• Aucun résultat trouvé

Le futur sera interprofessionnel ou ne sera pas !

N/A
N/A
Protected

Academic year: 2022

Partager "Le futur sera interprofessionnel ou ne sera pas !"

Copied!
2
0
0

Texte intégral

(1)

‘ ‘ ‘

L

es médecins, infirmières, diététiciennes et ergothérapeutes du Ser- vice de médecine de premier recours, ainsi que leurs partenaires physiothérapeutes, pharmaciens et dentistes, ont tenté, au travers de ce numéro de la Revue, de transmettre aux lecteurs, particulièrement aux médecins de premier recours, tout ce qu’ils devraient savoir sur leurs partenaires de soins principaux (sans avoir jamais osé le demander ?).

Pourquoi cet effort et cette série d’articles ?

Que le médecin soit seul en cabinet, en cabinet de groupe et/ou membre d’un réseau de soins formalisé, il doit comprendre ce que les autres pro- fessionnels de la santé font, de manière à pouvoir faire appel à eux et

s’appuyer sur leurs compétences et savoir-faire de manière efficace et ap- propriée, lorsque les besoins de ses patients le nécessitent. En effet, la connaissance et le respect des rôles et activités des uns et des autres, une compréhension commune des buts et des enjeux, une claire répartition des tâches, un partage étendu de l’information et une bonne communica- tion sont les éléments de base d’une collaboration interprofessionnelle efficace.

Le vieillissement de la population et l’augmentation de la prévalence des maladies chroniques amènent déjà un nombre croissant de profession- nels de la santé à collaborer plus étroitement pour assurer des soins de qualité auprès de patients ayant des besoins de plus en plus complexes.

D’autres éléments vont accroître cette tendance : l’avènement des DRG avec le raccourcissement des durées d’hospitalisation, le transfert des activités de soins aigus en soins «aigus de transition», puis en soins chroniques, la pénurie annoncée des ressources en personnel de santé et, enfin, les nou- velles lois fédérales sur la santé, qui encourageront les nouveaux modèles d’organisation des soins «en réseau» et créeront des incitatifs pour une collaboration accrue entre les différents intervenants. Ainsi, des change- ments inéluctables vont s’opérer dans les relations interprofessionnelles ces prochaines décennies.

La simple collaboration suffira-t-elle ? Probablement pas. Il s’agira de créer un véritable partenariat, où chaque intervenant peut apporter à l’ensemble le maximum de ses compétences. Il ne pourra s’agir que d’un concept revisité où, comme rappelé dans un article récent de la Revue signé par nos collègues de Lausanne, la collaboration «est définie comme un acte collectif de personnes dont on attend qu’elles produisent un résul- tat global quantitativement supérieur à la somme des actes posés par chacun séparément».1

Le changement ne s’arrêtera pas là. Les profils professionnels des mé- decins et autres soignants vont devoir évoluer, avec la possibilité pour le médecin, par exemple, de ne plus être le premier interlocuteur et presta- taire de divers examens et thérapies de base et, pour les autres soignants, notamment les infirmiers/infimières, de jouer un rôle plus actif dans la ges- tion des soins des patients.2 A cela s’ajoutent l’évolution des mentalités et la conception qu’a la jeune génération de son rôle et de ses tâches ; elle

Le futur sera interprofessionnel

ou ne sera pas !

«… Il s’agira de créer un véritable partenariat …»

éditorial

Revue Médicale Suisse www.revmed.ch 28 septembre 2011 1843

Editorial

J.-M. Gaspoz N. Junod Perron

du professeur

Jean-Michel Gaspoz

Médecin-chef et du docteur

Noëlle Junod Perron

Service de médecine de premier recours Département de médecine

communautaire, de premier recours et des urgences

HUG, Genève Articles publiés sous la direction

03_04_35908.indd 1 23.09.11 13:00

(2)

‘ ‘

privilégie non seulement le partage du temps de travail mais également le partage des tâches.3

Pourtant, apprendre à travailler ensemble ne va pas de soi. Ainsi, l’on peut exposer les médecins en formation à une organisation et une pratique de soins ambulatoires intégrés favorisant et valorisant ces interactions.1 Plus systématiquement, l’on peut mettre sur pied de véritables programmes d’éducation interprofessionnelle aux niveaux pré- et postgradués,4,5 axés sur des thèmes cliniques, tels que les pro- motion/prévention de la santé, les maladies chroniques, les dépendances, les soins pal- liatifs et/ou sur des dimensions transversales incluant l’éthique, la communication, les ré- seaux socio-sanitaires et les cadres légaux ou assécurologiques. Les mé- thodes d’apprentissage mettent l’accent sur des approches interactives, réflexives et axées sur la pratique et la résolution de problèmes.

Est-ce que cela fonctionne ? Selon une revue systématique de modèles d’éducation interprofessionnelle, les connaissances interprofessionnelles des bénéficiaires de ce genre de formation se sont améliorées, de même que leurs compétences en collaboration ; des changements positifs de leur comportement en termes d’organisation des soins et de soins aux patients ont également été observés.6

Qu’en conclure ? Que la préparation de ce futur repose en grande partie sur les centres de formation pré- et postgradués de toutes les professions concernées par les soins aux patients et que la mise sur pied d’une édu- cation formelle interprofessionnelle s’impose. Nombre de centres l’ont déjà compris, notamment à Genève où la HEDS (Haute école de santé), la Fa- culté de médecine et les Hôpitaux universitaires se sont lancés conjointe- ment dans la création d’un Centre de formation en compétences cliniques interprofessionnelles, qui vise notamment à développer et renforcer la collaboration interprofessionnelle dans les soins de premier recours, en mettant à disposition des espaces de simulations techniques, cliniques et relationnelles.

1844 Revue Médicale Suisse www.revmed.ch 28 septembre 2011

«… apprendre à travailler ensemble ne va pas de soi …»

Revue Médicale Suisse www.revmed.ch 28 septembre 2011 0

Bibliographie

1 Ninane F, Daeppen JB, Bugnon O, Pécoud A.

Soins intégrés : comment accompagner un change- ment de culture ? Rev Med Suisse 2010:6:2302-5.

2 Groupe de travail «Profils professionnels» de l’ASSM. Les futurs profils professionnels des méde- cins et des infirmiers dans la pratique ambulatoire et clinique. Bull Med Suisses 2007;88:46.

3 Waeber G. Place aux jeunes ! Rev Med Suisse 2010;6:2051.

4 Oandasan I, Reeves S. Key elements for inter- professional education. Part 1 : The learner, the edu-

cator and the learning context. J Interprof Care 2005;

19(Suppl. 1):21-38.

5 Oandasan I, Reeves S. Key elements for inter- professional education. Part 2 : Factors, processes and outcomes. J Interprof Care 2005;19(Suppl. 1):

39-48.

6 Hammick M, Freeth D, Koppel I, Reeves S, Barr H. A best evidence systematic review of interpro- fessional education : BEME Guide no. 9. Med Teach 2007;29:735-51.

03_04_35908.indd 2 23.09.11 13:00

Références

Documents relatifs

aux normes, comme je vous l'avais indiqué dans le bul- letin de l'année dernière : portes de la salle multimédia, de la garderie ; et aussi travaux d’entretien à l'école, au

Alternativement, vous pouvez visser votre AirHed directement sur la jambe détachée pour obtenir un monopode plus court.. La pince de l’AirHed peut être détachée de la rotule

L’objectif du projet était de développer un indice de découvrabilité pour mesurer la découvrabilité des produits culturels dans les secteurs de la musique et

Ex 1 de la fiche Ex 11 p29 et 13 p29 -S6- La masse se conserve lors d’un changement d’état Voir cours partie I/ 3°) -S7- Expliquer grâce au modèle moléculaire la conservation de

Alors que le Grand Conseil s’est encore livré la semaine dernière à un débat houleux sur la nationalité des administra- teurs de régies publiques, maintenant la détention

Fondé sur un travail de rassemblement de plusieurs perspectives et critiques sur la médiatisation (avec des références à A. Hjarvard, etc.), Krotz propose une

Lavinia BETEA (Research Center Serge Moscovici, Aurel Vlaicu University Arad, Romania) Catherine GHOSN (IARSIC-CTS CORHIS, Paul Sabatier University Toulouse, France) Stefan

Stefan BRATOSIN (IARSIC-CTS CORHIS, Université Paul Valéry Montpellier, France) Catherine GHOSN (IARSIC-CTS CORHIS, Université Paul Sabatier Toulouse, France) Mihaela Alexandra