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Réussir en L1, quitter la L1 : outils intégrés à la faculté des sciences de l'UM

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Academic year: 2021

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Texte intégral

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Réussir en L1, quitter la L1 : outils intégrés à la faculté des

sciences de l'UM

Frédéric Lemoigno

Institut Charles Gerhardt - CNRS 5253, Faculté des Sciences de l'université de Montpellier

Frederic.Lemoigno@umontpellier.fr

Résumé

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Introduction

L'enseignant-chercheur intervenant en L1 à la faculté des sciences de Montpellier a devant lui une population toujours plus nombreuse1 et massivement en échec. Le taux d'échec, stable aux alentours de 70 % est, de plus, très prévisible : les statistiques indiquent que l'étudiant qui réussit2 sa première année à la faculté des sciences de Montpellier est titulaire d'un bac S avec mention Bien ou Très Bien. Pour les autres, en particulier les titulaires d'un bac professionnel ou technologique, les taux de réussite en L1 sont généralement inférieurs à 1 %. En outre, beaucoup des étudiants qui échouent massivement et précocement quittent la faculté des sciences, voire l'Université, sans diplôme et surtout sans qu'aucune aide puisse leur être apportée pour les réorienter vers une formation plus adaptée à leurs compétences.

L'objectif principal de la mise en place du dispositif IDEFI-UM3Dà la Faculté des sciences est donc d'assurer une répartition optimale des moyens matériels et humains mis en œuvre pour former les étudiants. Les tests de positionnement sont faits pour aider à la détermination des étudiants. Ensuite, au cours du premier semestre, l'aide à la détermination se poursuit avec l'action Rebondir, tandis que les Ateliers de la réussite s'ouvrent pour aider les étudiants à combler leurs lacunes. Au semestre 2, le semestre de remédiation peut accueillir ceux qui se trouveraient face à un échec inéluctable. Parallèlement, pour stimuler les étudiants les plus motivés, des Cursus Master en Ingénierie sont mis en place.

Les différentes actions constituant le dispositif d'ensemble seront présentées dans la première partie de cet article puis leur fonctionnement et leur apport seront ensuite évalués. Enfin, des enseignements généraux seront tirés de cette première année de fonctionnement pour établir des perspectives quant à sa poursuite.

1. Un dispositif intégré en 5 actions

Le dispositif est scindé en 5 actions complémentaires réparties tout au long de l'année universitaire.

1

Le flux d'entrée en L1 à la Faculté des sciences de Montpellier s'est accru de près de 25 % en 5 ans (Rentrée 2009 : 1878 étudiants; rentrée 2014 : 2334 étudiants).

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Figure 1 - Position des différentes actions durant le L.

Un test de positionnement, en maths uniquement, était depuis plusieurs années proposé aux étudiants entrants en L1. Depuis septembre 2014, ce test est passé par tous les étudiants entrant en L1 sous la forme de QCM informatisés. Il s'est en outre étendu à la physique-chimie et la biologie. Son but principal est de faire prendre conscience aux étudiants de leurs éventuelles lacunes et de les inciter à se mettre au travail rapidement.

Les Ateliers de la réussite ont ouvert pour la première fois cette année dès le début des enseignements du semestre 1, pour que les étudiants qui auraient pris conscience de leurs lacunes puissent y remédier. Deux fois par semaine, un groupe de tuteurs a accueilli les étudiants pour les aider à résoudre des problèmes de niveau Terminale S en mathématiques, en physique et en chimie. Les intervenants ne sont pas des enseignants de la faculté des sciences mais les membres d'une association, le Comider3. Ce sont généralement des ingénieurs retraités qui, outre leurs compétences scientifiques, peuvent faire part aux étudiants de leur expérience du monde du travail.

Parallèlement aux Ateliers de la réussite, et depuis plusieurs années, l'opération Rebondir est faite pour conseiller et orienter les étudiants en difficulté précoce, dès le début du premier semestre. Un conseiller d'orientation psychologue (COP) les aide à établir un bilan de compétences. S'il s'avère que la réorientation est la voie la plus adaptée, le COP aide l’étudiant dans ses démarches administratives.

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En février 2015 s'est ouvert le semestre de remédiation pour les étudiants en situation d'échec manifeste. Il propose, sur 10 semaines, un enseignement scientifique de base, complété par une préparation au Certificat informatique et internet (C2i), un enseignement de Français et un bilan de compétences avec les COP du SCUIO. Ces enseignements se substituent à ceux du semestre « standard » et sont communs à tous les étudiants inscrits dans ce semestre alternatif.

Enfin, pour motiver davantage les étudiants qui suivent sans difficulté particulière un cursus standard de licence, le Cursus Master en Ingéniérie (CMI) a été créé à l'initiative du réseau FIgURE4, et est ouvert depuis 3 ans. Il s'agit d'une formation en 5 ans, adossée à certains des parcours de l'offre de formation de L et de M en y ajoutant des UE de Sciences Humaines et Sociales ainsi que des projets. Ouverte via APB à tous les candidats en L1, sans pré-requis de niveau, la poursuite d'étude dans cette formation est sélective.

2. Évaluation

Évaluer l'efficacité des tests revient à poser deux questions : « les tests sont-ils prédictifs (de la réussite des étudiants)? Et «les tests incitent-ils les étudiants à se mettre au travail ? ». Les résultats aux tests de 701 étudiants et leur réussite aux examens de semestre 1 ont été comparés à ceux des étudiants non testés.

Le caractère prédictif des tests est faible (cf. figure 2), si l'on considère simplement la réussite au S1. Clairement, le test en Physique-Chimie n'est absolument pas corrélé aux résultats de S1, les tests en Biologie et surtout en Mathématiques un peu plus mais la discrimination des populations est insuffisante : ce n'est que dans la population dont le taux de réussite aux tests est supérieur à 80 % que le taux de réussite au S1 est supérieur à 50 %.

Le taux de réussite au S1 de la population testée (35,7 %) est nettement supérieur à celui de la population non testée (19,2%).

Deux facteurs peuvent influencer ce résultat. Premièrement, seuls ont été testés les étudiants présents en semaine de pré-rentrée, certainement les plus motivés, ceux dont la faculté des sciences était le premier choix. Deuxièmement, le pourcentage de titulaires d'un bac S (ceux qui réussissent le mieux en L1) est plus élevé dans la population testée que dans la population non testée (cf. figure 3) et ils réussissent mieux en S1 (42%) que leurs homologues de la population non testée (26%). Il faudrait tester un plus grand nombre d’étudiants, y compris

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ceux inscrits tardivement, pour pouvoir attribuer les meilleurs résultats des étudiants testés à la seule prise de conscience créée par les tests.

Figure 2 - Réussite au S1 en fonction des notes aux tests de positionnement.

Les Ateliers de la réussite ont attiré à leur lancement un public nombreux (74 présents lors de la première séance) qui s'est ensuite effrité pour descendre sous les 10 étudiants par séance à la suite des vacances d'automne. Ce sont finalement 170 étudiants qui sont passés par les Ateliers de la réussite mais parmi eux, 109 ne sont venus qu'une fois ou deux et seuls 29 sont venus à 5 séances ou plus. Interrogés, les étudiants qui avaient cessé de venir l'ont expliqué par le manque de temps à consacrer aux Ateliers. Tous ont cependant loué leur qualité et la réputation des Ateliers comme lieu où on pouvait trouver de l'aide s'est vite répandue chez les étudiants.

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étudiants testés, la différence étant un peu plus marquée en mathématiques. La moyenne des 22 plus assidus est sensiblement égale à la moyenne du groupe. Ce n'est que si l'on considère les 9 étudiants très assidus qu'on constate une moyenne aux tests significativement plus basse, notamment en mathématiques où elle dépasse 15 %. Être assidu aux Ateliers n'est pas gage de réussite au S1… Sur les 9 très assidus, seule une étudiante (bachelière S) a acquis son S1 en première session tandis qu'ils sont 13 parmi les 31 les moins assidus.

Figure 3 - Composition des populations testées et non testées.

Rebondir est une des actions les plus anciennes et celle dont la notoriété est la plus établie. Si sur le plan qualitatif cette action présente d'excellents résultats (réorientations précoces réussies), elle concerne encore trop peu d’étudiants puisqu'en moyenne, ce sont simplement entre 10 et 12 jeunes qui peuvent être réorientés au premier semestre. C'est trop peu si on considère le nombre d'étudiants en difficulté dès le début de l'année.

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très variés et la différence des niveaux a rendu difficile l'enseignement des disciplines scientifiques. Plusieurs étudiants étaient en outre fragilisés par des années d'échec. Plus grave, un fort absentéisme a été constaté, proche finalement de celui rencontré dans le semestre « standard ». Seuls les étudiants assidus ont logiquement pu progresser comme l'ont montré les tests de niveau régulièrement passés en mathématiques, physique et chimie. Il est d'ailleurs symptomatique que seul l'enseignement de préparation au C2i et le QCM de certification ait réuni la quasi-totalité des inscrits, au contraire des autres enseignements : c'est en effet le seul enseignement qui peut donner accès à des ECTS et à un certificat reconnu au plan national (que 6 ont validé).

Conclusions et perspectives

Le principal point positif qui se dégage de l'ensemble des actions est la notoriété qu'elles ont très rapidement acquise auprès des étudiants et des enseignants. Cela concerne bien entendu les actions mises en place depuis plusieurs années, en particulier Rebondir mais aussi, de façon plus surprenante, les Ateliers de la réussite qui donnent l'impression d'être devenus un repère important pour les étudiants en difficulté et ce, dès sa première année de fonctionnement. Cet engouement correspond sans aucun doute à une conscience très nette qu'ont les étudiants entrant en L1 d'arriver dans une formation qui, si elle n'est pas sélective à l'entrée, conduit à un échec massif dès la première année. Il y a donc une demande d'aide forte de leur part. Les réactions des enseignants-chercheurs à la mise en place du dispositif sont également révélatrices : toujours très favorables, voire enthousiastes, elles dénotent d'une attente de « quelque chose » qui parvienne à mettre un terme à cet échec massif et perpétuel en première année.

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tout au long du semestre car ils n'ont « pas le temps », c'est à dire qu'ils préfèrent investir leur temps de travail dans les enseignements qui seront évalués et notés. Même la participation à Rebondir, pourtant l'action aux effets les plus immédiats et concrets, présente cette caractéristique d'un fort intérêt initial qui s’essouffle très rapidement.

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