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La thermodynamique des solutions
E. Darmois
To cite this version:
LE
JOURNAL
DE
PHYSIQUE
ETLE
RADIUM
LA
THERMODYNAMIQUE
DES SOLUTIONSPar E. DARMOIS.
Sommaire. 2014 On
rappelle les différentes définitions de la concentration, en insistant sur le rapport
molaire. Les applications de la thermodynamique aux solutions doivent viser des buts pratiques. C’est
pourquoi l’exposé utilise les conceptions de G. N. Lewis qui ont fait leurs preuves. L’enthalpie, l’énergie
libre, la fugacité sont définies. La fugacité partielle d’un composant en solution remplace le potentiel
chimique de Gibbs. L’équation de Duhem-Margules permet de présenter simplement la loi tonométrique de Raoult que tous les physicochimistes sérieux regardent actuellement comme la loi fondamentale de la théorie des solutions; elle permet de définir la solution idéale. On rappelle comment les lois des solutions diluées peuvent se démontrer
simplement
à partir d’une hypothèse très simple. Dès que la solution n’estplus infiniment diluée, il faut faire intervenir la notion d’activité. On la définit, ainsi que le coefficient d’activité. Comme exemples pratiques d’utilisation des quantités partielles de Lewis, on traite des ques-tions de « volume en solution » et de chaleurs de dissolution. On donne enfin quelques détails sur les solutions régulières, généralisation des solutions idéales.
SÉRIE VIII. - TOME IV. ? 7. JUILLET 1943.
Introduction.
Le
phénomène
de la dissolution est un de ceuxqui
ont leplus intrigué
les chimistes de tous les 6temps.
Conformément à unadage
célèbre,
lesalchimistes
croyaient
que les corps neréagissent
qu’une
fois dissous. Ils ont même cru un moment à l’existence d’un dissolvant universel(Alkahest);
la recherche de ce dissolvant n’a pasabouti;
mais c’esten le cherchant
qu’ils
ont trouvé parexemple
les
grands
acidesminéraux,
dissolvants desmé-taux.
Le
problème
de la recherche des solvants acon-servé toute son
importance
à l’heureactuelle,
même pour des buts
simplement pratiques,
commeles
séparations
par dissolutionfractionnée,
la mise
en solution des nombreux
produits synthétiques
actuellementemployés
commerevêtements,
etc.Nous avons l’intention
d’indiquer quelques-uns
desrésultats obtenus dans la recherche des
règles
per-mettant deprévoir
quels
dissolvants il faudraemployer
pour unproduit
donné et en mêmetemps
de
prévoir
la solubilité. Pour la recherche de cesrègles
desolubilité,
la loi de Raoult est d’ungrand
secours, d’où la nécessité de la
présenter
de nouveauet
plus généralement
de revenir sur lathermody-namique
des solutions.A. Généralités.
QU’EST-CE
QU’UNE
SOLUTION 2 - Bien que lesdivers auteurs différent
beaucoup
d’opinion
sur ladéfinition d’une
solution,
il semblequ’on puisse
s’accorder sur la suivante : la
dispersion
d’un «corps dissous » dans un milieu
convenable,
le « solvant ».Nous aurons l’occasion de revenir sur la nature des
particules
ultimes du corps dissous.Nous
appellerons
commed’usage, composants
d’une solution les substances pures à l’aide
desquelles
elle pourra être
préparée.
Il pourra y avoirquelque
ambiguïté
dans le choix descomposants;
parexemple
une solution d’acide
sulfurique
dans l’eaupeut
sepréparer,
soit avecS03
etH20,
soit avecS04H2
et
H20,
soit même avec les trois substances. Il seratoujours possible
de réduire le nombre des compo-sants auminimum,
ici àdeux;
la solution est binaire.Les
propriétés
d’une solutiondépendront,
en outre de lapression
et de latempérature,
de sacomposition,
ou comme on dit laplupart
dutemps
pour une solutionbinaire,
de sa concentration.Rappelons
que, à unetempérature
donnée,
laconcentration du corps dissous ne
peut
dépasser
unecertaine valeur
qui correspond
à la solution saturée.Les solutions de concentration inférieure sont dites
non saturées.
DÉFINITION DE LA CONCENTRATION. - Pour
définir la concentration d’une solution on
emploie
concurremment
plusieurs procédés.
Le titre est le nombre de grammes du corps dissous
pour i
(ou
i oo)
g demélange.
Cette notation al’avantage
d’êtresymétrique
pour le solvant et lecorps dissous et d’être en outre
indépendante
de latempérature.
La concentration en volume est très usitée en
titri-métrie,
enpolarimétrie;
elledésigne
le nombre degrammes de corps dissous contenus dans un certain
volume de solution
(i
dl enpolarimétrie).
Entitri-métrie,
on donneplutôt
le nombre de molécules-grammes[moles (1)]
contenues dans 1 1 de solution.Cette notation
particularise
le corpsdissous;
elledépend
de latempérature;
la solution se dilatequand
Taugmente
et sa teneur par litre diminue.La molarité
désigne
le nombre de moles du corps dissousmélangées
à 1000 g desolvant,
notationindépendante
de T.Le
rapport
molaire nous serabeaucoup plus
utile.Si ni moles du
composant
no 1 sontmélangées
àn2 moles du
composant
no2,
onappelle rapports
molaires des deux
composants
les deux fractions== -20132013.
) et X2= 2013201320132013 ’ . On a évidemment
-’-
(1--2) ( 1 -+- 2)
xl + X2 = . Cette notation est
symétrique
pour lesdeux
composants;
elle est aussiindépendante
de T.De
plus
si le nombre descomposants
estsupérieur
àdeux,
elle segénéralise
immédiatement., A
quelle
notation donner lapréférence?
Pour desraisons
simplement
pratiques,
il n’est pas indifférentd’employer
l’un ou l’autreprocédé.
Dans lescompa-raisons de
solubilité,
un solvantapparaît
meilleurou
plus
mauvaisqu’un
autre suivant que l’oncompare les solubilités suivant tel eu tel mode.
Les chiffres suivants sont relatifs à la
solubilité,
à 250
C,
du soufre dans le benzène et le toluène(concentration
de la solutionsaturée)
Suivant que l’on
emploie
unprocédé
d’évaluation oul’autre,
l’ordre des solvantspeut
se trouverinversé.
Une remarque
s’impose
à propos de tous lesprocédés qui
utilisent les moles descomposants.
Quel
poids
moléculaire faut-ilemployer
pour lescomposants
en solution? Nousprendrons toujours
le P. M.chimique;
autrement dit nos notations nepréjugent
absolument rien ausujet
de l’état molé-culaire descomposants.
Dans
beaucoup
de cas, il est d’autrepart
difficilede faire la distinction entre le solvant et le corps (1) Nous emploierons constamment cette abréviation.
dissous. C’est
déjà
le cas pour lescouples
deliquides
qui
semélangent
en touteproportion
comme l’eauet l’alcool. Pour les solutions d’un
solide,
ilpeut
sembler que le corps dissous est le corps
qui
sedépose
quand
on refroidit la solution. Mais si l’on considèrepar
exemple
une solution deN03Ag
dansl’eau,
c’estcelle-ci
qui
cristallisequand
on refroidit une solutionétendue;
c’est au contraire le nitratequi
sedépose
avec une solution concentrée. Pour cette
raison,
à cause aussi de lasymétrie
desnotations,
on donnede
plus
enplus
lapréférence
auxprocédés
qui
fontjouer
un rôlesymétrique
aux différentscomposants
de la solution.
ÉTAT
DU CORPS DISSOUS EN SOLUTION. - Dansla théorie de van’t Hoff
[ ],
le solvant nejoue
aucunrôle;
on considère lapression osmotique
commeexercée par le corps dissous,
vaporisé
enquelque
sorte dansl’espace
vide offert par le solvant. Il nefaut pas en conclure que le corps dissous est à l’état
gazeux dans la solution. Dans cette
hypothèse
eneffet,
la chaleur de dissolution devrait êtreégale
à la chaleur devaporisation
pour un corps dissousliquide
et à celle de sublimation pour un corpsdissous solide.
Or,
quand
la solution est « idéale »(voir plus loin)
la chaleur de dissolution d’unliquide
est
nulle,
celle d’un solideégale
à la chaleur de fusion. Parexemple,
la chaleur de fusion de lanaphtaline
est
36,7
cal/g;
suiventquelques
chaleurs de disso-lution pour divers solvants : benzène34,5;
éther3~,g;
alcool36,5;
acétone34,1;
aniline36,9.
Il résulte deces chiffres
que le
corps dissous est à I’étatliquide
dans la
solution,
comme lesolvant;
ses moléculessont
dispersées
etpossèdent
l’étatd’agitation
corres-pondant
à l’étatliquide.
Ces remarques montrentune fois de
plus
le rôleanalogue
du corps dissous et dusolvant;
ellesjustifieraient
un résumépréa-lable de nos connaissances sur l’état
liquide.
Nous renverrons le lecteur à notre ouvrage récent surcette
question [2].
B. Fonctions
thermodynamiques. Fugacité.
Pendant assezlongtemps,
on s’est contenté dela théorie de van’t
Hoff;
actuellement cette théoriejoue
un rôle deplus
enplus
eff acé et il devienttout à fait
nécessaire,’
si l’on veutcomprendre
le mécanisme de ladissolution,
de faire intervenirexplicitement
les forcesqui
s’exercent entre les différentes molécules en solution. Il estcependant
toujours
utile,
avant d’énoncer lesinterprétations
mécaniques,
d’employer
lathermodynamique.
L’ap-plication
de lathermodynamique
aux solutions n’a pas été aussi heureusement faite par tous les auteurs,et l’on rencontre dans la- littérature
correspondante
un certain nombre d’erreurs.
Dès x907,
G. N. Lewis a attiré l’attention sur cettequestion;
nous suivrons d’unefaçon
générale
sesméthodes,
qui
permettent
Elles font
jouer
un rôleimportant
à la fonctionthermodynamique,
quel’usage
universel tend deplus
enplus
àappeler
«énergie
libre ». C’est lafonction connue F = Il + pv - T,S
( U,
énergie
interne;
S,
entropie) (2).
C’est unepropriété
«exten-sive »; pour un corps pur
donné,
F estproportion-nelle à la masse; pour un
système
de corps, les(F)
s’ajoutent.
On tend
également
deplus
enplus
àdésigner
la
quantité
H = U + pv(contenu
dechaleur)
sous le nom
d’enthalpie.
On trouvera dans les cours de
thermodynamique
la démonstration des deux formules :
Ces deux formules
s’appliquent
pour un corpspur.
Nous admettrons aussi que pour unsystème
de corps, la condition
générale d’équilibre
est leminimum de
F;
autrementdit,
àl’équilibre,
F resteinchangée
dans toute transformation infinimentpetite
à T et p constants.Quand
deuxphases
d’un corps pur sont en contact, comme l’eau et laglace,
il y a une valeur de F parunité de masse pour le
solide,
soitF;
et une pour leJiquide,
Fi. SiF,
>F/,
laglace
tend à fondre pour réaliser le minimum deF;
Lewis dit que la « tendanceà
l’échappement
» de l’eau estplus grande
dans laglace
que dans leliquide.
Si l’on
fond,
sous les conditionsd’équilibre,
l’unité de masse deglace,
F resteinchangée
pourl’ensemble,
d’après
cequi, précède.
Or F diminue de FI pour laglace
etaugmente
de Fi pourl’eau,
doncF,
=Fi.
Cette condition
peut
remplacer
l’invariance de F pourl’équilibre;
d’unefaçon
générale,
siplusieurs
phases
d’un corps pur sont au contact, la conditiond’équilibre
estl’égalité
del’énergie
libre par unité de masse danschaque phase.
Si l’une des
phases
est un gazparfait,
la valeurde F
s’écrit,
pour imole,
F = RT 1 np +
C(T).
L’emploi
de F a uninconvénient;
quand
p - o,F -~ - 00. Pour remédier à cet
inconvénient,
Lewisa inventé un autre critère
d’équilibre,
lafugacité.
LA FUGACITÉ. - La
pression
définit F pour laphase
gazeuse; ppeut
donc servir de mesurequanti-tative de F pour les
phases
enéquilibre
avec unevapeur. Mais si cette vapeur ne suit pas la loi des gaz
parfaits,
la valeur de F donnée ci-dessus nes’applique
(2 ) Les notations et les appellations ne sont t malheureu-sement pas unifiées. Certains auteurs notent F l’énergie
utilisable : U - JTS, et ils appellent G (fonction de Gibbs)
ce que nous notons F et appelons énergie libre.
(1) Nous emploierons constamment la notation
gaz ,,
où(dx)Y
l’indice y veut dire « à constante pour désigner la dérivée
partielle de z (x, y) par rapport à x.
plus.
Lewisappelle
«fugacité
» unequantité f
liéeà
l’énergie
libre molaire parA basse
pression, f
estidentique
à p pour un gaz.Pour une
pression
notable,
f
diff ère de p. Onpeut
calculer
f
pourchaque
valeur de p si l’on connaîtl’équation
d’état du gaz. En combinant(2)
et(3),
on tire en effetEn
intégrant (4)
entre deuxpressions
p, et p, on aSi v
(p, T)
est connu, on calculeraf
connaissantf o.
On pourra choisir po très
faible,
pourpouvoir
posert 0 === Po.
FUGACITÉ D’UN GAZ OBÉISSANT A
L’ÉQUATION
T RT a
DE VAN DER WAAs. --- On pose p ~ ~
== -201320132013r- 2013 2013;
v
2013 ~ ~ v2’on calcule
dp
en fonction de v et l’on trouveFORMULE APPROCHÉE POUR LA FUGACITÉ D’UN GAZ.
- Il est
facile de voir que
si p -+ o
onpeut
écrireoù ce tend vers une valeur constante
(4).
On a alors
ce
qui
s’écrit,
quand
po - oIhj/ t’
Négligeant
les termessupérieurs
dans eRT,
il vient2013 ==
d,
cequ’on peut
écrireR T -p
où pl,l est la
pression qu’aurait
un gazparfait
sousle volume v. Le Tableau 1
donne,
pour C02 à 6ooC,
les valeurs def
calculées par(6)
avecet b =
43,0;
à côté sont les valeurs de1
et celles p de L. . pid ° TABLEAU 1.A 5o atm la formule
approchée
n’est fausse que de4
pour 100. En tout cas, lafugacité
est trèsrapidement
différente de lapression.
FUGACITÉ D’UN LIQUIDE. - Elle est
égale
à celle de sa vapeur saturante. A ~~~ C le chloreliquide
a une
pression
de vapeur de7,63
atm. Par(7)
oncalcule
6,99
pour le gaz; c’est aussi lafugacité
duliquide.
A 0°C,
lapression
est3,66,
lafugacité
3,4~.
VARIATION DE LA FUGACITÉ AVEC LA TEMPÉRATURE.-
On suppose que l’on compare i mole d’une
sub-stance dans un état déterminé
(énergie
libreF)
àla même
quantité
sous forme de gazparfait
à la mêmetempérature (énergie
libreF 0).
On aB/0/
On diff érentie cette
équation
parrapport
àT,
prestant constante pour les deux états
d’autre
part
d’où
et enfin
d’après :
.La
quantité Ho - H
est la « chaleur idéale devaporisation
»,changement
del’enthalpie
de lasubstance
(par mole)
quand
elle sevaporise
dans le vide. La formules’applique
à unsolide,
à unliquide
et même à la détente d’un gaz.ÉNERGIE
LIBRE PARTIELLE NIOLAIRE D’UN CONS-TITUANT DANS UNE SOLUTION. - On définit cettequantité
pour lecomposant
no 1 par la formuleoù F est
l’énergie
libre totale dumélange qui
con-tient rei moles du no
1,
n2 du no2,
etc. Les(Fi)
dépendent
de p,T,
et de lacomposition
dumélange
c’est-à-dire des(n).
Considérons une
grande quantité
d’unmélange
de cette
composition; ajoutons-lui
n, moles du no1;
F
augmente
par définition deOpérons
de mêmepbur
le no2,
etc. F auraaugmenté
en tout deOr,
on aura ainsifabriqué précisément
enplus
lemélange
de n, moles du no1,
etc. Donc(9) représente
F pour cemélange.
La formule(9)
s’applique
pourdes
(n) quelconques;
onpeut
y faire varier lacompo-sition d’une
façon
quelconque,
à p et T constants.Cette variation entraînera une variation de F
qui
s’écrit
D’après
la définition des(FI),
dF =(
,2013 )
dn,
+ ...,-
Bu.i//
ce
qui
s’écrit dF =F, i+ ’ ’ "
Cequi
prouve queCette formule
importante,
due àGibbs,
montreque, si l’on
change
lacomposition
d’unesolution,
les
(FI) qui dépendent
de cettecomposition, changent;
mais leurs variations ne sont pas
indépendantes.
FUGACITÉ D’UN COMPOSANT D’UNE SOLUTION.
-On la définira par Notre
critère
général d’équilibre s’appliquera
alors auxsystèmes
comprenant
des solutions.Quand
lafuga-cité d’un
composant
sera la même dans toutes lesphases
encontact,
cecomposant
n’aura aucunetendance à passer d’une
phase
dans une autre. Lafugacité partielle généralise
la notion depotentiel
chimique
d’uncomposant
d’après
Gibbs.AUTRES QUANTITÉS PARTIELLES MOLAIRES. - On
voit de suite que
n’importe quelle quantité
«exten-sive
analogues
à F aura aussi des valeurspartielles
molaires.Exemples :
H,
S.Une
quantité
dont nous ferons souvent usage est levolume molaire
partiel;
il est défini parVi
= ... ;,:
V,
volume total de la solution.
,-En différentiant les deux
équations (1)
et(2)
par
rapport
à nl, et en tenantcompte
de cequ’on
rapport
à r~1 et p, on obtient les deuxéquations
Les mêmes
équations
s’appliquent
auxfugacités
partielles
sous la formeest la chaleur idéale de
vaporisation
ducomposant
no 1passant
de la solution dans le vide.ÉQUATION
DE DUHEM-MARGULES. - Dansl’équa-tion
(10)
supposons que lechangement
decomposition
soit obtenu par la variationde ni
seul. Comme lesrapports
n’ ,
etc. interviennent seuls pourdéter-ni
miner la
composition
et que les(n)
sontpropor-tionnels aux
rapports
molaires,
onpeut
écrire(10)
sous la forme
ou, en introduisant les
fugacités
Soit une solution
binaire,
commedxi
= ---dX2;
on aura alorsPour des vapeurs
approchant
de l’étatparfait,
l’on écriraC’est cette relation
qui
a été obtenue parDuhem[3].
Supposons
qu’on
aittracé,
comme dans lafigure
i,la courbe des
pressions partielles
de vapeur des deuxcomposants
en fonction durapport
molaire de l’und’eux. La relation
(16)
montrequ’au point
de même x, les deux inclinaisons des deux courbes sontdans un
rapport
déterminé.Si l’une des deux courbes est une
droite,
dx1 1
la même
égalité
a lieu pour lecomposant
no2,
donc la deuxième courbe est aussi une droite. On ditdans ce cas que le
mélange
suit la loi de Raoult ouqu’il
est idéale. On a alorspï
etp;’
sont les deuxpressions
de vapeur des deuxliquides
purs.Fig. r. - Pressions
partielles du mélange
acétone-sulfure de carbone.
C. Les solutions idéales. La loi de Raoult.
Le
concept
de « solution idéale »présente
à peuprès
les mêmesavantages
que celui de « gazparfait
». Lewisemploie
d’ailleursl’expression
de « solutionparfaite
». Ceconcept
fournit une norme pour laclassification des
solutions;
étant donnée unesolu-tion
inconnue,
il donne unepremière
approxi-mation pour les
propriétés
de cette solution.Enfin,
comme nous le verrons, pour les solutions non
électrolytiques,
il est exact à la limite pour lessolu-tions infiniment étendues.
La définition d’une solution idéale varie suivant
les auteurs; pour la
suite,
il sera commoded’adopter
la définition suivante
(Ewan) :
« unmélange
idéal estcelui
qui
obéit à la loi de Raoult dans toute l’étenduedes
concentrations,
à toutetempérature
et à toutepression
».Il est entendu que nous
appelons
loi de Raoultla loi dite «
tonométrique
»exprimée
par leséqua-tions
(18)
etqui règle
l’abaissement depression
devapeur de l’un des
liquides
(solvant)
quand
laconcen-tration du deuxième
(corps
dissous)
varie(5).
Le(1) En tenant compte de xl ~ X2 _
134
raisonnement
simple
suivantpermet
deprévoir
cetteloi,
au moins pour certainsmélanges.
La
pression
de vapeur d’unliquide
est unerésul-tante des forces intermoléculaires et du mouvement
thermique,
celui-ci tendant àexpulser
des moléculesvers la
phase
gazeuse, celles-là tendant à les retenirdans la
phase
liquide.
Imaginons
unmélange
dedeux
composants
trèssemblables,
comme parexemple
les deuxantipodes optiques
d’un corps actifou les deux
xylènes
ortho et méta. Si l’onremplace
Fig. 2. - Graphiques de la loi de Raoult.
une
partie
du n° 1 par du no2,
ce deuxièmecompo-sant n’intervient que comme un diluant du
premier;
les forces subies par une molécule de
l’espèce
no 1sont les mêmes dans le
mélange
que dans le no 1 pur. Atempérature
constante,
le mouvementthermique
resteconstant;
le nombre des moléculesno 1
qui
s’échappent
vers le gaz est seulementchangé
enproportion
de leur nombre dans leliquide,
doncaussi
la
pression
de vapeur dans la mêmeproportion.
Cetteproportion
est celle que nous avonsappelée
plus
haut
la fraction molaire. D’où la loitonomé-trique
deRaoult,
applicable
aux deux constituantsvolatils d’un
mélange :
« Lapression
partielle
devapeur
d’un constituant estproportionnelle
à sonrapport
molaire dans lemélange
». Cequi
s’écritpl .--- et
P2 =
k~
x2. Comme la loi est exacte pour toute valeur
des x,
en
faisant x = ~ i on trouveévidemment
lapression
duliquide
pur. La loi de Raoult doit être sûrement valable pour deuxisotopes,
_ _
x,; c’est sous cette forme que Raoult l’a énoncée 1
(C. R., I88;,104, i3o).
deux isomères
optiques; l’expérience
a montréqu’elle
s’appliquait
aucouple
bromured’éthylène-bromure
depropylène (Zawidski),
auxmélanges
de carburessaturés,
aucouple CI,
Sn -CI,TI,
etc.(6).
La loi de Raoult se
représente simplement
par legraphique
de lafigure
2. Les deux droites inclinéesdonnent pi et P2; celle
qui joint
les deuxpoints
desliquides
purs donne lapression
totale de vapeurP =
p, ~- p,. P est en effet fonction linéaire de ~~;
on a .
La vapeur
qui
surmonte lemélange
n’a pas du toutla
composition
decelui-ci;
il est commode d’avoircette
composition
sur le mêmegraphique.
Pourcela,
soit l’abscisse OA = Xi et AB ~
P,
on trace laligne
P = const.,passant
par B et l’onporte
0’ C = ~,’ .= x’ ;
c’est lerapport
molaire du no 2 dans la vapeur. La courbepointillée
donne la varia-tion de x avec x2.Les deux
rapports
peuvent
être assez différents,Supposons
parexemple P Î
==4pg;
on a tl -= , x’
, -3.pour x2 =
0,8,
ontrouve x’,
=o,5.
Lecomposé
volatil no 1 est évidemment enrichi dans la vapeur.
Ce cas est à peu
près
celui dumélange C14C
-Cl4Sn
pour
lequel,
à4oo C,
on aLa
figure
ci-contrechange
avec T. Si on connaît la variation dept
etpf
avecT,
onpeut
calculerla courbe d’ébullition sous
pression
constante. Parexemple,
si P =760
mm, la relation(19) permet
le calcul de x2; la relation
(18)
donne ensuiteP2
et le
rapport
I 6~
estxi .
. Le Tableau III donne parexemple
les nombres pourC’IC
-C14Sn.
TABLEAU Il.
Le
graphique
estreprésenté ( fcg.
3).
Onprend
par
exemple
T = iood et l’onporte
0’ E ‘ x2. Le lieu des
points R
est la courbe derosée,
(1) GuGGENHEiM (Trans. Faraday Soc., 193’;, 33, p. 151)
prétend que les vérifications directes sont très rares. C’est
inexact; nous reviendrons sur ce point à propos des solutions
celui des
points
E la courbe Dans le casprésent,
elles vont sanssingularité
d’unpoint
d’ébullition à l’autre.
Fig. 3. - Courbes d’éballition et de rosée
pour le mélange
REMARQUES IMPORTANTES. -
(a)
la loi de Raoultintroduit naturellement la fraction
molaire;
la loi est engénéral
inexacte si on la formule avec laconcentration en volume.
Supposons
parexemple
qu’on
admette la relationoù V est le volume total du
mélange.
Comme nous lereverrons
plus
loin,
pour lesmélanges qui
suivent la loi deRaoult,
on a sensiblement V =n1vl +n2v2
où les
(v)
sont les volumes molaires des deuxcompo-sants à l’état
liquide
pur. On vérifie de suite que lesdeux formules
analogues
à(18)
s’écriventet la formule
analogue.
Or,
lespressions partielles
de vapeur sont liéespar la formule de
Duhem-Margules qui
peut
s’écrire
" .... , . " .
La
comparaison
des deux relations(21)
et(22)
montre de suitequ’on
doit avoir n2(V2-VI)
= o,v2. Comme les volumes molaires
des deux
composants
ne sont pas nécessairementégaux, (20)
n’est pas nonplus
exacte dans le casgénéral.
Aucontraire,
si VI =v~,
(21)
se réduit àla relation de Raoult.
~b)
Onn’emploiera
lapression
partielle
que pour lespressions
faibles;
quand
la vapeur ne suitplus
la loi des gaz
parfaits,
il faut écrire la loi de Raoultoù les
(f )
sont lesfugacités
des deuxcomposants.
Quand
la concentration seravariable,
nous auronsl’occasion
d’employer
lesexpressions équivalentes
D’après
la définition def ,
supposonsqu’on
trans-porte
i mole duliquide
pur dans la solutionidéale,
où le
rapport
molaire est Xv la variationd’énergie
libre est
1 1 1
(c)
Les gaz semélangent
en touteproportion;
à basse
pression
unmélange
gazeux est évidemmentun
mélange
idéal. Lafugacité
cesse d’êtreégale
à la
pression
dès que celle-ci devientnotable,
d’où descomplications qui
ontdéjà
été aperçues parvan’t Hoff
[4]. Supposons
unmélange
H2 - N2
àpression
élevée;
comment définir lapression partielle
des deux
composants?
Onimagine
d’habitude uneparoi
deplatine
semi-perméable
àl’hydrogène
etqui sépare
lemélange
d’unrécipient
d’hydrogène
pur; àl’équilibre
lapression partielle
deH2
est cellequi
s’établit dans le gaz pur. Mais ce raisonnementest inexact
puisque,
àl’équilibre,
ce sont lesfugacités
qui
sontégales.
D’où la nécessité d’unedéfinition
des
pressions partielles.
Lewis pose x1 P et il admet finalementqu’un mélange
gazeux esttoujours
idéal,
cequi
n’est pas en contradiction avec lesexpériences,
d’ailleurs peu nombreuses. Pour lesfaibles
pressions,
les difficultés ne sont pas toutesabsentes. Voir à ce
sujet
unelongue polémique
de ’Fredenhagen
et autres[5].
D . La solution diluée.
La notion de solution diluée a
joué
un rôleimpor-tant dans le
développement
de laphysicochimie;
les lois des solutions diluées sont en réalité cellesdes solutions infiniment diluées. Ces différentes lois
se tirent les unes des autres. Nous
rappellerons
pour mémoire lesprocédés
élémentairesqui permettent,
à
partir
de la loi deRaoult,
de trouver les lois de lacryoscopie,
del’ébullioscopie,
de lapression
osmo-tique.
Nous croyons intéressant de montrer comment toutes ces loispeuvent,
à l’aide de lafugacité,
sedéduire d’une
hypothèse
trèssimple. Supposons
que, commeplus
haut,
onporte
x, en abscisseet
f,
enordonnée;
quand x2
- o, il
suffit
de supposerque reste
fini
(1).
,
dx
{? Si le corps dissous est disseciable en solution (voir plus
loin) " o. Nous laisserons de côté ce cas.
LOI DE HENRY. -
Quand
dd.f -+ L,
d’oùdx .z
immédiatement
12
La loi estvraie,
mêmesi le solvant est
complexe.
La solution diluée a,à ce
point
de vue, lespropriétés
d’une solution idéale. La constante k nepeut
être calculée engénéral;
c’est seulement si la solution est idéale dans toute
l’étendue des concentrations que k =
fg.
Comme la solution est
diluée,
f
coïncide avec p,d’où la forme habituelle de la loi de
Henry :
lapression
de vapeur estproportionnelle
à laconcen-tration du corps dissous volatil. La loi
s’applique
d’ailleurs aux différentes formes d’évaluation de la
concentration,
avec des(k)
différents.LOI DE DISTRIBUTION D’UN CORPS DISSOUS ENTRE
DEUX SOLVANTS
~NERNST).
- Si cecorps dissous
est infiniment dilué dans les deux
solvants,
on af ?
= k"x; et etf z = k’x’.,,
/==
d’où ; _
K,
puisque
les( f )
d’où
puisque
lesU>
sont
égaux.
LOI DE RAOULT. - Elle résulte de la formule de
Duhem-Margules.
Celle-ci s’écritEn solution diluée du no
2,
le deuxième membre estégal
àl’unité;
lepremier
l’est donc aussi et cela donne de suite La constante est la valeurde Il
pour x = 1, c’est-à-dire pour le solvant pur.LOI DE LA PRESSION OSMOTIQUE DE VAN’T HOFF. --La
présence
du corps dissous abaisse lapression
de vapeur dusolvant;
onpeut
ramener cettepression
à sa valeur initiale enaugmentant
lapression
surla
solution,
dePo
àP,
P -Po
est lapression
osmo-tique.
Onpeut
doncajouter
du corps dissous àcondition
d’augmenter
P;
l’équilibre
subsiste,
f,
reste constant, on a doncD’où l’on
tire,
d’après
la définition du volumedP R ,
molaire
partiel
En solution diluée du-- X,
pi
no
2,
vi =v,, on aura donc
Pour les faibles valeurs de x2’ P - ou
sensiblement
P - po -
est à peuni Vi
près
le volume de lasolution;
on retrouve ainsi laf ormule de van’t Hoff .
LOI DE L’ABAISSEMENT CRYOSCOPIQUE DE VAN’T HOFF. - De la
glace
étant enéquilibre
avec l’eauà 0°, on
ajoute
un corps dissous dansl’eau;
on diminuela
fugacité
decelle-ci,
donc de laglace
fond,
cequi
abaisse la
température.
On retrouve un nouveléquilibre
car lafugacité
de laglace
diminueplus
que celle de l’eau. On a en effet‘ ln _ L
1 oùou L est la chaleur devaporisation
de la substanceen
présence
de vapeurdiluée,
plus
grande
pour laglace
que pour l’eau.Si
f 1
est lafugacité
del’eau,
f,
change
à cause de T et aussi à cause du corps dissous. Soitf 1 la fugacité
de laglace,
ellechange
seulement à cause de T. Commef,
etf
restentégales,
onpeut
écriredf’1’
soitA l’aide des formules démontrées
plus
haut,
on en tire la formuleSans
plus
de difficulté on démontrerait que, dansune solution saturée de sel dans
l’eau,
lafugacité
de celle-ci est abaissée par dissolution d’un troisièmecorps ’dans la même
proportion
que dans l’eau pure.E. L’activité.
La notion est due
également
à Lewis(igo7);
elle se rattache à la très
importante
question
del’énergie
de dilution.Quelle
différence y a-t-il entre lesénergies
librespartielles
molaires d’une substance dissoute à deux concentrations différentes ?D’après
ce que nous avons
déjà
dit,
on aoù les
(f )
sont lesfugacités
de la
substance aux deuxconcentrations. Dans tout ce
qui
suivra,
lesfugacités
n’interviendront
jamais
que par leurrapport;
ilsera alors commode de choisir un certain état de référence pour la substance étudiée. Dans cet
état,
la
fugacité
estappelée f o;
entransportant
i mole de cet état à un autre où lafugacité
estf ,
on feraintervenir le
quotient a
‘ C’est cequotient
qu’on
(1
appelle
« activité » dans le nouvel état. La définitiontient donc dans la formule AF = RT In a.
Comme,
à Tdonné, a
estproportionnelle
àt,
les formules comme(13)
et(15) s’appliquent
de suite enremplaçant f
par a.Le choix de l’état de référence est
jusqu’à
uncertain
point
arbitraire. Pour les solutions denon-électrolytes,
surtoutconcentrées,
il estavantageux
de choisir comme état de référence le
liquide
pur(8).
(8) Cette convention n’est employée par Lewis que pour le solvant; pour le corps dissous, il se sert de la convention que l’on retrouvera pour les électrolytes dissous : a -p i
x
Dans ces conditions, les relations de Raoult s’écrivent
simplement
ai = xl et a2 ----x2. Pour les solutions
idéales,
l’activité des deuxcomposants
coïncide donc avec leurrapport
molaire. Pour les solutions nonidéales,
a et x sont différents. Lerapport a
a xreçu le nom de
coefficient
d’activité. Nous le noterons ’Y ;on aura
donc y =
1 pour les solutionsidéales;
pour une solutionquelconque,
la valeurde 1
indiquera
la
façon
dont la solution s’écarte de l’idéalité. Nousretrouverons le coefficient d’activité au moment
où nous étudierons les écarts à la loi de Raoult.
F. Retour sur les
quantités partielles
molairesNous verrons
plus
tard que si deuxcomposants
liquides
donnent unmélange
idéal,
la variation devolume et le
dégagement
de chaleurpendant
lemélange
sont nuls. Autrementdit,
d’unepart
le volumemolaire,
d’autrepart
l’enthalpie
molairesont les mêmes à l’état dissous et pour le corps dissous
pur. Il est alors
important
de chercher commenton
peut
obtenir,
àpartir
des mesures faites sur lessolutions, les
quantités partielles
que nous,désignons
par v
et H.OBTENTION DES VOLUMES MOLAIRES PARTIELS.
-Nous raisonnerons sur une solution binaire. v se
déduit des mesures de densité des
mélanges
parplusieurs
méthodesindiquées
par Lewis.La méthode
analytique
brutale consiste àcons-truire,
en fonction de n2, la courbe des volumes desolution contenant une certaine
quantité
de solvant(noté
n°1).
L’inclinaison de latangente
donne V2. Unprocédé graphique
trèssimple
repose sur unepropriété
de la courbe du volume molaire en fonctionde x2. On
appellera
mole de solution laquantité
les(M)
sont les P. M. descom-posants.
En un
point
de la courbe( fig.
4) correspondant
à une valeur de x~, on trace la
tangente;
elle coupeles deux ordonnées extrêmes en C et C’. On a
sim-plement
AC = vl ; A’ C’ =V2’ La démonstration pour AC est la suivante.
L’équation
de latangente
est
y - v = (x - x2). ..
En y f aisant x =o,
dxz
on a AC ==
yo =
v --- x2, d
a.x._>.Supposons n,
variableF
et inz
constant, comme v =v
où V est le’
na
,
.
, , ..
dF
volume
total,
on a de suite2013
( Vdl11 ) f) ,
.. dx = E fi ’ -, d autrepart dX2 ==
(ni n2)2
Enfin P 2 n>Au lieu du volume
molaire,
onpeut
porter
direc-tement en ordonnée le volumespécifique (de
i g demélange)
et en abscisse le titre. La même méthodedonne les volumes
spécifiques
partiels;
on obtient les volumes molaires enmultipliant
par les P. M.Fig. 4. - Obtention des volumes molaires
partiels.
La méthode
graphique
sembleélégante;
sapréci-sion n’est pas suffisante pour
permettre
de tirer des conclusionsimportantes
de la variationde v2 avec
x2. Nous avons parexemple essayé
cette méthode avecles nombres de Hubbard
[6]
concernant lesmélanges
d’iodured’éthyle
et d’acétated’éthyle
à 5oo. Apartir
du titre et du volumespécifique
mesuré,
enadoptant 156
et 88 comme P. M. pour les deuxsubstances,
nous avons calculé les valeurs du volumemolaire données par la colonne 5 du Tableau III.
La courbe de V en fonction
de x2
est très voisine d’une droite et le tracé de latangente
manque deprécision.
Il semblepréférable
de calculer les coeffi-cients d’une formuleparabolique
reliant le volumespécifique
au titre et de la formeLes moyennes des valeurs de a et b sont :
a=-o,5g25;
b =-0,030.
Onpeut
alorsemployer
la méthodeprécédente
en calculantl’équation
de latangente;
on y fera t = o et = 1 pour avoir les deux volumes
spécifiques partiels.
On obtientainsi,
pour l’acétatevo 1,1 El
- bt2 etpour l’iodure -E- b
(2
1 - l2 -1),
soit pour les v
Comme on
pouvait s’y
attendre,
la variation des vdépend
deâ,
c’est-à-dire de la courbure de lapara-bole. Les valeurs
de U1
et V2
ont été calculées par cesformules. Le Tableau III
indique
leurs différencesavec le volume molaire du corps pur. Enfin la
der-nière colonne donne le volume molaire
apparent
que nous définirons
plus
loin et dont onparle
souventdans la littérature des solutions.
On voit
que VI
et v2
ne coïncident pas avec lesmarche
systématique.
Les v sont toutefoispositifs
et peu
éloignés
des valeurs pour lesliquides
purs; c’est le casgénéral
pour lesliquides organiques
Fig. 5. - Variations du volume molaire
partiel
dans le mélange iodure d’éthy‘le-acétate d’éthyle.
donnant des
mélanges
à peuprès
idéaux. Lafigure
5donne les variations de et pour les
mélanges
ci-dessus. Les courbespeuvent
être moinsFig. 6. - Volumes molaires
partiels
dans le mélange eau-alcool.
régulières
pour d’autresmélanges;
lafigure
6 donne parexemple
les mêmesquantités
pour lesmélanges
eau-alcool. Lesigne
des A v estchangé
et l’on trouveune
singularité
dans le volumepartiel
de l’alcoôlpour les
mélanges
très aqueux.TABLEAU 111.
Les
singularités
lesplus
notables se trouvent dans les solutions aqueuses de sels. Parexemple,
si l’onajoute SO,Mg à
de l’eau(à 20°),
le volume diminuejusqu’à
la molaritéo,05
environ,
puis
ilaugmente.
Il en résulte que le volume molairepartiel
du sulfateest
négatif
en solution étendue.VOLUME MOLAIRE APPARENT. - C’est la
quantité
dont nous avons fait mention
plus
haut.Étant
donné un solvant
(no 1)
et un corps dissous(no 2),
le
mélange
de n1 moles du no 1 et n2 moles du no 2a un volume V. Les deux corps purs ont des volumes
molaires ul
et v2; onappelle
volume molaireapparent
du corps dissous la
quantité
Y2 . Cettequantité figure
dans le tableauprécédent
pour l’acé-tated’éthyle;
elle suit une marcherégulière.
Le faitqu’elle s’éloigne
peu de lavaleur v~
montre quel’acétate est à peu
près
dans lemélange
comme àl’état
liquide
pur.On
peut
mettre y,
en relation avecb,.
On diffé..rentie la relation de définition par
rapport à
n2, n1 étant constant. Il vient de dn == V2- CP2,ou ° Cette relation fournit r
un autre
moyen de calcul de v2; on détermine l’inclinaison
de la
tangente
à la courbe de sP2 en fonction delog
n,.y, coïncide avec
û2
en solution étendue(9).
Les deuxquantités
devraient être constantes pour unesolu-tion
idéale;
seules lesquantités U ont
uneapplication
enthermodynamique.
Nous avonsdéjà
vuplus
haut une formule où elles interviennent.CHALEURS DE DISSOLUTION. OBTENTION DES
EN-THALPIES PARTIELLES. - Pour les solutions
concen-trées,
il est essentiel dedistinguer
entre les chaleurs« différentielle » et « totale » de dissolution. Comme
la formation des dissolutions et
mélanges
a lieugénéralement
àpression
constante, onpeut
secontenter d’étudier les variations
d’enthalpie;
si p estconstant,
on a en effet AN.La formation de la solution de
composition (n,,
n2)
correspond
à une variation totaled’enthalpie
AN. Il est évidentqu’on
peut
écrire parexemple
J.1H == f n 2 . n2 ;
lequotient
là II
est la chaleur712 / n2
intégrale
de dissolution..1H estpositi f
quand
il y a euabsorption
de chaleur. La chaleurintégrale
est donc la chaleur absorbée par mole de corps dissouspour la formation de la solution de
composition
, . y. A/y
(nl’ n2) : W’
n
La chaleur
différentielle
est au contraireapparentée
à
l’enthalpie partielle.
On supposequ’on
parte
d’une
grande quantité
de solution decomposition
(nl, n2)’
onajoute
une faiblequantité
de no 2dn~;
la chaleur différentielle est la variation
d’enthalpie
par mole de no
2,
soitW;~ _
( -,2013 ) ;
dn, c’est doncH2.
,~!
2-En considérant le solvant au lieu du corps
dissous,
on a la chaleur différentielle de
dilution,
Wd
=Hl,
Les troisquantités
ne sont pasindépendantes.
Le
produit
s=
.1H=nlH1+n2H2, d’après
ladéfinition des
quantités partielles.
On trouve dans la littérature
également
lesexpres-sions : a. Chaleur de dissolution «
primaire
>a; c’estH~
pour une addition de corps dissous au solvant pur;
b. Chaleur de dissolution «
dernière »;
c’estH2
ensolution
saturée;
c. Chaleur de dissolution « totale »;c’est la chaleur
intégrale
pour la formation de lasolution saturée.
Il n’est pas
possible
de donner la valeur absoluede .I~ pour une substance donnée en
solution;
il est d’ailleursplus
utile depouvoir
dire sil’enthalpie
est
supérieure
ou inférieure à celle quepossède
lecorps dans un état donné. Il sera donc essentiel de
choisir,
pour l’évaluation desenthalpies,
des états deréférence.
Lewis et Randall
(Thermodynamics)
adoptent
deux conventions différentes pour le solvant et le (9) A propos de l’hydratation des ions en solution (J. de
Physique, 194 l, p. i) j’ai donné une application des ~9.
corps dissous
~1°),
Pour lesolvant,
onprend
commeétat de référence le
liquide
pur; onappelle
H°
sonenthalpie
molaire;
elle coïncide avec la valeurH§
de
l’enthalpie
molairepartielle
du solvant dans unesolution étendue. Pour le corps
dissous,
onprend
l’état en solution infiniment diluée. On retrouve cette convention pour les solutions
électrolytiques
où elleest assez
généralement adoptée.
A la dilutioninfinie,
l’enthalpie partielle
du corps dissous sera notéeHb.
Ayant
choisi ainsi des états deréférence,
on n’aura àconsidérer que des
enthalpies
relatives,
à savoirpour le solvant et le soluté.
D’après
les conventionsfaites,
en solutioninfi-niment
diluée,
les(L)
sont nuls. Ces conventionsont l’air un peu
compliquées;
mais elles sontindis-pensables
pour éviter les erreursqui
ont éténom-breuses sur le
sujet.
D’autrepart,
on nepeut
pasprendre
lesenthalpies égales
à zéro dans les étatsde
référence;
onpourrait
le faire à unetempérature
donnée; mais,
d’après l’équation
de définition de la chaleurspécifique Cn
= on nepeut
évidem-ment le faire à une autre
température.
Les
(L)
peuvent
s’obtenir directement par desmesures
calorimétriques.
Parexemple,
à unegrande
quantité
desolution,
nousajoutons
dn1
moles desolvant et nous mesurons la chaleur
absorbée,
soit dH(en
unitésd’enthalpie),
on a de suiteddH
=Li.
ni
Même
procédé
pour le corps dissous si celui-ci esi,liquide.
Dans le cas où le corps dissous est
solide,
il fautimaginer qu’on
le fond d’abord à latempérature
del’expérience,
par l’intermédiaire de la vapeur parexemple,
cequi exige l’absorption
d’une chaleurL2s.
Le
liquide
de fusion est ensuitemélangé,
d’où la variationH2
par mole. Onpeut
écrireHb
Ce
qui
donne Cettefois,
endéterminant dH pour l’addition de
dn2
moles de corpsdissous,
on a‘
l’opération
/12
donne
L2
à une constanteprès.
C’est pour évitercette
complication
que Lewis et Randallemploient
leur convention
spéciale
pour le corps dissous. Lamesure de la chaleur de dissolution «
primaire
»donne immédiatement
d’après
leur conventionpuisque
L2=o.
On trouve ainsi £2; = ioig calpour CINa dans l’eau à 250 C.
(1°) Pour un corps dissous liquide, on pourra prendre de
temps en temps le liquide pur. Pour un corps dissous solide,
il n’est pas commode de prendre le solide pur. D’où le chois
CALCUL D’UNE
QUANTITÉ
PARTIELLE QUAND L’AUTRESEULE EST CONNUE. - Très souvent, on n’a pas
déterminé assez de données pour
pouvoir
calculerdirectement pour la même solution
Li
etL,.
Ilsuffit que l’on connaisse les valeurs de l’un d’eux pour obtenir facilement celles de l’autre. La relation de Gibbs
s’applique
eneffet;
elle s’écrit iciFig. ;. -
L, pour les amalgames de thallium.
TABLBAU IV.
Le cas le
plus simple
est celui oùL2
est connu.C’est le cas des nombreux
amalgames
étudiés par Richards et Daniels. La relation donne dL.nj
On
porte
alors en ordonnéen2/nl (ou X2/X1)
et enabscisse
L2.
Le calcul deLi
est ramené à uneintégra-tion
graphique.
Lafigure 7
et les nombres du Tableau IV serapportent
auxamalgames
dethal-lium à 30°
G;
Tl est noté no 2. Il est à remarquerque
l’intégration
doit être effectuée entre les limites 0 et£2;
iln’y
a donc aucuneambiguïté
sur la surface.Les résultats sont donnés en calories.
-Fig. 8. -
1~ pour CI Na dans
TABLEAU Y’.
Supposons
au contraireL,
connu en fonction dela
concentration,
on adL2 =
i; .
dL.
Dans ce cas,lt2
on tracera la courbe de li’ en fonction de
L’inté-2 2
grale
seraprise
de la dilution infinie à une valeur finie de n2; elle donnera directementL,
pour la valeur de n2. Lafigure
8 et le Tableau V serapportent
aux solutions de CINa dans l’eau à 25~C. Onremar-quera la forme
particulière
de la courbe. Une certaine incertitude résulte dans ce cas du fait quel’aire doit aller