range derrière l'hypo- thèse de M. Ponsich qui affirmait que l'huile de Bétique était immédiatement transvasée - après décantation - dans les amphores Dr. 20. Cette hypothèse s'inscrivait dans l'idée que les huileries étaient installées sur les coteaux, associées aux villae. L:huile d'olive aurait alors été transportée par outres jusqu'aux ateliers d'amphores Dr. 20, installés sur les rives du Genil et du Guadalquivir, où elle était transvasée dans les amphores qui étaient immédiatement exportées par voie d'eau. Suivant cette idée, l'emploi du dolium devient caduque mais nécessite qu'il y ait toujours suffisamment d'amphores pour rece- voir toute la production d'huile d'olive.

Les fouilles menées à Las Delicias (Écija, prov. de Séville) de 2013 à 2015 ont permis de mettre au jour une huilerie au sein même de l'atelier, démontrant que la distinction faite traditionnellement entre les lieux de production d'amphores et de production d'huile étaient à revoir, au moins en partie (Mauné et al. 2014, p. 434-435).

Cette découverte a permis de prêter un œil attentif - au cours de prospections pédestres - à la présence d'huile- ries au sein des ateliers d'amphores Dr. 20 grâce à la présence d'indices révélateurs (contrepoids de pressoir, briquette d'opus spicatum, fragments de dolia, etc). Par ailleurs, l'utilisation de dolia dans la chaîne opératoire de production et de stockage de l'huile a également alimenté la réflexion sur la provenance de ces dolia. Si les travaux en cours ont mis en évidence le lien étroit existant entre production d'huile et production d'amphores, les nouvelles prospections menées depuis 2016 ont également permis de mettre au jour une production de dolia au sein même d'un certain nombre d'ateliers d'amphores Dr. 20.

Ill. DÉTECTION D'UNE PRODUCTION DE DOL/A SUR LES ATELIERS DE DR. 20

Déterminer une production de dolia au sein d'un atelier d'amphores Dr. 20 demande d'établir un certain nombre de critères discriminants. Grâce aux découvertes réali- sées à Las Delicias et à l'attention portée aux huileries au cours des prospections, des établissements oléicoles ainsi que des villae associées aux ateliers de Dr. 20 ont ainsi pu être détectés. Ainsi, la présence de bords et de fonds6 de dolia en surface n'est pas un indicateur certain d'une production locale puisqu'elle peut suggérer la présence d'un cellier. Les murs au sein des ateliers d'am- phores Dr. 20 étant construits à l'aide de fragments de céramique, la présence de dolia peut également signifier leur remploi dans la construction d'un mur.

Sur la base des observations de terrain, trois critères discriminants ont été retenus.

Les timbres découverts sur dolia dans la vallée du Guadalquivir correspondent systématiquement à des estampilles déjà connues sur amphores Dr. 20. Le nom qui apparaît sur le timbre peut correspondre soit au nom du propriétaire de l'atelier, soit au nom du potier, ou encore au nom de l'atelier (Berni Millet 2012). Le timbre est donc en lien avec l'organisation interne de l'officine, et sa présence sur des dolia indique que leur production se déroulait au sein des mêmes ateliers d'amphores Dr. 20.

Ce témoignage épigraphique est le premier élément discriminant qui permet d'affirmer avec certitude qu'une production locale de dolia a existé au sein d'un atelier d'amphores Dr. 20.

Cependant, la découverte de timbres sur dolia est plutôt rare. C'est pourquoi d'autres critères permettant d'identifier une production de dolia ont été définis. La densité de mobilier présent en surface correspond le plus fréquemment aux zones de dépotoirs. Lorsqu'elles sont repérées en surface et qu'on y trouve une quantité impor- tante de fragments de dolia, on peut affirmer l'existence d'une production locale puisque ces fragments sont associés aux rebuts de cuisson de l'atelier.

Enfin, la découverte de fragments surcuits de bords et/

ou de fonds de dolia constitue l'indice le plus révélateur d'une production locale.

Ces différents éléments discriminants, pris individuel-

lement ou collectivement, permettent dans la plupart des

cas d'établir l'existence d'une production de dolia au sein des centres de production d'amphores Dr. 20. En appli- quant ce procédé, un grand nombre d'ateliers est ainsi éliminé. La découverte de fragments de dolia sur les centres de production de Dr. 20 est toutefois si fréquente que, dans certains cas, seule la fouille permettrait d'affir- mer avec certitude l'existence d'une production locale.

IV. LES LIEUX DE PRODUCTION DE DOL/A Les campagnes de prospections pédestres menées dans la vallée du Guadalquivir ont permis de mettre en évidence 17 ateliers de potiers répartis entre les territoires de Cordoue et de Séville, où une production de dolia a été attestée (Fig. 1 ). Ces ateliers correspondent à des centres de production d'amphores Dr. 20, et la présence de dolia

6 La densité de mobilier observée en prospection au sein des ateliers d'amphores Dr. 20 est élevée et la similarité des fragments de panse d'amphore et de dolium empêche toute distinction des fragments de panses.

(3)

LA PRODUCTION DE DOL/A DANS LA VALLÉE DU GUADALQUIVIR (prov. de Séville et de Cordoue, Espagne)

1. Picachos 2. Paco Reyes

13. La Catria Alta 8. Huerta de Belén 14. El Judfo

Atelier ayant produit des dolia

3. Fuente de los Peces 9. El Rinc6n 4. Umbrfa de la Moratalla I O. Madre Vieja 5. Villacisneros 11. La Marfa 6. Cerro de los Pesebres 12. El Acebuchal

15. Castillo de Azanaque

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16. Arva Ville actuelle

17. Tostoneras

18.EI Tejarillo 0 I!! ;z,,,=====;;;20 km

Figure 1 -Localisation des ateliers producteurs de dolia dans la vallée du Guadalquivir (dao Q. Desbonnets).

confirme une production diversifiée, bien que l'amphore Dr. 20 demeure la principale production de l'atelier.

Caque atelier sera présenté de manière synthétique dans une notice procurant les informations principales.

Seront ainsi détaillés :

Le nom du site, de la commune et de la province seront placés en en-tête.

Les coordonnées géographiques expriment la position en OMS (en degrés, minutes, secondes) de chacun des ateliers.

Le nom du conventus indique si l'atelier est sur le territoire de Séville (Hispalensis) ou de Cordoue (Cordubensis)

La chronologie correspond à la durée d'activité de l'atelier déterminée par la datation fournie par les bords d'amphores Dr. 20.

Pour chacun des ateliers, la production associée à celle des dolia est indiquée notamment celles des Dr. 20 dont la variante est précisée (grâce la typologie établie par Martin-Kilcher 1987).

La présence d'un élément épigraphique sur dolia est un des critères permettant d'affirmer une production locale, le timbre découvert est alors mentionné.

La bibliographie indique les principales références des recher- ches menées sur les ateliers nommés.

Dans le catalogue figurent les planches de bords de dolia repré- sentatifs des productions de chaque atelier.

Sur les 17 ateliers d'amphores Dr. 20 produisant des dolia, 10 sont situés dans le conventus d' Hispalis et 7 au sein du territoire du conventus Cordubensis.

On notera cependant que 18 ateliers ont été pris en compte dans ce corpus. En effet, le timbre GFSCVFM apparaît sur un fragment de dolium alors que celui-ci a été découvert sur amphore Dr. 20 sur deux ateliers producteurs : Picachos et Pacos Reyes. Manquant d'élé- ment pour déterminer sur lequel des deux ateliers la production de dolium est présente, il a été décidé de présenter ces deux sites en y incluant les découvertes réalisées sur ces ateliers.

Picachos (Posadas, Cordoue) (Fig. 2) 37°46'9.14"N - 5°6'40.49"0

Conventus Cordubensis

Chronologie: début du Il' et IV'-V' s.

Productions associées : tuiles, Dr. 23.

Épigraphie sur dolia : GFSCVFM

Bibliographie : Ponsich 1979, p. 228 ; Gonzalez Tobar à par.

Cortijo de Paco Reyes (Posadas, Cordoue) (Fig. 2) 37°45'59.68"N -5°6'2.77"0

Conventus Cordubensis Chronologie : Ill' s.

Productions associées : tuiles, Dr. 23.

Epigraphie sur dolia: GFSCVFM Bibliographie : Gonzalez Tobar à par.

Umbria de Moratalla (Posadas, Cordoue) (Fig. 3) 37°47'8.15"N -5°11'2.77"0

Conventus Cordubensis

Chronologie: 30-50-premier quart du Ill' s.

J:>roductions associées : Dr. 20B à G, quart-de-rond.

Epigraphie sur dolia : MFFP, MPVF

Bibliographie : Clark-Maxwell 1899, p. 255 ; Bonsor 1931, p. 20 ; Ponsich 1979, p. 228 ; Chic 1985, p. 58-59 ; Berni 2008, p. 464.

Huerta de Belén (Palma del Rio, Cordoue) (Fig. 3) 37°43'3.45"N - 5°17&'30.47"0

Conventus Cordubensis Chronologie: l"-11I' s.

Productions associées : Dr. 20B à G.

Épigraphie sur dolia : -

Bibliographie : Clark-Maxwell 1899, p. 256 ; Bonsor 1931, p. 23 ; Ponsich 1979, p. 111 ; Chic 1985, p. 29 ; Berni 2008, p. 438.

Villascineros (Posadas, Cordoue) (Fig. 4) 37°45'52.01 "N -5°11 '12.51 "0

Conventus Cordubensis

Chronologie : deuxième quart du 11'-V' s.

J:>roductions associées : briques, tuiles, Dr. 20E à G (?), Dr. 23.

Epigraphie sur dolia : PRISCI

Bibliographie : Ponsich 1979, p. 165-166 ; Chic 1985, p. 26 ; Berni 2008, p. 460.

Fuente de los Peces (Posadas, Cordoue) (Fig. 5) 37°44'35.56"N -5°8'34.99"0

Conventus Cordubensis

Chronologie: 20 av J.-C.-30 apr. J.-C.

Productions associées : Dr. 20A (Oberaden 83 et Haltern 71 ).

(4)

O. DESBONNETS, 1. GONZALEZ TOBAR

Picachos (Posadas, Cordoue)

Cortijo de Paco Reyes (Posadas, Cordoue)

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Figure 2 -Bords de dolia découverts à Picachos et à Cortijo de Paco Reyes (dessins/dao 1. Gonzalez Tobar).

Umbria de Moratalla (Posadas, Cordoue)

Huerta de Belén (Palma del Rio, Cordoue)

3p

4

• •

Figure 3 -Bords de dolia découverts à Umbria de la Moratalla et à Huerta de Belén (dessins/dao 1. Gonzalez Tobar).

Fuente de los Peces (Posadas, Cordoue)

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Figure 5 -Bords de dolia découverts à Fuente de los Peces (dessins/dao 1. Gonzalez Tobar).

Villascineros (Posadas, Cordoue)

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Figure 4 -Bords de do/ia découverts à Villascineros (dessins/dao 1. Gonzalez Tobar).

(5)

LA PRODUCTION DE DOL/A DANS LA VALLÉE DU GUADALQUIVIR (prov. de Séville et de Cordoue, Espagne)

Cerro de los Pesebres (Posadas, Séville)

Figure 6 - Bords de dolia découverts à Cerro de los Pesebres (dessins/dao 1. Gonzalez Tobar).

Épigraphie sur dolia : -

Bibliographie : Gonzalez Tobar, Mauné à par.

Cerro de los Pesebres (Posadas, Séville) (Fig. 6) 37°45'10.45"N -5°12'49.74"0

Conventus Cordubensis

Chronologie : 30-50-milieu du 111• s.

Productions associées : Dr. 20B à G.

Épigraphie sur dolia: SCALHER

Bibliographie : Clark-Maxwell 1899, p. 257 ; Bonsor 1931, p. 23 ; Ponsich 1979, p. 139 ; Remesal 1989, p. 123 ; Berni 2008, p. 505 ; Moros 2008.

El Mohino (Palma del Rio, Cordoue) (Fig. 7) 37°43'50.71 "N -5°13'26.11 "O

Conventus Cordubensis Chronologie : l"-V" s.

Productions associées : Dr. 20B à G, Dr. 2-4.

Épigraphie sur dolia : -

Bibliographie: Ponsich 1979, p. 141 ; Chic 1985, p. 26;

Moros, Berni 2005, p. 51-57; Berni 2008, p. 448.

Madre Vieja (Lora del Rfo, Séville) (Fig. 8) 37°38'48.18"N -5°25'3.39"0

Conventus Hispalensis

Chronologie : début du l"-début du Ill' s.

Productions associées : Dr. 20B à F.

Épigraphie sur do/ia : -

Bibliographie : Berni Millet 2008, p. 346-349 ; Chic Garcia 2001, p. 235 ; Ponsich 1979, p. 51, n05 91-92.

El Rinc6n (Lora del Rfo, Séville) (Fig. 8) 37°40'15.80"N - 5°25'29.64"0

Conventus Hispalensis

Chronologie: début du !"-fin du Ill' s.

Productions associées: Dr. 20B à G.

Épigraphie sur dolia : -

Bibliographie : Ponsich 1979, p. 91, n° 54 La Maria (Lora del Rio, Séville) (Fig. 9) 37°40'14.59"N -5°27'7.09"0

Conventus Hispalensis

Chronologie: début du l"-fin du Ill' s.

Madre Vieja (Lora del Rio, Séville)

El Mohino (Palma del Rio, Cordoue)

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Figure 7 - Bords de do!ia découverts à El Mohino (dessins/dao 1. Gonzalez Tobar).

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El Rincon (Lora del Rio, Séville)

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Figure 8 -Bords de dolia découverts à Madre Vieja et à El Rincén (dessins C. Dubler, O. Tiago-Seoane ; dao Q. Desbonnets).

(6)

Q. DESBONNETS, 1. GONZALEZ TOBAR

La Maria (Lora del Rio, Séville)

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Figure 9 - Bords de

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dolia découverts à La Maria (dessins C. Dubler; dao Q. Desbonnets).

El Acebuchal (Lora del Rio, Séville)

La Catria Alta (Lora del Rio, Séville)

3

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4

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5

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Productions associées : Dr. 208 à G.

Épigraphie sur dolia : -

Bibliographie: Berni Millet 2008, p. 364-369; Bonsor 1931, p. 1 et 24 ; Cean Bermudez 1832, p. 256 ; Clark-Maxwell 1899, p. 268 ;ChicGarcfa 1985, p. 59-61 ;2001, p. 158-162;

De Guseme 1773, p. 236-237; Ponsich 1979, p. 85, n° 28.

El Acebuchal (Lora del Rfo, Séville) (Fig. 10) 37°39'7.00"N - 5°28'13.19"0

Conventus Hispalensis

Chronologie: début du l"'-fin du Ill' s.

Productions associées : Dr. 208 à G.

Épigraphie sur do/ia : -

Bibliographie: Berni Millet 2008, p. 339-340; Bonsor 1931, p. 24 ; Chic Garcia 1985, p. 62 ; Chic Garcia 2001, p. 164 ; Clark- Maxwell 1899, p. 271; Ponsich 1979, p. 49, n° 86.

La Catria Alta (Lora del Rfo, Séville) (Fig. 10) 37°38'27.19"N - 5°29'30.98"0

Conventus Hispalensis

Chronologie: 10 av.-fin du Ill' s. apr. J.-C.

Productions associées : Dr. 20A à G.

Épigraphie sur dolia : -

Bibliographie : Berni Millet 2008, p. 340-341 ; Ponsich 1979, p. 38, n° 72.

El Judfo (Lora del Rfo, Séville) (Fig. 11) 37°37'29.45"N - 5°33'4.76"0

Conventus Hispalensis Chronologie : Début du l"'-IV' s.

Productions associées : Dr. 208 à G, Dr. 23.

Épigraphie sur dolia : -

Bibliographie : Berni Millet 2008, p. 305-313 ; Ponsich 1974, p. 198, n° 149.

Castillo de Azanaque (Lora del Rio, Séville) (Fig. 11) 37°37'2.61 "N -5°33'37.07"0 Conventus Hispalensis Chronologie : début du l"'-IV' s.

Productions associées : Dr. 20B à G, Dr. 23, briques, tuiles.

Épigraphie sur dolia : -

Bibliographie : Berni Millet 2008, p. 305-313 ; Bonsor 1931, p. 52 ; Clark-Maxwell 1899, p. 272 ; Ponsich 1974, p. 193, n° 144; Romo Salas 1993, p. 776-777 ; Romo Salas, Jiménez 2000, p. 405-417.

Arva (Alcolea del Rfo, Séville) (Fig. 12) 37°37'18.87"N - 5°36'19.40"0

Conventus Hispalensis Chronologie : - Figure 10 - Bords de dolia découverts à El Acebuchal et à La Catria Alta

(dessins Q. Desbonnets, C. Dubler; dao Q. Desbonnets).

Productions associées : Dr. 20.

Épigraphie sur dolia : PCLODICII

Bibliographie : Berni Millet 2008, p. 282-304 ; Clark-Maxwell 1899, p. 273-280; Remesal 1987,

El Judio (Lora del Rio, Séville)

2 - -

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Castillo de Azanaque (Lora del Rio, Séville)

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8 9

10

11

Figure 11 - Bords de dolia découverts à El Judfo et à Castillo de Azanaque (dessins A. Artuso, dao O. Desbonnets).

(7)

LA PRODUCTION DE DOUA DANS LA VALLÉE DU GUADALQUIVIR (prov. de Séville et de Cordoue, Espagne)

p. 346-353 ; Remesal, Revilla, Carreras, Berni Millet 1997, p. 151-178; Ponsich 1974, p. 155, n° 64.

Arva (Alcolea del Rio, Séville)

Tostoneras (Lora del Rio, Séville) (Fig. 12) 37°37'3.48"N - 5°36'24.75"0

Conventus Hispalensis

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Chronologie: 10 av.-fin du Ill' s. apr. J.-C.

Productions associées : Or. 20A à G, Haltern 70.

Épigraphie sur dolia : -

Bibliographie : Berni Millet 2008, p. 281-282 ; Ponsich 1974, p. 191, n° 136.

Tostoneras (Lora del Rio, Séville)

El Tejarillo (Alcolea del Rio, Séville) (Fig. 14) 37°36'58.97"N -5°38'40.42"0

Conventus Hispalensis Chronologie : -

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4 ~

Productions associées : Dr. 20, Dr. 23 Tejarillo.

Epigraphie sur dolia : OPTA[TI?]

Bibliographie : Berni Millet 2008, p. 271-279 ; Bonsor 1931, p. 63 ;Clark-Maxwell 1899, p. 280; Ponsich 1974, p. 145, n° 54 ; Remesal 1983, p. 115-131 ; Chic 2001, p. 247-255.

V. CARACTÉRISATION ET TYPOLOGIE Les dolia de la vallée du Guadalquivir sont de grandes jarres sphériques à fonds plats. Ils ne présentent pas de col mais ont un bord rentrant

s A

ou ouvert et possèdent deux larges anses à cannelures sur la partie haute du corps mais séparées du bord. Tout comme les Dr. 20, les dolia présentent des parois tour- nées relativement fines, raison pour laquelle nous ne pouvons les identifier qu'à partir des bords et des anses.

Les fonds sont également identifiables mais peuvent être parfois confondus avec les fonds des bassines utilisées comme support des amphores Dr. 20 lors du montage, du séchage ou de la cuisson 7. La pâte des dolia- beige et très sableuse - est également similaire à celle des amphores et l'on peut regrouper sous la typologie BAT AM1

et 2 de Tomber, Dore (1998, p. 84-85).

Faute d'un inventaire détaillé des exemplaires complets et d'une étude exhaustive des éléments frag- mentaires des dolia de Bétique, leurs caractéristiques métrologiques sont aujourd'hui mal définies. À partir des exemplaires connus, il paraît évident qu'ils se distinguent clairement des dolia catalans, italien ou encore sud- gaulois, dont les dimensions sont nettement supérieures (Carrato 2017, p. 126-129). D'un autre côté, on sait également que les dolia de Bétique ont une taille supé- rieure aux amphores Dr. 20, dont la capacité moyenne est évaluée à 76 litres8. Dans le territoire de l'ancienne province de Bétique, nous connaissons peu d'exemplai- res complets (Tableau 1). Le premier9 (Fig. 14) provient

Métrologie Amphore Dr. 20 Dotia Dolium

(valeur movenne) de Las Delicias d'EI Barro

Hauteur maximale (en cml 70-97 87 81

Diamètre maximal (en cm) 56-66 75 64

Diamètre maximal 18-20 69 25

du bord (en cm\

Poids (en ka) 30 inc inc.

Capacité (en litre) 70-75 250 136

Tableau 1 -Métrologie comparée

entre l'amphore Dr. 20 et des dolia complets de Bétique 6 7

, ---- i=========::::::i._-

Figure 12 -Bords de dolia découverts à Arva et Tostoneras (dessins Q. Desbonnets, dao Q. Desbonnets).

El Tejarillo (Alcolea del Rio, Séville)

1 ~ =-

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. . . 2

Figure 13 -Bords de dolia découverts à El Tejarillo (dessins A. Artuso, dao Q. Desbonnets).

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-- - ~

Figure 14 -Dolium au profil complet découvert sur l'atelier d'amphores Dr. 20 d'EI Berre

(dessin A. Artuso, dao Q. Desbonnets).

7 Ces bassines sont systématiquement présentes sur les ateliers d'amphores Dr. 20 et constituent un élément discriminatoire dans la caractérisation d'un centre de production (Remesal 1977-78, p. 94-95).

8 Selon le calcul réalisé par R. Étienne et F. Mayet (2004, p. 55) d'après un échantillon qui porte sur 32 amphores provenant du Monte Testaccio qui ont conservé à la fois le chiffre a et le chiffre y.

9 La conservation d'un fragment de bord sans anses ne permet pas de restituer ces dernières.

(8)

O. DESBONNETS, 1. GONzALEZ TOBAR

du site d'EI Berro (Lora del Rra, prov. de Séville), et présente une capacité de 136 1. Ce dolium possède donc des dimensions similaires à celle d'une amphore mais pour une capacité double. Cette similarité dans les gabarits nous semble être un argument supplémentaire pour affirmer que les dolia de la vallée du Guadalquivir étaient cuits dans les mêmes fours que les amphores Dr. 20. Six autres exemplaires, d'un type sensiblement différent, ont également été découverts sur le site de Las Delicias, dans la vallée du Genil. Ils disposaient d'une capacité comprise entre 75 et 250 1.

Sur la base d'une étude en cours, il apparaît cependant que les dolia de Bétique se rattachent typologiquement à un ensemble cohérent de petits conteneurs produits et utilisés en Bétique, en Lusitanie et en Navarre durant le Haut-Empire (Carrato à par.). En tenant compte des dimensions des exemplaires complets issus de ces deux dernières régions, la capacité des dolia de ce type pouvait osciller entre 100 et 600 1.

Les fourchettes de datation des ateliers sont malheu- reusement trop larges pour permettre d'établir une chrono-typologie des dolia de la vallée du Guadalquivir.

Néanmoins, quelques remarques typologiques sur la forme des différents exemplaires retrouvés peuvent être soumises. Deux principaux types de dolia peuvent être distingués en Bétique : le dolium type {h)orca et le dolium type « hemidolium ».

Les dolia de type (h)orca

Les dolia de type (h)orca10 sont évoqués par Varron comme les conteneurs spécifiques d'Hispanie, en oppo- sition aux« dolea »d'Italie:« {h)orcas in Hispania fervore mustia ruptae neque non dolea in /tafia » (Varron, De R.

R.1, Xlll)11 . Nous proposons de reconnaître ces (h)orcae comme les formes les plus couramment attestées en Bétique, puisque les dolia du reste de !'Hispanie, en particulier de la Catalogne, se distinguent peu des dolia italiques (Carrato en prép.).

Trapus, ces do/ia ont une forme globulaire et sont plus larges dans la moitié supérieure du corps. Les bords sont rentrants et forment une ouverture circulaire qui mesure en moyenne autour entre 15 et 25 cm de diamètre. On peut regrouper ces bords sous la typologie de Michel Py ( 1993) « Dolium bd 11 b », mais on constate une très grande variabilité de formes : arrondies, élargies ou aplaties.

Ces dolia étaient conçus pour être manipulés. Ils présentent des anses massives attachées au sommet de la panse, à quelques centimètres du bord, jamais collées à celui-ci. Nous supposons que les dolia de Bétique possédaient tous deux anses, notamment d'après l'exem- plaire conservé au musée de Séville. La section de l'anse est arrondie et présente, la plupart du temps, des cannelu- res (une, deux ou trois) dans son côté supérieur. Les timbres sur do/ia que nous avons trouvés lors des pros- pections sont localisés sur le bas de l'anse, là où le potier exerce une pression pour attacher l'anse à la panse, geste qui laisse parfois des profondes empreintes de doigts (ex.

timbre SCALHER de Cerro de los Pesebres).

10 Peut s'écrire horca ou orca.

En ce qui concerne la chronologie, seules des tendan- ces peuvent être constatées, comme Garera Vargas, Conlin Hayes et Maestre Borge l'ont fait pour l'atelier de Cortijo del Rro, à Marchena (Garcia Vargas et al. 2011 ).

Ici, les bords plus anciens sont plutôt arrondis tandis que les plus récents correspondent à des bords ovales, parfois marqués d'une carène. Sur les sites que nous avons prospectés, on voit aussi des formes plus arron- dies dans les ateliers les plus anciens, comme dans le cas de Fuente de los Peces. Les pâtes de cet atelier sont par ailleurs très reconnaissables (Gonzalez Tabar, Mauné à par.) et le seul dolium présentant cette même pâte possède une forme très arrondie (Fig. 5, n° 7).

Dans le Conventus Cordubensis, la production des {h)orcae est bien attestée par les timbres sur les sites d'Umbrra de Moratalla, Cerro de los Pesebres et Villacis- neros. Le timbre GFSCVFM de Haza de los Laticos peut provenir des ateliers de Picachos ou de Paco Reyes, où ce poinçon a été retrouvé en très grand nombre sur des anses d'amphores Dr. 20. La production d' {h)orcae semble aussi être évidente sur le site de Huerta de Belén, dont les bords retrouvés sont très homogènes, à Fuente de los Peces, et sur le site d'EI Mohino, d'après le nombre élevé de bords issus des zones de dépotoirs céramiques.

En ce qui concerne le Conventus Hispalensis, les timbres témoignent la production d' (h)orcae à Arva et dans l'atelier d'EI Tejarillo. Les autres ateliers ont été proposés en raison du nombre élevé de fragments retrouvés au sein des zones de dépotoirs. D'amont en aval, il s'agit des ateliers de Madre Vieja, d'EI Rincén, de La Marra, d'EI Acebuchal, de La Catria Alta, d'EI Judro, de Castillo de Azanaque, d'Arva, de Tostoneras et d'EI Tejarillo.

Les dolia de type « hémidolium »

Ce type est beaucoup moins fréquent et sa production n'est pratiquement pas attestée. li se distingue nettement de {h)orcae puisqu'il est d'une forme ouverte possédant une large ouverture munie d'un bord de forme variable, mais toujours droit ou très légèrement rentrant. Le fond plat est similaire à ceux des autres dolia et le corps dessine la forme d'une grande urne. L:appellation « hemi- dolium » que nous proposons s'inspire de la forme de ces dolia qui rappelle la moitié inférieure d'une {h)orca.

Des « hemidolia » ont été trouvés en contexte de production, associés à des établissements ruraux, notamment sur deux sites : Cuesta del Espino (Marquez Moreno 1989) et Las Delicias (Mauné et al. 2014). Sur le premier site, au moins deux« hemidolia » à profil complet ont été identifiés. Ils étaient fixés sur place à l'aide de béton de tuileau, en composant un « mur latéral » (Marquez Moreno, 1989, p. 32). Sur la photographie (Fig. 15), on distingue deux autres négatifs de ce type de conteneur au côté des deux autres.

Sur l'atelier de Las Delicias (Écija, prov. de Séville), six « hemido/ia » en contexte ont permis de mieux comprendre la fonction de ce conteneur. Placé le long du mur de séparation avec la salle des pressoirs, ils étaient destinés à recevoir le jus de presse et à assurer la décan- tation de l'huile et de l'eau de végétation grâce à un ingé-

11 L'édition française des Belles Lettres traduit orca par« tonne ". En revanche, le mot « orza" en espagnol est recueilli dans le dictionnaire depuis 1780 comme étant une« jarre en terre cuite émaillée sans anses qui sert normalement pour garder les conserves" (DRAE 1780).

(9)

LA PRODUCTION DE DOL/A DANS LA VALLÉE DU GUADALQUIVIR (prov. de Séville et de Cordoue, Espagne)

Figure 15 -Dolia de type 2 ou « hemidolia » découverts sur le site de Cuesta del Espino (Marquez Moreno 1989).

nieux système de vases communicants (Mauné et al. à par.) (Fig. 16).

Sur les ateliers de la rive du Guadalquivir, la décou- verte d'« hemidolia » en contexte de prospections n'est pas fréquente. Fixés sur des banquettes ou parfois semi-enterrés, ces dolia sont probablement moins soumis à la destruction que les (h)orcae directement posées sur le sol. D'un usage spécifique et, de fait, proba- blement produit en moins grand nombre, ce type de dolia se retrouve alors très peu attesté sur les ateliers, et rare- ment en contexte de production. On remarquera enfin que, à l'état fragmentaire, ces dolia peuvent se confondre avec les « barrenos » (de très grandes bassines).

Du point de vue chronologique, les « hemidolia » ont été identifiés sur la fouille de Cuesta del Espino dans la phase 11, daté de la deuxième moitié du 1er s. (Marquez Moreno 1989, p. 39). Les dolia de l'huilerie de Las Deli- cias appartiennent au complexe de production oléicole, qui est daté du 111e s. (Mauné et al. 2014).

VI. L'ÉPIGRAPHIE SUR DOL/A

Bien que les timbres sur dolia ne soient pas aussi fréquents que sur les amphores à huile, les quelques exemplaires découverts (Fig. 17 et Tableau 2) ont permis de confirmer la production de ces conteneurs sur certains sites.

Les timbres MFFP et MPVF ne sont connus que sur panse de dolium (Ponsich 1979). En revanche, les timbres GFSCVFM, OPTA, PCLODICII, PRISCI et SCALHER sont connus aussi sur amphore Dr. 20, ce qui témoigne d'une production diversifiée au sein des ateliers.

Le timbre GFSCVFM a été retrouvé sur une villa du Conventus Cordubensis, appelée Haza de los Laticos.

Sur la rive opposée du fleuve, on connaît en revanche les ateliers de Picachos et Cortijo de Paco Reyes12 , le même poinçon a été retrouvé sur amphore Dr. 20 en 34 ex. (6 à Picachos et 28 à C. de Paco Reyes). Une hypo- thétique production de dolia annexe, à Haza de los Lati- cos, n'est pas impossible, mais il nous paraît plus évident de penser que ce dolium a été produit dans les ateliers de Picachos ou de Cortijo de Paco Reyes.

Figure 16 - Système de décantation de l'huile d'olive utilisant des dolia à Las Delicias (cl. S. Mauné).

Le timbre PCLODICII a été observé sur une amphore au Musée de Séville et le même timbre est connu sur Dr. 20 dans une collection de Lyon (Étienne, Mayet 2004, n° 348). D'autres timbres sur Dr. 20 qui renvoient au même personnage P. Clodi lceli sont connus à Arva (Clark-Maxwell 1899, p. 300 ; Étienne, Mayet 2004, n° 348), ce qui laisse supposer une production de dolia dans les ateliers de la ville d'Arva.

Enfin, quant au timbre SCALHER, il est pertinent de préciser que le poinçon exact n'a pas été retrouvé sur amphore Dr. 20, mais qu'il existe sur le même site le timbre SCALHERA (Barea et al. 2008) qui représente probablement le même personnage.

CONCLUSION

Au terme de ces recherches préliminaires, il apparaît que les premiers résultats apportés par les prospections pédestres et les fouilles dans la vallée du Guadalquivir permettent de redéfinir la morphologie des dolia de Bétique, mais également de réévaluer leur place et leur fonction.

On sait désormais que parmi les 107 ateliers d'ampho- res de la vallée du Guadalquivir, 17 ont produit des dolia.

Ces derniers se rattachent à un groupe typologique large qui s'étend de la Bétique à la Navarre en passant par la Lusitanie, et se décomposent en deux formes : les (h)orcae et les« hemidolia ».

La remise en contexte des découvertes de dolia permet également de réviser l'idée généralement ad- mise que l'huile d'olive était directement transvasée depuis des outres vers des amphores destinées à l'ex- portation. En effet, sur les ateliers placés sur la rive du Guadalquivir, les prospections ont clairement montré que la production des Dr. 20 s'accompagnait de celle des dolia, dont certains étaient employés pour le stockage de la production oléicole. Sur le site de Las Delicias par exemple, la fouille de l'atelier d'amphores Dr. 20, dont l'huilerie est datée du 111e s., a permis d'observer que des

« hemidolia » et des (h)orcae produits sur l'atelier avaient respectivement servi à la décantation et au stockage de

12 Villa et atelier de Dr. 20 qui semblent avoir été une propriété sénatoriale au 1118 s. (Gonzalez Tobar à par.).

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