HAL Id: hal-00893787
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Submitted on 1 Jan 1989
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Sélection sur la prolificité chez le porc. I. Résultats
d’une expérience de sélection sur onze générations
G. Bolet, L. Ollivier, P. Dando
To cite this version:
Article
de recherche
Sélection
sur
la
prolificité
chez le porc. I. Résultats d’une
expérience
de sélection
sur onze
générations
G. Bolet
L. Ollivier
P. Dando
1 Station d’amélioration
génétique
desanimaux,
Institut National de la RechercheAgronomique,
BP 27,
31326 Castanet-Tolosan2 Station de
génétique
quantitative
etappliquée,
Institut National de la RechercheAgronomique,
78350Jouy-en-Josas
3 Domaine
expérimental
deGalle,
Institut National de la RechercheAgronomique,
18520Avord,
France
(reçu
le4-1-1988,
accepté
le27-5-1988)
Résumé — Une
expérience
de sélection a étéentreprise par
l’INRA en 1965 en vue d’évaluer lapossibilité d’augmenter
laprolificité
du porc, en utilisant comme critère de sélection le nombre total(NT)
deporcelets
nés dans les deuxpremières portées
de la truie. Apartir
d’unepopulation
de base de 10 0 mâles .et 120 femelles de raceLarge
White,
2lignées
ont étéconstituées,
unelignée
sélec-tionnée sur laprolificité
maternelle intra-famille depère
et unelignée
témoin maintenue sans sélec-tion. Uneréponse
faible et nonsignificative
de0,024
± 0,077porcelet
pargénération
pour NT a été obtenue sur les 11générations
del’expérience
avec une héritabilité réalisée pour NT de0,04
±0,13.
L’estimation obtenue par régression mère-fille
(0,03
±0,08)
est nettement inférieure à l’estimation obtenue àpartir
des covariances entre demi-sceurs(0,20 ± 0,14).
Cette différencesuggère
l’existen-ce d’effets maternels défavorablesayant
pu réduire laréponse
à lasélection,
puisque
lesportées
n’étaient pas uniformisées à la naissance. La faible sélection
pratiquée par
la voie mère-fille atténuecependant l’importance
de ces effets. Une autreexplication possible
résulte dudispositif
expérimen-tal(faible
intensité de sélection et effectif réduit deslignées), qui
rendait le succès del’expérience
peuprobable
a priori.
Uneréponse
indirectesignificative
de0,12
±0,07
corpsjaunes
pargénération
est
cependant
obtenue en troisièmegestation,
sans réduction de la survieembryonnaire
à 30jours.
L’ensemble des résultatssuggère
que l’efficacité de la sélectionpeut augmenter
avec laparité.
porc - fertilité -prolificité - expérience
de sélection -paramètres génétiques
Summary —
Selection forprolificacy
in thepig.
I. Results of aneleven-generation
selectionexperiment. A
selectionexperiment
was initiated in i965 at INRA in order to evaluate thepossibili-ties of
increasing pig
prolificacy,
using
the total number(NT) of piglets
born in the first 2 litters of asow as a selection criterion.
Starting
from aLarge
White foundation stock of 10 males and 120females,
2 lines werederived,
a line selected on matemalprolificacy
within-sirefamily,
and acontrol line. A low and not
significant
response of 0.024 ± 0.077piglet
pergeneration
was obtained for NT over 11generations
with a realizedheritability
for NT of 0.04 ± 0.13. Thedaughter-dam
regression heritabifity (0.03 ± 0.08)
ismarkedly
lower than the half-sibheritability (0.20 ± 0.14).
Thissuggests
the existence of unfavourable maternaleffects,
whichmight
have reduced the selection response, as litters were not standardized at birth. However the low contribution of theexperiment
is also toconsider,
because ofinadequacies
of thedesign,
namely
regarding
selectionintensity
and size of the 2 lines. Asignificant
correlated response was however obtained for ovula-tion rate!0.!2
j- 0.07 corpus luteum) in thethird gestation,
without reduction inembryo
survival at30
days. A general
tendency
to an increase in selectionefficiency over parities
was observed in thisexperiment.
pig -
fertility - prolificacy -
selectionexperiment -
genetic parameters
Introduction
On admet
généralement
que la sélection
est unevoie
d’amélioration
génétique
peu
effi-cace
pour les caractères à faible héritabilité. C’est l’idée
qui prévaut
pour la
prolificité
chez le porc, dont l’héritabilité
h
2
etla
répétabilité
r sontfaibles
(h
2
=0,10
et r =0,15)
(Bolet
etLegault, 1982).
Les
prévisions théoriques
sontcependant
loin d’être
négli-geables, puisqu’une simple
sélection
surascendance maternelle donne
uneespérance
de
progrès
génétique
annuelde
0,25 porcelet
par
portée (Ollivier, 1973).
C’est pour
véri-fier les
possibilités
réelles d’une
tellesélection
qu’une
expérience
a étéentreprise
à
l’INRA en 1965.
Les résultats des
5(Ollivier, 1973)
et 10(Ollivier
etBolet,
1981)
premières
générations
ontété
précédemment publiés.
Nous
présentons
ici
l’analyse
détaillée
del’ensemble des résultats à
l’issuede
11générations
de sélection.
Matériel
etMéthodes
Protocole
expérimental
Rappelons
leprincipe
del’expérience qui
est menéedepuis
1965 au domaine de Galle à Avord(Cher).
Apartir
d’unepopulation
de base(G
o
)
constituée de 10 verrats et de 120 truies de raceLarge
White,
2lignées
ont été dérivées :-
une
lignée
sélectionnée(LS)
danslaquelle
le critère de sélection des mâles et des femelles de renouvellement est le nombre total(NT)
deporcelets
nés(vivants
etmorts)
dans les 2premières
portées
de leurmère,
la sélection se faisant intra-famille depère;
-
une
lignée
témoin(LT)
danslaquelle
le choix desreproducteurs
se fait auhasard,
intra-portée
pour les femelles et
intra-père
pour les mâles.Les 2
lignées
sont conduitessimultanément,
en montenaturelle,
avec 2 mises bas par truie etsélection des
reproducteurs
dans lapremière portée,
de manière à réaliser un intervalle degénéra-tion de un an. A l’issue du sevrage de la deuxième
portée,
un échantillon de truies dechaque lignée
est retenu pour une troisième
gestation.
Aux environs du 30ejour
de cettegestation,
les truies sontabattues en vue de mesurer le taux d’ovulation
(TOV)
parcomptage
des corpsjaunes
et de dénom-brer le nombred’embryons
vivants(NEV).
Nous n’avons pas pu
appliquer rigoureusement
ceprotocole
de base tout aulong
del’expérien-ce, essentiellement à cause de fluctuations
importantes
del’âge
à lapuberté
des femelles. Celanous a
obligés
enparticulier
à introduire des femelles extérieures aux 2lignées
enG
4
et,occasion-nellement,
à sélectionner lesreproducteurs
dans ladeuxième
portée.
Pour les mêmesraisons,
leseffectifs initialement
prévus
de 10 mâles parlignée,
avec 5 et 10 femelles par mâlerespectivement
Le
protocole
de sélection a lui-même été modifié en LS pour l’obtention desG
10
etG
11
:
lalignée
a été ouverte à des
produits
de mères à hauteprolificité repérées
dans lesélevages français
(Legault
etGruand, 1976;
LeRoy
etal.,
1987),
et la sélection intra-famille des femelles a étéaban-donnée au
profit
d’une sélectionpurement
individuelle. Notonségalement
que pour les deuxièmeset les troisièmes
générations,
des verrats de lalignée
ont été utilisés au début del’expérience.
Ulté-rieurement,
des verrats de races différentes(le
plus
souvent de la race dePiétrain),
également
répartis
entre les 2lignées,
ont été utilisés.Conduite
d’élevage
A
chaque génération,
lesjeunes
mâles et femelles des 2lignées
sont mis à lareproduction
simulta-nément,
àpartir
du moment où environ deux tiers des femelles ont atteint100.kg
depoids
vif. Une double saillie estpratiquée:
les retours enchaleur,
détectés par le passagequotidien
d’unverrat,
donnent éventuellement lieu à de nouvelles
saillies,
l’objectif
étant de regrouper les mises bas sur unepériode
de 2 à 3 mois. Il n’estpratiqué
aucunéchange systématique
deporcelets
entreportées
pour uniformiser les effectifs à la naissance.
Cependant,
occasionnellement,
desporcelets
sontadoptés
dans le cas deportées exceptionnellement
nombreuses ou pour pallier des déficiencesmaternelles
(agalactie, mortalité...). Après
lesevrage,
pratiqué
vers 35jours,
lesporcelets
sontsou-mis à un contrôle
d’engraissement
entre 30 et 100kg
depoids
vif avec une alimentation à volonté parloges
de 10. En outre, lespremières portées
sont soumises à des mesuresd’épaisseur
de larddorsal par ultra-sons vers le
poids
de 75kg.
Ces mesures ont étéinterrompues
à laG
7
.
Analyse statistique
Réponse
à la
sélection,
héritabilité réalisée
Pour estimer l’héritabilité réalisée
(Falconer, 1981),
uneprocédure
similaire à celleemployée
par Joakimsen et Baker(1977),
dans uneexpérience
sursouris,
a été utilisée. Dans chacune des 2lignées,
la différentielle de sélection réalisée àchaque
génération
a été calculée enpondérant
les écarts observés pour le critère de sélection chez les mères(N!,
soit par le nombre de leurs fillesmettant bas à la
génération suivante pour
la voie de sélection mère-fille(SF),
soit par le nombre depetites-filles (selon
la voiemère-fils-fille)
mettant bas 2générations plus
tard pour la voie de sélec-tion mère-fils(SM).
La différentielle de sélectionS
n
,
à considérer danschaque lignée pour
lagéné-ration n, est
alors,
du fait que la sélection des mâles exerce son effet avec 2générations
deretard,
S
n
=0,5
(SF
n
++ SM
n
-1)
et la différentielle de sélection totale est S =S(LS)
=
S(LT).
Le critère desélection étant un caractère maternel et la sélection étant réalisée intra-famille de
père,
laréponse
R s’écrit en fonction de la différentielle de sélection S et de l’héritabilitéh
2
,
ennégligeant
lacorréla-tion
phénotypique
entre demi-frères :et l’estimation de l’héritabilité réalisée
h
2
,s’obtient
avec :où
b
ws
est larégression
des différences entrelignées
àchaque génération
sur les différentielles desélection cumulées
correspondantes.
Notons que, dans cetteanalyse,
nousnégligeons
les effets de la modification duprotocole
de sélection enG
10
etG
11
.
La varianced’échantillonnage
de cetestima-teur est calculée selon la formule
approchée
de Hill(1972,
p.775),
enajoutant
à la varianceobser-vée du coefficient de
régression b
RIs
la variance due à la dérivegénétique qui
est :-avec :
où n est le nombre de
générations
desélection,
S la différentielle de sélection moyenne pargénéra-tion,
V
d
la variance de dérive pargénération,
a
2
la
variancegénétique
additivecorrespondant
àh2
rcorrespondant
à l’accroissement deconsanguinité
observé sur les 7 dernièresgénérations
del’ex-périence
(à
cause de l’ouverture deslignées
enG
4
)
dans leslignées
respectives.
Paramètres
génétiques
estimés
Régression
mère-fille.
Larégression
desperformances
des filles sur celles de leur mère estcalculée intra-famille de
père
pour toutes les combinaisons 2 à 2 des 5 variables suivantes : nombre total deporcelets
nés enpremière
portée (NT1),
en deuxièmeportée (NT2),!somme
des taux(NT),
taux d’ovulation(TOV)
et nombred’embryons
vivants à 30jours
degestation
en troisièmegestation
(NEV).
Cela apermis
d’estimer l’héritabilité de chacune de ces variables(X) :
h!
= 2bx
/
x
et la corrélation
génétique
entre 2 variables(X
etY) :
ou
0,5(b
XIY
+by/x)/(bXJ)(bYIY)O.5,
selon queb
xm
etb
Y
,
x
sont de mêmesigne
ou non.Analyse
de variance.
Uneanalyse
de variancehiérarchique
avec des effets aléatoirespère
et mèreintra-père
permet
aussi d’estimer les variances et covariancesgénétiques
etphénotypiques
pour les 5 variables. Pour tenir
compte
des relations deparenté
entre les femellesaccouplées
à unmême mâle
(en
moyenne 65% sont soeurs et 22% sontdemi-soeurs),
la formuleapprochée
de Flock(1967)
a été utilisée pour estimera! ,
soit :aR
=2,7
x covariance entre demi-soeurs.Analyse
desdifférences
entrelignées
Performances de
reproduction.
Nous avons suivi l’évolution de la fertilité(taux
d’impubères
et taux degestation)
des 2lignées
en calculant les moyennesgénérales
pargénération
et lesrégres-sions des différences entre
lignées
sur le numéro degénération.
PourNTi, NT2, NT,
TOV,
NEV etfâge
de lapremière
mise bas(A),
nous avons réalisé uneanalyse
de variance avec des effets fixés:génération,
lignée
et leur interaction(avec
enplus
la covariable A pour NT1 etNT2).
Nous avonscalculé à
partir
des estimées des moindres carrés obtenues larégression
de la différence entrelignées
sur le numéro degénération.
Performances de croissance.
Lepoids
au sevrage desporcelets
issus despremières
por-tées(donc
de raceLarge White)
a étéanalysé
selon le modèle ci-dessus avecl’âge
au sevrage encovariable.
Pour
analyser
legain
moyenquotidien pendant
lapériode d’engraissement
etl’épaisseur
de lard dorsal mesurée auxultra-sons,
nous avons utilisé le modèled’analyse
de variance à effets fixéssui-vant :
où :
G
i
est l’effet de la banded’engraissement (une
bandecorrespond
à unegénération,
sauf enG
7
où il y a eu 2 bandes successives en racepure);
L
j
est l’effet de lalignée;
B
k:
;
est l’effet du bâtimentd’engraissement
intra-bande;
SI
est l’effet du sexe(mâles,
femelles et mâlescastrés);
G x
L
ij
et L xS
jl
sont les interactionslignée
x bande etlignée
x sexe;b est un coefficient de
régression
en unecovariable;
X
ijki
,
est propre àchaque
variableanalysée (le poids
au moment de la mesure pourl’épaisseur
deRésultats
Réponse
directe à la sélection
Evolution de la différence
entrelignées
La
Figure
1 ne montrepas d’évolution
nettede la différence
entreles
2lignées
pour le
critère de sélection NT. La
régression
de la différence
entrelignées
surle numéro de
génération
n’estpas
significativement
différente de zéro
(b
=0,024
±0,077).
L’absence d’interactions
lignée
xgénération (sauf
pour NT
etNT2,
enraison d’un fort
écart
entrelignées
enG
6
)
(Tableau 1)
etla faible
valeurdes coefficients de
régression
de
la différence
entrelignées
sur le numéro degénération (Tableau 11)
confirment
cetteabsence
d’évolution
de la
prolificité
enpremière
etdeuxième
portées.
Les résultats
concernant le
nombre
deporcelets
nés
vivants et lenombre
deporcelets
sevrés
sontsimilaires
et ne sontpas
présentés
ici.
Héritabilité réalisée
Les
différentielles de sélection réalisées pour les
2voies SF
etSM
sontrespectivement
1,41
et3,49
(Tableau III).
L’intensité
desélection réalisée
estdonc,
avecl’écart
type
phé-notypique
résiduel du Tableau
III :i =
1/2(0,33 + 0,81)
= 0,57
ce
qui correspond
à
un taux desélection moyen
(équivalent
à
unesélection par
troncatu-re
d’une variable
normale)
de
65%.La
régression
de la différence
entrelignées
surla différentielle de sélection cumulée
est
bRjs
= 0,016 ± 0,042.
L’effectif
génétique
moyen calculé à
partir
de l’accroissement du
tauxmoyen de
la
variance de
dérive
estV
d
=0,002
d’où :
L’héritabilité réalisée de
NT estdonc :
Réponses
indirectes
Performances de
reproduction
Le
tauxde fertilité des truies
enpremière
etdeuxième
parités
fluctue mais
n’évolue pas
de
façon
nette enfonction du numéro de
génération,
pas
plus
que
ladifférence
entreles
2
lignées
(Tableau
IV).
L’âge
à la
première
mise bas n’évolue pas
nonplus
de
façon significative.
L’interac-tion
lignée
xgénération significative (Tableau 1)
estdue
à des différences aléatoires
entrelignées,
notamment enG
4
etGg.
En
revanche,
ilapparaît
uneévolution de la différence
entrelignées
significatives
pour TOV(+
0,12
±0,04)
etfaiblement
significative
pourNEV
(+ 0,12
±0,07) (Tableau
I etFig.
3).
Croissance
etadiposité
Dans les différents modèles
utilisés,
tousles effets
sontsignificatifs.
Il
apparaît
notam-menttoujours
uneinteraction
lignée
xgénération
très
significative
(P
<0,01). Les
Figures
4 et 6 mettent enévidence la
naturede
cetteinteraction à
partir
de l’évolution de
la différence
entrelignées;
il
apparaît
unedifférence
significative
età
peu
près
constanteen
faveur
de la
lignée
témoin à
partir
de la
G
5
pour le
poids
ausevrage
etl’adiposité,
Paramètres
génétiques
desperformances
dereproduction (Tableau V)
Quel
que soit letype
derelation
entreapparentés
considéré,
et bienque
larelation
mère-fille donne
systématiquement
des
valeursplus
faibles
quela relation
entredemi-soeurs, aucune
héritabilité
n’estsignificativement
différente
dezéro. On
noteratoutefois
que l’héritabilité
du tauxd’ovulation
estplus
élevée
quecelle
des autresvariables. Les
corrélations
génétiques
estimées
àpartir
desrégressions
mère-fille
sont souventsupé-rieures
à
l’unité en valeur absolue.Discussion
etConclusion
Les
expériences
desélection en
lignée
fermée sur laprolificité
ou sescomposantes
sontpeu nombreuses
chez le porc. Damon
etWinters
(1955)
obtiennent une
amélioration de
la taille
de
portée,
mais
sansréférence à une
lignée
témoin.
Rutledge (1980)
observe
uneréponse
positive
en 2générations,
mais lesgénérations
suivantes ne
confirment pas
ce résultat(cité
par Bichard
etDavid,
1985).
Dans
uneexpérience
de sélection sur le
taux
d’ovulation,
menée
pendant
10générations,
l’héritabilité réalisée
estde l’ordre de
0,50,
mais
aucuneréponse
corrélative
n’estobtenue sur
la taille deportée (Zimmerman
etCunningham,
1975;
Cunningham
et al.,1979), malgré
uneréponse positive
surles
4premières générations.
Nos résultats
montrent une évolution similaire de laréponse
entaille de
portée;
eneffet,
laréponse
observée sur
11générations
desélection
estfaible,
malgré
unetendance
positive
à l’issue des
5premières générations (Ollivier, 1973).
L’absence
deréponse
directe sur
l’ensemble de cetteexpérience
a étéprincipale invoquée
est lataille réduite du
dispositif expérimental
réalisé. Les effectifs
ini-tialement
prévus
n’ont pasété
atteints(Tableau 11),
cequi
a eupour
conséquence
delimiter l’intensité de sélection
pratiquée
(Tableau III).
La sélection intra-famille
estaussi
unfacteur de réduction de
lapression
desélection,
du faitque
lescomparaisons
portent
sur un
nombre
limité de
portées
lors du choix des mâles
etdes femelles de
renouvelle-ment.
Dans
notre cas, compte tenudes effectifs du Tableau
Il,
cenombre
estde
l’ordre
de
8,
cequi
donne des intensités de sélection attendues de
0,9
(choix
de
3/8)
pour la
voie mère-fille
et de1,4
(choix
de1/8)
pour la voie mère-fils. On voit que les intensités
desélection
réalisées
(Tableau III)
en sont assezéloignées, particulièrement
dans le choix
des femelles. Ces écarts traduisent les éliminations
pratiquées
pour diverses
raisons,
indépendantes
du critère de
sélection,
et engrande partie
pour des retards
inexpliqués
de
puberté
chez lesfemelles
(Ollivier
etBolet,
1981
La
forteréponse
négative
obtenue
enG
6
(Fig. 1 )
mérite
également
d’être notée. On
peut
faire le
parallèle
entrel’évolution
de la
réponse
de
laG
4
à la
G
6
etcelle
ducoefficient de
consanguinité
des
2lignées
au coursdes mêmes
générations,
liée
aurenouvellement de
LT(Fig. 2).
Mais les
diffé-rences de
consanguinité
restentrelativement faibles
et nepeuvent
donc constituer
qu’une explication partielle.
Ces
fluctuations,
en l’absence de causeidentifiée,
sontpro-bablement à
mettre surtout aucompte
de l’aléa dû
auxfaibles effectifs.
L’héritabilité de NT calculée à
partir
de la
régression
mère-fille
est nettementinférieu-re
à celle calculée à
partir
de la covariance
entredemi-soeurs
paternelles.
Cette
différen-cepeut
être due
enpartie
à des effets maternels
défavorables,
que l’absence de
stan-dardisation destailles de
portée
à lanaissance
n’a paspermis
d’éliminer.
Lesexpériences
de sélection réalisées chez
la souris etle
porctendent à
montrer,
selon
Bisen
(1986),
que la non-standardisation
desportées
réduit la
réponse.
En
revanche,
le
modèle
théorique
développé
par Van Der Steen
(1985) indique
que l’incidence des effets
maternels
surla
réponse
dans une
expérience
desélection doit être minime à
long
terme. Il faut noter aussi que, dans notre
expérience,
lafaible intensité
desélection de la
voie
mère-fille
(Tableau III)
tend à réduire
l’importance
de
ceseffets.
Par
ailleurs,
avecles
hypothèses classiques
telles
qu’elles
sonténoncées dans
l’intro-duction,
l’héritabilité de NT
est0,13
etla
réponse
attendue par
génération,
avec lesintensités de sélection du Tableau
III,
est de0,12 porcelet,
soit
5fois la
réponse
obser-vée. Pour mieux situer
cetécart on
peut,
sousles mêmes
hypothèses,
évaluer la
puis-sance
du
dispositif expérimental
réalisé
encalculant la
probabilité
apriori
de
succès
de
l’expérience,
c’est-à-dire la
probabilité
d’obtenir une
réponse
au moinségale
aux 9/l0es de laréponse
attendue(Nicholas,
1980,
p. 88), soit ici1,2
porcelet
au boutde
11généra-tions.
Compte
tenudes effectifs
génétiques
des
2lignées (68
et30),
cetteprobabilité
n’est
que de
0,55,
donc fort
éloignée
d’une
probabilité
de
0,9
considérée
comme«raison-nable» par Nicholas. La faible
réponse
obtenuepourrait
donc être la
conséquence
d’un
dispositif
insuffisant,
sansqu’il
soit nécessaire
d’invoquer
des
hypothèses
génétiques.
La
réponse
indirecte
du tauxd’ovulation
entroisième
portée
est,
enrevanche,
très
lar-gement
supérieure
à la valeur
attendue,
même
avecles
paramètres génétiques
les
plus
favorables du Tableau
V, compte
tenude l’intensité de sélection réellement
appliquée
surla
taille
deportée.
LaFigure
3 montrepar ailleurs
une évolutiontrès similaire
du tauxd’ovulation
et dunombre
d’embryons,
cequi suggère
que la mortalité
embryonnaire
n’aet
Baker,
1977).
Nos
observations,
qui
concernentdes
truies entroisième
gestation,
sontà
rapprocher
del’accroissement de mortalité
embryonnaire
des femelles
hyperproli-fiques, plus marqué
chez les
nullipares
que chez les
multipares (Legault
etal.,
1981;
Bolet
etLegault, 1982).
Il
estdonc
possible
que le
tauxd’ovulation de la
lignée
LS ait été
effectivement
augmenté
sansaccroissement concomitant de la
prolificité
enpremière
etdeuxième
portées.
Sous réserve que le nombre
d’embryons
à
30jours
soit
représentatif
de la taille de la
portée
(une
hypothèse
que tendraient à infirmer des
résultats
de
John-son et
al.
(1984)
concernantla survie
embryonnaire
à
30 et 70jours
de
gestation,
les 3
régressions b
2
du Tableau Il pour
NTi,
NT2
etNEV
indiquent
unaccroissement
assezrégulier
de la
réponse
enfonction de la
parité.
Cette
tendance,
qui
aété observée à des
degrés
divers dans des
lignées
hyperprolifiques (Tomes
etNielsen, 1985;
résultats de
Bichard
rapportés
par
Legault,
1985;
Le
Roy
etal.,
1987),
se trouveaussi confirmée
dans la suite de
notreexpérience (Bolet
et al.,
1987).
L’interprétation
des évolutions observées
pour
les
performances
de croissance
etl’adiposité
doit tenir
compte
du renouvellement des
2lignées
intervenu
enG
4
.
On
noteen
particulier
que
ladifférence
entrelignées
pourle
poids
ausevrage
(malgré
l’absence
de
toutedifférence
significative
de taille de
portée
ausevrage)
s’établit à
cemoment-là
etn’évolue pas ultérieurement
(Fig. 4).
Les
Figures
5 et 6 montrentqu’il
en vade même
pour la vitesse de croissance
(malgré
uneremontée
deLS
surles deux dernières
géné-rations)
etpour
l’adiposité.
Comme le renouvellement des
lignées
intervenu
enG
4
aété
quasi
total
enLT
etplus
limité
enLS,
onpeut
penser que les différences observées à
partir
de
G
4
traduisent une
évolution
génétique
survenuedans la
raceLarge
White
entrele début de
l’expérience (1965)
etla constitution de la
G
4
(1970).
On sait
eneffet que le
Large
White
français
aévolué
génétiquement
pourles caractères de
production
à
partir
de
1965,
dans le
sensd’une vitesse de croissance accrue
etd’une
adiposité
diminuée
(Houix
et al.,
1978).
Cette évolution
pourrait
donc
expliquer
les différences
entrelignées
de
portée
dans
cettemême
race(citées
par Le
Roy
et al., 1987,
p.
352)
conduisent à
penser que la
prolificité
n’apas évolué
depuis
1965. Il est par ailleursgénéralement
admis
que les caractères de
production
etles caractères
dereproduction
sontgéné-tiquement quasi indépendants (voir
la revue
deBrien, 1986,
qui
n’exclut
cependant
pasl’existence d’une corrélation
positive
entre lacroissance
et laprolificité
à
partir
de
ladeu-xième
portée).
Il y adonc
tout lieude
penser que lechangement
de témoin
survenu enG
4
a eu une incidenceminime
sur lesréponses
données
dans lesFigures
1 et 3.Les résultats de
cetteexpérience
peuvent
paraître
décevants
quant
à
sonobjectif
principal,
à savoir la mise à
l’épreuve
d’une sélection
intra-troupeau
surla
prolificité.
Mais
l’analyse
montre finalementque la
réponse
observée sur les 2premières portées,
si elle
est
très inférieure à
ceque
l’onpouvait
espérer,
n’était pas
apriori
uneéventualité
impro-bable, compte
tenudu déroulement de
l’expérience
et notammentde la faible
pression
de sélection
appliquée.
De
plus,
les tendances observées
entroisième
gestation
etles
résultats ultérieurs de
l’expérience, qui
feront
l’objet
du deuxième volet de
cetarticle,
indiquent qu’il
existe des
possibilités
réelles d’améliorer
laprolificité
du
porcpar
sélec-tion.
Remerciements
Nous tenons à remercier l’ensemble du
personnel d’élevage
du domaineexpérimental
de Galle pour les soinsapportés
à la conduite dutroupeau
sur les 14 années de cetteexpérience.
NousRéférences
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