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Représentations, médiatisation et influences d’Ernesto « Che » Guevara en France de 1957 à 1974 : entre mythe et réalités

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Représentations, médiatisation et influences d’Ernesto “ Che ” Guevara en France de 1957 à 1974 : entre mythe

et réalités

Alexis Catuhe

To cite this version:

Alexis Catuhe. Représentations, médiatisation et influences d’Ernesto “ Che ” Guevara en France de 1957 à 1974 : entre mythe et réalités. Histoire. Université Rennes 2, 2016. Français. �NNT : 2016REN20028�. �tel-01865803�

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THÈSE / UNIVERSITÉ RENNES 2

sous le sceau de l’Université européenne de Bretagne pour obtenir le titre de

DOCTEUR D’HISTOIRE Mention : Histoire Contemporaine Ecole doctorale Sciences Humaines et Sociales

présentée par

Alexis CATUHE

Préparée à l’Unité Mixte de recherche (6258)

CERHIO

Centre Historique de Recherches de l’Ouest

Représentations, médiatisation et influences d’Ernesto « Che » Guevara en France de 1957 à 1974 : entre mythe et

Thèse soutenue le 12 janvier 2016 devant le jury composé de : Luc CAPDEVILA

Professeur d’Histoire contemporaine à Rennes 2 / président Olivier COMPAGNON

Professeur d’Histoire contemporaine à Paris - Sorbonne nouvelle / rapporteur

Olivier DARD

Professeur d’Histoire contemporaine à Paris Sorbonne / rapporteur

Gilles RICHARD Directeur de thèse

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SOUS LE SCEAU DE L’UNIVERSITÉ EUROPÉENNE DE BRETAGNE

UNIVERSITÉ RENNES 2

École Doctorale - Sciences Humaines et Sociales UMR : CERHIO

Représentations, médiatisation et influences d'Ernesto « Che » Guevara en France de 1957 à 1974 : entre mythe et réalités

Thèse de Doctorat

Discipline : Histoire contemporaine

Présentée par Alexis CATUHE le 12 janvier 2016

Directeur de thèse : M. Gilles RICHARD Jury :

M. Luc CAPDEVILA (président du jury) Professeur d'histoire contemporaine à Rennes 2 M. Olivier COMPAGNON (rapporteur) Professeur d'histoire contemporaine à Paris-

Sorbonne nouvelle

M. Olivier DARD (rapporteur) Professeur d'histoire contemporaine à Paris- Sorbonne

M. Gilles RICHARD (directeur de thèse) Professeur d'histoire contemporaine à Rennes 2

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Remerciements

À Gilles Richard pour ses conseils avisés ainsi que son soutien patient et attentif tout au long de cette recherche, jusqu'au dernier jour avant son achèvement.

À Pierre Kalfon et à Régis Debray que j'ai rencontré en 2000 et 2001 afin de mieux réaliser mes mémoires de maîtrise et de DEA.

À l'Espace Che Guevara du Havre, à l'Espace Marx de Lille Hellemmes, aux personnels des bibliothèques et centres de recherche consultés pour leur disponibilité.

À mes parents, soutiens indéfectibles et patients, à ma compagne Yersu, soutien quotidien, ainsi qu'à sa mère Nedret et son père défunt Aldun.

À Pépé, avec qui j'aurais aimé partager les connaissances acquises, à Mémé, à grand- mère Paule, à mon cousin Dominique et ses deux fils Swan et Mathias, à Ginette et Jacques, à Pierre et Jacqueline, à Françoise, à tante Denise, à Jacky, à Suzanne, à Philippe.

À mes amis Roman, Raphaële, Fredo, Philippe et Thomas.

À Maxime, sa femme et leur petite Kim, à Phog, à Phương, à Moíra, à Bartholy, à Gildas, à Nathalie, à Sarah, à Sergio, à Ludo, à Félicien, à Nico, à Alberto, à Claudia, à Agnès, à Cassandra, à Vanessa, à Gigi, à Fredo, à Joyce, à Dalila, à Fahrid, à Brahim, à Anthony, à Jhonny, à Arnaud, à Ahmed, à Ahmid, à Bruno, à Mohammed, à Ahmed A., à Anthony D., à Martial, à Jean-Baptiste, à Gilles, à Saïd, à Loïc et à « Titi », que j'ai eu grand plaisir à rencontrer. Une pensée pour Mustapha et Hakim.

À Mohammed, à Djamel, à Gaëtan, à Monique, à Zineb, à Ingrid, à Victor, à soeur Marie-Cécile, à Sophie et à Akli, collègues motivants.

Aux élèves du Lycée Professionnel Sonia Delaunay de Lomme, du Lycée Professionnel Les Plaines du Nord de Dunkerque, du Lycée Professionnel Jehanne d'Arc de Tourcoing, du Lycée Professionnel Institut Familial d'Armentières, du Collège Jeanne d'Arc de Roubaix, du Lycée Professionnel EPIL de Lille, du Collège St-Michel de Lille, du Lycée Technologique De Poorter de Hazebrouck, du Lycée Professionnel Sainte-Marie de Bailleul, du Lycée Professionnel Saint-François d'Assise de Roubaix, du Lycée Professionnel Marie Noël de Tourcoing, ainsi qu'aux jeunes sportifs de la Ligue des Flandres de tennis et du LOSC. Je leur souhaite un avenir accompli.

Une pensée toute particulière aux pensionnaires de la Fondation des Orphelins Apprentis d'Auteuil de Fournes en Weppes dont, j'espère, les plaies se refermeront.

À toutes les autres rencontres enrichissantes.

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Sommaire

1e PARTIE : Regards français sur Ernesto « Che » Guevara pendant sa

participation à la Révolution cubaine (1957-1964) p. 29 CHAPITRE 1 : La faible place des premières années de la Révolution cubaine

dans la presse française (1957-1960) p. 33

CHAPITRE 2 : Radicalisation de la Révolution cubaine et médiatisation d'Ernesto

« Che » Guevara (1961-1964) p. 85

2e PARTIE : Intrigue autour de la disparition d'Ernesto « Che » Guevara de

la scène publique cubaine (janvier 1965 à mars 1967) p. 175 CHAPITRE 3 : 1965, une année décisive dans la médiatisation d'Ernesto « Che »

Guevara en France p. 181

CHAPITRE 4 : Valorisation de l'image d'Ernesto « Che » Guevara et perte de

crédibilité de la Révolution cubaine (janvier 1966 à mars 1967) p. 247

3e PARTIE : Ernesto « Che » Guevara, des premières rumeurs sur sa présence

en Bolivie aux premiers portraits posthumes (avril à décembre 1967) p. 331 CHAPITRE 5 : L'« affaire Debray » et la montée en puissance des procastristes

(avril à août 1967) p. 337

CHAPITRE 6 : Traque d'Ernesto « Che » Guevara et réactions à sa mort :

l'enterrement du guévarisme ? (septembre à décembre 1967) p. 423

4e PARTIE : Les postérités d'Ernesto « Che » Guevara, (1968-1974) p. 509 CHAPITRE 7 : L'influence du guévarisme en mai-juin 1968 p. 513 CHAPITRE 8 : Diffusion du guévarisme dans l'édition (1968-1974) p. 571

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À l'instar des héros de l'indépendance Simón Bolívar et José Martí pendant le premier XIXe siècle, Ernesto Guevara marqua profondément l'histoire de l'Amérique latine pendant le second XXe siècle. Il eut aussi un impact politique, idéologique, culturel et moral dans le monde entier. Engagé dans la Révolution cubaine dès 1956, sa « médiatisation » débuta après la victoire de celle-ci contre le régime de Fulgencio Batista en 1959. L'impact à l'échelon international, surtout auprès de la jeunesse, dura jusqu'au début des années 1970. Après sa mort en Bolivie le 9 octobre 1967, sa postérité prit des formes diverses, notamment en France.

En « Mai 68 », on remarquait des portraits du révolutionnaire un peu partout dans les manifestations étudiantes. Son engagement internationaliste ainsi que ses conceptions politiques et militaires inspirèrent une partie des militants anti-impérialistes mobilisés contre la guerre du Viêt Nam. À la fin des années 1960 et au début des années 1970 enfin, les publications sur E. Guevara furent nombreuses et ses écrits ainsi que ses discours furent édités et largement diffusés.

Le but de cette recherche est d'étudier les différentes images et perceptions d'Ernesto

« Che » Guevara en France1, de ses réalisations et de ses idées, ainsi que la diffusion de ses conceptions de 1957 à 1974. Elle a pour objectif de fournir une mesure globale des réceptions et médiations en France d'E. Guevara et du guévarisme2, en tant que doctrine politique, idéologique et militaire, depuis l'organisation de la guérilla cubaine en 1957, un an avant le retour au pouvoir du général Charles de Gaulle et de la mise en place de sa nouvelle politique en Algérie, jusqu'au reflux des idées révolutionnaires au milieu des années 1970, moment où le pays entra dans l'ère du chômage de masse et vit la victoire électorale de Valéry Giscard d'Estaing. Le champ d'étude inclut les rapports de forces dans le monde pendant la Guerre froide ainsi que le débat idéologique au sein du camp socialiste sur les moyens de la prise du pouvoir et la construction du socialisme. Pour l'Amérique latine, il va de la victoire de la Révolution cubaine et de l'émergence des mouvements de libération nationale, dans le contexte de la décolonisation et de la naissance du Tiers monde, jusqu'au renforcement des partisans de la doctrine de la sécurité nationale qui conduisit à l'échec de la stratégie de la lutte armée et à la brutale répression contre les forces de gauche, notamment après le coup d'état d'Augusto Pinochet contre le gouvernement de Salvador Allende au Chili en septembre

1 Dans le développement, la dénomination Ernesto « Che » Guevara est utilisée pour englober toutes les références au guévarisme, à Ernesto Guevara, ses réalisations, ses actions, la diffusion de son image et son utilisation.

2 Doctrine et pratique politique qui s'inspire de l'action et des thèses d'E. Guevara. Le guévarisme se réfère au marxisme et considère comme des problèmes personnels les grands problèmes de l'humanité. Il a pour axes majeurs la théorie de l'« homme nouveau » ainsi que le développement de l'internationalisme révolutionnaire afin de renverser le capitalisme par une révolution mondiale. Le guévarisme est fondé sur la praxis, théorie de l'action, comme nous aurons l'occasion de le développer largement au fil des pages.

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19733.

Ce sujet offre un large champ d'étude et ouvre aussi bien sur l'histoire et la science politique que sur les sciences économiques et sociales. En effet, l'image d'E. Guevara est aujourd'hui devenue familière en France puisqu'on la retrouve aussi bien comme objet ou produit de consommation que comme référence culturelle ou politique dans les cortèges de manifestations diverses. Cela ne concerne d'ailleurs pas seulement la France, mais l'ensemble des sociétés contemporaines, surtout occidentales. Outre l'évolution de l'image et des perceptions d'Ernesto « Che » Guevara en France de 1957 à 1974, nous nous interrogerons également sur l'impact vu de France, du révolutionnaire, de ses actions et de ses idées sur son époque, la réception du discours sur la lutte armée et la révolution sur l'opinion publique française, plus particulièrement sur l'extrême gauche. Ce sujet permet de revenir sur l'histoire politique et culturelle de la France de la fin des années 1950 au début des années 1970, période au cours de laquelle les aspirations à un monde nouveau étaient fortes et les interrogations sur les moyens pour y parvenir étaient au centre du débat politique, surtout à gauche. À travers le prisme d'E. Guevara et du guévarisme, j'ai voulu étudier l'impact des idéaux révolutionnaires sur les mentalités françaises, en particulier les différents vecteurs d'opinion, principalement dans la presse et l'édition. Cette recherche apporte aussi des éléments de réflexion sur le traitement de l'information par les médias français. En effet, à travers l'étude des journaux de l'époque, on constate que la perception d'Ernesto « Che » Guevara fut largement influencée par le contexte politique français, latino-américain et mondial. Révolutionnaire latino-américain, il apparaît également comme un homme de son époque.

Les raisons qui m'ont conduit à mener cette étude sont multiples. Tout d'abord, mon intérêt pour les idéaux révolutionnaires des années 1960-1970 et pour l'Amérique latine, qui m'a amené à réaliser un mémoire de maîtrise intitulé Le Chili de l'Unité populaire à travers la presse française (de 1970 à 1973) réalisé sous la direction de Jean Vavasseur-Desperriers à l'université de Lille 3 en 20004. Au cours de cette recherche, j'avais remarqué l'importance au Chili du débat sur la lutte armée sous la présidence de Salvador Allende. Opposé à l'usage de la violence politique comme moyen pour accéder au pouvoir et le conserver, le chef de l'Unidad popular (Unité populaire) n'en était pas moins admiratif d'E. Guevara et conservait dans son bureau un exemplaire personnellement dédicacé de son ouvrage La Guerra de

3 Olivier COMPAGNON, « Chili, 11 septembre 1973 : un tournant du XXe siècle latino-américain, un événement-monde », Revue internationale et stratégique, n°91, automne 2013, p. 97-105.

4 Alexis CATUHE Le Chili de l'Unité populaire à travers la presse française (de 1970 à 1973), mémoire de maîtrise en histoire contemporaine, directeur de recherche : Jean-Vavasseur Desperriers, Lille 3, 2000.

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guerrillas (La Guerre de guérilla)5. Mort en octobre 1967, le révolutionnaire laissa une trace indélébile dans les esprits des Latino-Américains, qu'ils soient admiratifs de son combat ou critiques sur ses orientations et ses actions. Cette première recherche m'a également permis de rencontrer Pierre Kalfon, envoyé spécial du quotidien Le Monde à Santiago-du-Chili sous la présidence de Salvador Allende de 1970 à 1973 et auteur d'une biographie d'E. Guevara en 19976. Sa publication correspondait au « retour du Che » en France qui donna lieu à de multiples rééditions de ses ouvrages et à des articles dans la presse, toutes tendances politiques confondues, majoritairement élogieux sur l'homme mais critiques sur ses choix, relançant ainsi le mythe autour du révolutionnaire. Comme beaucoup de jeunes de ma génération, j'ai été attiré par cette figure rebelle dont le portrait le Guerrillero heroico (Guérillero héroïque) était à nouveau brandi dans les manifestations, aussi bien lors des conflits sociaux que lors des mobilisations antirascistes et altermondialistes. Mais la postérité d'Ernesto « Che » Guevara a également pris une dimension commerciale depuis la fin des années 1990, son portrait stylisé en 1968 par l'artiste irlandais Jim Fitzpatrick étant reproduit sur des objets divers ou des posters vendus au prix fort, sa vie à nouveau décortiquée, la plupart du temps mythifiée, par la presse ainsi que l'édition.

L'intérêt multiple pour Ernesto « Che » Guevara m'a conduit à me pencher davantage sur l'histoire de l'Amérique latine, à rencontrer des exilés latino-américains, notamment au sein de l'Espace Che Guevara, lieu de discussion politique. En côtoyant des militants associatifs français et latino-américains, j'ai constaté que son image et son engagement faisaient encore écho aujourd'hui. Le mode de fonctionnement de l'association havraise, la référence au révolutionnaire par des militants contestataires d'obédiences politiques diverses ainsi que le regain d'intérêt de l'édition et de la presse pour E. Guevara m'ont fait naturellement poser un certain nombre de questions : pourquoi, en France, un révolutionnaire latino-américain était-il aussi populaire, tout en restant largement controversé ? Pourquoi était-il la seule figure communiste à survivre à la chute du Mur de Berlin ? Pourquoi, dans une société libérale si éloignée des idéaux révolutionnaires des années 1960-1970, son portrait était utilisé comme point de ralliement pour développer les luttes sociales et politiques contre l'ordre établi ? Que penser de ce retour différé du « Che » depuis le reflux des idéaux révolutionnaires et la conversion de la majorité des forces politiques dominantes au libéralisme économique depuis les années 1980 ? Du détournement de l'image de celui qui voulait renverser le capitalisme pour construire une société socialiste tout en forgeant un

5 Ernesto GUEVARA La Guerra de guerrillas, La Havana, Departamento de instrucción del MINFAR (Ministerio de las Fuerzas armadas revolucionarias, Ministère des Forces armées révolutionnaires), 1960.

6 Pierre KALFON Che Guevara, une légende du siècle, Paris, Seuil, coll. « Points », 2007, 1e édition en 1997.

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« homme nouveau » débarrassé des préoccupations matérielles et uniquement motivé par le bien collectif ? Afin de répondre à ces questions, une analyse limitée à ces vingt dernières années est insuffisante car elle se contenterait des avis émis a posteriori sur E. Guevara et le guévarisme, occultant ainsi les prises de position des différents acteurs et vecteurs d'opinion au cours des années 1960-1970, période au cours de laquelle son mythe se forgea en France.

En étudiant les différentes images et perceptions d'Ernesto « Che » Guevara de 1957 à 1974, j'ai cherché à reconstituer les éléments constitutifs de sa connaissance de son vivant et de sa postérité les premières années après sa mort, à identifier les supports de diffusion de son image et de ses idées, à mesurer son impact auprès de l'opinion publique. Cette étude a donc pour objectif de rechercher les origines de la postérité d'Ernesto « Che » Guevara en France, sujet peu exploré dans l'historiographie française.

Mon mémoire de DEA soutenu en 2001 avait pour but d'établir un inventaire des opinions sur la personnalité d'E. Guevara de 1967 au trentième anniversaire de sa mort, à partir des ressources documentaires y faisant référence7. J'ai ensuite poursuivi et élargi cette recherche sous la direction de Monsieur Jean Vavasseur-Desperriers mais la recherche n'a pu aboutir. Sur les conseils de Monsieur Luc Capdevila, j'ai pris contact avec Monsieur Gilles Richard qui m'a permis de redéfinir les bornes du sujet, le limitant à la période 1957 à 1974, des débuts du militantisme anticolonialiste au reflux des mouvements sociaux du « moment 68 »8. Le projet de thèse a ainsi évolué pour réaliser, à travers le prisme de la figure d'Ernesto

« Che » Guevara, une étude de son impact politique et symbolique en France, des vecteurs d'opinion ainsi qu'une histoire politique de certains secteurs de la société française des années 1960.

Cette thèse se propose donc de dépasser l'analyse biographique, même si les références à la vie d'E. Guevara, sa pensée et ses actions ont été nécessaires afin de mieux mesurer son impact en France. Contrairement aux multiples biographies récentes, souvent redondantes et parfois utilisées comme tribune politique par leurs auteurs, notamment contre le régime cubain, elle ne constitue pas une biographie historique d'E. Guevara ni une tentative d'interprétation ou d'actualisation du guévarisme, mais expose les différents regards français sur le révolutionnaire afin d'obtenir un constat par rapport à l'influence de ce dernier en France de 1957 à 1974. La confrontation des multiples sources primaires à notre disposition ainsi que leur étude critique a permis de faire une analyse comparative des diverses opinions

7 Alexis CATUHE L'image d'Ernesto "Che" Guevara en France de 1967 à aujourd'hui, mémoire de DEA en histoire contemporaine, directeur de recherche : Jean-Vavasseur Desperriers, Lille 3, 2001, 182 p.

8 Expression employée par Philippe Artières et Michelle Zancarini-Fournel dans leur ouvrage reconstituant les origines et prolongements de « Mai 68 » : Philippe ARTIÈRES et Michelle ZANCARINI-FOURNEL dir. 68 : une histoire collective (1962-1981), Paris, La Découverte, 2008.

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et des différents usages d'E. Guevara et du guévarisme par les éditeurs, journalistes et chroniqueurs, biographes, universitaires, écrivains et intellectuels, photographes et artistes, révolutionnaires, militants et témoins, admiratifs ou sceptiques à l'égard des idées et pratiques guévaristes.

La recherche s'inspire des réflexions menées en socio-histoire et emprunte divers concepts et méthodes à la science politique ainsi qu'à la sociologie. Outre le livre de Howard Becker Écrire les sciences sociales qui a été étudié afin de mieux présenter les données recueillies ainsi que leur analyse9, j'ai eu recours aux ouvrages des historiens Jean-Jacques Becker, Luc Capdevila et François Rouquet, Pierre Laborie, Philippe Roger, Hédi Saïdi et Ralph Schor, dont les titres sont respectivement Histoire culturelle de la Grande Guerre, Hommes et femmes dans la France en guerre, Les Français des années troubles : de la guerre d'Espagne à la Libération, Rêves et cauchemars américains : les États-Unis au miroir de l'opinion publique française (1945-1953), Discriminations et mémoires, quelles histoires ? et L'Antisémitisme en France dans l'entre-deux-guerre : prélude à Vichy10. Ils m'ont servi de guides dans ma recherche, tant du point de vue des méthodes mises en œuvre que des concepts utilisés. En effet, ces différents ouvrages restituent un passé, une époque, les modes de fonctionnement et de pensée de la société française au XXe siècle. Ils permettent d'évaluer l'opinion publique française par rapport à un fait historique, une période de l'histoire de France ou un thème donné. Ces études ont également pour but de comprendre et d'expliquer des choix et des modes de pensée collectifs.

Ont aussi été utilisés les ouvrages sur les représentations collectives et les mythes dans les sociétés occidentales écrits par Roland Barthes, Roger Caillois, Raoul Girardet, Éliade Mircea et Alfred Sauvy : Mythologies, Le Mythe et l'homme, Aspects du mythe, Mythes et mythologies politiques et Mythologie de notre temps11. Ces références ont été utiles afin de mieux mesurer l'importance ainsi que l'influence des idées et événements révolutionnaires sur

9 Howard BECKER Écrire les sciences sociales, Paris, Economica, coll. « Méthodes des sciences sociales », 2004, préface de Jean-Claude Passeron, traduit de l'anglais par Patricia Fogarty et Alain Guillemin.

10 Jean-Jacques BECKER dir. Histoire culturelle de la Grande Guerre, avec la collaboration du Centre de recherche de l'Historial de la Grande Guerre (Péronne-Somme), Paris, Armand Colin, 2005 ; Luc CAPDEVILA et François ROUQUET Hommes et femmes dans la France en guerre, Paris, Payot, coll. « Essais », 2003 ; Pierre LABORIE Les Français des années troubles : de la guerre d'Espagne à la Libération, Paris, Seuil, coll. « Points Histoire », 2003 ; Philippe ROGER Rêves et cauchemars américains : les États-Unis au miroir de l'opinion publique française (1945-1953), Villeneuve d'Acsq, Presses universitaires du Septentrion, coll. « Histoire et civilisations », 1996 ; Hédi SAÏDI Discriminations et mémoires, quelles histoires ?, Roubaix, Le Geai bleu, 2006, préface d'Albert Memmi, postface de Ralph Schor ; Ralph SCHOR L'Antisémitisme en France dans l'entre-deux-guerre : prélude à Vichy, Bruxelles, Complexe, coll. « Historiques », 2005.

11 Roland BARTHES Mythologies, Paris, Seuil, 1957 ; Roger CAILLOIS Le Mythe et l'homme, Paris, Gallimard, coll. « Folio Essais », 1938 ; Mircea ÉLIADE Aspects du mythe, Paris, Gallimard, coll. « Folio-Essais », 1988 ; Raoul GIRARDET Mythes et mythologies politiques, Paris, Seuil, coll. « L'Univers historique », 1986 ; Alfred SAUVY Mythologie de notre temps, Paris, Payot, coll. « Études et documents », 1965.

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les mentalités et les représentations collectives françaises.

L'ouvrage collectif Histoire générale de la presse française, tome 5 : De 1958 à nos jours réalisé sous la direction de Claude Bellanger, Jacques Godechot, Pierre Guiral et Fernand Terrou, ainsi que La Presse française de Pierre Albert, Histoire des médias : de la Grande Guerre à nos jours de Fabrice d'Almeida et Christian Delporte, Une histoire des médias : des origines à nos jours de Jean-Noël Jeanneney, Le Quotidien français de Jacques Kayser, Le Journal, les mythes et les hommes de René Pucheu et La Presse et l'événement d'André-Jean Tudescq12 ont facilité l'analyse de la presse quotidienne et hebdomadaire française, des revues et autres périodiques, des agences de presse internationales, de la radiotélévision. Ont également été étudiés les travaux de sociologues et politistes sur les réceptions par les lecteurs-auditeurs-spectateurs des analyses, des images et des prises de position des médias, comme ceux de Daniel Dayan À la recherche du public. Réception, télévision, médias, Philippe-Robert Demontrond L'Interprétation du discours, Jean-Pierre Esquenazi Sociologie des publics, Brigitte Le Grignou Du côté du public. Usages et réceptions de la télévision, Cécile Meadel La Réception, Sophie Moirand Les Discours de la presse quotidienne : observer, analyser, comprendre, Roselyne Ringoot Analyser le discours de presse et Dominique Wolton Éloge du grand public : une théorie critique de la télévision13.

Toutes les informations apportées par les différentes sources primaires ont été étudiées par rapport au contexte politique et culturel français, notamment au sein de la gauche et de l'extrême gauche, lui-même influencé par la conjoncture politique et économique internationale. Les études et références historiques, politiques et culturelles sur la France et le monde se sont révélées essentielles pour la recherche, l'approche du sujet ainsi que la

12 Pierre ALBERT La Presse française, Paris, La Documentation française, coll. « Les Études de la Documentation française », 2008 ; Claude BELLANGER, Jacques GODECHOT, Pierre GUIRAL et Fernand TERROU dir. Histoire générale de la presse française, tome 5 : De 1958 à nos jours, Paris, PUF, 1976 ; Fabrice d'ALMEIDA et Christian DELPORTE Histoire des médias : de la Grande Guerre à nos jours, Paris, Flammarion, coll. « Champs université. Histoire », 2003 ; Jean-Noël JEANNENEY Une histoire des médias : des origines à nos jours, Paris, Seuil, coll. « Points. Histoire », 2015 ; Jacques KAYSER Le Quotidien français, Paris, Armand Colin, 1963 ; René PUCHEU Le Journal, les mythes et les hommes, Paris, Éditions Ouvrières, coll. « Vivre son temps », 1962 ; André-Jean TUDESCQ dir. La Presse et l'événement, Paris, Marlon, 1973. Ont aussi été consultés les ouvrages plus spécifiques : Agence France Presse (1944-2004), Bibliothèque nationale de France/AFP, Paris, 2004 ; L'Express : l'hebdomadaire de notre histoire, Paris, Plon/Radio France, 1999 ; Le Monde vu par Associated Press, Paris, La Martinière, 1998 ; Bernard CHAMBAY L'Humanité (1904-2004), Paris, Seuil, 2004 ; Patrick EVENO Histoire du journal Le Monde, Paris, Albin Michel, 2004 ; Jacques THOMET AFP. Les soldats de l'information (1957-2007), Paris, Hugo doc, 2007.

13 Daniel DAYAN À la recherche du public. Réception, télévision, médias (n°11-12 de Hermès), Paris, CNRS (Conseil national de la recherche scientifique), 1993 ; Philippe-Robert DEMONTROND dir. L'Interprétation du discours, Rennes, Apogée, coll. « Méthodes de recherche en sciences humaines et sociales », 2006 ; Jean-Pierre ESQUENAZI Sociologie des publics, Paris, La Découverte, coll. « Repères », 2003 ; Brigitte LE GRIGNOU Du côté du public. Usages et réceptions de la télévision, Paris, Economica, 2003 ; Cécile MEADEL dir. La Réception, Paris, CNRS, coll. « Les Essentiels d'Hermès », 2009 ; Sophie MOIRAND Les Discours de la presse quotidienne : observer, analyser, comprendre, Paris, PUF, 2007 ; Roselyne RINGOOT Analyser le discours de presse, Paris, Colin, 2014 ; Dominique WOLTON Éloge du grand public : une théorie critique de la télévision, Paris, Flammarion, 1993.

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compréhension d'une époque, tout comme les ouvrages sur la Révolution cubaine et l'Amérique latine14.

L'étude repose sur six types de sources différents. Leur traitement a été chronologique afin de mieux mesurer l'évolution de la perception d'Ernesto « Che » Guevara aux différentes étapes de sa vie ainsi que les premières années après sa mort. Cette méthodologie a certes des limites car elle rend plus difficile des études spécifiques sur les réceptions d'E. Guevara et du guévarisme en France mais elle a permis de mieux présenter les contextes socio-politiques français, latino-américains et internationaux pour lesquels la bibliographie sélective a été complétée par des articles de la presse quotidienne et hebdomadaire.

Premier type de sources, les œuvres d'E. Guevara publiées entre 1962 et 1972. Les plus diffusées furent Souvenirs de la guerre révolutionnaire, Le Socialisme et l'homme et Le Journal de Bolivie. L'analyse critique de leur contenu permet de connaître la pensée du révolutionnaire argentin. Leur présentation (couverture, quatrième de couverture, mise en page, préface, postface), leur diffusion ainsi que leurs multiples rééditions sont analysées.

François Maspero fait l'objet d'un traitement particulier car sa maison d'édition publia les œuvres complètes d'E. Guevara au cours des années 1960-1970. Depuis la fin des années 1950, l'éditeur était lié aux mouvements progressistes et anticolonialistes français. Il publia de nombreux ouvrages sur les luttes de libération dans le Tiers monde, la revue Partisans qui les soutint, ainsi que Tricontinental, revue diffusée dans plus de quatre-vingt pays par le régime cubain et dont le but était de propager l'internationalisme révolutionnaire prôné par E.

Guevara. L'éditeur s'intéressa aussi aux luttes sociales en France et diffusa des tracts et brochures de plusieurs groupes d'extrême gauche dissidents du PCF (Parti communiste français). Un des ouvrages de référence sur les éditions François Maspero est le livre collectif François Maspero et les paysages humains15.

Les biographies et essais sur E. Guevara sont le deuxième type de sources mises à contribution. Leur étude a permis d'identifier les points de concordance dans le récit de sa vie

14 Voir dans la Bibliographie les quatre thématiques réunissant les références des ouvrages, colloques, coupures de presse des quotidiens L'Humanité, Le Figaro, Le Monde, des hebdomadaires L'Express et Le Nouvel Observateur, articles de revues et films documentaires portant sur : le contexte international et les rapports de force dans le monde, le continent américain, la Révolution cubaine ainsi que l'histoire politique et culturelle de la France.

15 Bruno GUICHARD dir. François Maspero et les paysages humains, Paris, À plus d'un titre/La Fosse aux ours, 2009, réalisé avec la collaboration de Nils Andersson, Pierre-Jean Balzan, Fanchita Gonzalez Battle, Christian Baudelot, Patrick Chamoiseau, Thierry Discepolo, Julien Hage, Éric Hazan, Alain Léger, Alain Martin, Edwy Plenel, Jean-Yves Potel, Klavdij Sluban, Jean-Philippe Talbot-Bernigaud et Abdenour Zahzah. Dans l'ouvrage, on retrouve un article de Julien Hage, chercheur au Centre d'histoire culturelle des sociétés contemporaines, présentant l'histoire des éditions François Maspero : « Une brève histoire des librairies et des éditions Maspero (1955-1982) ».

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et les sujets de controverses ainsi que les interprétations différentes de ses actions et de ses idées. Les ouvrages furent souvent réalisés par des universitaires, des journalistes et des témoins admiratifs de l'engagement d'E. Guevara, même si une partie d'entre eux était critique sur ses conceptions et réalisations. Certains auteurs, tels le Français Régis Debray ou l'Argentin Ricardo Rojo, connurent personnellement le révolutionnaire et furent à la fois témoins et universitaires. Parmi ces titres figurent plusieurs livres écrits par des Latino- Américains traduits en français. Comme les publications des textes et discours d'E. Guevara, ils sont consultables à Paris à la FNSP (Fondation nationale des sciences politiques) et à l'IHEAL (Institut des hautes études d'Amérique Latine) qui dispose d'une bibliothèque très complète concernant le continent sud-américain, ainsi que dans les bibliothèques universitaires de Rennes 2, Lille 1 et Lille 3.

La recherche est largement fondée sur l'étude de la presse française du vivant d'E.

Guevara et les premières semaines après sa mort, troisième type de sources utilisées. Les quotidiens L'Humanité, Le Figaro et Le Monde ainsi que les hebdomadaires L'Express et Le Nouvel Observateur ont été étudiés de façon systématique pour la période 1957-1967.

Consultés sur support papier à la bibliothèque municipale de Lille, ils sont aussi disponibles sur support électronique ou microfilms à la BNF (Bibliothèque nationale de France) de Paris.

L'analyse approfondie de chacun de ces titres, sélectionnés dans le but d'obtenir une vue d'ensemble des principales familles politiques de la France d'alors, permet d'évaluer la position de chacune par rapport aux révolutionnaires cubains et à E. Guevara, de mieux mesurer la fréquence de ses évocations aux différentes périodes de sa vie, mais également d'analyser la politique du régime gaulliste en France ainsi que le contexte international marqué par la Guerre froide, la décolonisation, l'accroissement des guérillas dans le Tiers monde et l'émergence des courants tiermondistes16. Une recherche thématique à la FNSP a permis de compléter cette étude de la presse en présentant des points de vue variés exprimés dans des journaux très divers sur la vie d'E. Guevara, ses idées et sa postérité les premières années après sa mort17. Certains numéros de revues, tels celui d'Esprit d'avril 1961, le numéro

16 Dans le développement, des références d'éditoriaux, de dossiers, d'articles, d'interviews et de dépêches sur les contextes international, français et latino-américain sont incluses en note de bas de page pour la période 1957- 1967. Pour 1968-1974, la quasi-totalité des références extraites de la presse française contient une allusion à E.

Guevara ou au guévarisme.

17 La recherche thématique à la FNSP (Fondation nationale des sciences politiques) a été effectuée à partir des dossiers intitulés : « Affaire Régis Debray : arrestation, procès et libération (1967-1971) », « Enseignement, recherche et vie culturelle à Cuba » (1968-2005) », « Le terrorisme et les attentats en France (1962-1985) »,

« Les pays non-alignés (1961-2003) », « Les relations de la Chine avec l'Amérique latine (1960-2005) », « Les relations économiques des États-Unis avec Cuba (1959-2005) », « Ordre public, répression et corruption au Chili (1967-2005) », « Ordre public, répression et corruption en Bolivie (1961-2005) », « Parti communiste cubain (1970-1999) », « Troubles et violence en Amérique latine (1963-2005) », « Vie politique en Bolivie (1946- 2005) ».

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un de Partisans de septembre 1961 ainsi que le numéro spécial « Écrivains de Cuba » des Lettres nouvelles de décembre 1967-janvier 1968 et le numéro de Planète action de juillet 1970, ont été obtenus auprès de bouquinistes. Dans le développement, on retrouvera donc des analyses ou des références d'articles faisant allusion à E. Guevara ou au guévarisme, parus dans les quotidiens L'Aurore, Combat, France Soir, La Croix, Libération et Paris Presse, les hebdomadaires Le Journal du dimanche, Le Point, Paris Match18, Politique hebdo, Témoignage chrétien et Tribune socialiste, le mensuel Le Monde diplomatique, les revues Esprit, Études, Les Lettres nouvelles, Les Temps modernes, Planète action et Trois continents, Articles et documents et Notes et études documentaires publiées par la Documentation française, les revues universitaires Annales. Économies. Sociétés. Civilisation, Annuaire français de droit international, La Pensée, Perspectives, Politique étrangère et Revue française de science politique19, ainsi que les journaux d'extrême gauche Le Communiste, Lutte ouvrière, Partisans, Rouge et Tricontinental. La diversité de ces titres traduit l'impact très large d'Ernesto « Che » Guevara dans la presse française, des quotidiens parisiens et nationaux aux revues universitaires spécialisées en passant par les journaux d'extrême gauche.

L'étude de la presse française prend en compte non seulement les contenus des articles des journaux français, mais aussi leur forme : comme pour les biographies et essais, la présentation des articles sur E. Guevara (mise en page, titres, taille des articles, ajout ou non d'une photographie, présence éventuelle d'une publicité rédactionnelle) n'est jamais neutre. De même, la périodicité des journaux suppose un traitement différent de l'information : le quotidien livre une opinion « à chaud », alors que les périodiques disposent de davantage de recul par rapport à l'événement, aux contextes politiques français et international. Les dépêches des agences de presse publiées par les journaux français sont également étudiées.

Leur analyse est en effet importante car une dépêche transmet une information fournie par une agence et non par un correspondant du journal. Sa reproduction traduit une volonté d'informer le lecteur et le titre choisi expose indirectement le point de vue du journal sur cette information. En outre, le texte de la dépêche transmise par une agence internationale ou nationale est bien souvent réécrit par le journal qui la publie, ce qui traduit ainsi la perception de l'information ou de l'événement par sa rédaction.

Quatrième type de sources, un certain nombre de livres faisant référence à E. Guevara,

18 Les articles de Paris Match utilisés dans le développement ont été trouvés dans le dossier « Amérique latine.

Che. Coupures de presse » consulté à la BDIC (Bibliothèque de documentation internationale contemporaine) de Nanterre ainsi que dans l'ouvrage : Roger THÉROND 50 ans de Paris Match, Paris, Filipacchi, 1998.

19 Les numéros des revues universitaires Annales. Économies. Sociétés. Civilisation, Annuaire français de droit international, Politique étrangère et Revue française de science politique ont été obtenus à partir d'une recherche thématique sur E. Guevara réalisée sur le portail internet Persée. L'article publié dans Études a été trouvé sur Cairn.info et celui parut dans La Pensée à l'Espace Marx à Lille-Hellemmes qui dispose d'un dossier réunissant des articles de la presse communiste en mai-juin 1968.

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choisis parmi les ouvrages parus entre 1959 et 1974. Ils portent sur les thèses révolutionnaires et les mouvements de lutte armée, comme La Lutte tricontinentale : impérialisme et révolution après la conférence de La Havane d'Albert-Paul Lentin et Révolution dans la révolution ? de Régis Debray20, l'Amérique latine et les guérillas latino-américaines, tel Les Guérilleros de Jean Lartéguy21, la Révolution cubaine comme Cuba est-il socialiste ? de René Dumont et Les Guérilleros au pouvoir. L'itinéraire politique de la Révolution cubaine de K. S.

Karol22, ainsi que « Mai 68 », tel La Révolution introuvable. Réflexions sur les événements de Mai de Raymond Aron23. Ils sont consultables dans les bibliothèques et centres de recherche précédemment cités.

Cinquième type de sources, les publications datant de « Mai 68 », du moins celles conservées, et émises par différents comités d'action ou groupes d'extrême gauche actifs dans la contestation étudiante et ouvrière. Ils ont été consultés à la BDIC (Bibliothèque de documentation internationale contemporaine) de Nanterre, qui possède un riche fonds de documents relatifs aux mouvements sociaux et universitaires des années 1960-1970 grâce à de nombreuses donations de particuliers. Elle dispose également des archives de plusieurs journaux d'extrême gauche, tels Partisans, Rouge et les éditions française et cubaine de Tricontinental, ainsi que des dossiers thématiques rassemblant des ouvrages, des périodiques, des documents iconographiques et télévisuels sur les relations internationales au XXe siècle et les conflits mondiaux24. Précisons que la recherche effectuée à la BDIC sur microfilms des imprimés émis par les différents comités d'action en mai-juin 1968 n'a pas été exhaustive mais que parmi l'échantillon consulté, nous n'avons trouvé qu'un seul document faisant allusion à E. Guevara. L'ouvrage d'Alain Schnapp et Pierre Vidal-Naquet Journal de la commune étudiante Textes et documents. Novembre 1967-juin 1968 nous a permis de compléter cette étude, d'autant qu'il constitue aussi une source25. On y trouve des tracts de différents comités d'action ainsi que des articles des journaux Action, Avant-garde jeunesse et La Cause du peuple. Y figure aussi un bulletin intitulé « Être guévariste en France », publié par un groupe

20 Albert-Paul LENTIN La Lutte tricontinentale : impérialisme et révolution après la conférence de La Havane, n°86-87, 1966 ; Régis DEBRAY Révolution dans la révolution ?, Paris, François Maspero, coll. « Cahiers libres », n°98, 1967.

21 Jean LARTÉGUY Les Guérilleros, Paris, Raoul Solar, 1967.

22 René DUMONT Cuba est-il socialiste ?, Paris, Seuil, coll. « Points. Politique », 1970 ; K. S. KAROL Les Guérilleros au pouvoir. L'itinéraire politique de la Révolution cubaine, Paris, Robert Laffont, coll. « L'Histoire que nous vivons », 1970.

23 Raymond ARON La Révolution introuvable. Réflexions sur les événements de Mai, Paris, Fayard, coll. « En toute liberté », 1968.

24 Dans le dossier « Amérique latine. Che. Coupures de presse » disponible à la BDIC, on retrouve quelques articles de la presse française et étrangère, notamment un article publié par la revue Trois continents de novembre 1967.

25 Alain SCHNAPP et Pierre VIDAL-NAQUET Journal de la commune étudiante Textes et documents.

Novembre 1967-juin 1968, Paris, Seuil, 1969.

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pabliste se réclamant du guévarisme, dont la diffusion fut marginale en mai 196826. L'entretien réalisé avec Régis Debray à son domicile à Paris le 5 octobre 2001 apporte un point de vue supplémentaire sur l'impact d'Ernesto « Che » Guevara sur les acteurs du mouvement étudiant et ouvrier en « Mai 68 ».

Enfin, sont analysés les documents audiovisuels faisant référence à E. Guevara : des extraits de journaux télévisés et d'émissions diffusés par l'ORTF (Office de radiodiffusion- télévision française), unique chaîne de télévision nationale française, ainsi que des chansons qui lui furent consacrées de 1964 à 1973. Les documents télévisuels sont consultables à l'INA (Institut national de l'audiovisuel), comme l'extrait du journal télévisé du 12 décembre 1964 intitulé « Che Guevara à la tribune de l'ONU (Organisation des Nations unies) et manifestation » et le reportage « Cuba : après la mort du Che » diffusé dans l'émission « Cinq colonnes à la une » le 1er décembre 196727. À ces sources s'ajoutent quelques films de fiction et documentaires, tels L'Aventure, c'est l'aventure, de Claude Lelouch diffusé en 1972 et On nous parle du Chili. Ce que disait Allende de Miguel Littin et Chris Marker réalisé en 197328. Afin de mieux appréhender le champ visuel d'Ernesto « Che » Guevara, un paragraphe dans le chapitre 7 est consacré à l'étude des formes, de la diffusion et des utilisations de son portrait.

Mais l'analyse des documents iconographiques n'a pas été prioritaire dans le développement.

Peu de photographies représentant E. Guevara furent publiées dans les journaux étudiés avant la publication des clichés de son cadavre exposé à Vallegrande le 9 octobre 1967 et la diffusion de son portrait le Guerrillero heroico à partir de la fin de l'année.

L'analyse de ce corpus de sources a permis de présenter un ensemble de points de vue émis par des vecteurs d'opinion très divers, appartenant à des tendances politiques et des catégories sociales diverses.

Parmi les principaux médiateurs d'Ernesto « Che » Guevara en France de 1957 à 1974, on retrouve tout d'abord les maisons d'édition. Seules deux diffusèrent les œuvres d'E.

Guevara. En 1966, les éditions Cujas publièrent « Le socialisme et l'homme à Cuba » sous le

26 « Être guévariste en France », signé par Pierre, extrait de Front, n°1, Bulletin des comités d'initiative pour un Front révolutionnaire de la jeunesse, mai 1968.

27 « Che Guevara à la tribune de l'ONU (Organisation des Nations unies) et manifestation », 2 min., extrait du journal télévisé de l'ORTF (Office de radiodiffusion-télévision française), commentaire de Jacques Alexandre, images fournies par CBS, 12 décembre 1964 ; « Cuba : après la mort du Che », émission « Cinq colonnes à la une », réalisation d'Igor Barrère, production de Pierre Desgraupes, Pierre Dumay et Pierre Lazareff, 1er décembre 1967, reportage réalisé à Cuba par la Télévision suisse romande pour l'émission « Continents sans visa » programmée le 30 novembre 1967.

28 Claude LELOUCH L'Aventure, c'est l'aventure, 120 min., film en couleur, produit par Alexandre Mnouchkine et Georges Dansigers, Paris Studio Cinéma/Les Films 13, Laboratoires Éclair, 1972, présenté en ouverture du festival de Cannes le 4 mai 1972 ; Miguel LITTIN et Chris MARKER On nous parle du Chili. Ce que disait Allende, 16 min., produit par SLON (Société pour le lancement des œuvres nouvelles), diffusé par le Centre national du cinéma et ISKRA (Image, son, kinescope et réalisations audiovisuelles), 1973.

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titre L'Homme et le socialisme à Cuba dans la collection « Hommes et idées du Tiers monde »29. Son directeur, Georges Mattéi, militant anticolonialiste qui rallia les réseaux d'aide au FLN (Front de libération nationale) algérien en 1959, estimait que ce texte renouvelait la pensée socialiste. Au cours des années 1960, il soutint les luttes révolutionnaires d'Afrique, d'Asie et d'Amérique latine, notamment celle menée par Douglas Bravo au Venezuela.

Georges Mattéi participa aussi à la création de la revue Partisans publiée par François Maspero, principal diffuseur des textes et discours d'E. Guevara en France. Dans les collections « Les Cahiers libres », « Petite collection Maspero » et « Dossier Partisans », sa maison d'édition donna la parole aux militants anti-impérialistes ainsi qu'aux leaders du Tiers monde et permit à des journalistes engagés, tels Claude Julien et Jacques Grignon-Dumoulin, d'exprimer leur soutien à Cuba. François Maspero eut un rôle majeur dans la transmission et la promotion du guévarisme en France. Selon l'éditeur, il avait une dimension universelle et rénovait le marxisme. Grâce à Ania Francos et Janette Habel, militantes trotskystes qui côtoyèrent les dirigeants cubains dès 1959, puis à ses liens renforcés avec le régime cubain à partir de 1965, il put réunir la quasi-totalité des œuvres d'E. Guevara qui furent traduites en français par France Binard, Gérard Chaliand, Fanchita Gonzalez Battle, Juliette Minces, Robert et Magali Merle, avant d'être rééditées à partir de 1997. Les éditions François Maspero publièrent également des ouvrages favorables aux thèses guévaristes, tel l'essai de Rubén Vásquez Díaz, journaliste bolivien30. François Maspero l'était aussi et après la mort d'E.

Guevara en octobre 1967, il déclara que son échec en Bolivie ne prouvait pas qu'elles étaient erronées. L'éditeur s'opposait ainsi à la ligne politique défendue par le PCF et les Éditions ouvrières qui ne diffusèrent pas les écrits des révolutionnaires cubains.

Si les textes et discours d'E. Guevara ne furent diffusés qu'à l'extrême gauche, l'édition s'intéressa davantage à sa vie à laquelle furent consacrés plusieurs ouvrages à partir de 1968.

Le Seuil en édita deux réalisés par des témoins : la biographie élogieuse de Ricardo Rojo intitulée Vie et mort d'un ami31 et l'essai de Régis Debray La Guérilla du Che, premier volume de sa trilogie sur le processus révolutionnaire latino-américain depuis le début des années 196032. Animées par des chrétiens de gauche anticolonialistes33, les éditions du Seuil y

29 Ernesto GUEVARA L'Homme et le socialisme à Cuba, Paris, Cujas, coll. « Hommes et idées du Tiers monde », 1966, introduction de Georges Mattéi.

30 Rubén VÁSQUEZ DÍAZ La Bolivie à l'heure du Che, Paris, François Maspero, coll. « Cahiers libres », n°120 », 1968, traduit de l'espagnol par Anny Meyer.

31 Ricardo ROJO Vie et mort d'un ami, Paris, Seuil, coll. « Combats », 1968, traduit de l'espagnol par Marie- France Rivière.

32 Régis DEBRAY La Guérilla du Che, Paris, Le Seuil, coll. « L'Histoire immédiate », 1974 ; La Critique des armes I, Paris, Le Seuil, coll. « Combats », 1974 et Les Épreuves du feu. La critique des armes II, Paris, Le Seuil, coll. « Combats », 1974.

33 Sur l'histoire des éditions du Seuil, consulter la synthèse : Hervé SERRY Aux origines des éditions du Seuil, Paris, Seuil, 2015.

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consacrèrent plusieurs livres dans la collection « Combats », créée et dirigée par Claude Durand. Elles publièrent aussi Les Vingt Amériques latines de Marcel Niedergang34 ainsi que les analyses critiques de la politique économique cubaine réalisées par René Dumont, expert agronome français reconnu dans le Tiers monde et défenseur de l'abondancisme35. Comme Le Seuil, les éditions Julliard s'intéressèrent à Cuba. D'abord favorables aux orientations de ses dirigeants après la victoire de 1959, elles critiquèrent l'évolution du régime à partir de 1962 et en 1968, elles éditèrent une biographie critique d'E. Guevara. La maison d'édition Seghers participa aussi à la connaissance du révolutionnaire en France en lui consacrant deux biographies. Créées en 1944 par Pierre Seghers, ancien résistant et militant anticolonialiste engagé contre la guerre d'Algérie, les éditions Seghers étaient pourtant spécialisées dans la publication de recueils de poésie. Les révolutionnaires cubains n'intéressèrent pas seulement la gauche anticolonialiste et anti-impérialiste. Les éditions de La Table ronde, de tendances maurassiennes, furent les premières à éditer des ouvrages critiques sur la Révolution cubaine et publièrent une biographie d'E. Guevara après sa mort.

Deuxième type de médiateurs, les biographes. Tout d'abord, les Français Philippe Gavi, Michael Löwy, Jean-Jacques Nattiez et Léo Sauvage, tous admiratifs d'E. Guevara. Philippe Gavi, journaliste proche de Jean-Paul Sartre qui collaborait avec les revues L'Événement ainsi que Les Temps modernes, fut le plus élogieux dans Che Guevara publié en 1970 aux Éditions universitaires dans la collection « Les Justes », dirigée par Marcel Niedergang36. Michael Löwy, universitaire trotskyste, réalisa lui aussi une biographie partisane mais il insista davantage sur l'héritage idéologique, politique et militaire du guévarisme. Dans son ouvrage La Pensée de Che Guevara paru aux éditions François Maspero en 1970, il voulut démontrer que cette pensée était humaniste, cohérente et proche des thèses trotskystes, présentant une vision éthique du communisme37. Jean-Jacques Nattiez, sémiologue et observateur du IVe Congrès latino-américain des étudiants qui se tint à La Havane en 1966, privilégia une étude de l'impact théorique d'E. Guevara. Dans Ernesto "Che" Guevara parue aux éditions Seghers en 1970, il fit une analyse approfondie de ses thèses et de leur mise en application38. À l'inverse, Léo Sauvage, correspondant permanent du Figaro à New York qui couvrit les relations entre la Révolution cubaine et les États-Unis à partir de 1959, insista sur les éléments mythiques de la vie d'E. Guevara tout en dénonçant le régime cubain dans sa biographie

34 Marcel NIEDERGANG Les Vingt Amériques latines, tomes 1, 2 et 3, Paris, Seuil, coll. « Points. Politique », 1969.

35 René DUMONT Cuba, socialisme et développement, Paris, Seuil, coll. « Frontière ouverte », 1964 ; Cuba est- il socialiste ?, Paris, Seuil, coll. « Points. Politique », 1970.

36 Philippe GAVI Che Guevara, Paris, Éditions Universitaires, coll. « Les Justes », 1970.

37 Michael LÖWY La Pensée de Che Guevara, Paris, François Maspero, « Petite collection Maspero », n°62, 1970.

38 Jean-Jacques NATTIEZ Ernesto "Che" Guevara, Paris, Seghers, coll. « Destins politiques », n°8, 1970.

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intitulée Le Cas Guevara publiée aux éditions de La Table ronde en 197139.

Parmi les biographes étrangers traduits et publiés en France, l'écrivain britannique Andrew Sinclair fut le plus analytique dans sa biographie intitulée Guevara qui fut éditée en 1970 chez Seghers40. À l'inverse, les Latino-Américains furent davantage partisans et privilégièrent une description narrative de la vie d'E. Guevara. Alors que Horacio Rodríguez, rédacteur en chef du quotidien conservateur de Buenos Aires La Prensa, fit le portrait d'un aventurier sans réels buts politiques dans son ouvrage Che Guevara, mythe ou réalité publié aux éditions Julliard41, Ricardo Rojo le présenta comme un homme exceptionnel qui consacra sa vie à la révolution. La biographie de l'avocat argentin, compagnon de route d'E. Guevara lors de ses voyages en Amérique latine de 1953 à 1954, confident de sa mère jusqu'à sa mort en mai 1965 et engagé contre la dictature militaire de Carlos Onganía en Argentine, fut la première publiée en France. Quelques semaines avant « Mai 68 », Ricardo Rojo participa grandement à transférer le mythe d'Ernesto « Che » Guevara en France.

Troisième type de médiateurs, les journalistes. Ceux qui rencontrèrent E. Guevara et qui recueillirent ses propos furent majoritairement critiques sur le ministre mais tous dressèrent un portrait flatteur de l'homme. L'interview qu'il accorda à Alger à Jean Daniel pour L'Express en juillet 1963 fit connaître ses thèses économiques et internationalistes à une partie de l'opinion publique, principalement celle sensible aux idées de la « nouvelle gauche » et qui avait milité en faveur de l'indépendance algérienne. Même s'il ne partageait pas ses conceptions, le directeur de l'hebdomadaire présenta E. Guevara comme un homme honnête, courageux, et le garant de l'indépendance politique cubaine vis-à-vis de l'URSS (Union des républiques socialistes soviétiques). Ce portrait participa à faire du numéro deux de la révolution une référence antistalinienne pour l'extrême gauche dissidente et contrebalança celui du journaliste Marcel Veyrier paru dans L'Humanité en janvier 1960, un mois avant l'accord économique soviéto-cubain, dans lequel le ministre avait été présenté comme le principal allié des communistes à Cuba. Les journalistes qui le rencontrèrent lors de ses tournées internationales furent aussi impressionnés par E. Guevara et rapportèrent ses propos.

Ainsi, en décembre 1960, Michel Tatu, envoyé spécial du Monde à Moscou, insista sur ses compétences et le présenta comme le principal responsable des orientations cubaines. Après l'intervention d'E. Guevara lors de la CNUCED (Conférence des Nations unies pour le commerce et le développement) organisée à Genève en mars 1964, Yves Moreau et Paul Fabra, envoyés spéciaux de L'Humanité et du Monde, insistèrent sur ses qualités d'orateur

39 Léo SAUVAGE Le Cas Guevara, Paris, La Table ronde, 1971.

40 Andrew SINCLAIR Guevara, Paris, Seghers, coll. « Les Maîtres modernes », 1970, traduit par David Léger.

41 Horacio RODRÍGUEZ Che Guevara, mythe ou réalité, Paris, Julliard, 1969.

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