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RAPPORT D ETUDE : Etat des lieux des déchets et sous-produits organiques issus de l industrie agro-alimentaire bas-normande

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Academic year: 2022

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RAPPORT D’ETUDE :

Etat des lieux des déchets et sous-produits organiques issus de l’industrie agro-alimentaire

bas-normande

Objet : Ce rapport, réalisé par le bureau d’étude IVAMER sous la tutelle de l’ANEA, fait un état des lieux des déchets et sous-produits organiques générés par l’industrie agroalimentaire du territoire bas-normand. Cette étude analyse le gisement des déchets et sous-produits, les gestions mises en place et les contraintes rencontrées par les entreprises.

(2)

2

Table des matières

I. Le cadre de l’étude ... 4

A. Démarche de l’étude ... 4

B. Rappels règlementaires ... 5

1. Définition règlementaire du terme « déchet » : ... 5

2. Définition règlementaire du terme « sous-produit » : ... 5

II. Etats de lieux des déchets générés dans les entreprises de l’IAA bas-normande. ... 7

A. Secteur « Fruits, légumes et dérivés » : ... 9

1. Généralités ... 9

2. Sous-produits et déchets générés : approche qualitative et quantitative ... 10

3. Gestion et voies de valorisation actuelles du secteur « fruits, légumes et dérivés » ... 15

4. Contraintes – risques : ... 19

B. Secteur « Viandes » : ... 20

1. Généralités ... 20

2. Sous-produits et déchets générés : approche qualitative et quantitative ... 21

3. Gestion et voies de valorisation actuelles du secteur « Viandes » ... 25

4. Contraintes – risques : ... 27

C. Secteur « Viennoiserie, pâtisserie, confiserie, additifs alimentaires » : ... 31

1. Généralités ... 31

2. Sous-produits et déchets générés : approche qualitative et quantitative ... 31

3. Gestion et voies de valorisation actuelles du secteur « Viennoiserie, pâtisserie, confiserie et additifs alimentaires » ... 34

4. Contraintes – risques : ... 35

D. Secteur « Ovo-produits »: ... 39

1. Généralités ... 39

2. Sous-produits et déchets générés : approche qualitative et quantitative ... 39

3. Gestion et voies de valorisation actuelles du secteur « Ovo-produits » ... 40

4. Contraintes - risques: ... 42

E. Secteur « Traiteur » : ... 44

1. Généralités ... 44

2. Sous-produits et déchets générés : approche qualitative et quantitative ... 44

3. Gestion et voies de valorisation actuelles du secteur « Traiteur » ... 46

4. Contraintes- risques : ... 48

F. Secteur « Produits laitiers » : ... 50

(3)

3

1. Généralités ... 50

2. Sous-produits et déchets générés : approche qualitative et quantitative ... 50

3. Gestion et voies de valorisation actuelles du secteur « Produits laitiers » ... 53

4. Contraintes – risques : ... 55

G. Boues et graisses issues du traitement des effluents : ... 57

1. Boues de traitement des eaux résiduaires ... 58

2. Déchets graisseux de traitement des effluents ... 61

III. Etats de lieux des déchets inorganiques générés dans les entreprises de l’IAA bas-normande. 63 A. Les cartons ... 63

B. Les plastiques valorisables ... 64

C. Les autres matières valorisées ... 65

D. Les Déchets Industriels Banals (DIB) ... 66

ANNEXE I : Focus sur les voies de valorisation – Prestataires identifiés ... 67

ANNEXE II : Autorisation et restriction d'utilisation des sous-produits animaux en alimentation animale (source: SIFCO) ... 73

ANNEXE III : Schématisation de la filière d’élimination des sous-produits animaux de catégorie 1 (+2) (source: SIFCO) ... 74

ANNEXE IV : Schématisation des filières de valorisation des sous-produits de porc et volaille vers l’alimentation animale et le petfood (Source : SIFCO) ... 75

ANNEXE V : Schématisation des filières de valorisation des sous-produits animaux graisseux multi- espèces vers l’oléochimie(Source : SIFCO) ... 76

ANNEXE VI : Collecte et traitement de coproduits animaux d’origine alimentaire pour la production de graisse alimentaire (Source : SIFCO)... 77

(4)

4

I. Le cadre de l’étude

A. Démarche de l’étude

L’étude a été réalisée à partir d’un échantillon d’entreprises représentatif de l’industrie agro- alimentaire bas-normande. Cet échantillon a été construit en se basant sur les entreprises ayant répondu favorablement à une sollicitation par questionnaire en 2010, auxquelles ont été ajoutées de nouvelles entreprises de manière à augmenter la représentativité du pool d’entreprises et des filières.

Au total ce sont 40 entreprises qui ont été sollicitées, 34 ont répondu favorablement, permettant ainsi la prise en compte de 39 sites de production dans cette étude.

Les entreprises sont regroupées en 6 secteurs d’activités : - Fruits, légumes et dérivés (11 entreprises) - Viandes (7 entreprises)

- Traiteur (4 entreprises)

- Produits laitiers (4 entreprises)

- Viennoiserie, pâtisserie, confiserie et additifs alimentaires (6 entreprises) - Ovo-produits (2 entreprises)

Remarque : Les entreprises des produits de la mer ne sont pas intégrées dans cette étude. Des études antérieures ayant été réalisées sur une thématique similaire (Etude Normandie Fraicheur Mer, Journal Hors-Bord spécial « valorisation des coproduits »).

Les visites d’entreprises se sont déroulées sur une période de 10 mois. Ces rencontres avaient pour objectif d’échanger sur la base d’un

questionnaire envoyé au préalable permettant aux entreprises d’anticiper les besoins sur les informations souhaitées. Ce questionnaire avait une trame identique que celui envoyé en 2010, déjà complet, afin de conserver des données comparatives. Le questionnaire portait donc sur l’exercice 2010. Lorsque cela était possible, ces rencontres ont été complétées par des visites des sites de production.

Ce rapport peut reprendre comme illustrations des valorisations en alimentation humaine. Il est important de préciser que dans ces cas, on ne parle aucunement de déchet mais bien de produit.

Les différentes voies de valorisation peuvent être mises en parallèle pour plus de lisibilité au travers de tableaux de synthèse, mais il est essentiel d’en différencier les logiques de gestion.

(5)

5

B. Rappels règlementaires

Etant donné la thématique de l’étude, il convient de faire un point règlementaire concernant les différentes terminologies pouvant être employées, notamment les termes de déchet, sous-produits et coproduit.

1. Définition règlementaire du terme « déchet » :

Selon l’article L. 541-1 du code de l’environnement est considéré comme un déchet « tout résidu d’un processus de production, de transformation ou d’utilisation, toute substance, matériau ou produit, ou plus généralement tout bien meuble abandonné ou que son détenteur destine à l’abandon ».

La notion de déchet répond aussi à la règlementation communautaire au sens de l’article 3, point 1), de la directive 2008/98/CE, selon lequel un déchet correspond à toute substance ou tout objet dont le détenteur se défait ou dont il a l’intention ou l’obligation de se défaire.

Selon ce même règlement, les biodéchets sont des déchets biodégradables de jardin ou de parc, les déchets alimentaires ou de cuisine issus des ménages, des restaurants, des traiteurs ou des magasins de vente au détail, ainsi que les déchets comparables provenant des usines de transformation des denrées alimentaires.

Selon la règlementation, un déchet ultime est un « déchet, résultant ou non du traitement d’un déchet, qui n’est plus susceptible d’être traité dans les conditions techniques et économiques du moment, notamment par extraction de la part valorisable ou par réduction de son caractère polluant ou dangereux. » (Code de l'Environnement Titre IV 1-1, Art. L. 541-2-1).

2. Définition règlementaire du terme « sous-produit » :

Nuance coproduit/sous-produits

Le terme "coproduit" n’est pas défini dans la réglementation française, de même que le terme "sous- produit". Le coproduit est inévitable dans un process et répond à des spécifications définies. Il peut, dans certaines filières, être considéré comme un produit à part entière, disposant d’un marché et d’une cotation (exemple : lactosérum). Par opposition, le sous-produit est inévitable mais il a des qualités nutritionnelles variables. Une préparation ou un traitement sont parfois nécessaires avant valorisation. La définition et l’utilisation du terme "coproduit" relève plutôt d’un consensus entre les professionnels et l’on considère généralement que dès lors que le produit est valorisé, il est nommé

"coproduit". Le présent rapport ne prendra pas en compte la distinction coproduits/sous-produits.

Les sous-produits animaux répondent à une réglementation spécifique stricte en réponse aux épisodes d’encéphalopathie spongiforme bovine des années 1990. Une approche de cette règlementation sera réalisée dans le paragraphe dédié au secteur « Viandes ».

(6)

6 Figure 1: Répartition par secteur d'activité des entreprises échantillonnées (nombre d’entreprises ;

Pourcentage équivalent)

6; 18%

10; 29%

4; 12%

5; 15%

7; 20%

2; 6% Biscuiterie - Viennoiserie -

Confiserie / Additifs Fruit - Légumes / dérivés (cidrerie, sucrerie,…) Traiteur

Produits laitiers

Viandes

Ovoproduits

(7)

7

II. Etats de lieux des déchets générés dans les entreprises de l’IAA bas- normande.

Tableau 1: Données du gisement de déchets organiques issus de l'échantillon d'entreprises de l'IAA bas- normande

Filières

Tonnage déchets et sous-produits

Mobilisable Dont Matières organiques

Dont boues de traitement des effluents

Dont Graisses de traitement des effluents Fruits, légumes et

dérivés

45 315 t 28 255 t 21 745 t 6 510 t 0 t

100 % 62,3 % 77 % 23 % 0 %

Viandes

138 895 t 56 840 t 8 410 t 43 745 t 4 120 t

100 % 40,9 % 15 % 77 % 7 %

Viennoiserie, pâtisserie,

confiserie, additifs alimentaires

2 142 t 1 255 t 720 t 324 t 213 t

100 % 58,6 % 57 % 26 % 17 %

Ovo-produits

3675 t 2215 t 915 t 1 300 t 0 t

100 % 60,3 % 41 % 59 % 0 %

Traiteur

4 150 t 4 150 t 2 310 t 1 800 t 40 t

100 % 100,0 % 56 % 43 % 1 %

Produits laitiers

211 600 t 39 700 t 8 395 t 30 800 t 500 t

100 % 18,8 % 21 % 78 % 1 %

TOTAL

405 775 t 132 415 t 42 495 t 84 480 t 4 875 t

100 % 32,6 % 32 % 64 % 4 %

Nb : Les déchets mobilisables sont décomposés pour chaque filière en déchets organiques, boues et graisses de traitement des effluents.

Remarque :

Pour les déchets liquides, boues et graisses différentes unités de mesures ont été fournies par les entreprises rencontrées. Il était préférentiellement demandé de fournir des données pondérales.

Cependant, certains suivis étant réalisés en volume, des conversions ont été nécessaires.

(8)

8 Pour ce qui est du sang, les unités de volumes ont été converties en volume pondéral selon la correspondance suivante : 1m3= 1tonne.

Pour les graisses, la densité moyenne de la graisse a été utilisée, à savoir 0,92. Ainsi, 1m3 de graisse=

920Kg. Cependant, les graisses étant issues du traitement des effluents, leur teneur en eau peut fortement varier.

En ce qui concerne les boues, Il est très difficile de définir une conversion de volume en poids. Le système de traitement des effluents pouvant jouer fortement sur la siccité (pourcentage massique de matière sèche). Il a été convenu de prendre pour référence 1m3= 1 tonne.

Figure 2: Typologie des déchets organiques mobilisables par secteur de l'IAA bas-normande - Echantillon d'entreprise)

Sur les 405 800 t de déchets et sous-produits organiques identifiées, environ 1/3 seulement est mobilisable. Certains secteurs génèrent des sous-produits pour lesquels il existe déjà des filières commerciales, comme par exemple le lactosérum dans les produits laitiers. Ces sous-produits, bien que résidus d’activité de production, ne sont pas assimilables à des déchets et ne sont pas mobilisables.

Ce rapport reprendra ultérieurement une analyse secteur d’activité par secteur d’activité.

Cependant, il est possible de constater que les trois filières majeures dans la production de déchets sont par ordre d’importance : « Viandes », « produits laitiers » et « fruits, légumes et dérivés ».

Un peu moins des 2 tiers des tonnages mobilisables sont constitués par les boues issues du traitement des effluents avec près de 84 500 tonnes. Les différents déchets organiques

0 10000 20000 30000 40000 50000 60000

Fruits, légumes et

dérivés

Patisserie, viennoiserie

et additifs

Viandes Ovoproduits Traiteur Produits laitiers

Graisses Boues Déchets organiques

(9)

9 représentent environ 1 tiers de tonnages avec 42 500 tonnes. Les déchets graisseux de traitement des effluents constituent environ 4 900 tonnes.

Pour plus de lisibilité, les boues et graisses issues du traitement des effluents seront traitées dans un chapitre spécifique étant donné qu’ils constituent une problématique transversale et ne seront donc pas intégrés dans les analyses d’orientation des sous-produits et déchets des différents secteurs d’activité.

A. Secteur « Fruits, légumes et dérivés » : 1. Généralités

L’étude de ce secteur a été réalisée au travers de 11 entreprises questionnées, représentant 15 sites de production.

Cette filière regroupe les activités de transformation et conditionnement des légumes, de production de soupe, de cidrerie et de sucrerie. La particularité de cette filière est de travailler des produits végétaux bruts, ces derniers devront être apprêtés avant utilisation en interne ou commercialisation, dans le cadre des activités de conditionnement.

Ce secteur est caractérisé par une forte saisonnalité de son activité qui va indubitablement se refléter sur les déchets générés, tant qualitativement que quantitativement.

- La production cidricole se limite à la période entre les mois de Septembre/Octobre à Décembre/Janvier. Le reste de l’année présente une activité plus réduite à l’exception des sites assurant la production de jus de fruits, qui auront une seconde campagne au printemps.

- La campagne de production sucrière s’effectue entre la mi-septembre et fin décembre/

début janvier ainsi qu’un mois de production au printemps. Le reste de l’année est consacrée à la maintenance et à l’expédition des produits.

- Les activités de conditionnement des produits maraichers sont calquées sur la saisonnalité de ces derniers. Approximativement, on peut considérer que près de la moitié de l’activité de conditionnement des produits maraichers se concentre sur la période septembre-décembre, un tiers sur la période avril-août et le reste, soit environ 20%, de janvier à mars.

- L’activité de production de soupe présente elle aussi un pic d’activité sur les mois d’hiver.

Alors que la saisonnalité des activités de conditionnement et transformation des produits maraichers se traduit plus par une variation qualitative, les activités cidricoles et sucrières vont présenter une variation quantitative associée à un pic de production court et intense.

Localisation :

- Activités maraichères : Créance, Val de Saire - Activités cidricoles : répartition hétérogène

(10)

10

34%

15% 17%

15%

10%

3%

3%

2% 1%

0%

Salade

Divers déchets végétaux Poireaux

Pulpe de betterave Marc de pomme humide Navets

Terres de filtration Pulpe végétaux rétentat refus de dégrillage

2. Sous-produits et déchets générés : approche qualitative et quantitative

Typologie des déchets et sous-produits organiques générés :

- Légumes déclassés : carotte, poireau, navet, salade

- Epluchures et pulpes de légume - Marc de pomme

- Pulpe de betterave

- Mélange de déchets végétaux (dégrillage)

- Terres de filtration - Rétentats

L’ensemble des sous-produits et déchets de cette filière représente un tonnage global de 45 315tonnes, dont environ 62% sont mobilisables soit 28 250 tonnes.

Ces 28 250 tonnes se décomposent en 21 740 tonnes de matières organiques (intégrant aussi les terres de filtration) et 6 510 tonnes de boues issues du traitement des effluents.

(11)

11 Tableau 2: Synthèse des déchets et sous-produits du secteur Fruits, légumes et dérivés. Modalités de gestion et valorisation

Volumes

Origine génération

déchets

Voies de valorisation

actuelles

Avantages Contraintes Limites - Danger Opportunité

Légumes

déclassés 5 700 t

Non correspondance avec le cahier des

charges

Alimentation humaine Alimentation

animale Cracking

Valorisés dans une grande

partie

Saisonnalité Faiblement valorisé (€) : ces

produits pourraient être destinés à l’alimentation

humaine Cracking : nécessite des volumes importants sur un laps

de temps court

Un débouché majoritaire : alimentation animale Peu de formalisation avec les

prestataires Cracking : prestataire unique

Epluchures

de légumes 17 824 t

Apprêtement des légumes

Alimentation animale Epandage

Volumes disponibles importants : Feuilles de

poireaux

Saisonnalité Faiblement valorisé (€) : épandage ou alimentation

animaux de rente (non rémunéré/couteux)

Contrainte de ne détenir qu’un seul agriculteur « client » Absence de formalisation des

relations

Projet Individuel (accompagnement) Gisement mobilisable

des agriculteurs

Pulpes de

légumes 350 t Process Compostage

Valorisé dans une grande

partie

Coût de traitement Teneur en eau limite pour l’orientation en alimentation

animale

Maitrise de la qualité compliquée pour une orientation en

alimentation animale

Mix avec sous-produits d’autres structures ?

Marc de

pomme 7 370 t Sous-produit de

process Cracking

Très bien valorisé Marché spécifique

Saisonnier Nécessite un séchage pour le

cracking (couteux)

Client unique

Marc de pomme humide

2 445 t Sous-produit de process

Alimentation animale Méthanisation

Volumes partiellement

mobilisables

Saisonnalité, Produit instable, pH acide

Problèmes gastrique engendrés chez les bovins

Alimentation animale : mix pour limiter les problèmes d’acidité ?

Méthanisation : se reposer sur une structure

agricole

Pulpes de

betteraves 150 000t

Sous-produit de process

Alimentation animale

Très bien valorisé Marché spécifique

Volumes importants : Nécessité d’un débouché permettant d’assimiler ces

volumes Etape de séchage

(12)

12

Marché alimentation animale variable

Problématiques des pulpes humides

Mélange déchets végétaux

730 t Lavage, dégrillage Epandage Compostage

Volumes mobilisables Valorisation adaptée

Variabilité de la qualité du contenu.

Boues

6 675 t (sous- évalué)

Traitement effluents

Epandage Méthanisation

Volumes

mobilisables Cf chapitre spécifique

Terres de filtration et

rétentats

840 t Process Compostage

Volumes mobilisables Valorisation

adaptée

Saisonnalité Déchets acides

(13)

13 Légumes déclassés

Les activités de conditionnement des produits maraichers sont génératrices de quantités importantes de produits déclassés car ne répondant pas aux calibres (problème de taille, de forme) et d’écarts de tri (produits abimés). Les produits déclassés concernent essentiellement les carottes, navets, poireaux et choux.

Les carottes sont presque intégralement valorisées de différentes manières, la part mobilisable est donc quasi-nulle.

Epluchures de légume

Le conditionnement des légumes induit bien souvent un parage, une découpe de ceux-ci.

L’effeuillage des poireaux en est un exemple.

A ces chutes de légumes, viennent s’ajouter les découpes de feuilles de poireau au niveau des agriculteurs. Ces feuilles sont mobilisables en vue d’une valorisation ultérieure.

Ces épluchures sont essentiellement orientées en alimentation animale ainsi qu’en épandage pour une plus faible proportion.

Marc de pomme

Le marc de pomme est un sous-produit de l’activité cidricole. Il en existe 2 types :

 Marcs issus de la production de cidre : Marc de pommes à cidre - Saisonnier (octobre/janvier)

- Séché (coût de séchage)

- Valorisé en cracking (extraction de pectine), valorisation économiquement intéressante

 Marcs humides issus de la production de jus de fruits : Marc de pomme à couteau - Saisonnier (printemps)

- Non séché

- Alimentation animale / méthanisation

Les marcs de pomme sont des produits très instables : leur altération rapide induit une diminution du pH du produit (pH=3.25 environ).

Pulpe de légumes / pulpe de betterave

La pulpe de betterave est un résidu de la ligne de production du sucre. La quasi-totalité de la pulpe de betterave générée est séchée puis valorisée en alimentation animale.

Les pulpes de légumes, en mélange, résultent du pelage des légumes lors de la fabrication de soupe et purées. Ces pulpes présentent un taux d’humidité important ce qui limite les possibilités de valorisation.

(14)

14 Mélange de déchets végétaux

Cette catégorie regroupe principalement les refus de dégrillage constitués de résidus de process ou de lavage des produits entrants : fragments de fruits et légumes, feuilles, herbes,…

Les boues :

Le secteur d’activité « fruits, légumes et dérivés » est générateur de quantités conséquentes de boues issues du traitement des effluents. Ceci est d’autant plus vrai que le conditionnement et la transformation des fruits et légumes font souvent intervenir une étape de lavage des produits entrants.

L’étude fournie une estimation sous-évaluée des boues issues de ce secteur, ceci pour plusieurs raisons :

- Des structures traitent les effluents via du lagunage associé quelques fois à une production de bois de chauffage, il n’y a donc pas de suivi des tonnages de boues générées. Cependant, les boues ne sont pas mobilisables dans ce cas.

- Certaines entreprises détiennent une convention avec d’autres entreprises pour le traitement de leurs effluents. Cette convention définit le volume d’effluent que l’entreprise est autorisée à envoyer vers la station d’épuration et la valeur plafond concernant la Demande Chimique en Oxygène (DCO). La gestion des boues est donc déléguée à l’entreprise gestionnaire de la station de traitement.

Il est à noter que le travail des produits maraichers génère des sédiments (sables, limons,…) qui sont séparés des effluents de lavage pour être remis à disposition des maraichers.

Les terres de filtration et rétentats :

La clarification est une étape dans le processus de fabrication des produits cidricoles. Son objectif est d’assurer la purification des jus par retrait des différentes impuretés indésirables de toute nature (débris, moisissures, bactéries, levures mortes,…).

Elle implique notamment l’utilisation de filtres qui peuvent se présenter sous différentes forme : perlite, diatomée, filtre cellulosique,… Ces différents filtres minéraux (perlite, diatomées) ou végétaux (cellulosiques) se retrouvent dans les déchets de production.

Ces déchets de production sont envoyés principalement en compostage ou en épandage. Une plus faible partie est orientée en méthanisation.

Les boues issues des eaux résiduaires :

Cf chapitre II - G – 1 spécifique aux boues issues des eaux résiduaires.

(15)

15

3. Gestion et voies de valorisation actuelles du secteur

« fruits, légumes et dérivés »

La figure 3, ci-dessous, illustre les voies de valorisation des déchets et sous-produits issus du secteur d’activité « fruits, légumes et dérivés ». Afin d’améliorer la lisibilité des voies d’orientations, les boues sont exclues de la schématisation graphique, celles-ci étant toujours envoyées en épandage.

Figure 3 : Orientation des sous-produits et déchets du secteur "Fruits, légumes et dérivés" (les boues ne sont pas intégrées)

Particularités de ce secteur :

- Facilité d’obtention de matière mono-spécifique, de ce fait il est plus simple d’orienter vers du cracking

- Grande diversité d’orientations - Fort potentiel de valorisation

- Secteurs maraichers : densité d’industries

- Peu de contrainte réglementaire en comparaison des autres filières

La part mobilisable est variable selon l’intérêt économique. Assez peu de contraintes se posent quant à la gestion des déchets végétaux. De nombreux débouchés existent, même si pour un certain nombre d’entre eux, le bilan économique est nul voir désavantageux pour l’entreprise qui les génère.

Ainsi, la mobilisation de tel ou tel gisement dépendra de l’intérêt économique que les entreprises pourront y trouver par rapport à leur situation actuelle.

Alimentation animale :

Cette voie de valorisation est majoritaire dans ce secteur puisque 51% des sous-produits y sont orientés dans l’enquête réalisée, soit près de 20 050 tonnes.

Sont orientés en alimentation animale les mélanges de déchets végétaux issus de l’activité de conditionnement des produits maraichers, une certaine partie du marc de pomme humide, ainsi que des écarts de carotte, poireau, navet et salade.

51%

21%

12%

8%

5%

3% 0% Alimentation animale

Cracking Epandage Alimentation humaine méthanisation Compostage

(16)

16 Plusieurs schémas ont été identifiés concernant les modalités factuelles de valorisation :

- Valorisation par vente des sous-produits. Ce cas concerne principalement les produits déclassés (navets, carottes, poireaux). Ex : Carottes en sacs pour l’alimentation équine.

- Pour les sous-produits moins nobles (marcs de pommes, déchets végétaux), ceux-ci sont mis à disposition gratuitement par les industriels. Dans ce cas, les sous-produits sont stockés en vrac. Généralement, ce sont des éleveurs situés à proximité qui reprennent ces sous-produits pour l’alimentation des animaux de rente. Le transport des sous- produits est à la charge des entreprises dans la quasi-totalité des cas rencontrés.

Remarque :

Le cas de l’activité sucrière est spécifique étant donné les volumes générés. En effet, le volume de pulpe de betterave généré en région est d’environ 150 000 tonnes. Ce résidu de fabrication du sucre ne constitue pas un déchet en soit puisqu’il est retravaillé (séchage) et orienté vers un débouché commercial, l’alimentation bovine. Seul ce marché est à même d’assurer l’écoulement de ces volumes importants. Le prix de revente fluctue selon le marché de l’alimentation animale.

La pulpe de betterave n’a pas été intégrée dans l’étude étant donné que ce sous-produit détient un marché établit et que les volumes conséquents viendraient écraser les données d’ensemble du secteur (ce dernier point nuirait à la lisibilité des données de gisement).

Alimentation humaine :

Une certaine partie des produits ne rentrant pas dans les standards de commercialisation trouve cependant des débouchés en alimentation humaine. Ceci concerne les produits déclassés (écarts de tri) pour le poireau et la carotte essentiellement. Ces produits ne répondant pas aux calibres commerciaux, sont revendus à des industries pour la fabrication de soupes, potages ou Produits Alimentaires Intermédiaires surgelés.

Naturellement dans ce cas, le produit reste dans une logique de gestion type denrée alimentaire.

Bien que n’étant pas des déchets, ces produits sont intégrés dans l’étude puisqu’ils permettent d’offrir une visibilité sur les solutions de valorisation en alimentation humaine.

Ceci concerne environ 8% des sous-produits de ce secteur soit environ 3 200 tonnes. D’un point de vue économique, ces produits sont revendus entre 120 et 180€ la tonne.

Cracking :

Ce type de valorisation concerne à l’heure actuelle uniquement 2 types de sous-produits : le marc de pomme déshydraté et les carottes avec 20% des tonnages de la filière (boues non comprises) soit 7670 tonnes.

Le marc de pomme déshydraté est utilisé pour l’extraction de pectine (polymère de polysaccharides) qui est utilisé dans l’industrie en tant que gélifiant. Cargill, au travers de son site de Redon (Ille-et-

(17)

17 Vilaine) assure l’extraction des pectines. Pour de nombreuses entreprises du secteur cidricole, Cargill reste l’unique client, les contrats étant établis sur une période de plusieurs années.

Les marcs de pommes à couteau, utilisés pour la production de jus de fruit, ne peuvent être orientés vers l’extraction de pectine du fait de leur forte teneur en sucre. L’étape de séchage entrainerait la production de caramel néfaste pour le process de séchage.

Cette voie de valorisation concerne 87% des marcs de pommes produits. Les autres, non séchés, sont orientés vers d’autres voies telles que l’alimentation animale ou la méthanisation. Le marc de pommes séché étant considéré par les entreprises comme un produit, il n’a pas été possible d’obtenir directement les tarifs de revente. Cependant, les différents échanges avec les professionnels du secteur et les coûts importants de séchage permettent de supposer avec assez de certitude que les tarifs de revente se situent entre 180 et 300€/tonne de marc séché.

Les refus de carottes sont utilisés pour la production de carotènes, pigments naturels. Cette voie de valorisation reste cependant minime puisque seulement 6% des tonnages d’écarts de carotte identifiés sont orientés vers cette voie de valorisation.

Epandage :

Outre le fait que l’épandage soit un exutoire pour les boues, il est aussi utilisé pour les sous- produits de légumes. Ceci est en particulier valable pour les feuilles de poireaux découpées directement chez les agriculteurs, qui représentent 4 653 tonnes, ainsi que les déchets de lavage des fruits et légumes (feuilles, herbes,…).

Méthanisation :

La méthanisation concerne à l’heure actuelle un pourcentage réduit des déchets issus de ce secteur puisque seule une structure oriente ses déchets vers cette voie. Cela concerne essentiellement le marc de pommes humide, le rétentat et les déchets végétaux en mélange de l’activité cidricole.

L’entreprise travaille avec une structure de méthanisation de type agricole et localisée à environ 30km de distance. Le marc envoyé correspond à celui issu des pommes à couteau, ne pouvant être utilisé pour l’extraction de pectine. D’après les retours de l’entreprise, l’acidité du marc n’entraine aucune contrainte vis-à-vis du procédé de méthanisation.

Compostage :

Sont essentiellement envoyés en compostage les terres de filtration, déchets végétaux (feuilles, herbes issues du lavage des fruits et légumes) et les pulpes de légumes (le taux d’humidité de ces dernières pouvant causer des troubles gastriques chez les animaux).

Ces déchets sont orientés vers les plateformes de compostage de Formigny, Ryes et Billy, toutes localisées dans le Calvados. Celles-ci constituent 3 des 4 plateformes de compostage présentes en Basse-Normandie.

(18)

18 Enfouissement :

Cet exutoire concerne des tonnages faibles puisqu’il concerne moins de 10 tonnes de déchets et une seule typologie de déchets : les produits non conformes issus de la fabrication de purée de légumes.

Tableau 3: Synthèse des déchets et sous-produits, et de leur gestion dans le secteur "Fruits, légumes et dérivés"

Voie de valorisation

Part du gisement concernée

Typologie de déchet Volume associé /

Part mobilisable Modalités factuelles

Alimentation Animale

51 % soit 20 050 tonnes

Déchets végétaux 3300 tonnes / 100%

Mise à disposition gratuite.

- Les éleveurs assurent le retrait.

OU

- L’entreprise assure les frais de transport

Epluchures de légume 2000 tonnes / 100%

Légumes déclassés 2450 tonnes /

20% Revente

Ecarts de salade 8000 tonnes /100%

Mise à disposition gratuite, l’entreprise prend le coût de

transport à sa charge Marc de pomme humide 944 tonnes /

100% Mise à disposition gratuite Pulpe de Betterave

humide

3500 tonnes /

100% Revente

Alimentation

humaine 8% soit 3200 tonnes

Produits déclassés (ne constituent pas des

déchets)

3200 tonnes / 0% Revente

Cracking 21 %, soit 7970 tonnes

Marc de pommes séché

(extraction pectine) 7670 tonnes / 0%

Revente du marc séché à la tonne.

Une entreprise : Cargill à Redon Carotte (extraction

carotène, arôme) 300 tonnes / 0% Revente des carottes en vrac + coûts de transport

Epandage 12%, soit 4655 tonnes

Déchets végétaux (feuilles, herbes,…)

299 tonnes / 100%

Intégrés dans l’épandage des boues issues des effluents Déchets végétaux issus

du parage (feuilles poireaux)

2815 tonnes / 100%

Méthanisation 5 %, soit 1970 tonnes

Marcs de pomme

humides 1970 tonnes / 0%

Les déchets sont repris gratuitement par le prestataire.

Le transport est à la charge de l’entreprise

Compostage 3%, soit 1245 tonnes

Terres de filtration 495 tonnes / 100%

Intervention d’un prestataire : facturation du traitement et des

frais de transport Déchets végétaux

(herbes, feuilles)

300 tonnes / 100%

Pulpe de légume 350 tonnes / 100%

Enfouissement

<1%, inférieur à 10 tonnes

Produits non conformes, impuretés

<10 tonnes / 100%

Intervention d’un prestataire, frais de transport et de

traitement

Epandage 6 460

tonnes

Boues de traitement des

effluents Cf. chapitre spécifique

(19)

19

4. Contraintes – risques :

Contraintes liées à la saisonnalité des activités du secteur « Fruits, légumes et dérivés ».

Comme précisé ci-dessus, le secteur d’activité est caractérisé par une forte saisonnalité d’activité liée à celle des produits de culture utilisés. Cette saisonnalité se répercute sur les sous-produits et déchets générés. Bien que ces variations soient bien gérées dans la plupart des cas, elle devient plus contraignante dans le cas du traitement des eaux résiduaires. Ceci en particulier dans le secteur cidricole où la campagne de production, par son intensité, rend difficile le traitement des eaux résiduaires.

Valorisation vers l’extraction de molécules (cracking) – Approvisionnement – Dépendance vis-à-vis d’un client unique.

L’extraction de molécules (ou cracking) est une filière permettant d’offrir une valorisation à certaines typologies de sous-produits de ce secteur, en particulier au marc de pommes. Cette filière, bien qu’intéressante d’un point de vue économique, présente certaines contraintes, la principale étant liée à la fourniture de la matière première : le cracking nécessite un approvisionnement en matière première important sur des périodes courtes pour un travail en batch. Cette contrainte, aisément contournable en cidrerie du fait de la saisonnalité de l’activité, est plus prononcée pour les entreprises de transformation et conditionnement des produits maraichers. C’est pourquoi peu de ces dernières peuvent répondre aux demandes des industries de cracking.

L’autre contrainte de la filière cracking relève du peu d’industries présentent sur ce domaine. Ainsi, pour le secteur cidricole, seule l’entreprise Cargill assure l’extraction de pectines à partir du marc de pommes. Cette dépendance vis-à-vis d’un unique prestataire est une menace, d’autant plus renforcée que des matières premières alternatives au marc de pommes sont recherchées.

Cependant, les derniers échanges avec les industriels ont laissé apparaitre que de nouvelles structures sont en cours de positionnement sur ce créneau d’activité.

Contraintes liées à la non formalisation des échanges.

L’essentiel des entreprises générant des épluchures de légumes les oriente vers l’alimentation animale. Ces démarches se font généralement via un éleveur localisé à proximité du site. Cependant, elles ne sont pas formalisées entre les intervenants, ce qui induit aussi un manque de suivi des déchets. Ce manque de cadre constitue un risque pour l’entreprise.

Certaines entreprises sont dépendantes d’un éleveur majoritaire voir même unique pour l’écoulement de leurs sous-produits. A l’image de la contrainte identifiée pour le cracking, cette situation représente une menace pour l’entreprise en cas de perte de cet intervenant unique.

Contraintes liées à la qualité des sous-produits et leur évolution

Les sous-produits de légumes peuvent présenter des caractéristiques intrinsèques qui réduisent les possibilités de valorisation. Ainsi, les sous-produits issus de la fabrication de soupe présente une humidité trop importante pouvant entrainer des problèmes gastriques chez les ruminants. Il en est

(20)

20 de même pour le marc de pomme du fait de son pH acide apparaissant rapidement après la production du marc.

Concernant le marc de pommes, alors que certains industriels font face à des problématiques pour l’orienter en alimentation animale, d’autres y parviennent sans contraintes particulières. Sans connaître les raisons de ces différences, il semble donc que des solutions existent afin d’orienter le marc de pommes en alimentation animale.

Contraintes de saisonnalité de l’activité

Ce secteur est caractérisé par une forte saisonnalité, ce qui est particulièrement le cas de l’activité cidricole. Ce point complique la gestion des boues issues du traitement des eaux résiduaires. En effet, les volumes générés sont conséquents sur une période limitée, correspondant souvent aux périodes de restriction d’épandage.

B. Secteur « Viandes » :

1. Généralités

La filière viande regroupe principalement d’importantes structures générant des volumes conséquents. Il est judicieux de souligner que nombre de ces entreprises appartiennent à des grands groupes détenant des filiales spécialisées dans le traitement des sous-produits (ex : tanneries).

Du fait des différentes crises épizootiques, en particulier l’Encéphalopathie Spongiforme Bovine, la filière viande est très encadrée règlementairement sur les aspects sanitaires, en particulier sur la gestion des sous-produits animaux, objets d’une règlementation spécifique : (CE) n°1069/2009, (CE) n°142/2011. Cette règlementation induit une séparation nette de la gestion des produits d’un côté, destinés à l’alimentation humaine, des sous-produits dont les orientations possibles sont définies dans ce même règlement. Cette règlementation a plusieurs incidences :

- Elle impose l’intervention de prestataires agréés pour la prise en charge et la gestion des sous-produits animaux. Le nombre de prestataires réduit les possibilités de négociation des entreprises.

- Elle pose des limites en termes de possibilités de valorisation en définissant les conditions techniques de traitement des sous-produits et les valorisations autorisées.

L’appréciation des volumes est compliquée dans cette filière, les écarts et sous-produits ayant des débouchés commerciaux, les entreprises communiquent peu sur les données correspondantes.

Dans certains cas, pour une catégorie de matière, seul un pourcentage va être valorisé en alimentation humaine, le reste passe sous le statut de sous-produits de catégorie 3 et est orienté vers d’autres voies, ce qui complique le suivi. Ainsi, le changement de statut d’un produit à un sous-produit est fonction des débouchés commerciaux.

(21)

21

2. Sous-produits et déchets générés : approche qualitative et quantitative

Modalités de définition du gisement de déchets et sous-produits issus du secteur d’activité viande : L’évaluation du gisement de sous-produits et déchet de ce secteur doit prendre en compte le cadre réglementaire, très imprégné dans ce secteur, ainsi que les données de marché.

Comme précisé précédemment, la gestion des sous-produits issus de la filière de transformation des produits d’origine animale est encadrée par une réglementation stricte mise en place à la suite de la crise de l’Encéphalopathie Spongiforme Bovine. Cette réglementation repose sur le règlement (CE) n°1069/2009, complété par son règlement d’application, (CE) n°142/2011. Il établit les règles sanitaires applicables aux sous-produits animaux non destinés à l’alimentation humaine. L’outil d’aide à la valorisation des coproduits en alimentation animale élaboré par l’Association Nationale des Industrie Alimentaires (ANIA) est un bon outil permettant d’avoir une approche précise de ce cadre et des impératifs inhérents. (Mai 2011)

Le règlement définit 3 catégories de sous-produits animaux reflétant leur niveau de risque pour la santé publique :

Catégorie 1 : Risque sanitaire élevé, intégralement dédiée à la destruction.

Sous-produits animaux présentant des risques d’E.S.B., résidus de substances interdites (hormones de croissance …), contamination pour l’environnement (dioxine, PCB,…).

Catégorie 2 : Interdite en alimentation animale

Sous-produits animaux présentant un risque de contamination par d’autres maladies, résidus de produits vétérinaires, sous-produits non classés en catégorie 1, ni en catégorie 3.

Catégorie 3 : Seule catégorie valorisable sous conditions en alimentation animale

Sous-produits animaux issus d’animaux sains, mis à mort en abattoir, destinés à l’alimentation humaine.

Seuls certains sous-produits animaux de la catégorie 3 sont valorisables en alimentation animale, sous réserve de l’application d’un traitement approprié en installation agréée.

De manière synthétique :

- Farines de poissons : utilisées dans l’alimentation des animaux de rente (hors ruminants) - Farines de plumes hydrolysées : alimentation des porcs, des volailles, aquaculture

- Graisse de porc et de volaille : peuvent être utilisées dans l’alimentation de tous les animaux de rente. En France, seules les graisses de bovin utilisées avant la fente de la carcasse peuvent être utilisées en alimentation des animaux de rente. Cette autorisation est valable pour toutes les graisses de découpe en Union Européenne.

Les sous-produits animaux de catégorie 1 et une majeure partie de la catégorie C2 sont exclus du circuit alimentaire et voués à la destruction. Ils relèvent depuis le 17 juillet 2009 d’un service privé de l’équarrissage. Leur orientation principale est la valorisation énergétique après prétraitement en

(22)

22 centre agréé, selon des procédés de transformation autorisés. Pour une faible partie des sous- produits de catégories 2, il existe des valorisations en fertilisation, compostage ou oléochimie.

Ainsi, l’ensemble des sous-produits relevant de la prestation d’équarrissage ne peut être considéré comme mobilisable du fait d’obligation réglementaire de destruction.

Les figures 4 et 5, ci-dessous, permettent d’apprécier les sous-produits et déchets totaux générés par l’échantillon d’entreprise du secteur viande et la part réellement mobilisable.

Figure 4 : Déchets et sous-produits organiques totaux issus du secteur « Viandes » (échantillon d'entreprises), Boues et déchets graisseux issus du traitement des effluents exceptés.

La typologie des sous-produits générés dans cette filière présente une diversité importante puisque 14 catégories ont été identifiées. Le gisement global est estimé à environ 139 000 tonnes.

Figure 5 : Déchets et sous-produits organiques mobilisables issus du secteur « Viandes » (Echantillon d’entreprises), hors boues et graisses (traitement effluents).

28%

16%

12%

12%

10%

7%

6%

3%

2% 2% 1%

1% Déchets abattage (Cat. 3)

Suif, gras

Matières à risque (cat 1 et 2) Os

Sang

Fumier de bouverie, matières stercoraires Os et plumes de volailles

Os de colonne Carcasses de volailles refus de dégrillage Cous de volailles Soies

42% 52%

6%

Fumier de bouverie, matières stercoraires Os et plumes de volailles Déchets abattage (Cat. 3)

(23)

23 La part de sous-produits et déchets organiques mobilisables est limitée puisqu’elle ne représente, proportionnellement, qu’environ 41% des sous-produits et déchets identifiés. Comme précisé ci- dessus cela résulte des limites règlementaires mais aussi des nombreux débouchés commerciaux existants pour les sous-produits de catégorie 3.

Figure 6 : Bennes de réception des sous-produits d'un abattoir

Les sous-produits de catégorie 1 et 2 (dont os de colonne et refus de dégrillage) :

Sur l’échantillon d’entreprises considéré, le tonnage de sous-produits de catégorie 1 et de catégorie 2 est évalué à 11 864 tonnes.

Comme imposé par le règlement CE n°1069/2009, l’ensemble de ces matières est considéré comme à risque d’un point de vue sanitaire. Leur gestion doit faire l’objet d’un circuit spécifique dissocié des sous-produits de catégorie 3. Leur prise en charge et leur gestion doivent être assurées par un prestataire agréé.

A ces tonnages sont associés les refus de dégrillage (1 635 tonnes) et les os de colonne vertébrale (3 400 tonnes).

Les matières de catégorie 1 ne concernent que la filière de transformation des produits bovins. Ils sont transformés en farines puis incinérés en cimenterie. Etant voués à la destruction, l’ensemble de ces déchets ne sont pas mobilisables.

Les sous-produits de catégorie 3 :

Cette catégorie regroupe des sous-produits issus de la transformation d’animaux sains destinés à l’alimentation humaine. On y retrouve des sous-produits non consommés en alimentation humaine ou des produits pouvant y être destinés mais détournés du circuit de commercialisation faute de débouché. Ainsi un même produit peut devenir une denrée alimentaire ou un sous-produit selon les valorisations commerciales. Ce changement de statut entraine un mode de gestion différent, selon une logique denrée alimentaire ou sous-produit.

Aucun sous-produit de catégorie 3 ne peut être orienté vers l’alimentation animale (animaux d’élevage), hormis les graisses de porcs et volailles, les farines de plumes hydrolysées et les farines de poissons.

(24)

24 Les voies de valorisation des sous-produits de catégorie 3 sont :

 Le petfood

 L’oléochimie

 Combustibles

 Fertilisants

 Alimentation humaine

 Alimentation animale

Ces valorisations se faisant via des prestataires agréés, il n’est pas possible d’identifier les pourcentages d’orientation des sous-produits.

De nombreuses typologies de sous-produits appartiennent à cette catégorie mais sont considérées comme étant à part entière étant donné leur tri au sein des entreprises et les valorisations existantes :

- Suif et gras

- Sang (de catégorie C3) - Cous et carcasses de volailles - Plumes et os de volaille - Os de bovin et de porcs - Soies de porcs

Sur l’ensemble de sous-produits de catégorie 3 identifiés, une très faible proportion est valorisable puisqu’elle représente seulement 860 tonnes soit environ 6% des tonnages mobilisables totaux pour la filière (hors boues et graisses issues du traitement des effluents).

Parmi les sous-produits on retrouve les matières suivantes :

- Les matières moins nobles tels que les abats, les pieds,… qui sont envoyés en sous-produits de catégorie 3 du fait d’une perte de marché en alimentation humaine. A défaut, ceux-ci sont envoyés en petfood.

- Le suif et gras présentent une valeur marchande importante. Ils sont repris par des structures spécialisées dans leur traitement et orientés après transformation vers l’oléochimie (savons, détergents, lubrifiants,…), l’alimentation humaine (en respectant le règlement CE n°852/2004), l’alimentation animale (graisses de porcs et volailles) et petfood (aliment pour animaux de compagnie).

Attention, pour le suif (ou graisse bovine), sont distinguées les graisses d’avant fente et celles d’après fente, ces dernières ne pouvant être utilisées en alimentation humaine ou animale.

- Le sang. Celui de porc est majoritairement orienté vers l’alimentation humaine, le reste vers le petfood. Les sangs de volaille et de bovin sont orientés vers la production de farine de sang. Le sang de catégorie 2 est envoyé en destruction.

- Les os de porc (et couennes) et bovins sont utilisés pour la production de gélatine en alimentation humaine principalement et de façon plus minoritaire vers d’autres usages (pharmaceutiques, photographiques)

(25)

25 Matières stercoraires et fumiers de bouverie :

Les matières stercoraires correspondent au contenu des panses, les fumiers de bouverie aux déjections des animaux dans les parcs d’attente mélangées à du paillage.

La gestion de ces déchets est commune avec les boues issues du traitement des effluents. Ils représentent 13% des tonnages mobilisables du secteur avec environ 7 300 tonnes (hors boues et graisses d’effluents).

Les déchets graisseux issus des eaux résiduaires :

Le secteur « Viandes» génère des déchets graisseux issus des graisses animales drainées par les eaux de nettoyage. Il constitue le secteur le plus important avec près de 4 120 tonnes de déchets, ce tonnage étant sous-évalué. Ces déchets graisseux se caractérisent par une teneur importante en graisses saturées d’origine animale.

Cf. chapitre II - G – 2 spécifique aux déchets graisseux.

Les boues issues des eaux résiduaires :

Les boues représentent le principal gisement de déchets mobilisables dans la filière viandes puisqu’elles constituent 77% des tonnages mobilisables des entreprises consultées, ce qui équivaut à environ 43 750 tonnes.

Cf. chapitre II - G – 1 spécifique aux boues issues des eaux résiduaires.

3. Gestion et voies de valorisation actuelles du secteur

« Viandes »

Les contraintes réglementaires évoquées précédemment restreignent les possibilités de valorisation pour une certaine part des sous-produits issus de la filière viande.

« L’outil d’aide à la valorisation des coproduits en alimentation animale » rédigé par l’Association Nationale des Industries Alimentaires est un recueil d’informations quant aux solutions de valorisations offertes aux sous-produits animaux en fonction de la réglementation inhérente. Le tableau ci-dessous, extrait de ce document, synthétise les autorisations et restrictions d’utilisation des sous-produits animaux en alimentation animale.

Comme cela a été évoqué précédemment, des structures agréées interviennent dans la prise en charge, le traitement et la valorisation des sous-produits animaux, quelque-soit la catégorie des sous- produits. Ces activités sont encadrées par la règlementation CE n° n°1069/2009. L’intervention de prestataires pour la prise en charge des sous-produits induit un manque de lisibilité sur le devenir exact des sous-produits, ces informations n’étant pas à disposition des entreprises rencontrées.

Cependant, le devenir de certaines catégories spécifiques de sous-produits est connu (ex : gras, suifs,…).

Ainsi, dans l’évaluation du devenir des sous-produits (figure 7 ci-dessous), une catégorie

« Entreprises transformation des sous-produits animaux » lorsqu’il n’est pas possible de connaître leur devenir exact.

(26)

26

Figure 7 : Orientation des déchets et sous-produits totaux organiques de l'échantillon d'entreprises du secteur viandes (Boues et graisses issues du traitement des effluents exceptées)

Le cadre règlementaire de la gestion des sous-produits animaux et de leur valorisation est clairement défini, il impose les orientations possibles par catégorie de sous-produits, les process de traitement et les transformations. Le SIFCO a réalisé des fiches synthétiques pour chaque typologie de sous-produit et par espèce. Certaines d’entre elles sont reportées en annexe, l’ensemble pouvant être consulté sur le site internet du SIFCO (http://www.sifco.fr/).

 L’annexe II est un tableau synthétique des autorisations et restrictions concernant l’utilisation des sous-produits animaux en alimentation animale. Il est reprit dans « l’outil d’aide à la valorisation des coproduits en alimentation animale » rédigé par l'ANIA.

 L’annexe III illustre la filière d’élimination des sous-produits animaux de catégorie 1 et 2.

 L’annexe IV reprend les filières de valorisation des sous-produits (catégories 3) de porc et volaille vers l’alimentation animale et le petfood.

 La filière de valorisation des sous-produits graisseux vers l’oléochimie est schématisée dans l’annexe V.

38%

24%

16%

10%

7%

4%

1% 0% Entreprises de transformation

des sous-produits animaux Incinération ( C1 et C2) Oléochimie

Os- Gélatine Epandage Petfood Méthanisation Autres

(27)

27 Tableau 4: Synthèse des déchets et sous-produits organiques, et de leur gestion dans le secteur "Viandes"

Voie de valorisation

Part du gisement concernée

Typologie de déchet Volume associé /

Part mobilisable Modalités factuelles

Alimentation animale

Non identifiée en totalité*

Sous-produits de

catégorie 3 Non identifiée

Vente ou facturation du retrait. Intervention de

filiales, ou de prestataires agréés.

Destruction 24%, soit 16 865 tonnes

Sous-produit de

catégorie 1 11 865 tonnes / 0%

Prise en charge par un prestataire agréé. Coût

de traitement.

Refus de dégrillage 1635 tonnes / 0 % Os de colonne

vertébrale 3 400 tonnes / 0%

Oléochimie 16%, soit

16 050 tonnes Suif, gras 16 050 tonnes / 0%

Revente à un prestataire spécialisé et

agréé Production de

gélatine

10%, soit

11 250 tonnes os 11250 tonnes / 0%

Revente à un prestataire spécialisé et

agréé Epandage 7 %, soit 7 300

tonnes

Fumier de bouverie et matières stercoraires

7 300 tonnes / 100% Cf. chapitre spécifique

Petfood 4%, soit 3 650

tonnes* Abats divers 3650 tonnes / 0%

Revente ou facturation de la prise en charge

selon la nature du produit Méthanisation 1%, soit 1 450

tonnes

Graisses (traitement

effluent) 1 450 tonnes / 0%

Coûts de transport et traitement par un

prestataire Incinération Graisses (traitement effluents) Cf. chapitre spécifique Epandage 37 000 tonnes Boues (traitement effluents) Cf. chapitre spécifique

* : Données non représentatives (manques de données fournies par les entreprises)

4. Contraintes – risques :

Une règlementation restrictive

La filière viande, du fait du cadre règlementaire existant, est déjà bien structurée concernant la gestion, le traitement et la valorisation des sous-produits animaux. La règlementation sous-produits animaux restreint les alternatives de valorisation. Cette filière est donc déjà bien organisée et en conformité avec la règlementation.

(28)

28 Défauts de marchés de certaines matières

Une des problématiques de cette filière porte sur les défauts de marché de certains produits (produits moins nobles tels que les abats par exemple) qui de ce fait sont orientés en sous-produits pour l’alimentation animale et le petfood. Ces manques de débouchés commerciaux entrainent une perte financière puisqu’ils sont orientés vers des marchés moins rentables.

Les coûts élevés des prestataires agréés

La contrainte majeure soulevée par cette filière réside dans les coûts des prestataires assurant la prise en charge des sous-produits animaux. Dans certains cas, ces coûts ont été évalués à environ 30% des charges de fonctionnement de l’entreprise. Cette remarque est d’autant plus valable pour les sous-produits de catégorie 3 du fait des valorisations en aval de leur transformation. Certaines entreprises ont précisé cependant que cette situation tend à évoluée en leur faveur.

Les autres contraintes portent sur la gestion des boues et déchets graisseux issus du traitement des eaux résiduaires. Comme précisé précédemment, ce secteur d’activité est le premier producteur pour ces typologies de déchets. L’élimination des déchets graisseux représentent un coût conséquent pour cette filière dont la quasi-totalité est envoyée en incinération.

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