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Les déchets alimentaires de la grande distribution :

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Academic year: 2022

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Texte intégral

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RECherche APpliquée en Sciences Sociales – RECAPSS

BRL n°1: Economie circulaire

Les déchets alimentaires de la grande distribution :

pourquoi jeter quand on peut donner ?

2013 - 2014

GROUPE 6 Martin Bourillet Louise Claustre

Raphaël De Legge De Kerlean Germain Eclancher

Maud Génard Sous la direction d’Éric Vogler

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Remerciements

Nous souhaitons adresser nos remerciements aux personnes qui nous ont apporté leur aide et qui ont contribué à l’élaboration de cette recherche ainsi qu’à sa réussite.

Nous tenons à remercier sincèrement Monsieur Éric Vogler, professeur de la BRL « économie circulaire », qui s’est toujours montré à l’écoute et très disponible tout au long de la réalisation de cette recherche, ainsi que pour l’inspiration, l’aide et le temps qu’il a bien voulu nous consacrer.

Nous remercions également Geneviève Slosse, directrice de l’agence de conseil G2S et membre de la chair Eco-Emballages, pour son investissement dans notre projet et les multiples conseils qu’elle nous a apportés.

Merci également à tous ceux qui ont pris le temps de répondre à nos questions, dont notamment : - Bruno Ariztoy, directeur Carrefour, Toulon ;

- Pierre Victoria, directeur adjoint développement durable chez Veolia ; - Delphine Stroh, manager dans le développement durable chez Carrefour ; - Anabelle Gonzales, comptable chez Netto ;

- Alain Cadoret, gérant d’un super U ;

- Gilbert Loridant, vice-président de la banque alimentaire du Rhône.

Enfin nous souhaitons exprimer notre gratitude envers tous les consommateurs et internautes qui ont pris le temps de répondre à nos questionnaires avec gentillesse et sincérité.

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Table des matières

Remerciements...1

Table des matières ...2

Introduction générale ...3

Partie 1 : Revue de littérature ...5

1. Comment nous en sommes venus à notre problématique ...5

1.1 Nos premières pistes ...5

1.2 Définition du cadre de la grande distribution ...5

1.3 Résultats de nos recherches exploratoires ...7

1.4 Notre problématique ... 10

2. Comment s’articule le don alimentaire ... 11

2.1 Le cadre législatif du don ... 11

2.2 Les supermarchés dans l’organisation du don ... 11

2.3 Les associations dans l’organisation du don ... 12

2.4 La Banque Alimentaire, intermédiaire majeur dans l’organisation du don ... 13

2.5 Siège social, gérant, employé, consommateur : qui est à l’origine du don alimentaire ? . 13 Partie 2 : Méthodologie et enquête terrain ... 15

1. Hypothèses et variables ... 15

2. Méthode utilisée pour la collecte d’informations... 18

2.1 Questionnaire sièges sociaux ... 18

2.2 Questionnaire banque alimentaire ... 20

2.3 Questionnaire supermarchés ... 22

2.4 Questionnaire consommateur ... 25

3. Analyse de la collecte d’information effectuée ... 28

Partie 3 : Présentation des résultats ... 29

1. Traitement des résultats... 29

1.1 Traitement des résultats consommateurs ... 29

1.2 Traitement des résultats supermarchés ... 31

2. Retour sur les hypothèses ... 34

Conclusion générale ... 35

Bibliographie ... 37

Table des annexes... 39

Annexe 1 : Entretiens exploratoires ... 40

Annexe 2 : Questionnaires enquête terrain ... 59

Annexe 3 : Entretiens qualitatifs enquête terrain ... 65

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Introduction générale

L’économie mondiale actuelle est tiraillée entre croissance et pollution ou respect de l’environnement et stagnation. L’économie circulaire propose, elle, une alternative au choix « croissance à tout prix ou décroissance », et se pose en troisième voie : faire plus avec moins. Consciente que les ressources naturelles sont limitées, l’économie circulaire s’attache à faire des déchets une nouvelle ressource afin de créer une boucle parfaite où toute matière première provient non plus de l’exploitation de la Terre mais du recyclage d’un déchet existant. Bien sûr une telle boucle productive fermée relève plus de l’utopie que de la réalité mais à l’image de tous les modèle théorique, elle fournit un objectif, une direction qui permet d’avancer.

En moins de 100 ans la production industrielle mondiale a doublé. Indéniablement le monde n’a jamais été aussi riche et pourtant ce même monde n’a jamais compté autant de pauvres. Deux milliards d’individus vivent aujourd’hui avec moins de deux dollars par jour lorsque 15% de la population jouie de 70% des ressources planétaires. A l’heure où les ressources pétrolières s’amenuisent, où l’atmosphère, la faune et la flore sont les premières victimes de ce mode de vie vorace, il semble évident qu’un tel mode de consommation ne peut s’étendre à l’ensemble des habitants de cette planète. L'augmentation exponentielle de la production va évidemment de pair avec un rejet croissant non recyclé.

Parallèlement le nombre d’individus ne pouvant satisfaire ses besoins premiers va en grandissant.

Plus d’un milliard d’hommes souffrent de la faim à travers le monde alors que 50% de la production agricole mondiale est non utilisée. L’enjeu est donc de faire de ce gaspillage alimentaire une ressource pour satisfaire les besoins nutritionnels de tous. Aussi l’objet de notre recherche appliqué en science sociale est d’étudier la mise en place d’une économie circulaire dans l’industrie alimentaire ou du moins d’observer comment les déchets peuvent être valorisés. On peut distinguer trois acteurs de ce grand gaspillage:

Le consommateur est indéniablement un responsable majeur de cette masse de déchets. Par le tri ou l’achat responsable, il devient acteur du recyclage ou de la limitation des déchets. Ces pratiques, certes grandissantes, relèvent de trois facteurs, de trois changements sociétaux inscrits dans le temps car liés à une histoire, une culture et un mode de vie:

- une modification de la finalité d’achat (le consommateur n’achète plus des biens pour obtenir

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- un respect des hommes et de la nature (le consommateur comprend que le produit qu’il achète est l’œuvre d’un homme et d’une ressource);

- enfin une revalorisation de l’immatériel dans des sociétés ultra-matérialistes.

Etudier ces pratiques et ces changements est loin d’être inintéressant, une partie de notre groupe avait d’ailleurs pensé à s’intéresser au recyclage par le consommateur et l’intérêt que celui-ci peut dégager d’un tel acte. Ainsi des sujets de recherche sur la disparition de la consigne en France ou, plus globalement, sur les systèmes de récompenses du geste de recyclage, avaient été envisagés.

Mais les chiffres démontrent clairement que la majeure partie des déchets est l’œuvre des entreprises (producteurs et distributeurs) et non celles des consommateurs. Par exemple, les entreprises sont responsables de 70% des 345 millions de tonnes de déchets produits en France chaque année. Ne revendiquant en rien l’exhaustivité de notre étude, nous sortons ainsi le consommateur de l’équation. Aussi nous nous intéresserons uniquement aux entreprises puisqu’elles sont au fondement des problèmes liés au recyclage des déchets.

Les producteurs et les fournisseurs sont à priori des acteurs majeurs de ce gaspillage. Or ceux-ci produisent en fonction des commandes des distributeurs et ce sont les distributeurs qui jettent généralement en masse les produits. La grande distribution semble donc être l’acteur majeur du gaspillage. C'est pour cela que nous nous concentrerons sur les distributeurs. Au sein de la grande distribution maintenant les moyens de lutter contre ce gaspillage sont multiples: démarque (promotion des produits approchant la date limite de consommation), compostage, dons… A l’image de Carrefour, de plus en plus d’enseignes communiquent sur leur politique de don et font du don alimentaire une pratique actuelle et appréciée. Aussi avons-nous décidé de centre notre étude sur cet usage en vogue: le don alimentaire des supermarchés.

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Partie 1 : Revue de littérature

1. Comment nous en sommes venus à notre problématique

Le choix de notre problématique finale n’a pas été facile : nous avons mis un certain temps à l’élaborer, car notre sujet de départ était très éloigné de cette dernière.

1.1 Nos premières pistes

Nous souhaitions, dans un premier temps, nous intéresser à la gestion des déchets dans la grande distribution. En effet, les quantités de déchets y étant plus importantes, il nous paraissait plus pertinent d’étudier la grande distribution que les consommateurs. Nous voulions savoir si le tri et le recyclage (ou du moins la valorisation) des déchets étaient existants dans les structures comme les hypermarchés et les supermarchés ; s’ils étaient de l’initiative des gérants, des enseignes ou encore inscrits dans la loi ; pour quelle raison étaient-ils pratiqués ou non ; ou encore s’il y avait des différences de gestion selon le type de déchets. Afin de donner un cadre à notre sujet, nous avons d’abord essayé de donner une définition de la grande distribution.

1.2 Définition du cadre de la grande distribution

La grande distribution est l’ensemble des commerces et des établissements offrant des biens de consommation (en grande partie alimentaire) et des services à destination des consommateurs finaux.

Ce secteur représente en France 630 000 emplois. Les grandes enseignes de ce secteur sont Carrefour, Leclerc, Intermarché, Casino et Auchan. Carrefour est le deuxième distributeur mondial, mais comme ce groupe réalise 50% de son chiffre d’affaire à l’étranger, il cède la première place sur le territoire français à un groupe de moins grande envergure : Leclerc. Le marché français se répartit de la manière suivante :

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On notera immédiatement que les cinq enseignes Auchan, Casino, Carrefour, Intermarché et Leclerc représentent à elles-seules 65% du marché français. On se retrouve donc face à un marché hautement concentré.

En fonction de leur taille, on peut aussi distinguer trois catégories de magasins :

- Les hypermarchés, d’une surface de 6 000 m2 ou plus. Il en existe 1 500 en France ;

- Les supermarchés, d’une surface comprise entre 600 et 6 000m2. Il en existe 4 000 en France ; - Les supérettes, d’une surface allant jusqu’à 600 m2. Il en existe 4 500 en France.

On compte donc environ 10 000 magasins en France.

Notons que 60% du chiffre d'affaires des entreprises de la grande distribution ne concernent que la vente des denrées alimentaires. La vente des denrées alimentaires se répartit en six rayons : La boucherie, la charcuterie, la volaille, les produits frais, les condiments et les fruits et légumes. Le reste des ventes concernent les produits non-alimentaires. 80% de ces produits se répartissent sur trois rayons : loisir, textile, équipement de maison.

Notre entretien exploratoire avec Pierre Victoria, directeur adjoint développement durable chez Veolia, nous a permis d’avoir une vue d’ensemble sur les déchets de la grande distribution. Un magasin produit ainsi en moyenne 12,5 tonnes de déchets pour un million d’euro de chiffre d’affaires. Bien sûr

Leclerc 19%

Carrefour 15%

Intermarché Casino 12%

10%

Auchan 9%

Autre 35%

Marché français de la grande distribution

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une typologie s’impose et nous verrons par la suite que cette quantité de déchets dépend proportionnellement de la taille du magasin.

La répartition des déchets de la grande distribution est la suivante :

Les DIB sont les Déchets Industriels Banals, à savoir majoritairement les emballages de produits alimentaires (verre, cartons, plastiques…) et les produits consommables. Les emballages eux sont constitués en moyenne à 33% de plastique, 30% de carton, 15% de verre, 15% de métal et 7% de bois.

Une fois que nous avions une définition précise de la grande distribution et que nous avions pu cerner la production de déchets de ce secteur, nous avons donc pu commencer nos recherches exploratoires sur ce sujet. Nos lectures, tout comme nos recherches terrain, nous ont menés à la même conclusion.

1.3 Résultats de nos recherches exploratoires

La littérature sur le sujet n’étant pas très développée, nous nous sommes majoritairement appuyés sur des articles de presse et sur des écrits législatifs. Pour ce qui est du terrain, nous avons été à la rencontre d’agents de la grande distribution (employés aussi bien que gérants) mais aussi

DIB 55%

carton 43%

ferraille 1%

bois 1%

Part des produits jetés en volume

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d’acteurs extérieurs tels que Veolia, qui se charge de la collecte et du tri des déchets. Ces recherches nous ont révélé deux informations importantes pour la construction de notre problématique.

D’une part, beaucoup d’articles de presse faisaient mention de nouvelles initiatives concernant le tri et le recyclage des déchets dans la grande distribution, plus ou moins importantes selon les enseignes. Un élément commun à la plupart d’entre elles était le recyclage du carton. En effet, le carton est généralement mis de côté dans les magasins, déchiqueté et compacté en balles par des presses sur place, puis récupéré par des camions de livraison pour être vendu aux sociétés de recyclage. L’investissement est très vite rentable, même pour les petites surfaces. Le système U Ouest, par exemple, possède une plate-forme commune pour tous les magasins U de l’Ouest, où sont centralisées les balles pour ensuite être revendues. En ce qui concerne les matières type plastique ou polystyrène, le recyclage n’est pas encore optimal. Cependant, il suit une évolution encourageante : de plus en plus de magasins investissent dans de nouvelles presses à balles pour ces matériaux, qui peuvent se revendre aussi bien que le carton. Ce qui semble manquer à l’optimisation de leur recyclage n’est autre que le temps. En revanche, les déchets alimentaires, ou biodéchets, restent un problème majeur. Bien que la loi de 2012 sur la valorisation des biodéchets oblige les magasins à les trier pour la méthanisation ou le compost, les magasins rencontrent de nombreux problèmes pour sa mise en œuvre : aucun outil ou matériel n’y étant dédié, le déconditionnement des produits doit se faire à la main, ce qui représente des pertes de temps considérables pour les employés.

D’autre part, nous avons appris, toujours grâce à différents articles et sites internet, mais surtout lors de nos entretiens exploratoires, qu’il existe différentes manières d’aborder la gestion des déchets selon les enseignes. En voici quelques exemples :

Carrefour : joue la carte développement durable auprès de sa clientèle. L’enseigne fait beaucoup de communication sur les actions durables, il existe même un site web spécialisé (http://www.c-laterre.fr/). Mais la communication dépasse-t-elle les actions réelles ?

Système U Ouest : cherche à allier réduction des coûts de la gestion des déchets et recyclage de ceux-ci. Le projet Ecovalor a été créé pour une gestion responsable des déchets: le tri et le recyclage sont alors intégrés dans sa supply chain, et la revente des déchets permet de rentabiliser l’opération.

Netto : aucune priorité au recyclage, seule la politique de prix bas est importante. L’enseigne accepte cependant de trier ses cartons, car leur revente rapporte au magasin.

Ces recherches exploratoires nous ont permis de restreindre notre sujet, et nous avons ainsi choisi de nous concentrer sur les déchets alimentaires. Nous avons donc continué nos lectures et entretiens

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exploratoires en s’orientant sur ce sujet, et avons pu comprendre ce qu’il advenait des produits alimentaires invendus dans les supermarchés.

Tout d’abord, il convient de différencier clairement DLC et DLUO. La Date Limite de Consommation est une date à partir de laquelle le produit est non-consommable. La vente ou le don de ces produits est strictement interdit par la loi, car représentant un trop grand danger sanitaire. La Date Limite d’Utilisation Optimale indique, elle le moment à partir duquel le produit perd de sa qualité, mais il reste consommable. Les produits ayant dépassé leur DLUO peuvent donc tout à fait être vendus ou donnés.

Lors de l’entretien avec Mme Geneviève Slosse, nous avons pu comprendre ce qu’il advenait des produits alimentaires en fin de vie. Dans la grande majorité des cas, les enseignes retirent des rayons les produits approchant la DLC et la DLUO, afin de ne prendre aucun risque et de ne pas vendre des produits ayant perdu de leur qualité, ce qui fait que beaucoup de produits encore consommables prennent le statut de déchet. Ils peuvent être simplement jetés à la benne, parfois même javellisés afin d’éviter le glanage. Cependant, différentes politiques sont souvent mises en place dans les magasins, pour augmenter les ventes de ces produits ou diminuer les déchets alimentaires :

- les politiques de promotion ont pour but d’écouler les produits approchant leur DLC ou leur DLUO en les vendant à moindre prix. Ces politiques sont certes des palliatifs à une trop grande quantité de déchets alimentaires, mais connaissent des limites importantes : d’une part, les produits sont souvent vendus en grosses quantités (pack de yaourt de 12 par exemple) et il est difficile de tous les consommer avant leur date limite dans les ménages restreints ; d’autre part, cela ne suffit pas à écouler tous les produits approchant leur DLC ou DLUO, et beaucoup de produits encore propres à la consommation finissent quand même par être jetés.

- le tri et la valorisation des déchets alimentaires est aussi une option pour éviter la perte pure des produits. Une fois triés, ils sont compostés et peuvent produire de l’énergie ou servir de compost. La difficulté de cette procédure se trouve au niveau du tri: déconditionner les aliments est fastidieux et prend beaucoup de temps.

- le don aux associations permet de ne pas jeter tous les produits encore propres à la consommation (c’est-à-dire proche de la DLC ou ayant dépassé la DLUO), mais aussi d’intégrer une dimension éthique à l’enseigne.

Le don aux associations apparaît donc comme une solution optimale. Pourtant, parmi les produits qui

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ce qui est négligeable comparé aux quantités de produits jetés. C’est pourquoi nous avons décidé d’étudier uniquement cet aspect des déchets alimentaires, et avons pu formuler notre problématique.

1.4 Notre problématique

Voici donc la problématique que nous avons choisie de traiter à l’issue de nos recherches exploratoires:

Pourquoi les produits alimentaires approchant la DLC dans la grande distribution ne sont-ils pas donnés aux associations plutôt que jetés, lorsque les politiques de promotion des magasins ne permettent pas de les écouler?

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2. Comment s’articule le don alimentaire

Avant de commencer nos recherches pour répondre à notre problématique, nous avons dû nous pencher sur les questions suivantes : dans quel cadre s’effectue le don alimentaire ? Quels sont les différents acteurs du don?

2.1 Le cadre législatif du don

Il existe un cadre législatif pour le don alimentaire, qui est piloté par trois acteurs institutionnels : - la Commission Européenne;

- le Ministère de l’agriculture, de l’agroalimentaire et de la forêt;

- le Ministère en charge de la lutte contre l’exclusion.

Un certain nombre de règles conditionne donc le don. Ainsi, les associations doivent être habilitées à l’aide alimentaire pour pouvoir recevoir des contributions. Actuellement, 12 associations caritatives nationales y sont habilitées, et les associations locales, approvisionnées par ces premières, seront également habilitées en 2014.

De plus, tous les produits ne peuvent pas être donnés :

- les produits à risque, type pâtisserie réfrigérée, fruit de mer, poisson, viande, abat, farce et produit farci, ainsi que les produits réfrigérés détériorés, abîmés, présentant un aspect anormal;

- les produits réfrigérés et surgelés si l’on ne peut pas respecter la chaîne du froid;

- les produits ayant dépassé la DLC.

2.2 Les supermarchés dans l’organisation du don

Les supermarchés ont évidemment un rôle clé dans le don alimentaire, puisque le choix de donner ou non dépend uniquement d'eux. « Le guide du don alimentaire » indique en effet que 36,3% des dons aux associations proviennent de la grande distribution. Le don peut s'inscrire dans une démarche solidaire, dans laquelle s'est engagé le supermarché, mais il peut aussi être motivé par d’autres raisons que nous verrons par la suite.

Dans la plupart des cas, le transport n'est pas pris en charge par le supermarché mais par

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Le supermarché, s'il souhaite donner ses produits invendus (mais toujours consommables), doit aller à la rencontre d'associations habilitées et formaliser un partenariat en signant une convention avec l'association. Il doit désigner un interlocuteur responsable, et s'engager à respecter les conditions d'hygiène et de sécurité pour le stockage et le transport (s'il est à sa charge). Un bon de sortie doit systématiquement être signé lors des dons, pour des raisons de fiscalité, de traçabilité ainsi que de transfert de propriété.

2.3 Les associations dans l’organisation du don

On peut distinguer deux types d’associations:

- les soupes populaires, où des repas sont distribués gratuitement ; - les épiceries solidaires, où les aliments sont vendus à un prix symbolique.

Dans la plus grande majorité des cas, par soucis logistique et administratif, les associations passent par l’intermédiaire d’une banque alimentaire pour recevoir leurs produits. Certaines grandes associations (la Croix rouge, la fondation de l’armée du salut, les restos du cœur, le secours populaires…) peuvent recevoir des contributions publiques (subventions ou déductions fiscales si elles sont reconnues d’intérêt public) et privées et se fournir directement auprès de la grande distribution.

Les associations restent dépendantes des donateurs (ici la grande distribution) et ne choisissent ni la quantité, ni le type de produits offerts. Aussi les associations sont très demandeuses et prendraient plus si la grande distribution offrait plus ou si les associations avaient les moyens de stocker plus d’aliments.

La législation pour ces associations caritatives est très stricte et répond à plusieurs règles d’or. Les associations, au même titre que les supermarchés, doivent:

- formaliser les partenariats en signant une convention avec les supermarchés donateurs ; - désigner un interlocuteur responsable au sein de l’association;

- respecter les conditions d’hygiène et de sécurité pour le stockage, le transport et la mise à disposition des bénéficiaires;

- signer le bon de sortie pour le supermarché;

- souscrire à une assurance;

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- faire des rencontres tous les ans entre associations et enseignes pour effectuer un bilan et trouver des pistes d’amélioration.

2.4 La Banque Alimentaire, intermédiaire majeur dans l’organisation du don

La Fédération française des banques alimentaires enfin est également un acteur majeur du don, puisque qu’elle regroupe 98 banques alimentaires et leurs antennes en France. Il s’agit d’un très large réseau national où 4.841 bénévoles travaillent tout au long de l'année, et ses capacités organisationnelles et logistiques en ont fait l’interlocuteur principal pour les supermarchés qui souhaitent donner leurs produits.

Nous avons pu comprendre son fonctionnement interne grâce à Gilbert Loridant, bénévole depuis trois ans à la banque alimentaire du Rhône à Décines, et Vice-président de cette Banque Alimentaire.

Chaque département comporte une banque alimentaire et celle de Décines, regroupant 90 bénévoles, est la plus grande de la région. Tous les matins, 5 camions frigorifiques parcourent le grand Lyon et récupèrent des aliments non vendus par les supermarchés. La collecte annuelle est de 4 400 tonnes.

Les aliments sont stockés dans les locaux, les produits frais sont triés et stockés dans des chambres froides et redistribués ou vendus (à environ 20% du prix de marché) le jour même aux associations.

Les supermarchés sont à l’origine de 40% des dons faits à la banque alimentaire. Les particuliers, les producteurs et les aides européennes fournissent le reste des dons.

2.5 Siège social, gérant, employé, consommateur : qui est à l’origine du don alimentaire ?

Lors de nos recherches exploratoires sur les déchets de la grande distribution, nous pensions que les différentes politiques appliquées pour la gestion des déchets dépendaient du choix de chaque enseigne, et nous avions donc le même à priori pour le don alimentaire. Un entretien exploratoire très important avec Mme Geneviève Slosse nous a cependant montré que la réalité était plus complexe que cela.

En effet, cette dernière nous a expliqué que les sièges sociaux n’avaient pas forcément de pouvoir sur la politique de chaque magasin, ce qui s’applique notamment pour les magasins franchisés qui

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alimentaires dans tous les magasins de France par exemple. La possibilité de pratiquer le don alimentaire dépendrait alors de plusieurs critères, différents selon chaque magasin.

Pourrait ainsi entrer en compte la motivation des acteurs internes, tels que les gérants, qui guident principalement la politique du magasin ; les employés qui peuvent être à l’origine de différentes initiatives ; les consommateurs, qui peuvent également exprimer un avis et éventuellement faire changer la politique de l’établissement dans lequel ils achètent; mais aussi les sièges sociaux qui, sans imposer de règle, peuvent tout de même avoir une certaine influence.

De nombreux autres critères, plus pratiques cette fois, peuvent également jouer :

- espace de stockage dont disposent les magasins différences entre les supérettes de centre- ville, et les hypermarchés plus excentrés ;

- proximité avec les associations  un trop grand éloignement complique la tâche et pourrait décourager les supermarchés à donner ;

- capacité des associations à s’organiser pour collecter les dons et les distribuer  si les associations s’avèrent incompétentes pour ce travail, les supermarchés ne souhaiteront sûrement plus donner.

Nous avons donc décidé d’axer notre recherche sur l’étude de tous ces différents critères, afin de comprendre les motivations et les freins au don alimentaire de la part des supermarchés, mais aussi afin de répondre à notre problématique.

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Partie 2 : Méthodologie et enquête terrain

1. Hypothèses et variables

Afin d’étudier le mieux possible notre problématique et d’organiser notre réflexion, nous avons dégagé six hypothèses ou réponses possibles à notre problématique au début de notre étude. Notre but étant de vérifier tout au long de nos recherches la justesse de ces hypothèses, ou au contraire leur fausseté. Pour chaque hypothèse, nous avons isolé au moins une variable expliquée, une variable explicative ainsi que les différentes méthodes de mesure que l’on pouvait mettre en place.

Rappel de notre problématique : Pourquoi les produits alimentaires approchant la DLC dans la grande distribution ne sont-ils pas donnés aux associations plutôt que jetés, lorsque les politiques de promotion des supermarchés ne permettent pas de les écouler ?

Hypothèse 1 : Donner coûte plus cher que jeter pour un supermarché.

Variable expliquée : le don

Variable explicative : le coût économique lié à l’aspect logistique ou fiscale

Méthode de mesure : Ici, il s’agit de mesurer le coût du don, et la différence de coût entre donner et jeter (jeter aussi a un prix). Il faut donc nous intéresser à l’aspect logistique du don et de la gestion des déchets. Pour vérifier cette hypothèse, nous avons dégagé deux axes d’étude :

- Etude quantitative des dons : combien les supermarchés donnent-ils en quantité aux associations ? Cette étude se fonde sur des recherches de données officielles sur les sites internet des enseignes, mais aussi sur les données transmises lors d’entretiens avec les sièges sociaux des enseignes.

- Etude du coût logistique du don et de la gestion des déchets : Quelle logistique est mise en place par les supermarchés et les associations pour transférer les dons ? Combien y a t-i l d’intermédiaires ? Quel est le coût de cette logistique? Qui prend en charge le coût logistique du don ? Et parallèlement, quel est le coût de la gestion des déchets ? Les acteurs interrogés pour répondre à ces questions sont les sièges sociaux des enseignes de la grande distribution, les gérants des magasins et les responsables des associations caritatives.

Hypothèse 2 : Les managers sont plus ou moins incités à donner en fonction de la politique globale

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Variables explicatives : la politique de l’enseigne par rapport au don, la communication externe faite sur cette position et la communication interne de l’enseigne sur le don.

Méthode de mesure : Ici, il s’agit d’étudier s’il y a une politique de don promue par les enseignes, et si c’est le cas, à quel point celle-ci est appliquée et les moyens mis en œuvre par l’enseigne pour faire respecter cette politique. Pour cela, nous avons interrogés sur ce sujet les sièges sociaux de certaines enseignes ainsi que des gérants de supermarché.

Hypothèse 3 : Les consommateurs sont sensibles au don des supermarchés, et la politique de don les pousse à consommer.

Variable expliquée : le don

Variables explicatives : sensibilité des consommateurs au don, connaissance des politiques de don par les consommateurs et conséquence sur leur consommation.

Méthode de mesure : Pour vérifier cette étude, plusieurs axes d’études se distinguent :

- Du point de vue du consommateur : établir le profil du consommateur sensible au don, évaluer l’importance du don pour les consommateurs et évaluer les effets des politiques de don sur les consommateurs. Grâce à un questionnaire administré aux consommateurs, nous pouvons mettre en avant les caractéristiques (âge, enseigne fréquentée,…) du consommateur sensible au don, mais également se rendre compte de l’importance du don auprès de tous les consommateurs, de la connaissance des politiques de don par les consommateurs et enfin, constater si le consommateur est prêt, ou non, à changer ses habitudes en fonction des politiques de don.

- Du point de vue des enseignes : comprendre comment les enseignes perçoivent l’importance du don pour les consommateurs et savoir si les enseignes en usent ou peuvent en user pour pousser les consommateurs à consommer. Pour étudier cela, nous avons interrogés les sièges sociaux et les gérants de supermarché sur ces aspects.

Hypothèse 4 : La proximité entre les associations et les supermarchés influe sur le don.

Variable expliquée : le don

Variables explicatives : la distance géographique, les partenariats historiques, popularité de l’association.

Méthode de mesure : Ici, il s’agit d’évaluer la relation entre quantité de dons offerts et les liens entre les associations et les supermarchés. Nous avons donc interrogé les gérants des supermarchés sur leur choix des associations avec lesquelles ils travaillent (quels critères ?), la nature et l’importance des liens avec ces associations (distance entre supermarchés et associations, durée du partenariat), ainsi que l’influence de ces liens sur le don.

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Hypothèse 5 : La motivation des managers influe sur les politiques de dons de leur supermarché Variable expliquée : le don

Variable explicative : la motivation des managers

Méthode de mesure : Cette hypothèse donne lieu à plusieurs axes d’étude :

- Du point de vue du manager : mesurer l’intérêt du don des gérants des supermarchés et si, outre la politique globale de l’entreprise, cet intérêt influe sur les quantités de dons offerts par leur supermarché. Ainsi, il s’agit d’évaluer si le manager est le responsable majeur du don dans son supermarché et s’il a les moyens de mettre en place les politiques de don qu’il souhaite.

Pour répondre à cela, nous avons interrogé des gérants de supermarchés.

- Du point de vue des sièges sociaux : évaluer si les sièges sociaux donnent les moyens aux supermarchés de choisir et de mettre en place eux-mêmes leurs propres politiques.

Hypothèse 6 : Les capacités de stockage d’un supermarché jouent sur la quantité de dons qu’il offre.

Variable expliquée : le don

Variable explicative : les capacités de stockage

Méthode de mesure : Ici, il s’agit de mesurer la relation entre capacités de stockage et don. Pour mesurer cela, nous avons interrogé dans un premier temps les gérants de supermarché sur les capacités de stockage de leur supermarché, les quantités de dons offerts, afin de nous même établir une corrélation. Puis nous leur avons demandé leur point de vue sur la question. Nous avons également sondé les associatifs et les sièges sociaux pour connaître leur point de vue sur cette relation.

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2. Méthode utilisée pour la collecte d’informations

Pour collecter les informations nécessaires à notre étude, nous avons décidé d’interroger tous les acteurs liés aux dons des supermarchés : les sièges sociaux (3), les gérants de supermarchés(15), les associations caritatives (et plus particulièrement la banque alimentaire) et les consommateurs (144).

Pour chaque acteur, nous avons mis en place un questionnaire, afin de toujours poser les mêmes questions, et de pouvoir comparer les réponses à ces questions. Chaque question répondant en partie aux hypothèses détaillées précédemment. Les questionnaires pour les consommateurs et pour les gérants de supermarchés sont majoritairement composés de questions fermées pour faciliter le traitement des réponses, puisque ceux-ci ont été administrés à de nombreuses personnes. La quantité a donc été préférée à la qualité. En revanche, les questionnaires pour les sièges sociaux et la Banque alimentaire sont composés de questions ouvertes, afin d’obtenir des réponses qualitatives, plus précises de ces acteurs.

2.1 Questionnaire sièges sociaux

2.1.1 Conditions d’administration du questionnaire

Nous avons administré ce questionnaire soit par téléphone, soit par mail, selon la volonté des sondés. Nous avons ciblé principalement les responsables développement durable des enseignes, ou dans le cas de Monoprix, la responsable de la Fondation Monoprix qui s’occupe du don alimentaire de cette enseigne.

2.1.2 Explication du questionnaire

Question 1 : Tout d'abord et pour contextualiser, pourriez-vous nous donner quelques chiffres sur le don alimentaire dans votre enseigne? (nombre de magasins qui pratiquent le don, pourcentage de dons sur le nombre d'invendus…, selon les chiffres disponibles).

Etant posée aux sièges sociaux des enseignes de la grande distribution, cette question nous permet d’avoir un point de vue global sur la politique de dons de chaque enseigne. Dès lors, on peut comparer les différentes enseignes. En posant une telle question, nous espérons aussi obtenir des chiffres sur le don, dur à quantifier. Cette question s’inscrit donc dans l’étude quantitative du don et donc dans l’hypothèse 1, puisqu’elle nous permettra de comparer le don et la gestion des déchets.

Question 2 : Pour Monoprix : Quel est le rôle de la Fondation quant au don alimentaire? S'agit-il d'une

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politique de communication et d'incitation auprès des supermarchés de votre enseigne, ou d’une mise en place concrète d'un système pour donner aux associations?

Pour les autres enseignes: Y-a-t-il d'une politique de communication et d'incitation auprès des supermarchés pour les inciter à donner ou y-a-t-il un système mis en place par les sièges sociaux pour donner aux associations ?

Ces questions nous permettent d’évaluer le rôle et l’influence des sièges sociaux dans le don alimentaire. Elles interrogent également le sondé sur la communication interne de l’enseigne autour du don. Ces questions vérifient donc l’hypothèse 2.

Question 3 : Cette politique est-elle valable pour tous les supermarchés de votre enseigne ou ne s'applique-t-elle qu'à certains?

Question 4 : Si elle ne s'applique pas à tous, quelles sont les conditions pour qu'un magasin pratique le don alimentaire? (lieu, logistique, taille,...)

Ces deux questions complémentaires mettent en avant les différences de don entre les supermarchés d’une même enseigne. La deuxième permet au sondé de préciser les raisons de telles différences. Peuvent alors être mises en avant des raisons telles que de faibles capacités de stockages, des associations trop éloignées et inefficaces, le coût logistique du don, consommateurs plus sensibles au don etc… Ces questions vérifient quasiment toutes les hypothèses (1, 3, 4, 5, et 6).

Question 5 : Chaque magasin est-il libre de refuser de pratiquer le don alimentaire? Si oui, quelles sont leurs raisons?

Cette question fait échos à la question précédente, et permet, si le responsable sondé n’en a pas encore parlé, d’évoquer les motivations des managers dans les différents supermarchés. Elle s’inscrit donc dans l’hypothèse 5.

Question 6 : Enfin, quelles sont les raisons qui poussent l'enseigne à pratiquer le don alimentaire?

(rentabilité économique, image de l'enseigne, éthique...)

Cette question permet de mettre en avant les motivations poussant les supermarchés à donner.

Les motivations peuvent être d’ordre économique ou éthique, insufflées par le siège social ou le gérant. Cette question vérifie donc les hypothèses 1,2, 3, 5 ou 6.

(21)

2.2 Questionnaire banque alimentaire

2.2.1 Conditions d’administration du questionnaire

L’administration de ce questionnaire à la banque alimentaire s’est faite en face à face, dans les locaux de la banque alimentaire du Rhône, à Décines. La personne interrogée, Gilbert Loridant, y est bénévole depuis 3 ans. Les questions qui suivent ont servi de base pour l’entretien, mais des questions supplémentaires ont été posées afin d’apporter des précisions et de rendre cet entretien plus naturel.

2.2.2 Explication du questionnaire

Question 1: Tout d’abord, avec quelles enseignes de supermarchés travaillez-vous ? Y-a-t-il des critères pour le choix de ceux-ci (distance, taille du magasin, quantité des dons) ?

Cette question cherche à mettre en avant des partenaires privilégiés de la Banque Alimentaire, c’est-à-dire des enseignes qui offrent plus de dons, ou qui ont un partenariat spécifique avec la Banque Alimentaire. Cette question permet également de comprendre ce qui facilite un partenariat avec la Banque Alimentaire, et ce notamment pour des raisons logistiques. Elle s’inscrit donc dans le cadre des hypothèses 1, 2, 4, 5 ou 6.

Question 2 : Récupérez-vous vous-même les produits dans les supermarchés ou ceux-ci vous sont-ils livrés par les supermarchés ? (coût de récupération, coût de vente)

Cette question permet de comprendre la logistique mise en place entre les supermarchés et la Banque Alimentaire, ainsi que le coût de cette logistique. Elle s’inscrit donc dans le cadre de l’hypothèse 1.

Question 3: Quel type de produit récupérez-vous principalement? Avez-vous le droit de récupérer des produits périmés ?

Cette question permet de comprendre les obstacles du don, telles que des éventuelles capacités de stockage trop faibles des produits frais avant ramassage pour les associations. Ainsi, elle s’inscrit à la fois dans l’hypothèse 1 et l’hypothèse 6.

Question 4 : Quelle est selon vous la principale motivation qui mène les managers des supermarchés à vous donner ? Est-ce pour les raisons économiques ? Déduction fiscale ? Cela simplifie-t-il leur traitement des déchets ?

Cette question cherche à comprendre les arguments des associatifs face aux supermarchés, et les arguments qu’ils mettent en avant pour pousser les supermarchés à leur donner. Mais elle met

(22)

également en avant les avantages du don pour les supermarchés, car la Banque Alimentaire connaît bien les supermarchés avec lesquels elle travaille et peut faire une synthèse objective de ces avantages.

Cette question s’inscrit donc dans le cadre des hypothèses 1, 2 ou encore 5.

Question 4bis: Pensez-vous que la quantité de stockage peut influer sur la propension à donner des dons de la part des enseignes ? (ex : si le supermarché a une faible quantité de stockage, elle ne sera pas en mesure de donner beaucoup)

Cette question fait échos à la précédente et cherche à mettre en évidence les critères poussant les managers à donner. Avec cette question, on s’intéresse principalement à la problématique des capacités de stockage et donc on vérifie l’hypothèse 6.

Question 5 : Existe-t-il un label ou une marque de reconnaissance attribuée aux supermarchés qui vous fournissent des dons (afin qu’ils puissent se revendiquer en tant que donneur et ainsi améliorer leur image auprès des consommateurs) ?

Question 6 : Si non, pensez-vous que la mise en place d’un tel système pourrait augmenter la quantité de dons de la part de ces enseignes ?

Ces questions font également échos à la question 4, et cherchent à comprendre l’avantage en terme d’images pour les enseignes, et si les enseignes donatrices peuvent se revendiquer comme telles. Ainsi, elle s’inscrit dans le cadre de l’hypothèse 2 sur la communication externe de l’enseigne sur le don.

Question 7 : Avez-vous besoin de relancer souvent les supermarchés pour les dons ? Cela dépend-t-il des enseignes ? Menez-vous sinon des campagnes de pub pour motiver des supermarchés à donner ?

Cette question permet de comprendre dans quels cas les supermarchés donnent et s’il y a un don permanent ou seulement ponctuel quand les supermarchés ont besoin de se débarrasser de stocks supplémentaires. Ainsi, cette question permet de comprendre les politiques globales des enseignes sur le don. Elle permet également de mesurer la motivation des supermarchés : en effet si la Banque Alimentaire relance souvent les supermarchés, cela montre que les supermarchés ne donnent pas

« naturellement » et tout le temps. Cette question s’inscrit donc dans le cadre des hypothèses 1, 2 et 5.

Question 8 : Comment répartissez-vous les dons entre les différentes associations ? Est-ce en fonction des besoins ponctuels de ces associations ?

(23)

Cette question permet de comprendre la logistique mise en place par la Banque Alimentaire, et permet d’évaluer la distance entre les supermarchés donateurs et les associations recevant leurs dons.

Ainsi, cette question permettra de compléter les études vérifiant l’hypothèse 4.

2.3 Questionnaire supermarchés

2.3.1 Conditions d’administration du questionnaire

Ce questionnaire a été administré en face à face aux gérants des supermarchés et sur leur lieu de travail. Nous avons ciblé en premier lieu des supermarchés de tailles différentes, puis nous nous sommes concentrés sur les supermarchés de moyenne taille pour qui l’aspect logistique et les capacités de stockage sont plus complexes.

2.3.2 Explication du questionnaire

Question 1 : Tout d’abord, à votre connaissance, les sièges sociaux de votre enseigne (Carrefour, Monoprix ou…) vous incitent-ils à mettre en place et appliquer des politiques de dons alimentaires ? (Réponses : oui, non)

Cette question vérifie l’hypothèse 2, sur la communication interne des enseignes, et permet également de comparer les politiques internes d’incitation au don des différentes enseignes.

Question 2 : Mettez-vous en place ou avez-vous de telles politiques dons dans votre magasin ? (Réponses : oui, non)

Cette question permet de quantifier le nombre de supermarchés offrant des dons. Elle permet également de constater s’il y a des comportements différents dans les magasins d’une même enseigne.

Ainsi, cette question s’inscrit dans le cadre des hypothèses 1 (étude quantitative du don et de ses coûts) et 5 (motivation des managers).

Suite à cette question, deux questionnaires différents ont été posés aux gérants des supermarchés.

Suite de l’entretien si réponse positive :

Question 3 : Comment s’organisent ces dons au niveau logistique ? (Réponses : le magasin trie les produits, le magasin stocke les produits jusqu’à ce qu’on vienne les chercher, le magasin achemine lui- même les produits aux associations, autre : …)

(24)

Cette question permet de comprendre la logistique nécessaire pour transférer les dons. Elle permet également de comparer les différences logistiques entre différents magasins, ce qui influe potentiellement sur la quantité de dons offerts. Cette question permet donc principalement de vérifier l’hypothèse 1, et les difficultés de mise en place du don.

Question 4 : Passez-vous par des intermédiaires du type Banque Alimentaire ? (Réponses : oui, non)

Question 5 : Avec quelles associations, autre que les intermédiaires, travaillez-vous ? (réponse ouverte) Comme la question précédente, ces deux questions permettent de comprendre la logistique du don et s’inscrit dans l’hypothèse 1.

Question 6 : Pourquoi travaillez-vous avec ces associations (celles citées question 2)? (Réponses : partenariat de longue date, proximité géographique, association réputée/connue, autre : …)

Cette question permet de mesurer les liens des supermarchés avec les associations, et de voir par la suite si ces liens influent sur le don et sur leur coût. Cette question s’inscrit donc dans le cadre des hypothèses 1 (sur la logistique et le coût du don) et 4 (sur la proximité entre associations et supermarchés).

Question 7 : A combien de kilomètres, ces associations agissent-elles ? (Réponses : 0 à 5 km, 5 à 10 km, 10 à 20km, plus de 20km)

Comme la question précédente, cette question s’inscrit dans le cadre des hypothèses 1 et 4, en mettant un accent sur la proximité géographique des supermarchés et des associations.

Question 8 : Donner représente-t-il un coût financier ? (Réponses : oui, non, ne sais pas)

Cette question permet de comprendre si le don est perçu comme un coût par les managers, et donc comme un frein potentiel. Elle répond donc à l’hypothèse 1 sur le coût, mais permet de comprendre la vision du don par les managers et donc répond également à l’hypothèse 5.

Question 9 : Si oui, donner coûte-il plus que jeter selon vous ? (Réponses : oui, non)

Grâce à une tournure un peu provocatrice, cette question précise la question précédente à la fois sur le coût objectif du don, et sur la perception du don par les managers. Comme la question précédente, elle s’inscrit dans le cadre des hypothèses 1 et 5.

(25)

Question 10 : Si donner coûte plus cher que jeter, qu’est-ce qui vous pousse à jeter ? (Réponses : les dates de péremption, tout ne peut pas être donné pour des raisons logistiques, certains produits n’ont pas le droit d’être donnés, capacités de stockage insuffisantes, autre : …)

Cette question permet de mettre en avant les motivations poussant les supermarchés à donner.

Les motivations peuvent être d’ordre économique ou éthique, insufflées par le siège social ou le gérant. Cette question vérifie donc les hypothèses 1,2, 3, 5 ou 6.

Question 11 : Quelles sont vos capacités de stockage des produits ayant dépassés la DLUO, ou proches de la DLC? (exprimer en kg) (réponse ouverte)

Question 12 : Selon vous, ces capacités influent-ils sur les dons aux associations ? (Réponses : oui, non) Ces questions nous permettent d’établir potentiellement un lien entre quantités de dons offerts et capacités de stockage. Elles vérifient donc l’hypothèse 6.

Question 13 : Faites-vous de la communication sur vos politiques de dons ? (Réponses : oui, non)

Question 14 : Si oui, par quel moyen ? (Réponses : tracts dans les boites aux lettres, affiches dans le supermarché, publicité à la radio, publicité à la télé, publicité sur internet, autre :…)

Ces deux questions permettent de comprendre comment les managers perçoivent le don, et ce que le don apporte à leur supermarché. Ainsi, si un manager fait beaucoup de communication sur le don, cela peut être lié au fait qu’il perçoit le don comme un argument de vente majeur auprès des consommateurs. Ces questions s’inscrivent donc dans le cadre des hypothèses 3 et 5.

Question 15 : Pensez-vous que c’est important pour les consommateurs ? (Réponses : très important, important, peu important, pas important)

Question 16 : Est-ce un argument de vente ou pourrait-il le devenir ? (Réponses : oui, cela en est déjà un, oui, cela pourrait en devenir un, non)

Ces questions permettent de confirmer les deux questions précédentes et l’idée que se fait le manager sur l’importance du don pour les consommateurs. Ainsi, elles répondent aussi aux hypothèses 3 et 5.

Question 17 : Qui est à l’origine de ces politiques dans votre magasin ? (Réponses : le siège social, le directeur du magasin, les employés, autre : …)

(26)

Question 18 : Si c’est vous, avez-vous les moyens de mettre en place les politiques que vous désirez ou est-ce que vous êtes restreint pour des raisons quelconques ? (Réponses : oui, non)

Ces questions permettent de comprendre si les politiques de dons dépendent essentiellement des volontés du manager ou de celles des sièges sociaux, transmises par le biais d’une communication interne sur le don. Ainsi, cette question vérifie les hypothèses 2 et 5.

Suite de l’entretien si réponse négative :

Question 3 : Pourquoi, selon vous, de telles politiques ne sont pas mises en place ? (Réponses : pour des raisons logistiques (stockage, tri, transport…), pour des raisons économiques (logistique pas compliquée mais chère), autre : …)

Cette question permet de comprendre pourquoi le supermarché ne fait pas de don, et donc si le don représente un coût financier, logistique ou autre, voire même si le don n’a aucune utilité pour le gérant. Elle répond donc aux hypothèses 1, 4, 5 et 6.

Question 4 : Envisagez-vous de mettre en place de telles politiques ou aimeriez-vous les mettre en place ? (Réponses : oui, non)

Cette question mesure la motivation du manager quant au don et permet de comparer les différences de dons entre différents supermarchés d’une même enseigne. Elle s’inscrit donc dans l’hypothèse 5.

Question 5 : Votre enseigne vous donnerait-t-elle les moyens nécessaires pour mettre en place de telles politiques ? (Réponses : oui, non, ne sais pas)

Cette question essaye de comprendre s’il y a un frein financier et logistique au don dans ce supermarché, et répond donc à l’hypothèse 1.

Question 6 : Pensez-vous qu’une telle politique aurait une influence sur l’image de votre entreprise auprès des consommateurs ? (Réponses : oui, non, ne sais pas)

Cette question interroge la conception du manager sur l’importance du don pour les consommateurs. Elle s’inscrit donc dans le cadre des hypothèses 3 et 5.

2.4 Questionnaire consommateur

2.4.1 Conditions d’administration du questionnaire

(27)

Nous avons décidé d’administrer ce questionnaire de deux façons : sur internet (sur le site www.sondageonline.com) et en face à face. Administrer notre questionnaire sur internet nous a permis d’obtenir un nombre de réponses plus important. Cependant, par souci de représentativité de l’échantillon sondé sur internet, nous avons administré 94 questionnaires en face à face, afin de vérifier les tendances ressortant du sondage en ligne.

2.4.2 Explication du questionnaire

Question 1 : Quel âge avez-vous ? (Réponses : - de 18 ans, 18-24 ans, 25-40 ans, 40-60 ans, + de 60 ans) Cette question permet d’étudier l’échantillon interrogé et nous permettra de distinguer l’intérêt pour le don alimentaire des consommateurs en fonction de leur âge.

Question 2 : Dans quelle enseigne faîtes-vous régulièrement vos courses ? (Réponses : Carrefour, Auchan, Monoprix, Lidl, Autre : …)

Cette question permet à la fois d’étudier l’échantillon interrogé, et d’établir des comparaisons entre les consommateurs des différentes enseignes pour les aspects traités dans les questions suivantes.

Question 3 : A votre connaissance, cette enseigne fait-elle des dons à des associations humanitaires ? (Réponses : oui, non)

Question 4 : Si oui, avez-vous plus d’informations ? (Réponse ouverte)

Ces questions permettent de distinguer les différentes politiques des enseignes ou des supermarchés d’une même enseigne, mais surtout la communication effectuée auprès des consommateurs sur ces politiques et la visibilité de cette communication auprès des consommateurs.

Elles permettent également de mesurer l’attention du consommateur pour ces politiques : par exemple, si un consommateur répond oui à la question 3 et non à la 4, cela peut laisser supposer que les politiques de dons ne l’intéressent pas plus que cela, ou que la communication sur ces politiques n’est pas claire et précise. Cette question s’inscrit donc dans le cadre des hypothèses 2,3 et 4.

Question 5 : Aimeriez-vous avoir plus d’informations au sujet des dons alimentaires effectués par les supermarchés que vous fréquentez ? (Réponses : oui, non)

Cette question permet de mesurer l’intérêt du consommateur pour les politiques de don, et l’utilité potentielle d’une communication plus important sur les politiques de dons. Elle permet donc d’étudier les hypothèses 2 et 3.

(28)

Question 6 : Que pensez-vous des dons alimentaires faits par les supermarchés ? (aucun avis, ça ne sert à rien, c’est bien, c’est nécessaire)

Comme la question précédente, cette question permet de mesurer l’intérêt du consommateur pour les politiques de don et s’inscrit dans le cadre de l’hypothèse 2. Grâce à la question 2, nous pourrons de plus établir une relation entre enseigne fréquentée par le consommateur, et sensibilité au don de celui-ci.

Question 7 : Si l’on vous donnait un classement des enseignes en fonction des dons alimentaires effectués, cela influerait-il votre choix du supermarché dans lequel vous faites vos courses ? (Réponses : oui, non)

Cette question est complémentaire aux précédentes et permet d’évaluer si le consommateur est prêt à changer ses habitudes en fonction des politiques de dons effectués par les supermarchés. Elle permet donc de mesurer l’importance réelle du don pour le consommateur et si les politiques de don pourraient être un critère de choix de supermarché plus important que la proximité ou les politiques de prix. Cette question vérifie donc l’hypothèse 2.

(29)

3. Analyse de la collecte d’information effectuée

Lors de l’administration de nos questionnaires, nous n’avons pas rencontré de difficultés majeures.

Les sondés ont toujours bien accueilli nos questions et semblaient intéressés par notre étude. Nous avons été satisfaits par le nombre et la qualité des résultats obtenus. De nettes tendances se dégagent des résultats et nous permettent de vérifier nos hypothèses, comme détaillé dans la suite de ce rapport.

Notons cependant, que nous avons eu du mal à obtenir des réponses des sièges sociaux. En effet, certains sondés n’ont pas répondu à nos mails. Nous avons donc pu obtenir des réponses que d’un seul siège social.

Bien entendu, nous aurions pu administrer plus de questionnaires et poser plus de questions, mais il nous aurait fallu plus de temps. De plus, les questionnaires ne devaient pas être trop longs afin que les sondés répondent attentivement jusqu’à la dernière question.

Cependant, nous avons quelque peu le regret de n’être pas allé à la rencontre de plus d’associations caritatives, mais la synthèse réalisée par le responsable de la Banque Alimentaire est très intéressante et suffisante pour notre étude.

(30)

Partie 3 : Présentation des résultats

Afin de mener à bien notre recherche, nous nous sommes rendus dans différents supermarchés, afin d’obtenir une vision globale sur notre problématique et pour que les résultats soient plus parlant.

Grâce à l’administration de questionnaires destinés aux consommateurs ainsi qu’aux gérants d supermarchés, nous pensons être en mesure d’exposer des résultats qui puissent répondre à notre question de départ. Voici donc nos résultats.

1. Traitement des résultats

1.1 Traitement des résultats consommateurs

Suite à l’administration de 144 questionnaires destinés aux consommateurs (voir questionnaire), l’utilisation du tableur Excel nous a permis d’analyser l’intérêt ou le désintérêt des consommateurs pour les dons alimentaires faits par les supermarchés.

Nous avons cherché à connaitre les habitudes de fréquentation des consommateurs. Nous voulions chercher à savoir s’il était plus juste de s’interroger sur différents magasins ou simplement sur un seul d’entre eux. De plus, plus le panel de fréquentation est large, plus les résultats nous permettent de balayer l’ensemble des supermarchés. Voici donc les habitudes de l’échantillon interrogé.

Ensuite, 105 personnes interrogées sur 144 n’ont pas entendu parler de dons au sein des établissements qu’ils fréquentent, même lorsque les enseignes en question mettent en place des politiques de don.

Carrefour 42 29%

Monoprix 24 Auchan 17%

16 11%

Lidl 8 5%

Leclerc 5 3%

Franprix 11 8%

Intermarché 8 6%

Casino 20 14%

Autre 10 7%

Enseignes fréquentées par les consommateurs

(31)

que les politiques de dons ne pousseraient pas la grande majorité des consommateurs à changer d’enseigne pour réaliser leurs achats.

Ce constat est important, car il témoigne bien d’un manque de volonté du consommateur pour le changement. En effet, bien que la grande majorité des consommateurs, tout âge confondu, voit la mise en place de politiques de dons par les

supermarchés comme une bonne chose, voire comme une action nécessaire, ils ne sont pourtant pas prêts à encourager ces actions en changeant leur fréquentation de supermarchés en fonction de ces politiques. Il est sûrement trop exagéré de parler ici d’un désintérêt du consommateur vis-à-vis des politiques de dons, car aa grande

majorité souhaiterait tout de même être plus informé. Mais le fait que 105 personnes sur 144 ne connaissent pas les politiques de dons peut être dû à trois choses : soit le supermarché n’en fait pas, soit le supermarché ne communique pas, soit le consommateur se désintéresse de la question. D’ailleurs, certains répondaient même qu’ils recevaient des informations sur ce sujet, mais qu’ils ne prenaient pas le temps de les lire. Nous verrons du côté des supermarchés quelle peut être une réponse à cela.

Mais nous avons essayé d’approfondir le traitement des résultats obtenus en analysant les réponses suivant les tranches d’âge des consommateurs interrogés. Voici d’abord la proportion des personnes interrogées suivant leur âge.

0 20 40 60 80 100

Aucun Avis Ca ne sert à rien

C'est bien C'est nécessaire

Total

Total

2

44 45

41

12

0 10 20 30 40 50

- de 18 ans 18-24 ans 24-40 ans 40-60 ans + 60 ans

Âge des consommateurs

interrogés

(32)

Malgré peut-être des idées reçues, toutes les tranches d’âge présentent relativement le même intérêt pour les campagnes de don menées par les supermarchés, ou tout du moins souhaitent être informés de tels politiques. Ce constat est illustré dans les graphiques suivants.

Pour finir, les questionnaires destinés aux consommateurs nous ont permis de répondre en partie à notre hypothèse 3 : les consommateurs sont sensibles au don des supermarchés, et la politique de don les pousse à consommer. Du point de vue des consommateurs, il est donc clair que, bien que la grande majorité soit intéressée, le don mis en place par les supermarchés n’est pas un atout en soi pour le magasin.

1.2 Traitement des résultats supermarchés

Nous avons mené une étude quantitative auprès de 15 supermarchés pour étudier leur politique de don alimentaire. Voici la répartition des enseignes interrogées.

Sur les 15 supermarchés interviewés, 11 font des dons alimentaires, 4 n’en font pas.

Le questionnaire nous a permis de mettre en évidence les facteurs et les aspects du don ou au contraire

35% 65%

Aimeriez-vous avoir plus d'informations au sujet des dons alimentaires effectués par les

supermarchés que vous fréquentez?

18-24 ans

oui non

37% 63%

Aimeriez-vous avoir plus d'informations au sujet des dons alimentaires effectués par les

supermarchés que vous fréquentez?

24-40 ans

oui non

36% 64%

Aimeriez-vous avoir plus d'informations au sujet des dons alimentaires effectués par les supermarchés que vous fréquentez? 40-60 ans

oui non

33% 67%

Aimeriez-vous avoir plus d'informations au sujet des dons alimentaires effectués par les

supermarchés que vous fréquentez?

+ de 60 ans

oui non

14%

20%

13% 20%

13%

13%7%

Enseignes interrogées

Carrefour Monoprix Casino Franprix Leclerc Lidl

(33)

La totalité des enseignes pratiquant le don alimentaire ont des incitations de la part du siège social.

C’est d’ailleurs à 90% lui qui détermine les formalités du don (que donner et à qui). A contrario 75%

des supermarchés non donneurs disent ne pas recevoir d’incitation aux dons de la part des sièges sociaux. De fait la politique de l’enseigne détermine en très grande partie la politique ou la non politique de don des supermarchés.

La rentabilité économique

Notre étude quantitative a mis en évidence une des premières motivations aux dons alimentaires: la rentabilité économique. Sur les 11 supermarchés donneurs 10 reconnaissent que donner représente un coût financier. En revanche pour 10 supermarchés sur 11 donner coûte moins cher que jeter.

Jeter coûte en effet plus chers car en plus de sélectionner et de trier les produits à enlever des rayons, le supermarché doit payer le traitement de ces déchets alors qu’il ne le fait pas quand il donne car la banque alimentaire (ou l’association) vient les chercher gratuitement. Si le don alimentaire représente un avantage financier, d’autres facteurs expliquent les limites d’une telle pratique.

Les problèmes logistiques

Comme nos entretiens exploratoires l’ont montré, ce sont uniquement les supermarchés qui s’occupent du tri et du stockage des produits. Les associations et banques alimentaires viennent ensuite dans le supermarché récupérer les produits. Sur les 11 supermarchés pratiquant le don, 10 (soit plus de 90%) passent par une banque alimentaire. La banque alimentaire est donc l’intermédiaire privilégié des supermarchés et simplifie grandement les problèmes logistiques. En effet les problèmes logistiques semblent être le frein majeur au don alimentaire. Sur les quatre supermarchés non donneurs, trois ont évoqué des problèmes de temps, de stockage et d’éloignement par rapport à une banque alimentaire ou une association. Les supermarchés donneurs ont en partie expliqué leurs dons par des facilités logistiques, notamment la présence pour 60% d’entre elle d’une association ou d’une

0 2 4 6 8 10 12

Oui Non Oui Non

Donner représente-il un coût financier? Donner coûte plus cher que jeter?

La rentabilité économique du don

(34)

banque alimentaire à moins de 10 kilomètres de leur supermarché. Si dans ces cas le facteur proximité est important, les problèmes de stockage, de législation et de temps restent encore les limites principales à des dons supplémentaires.

Le désintérêt des consommateurs

Les questionnaires consommateurs ont montré un désintérêt des consommateurs pour les politiques de don alimentaire. Les questionnaires des gérants de supermarchés ont montré que ces derniers sont conscients du faible impact des politiques de don alimentaire auprès des consommateurs. Ainsi plus de la moitié des enseignes interrogées pensent le don alimentaire comme peu ou pas important

aux yeux des consommateurs. La grande majorité des enseignes communique d’ailleurs peu sur ses politiques de dons. La promotion de telles politiques ne se fait pratiquement que sur internet et non directement en supermarché. La visibilité est donc moins grande.

0 1 2 3 4 5 6 7

pas important peu important important

Pensez-vous qu’une politique de don soit

importante aux yeux des consommateurs ?

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