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La beauté du corps dans l’Antiquité grecque à Martigny-la-Romaine

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La beauté du corps dans l'Antiquité grecque à Martigny-la-Romaine

BAUMER, Lorenz, WIBLÉ, François

BAUMER, Lorenz, WIBLÉ, François. La beauté du corps dans l'Antiquité grecque à Martigny-la-Romaine. In: Jenkins, I., Turner, V. La beauté du corps dans l'Antiquité

grecque, Catalogue d'exposition, en collaboration avec le British Museum, Londres.

Fondation Pierre Gianadda, Martigny, 28 février – 9 juin 2014. Martigny : Fondation Gianadda, 2014. p. 339-371

Available at:

http://archive-ouverte.unige.ch/unige:34651

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Fondation Pierre Gianadda Martigny Suisse

LA BEAUTÉ DU CORPS

DANS L'ANTIQUITÉ GRECQUE

EN COLLABORATION AVEC LE BRITISH MUSEUM, LONDRES

Commissaire de l'exposition lan Jenkins

avec la collaboration de Victoria Turner

Du 28 février au 9 juin 2014 Tous les jours de 10 h à 18 h

The British

Museum

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LA BEAUTÉ DU CORPS

DANS L'ANTIQUITÉ GRECQUE

À MARTIGNY- LA- ROMAINE

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Une découverte exceptionnelle à Martigny-la-Romaine

par François Wiblé

Comme cela se pratique systématiquement depuis une quarantaine d'années à Martigny, les archéo- logues interviennent préventivement ou, dans des cas particuliers, organisent un suivi attentif lorsque des travaux de terrassement, dans le cadre de la construction d'un immeuble ou de travaux d'édilité, menacent des vestiges archéologiques de l'antique capitale du Valais, Forum Claudii Vallensium.

C'est ainsi qu'au printemps 2011, des fouilles par- tielles ont été entreprises sur le tracé du prolonge- ment de la rue des Morasses en direction de la rue d'Octodure, notamment à l'emplacement des futures canalisations et puits perdus, mais non sur l'emprise totale de la nouvelle voie, car le fond de l'encaisse- ment des remblais n'atteint pas le sommet des ruines.

Le nouveau tronçon traverse de part en part l'in- sula (quartier) 13 de la ville romaine, puis se super- pose à l'antique rue de la Basilique, entre les insulae 4 et 14 (fig. A).

De cette insula 13 (fig. B), on connaissait jusque- là une partie de sa façade et de son secteur SO, occupé par une grande cour partiellement dallée qui se prolongeait du côté nord-ouest par un petit bâtiment au plan apparemment symétrique occu- pant l'angle 0 du quartier (fouilles 1987 /1988).

Le long de la rue de la Basilique, des sondages ouverts en 1997 avaient montré que la façade ori-

Fig. A. Extrait du plan archéologique de la ville romaine de Forum Claudii Vallensium (Martigny). On remarque une concentration de domus à péristyle (dont les jardins sont indiqués en vert sur le plan) dans la région du forum.

Fig. A. Extract of the archaeological plan of the Roman town of Martigny (Forum Claudii Vallensium). A concentration of peristyle dom us (the gardens feature in green on the plan)

can he seen in the a rea of the forum.

An exceptional jind in Roman Martign y

by François Wiblé

For the past forty orso years in Martigny, archaeolo- gists have systematically taken preventive action, or, in certain special cases, have taken steps to ensure th at a close rye is kept on proceedings, in the event of earth-moving operations-wh ether a black of jlats is being built or municipal works are in progress- that constitute a threat to the archaeological remains of the Forum Claudii Vallensium, the ancient capital of the Canton of Valais.

This was why a partial excavation was undertak- en in the spring of 2011 along the line of the ex- tension of the Rue des Morasses towards the Rue

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Fig. B. Plan du secteur occidental de l'insu/a 13 de Fomm Claudii Vallensium, occupée entièrement ou pour le moins en grande partie par la domus d'Apollon et d'Hercule, avec indication des années d'intervention. L'étoile indique le lieu de découverte des deux torses.

Fig. B. Plan qfthe west sec/or ofinsula 13 of Forum Claudii Vallensium, entirely or main/y occupied by the domus q/

Apollo and Hercules, wil h an indication of the years wh en interuentiom look place. 17Je star shows thejindspot qfthe two torsos.

ginale de l'insu/a, alignée sur celles des quartiers voisins, avait été décalée d'une douzaine de mètres vers le NO, selon un tracé sinueux, irrégulier, à la suite de la reconstruction et de l'élargissement considérable de la basilique du forum, empiétant largement sur la rue de la Basilique primitive.

L'insu/a 13 occupe donc une situation privilégiée, juste derrière la basilique du forum, dans un quar- tier résidentiel auquel appartient, dans l'insu/a 12 voisine, la domus Minerva, vaste demeure de plus de 1 500 m2, dont les ailes s'articulent, à la mode

Fig. C. Fin juin 2011, domus d'Apollon et d'Hercule. Vue du chantier en direction du NO. Au premier plan, l'angle nord du péristyle, puis le portique et deux salles du balnéaire pourvues de sol en mortier au tuileau. Les statues ont été découve1tes quelques jours plus tard, lors du creusement du prolongement de la tranchée au pied du tas de terre sombre.

Fig. C. La te june 2011. Do mus of Apollo and Hercules. View qfthe site towards the NW. In theforeground, the no11h corner of the pe1·istyle, the portico and two of the bath bouse rooms with broken file mortar jlooring. Tbe statues were discouered afew days later when the extension of the trench at thefoot of the dark-coloured heap ofem1h was excavated.

d 'Octodure, and particularly on the site of the fu-

ture pipes and soakaways, although it did not in- elude all the ground subjacent to the new roadway si nee the base of the hard core in.fill is not as deep as the top of the ruins. The new section passes right through insula (black) 13 of the Roman town and th en continues on top of the former Rue de la Basi- lique, between insulae 4 and 14 (fig. A).

Only part of the façade of insu la 13 had been iden-

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méditerranéenne, autour d'une cour à péristyle dotée d'un bassin d'agrément.

On peut noter qu'à Martigny, les domus à péristyle connues ont toutes été retrouvées dans les " beaux quartiers " de la ville antique, à savoir dans les insulae contiguës au forum (fig. A).

Dans le secteur ouest de l'insu/a 13, les structures mises au jour dès le printemps 2011 (murs, sols, seuils, installation hydraulique, etc.), mises en relation avec les découvertes effectuées en 1987-1988le long de la rue de Minerve, permettent, malgré leur petit nom- bre et leur état fragmentaire, de restituer, dans cette insu/a (pour ce qui est d'un des derniers états des constructions en tout cas), une nouvelle domus de ce type, dont le péristyle devait être de grandes dimen- sions : 30 x 18,60 rn environ. Nous en avons repéré l'angle N du jardin où quelques éléments en pierre de taille des stylobates étaient encore in situ (fig. C). Ses portiques NO et NE, larges de 3 rn environ, étaient pourvus d'un sol particulier (tout-venant du Mont- Chemin, chaulé), que l'on retrouve dans l'espace, de largeur analogue, qui longeait la grande cour dallée et devait constituer la branche SO du péristyle. Dans le prolongement du mur bordant cette cour au SE, on doit sans doute restituer le mur de fond du portique SE. Le jardin était vraisemblablement pourvu d'un bassin d'agrément, car on a repéré un canal d'écoule- ment en provenance de son angle sud.

Au NO du péristyle, l'aile de la domus était occu- pée par un balnéaire, sur une profondeur d'un peu plus de 10 m. Elle comprenait un local chauffé par hypocauste qui se terminait par une abside de forme polygonale ou semi-circulaire occupée par un bassin.

C'était peut-être le caldarium. Plus au NE, deux salles étaient simplement pourvues d'un sol de mortier au tuileau ; l'une d'entre elles devait être le frigidarium, car, dans un deuxième temps, on lui a adjoint, au NO, un bassin dont le sol était pourvu de dalles de calcaire et de schiste, bien ajustées, bordé d'épais murs renforcés aux angles par des contreforts.

Un moment inoubliable

Le 6 juillet 2011, en fin d'après-midi, alors que les archéologues étaient occupés à dégager les vestiges situés dans le tracé de la tranchée principale, appa- rurent, au pied du mur NO de ce bassin, dans l'es- pace situé entre le mur de façade de l'insu/a 13 et

tified at the ti me along with its SW sector, taken up by a large partial/y paved courtyard, extended on its north-west side by a small building of appar- ent/y symmetrical design occupying the west angle of the black (1987/1988 excavations).

Sondages opened up along the Rue de la Basilique in 1997 had revealed that the original façade of the in- sula, aligned on those of the neighbouring blacks, bad been shifted about twelve metres to the Nw, on an irregular circuitous layout, following rebuilding and the considerable enlargement of the basilica adjacent to the forum, and encroached to a considerable ex- tent on the original Rue de la Basilique.

Insula 13 thus has a privileged situation, just behind the forum basilica, in a residential district of which the domus Minerva in the neighbouring insula 12 is part; this is a vast dwelling of over 1,500 m2, its wings structured in Mediterranean fashion round a colon- naded courtyard or peristyle containing an orna- mental pool.

ft may be noted that all the known peristyle domus in Martigny were found in the affluent sectors of the ancient town, constituted by the insulae adjoin- ing theforum (fig.A).

In the west sector ofinsula 13 the structures brought to light since spring 2011 (walls, jloors, door sills, water-power installations, etc.), in association with the discoveries made in 1987-1988 along the Rue de Minerve, although fragmentary and few in nu rn- ber, permit the reconstitution in the insula (at !east where one of the most recent stages of its construc- tion is concerned) of a new do mus of this type, with a very large peristyle measuring approximately 30 by 18.60 metres, We identified the N angle of the garden, where sorne dressed stone fragments of the stylobates were still in situ. The NW and NE porti- coes, sorne 3 m wide, had unusualjlooring (white- washed run-of-mine from Mont-Chemin) recur- ring in the a rea bordering the big paved courtyard which is of similar width and must have consti- tuted the SW branch of the peristyle. The restitution of the rear wall of the SE portico should no doubt be sited in the extension of the wall bordering the courtyard to the SE. There was very probably an ornamental pool in the garden since a drainage channel was located comingfrom its south corner.

To the NW of the peristyle, the wing of the dom us was

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Fig. D. Au borel de la tranchée, deux heures après la découverte, de gauche à droite : François Wiblé, archéologue cantonal, Léonard Gianaclcla, président de la Fondation Pierre Gianadcla, André Tissières,

président de la Fondation Pro Octoduro, Léonard-P. Closuit, promoteur de l'archéologie martigneraine, et Marlyse Wiblé.

Fig. D. On the lip of the trench, two hours ajter the discovery, from left to right: François Wiblé, cantonal archaeologist,

Léonard Cianadda, president of the Fondation Pierre Cianadda, André Tissières, president of the Fondation Pro Octoduro, Léonard-P. Closuit, promoter ofarchaeology in Martigny, and Marlyse Wiblé.

l'aile thermale, deux torses en marbre appartenant à des statues d'Hercule et d'Apollon cytharède, d'une superbe qualité (fig. D etE). On se perd en conjec- tures quant aux raisons qui ont conduit une ou plu- sieurs personnes, à la fin de l'Antiquité, à dépo- ser soigneusement les deux torses, alignés, contre le mur. On notera qu'il est exceptionnel, pour des pièces de cette importance, de connaître le contexte archéologique précis ; pour la plupart, ces décou- vertes sont le fruit du hasard. Ces objets gisaient dans

Fig. E. Les torses des deux statues à leur emplacement de découverte, alignés au pied du mur du bassin froid.

La partie supérieure du torse d'Hercule est encore enfouie clans le bord de la tranchée.

Fig. E. The torsos of the two statues at the.findspot, aligned at the base of the wall qf the cold bath. The upper part of the Hercules torso is still buried in the edge of the trench.

occupied by a bath bouse over a depth of just over 10 m. It comprised a room heated by a hypocaust ter- minating in a polygonal or semi-circular apse con- taining a pool. Tbis may have been the caldarium.

Further to the NE, two rooms bad a simple jlooring of broken tile mortar; one of them must have been the frigidarium since at a later period a pool was added to the Nw, paved with close-:fitting limestone and schist slabs, with thick walls buttressed at the corners.

An unforgettable moment

In the late afternoon of 6 july 2011, when the ar- chaeologists were in the process of uncovering the remains in the layout of the main trench, two mar- ble torsos of superb quality, belonging to statues of Hercules and Apollo Citharoedus (figs. D and E), came to light at the foot of the NW wall of the pool, in the space between the façade of insula 13 and the bath bouse wing. One can only guess at

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une sotte de remblai, contenant passablement de matériel de démolition des structures avoisinantes, ainsi que quelques monnaies du nf' siècle de notre ère, qui nous indique un terminus post quem pour l'enfouissement des deux statues. Ce constat n'est malheureusement pas pettinent pour nous aider à reconstituer les tribulations de ces œuvres d'art, de leur création jusqu'à leur enfouissement.

Du fait de l'heure tardive de la trouvaille, il n'était pas pensable de prélever le jour même ces statues sans compromettre l'analyse de leur environne- ment archéologique. Pour éviter tout risque (inter- vention intempestive liée au chantier de construc- tion ou acte de malveillance), l'archéologue canto- nal décida de passer la nuit sur les lieux mêmes, dans sa voiture. La soirée fut agréable, ponctuée de visites amicales au cours desquelles quelques excellentes bouteilles furent débouchées. La nuit fut heureusement courte : dès cinq heures et quart, arrivèrent les premiers passionnés d'archéologie.

Le surlendemain, dans le prolongement de la tranchée, à env. 1 rn au NO des deux torses, sont apparus quelques fragments de marbre apparte- nant à l'évidence aux deux statues (fig. F). Une investigation complémentaire, dans de meilleures

Fig F. Apparition, non loin du lieu de découverte des deux torses (emplacement désigné par un X bleu), de fragments des deux statues, dont le pied droit d'Apollon sur son socle.

Fig. F Discovery of fragments of the two statues, including the right foot of Apollo on its base, not Jar from where the two torsos were discovered (findspot shawn by a blue X).

the reasons which led a persan or persans, in tate Antiquity, to carefully align the two torsos against the wall and leave them there. It may be noted that it is exceptional to have the exact archaeological context of abjects of this importance; such discov- eries are for the most part a matter of chance. The statues were lying in a kind of jill, containing a good deal of demolition material from the neigh-

bouring structures and a few coins from the 4'11 century AD, which gives us a terminus post quem for wh en they were buried. Unfortunately, this is no help in reconstituting the tribulations experienced by these works of art, between their creation and their interment.

In view of the tate hour of the discovery, it was out of the question to remove the statues then and there without compromising the analysis of the archaeo- logical environment. In arder to obviate the risks (an ill-timed intervention relating to the worksite or a malicious acù, the cantonal archaeologist decided to spend the night on the spot in his car. The evening was agreeable, punctuated by friendly visits in the course of which a number of excellent botties were uncorked.

Luckily, it was a short night,· by 5.15 a.m. the.first ar- chaeology enthusiasts were already ar.riving.

Two da ys later, about a metre to the NW of the two torsos in the extension of the trench, a few mar- ble fragments clearly belonging to the two statues turned up (fig F). At this point further investiga- tion, under better conditions than the bottom of a trench, was essential, both to study the context of the discoveries and with the hope of recuperating a maximum of sculpted fragments by expanding the area explored (figs. Gand H).

The exercise revealed that the twenty pieces of mar- ble preserved had been deposited higgledly-piggled- ly in a slight hollow in the ground about 1.50 m in diameter,· its shape was unclear as it had been .filled up with the same matrix as the surrounding

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Fig. G. Début du dégagement des fragments de statues après élargissement de la surface à examiner. On remarque les contreforts adossés aux angles extérieurs du bassin froid.

Fig. G. Making a start on extricatingfragments of the statues following the extension of the area ta be investigated. Note the

buttressed outer corne1':; of the cold bath.

conditions qu'au fond d'une tranchée, s'imposait donc, d'une part pour étudier le contexte de ces découvertes et d'autre part dans l'espoir de récu- pérer le maximum de fragments de sculpture, en élargissant la surface explorée (fig. G etH).

L'intervention a montré que les vingt éléments de marbre conservés avaient été déposés pêle-mêle dans une légère dépression du terrain de quelque 1,50 m de diamètre, aux contours incertains, car comblée avec la même matrice que le terrain environnant.

Aucun ne fut retrouvé en dehors de ce périmètre.

Ainsi, même en agrandissant davantage la surface de fouilles, les chances d'en découvrir d'autres auraient été extrêmement réduites. Pour la plupart, ils sont venus compléter les torses ; ils n'ont cependant pas permis de restituer entièrement les statues, dont les têtes, notamment, font toujours défaut.

Les deux statues ont certainement orné le péristyle ou le balnéaire de cette vaste domus, dont le pro- priétaire appartenait assurément à l'élite locale et se devait de vivre " à la romaine "·

Fig. H. Claude-Éric Bettex relève l'emplacement de chaque fragment de marbre. Les fouilles continuent à l'arrière-plan.

Fig. H. Claude-Eric Bettex records the location of each marble fragment. The excavations continue in the background.

terrain. None of the pieces were found outside this perimeter; so even

if

the excavation a rea bad been further enlarged, there would have been practically no possibility of discovering any more fragments.

Most of the .finds were parts of the torsos; however, the statues could not be entirely reconstituted, since the heads in particular are still missing.

Tbe two statues certain/y decorated the peristyle or the bath bouse of this vast dom us wh ose owner as- suredly belonged to the local elite and considered it a duty to live in the "Roman style".

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Les nouvelles statues romaines de Martigny : importance

artistique et historique

par Lorenz E. Baumer

On ne saurait sous-estimer l'importance des deux sculptures récemment découvettes à Martigny : des statues romaines sculptées en marbre sont extrê- mement rares en Suisse, et les œuvres d'une qua- lité dont témoignent surtout l'Apollon citharède (voir n° 1, fig. 1 ; 1,1-1,12) et, dans une moindre mesure, l'Hercule aussi (voir n° 2, fig. 2 ; 2,1-2,7), se comptent à ce jour sur le sol helvétique sur les doigts des deux mains. Pour la sculpture idéale, si l'on met à part la statuette exceptionnelle de laVé- nus du type de l'Aphrodite de Cnide (voir n° 3,fig.

3,1-3,4) trouvée à Martigny à l'aube de la Seconde Guerre mondiale, on citera ici surtout ladite Vénus de Bellach, hébergée à l'Historisches Museum Blu- menstein près de Soleure, dont la découverte re- monte au

:x:vre

siècle (inv. 12/7-1; Neukom 2002, p.

45-47, n° 10, pl. 8-9) : d'une hauteur conservée de 70 cm, il s'agit d'une pièce travaillée vers la fin du rer ou au début du ne siècle après J.-C. dans du marbre de Luni par un atelier à localiser à Rome ou dans ses environs, qui a été apportée en Suisse pour décorer probablement une demèure privée. Des sculptures idéales en marbre, en nombre un peu plus élevé, proviennent de la Colonia Julia Eques- tris à Nyon, mais elles sont généralement dans un état de conservation beaucoup plus fragmentaire : on citera à titre d'exemple un hermès double avec les têtes de Bacchus et d'Ariane, la tête d'un Satyre de petit format (qui a malheureusement disparu), le torse d'un Silène très fragmenté et enfin la belle tête idéale d'un athlète en marbre de Paros (Bos- sert 2002, p. 17-19, n° 1-3, pl. 1-3, et p. 21-22, n° 8, pl. 7). Que cette énumération, qui ne se veut absolument pas exhaustive, suffise pour illustrer la chance exceptionnelle que représentent les deux nouvelles sculptures!

Alors qu'on trouve en Suisse d'habitude des œuvres sculptées en calcaire local et travaillées par des

The new Roman statues from Martigny: their artistic and historical importance

by Lorenz E. Baumer

The importance of the two sculptures recent/y dis- covered in Martigny should not be under-estimat- ed; Roman statues in marble are extremely rare in Switzerland, and works of the quality observed in particular in the Apollo Citharoedus (see no. 1, jig.l; 1,1-1,12) and to a fesser extent in the Her- cules (see no. 2, fig. 2; 2,1-2, 7), can be counted on the .fingers of two bands. Where ideal sculp- ture is concerned, leaving aside the exceptional statuette of Venus, in the style of the Aphrodite of Cnidus (see no. 3,jig.3,1-3,4),found in Martigny at the start of the Second World War, we would mention in particular the statuette known as the Venus von Bellach, preserved in the Historisches Museum Blumenstein near Solothurn, the discov-

ery of which goes back to the J6th century (inv.

12/7-1; Neukom 2002, pp. 45-47, no. JO, pl. 8-9).

It measures 70 cm as preserved and was sculpted around the end of the ]51 or the beginning of the 2''d century AD in Luni marble by a workshop lo- cated either in Rome or in the environs; it was probably brought to Switzerland to embellish a private dwelling. A slightly larger number of ide- al marble sculptures come from the Colonia lu lia Equestris in Nyon, but are general/y in a much more fragmented state of conservation, for exam- ple, a double herm with the heads of Bacchus and Ariadne, a small head of a Satyr ( which has un- fortunately disappeared), the very fragmentary

torso of a Silenus and, fast/y, the very .fine ideal head of an athlete in Paros marble (Bossert 2002, pp.l7-19, no. 1-3,pl. 1-3 andpp. 21-22, no. 8,pl.

7). This list isfar from exhaustive but may suffice to illustrate the exceptional stroke of luck atten- dant on the discovery ofthese two new sculptures.

Although sculptures found in Switzerland were general/y worked in local limestone by local craftsmen or by itinerant foreign sculptors, the

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artisans de la région ou par des sculpteurs étrangers itinérants, il s'agit, en ce qui concerne les deux nou- velles sculptures en marbre de Martigny, comme pour les autres exemples mentionnés, sans aucun doute de pièces d'importation, dans le cas de l'Apollon éventuellement même d'une pièce pro- venant de la partie orientale de la Méditerranée.

Avec la Vénus, elles confirment - si l'on fait ici volontairement abstraction d'une tête en marbre avec une coiffure archaïsante dont la provenance martigneraine aussi bien que la datation antique restent incertaines (Genève, musée d'Art et d'His- toire, inv. 2816 : Bossert, Neukom 2004, pp. 132- 134, n° 20 174, pl. 22) - que certains habitants de Forum Claudii Vallensium, dont nous ne connais- sons malheureusement ni le nom ni l'origine, ne se laissaient en rien rebuter par les frais et les difficultés pour décorer leurs demeures ou leurs jardins avec des œuvres d'art de haute qualité im- portées du bassin méditerranéen. Ils s'inscrivaient ainsi dans la tradition romaine consistant à faire vivre l'espace privé avec des œuvres d'art sculp- tées, que ce soit avec des copies ou des reprises de grands chefs-d'œuvre classiques, comme c'est le cas pour la Vénus, ou avec des sculptures clas- sicisantes dont témoignent l'Apollon citharède et l'Hercule. Vénus, Apollon et Hercule étaient en ef- fet, avec des figures dionysiaques telles les satyres et les nymphes, de même que les portraits, les sujets préférés des Romains pour la décoration de leurs villas. Les deux nouvelles statues soulignent ainsi, à un niveau très élevé de qualité, le lien étroit de Martigny-la-Romaine avec la culture de la Méditer- ranée romaine.

Il faut néanmoins souligner qu'aucune de ces sculptures idéales en marbre ne fut fabriquée dans le but d'être exposée à Martigny: elles présentent toutes trois des adaptations ou des réparations qu'il faut comprendre dans le contexte de leur utilisa- tion secondaire, soit que les statues aient été en- dommagées pendant le transport, certes risqué, ou encore sur place après une première exposition, soit que leurs propriétaires les aient achetées de seconde main à l'occasion d'un passage à Rome : on ne le saura probablement jamais, pas plus que la date précise de leur arrivée en Valais.

two new marble sculptures from Martigny, like the other examples mentioned, were certain/y imported, possibly from the eastern Mediterra- nean in the case of the Apollo. Along with the Venus, they provide confirmation - if we decide to exclude here a marble head with an archais- tic coiffure, wh ose provenance from Martigny as weil as its date are uncertain (Geneva, Musée d'art et d'histoire, inv. 2816: Bossert, Neukom 2004, pp. 132-134, no. 20 174, pl. 22) - that certain of the inhabitants of Forum Claudii Val- lensium, whose names and origins we unfortu- nately do not know, did not allow themselves to be discouraged by the expense and the difficul- ties of decorating their bouses or their gardens with high-quality works of art imported from the Mediterranean basin. In this way they were in keeping with the Roman tradition of using sculp- tures to bring the private sphere to !ife, either in the form of copies or reproductions of great clas- sical masterpieces, as in the case of the Venus, or classicizing sculptures as instanced by the Apollo Citharoedus and Hercules torsos. Venus, Apollo and Hercules, Dionysiac figures like satyrs and nymphs and portraits were indeed the subjects the Romans preferred for the embellishment of their villas. The two new statues, of an excpet- ional quality, thus emphasise the very close link between Roman Martigny and the culture of the Roman Mediterranean.

It should nevertheless be stressed th at none of these ideal marble sculptures were fashioned for exhibi- tion in Martigny; all three attest to adaptations or repairs that need to be understood in the context of their secondary use: either the statues were dam- aged du ring transport with its attendant risks or af- ter they were first set up in Martigny, or their own- ers purchased them second-band during a visit to Rome. We shall prubably never know, any more th an we shall learn the exact date of their arrivai in Valais.

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Bibliographie - Pour en savoir plus

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Walter Drack, Rudolf Fellmann, Die Ramer in der Schweiz, Stuttgart-Jona, 1988, p. 204-215.

Richard Neudecker, Die Skulpturenausstattung romischer Villen in Italien, Beitrage zur Erschlies- sung hellenistischer und kaiserzeitlicher Skulptur und Architektur 9, Mayence, 1988.

Claudia Neukom, Das übrige helvetische Gebiet, Corpus signorum imperii romani (CSIR), Schweiz 1, 7, Antiqua, vol. 34, Bâle, 2002.

Gilles Sauron, Les Décors privés des Romains. Dans l'intimité des maîtres du monde, Paris, 2009.

Bibliography - For further information

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Dans l'intimité des maîtres du monde, Paris, 2009.

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!.Apollon citharède

(inv. MY11!8560-001) (fig. 1; 1,1- 1,12)

Marbre de Paros blanc à grain moyen, avec inclu- sions noires

Dimensions: H de l'ensemble: 115 cm; H conservée du torse : 73 cm; H de la base : 6,5-8,4 cm; H conser- vée du pied: 6,8 cm ; L du pied : 21 cm ; H conservée du tronc d'arbre : 36,8 cm ; H conservée de la ci- thare : 30 cm ; H de la caisse de résonance : 16,0 cm État de conservation : La statue, recomposée de plusieurs fragments, montre une figure masculine nue, identifiée comme Apollon par la cithare. La plinthe, de forme ovale, a été fixée sur sa base à l'aide de goujons, comme le prouve le trou de fixa- tion à côté du pied (fig.1,11). Il manque la tête, les deux bras avec les mains, le sexe, la jambe droite avec le genou, la jambe gauche avec une partie de la cuisse et le pied. Le bras droit et la traverse de la cithare sont perdus. La partie inférieure du tronc d'arbre sur lequel elle est posée et la majeure partie de la plinthe ont également disparu. Une assez grande partie de l'épaule gauche est endom- magée, et l'ensemble du corps présente quelques épaufrures et des altérations. La surface, qui est très finement travaillée, est partiellement érodée, surtout sur les épaules et la poitrine.

Description et analyse : Apollon, qui a l'âge d'un adolescent, comme l'indique l'absence de poils pubiens, se tient debout, la tête légèrement incli- née et tournée vers sa droite d'après ce qui reste du cou (fig. 1,7, p. 357). Le poids du corps repose sur la jambe droite, avec la cuisse gauche modéré- ment avancée, ce qui entraîne un léger déhanche- ment du bassin qui est repris en sens inverse dans la ligne des épaules. Il tenait le bras droit le long du corps et il faut restituer dans la main un plectre aujourd'hui perdu. D'après ce qui reste de l'épaule, le bras gauche était légèrement écarté du corps, avec l'avant-bras placé probablement sur la traverse de l'instrument posé sur un tronc d'arbre stylisé. La cithare, sans baudrier, est du type usuel, avec une caisse de résonance à imaginer en ébénisterie, en forme de trapèze évasé vers le haut (fig. 1,8-1-10) ; elle se prolonge par les deux bras et la traverse où s'enrouleraient dans la réalité les cordes, qui n'ont pas été représentées dans le marbre. Le cordier sur la caisse de résonance est caché, comme cela

1. Apollo Citharoedus

(in v. MY11/85 60-00 1) (fig.1; 1-1- 1,2)

White Paros marble, medium grain, with black in- clusions

Dimensions: Overall height: 115 cm; height of tor- so, as preserved: 73 cm; height of base: 6.5-8.4 cm;

height offoot, as preserved: 6.8 cm; length of foot:

21 cm; height oftree trunk, as preserved: 36.8 cm;

height of cithara, as preserved: 30 cm; height of sound box: 16.0 cm.

State of conservation: Reconstructed from a num- ber of fragments, the statue represents a naked male figure, identified from the cithara as Apollo.

The oval plinth was .fixed to the base with pins, as is attested by the mounting ho le next to the foot (fig.

1,11). The head is missing, as are both arms and hands, the genitals, the right leg and knee, the left leg with part of the thigh and the foot. The right arm and the cross bar of the cithara have been lost.

The lower part of the tree trunk on which the in- strument is placed and most of the plinth have also disappeared. A fair/y extensive part of the left shoul- der is damaged and the body overall shows sorne spalling and modifications. The surface, which has been very delicate/y worked, is partial/y eroded, es- pecially on the breast and shoulders.

Description and analysis: Apollo, represented as an adolescent, as can be seen from the ab- sence of pubic ha ir, stands with his head slightly tilted and turned to the right, according to the remains of the neck (fig. 1, 7, p. 357). The weight of the body is on the right leg, with the left thigh somewhat forward, giving a slight twist to the pelvis, reiterated in the fine of the shoulders but in the opposite direction. The right arm lies along the body; the band would have held a plec- trum which has disappeared. According to what remains of the shoulder the left arm was held slightly away from the body, the forearm prob- ably resting on the crossbar of the instrument which has been placed on a stylised tree trunk.

The cithara has no shoulder strap and is of the usual type, with a sound box to be imagined as carved in wood and trapeze-shaped, widening upwards towards the top of the instrument (fig.

1,8-1,10); it is extended by two arms and the crossbar round which the strings would have

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se trouve déjà sur des vases grecs, sous une plan- chette rectangulaire décorée en très faible relief avec deux griffons ailés de part et d'autre d'une colonne au fût lisse (fig. 1,12).

La chair est modelée avec une grande sensibilité, et sous la peau se dessinent les muscles et la char- pente osseuse dans un jeu très finement varié du relief (fig. 1,7, p. 357). L'absence de trous de foret, par exemple entre les jambes et les fesses, confirme que nous avons à faire avec une œuvre qui a été tra- vaillée encore au rer siècle apr. J.-C., probablement à l'époque des Flaviens (69-96 apr. J.-C), d'après un certain flou dans la structure de la chair.

Par la composition du corps qui ressemble à un grand double S, la statue se réfère à l'œuvre de Praxitèle, grand maître de la sculpture grecque du rve siècle av. J.-C., dont on citera ici en comparai- son les fameuses statues du Satyre au repos, de l'Apollon Sauroctone ou encore de l'Aphrodite de Cnide (voir ici n° 3), connues par de nombreuses copies romaines. Mais le rapprochement avec le Satyre et l'Apollon praxitéliens montre aussi que nous ne nous trouvons pas en face d'une copie romaine d'une œuvre du second classicisme grec.

Il s'agit en effet d'une sculpture classicisante dont le type remonte probablement au 1er siècle av. J.-C.

: malgré la maîtrise exceptionnelle du sculpteur, qui a su créer une œuvre de première qualité, rien ne reste de la composition autocentrée des statues de Praxitèle. La figure se déploie comme sur une toile à plat, avec un aspect théâtral qui est aussi souligné par la cithare présentée de face et sans véritable profondeur.

L'Apollon de Martigny s'inscrit dans la série des statues décoratives destinées aux jardins et atria privés des maisons romaines, où on trouve assez souvent des représentations d'Apollon à la cithare.

Le schéma précis, dont une étude plus approfon- die sera présentée ultérieurement, est traduit par plusieurs statues de provenance et de formats dif- férents dont nous donnons ci-dessous une liste provisoire. Les meilleurs exemplaires proviennent d'Asie Mineure (fig. 1,13, p. 355), ce qui semble aussi tout à fait possible pour la statue valaisanne.

En raison de ses dimensions plutôt inhabituelles pour une statue de décoration, qui approchent la grandeur nature, mais aussi au vu de la qualité exceptionnelle du travail et de sa date de création haute, l'Apollon de Martigny peut compter parmi

been wound, although they are not featured in the marble. The tailpiece of the sound box, as can already be seen on Greek vases, is concealed under a small rectangular plate decorated in very low relief with two winged gryphons on ei- ther side of a smooth-shafted column (fig. 1,12).

Great sensitivity bas been applied to mode/ling the jlesh; under the skin the muscles and bone struc-

ture are apparent in delicate/y varied relief (fig.

1, 7, p. 357). Tbe absence of drilled hales, between the legs and the buttocks, for example, con.firms that work was still being done on this sculpture in the pt century AD, probably in the Flavian period (69-96 AD) to judge by sorne degree of inconsist- ency in the structure of the jlesh.

In the composition of the body, resembling a large double S, the statue refers back to the work of Praxiteles, the great master of Greek sculpture in the 4th century BC; as a comparison we may mention here the famous statues of the Resting Satyr, the Apollo Sauroktonos or indeed the Aph- rodite of Cnidus (see no. 3), familiar from nu- merous Roman copies. But a comparison with the Praxiteles Satyr and Apollo also reveals that this is not a Roman copy of a work of the late Classical period in Greece. ft is a classicizing sculpture of a type probably going back to the pt century BC; in spi te of the sculptor's exceptional skill in creating a work of the highest quality, nothing remains of the autocentric composition of the Praxiteles statues: the figure is displayed as if on a flat canvas, its theatrical aspect em- phasised by the cithara shawn from the front but

without any real depth.

The Martigny Apollo can be classed in the series of ornamental statues intended for the private gardens and atria of Roman bouses, which often feature representations of Apollo with the citha-

ra. The exact schema, of which a more in-depth study will be submitted at a later date, is repre- sented by severa! statues of different provenance and formats; a provisional list can be fou nd be- law. Tbe best examples come from Asia Minor (fig. 1, 13, p. 355); this would also seem to be a possibility for the Valais statue. Given its some-

what unusual proportions- nearly !ife size- for an ornamental statue, but also in view of the exceptional quality of the work and its la te date, the Martigny Apollo can be counted among the

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1,1 1,2

1,3 1,4

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les œuvres les plus remarquables du classicisme romain arrivées au nord des Alpes.

Sélection de quelques répliques et variantes de l'Apollon de Martigny:

(1) Nicosie, Cyprus Museum (de Salamine de Chypre) : V. Karageorghis, Sculptures from Salamis, vol. I, 1964, p. 11-12, n° 3, pl. 10- 11 ; Lexicon Iconographicum Mythologiae Classicae (LIMC), vol. II, Zurich-Munich, 1984, p. 211, n° 221, avec fig., s.v. Apollon et p. 386, n° 67, s.v. Apollon/Apollo (même schéma, aussi pour l'instrument, mais avec la tête tour- née vers sa gauche) (fig. 1, 13, p. 355)

(2) Istanbul, Musée archéologique national, n° inv. 987 (de Tripoli au Liban) : G. Mendel, Catalogue des sculptures grecques, romaines et byzantines du musée de Constantinople, Constantinople 1912-1914, vol. II, p. 79-80, n° 317, avec fig. ; G. Becatti, Rivista del R. Istituto d'Archeologia e Storia dell'Arte, 7, 1938, p. 38, fig. 14 (variante : même schéma, mais Apollon porte la cithare sur le bras, avec une chevelure plus longue et tombant sur les épaules)

(3) Pergame, Musée, n° inv. GGS 63.30 (de Perga- me) : D. Pinkwart, W. Stammnitz, Peristylhau- ser westlich der unteren Agora. Ausgrabungen von Pergamon, vol 14, Berlin, 1984, p. 109, n° S 1, pl. 17 e-g (variante, voir n° 2)

( 4) Vatican, Galleria Chiaramonti, no inv. 1941 : W. Amelung, Die Sculpturen des Vaticanischen Museums, vol. I, Berlin 1903, p. 505, n° 292 C, pl. 51 ; B. Andreae, Museo Chiaramonti, Bildkatalog der Skulpturen des Vatikanischen Museums, Berlin, 1995, vol. I, 3, pl. 1027-1028 (même schéma, mais avec un manteau qui couvre les épaules et la poitrine, la cithare est placée plus haut ; sur sa droite, un griffon)

most remarkable works of Roman classicism to have arrived north of the Alps.

A few selected replicas and variants of the Mar- tigny Apollo:

(1) Nicosia, Cyprus Museum (from Salamis, Cy- prus): V Karageorghis, Sculptures from Sala- mis, vol. 1, 1964, pp. 11-12, no.], pl. 10-11;

Lexicon Iconographicum Mythologiae Clas- sicae (LIMC), vol. II, Zurich-Munich, 1984, p. 211, no. 221, with fig., s.v. Apollo and p. 386, no. 67, s.v. Apollo (same schema, for the in- strument too, but with the head turned to the left) (fig. 1, 13, p. 355)

(2) Istanbul National Archaeological Museum, no.

inv. 987 (from Tripoli, Lebanon): G. Mendel, Catalogue des sculptures grecques, romaines et byzantines du musée de Constantinople, Constantinople 1912-1914, vol. II, p. 79-80, no. 317, with fig.; G. Becatti, Rivista del R. Is- tituto d'Archeologia e Storia dell'Arte, 7 1938, p. 38, fig. 14 (variant: same schema, but Apollo carries the cithara on his arm, and bas longer hair falling on his shoulders)

(3) Pergamon, Museum, no. inv. GGS 63.30 (from Pergamon): D. Pinkwart, W Stammnitz, Peri- stylhaüser westlich der unteren Agora, Aus- grabungen von Pergamon, vol. 14, Berlin, 1984, p. 109, no. S 1, pl. 17 e-g (variant, see no.2)

(4) Vatican, Galleria Chiaramonti, no. inv. 1941:

W Amelung, Die Skulpturen des Vatikanis- chen Museums, vol. 1, Berlin 1903, p. 505, no.

292 C, pl. 51; B. Andreae, Museo Chiaramonti, Bildkatalog der Skulpturen des Vatikanischen Museums, Berlin, 1995, vol. 1,3,pl. 1027-1028 (same schema, but with a cloak covering the shoulders and breast; the cithara is placed higher; on the right a griffin)

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1,5 1,13 1,6

1,8 1,9 1,10

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Bibliographie - Pour en savoir plus

Les œuvres de Praxitèle : Alain Pasquier, Jean-Luc Martinez, éds., Praxitèle. Catalogue d'exposition, musée du Louvre, 23 mars-18 juin 2007, Paris, 2007.

Cithare: Charles Victor Daremberg, Edmond Saglio, Dictionnaire des antiquités grecques et romaines, Paris, 1877-1919, tome 3,2, p. 1437-1451, s.v. Lyra (Th. Reinach) ; Annie Bélis, " Cithares, citharistes et citharôdes en Grèce", Comptes rendus des séances de l'Académie des Inscriptions et Belles-lettres, 139e année, n° 4, 1995, p. 1025-1065 ; Anne Queyrel, François Queyrel, Lexique d'histoire et de civi- lisation grecques, 3e éd., Paris, 2010, p. 50, s.v.

" Cithare (xt8aga) "·

Statues d'Apollon citharède : Martin Flashar, Apollon Kitharodos. Statuarische Typen des mu- sischen Apollon, Cologne-Weimar-Vienne, 1992 (pour les statues de décoration ou 'Haus-Apol- lines': p. 192-199).

1,11

Bibliography - For further information

The works of Praxiteles: Alain Pasquier, jean-Luc Martinez, eds., Praxitèle. Exhibition catalogue, Mu- sée du Louvre, 23 March-18]une 2007, Paris, 2007.

Cithara: Charles Victor Daremberg, Edmond Sa- glio, Dictionnaire des antiquités grecques et ro- maines, Paris 1877-1919, Volume 3,2, p. 1437- 1451, s.v. Lyra (Th. Reinach); Annie Bélis, "Ci- thares, citharistes et citharôdes en Grèce", Comptes rendus des séances de l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, 139h year, no. 4, 1995, p. 1025- 1 065; Anne Queyrel, François Queyrel, Lexique d'histoire et de civilisation grecques, 3'"d ed., Paris, 2010, p. 50, s.v. "Cithare (xdhiQa)".

Statues of Apollo Citharoedus: Martin Flashar, Apollon Kitharodos. Statuarische Typen des mu- sischen Apollon, Cologne-Weimar-Vienna, 1992 (for ornamental statues or 'Haus-Apollines': p.

192-199).

1,12

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2. Herc ule

(inv. MYll/8560-002) (fig. 2; 2,1 - 2,7)

Marbre de Paros blanc à grain moyen

Dimensions : H conservée : 107 cm ; H de la base : 8,5 cm ; L de la base : 48,5 cm ; L maximale de l'œuvre : 51 cm ; H du tronc d'arbre : 50,4 cm ; H de la massue : 38 cm ; H du rocher sous la mas- sue: 13 cm

État de conservation : La statue est recomposée de plusieurs fragments. Il manque la tête couverte de la léonté, la main et l'avant-bras gauche avec la peau de l'animal enroulée qui retombait librement sur le tronc d'arbre, le bras droit et le haut de la jambe droite. La surface généralement bien conser- vée et peu patinée présente en plusieurs endroits des épaufrures et des éclatements. L'arrière est tra- vaillé beaucoup plus sommairement (fig. 2,2). Sur la plinthe, dont l'avant semble avoir été découpé ultérieurement, se trouvent plusieurs trous de fixa- tion pour des goujons en métal (fig. 2,7). La par- tie supérieure de la face du tronc d'arbre semble aussi partiellement retravaillée sans grand soin, probablement pour corriger une cassure (fig. 2,1 ; 2, p. 362). On observe par ailleurs sur la léonté de faibles traces de couleur rouge (fig. 2,5).

Description et analyse: Hercule, facile à identifier à cause de la massue et de la léonté attachée sous le cou avec un grand nœud, est debout, le poids du corps reposant sur la jambe gauche. Le pied droit est modérément écarté et tourné vers l'extérieur, le genou légèrement fléchi. Le héros pose sa main droite sur une massue, posée sur un petit rocher. Le coude gauche indique que l'avant-bras était avancé à l'horizontale, et il faut imaginer qu'Hercule tenait dans la main les pommes d'or du jardin des Hes- pérides. La léonté, dont une partie de la crinière est encore conservée sur l'arrière de la statue (fig.2,2), couvrait la tête, qui était légèrement tournée vers sa gauche. La peau de l'animal, qui retombe sur les épaules, est tirée sur le dos en diagonale vers le côté gauche de la statue pour s'enrouler sur l'avant-bras gauche et tomber enfin librement sur le tronc d'arbre où les pattes postérieures et la queue sont indiquées en relief (fig. 2,4).

La statue de Martigny s'inscrit dans une longue liste de sculptures décoratives romaines qui montrent Hercule à son retour du jardin des Hes-

2. Hercules

(inv.MY11/8560-002) (fig. 2; 2, 1-2, 7)

White Paros marble, medium grain

Dimensions: Height, as preserved: 107 cm; height of base: 8.5 cm; length of base: 48.5 cm; maximum length overall.· 51 cm; height oftree trunk: 50.4 cm;

height of club: 38 cm; height of rock underneath the club: 13 cm

State of conservation: Tbe statue is recomposed from severa! fragments. Tbe head covered with the lion skin is missing, as are the left hand and fore- arm with the animal skin draped round them and hanging loosely over the tree trunk. Tbe surface is generally weil preserved with minimum patina;

there is spa/ling and cracking in severa! places. Tbe back has received much more summary treatment (fig. 2,2). On the plinth, the front of which seems to have been eut away at a later date, there are sever- al mounting ho les for metal pins (fig. 2, 7). Tbe face of the tree trunk in its upper part also seems to have been partially reworked somewhat carelessly, prob- ably to correct a fissure (fig. 2,1; 2, p. 362). Slight traces of red pigment can also be observed on the lion skin (fig. 2,5).

Description and analysis: Hercules, easily identi- .fied by his club, a large knot securing the lion

skin round his neck, stands with his weight on his left leg. Tbe right foot opens partially to the side and is turned outwards white the knee is slightly bent. Tbe hero 's ha nd rests on his club which is placed on a small rock. Tbe left elbow shows that the forearm extended forward horizontally, and Hercules should be imagined as holding the gold- en apples of the garden of the Hesperides in his left hand. Tbe lion skin covered the head of the statue which was turned slightly to the left; part of the mane is still preserved in the rear portion of the statue (fig. 2,2). Tbe skin of the animal, falling on the shoulders, is drawn diagonally over the back of the statue to the le ft side and draped round the left forearm and then drops loosely over the tree trunk where the hind-legs and tai! are depicted in relief (fig. 2,4).

The Martigny statue can be classed in a long list of ornamental Roman sculptures showing Her- cules after his return from the garden of the Hes- perides. Generally speaking they refer back to the

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pérides. Elles se réfèrent de manière générale à la grande sculpture de l'époque classique, sans que l'on puisse identifier un original précis. Le schéma le plus fréquent semble remonter au ue ou rer siècle av. J.-C., mais fut populaire surtout à l'époque impériale, comme le prouvent les nom- breuses statues en marbre ainsi que quelques œuvres de grand format, en majorité trouvées en Italie. Aussi l'Hercule de Martigny est-il visible- ment une création classiciste, comme le prouve le corps qui s'inspire, pour la musculature et la ligne du bassin fortement marquée, de la grande sculpture de la deuxième moitié du ve siècle av. ].-C., mais sans proposer de contrapposto; la léonté tirée en diagonale sur le dos n'apparaît en revanche qu'à partir du rve siècle av. ].-C. dans la sculpture grecque.

Dans son ensemble, il s'agit d'un travail assez soi- gné, mais de routine, qui respecte néanmoins les détails, comme la différence soigneusement élabo- rée entre la peau humaine et celle du félin. Les trous de foret peu travaillés qui marquent les poils pubiens et les plis de la léonté ainsi que la dureté presque métallique de la musculature indiquent que la statue fut travaillée à l'époque d'Hadrien, empereur romain de 117 à 138 apr. ].-C. Ce n'est éventuellement que pour sa seconde utilisation que la sculpture fut transportée dans le Valais et partiellement retravaillée.

Bibliographie - Pour en savoir plus

Michaela Fuchs, Romische Idealplastik, Glyptothek München, Katalog der Skulpturen, VI, Munich,

1992, p. 157-162, n° 22, fig. 159-163 ; Sascha Kan-

steiner, Herakles. Die Darstellungen in der Gross- plastik der Antike, Cologne-Weimar-Vienne, 2000,

p. 32-36 ; Friederike Sinn, " Statue des Herakles mit Lowenfell (Inv. Hm 159) ",in: Kordelia Knoll et al., éds., Kata/ag der antiken Bildwerke. Skulpturen- sammlung, Staatliche Kunstsammlung Dresden, 2. Idealskulptur der romischen Kaiserzeit, Munich,

2011, p. 640-643, n° 146.

great sculpted work of the Classical period, al- though it is not possible to identify a precise orig- inal. The commonest schema seems to go back to the 2nd or 1'1 century BC, but it was particu- larly popular in the imperial period, as is attested

by the numerous marble statues and a number of large-scale works, found in Italy for the most part. The Martigny Hercules is therefore clearly a classicizing creation, as can be seen from the body which takes its inspiration from the great sculpture of the second ha!f of the Sh century BC where the muscle structure and strongly marked fine of the pelvis are concerned, but without of- fering a contrapposto; the lion skin thrown di- agonal/y across the hero 's back, however, only appears as from the 41h century BC in Greek sculpture.

Overall, the execution is fair/y careful but con- ventional; it nevertheless respects details like the meticulously crafted difference between the human skin and that of the lion. The minimal work on the hales drilled to represent the pubic ha ir and the folds of the lion skin and the al most meta/lie rigidity of the muscle structure indicate that the statue was sculpted at the time of Had- rian, who was Roman emperor from 117 to 138 AD. ft is possible that it was transported to the Valais and partial/y reworked only for the second period of its use.

Bibliography - For further information

Michaela Fuchs, Rbmische Idealplastik, Glyptothek München, Katalog der Skulpturen, VI, Munich, 1992, p. 157-162, no. 22, fig. 159-163; Sascha Kansteiner, Herakles. Die Darstellungen in der Grossplastik der Antike, Cologne- Weimar- Vien na, 2000, p. 32-36; Friederike Sinn, "Statue des Her- akles mit Lowenfell (Inv. Hm 159) ", in: Kordelia Knoll et al., eds., Katalog der antiken Bildwerke.

Skulpturensammlung, Staatliche Kunstsammlung Dresden, 2. Idealskulptur der romischen Kaiser- zeit, Munich, 2011, p. 640-643, no. 146.

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2,3 2,4

362 2

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3 . Vénus du type de l' Aphrodite de Cnide

(inv. MCA 3273) (fig. 3,1 - 3,4) Marbre de Luni blanc à grain fin

Dimensions: H conservée: 29,3 cm; H de la base:

3 cm; base : Dm : 12 cm, L : 9,5, P : 8,9 cm;

statuette: H: 26,3 cm, L max. : 10,7 cm, P : 10 cm;

L du pied droit : 4,8 cm ; H du vase : 3,5 cm État de conservation : Recomposée de 11 fragments dont la surface est partiellement colorée en rouge et en noir par le feu et la corrosion du goujon en fer fixé dans le cou. Il manque la tête et une partie du cou, la main droite, une partie de la jambe gauche et la cheville gauche. Plusieurs épaufrures, partielle- ment secondaires. L'arrière de la base est découpé.

Trouvée le 30 janvier 1939 dans une couche de débris déposée dans la salle 15 du chantier dit " du Mixte ", actuellement terrain de la piscine muni- cipale (insu/a 7, au sud du forum), avec huit monnaies datant des règnes de Vespasien jusqu'à Sévère Alexandre.

Description et analyse: La statuette présente Vénus debout et nue, le poids du corps reposant sur le pied droit. Le pied gauche est légèrement en retrait et le genou fléchi. À partir de cette position des pieds, la composition de la figure se développe en une courbe qui forme un grand S culminant dans la tête tournée vers sa gauche et aujourd'hui per-

due. La main droite est portée devant le sexe, alors

que la déesse tient dans sa gauche les extrémités

d'un lourd vêtement dont les plis retombent sur un

petit vase posé sur le sol.

La statuette est, malgré son petit format, une re- prise étonnament précise d'un type statuaire dont la copie la plus fameuse, l'Aphrodite du Belvédère, se trouve aujourd'hui au Vatican. Ce même musée héberge une autre statue de Vénus nue, provenant de l'ancienne collection Colonna à Rome, qui reproduit le même schéma, mais avec un corps plus en mouvement et avec une grande hydrie décorée à la place du petit vase. Les deux statues appartiennent, comme la statuette de Martigny, à l'énorme série de copies, adaptations et reprises libres de la fameuse Aphrodite de Cnide, créée autour du milieu elu Ive siècle av. J.-C. par le grand sculpteur athénien Praxitèle. Il s'agit de l'œuvre la plus souvent copiée dans l'Antiquité, et le dernier recensement établi par Antonio Corso (Corso 2007,

3.A Venus of the " Aphrodite of Cnidus "

type

(inv.MCA 3273) (fig.3,1-3,4) White Lu ni marble, fine grain

Dimensions: Height, as preserved: 29.3 cm; height of base: 3 cm; base: diameter: 12 cm, length: 9.5 cm, depth: 8.9 cm; statuette: height: 26.3 cm, maxi- mum length: 1 O. 7 cm; depth: 10 cm; length of right foot: 4.8 cm; height of vase: 3.5 cm

State of conservation: recomposed from 11 frag- ments; .fi re and the corrosion of the iron pin .fixed in the neck have caused a partial red and black pigmentation on the surface. Tbe head and part of the neck are missing, as are the right band, part of the left leg and the left ankle. Tbere are severa!

instances of spa/ling, partial/y secondary. Tbe rear of the base has been eut away.

Tbe statuette was found on 30 january 1939 in a layer of debris deposited in room 15 of the site known as "du Mixte", now belonging to the munic- ipal swimming pool (insu la 7, to the south of the fo- rum), along with eight coins datingfrom the reign of Vespasian to that of Severus Alexander.

Description and analysis: Tbe statuette represents a naked Venus in a standing position, the weight of the body on the right foot. Tbe left foot is slightly back and the knee bent. From this position of the feet the composition of the body takes the form of a large curved S culminating in the head, now !ost, which was turned to the left. She holds her right band in front of her private parts, and in her left band are the ends of a heavy garment, the folds of which are draped over a small vase placed on the grou nd.

Despite its small size, the statuette is an astonish- ingly accurate replica of a type of statue of which the most famous copy, the Belvedere Aphrodite, is now in the Vatican, which also bouses another statue of a naked Venus from the Colonna col- lection in Rome; the schema is the same, but there is more movement in the body and the small vase is replaced by a large decorated hydria. Like the Martigny statuette, the two statues belong to an enormous series of copies, adaptations and free reproductions of the famous Aphrodite of Cnidus, created around the mid-41h century BC by the great Athenian sculptor Praxiteles. ft was the work most often copied in Antiquity, and the latest inventory by Antonio Corso (Corso 2007, pp. 205-230) lists

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