Les carcinomes neuroendocrines peu différenciés localisés
Reims, le 12 octobre 2018
thomas.walter@chu-lyon.fr
Liens d’intérêts
Novartis, Ipsen, Keocyt, Pfizer, Roche
1. Classification OMS et CNE 2. Epidémiologie
3. Est-ce un CNE ?
4. Est-ce une tumeur localisée, quel bilan d’extension ? 5. Quel en est le pronostic ? Localisation des rechutes ? 6. Faut-il faire une chirurgie ? Alternative ?
7. Faut-il administrer un traitement néoadjuvant ? adjuvant ?
8. Faut-il faire une RT cérébrale prophylactique ? 9. Un mot sur les MiNEN (tumeur mixte)
Plan
Registre SEER 1973-2004
Médiane de survie globale
Bien différenciés : 124 mois
Moyennement différenciés : 64 mois
Peu différenciés (4054 pts) : 10 mois
Yao JCO 2008
ATTENTION AUX DONNEES
Morphologie Index
mitotique Ki-67 Tumeur neuro-endocrine G1 Bien différenciée < 2 mitoses ≤ 2 % Tumeur neuro-endocrine G2 Bien différenciée 2 -20 mitoses 3-20 % Carcinome neuro-endocrine
G3
Peu différencié, petites
ou grandes cellules > 20 mitoses > 20 %
Grades histologiques ENETS (2006)
Classification OMS 2010
Et les TNE bien différenciées G3 ?? Les moy diff des Américains ?
Grade Index mitotique Ki-67 (%)
G1 < 2 ≤2
G2 2 -20 3-20
G3 >20 > 20%
Un Ki 67 > 20% n’est pas synonyme de carcinome
neuroendocrine peu différencié !
NET G3 Median Ki67: 30%
PD-NEC G3 Median Ki67: 70%
212 pts
GEP NEN G3 (néoplasms neuroE) :
15% TNE G3 85% CNE
Heetfeld, End Rel Canc 2015
Distribution du KI67 dans une étude rétrospective Européenne
NEN = NET + NEC
Survie globale selon la différenciation parmi les G3
Well differentiated G3:
98.7 months
Poorly differentiated NEC:
17 months P<0.000
Heetfeld, End Rel Canc 2015
Facteurs pronostiques et prédictifs de réponse à la chimiothérapie
«carcinome neuro-endocrine» G3
305 patients avec tumeurs G3 (tous peu diff ?) :
• Ki-67 > 55 % : facteurs de mauvais pronostic (survie globale médiane de 10 mois vs 14 mois).
• Mais Ki-67 > 55 % : facteur prédictif de bonne réponse à la chimiothérapie de type cisplatine-étoposide (réponse objective de 42 % vs 15 %)
Sorbye H, Ann Oncol 2013
CLASSIFICATION OMS 2017
WHO classification of tumours of endocrine organs, 2017
1. Classification OMS et CNE 2. Epidémiologie
3. Est-ce un CNE ?
4. Est-ce une tumeur localisée, quel bilan d’extension ? 5. Quel en est le pronostic ? Localisation des rechutes ? 6. Faut-il faire une chirurgie ? Alternative ?
7. Faut-il administrer un traitement néoadjuvant ? adjuvant ?
8. Faut-il faire une RT cérébrale prophylactique ? 9. Un mot sur les MiNEN (tumeur mixte)
Plan
• Présentation clinique très différente
• Pronostic sombre
• Attention au diagnostic histologique diff.
EPIDEMIOLOGIE
~ 10-15% dans études épidémiologique 9% dans PRONET
Lyon, sur 1456 patients, 10% sont des CNE
Dasari, Cancer 2017, 162,983 patients
CNE PEU DIFFERENCIES (SEER, 162 983 patients)
1973-2012
N=5509 • ¼ œsogastrique
• ¼ pancréas-voies biliaire
• ¼ colo-rectal-anal
• ¼ inconnu
Appendice, iléon ~ 0
Walter, Eur J Cancer 2017
Dasari, Cancer 2017, 162,983 patients
CNE PEU DIFFERENCIES (SEER, 162 983 patients)
1973-2012
N=5509
Dia de E. Baudin
Dasari, Cancer 2017, 162,983 patients
CNE PEU DIFFERENCIES DIGESTIFS
Formes localisées = 12,5%, régionales 22,7%, métastatiques 69,3%
OS A5 < 5% au stade métastatique
OS A5 > 40% pour les CNE au stade localisé (œsophage, canal anal…)
Dasari, Cancer 2017, 162,983 patients
CNE : Survie à 5 ans selon le stade
1. Classification OMS et CNE 2. Epidémiologie
3. Est-ce un CNE ?
4. Est-ce une tumeur localisée, quel bilan d’extension ? 5. Quel en est le pronostic ? Localisation des rechutes ? 6. Faut-il faire une chirurgie ? Alternative ?
7. Faut-il administrer un traitement néoadjuvant ? adjuvant ?
8. Faut-il faire une RT cérébrale prophylactique ? 9. Un mot sur les MiNEN (tumeur mixte)
Plan
Définition
Arguments morphologiques et immunohistochimiques
Sur le plan morphologique
• Grandes cellules
Grandes, cytoplasme abondant, noyaux ovoïdes avec nucléoles bien visibles
• Petites cellules
Petites, noyau allongé
• Mixte
HISTOLOGIE
NNE
• 2 marqueurs en IHC nécessaires et suffisants o Synaptophysine
o Chromogranine A
CNE
o Chromogranine A : souvent négatif o Synapthophysine : positif
o NCAM : positif
Marqueurs TNE CNE
Synaptophysine +++ +
Chromogranine A +++ -
NCAM +++
Calcul du Ki-67% (IHC) pour le grade
Attention aux diag diff:
ADK ou CE peu diff. qui peuvent être
synaptophysine +
HISTOLOGIE
- Morphotype endocrine (CgA, synaptophysine, NCAM)
- Grade 3 (Ki67>20%)
Ki67
Photo de E. Baudin
HISTOLOGIE
LA DOUBLE RELECTURE ?
Développement depuis 2010 d’un réseau expert français
Relecture TENpath dans les cas suivants :
• TNE considérées comme « peu différenciées » (en dehors des
localisations thoraciques), notamment lorsque l’index Ki67 est inférieur à 50%
• TNE considérées comme « bien différenciées », mais avec un index Ki67 compris entre 20 et 50%
• Suspicion de tumeur neuroendocrine de phénotype immunohistochimique incomplet
• Suspicion de carcinome mixte comportant un contingent neuroendocrine
Relecture recommandée dans les cas suivants :
• TNE de sites rares ou inhabituel
• TNE de primitif inconnu
Les carcinomes neuroendocrines sont ils une catégorie homogène ?
• La réponse est probablement non …
• Three molecular signatures
• « small cell type »
• « adenocarcinoma »
• « well differentiated NET »
Dia de JY Scoazec
• Le profil moléculaire des CNE peu différenciées est très différent de celui des TNE bien différenciées
• Il s’agit probablement de deux entités différentes et non pas des deux extrémités d’un même spectre
• Les « carcinomes neuroendocrines » sont une
catégorie morphologiquement reconnaissable mais moléculairement hétérogène associant :
• d’authentiques tumeurs neuroendocrines caractérisées par une double inactivation de TP53 et Rb1
• des adénocarcinomes ayant acquis un phénotype
neuroendocrine mais conservant leur profil moléculaire d’origine
Les carcinomes neuroendocrines sont ils une catégorie homogène ?
Dia de JY Scoazec
• Des marqueurs moléculaires pourraient être utiles pour le diagnostic différentiel
• CNE: mutations de TP53 et Rb, détectables par immunohistochimie
• TNE G3: signature moléculaire des TNE bien différenciées (exemple: mutations de DAXX et ATRX, détectables par immunohistochimie ou FISH)
• TNE G3: p53- Rb+ DAXX+/- ATRX+/- CNE: p53+ Rb- DAXX+ ATRX+
• Stratégie recommandée par les rédacteurs de la classification OMS 2017 pour les cas de diagnostic difficile
• Applicable au pancréas, mais seulement partiellement extrapolable ailleurs
Une application pratique:
distinguer TNE G3 et CNE
p53 Rb
ATRX DAXX
Ki-67 TNE pancréatique G3
294 patients dans 49 centres 62 % hommes
Age médian 66 ans (23-92)
Aucun cas d’association à un syndrome héréditaire 2 % de tumeurs fonctionnelles
3 % de découverte fortuite (douleur 58%, masse 44%)
79 % de PS 0-1
Walter, EJC 2017
Présentation clinique
Cohorte nationale sur les CNE
Présentation clinique :
- > 70 % métastatiques au diagnostic
- Symptômes : AEG rapide +++, perte de poids, anorexie, douleurs …… < 5% fortuit
- Premier symptôme récent/ pente évolutive rapide
- Liés au site : dysphagie, occlusion, ictère ...
Sécrétion ectopique d’hormones (très rare, <3%) : ADH, ACTH, PTH-rp
Brenner B, J Clin Oncol 2004 Walter, EJC 2017
1. Classification OMS et CNE 2. Epidémiologie
3. Est-ce un CNE ?
4. Est-ce une tumeur localisée, quel bilan d’extension ? 5. Quel en est le pronostic ? Localisation des rechutes ? 6. Faut-il faire une chirurgie ? Alternative ?
7. Faut-il administrer un traitement néoadjuvant ? adjuvant ? 8. Faut-il faire une RT cérébrale prophylactique ?
9. Un mot sur les MiNEN (tumeur mixte)
Plan
=> Quel bilan d’extension ?
Biologique
• Chromogranine A
• Neuron–specific enolase (NSE)
Imagerie
• Scanner TAP avec et sans injection
• TEP FDG (> imagerie analogues de la somatostatine)
• +/- Imagerie cérébrale pour la recherche de métastases cérébrales
Caractéristiques biologiques
Caractéristiques biologiques
CgA médiane (extrêmes) 151 (27-23500) µg/L N < 98 µg/L NSE médiane (extrêmes) 61 (2-3460) µg/L N < 10 µg/L LDH médiane (extrêmes) 427 (145-5115) U/L N < 200 U/L
Sorby, Ann Oncol 2013 Walter, EJC 2017
Pour le
pronostic, NSE > CgA
Bilan morphologique et principaux sites métastatiques
Sorby, Ann Oncol 2013 Walter, EJC 2017
Bilan morphologique et principaux sites métastatiques
• Le 18F-FDG TEP scan était positif chez 85-89%
• L’Octréoscan®
était positif chez 55-60% patients
Heetfeld, ERC 2015; Walter, EJC 2017 A faire avant une chirurgie
lourde !!
Coloration Hematoxyline-éosine Photo Magali Svrcek
- Morphologie peu différenciée - Petites cellules
Diagnostic histologique
Walter, EJC 2017
40% de petites cellules – 60% de grandes cellules
Données anatomopathologiques (3)
Ki67 médian : 70% (15-100%)
Walter, EJC 2017
PD-NEC G3 Median Ki67: 70%
Heetfeld, ENETS 2014
STAGING CNE
•Pour les TNE => classifications ENETS et UICC (modifiée depuis 2017)
•Les carcinomes neuroendocrines peu différenciés sont toujours classés comme les carcinomes non neuroendocrines de même localisation
(classifications TNM)
Localisé versus métastatique
1. Classification OMS et CNE 2. Epidémiologie
3. Est-ce un CNE ?
4. Est-ce une tumeur localisée, quel bilan d’extension ? 5. Quel en est le pronostic ? Localisation des rechutes ? 6. Faut-il faire une chirurgie ? Alternative ?
7. Faut-il administrer un traitement néoadjuvant ? adjuvant ?
8. Faut-il faire une RT cérébrale prophylactique ? 9. Un mot sur les MiNEN (tumeur mixte)
Plan
Pronostic
Registre de populations
Lepage C et al. Gastroenterology 2007;132:899-904
Angleterre et Pays de Galles
(TE malignes digestives)
Registre SEER 1973-2004 (USA)
Yao JCO 2008 TNE bien diff. : 124 mois
TNE peu diff. : 10 mois (n = 4054)
5.2%
Survie à 5 ans
56.8%
Médiane de survie
Survie globale
Time in months
Median overall survival: 14.6 months CI 95% (11.9-16.5)
SEER data (4054 pts) : 10 mois Nordic data (352 pts) : 11 mois
Walter, EJC 2017
• Stade
• Performans status (0-1 vs 2-3-4)
• Localisation du primitif ?
• Morphologie cellulaire (grande vs petite) ?
• Ki67 ?
• Biologie (LDH, Plaquettes, NSE) ?
Facteurs pronostiques
INFLUENCE DU STADE
Médianes de survie globale
• Forme localisée de 3 à 60 mois
• Forme disséminée de 2 à 20 mois
Sorbye, Cancer, 2014 Strosberg, JCO, 2011
Survie globale
Meilleure survie des formes localisées
Dasari, Cancer 2017, 162,983 patients
Primitif
Sorby, Ann Oncol 2013
Walter, JFHOD 2014
Mais attention, pas la notion de la diff dans cette étude, Il y a surement des bien diff G3 dans les primitifs
pancréatiques
Walter, EJC 2017; Yao, JCO 2008
Ne sort pas dans la cohorte cepd.fr Ni dans registre SEER
GEP-NEC
Other NEC
Biologie
Sorby, Ann Oncol 2013
=> Hyperplaquettose, NSE et LDH sont des facteurs (simples) de mauvais pronostic
Walter, EJC 2017
NSE < 25 µg/L NSE ≥ 25 µg/L
LDH < 480 U/L LDH ≥ 480 U/L
Sorby, Ann Oncol 2013
Lamarca JNCI 2017
Scores pronostiques
N=319 NEC, série Européenne
1. Classification OMS et CNE 2. Epidémiologie
3. Est-ce un CNE ?
4. Est-ce une tumeur localisée, quel bilan d’extension ? 5. Quel en est le pronostic ? Localisation des rechutes ? 6. Faut-il faire une chirurgie ? Alternative ?
7. Faut-il administrer un traitement néoadjuvant ? adjuvant ? 8. Faut-il faire une RT cérébrale prophylactique ?
9. Un mot sur les MiNEN (tumeur mixte)
Plan
Dasari, Cancer 2017, 162,983 patients
CNE PEU DIFFERENCIES DIGESTIFS
Formes localisées = 12,5%, régionales 22,7%, métastatiques 69,3%
Photos dans Li, Am J Pathol 2011
Coloscopie pour méléna et anémie à 7,5 g/L
Biopsies: carcinome neuroendocrine peu différencié à grandes cellules, Ki67 à 70%
TDM TAP : pas de métastases
TEP FDG: fixation unique sur le primitif
CAT ?
Hémicolectomie droite + curage
Et chimiothérapie adjuvante (4 cisplatine-étoposide), même si pN0 NB: CT péri-op en option, mais anémie sur méléna
Cas #1 : CNE du colon
• Juin 09 :
– Dc Tumeur bas rectum, – 2cm / MA
– < 1/4 circonférence, usT1N0 – Biopsie : ADK
– TDM : RAS
• Exérèse par voie endo-anale
• Anapath :
– CNE peu différencié – Index mitotique : 80%
– Résection R0
Toulouse, patiente de Rosine G. Femme 69 ans
Cas #2 : CNE du rectum
Septembre 2009 :
• Octobre 2009 à Février 2010 :
– 6 cures CDDP-VP16 – Réponse puis SD
• Mars à Juillet 2010 :
– Pause
• Août 2010 :
– Méta cérébrales (30 + 16 Gy) – Métas foie +
• Décès 14 mois après le diagnostic Octobre 2010 :
Cas #3 : CNE de l’estomac
• Juin 2012, homme de 40 ans avec douleur épigastrique
=> masse gastrique de 10 cm envahissant le foie gauche
• Biopsies : CNE peu diff. à grandes cellules, Syn +++, CgA +/-, Ki67 à 80%
• Réponse de 50% à 3 cures, poursuivi jusqu’à 6 cures
(réfractaire à la chirurgie et la tumeur envahissait le foie par contiguïté)
• Réponse > 90% à 6 cures => CAT ?
• Gastrectomie totale = ypT4N0 (23 gg neg), 2 cm
• Deux 2 cures post-op (fin le 29/01/2013)
• TDM le 26/02/2013: carcinose péritonéale et ADP rétropéritonéale; Décès en aout 2013
Faut-il opérer un CNE localisé ?
Rosine GUIMBAUD
Congrès 2017
Les options du TNCD
CAT devant un CNE localisé sans comorbidité
1. Chirurgie + curage puis 4 cures de platine-étoposide ? 2. CT péri-opératoire (3 + 3 platine-étoposide) ?
3. CT (platine-étoposide) +/- RCT de clôture ?
Cas #4 : CNE de l’ampoule de Vater
• Mars 2012, homme de 35 ans avec un ictère sur une masse ampullaire
• Biopsies : CNE peu diff. à grandes cellules, Ki67 à 80%
• Prothèse biliaire, EE : uT2N0,
• Mais devient N+ sur deux scanners à 3 semaines d’intervalle
• M0, PET FDG positif uniquement en péri-ampullaire
• Réponse de 70% à 3 Cisplat-Etop, puis RC à 6 cures (TEP FDG neg), puis RT de clôture (50,5 Gy en 5 sem) avec une C7
• RT cérébrale prophylactique ?
=> Toujours en rémission en mars 2018 (6 ans)
• Femme de 69 ans, survenue d’une dysphagie et d’une AEG en 3 semaines
• Pas de sd sécrétoire (rarissime cushing paranéo (ACTH))
FOGD : Tumeur nécrotique, large, de l’œsophage
CNE, à petites cellules, avec 35 mitoses, de la nécrose et un Ki67 90%
Bilan d’extension (NSE, LDH), TDM TAP + cérébrale, +/- TEP FDG , +/- EE)
RCP puis
Cas #5 : CNE de l’œsophage
• 3 +3 cures de platine-étoposide
• RT concomitante sur C5-C6
=> Actuellement sans récidive à 2 ans
Freiner votre chirurgien !
Carcinomes à petites cellules de l’oesophage
Casas F, Cancer 1997
199 cas
Premier facteur pronostic : limité vs diffus
Limités vs diffus : Médiane de survie 8 mois vs 3 mois Survie à 2 ans 17 % vs 0,01 %
RADIOTHERAPIE ET CNE DIG
• 14 patients CNE à petites cellules de l’œsophage (LD)
• Chimiothérapie + chimio-radiothérapie (cisplatine et étoposide et une radiothérapie concomitante avec une dose totale de 50,4Gy)
• 4 long survivants >150 mois
Ku Ann Oncol 2008
Survie globale identique en cas de traitement par chirurgie ou chimio-radiothérapie 49.1 mois vs. 39.2
mois, p= 0.42
1. Classification OMS et CNE 2. Epidémiologie
3. Est-ce un CNE ?
4. Est-ce une tumeur localisée, quel bilan d’extension ? 5. Quel en est le pronostic ? Localisation des rechutes ? 6. Faut-il faire une chirurgie ? Alternative ?
7. Faut-il administrer un traitement néoadjuvant ? adjuvant ? 8. Faut-il faire une RT cérébrale prophylactique ?
9. Un mot sur les MiNEN (tumeur mixte)
Plan
73 patients
Pas de
chimiothérapie n=30 (41%)
Chimiothérapie n=43 (59%)
Néoadjuvante seule
n=8
Péri-opératoire n=16
Adjuvante seule n=27
Chimiothérapie péri-opératoire
= néoadjuvante +/-adjuvante
Néoadjuvante + adjuvante
n=8
NB : 4 patients avaient reçu une radiochimiothérapie
•36% colo-rectale, 34% pancréas- ampullaire
•58% de CNE à grandes cellules
•Médiane de Ki-67 à 70%
•62% des patients avec pN+
•88% de marges de résection R0
Mediane de 4 cycle plat-étop
Pellat A, JFHOD et ENETS 2018
RESULTATS
Survie globale RR p
Statut ganglionnaire pN+ 3,91 IC(1,75-8,74) 0,00088*
Chimiothérapie 0,32 IC(0,17-0,61) 0,00055*
Ki-67 (≥80%) 1,96 IC(1,01-3,80) 0,045*
Survie sans progression
Statut ganglionnaire pN+ 2,54 IC(1,30-4,96) 0,0061*
Chimiothérapie 0,36 IC(0,20-0,66) 0,00099*
Ki-67 (≥80%) 2,21 IC(1,20-4,09) 0,0011*
Analyses multivariées
Toxicité : Aucun décès toxique, neutropénie
Evaluation de l’efficacité et de la tolérance de la chimiothérapie néoadjuvante dans les carcinomes
neuroendocrines digestifs résécables
Dr Anna PELLAT, Dr Pauline AFCHAIN Oncologie Saint Antoine Paris
PROJET :
METHODOLOGIE
• Etude de phase II prospective non randomisée multicentrique française
• Administration de 4 cycles de chimio de type VP16-sels de platine en néoadjuvant suivi de chirurgie
• Cohorte parallèle de patients opérés + chimio adjuvante
• Objectif principal : Amélioration de la Survie sans rechute (DFS) à 1 an
• Objectifs secondaires : - Survie globale
- Étude de la toxicité grade 3 et 4 selon NCI CTCAE version 4 - RO sous CT néoadj, pCR
- Impacte P53, Rb
=> Nombre de patients à inclure : 44 patients
TNCD 2017
Surveillance des CNE
Localisation des rechutes ?
Moins de métastases cérébrales que dans les CPC -11 CNE à petites cellules extra pulmonaires vs 54 CPC
0 cas de métastases cérébrales au diagnostic vs 20%
- 64 CNE à petites cellules digestives
Brenner Bri J Cancer, 2004 Cicin Cancer 2007
Sites of metastases at presentation
Liver 22 37.3
Lung 6 10.5
Adrenal 1 1.8
Peritoneum 9 15.2
Soft tissue 7 12.3
Bone 6 10.3
Brain 1 1.8
%
1. Classification OMS et CNE 2. Epidémiologie
3. Est-ce un CNE ?
4. Est-ce une tumeur localisée, quel bilan d’extension ? 5. Quel en est le pronostic ? Localisation des rechutes ? 6. Faut-il faire une chirurgie ? Alternative ?
7. Faut-il administrer un traitement néoadjuvant ? adjuvant ? 8. Faut-il faire une RT cérébrale prophylactique ?
9. Un mot sur les MiNEN (tumeur mixte)
Plan
MANEC
Complément d’information ?
Li, Am J Pathol 2011
• Découverte à la coloscopie d’un cancer du colon droit (adénocarcinome)
• TDM TAP : pas de métastases
=> hémicolectomie droite + curage
• Histologie: Adénocarcinome peu diff et carcinome neuroendocrine peu diff, séparé par une bande fibreuse (G:HEx200, H:synaptox200) du colon.
• 1 N+/16 ganglions
=> Chimiothérapie adjuvante par 4 cisplatine+ étoposide Et si cela avait été 3/16 avec ADK et 1/16 avec NEC ??
=> Où est le pronostic ? Quelle chimiothérapie adjuvante ??
CAT ? 1N+ sur le contingent endocrine (I: HEx200 et synaptox100)
Cas #6 : CNE du colon
Rechute à 14 mois (cérébrale)
Li, Am J Pathol 2011
Coloscopie de dépistage (ATCD au 1er degré) : polypectomie lésion sigmoïde Histologie : Adénome tubulo-villeux avec contingent endocrine peu diff <2% du polype (A: HE x100, B: Synapto)
CAT ?
Surveillance endoscopique seule (adénome) ? TDM ? Autre ?
15 mois après : AEG, métastases hépatiques
=> biopsies montrent le contingent endocrine peu diff (C, HE x40 et synapto. +) !
Cas #7 : CNE du colon
Problème du seuil de 30% pour définir une tumeur mixte
=> si CNE, l’indiquer même si très minoritaire
Adénome/Adén ocarcinome
NET/NEC
% de chaque composante 75% 25%
Différenciation Moyennement Bien
Ki67 70% 12%
Classification OMS 2010 Moy diff NET G2
Dans les métastases GG Oui Non
=> Donc folfox adjuvant pour l’adénocarcinome
Un autre cas patient, hémicolectomie gauche pour MANEC =>
Demander à votre pathologiste, les critères sur chaque contingent
Tumeur mixte du côlon
Conclusions
Bien diff Peu diff
% de l’ensemble des TNE 90-95% 5-10%
Délai du diagnostic long court
Découverte fortuite Fréquent <3%
Fonctionnelle 30-40% <1%
NEM1 0-25% 0%
Marqueur bio CgA>NSE NSE>CgA
Imagerie SRS>TEP-FDG TEP-FDG>SRS
Ki67 médian <20% 70%
Pronostic à 5 ans 50-60% <10%
RO sous platine-Etoposide <15% 35-85%
Chirurgie (rarement curative ! )
Formes localisées rares !
Oui… pour:
Formes localisées
Résection complète possible sans sacrifice viscéral majeur
+ 4 cures de CDDP-VP16 adjuvant
Sinon en option :
• Chimiothérapie CDDP-VP16
• puis Radiochimiothérapie
• Et Chirurgie secondaire ? (rarement possible et intérêt ?)
Dia. de R. Guimbaud Colon : oui
Non si DPC, AAP, oesogastrectomie