• Aucun résultat trouvé

Points forts, points faibles et les futurs défis de la filière du lait et desproduits laitiers en Roumanie

N/A
N/A
Protected

Academic year: 2022

Partager "Points forts, points faibles et les futurs défis de la filière du lait et desproduits laitiers en Roumanie"

Copied!
6
0
0

Texte intégral

(1)

Points forts, points faibles et les futurs défis de la filière du lait et des produits laitiers en Roumanie

A. Irimescu, Conseiller du Ministre, Représentation permanente de la Roumanie auprès de l’Union européenne

I) Présentation générale du secteur

La Roumanie a une longue tradition agro-pastorale, et la production du lait occupe la deuxième place, après la production de la viande, dans l’agriculture roumaine et représente environ 8% de la valeur de la production agricole.

La performance de ce secteur est pénalisée par la structure des fermes, la production du lait de vache étant réalisée dans de nombreuses exploitations de dimensions réduites, dispersées sur une grande surface.

En Roumanie il y a 849.851 exploitations détenant au total 1.593.530 de vaches au lait, produisant environ 4,7 millions de tonnes, dont 3,3 millions de tonnes représente le cota national. La majorité des exploitations – 89%, sont de dimensions réduites et délivrent du lait aux unités de transformation grâce aux centres d’acquisitions du lait.

L’industrie de transformation : il y a 259 unités au total, dont d’un coté 52 sont conformes aux normes européennes, étant autorisées pour les échanges commerciaux intracommunautaires, de l’autre coté une période de transition a été accordée aux 207 restants en vue d’une modernisation ; 48 unités ont terminé la modernisation avec les fonds SAPARD – fond européen de préadhésion destiné à l’agriculture et au développement rural dans les pays candidats.

Le quota de production, environ 3,3 millions de tonnes, a été systématiquement sous-utilisé ces dernières années, le taux d’utilisation ne dépassant pas 75% ; les causes principales de cette sous-utilisation sont : la façon dont le quota national a été reparti – à tous les producteurs qui l’ont demandé, sans tenir compte de leurs références historiques et de leur capacité réelle de production ; les problèmes concernant la collecte du lait.

Dernièrement il y a eu une transition des structures des exploitations de la dimension réduite à celle de taille moyenne. Ainsi des ajustements du nombre total des exploitations ont eu lieu, de 1.052.028 en 2007, quand la Roumanie avait commencé l’implémentation du système des quotas de lait, à 849.851 exploitations en 2010, ce qui signifie une diminution de leur nombre de 19,2%.

Le manque de grandes fermes et celui de l’implication des éleveurs dans la transformation du lait a comme conséquence que l’industrie nationale ne peut générer que 1 milliard d’euros annuellement, trois fois moins que le potentiel pouvant être généré par les 4,7 millions de tonnes de lait produit annuellement, dont seulement 22% est délivré à l’industrie de transformation.

De la quantité totale du lait de vache livrée dans les unités de transformation en 2010, environ 76% a été conforme aux standards d’hygiène et de qualité prévus dans la législation communautaire. Afin d’augmenter la qualité du lait, de nombreux programmes ont été appliqués au niveau publique et privé – ce qui inclut un programme financé par le gouvernement hollandais pour le contrôle de la qualité.

(2)

La pondération des produits laitiers roumains commercialisés par les détaillants (retailers) a diminué de 15,6%, respectivement de 99,41% en 2005 à 83,82% en 2009 conformément au rapport du Conseil de la concurrence roumain; le rapport indique qu’en 2009 les 849.851 exploitations de vaches au lait en Roumanie produisaient pour l’autoconsommation ainsi que pour la survie d’un nombre important de ceux-ci. À cause des structures des fermes au niveau national, la plus grande production de lait (40%) est destinée à l’autoconsommation, ensuite aux ventes directes (36%) et à la transformation (22%).

Les transformateurs roumains détiennent une pondération beaucoup plus concentrée, ainsi, au niveau national, d’un total de 481, les dix premiers opérateurs économiques, compte pour 56% des affaires du secteur. Parmi ceux-ci une seule entreprise roumaine possède 100% de capital roumain, le reste étant composé avec du capital étranger (multinationales).

De tous les produits laitiers transformés en Roumanie, les fromages représentent approximativement 50%, alors que le lait et les yaourts ont une pondération de 30% et 20%

respectivement.

Les coûts de production du lait en Roumanie sont moindres qu’en Hongrie, en Pologne ou en Slovaquie.

La production de lait est jusqu’à 18% moins chère que dans tous les autres états membres de la région.

Le prix moyen du lait chez le producteur dans l’UE en 2010:

Pays

Prix moyen d’achat

en avril

(€centimes/kg)

Prix moyen d’achat

en juillet

(€centimes/kg

Prix moyen d’achat

en septembre

(€centimes/kg

Roumanie 23,9 21,2 23,3

Pologne 28,2 25,8 26,9

Slovaquie 27,9 26,6 26

Hongrie 26,7 24,3 25,6

Bulgarie 28,4 25,5 25,9

*données selon Eurostat

La Roumanie est dans le top 10 de la production du lait dans l’UE, mais seulement 1 sur 5 litres sont délivrés aux laiteries.

(3)

La situation de la production de lait roumain dans l’UE:

Pays

Valeur totale du

marché (milliards €) Ventes par habitant

(€/an) Consommation

annuelle du lait industrialisé

(litres/personne)

Irlande 0,98 980,0 94,7

Danemark 1,87 340,0 76

Pays-Bas 3,64 227,5 55,1

Autriche 1,06 132,5 37,3

France 14,97 231,4 44,6

Allemagne 18,38 224,1 41,5

Roumanie 1,10 50,0 6,1

Royaume-Uni 11,65 187,9 68,3

Italie 14,82 247,0 55,5

Espagne 9,60 208,7 80,2

*Institutul Naţional de Statistică

Relations contractuelles

Le marché roumain du lait, en ce qui concerne la relation producteur-transformateur, est intimement lié aux réglementations européennes. Ainsi, les producteurs roumains sont dans une position défavorable en ce qui concerne le pouvoir de négociation. En effet, ils concluent des contrats individuellement et ne détiennent pas d’action dans le cadre de l’industrie en aval.

C’est ce qui permet d’expliquer les prix moindres pour la livraison du lait.

La proposition de modification du Règlement n°1234/2007 de la Commission concernant les relations contractuelles dans le secteur du lait des produits laitiers correspondent aux attentes roumaines, puisque elle prévoit l’amélioration des relations entre les principaux acteurs de la filière.

La Roumanie considère que la proposition du règlement prévoit les aspects essentiels d’un contrat pouvant faciliter un commerce équitable et durable.

Le soutien financier du secteur du lait

i) La Roumanie a décidé de soutenir, dans le cadre de l’art. 68 du Reg. 73/2009, la production du lait dans les zones défavorisées.

Le soutien du secteur du lait dans les zones défavorisées s’applique aux fermiers ayant un quota individuel de lait, situés dans des zones défavorisées ; une aide spécifique est accordée une fois par an à tous les exploitants éligibles avec un effectif de 2-15 vaches au lait, et aussi pour les exploitations dépassant l’effectif de 15 vaches au lait.

Pour l’année 2010 ont été accordés 22,447 millions €.

ii) Les producteurs peuvent bénéficiés de paiements directs nationaux complémentaires, ayant atteint 130€/animal en 2009 ; les paiements directs dépendent quand-même de la disponibilité

(4)

du budget national ; c’est pour ça que les paiements accordés pour l’année 2010 représentés moins, seulement 100€/animal.

Points forts

- la Roumanie dispose de grandes surfaces de terrain ayant un potentiel agricole élevé, pâturages non pollués inclus.

- au niveau de la ferme – main-d’œuvre pas chère, donc des couts réduits de production - cout réduit des terres agricoles;

- le nombre de participants de la filière du lait est en augmentation;

- l’important soutien financier accordé dans le cadre du Programme national du développement rural (PNDR) permettra de constituer des organisations de producteurs et la croissance d’intégration de la filière du lait.

- les investissements étrangers permettent la modernisation du secteur,

- la présence des grandes entreprises de transformation étrangères en Roumanie - Lactalis, Danone, Friesland, Campina – pourrait aider le développement de la filière laitière en Roumanie

- des conditions pour l’implémentation des nouvelles technologies et de l’innovation dans le secteur de transformation

- grâce aux conditions favorables de plus en plus de producteurs s’orientent vers une agriculture écologique – il y a déjà 700 producteurs et 8 unités de transformation.

- une gamme variée de produits laitiers – qui sont inscrits sur la liste de produits traditionaux de la Roumanie, produits avec une spécificité régionale – ex : divers types de fromages fermenté et non fermentés ; il existe de sérieuses perspectives afin de reconnaître certains de ceux-ci au niveau de l’UE.

Points faibles

- Le manque de développement de la filière du lait pose d’importants problèmes pour l’approvisionnement en lait des laiteries ; c’est pourquoi l’augmentation des quantités de lait provenant des états membres voisions et entrant dans les unités de transformation en Roumanie.

- Un grand nombre de petits producteurs posant des problèmes de l’hygiène du lait et d’efficacité pour la collecte; une fois la conclusion de la transition pour l’hygiène du lait, les petites fermes ne se soumettant pas aux conditions ne seront plus capables de livrer du lait non-conforme aux laiteries, étant donc obligées de restreindre leur production aux ventes directes ; ainsi il se peut que de nombreuses unités fassent faillite dans cette situation.

- Le manque d’organisation de producteurs et de coopératives de ceux-ci

- À cause du chiffre d’affaires réduit et du grand nombre d’intermédiaires, les entreprises augment artificiel la valeur ajoutée

- Le manque d’une bourse/marché des quotas de lait;

- Une réserve de quota de lait réduit décourageant ainsi de nouveaux importants investissements dans la production du lait.

- Une instruction relativement déficitaire de la main-d’œuvre au niveau de la ferme, générant ainsi une production en dessous du niveau du potentiel génétique des animaux – la nécessité d’une amélioration du potentiel génétique, une meilleure gestion du système des fourrages et de l’entretien des animaux – le trio table – race - logement

- La dualité de l’industrie du lait - encore formée de trop de petites sociétés ne bénéficiant pas de l’économie d’échelle dans laquelle l’utilisation des capacités permet un niveau

(5)

moyen réduit de la productivité et de la compétitivité. Le niveau de concentration de l’industrie de transformation est réduit.

- Un système de collecte très fragmenté et mal organisé ; manque d’installations de refroidissement au niveau de la plupart des petites et moyennes fermes ; faible dotations des auto utilitaires équipées d’installations de refroidissement permettant la collecte du lait et le maintien des paramètres de qualité pendant le transport.

- Efficacité réduite, autant au niveau de la ferme qu’à celui de l’industrie : la majorité de producteurs enregistrent seulement 3000-4000 kg de lait/vache et l’industrie environ 61%.

- Il existe une tendance claire de diminution du nombre des producteurs qui ne sont pas efficaces du point de vue économique et qui ne répondent pas aux standards européens d’hygiène du lait

- Le manque d’information concernant la structure du secteur

- Systèmes inadéquats afin d’informer sur la situation des prix, de l’offre et de la demande sur les marchés individuels.

- Taux d’intérêt élevé pour les crédits, freinant les investissements dans le secteur - Couts élevés de production pour les petites et moyennes exploitations

- À cause du manque de contrats et du pouvoir de négociation, il y a des problèmes de niveau des prix (réduit) pour les producteurs de lait

- Niveau élevé de l’autoconsommation des producteurs.

Opportunités

- Amélioration de la qualité du lait grâce à une information adéquate et à des nouveaux investissements.

- Amélioration de l’efficacité :

o par l’acquisition d’animaux au potentiel élevé

o application des programmes de formation et conseils concernant l’élevage des animaux (nutrition animale, des races mieux adaptées aux conditions locales, etc.)

- répartition améliorée des prix sur la filière

- développement de la production biologique – valorisation de l’environnement alpin et conservation du patrimoine rural

- une meilleure absorption des fonds du développement rural encourageant ainsi du développement du secteur roumain

- amélioration de l’accès au crédit – actuellement les producteurs roumains payent un très élevé taux d’intérêt, environ 20%.

- diversification des activités dans les zones rurales avec l’intégration du secteur tertiaire (tourisme, etc.)

Futurs défis pour la filière du lait en Roumanie

- dépopulation des zones rurales à cause de la migration vers les villes par manque d’alternative pour la main-d’œuvre de ces zones.

- augmentation des coûts de production à cause de l’application des standards européens de plus en plus stricts (bienêtre des animaux, commercialisation, étiquetage, etc.) menant à la réduction de la compétitivité par rapport aux produits des pays tiers

- croissance de plus en plus élevée de la concurrence des produits des pays tiers suite aux accords commerciaux bilatéraux et multilatéraux

- la volatilité de plus en plus élevée des prix, aggravée par l’influence des marchés internationaux et de l’instabilité de l’environnement business.

(6)

- la nécessité de l’amélioration de l’efficacité du secteur qui conduira à la concentration de la production dans les grandes exploitations et à la disparition d’un grand nombre de petites exploitations.

- la libéralisation de la production du lait en 2015 (sans quotas) : les petits producteurs roumains risqueront d’être exclus du marché soit suite au développement de certaines grandes fermes nationales, soit par la croissance massive des « importations » du lait des états membres voisins.

- la croissance des prix des entrants (énergies et fourrages) risque de poser d’importants problèmes à l’avenir aux producteurs roumains.

Références

Documents relatifs

Afin de comprendre le contexte du développement de l’activité de l’élevage laitier à Madagascar, mais aussi la construction des vulnérabilités pour les producteurs,

Certaines bactéries saprophytes sont régulièrement rencontrées dans le lait et constituent la flore spécifique ; ce sont les bactéries lactiques dont certaines espèces sont

Il passe en revue les évolutions prévues en termes de prix, de production, de consommation et d’échanges pour le lait, les produits laitiers frais, le beurre, le fromage, le

Il passe en revue les évolutions prévues en termes de prix, de production, de consommation et d’échanges pour le lait, les produits laitiers frais, le beurre, le

Par ailleurs, deux souches de bactéries lactiques, Lactobacillus fermentum et Weissella cibaria, isolées des échantillons de lait fermenté du Niger et identifiées au

– remboursement de SPINRAZA publié avec prise en charge en sus de la T2A pour les patients atteints de SMA de type 1 et 2?. – dispositif de financement dérogatoire de SPINRAZA

Les produits laitiers regroupent 3 catégories : Les vaches qui produisent le lait sont appelées viande » sont destinées à la boucherie?. A partir toute la famille des

La concentration en cellules du lait (CCS) est un indicateur indirect d’une infection mammaire très utilisé en épidémiologie, mais aussi un prédicteur de la sensibilité