• Aucun résultat trouvé

L'Educateur n°19 - année 1953-1954

N/A
N/A
Protected

Academic year: 2022

Partager "L'Educateur n°19 - année 1953-1954"

Copied!
43
0
0

Texte intégral

(1)

L'EoucATEUff

LE SUCCÈS DE NOS FILMS

Nos trois films :

Le livre des petits à l'Ecole Freinet ; Les petits allaient chercher les figues ; La fontaine qui ne voulait plus couler, continuent à être unanimement appréciés. Le Livre des Petits est considéré comme à peu près parfait dans son genre.

Les petits enfants allaient chercher les fi- gues est souvent considéré par les adultes comme trop lent. On n'est pa.s habitué à cette suite de séquences sans drame spectaculaire, avec seulement le drame intime et profond de Kiki avec ses sabots. Or, c'est justement ce déroulement au rythme lent qui est celui de tous les jeux ancestraux d'enfants qui est, non seulement apprécié, mais vraiment éduca.tif.

Cette vérité pédagogique devrait s'imposer aux parents et aux éducateurs, après le vote favorable des fillettes de 7 à 9 ans qui, parmi plusieurs centaines de films présentés a.u grand

concours International de Films, ont choisi les Petits enfants allaient chercher les figues.

C'est un gros succès pour notre firme coo- rative, une justification de notre audace, et une récompense bien méritée aussi pour la petite équipe qui, avec Bertrand comme réa.li- sateur, s'était attaqué à cette production avec des moyens excessivement réduits.

Après ce grand succès, ce film devrait en- trer dans toutes les cinémathèques. Nous pou- vons le vendre à bas prix (il est en noir) et le louer dans de bonnes conditions. Faites - le ccnnaître autour de vous.

Ce sont de même les adultes qui critiquent, de leur point de vue, La fontaine qui ne veut pas couler. Mais, partout où il a été présenté à des masses d'enfants (de _1.500 comme au Festival), il a eu un tota.I succès.

Faites-le acheter. Louez-le. C'est un beau film en couleurs.

PALMARÈS DU CONCOURS INTERNATIONAL DE FILMS D'ENFANTS

Films de fictions avec acteurs. Filles C.E. (7 à 9 ans) : Tchouck et Chek (URSS).

Garçons (7 à 9 ans) : Crin Blanc (France).

Documentaires romancés...... C.E. filles (7 à 9 ans) : SIX PETITS ENFANTS ALLAIENT CHERCHER DES FIGUES (France).

C.E. garçons : Mikkel (Danemark).

Marionnettes . . . . . . . • . . . C.E. filles : Le petit Frikk (Norvège).

C.E. garçons : Le trésor de l'île (Tchécoslov2.quie). Dessins animés C.E. filles : Le petit chat désobéissant (URSS).

C.E. garçons : Compétition sportive dans la forêt (Hongrie).

S U D E L . .

20, Rue Corvisat PAR 1 S

POSSÈDE UN

DEPOT DE TOUTES LES PRODUCTIONS

C.E.L.

et est en mesure de les livrer immédiatement aux éducateurs ou aux libraires qui vont s'y servir.

Mais la maison ne fait pas d'expéditions.

Faite~

connaître ce dépôt. Vous économiserez les frais de port.

(2)

...

--

~

Les CEL du Nord ont le sourire

Cachera et ses enfants avaient su créer une ambiance extraordinaire à la dernière grande 1·éunion de travail du groupe du Nord

Notre activité et pour la prochaine

nos revues année scolaire

L'année pédagogique se termine pratiquement, pour nous, à notre Congrès annuel de Pâques, à l'occasion duquel nous faisons le grand et profond inven- taire de nos réalisations, matérialisées dans nos expositions artistique et tech- nologique. Les copieux numéros de l'Ed:ucateur que nous avons consiacrés à la préparation du Oongrès et aux comptes rendus des travaux disent avec une suffisante éloquence tous les aspects complexes, et tou.iours encourageants, de l'immense chantier que nous avons ouvert et sur lequel nous avons déjà assis uh certain nombre de constructions solides qui sont la marque et !-'assurance de la pérennité du mouvement de l'Ecole ;Moderne.

Nous n'y ajouterons plus rien aujourd'hui, sauf que nous allons nous organiser pour mieux travailler encore qu'au cours des années passées pour parfaire et diffuser l'œuvre commencée.

C'est de cette organisation que nous allons plus spéciialement parler dans ce dernier numéro de l'Ed,-u,cœteur, le N° 20 étant un numéro de propagande que nous sortirons au début septembre pour faire Je pont entre les deux années scolaires.

Nous. continuerons à travailler d'une part par grandes Commissions spé- cialisées, mais d'autre part aussi par petiteR équipes compétentes qui, plus réduites, mieux renseignées, plus actives, nous permettent et nous permet- tront de pousser plus activement quelques-unes de nos réalisations : en sciences, en films fixes, en histoire par exemple. ·

Mais c'est surtout la· vie et l'organisation de nos Groupes départementaux

(3)

670

L'EDUCATEtiR

que nous tâcherons de développer, non plus sur la base de sté;riles. dis.eussions théoriques, mais sur le plan du travail pratique, à même les classes engagées dans nos techniques. Alors nous nous éléverons à la seule théorie valable, celle qui est l'enseignement de la loyale expérience. No·us resserrerons davantage - malgré la disparition de Coopération Péd:agogique qui n'a plus obtenu l'au- torisation de circuler en périodique - les relations entre le . centre et les gro~­

pes qui seront même appelés à prendre dans la vie coopérative des responsabi- lités dont nous les entretiendrons. Dans un nombre important de départe- ments, nous avons aujourd'hui un groupe actif, qui discute, travaille et décide.

Il faut qu'un groupe semblable se crée dans chaque département, et nous nous y emploierons.

Pour toutes ces entreprises, nos publications périodiques sont notre prin- cipal outil de travail. Nous. devons les aménager sans cesse pour les rendre toujours plus efficientes, afin qu'elles répondent mieux chaque 1année aux éducateurs toujours plus nombreux qui se joignent à nous.

Je ne sais si c'est una tare ou une vertu, ce souci que nous avons de recon- sidérer sans cesse nos publications. C'est sans doute une tare commerciale- ment parlant, car les hommes - et les femmes - et les instituteurs et institu- trices autant que les 1autres travailleurs - appréhendent souvent les change- ments. Ils aiment, et nous le savons, retrouver à chaque rentrée d'octobre le journal pédagogique auquel ils sont abonnés sous sa forme traditionnelle, avec à peine un brin de toilette, avec lés mêmes rubriques à la même place, avec p1arfois les mêmes collaborateurs. Et nous savons que cet aspect traditionna- liste continue à faire le succès des journaux pédagogiques des maisons d'édi- tion qui ont à peine varié, depuis cinquante ans, leur forme et leur contenu.

Nous heurtons de front ce traditionnalisme et cette volonté de recherche,

de· non conformisme et de lutte naus aliène, nous le savons, une partie du

personnel.

Mais - et c'est là que la tare devient vertu - notre souci d'iaménagement permanent et de recherche obstinée garde à notre mouvement cet esprit qui lui est propre de travail scientifique et expérimental d'avant-garde qui mobi- lise l'élite des éducateurs de notre pays et gar.de à notre effort une jeunesse et un allant. qui sont le secret de notre force.

Nous 1aménagerons donc, en tenant compte d'une part des besoins nou- veaux des éducateurs, d'autre part de certains changements intervenus dans l'évolution de nos techniques en fonction de l'évolution de l'Ecole Laïque.

L'Ecole de 1954 ne saurait être, disons-nous souvent, l'Ecole de 1934. Les outils de travail de 1954 ne sauraient pas d·avantage être les outils de travail de 1934. Modernisons sans cesse nos publications.

.L'Bd:ucateur : C'est évidemment chaque année le gros morceau de notre

*

entreprise, car c'est l'EdU.cateur qui rassemble, mobilise et oriente la masse de nos adhérents.

-L'effort que ·nous avons fait l'an dernier pour le rendre plus pratique et plus utile, aux jeunes surtout, a été très apprécié. L'excellente équipe de colla- borateurs, que nous ne· saurions trop remercier, nous 1a permis de faire le point technique pour les diverses disciplines. Nos lecteurs ont vu vraiment comment on pratique· dans les classes travaillant selon nos techniques. On nous a repro- ché parfois d'avoir montré trop souvent des exemples trop parfaits· qui ;ri!)- quent de décourager les débutants. On ne peut cependant pas faire ce repro- che à la plupart de nos rubriques, celle des Ecoles Maternelles par exemple, et encore moins à celle de Grosjean pour les classes uniques.

Il n'en reste pas moins que nos lecteurs demandent maintenant outre cette technique de conduite de la classe qu'il ne faudra pas abandonne!· des maté- riaux de travail : documents prêts à classer, fiches-guides, plans, maquettes, etc.

Ce souci technique ne fait d'ailleurs que renforcer le besoin de ces mêmes lecteurs de mieux connaître l~s principes psychologiques et pédiagogiques sur lesquels sont assises nos techmques ; ils g•ardent, vigoureux, le désir de mieux former en l'enfant l'homme de demain ; et ils tiennent à ce que nous les aidions à situer dans le grand c·ourant national et international de la culture

(4)

L'EDUCATEUR

671

·la place éminente de notre effort. Et c'est pourquoi notre ess·ai d'Bducateur cultürel a été si bien accueilli que nous serons amenés à le développer et à le préciser.

C;est pour répondre à ce double besoin que nous avons reconsidéré comme suit la publication de notre Edfucateur.

Il paraitra, à partir d'octobre, en trois livraisons mensue.Ues, donc tous

les dix jours : ·

Les n °• du 1

•r

et du 10 seront des Educateurs de travaiJl et de lia.ison : 1

- Une rubrique d'information et de travail coopératifs, avec vie des groupes et activités des commissions, plus développée que dans nos n °• passés.

- Une rubrique : Comment je tra,vaille dans ma cla,sse, qui! continuera l'indis- pensable travail des années passées pour les diverses disciplines.

- Une rubrique d'outils cLe travail avec documents, fiches~guide (histoire, lt ~

sciences, etc). plans de travail, et surtout cartes, montages scientifiques (avec nos boîtes), maquettes (histoire et géographie), filicoupage, imprimerie, dessin, film fixe, etc... Cette rubrique sera, cette année, très développée et très pratique.

· Nous e~pérons, grâce à une nouvelle technique de tirage, 1avoir la possi:

bilité de vous donner beaucoup de dessins et de plans.

- Une rubrique documentaire, avec fiches (FSC) et documents divers indexés qui pourront être découpés et ajoutés immédiatement à nos fichiers.

(Cette rubrique, qui prendra de _l'importance, nous permet de supprimer l'édition de fiches mensuelles qui était difficilement rentable.) .

- Une importante rubrique internationale de livres et revues.

Il s'agit là, vous le voyez., de deux livraisons mensuelles qu·i seront d'une utilité immédiate pour les éducateurs et qui nous aideront tous à marcher méthodiquement vers une pratique toujours améliorée de l'Ecole Mod~rne.

*

Et le n ° du 20 sera un Eidtu,cateur Culturel Internati:o'Tl,,a.i, imprimé sur beau papier et illustré avec une belle présentation.

Ce N° ne contiendra aucune des rubriques des Educateurs de travail; mais il nous permettDa d'examiner sans. cesse les incidences psychologiques, péda-·

gogiques, artistiques et sociales de notre commun effort. Il replacera notre pédagogie dans le cadre du vaste mouvement pédagogique contemporain .. Nous y entreprendrons notamment la discussion d'un certain nombre de principes sur lesquels· il y, a parfois désaccord parmi les pédagogues par suite d'une fausse conception des positions théoriques et pratiques que· nous avons prises.

Dans le prochain n° de l'Eldtucateuff· Culturel à paraître le 25 juin, nous publierons les que·st~onnailres concernant les grandes questions sur lesquelles nous ouvrirons la discussion dès octobre1 non seulement nationalement mais internationalement. _Ce n° de juin de l'Eaucateur Culturel sera exceptionnelle- ment envoyé à tous les abonnés à « !'Educateur " ordinaire, afin qu'ils com- prennent dan·s quel esprit nous entendons développer notre publication. ·

_Educateurs de travail et Eduèateurs Culturels sont indispensables au même titre à tous nos adhérents. Il se peut d'ailleurs que, à l'usage, selon les possi- bilités techniques qui se feront jour, nous amalgamions les trois sédes en revues mixtes, culturelle et de travail. Ce que no'Us pouvons assurer, c'est que nos abonnés en auront pour leur argent et que, encore une fois, ils seront pleinement satisfaits_ de l'ampleur et de la richesse de nos publications. ·

O'est pourquoi nous ne ferons, cette année, aucun abonnement séparé : L'abonnement à l'Edwcateur paraissant 3 fois par mois (culturel et de travail) est de 900 fr. (tenir compte que, avec cette augmentation, les abonnés recevront - non oartonnées - les fiches qui paraissaient naguère en édition spéciale à 400 fr.).

Nous sommes persuadés de répondre ainsi à l'attente de nos adhérents.

Nous leur demandons et nous demandons à nos groupes départementaux, de' mener une ardente campagne autour d'eux; si notre effort commun nou·s amenait 2.000 abonnés nouveaux, cel1a nous vaudrait immédiatement une amé- lioration sensible du contenu et de la présentation de nos revues.

· L'argent reçu pour l'Ed'Ucateur a toujours été dépensé intégralement et au- delà pour le seul service des aponnés.

(5)

672

L'ËDUCATEOil

GERBES-ENFANTINES: Nous avons dû reconsidérer &g·alemerit cette édition à cause surtout du fait que La Gerbe ne pouvait matériellement plus vivra sous son ancienne forme, à cause de l'extension permanente des illustrés d'enfants et de Francs-Jeux en particulier, que nous avons contribué à créer.

Et pourtant nous ne voulons pas abandonner cette indispensable tribune des enfants réalisant, à même leur vie, leur propre littérature.

Nous nous sommes Dappelés, d'autre part, que :

- <::'est la page centrale pour les tout-petits qui était tout particulièrement appréciée dans notre Gerbe à cause du manque flagrant de lectures intéres-

santes pour les tout-petits. .

- Les :C. E. se plaignent toujours qu'ils sont négligés dans notre pi:oduction.

- Nos Enfantines, pour si précieuses qu'elles so:ient, ne s.ont pas suffisamment diffusées parce que. trop !:Jon marché. (Les libraires notamment ne sont pas intéressés à leur vente.)

- Les Enfantines actuelles, pourtant appréciées, bénéficient d'un nombre d'abonnements confortable.

A partir d'octobre, nous bloquerons donc les deux publications sous le titre : La Gerbe Enfantine et nous publierons tous les quinze jours une bro- chure genre BT, mais format Enfantines (ancienne série) de 32 ou 48 pages illustrées, avec :

8 pages pour tout petits ;

8 à 12 pages g·enre Enfantines actuelles ;

4 à 8 pages (plus couverture) de nouvelles diverses, textes, enquêtes, docu- ments historiques, folkloriques, etc.)

Cette belle brochure 1apportera donc de substantielles lectures et continuera lia liaison entre les écoles travaillant selon les techniques Freinet.

Nous allons sortir le 20 juin, en remplacement des Gerbes restant à paraî- tre, un n

°

spécimen de cette nouvelle publication qui, nous en sommes certains, recevra l'adhésion de nombreuses écoles et nous vaudra de substantiels abonne- ments. Plus nous aurons d'abonnés, plus la Gerbe Enfanli.ne sera belle.

Abonnement total inchangé : 600 fr.

*

B.T. : Nous ne dirons pas grand chose, s.auf que nous continuerons cette J?Ubli- ootion dont l'éloge n'est plus1 à faire. Et l'injonction de la Commission Paritaire à donner davantage à cette publication une forme magazine, lotn de nous nuire, semble nous valoir un regain d'intérêt. Les pages de couverture sont en géné- ral très appréciées. Nous les améliorerons donc au cours des nouvelles séries, avec un meilleur choix de documents, qui seront indexés pour classement dans le fichier. L'augmentation des dépenses sous cette nouvelle forme, nous fait une obligation de porter le n° à. 75 fr. à partir du 1•r août 1954, avec une remise de 50 % pour les abonnés, qui ne paieront que 750 fr. les 20 n°• (1500 )fr.

les 40). Prix de revient pour les abonnés ; 37 fr. 50.

Si le nombre des abonnés croit, comme nous l'espérons, nous développerons encore la partie magazine en ajoutant de temps en temps 4 à 8 pages de documents qui compléteront en permanence notre d.ocumentation.

Faites connaitre nos BT autour de vous. Si nous doublions le nombre de nos abonnés BT - et la chose devrait être possible tellement sont intéres- santes et utiles nos revues ~ alo·rs nous pourrions améliorer encore, de façon très intéressante, nos publications.

Nous discuterons en cou.rs d'année de la production et de la mise au point' de nos B'f, vaste entreprise qui intéresse la grande masse de nos adhérents et qui occupe en permanence un millier au moins de nos meilleurs travailleurs.

(Un premier c.ontrôle de nos BT est toujours fait, désormais, au sein du Groupe départemental.)

*

Albums d'enfants : Nous en laissons le prix à 500 fr. en v.ous assurant que vous aurez, pour cette somme minime, des albums d'une v:aleur marchande de 800 fr. (port compris). Le nombre des albums dépendra de leur importance et de leur format. Il ne faut p1as ou!:Jlier que, tant que nous ne pourrons pas augmenter notre tirage, nous ne pourrons envisager de concurrencer certaines collections d'albums français ou américains qu'on trouve sur le marché. Nous sortons pour l'instant des llJUvres d'art enfantin éminemment

(6)

L'EDUCATEUR

673

originales, dont on reconnaîti·a la valeur dans quelques années. Nous tien- drons cependant compte au maximum, pour continuer cette édition, de toutes les sugg·estions r_eçues_ La discussion continue d'·ailleurs pour la meilleure i·éussite de cette grande œuvre coopérative_

Mais là, plus encore que pour les auti·es éditions, il faudrait un gros effort de nos camarades et de nos groupes pour nous amener de nouveàux abonnés_ Si vous voulez que cette édition vive, s'embellisse et ,se développe, il faut que vous vous iahonniez et que vous nous ameniez de nouveaux abonnés.

Les Albums cl' enfants, comme nos autres pél'iodiques, seront ce, que vous les ferez.

©®©

Nous avons sHpprimé J'abonnement aux fiches mensuelles, non seulement parce que le nombre ries abonnés ne nous permettait pas -de faire u,n travail rentable, mais aussi parce que la collaboration :1 ces fiches mensuelles n'est pas suffisamment riche, pédagogiquement parlant. >:

Nous continuerons à vendre la collection de FS_C, actuellement éditée, mais nous publierons désormais dans notre E.duca,teu1· d1e t1·avail tous Jes documents dont nous 1avons besoin.

Et nous avons voulu surtout ne pas augmente1· le montant total de nos abonnements pour tenir compte de la modicité des bourses de nos adhérent,._

L'abonnement total était l'an dernier de 2.950 fr.

Il sera, cette année, de 2.750 fr. seulement.

Vous êtes cerbainement libres· de vous abonne~· aux revues qui vous inté- ressent. Mais étant .donné la portée théorique et pratique de nos publications et les bas prix consentis, il serait souhaitable que le plus grand nombre pos- sible de camarades souscrivent un abonnement complet à 2.750 fr.

Pour encourager à souscrire ces abonnements complets, nous offrons en prime à tous nos abonnés qui auront ve1:sé 2.750 fr., 300 fr_ d'édition à choisir sur notre tarif : BT, Enfantines, livres (FSÇ et Fichiers auto-correctif exclus). En opérant le versement, n'oubliez pas d'indiquer les éditions que vous désirez recevoir. Attention : ne déduisez pas les 300 fr. du montant du mandat.

Vous devez verser 2.750 fr. pour recevoir la prime. Les versements par mémoire donneront également droit à la prime.

©®©

Les indications complémentaires paraîtront dans /'Educateur _Culturel que recevront en fin d'année tous nos abonnés.

C. FREINET .

...

.,

... .

QUAND DONC FINIRA CETTE FARCE ?

Depuis trois a.ns, nous bataillons l>Our obtenir pour nos journaux scolaires, l'auto- risation de circuler en périodiques. A trois reprises, l'Assemblée Nationale s'est pronon.

cée à l'unanimité en faveur de cette auto- riSillltion.. Mais la Direction des P.T.T. ne s'est jamais sentie liée par les décisions unanimes de la Chambre.

Sur la demande que nos adhérents et nos Groupes Départementaux avaient faite à tous les parlementaires, un projet de loi a été voté à l'unanimité le I•r avril 1954 et nous avons publié le compte rendu de la discussion tel qu'il a paru au Journal Offi- ciel. Il suffit de s'y rapporter pour compren- dre que l'opinion unanime de la Chambre était qu'il fallait mettre un terme, par une loi formelle, à cette farce.

Et la farce continue ...

Deux mois après, les P.T.T. et la Commis- sion Paritaire argumentent, s'opposent et sanctionnent exactement comme si rien n'a- vait été voté. Des camarades nous écrivent leur inquiétude et ,le 26 mai la Commission Paritaire refusait encore une deuxième fois l'autorisation au journal scolaire " Le Maraî- chin » du C. C. de Marans (Ch.-Mme),

Nous avons demandé à la Direction des Postes de préciser sa position après le vote de la loi. En cas de refus, nous alerterons à nouveau les parlementaires.

Patientez encore Uille peu. Forts du vote de la Chambre, nous obtiendrons satisfac.

tion,

C. F.

(7)

674

L'EDUCATEUR

Quelle est la part du maître ?

Qu.elle est la part de l'enfant ?

Elle est si vaste la maison sans murs que la forêt qui la prolonge jusqu'aux confins de la rivière devient comme le symbole d'une liberté coupable. Et quand l'enfant revient au monde de l'école, encore ivre d'espace et de mystère et si }Jeu soucieux des obliga- tions immédiates, il devient tout à coup suspect. Il est là, narines ouvertes, aspirant la vie à longs traits, broussailleux, humide de sueur, fleurant comme un parfum de péché.

Que vont-ils faire dans la forêt ? Par simple habitude scolaire, par crainte du temps perdu, le maître se méfie de l'enfant secret, redevenu pour quelques ins- tants, sauvage, loin des contrôles faciles et des rigueurs de la communauté.

Car l'enfant, ,il faut le reconnaître, est un grand gaspilleur de vie. Il ne calcllie jamais le rendemene mathématique de ses muscles en action, de son enthousiasme inextinguible et des éventualités de ses plai- sirs immédiats. Il vit ! Avec frénésie et impatience, mettant les bouchées doubles, sans souci d'économie d'effort, toujours ou- vert et toujours comblé, emmêlé aux sèves des arbres, aux spirales de l'escargot, à l'ondulatton de l'orvet, au crissement de l'insecte et, s'il a conscience d'être soi.même, c'est au cœur de l'éternité.

Heureuses les âmes sans remords ! Tou- jours hautes, toujours loyales ! Elles vont au gré de leurs nativités, délivrées, épanouies dans la bienfaisante innocence et si le soleil est en marche, ce n'est point pour mesurer le temps perdu mais pour magnifier la li- berté aussi nécessaire que l'air pur et l'eau qui désaltère.

Que vont-ils faire dans la forêt

Si la curiosité vient, au maitre trop consciencieux et trop soucieux de présence effective dans la classe, il descendra par les sentiers de chèvre jusqu'aux laboratoires clandestins où, chaque jour, se fait l'inven- taire des petites créatures enlevées par sur- prise à la vie de la forêt. Pourquoi tant d'inutiles hécatombes pour aboutir à ce chaos d'élytres, de pattes, de coquilles qui emplissent les boîtes de conserves, les cou- vercles, les étagères de fortune et qui n'ont rien de commun avec une collection métho- diquement faite, où l'insecte impeccable épouse le nom authentique qui lui revient?

Si le laboratoire reste clandestin, si l'en- fant gaspille la vie, c'est que le maitre n'a point compris encore qu'il faut, au départ,

saisir les instants flligurants qui tissent la vie de l'enfant pour aboutir en un éclair à l'ampleur inouïe de toute la création. Alors, le gai savoir qui se cueille bras ouvert à même la forêt devient, sans effort, le sûr et grave savoir qui se matérialise par la collection irréprochable minutieusement éti- quetée et qui répond par tous ses détails aux e.xigences de l'entomologiste.

Vous avez vu l'enfant à la rivière suivre

d'un regard aiguisé le glissement argenté du

poisson. Vous l'avez vu, avec la ra}:>idité de l'éclair, plonger et tendre la main sous la pierre moussue, là où l'eau glauque arrondit ses tourbillons... Déjà le barbeau était pri- sonnier dans le poing refermé ...

- Ça y est, je l'ai, je l'ai eu ...

Ce geste familier de capture et qui va chercher loin dans l'instinct de la bête la complicité du rocher, la perfidie de l'eau et l'habileté du chasseur, vous a peut-être à peine surpris. Tant d'enfants attrapent des poissons ! et faut-il crier au miracle pour si peu de chose !

Le barbeau frétille dans la vieille boîte rouillée apportée tout exprès pour la pêche certaine (- il n'y a que l'espérance qui ne doute jamais de l'avenir ! - ) et on le remontera vers l'école, on le fera couler dans l'aquarium pour lui faire affronter les vicis- situdes de la vie prisonnière ; avec l'appoint de belles larves dodues, de mouches dépecées et de vermisseaux débités méticuleusement en portions de régime. Tout ira bien pour la joie de l'enfant jusqu'au jour où le petit barbeau flottera, ventre en l'air, écailles ternies, sur l'eau crou}:>ie aux algues ver- dâtres ...

On jettera le petit poisson aux ordures - le chat sûrement n'en voudrait pas - et l'on pêchera d'autres petits barbeaux étin- celants de vie de toutes leurs écailles. on les remontera vers l'aquarium avec les mê- mes infinies précautions pour les voir à nouveau au jour de « la fatalité » devenir épaves inertes sur l'eau trouble à l'odeur fade ...

Si le poisson ne vit ! ...

Il n'y avait peut être qu'un robinet à ouvrir pour que l'eau claire circule et fasse monter des bulles ... Il n'y avait que quelques daphnies à disperser à la surface de l'eau·

que quelques pierres de rivière à déi;>ose~

sur un fond de cailloux lissés; que quelques pl~ntes d'eau à faire pousser dans le sable gns. Alors, l'illusion de la vie aurait permis au petit barbeau de reprendre force et con-

(8)

L'EDUCATEUR

675

fiance et d'affronter sans trop d'appréhen- sion la paroi glacée de la vitre contre la- quelle, si souvent, il a désespérément. butté du nelill ...

©®©

L'enfant a tant de passion pour ce mince morceau de terre que vous lui avez octroyé, qu'il y passe le plus clair de son temps, piochant, ratissant, semant, arrosant, com- me si les actes vrais du petit jardinier étaient seuls garants de généreuse récolte. Il a de même en bordure des allées enfoui des bulbes de dalhia, transplanté des fleurs en devenir et même, comble de précaution, il a protégé d'une bordure de roseaux ces jar- dinets décoratifs qui feront à l'école une ceinture chatoyante.

Cependant, la graine tant de fois binée ne sait plus arcbouter ses racines. L'eau, trop abondante, la pourrit, le soleil la cuit.

Le plant de fleur s'étiole dans la terre dure : gaspillage de talent, de temps, de joie et de semences.

:Par ailleurs, sur un coton inondé, des haricots, des petits pois, des fèves et du blé font éclater leur coque. L'enfant voit avec ravissement le dard gonflé de la racine écarter les cotylédons et se dresser la faible tige de:;; plantes sans nourriture. La voici démesurée et d'une fragilité de verre, entê- tée pourtant à suivre son cycle de vie, col- lée de toutes ses radicelles à l'humidité du ooton devenu sale et malodorant.

Mais la plante qui croît est toujours un

miracle. · Chaque enfant pr.omène sa boîte à graine avec une fierté de créateur. Il la range dans son pupître, l'expose au soleiL l'emporte le soir au dortoir pour écouter la plante grandir dans le silence de la nuit ...

Puis la tige fragile se brisera; les feuilles sans chlorophyle vivante deviendront tran&- parentes et les forces de mort domineront la puissance de vie ...

Si le blé ne lève !

Il aurait suffi de transplanter la graine éclatée dans une terre meuble ; d'apporter l'eau à bon escient, de buter la tige, d'épan- dre un humus léger. La graine serait deve- nue plante et, une fois encore, sans effort, le gai savoir aurait pu devenir savoir consé- quent avec la solution de tant de problè- mes que pose l'existepce à tous les hom- mes qui vivent de graines, de légumes et de toute cette culture miraculeuse que le génie de l'homme fait pousser sur l'infinie pelli- cule terrienne.

©®©

Non, ne cherchez pas la part du maitre sur les étagères où s'alignent les B.T., dans le fichier aux documents assoupis, dans tou- tes les techniques enfermées entre quatre murs d'une classe qui ne serait que didac- tique et impersonnelle.

Si l'inseëte se perd dans la forêt, Si le 'poisson ne vit,

Si le blé ne lève,

vous avez manqué le départ.

La part du maître reste à prendre:

E. FREINET.

CONCRÈS D'ÉTÉ INTERNATIONAL - PARIS - 5-18 JUILLET,

Nous avons pris un certain nombre de mesures pour accueillir nos camarades italiens, qui ont tant fait pour nous à Pise, qui gagnent si peu, et dont le change est si défavorable par rapport au franc.

Nous en attendions une dizaine : c'e$t le doubre qui déjà s'est inscrit, DONT UN NORMALIEN l

Nous voudrions faire bénéficier ces camarades d'un séjour à prix réduh. Aidez-nous à le faire :

*

en envoyant au plus tôt un minimum de 500 francs (montant du droit habituel d'inscription), même si vous ne pouvez pa5 venir ;

*

en vous inscrivant immédiatement (l'organisation parisienne doit être prévenue sans délai), si vous venez.

Voir le précédent numéro de « L' Educateur » pour tous renseignements.

Prenez votre carnet de virement ou allez à la. poste ! Merci!

Roger LALLEMAND, Flohimont par Givet (Ardennes).

C.C.P. 96-18 Châlons-sur-Marne.

Attention ! Nos camarades italiens veulent organiser un séjour aux Abbruzes {gratuité probable). Places réservées aux premiers amateurs inscrits au Congrès d'Eté. (Refuge à 2.000 mètres,

vers .fin août, début septembre).

' .

(9)

676 L'EDUCATEUR

~ ~

> -

...

~

~ , • '~i>F ,a<Jt

A la Maison de :!'Enfant, à Chalon

L'ART A L'ECOLE

Non, désormais l'on ne dira plus que le dessin est une tech...'1iQ.ue superflue qui ris- que de faire perdre trop de temps à l'en- fant en proie aux examens. L'on ne dira plus que sans le secours des frises scolai- res du plus lamentable pompier, nos écoles de ville ou de village ne sont pas à même de réaliser leur décoration originale. L'on ne dira plus que le timbre en caoutchouc, le cahier de dessin à colorier, le décalcage de mesquines figwines sont

ie

'point de départ de l'initiation artistique. Non, les traditionalistes qui s'accrochent encore «au modèle», aux crayons de couleur, à la règle, à l'estompe, n'oseront plus dénigrer sans risques les audaces créatrices de notre Ecole Moderne, car !'Ecole Moderne a fait ses preuves. Partout, en province, dans les grandes villes, à Paris, elle est présente et partout souveraine, comme une force natu- relle qui. après avoir couvé sa puissance et l'avoir mûrie, la fait chanter un beau jour, explosive et drue dans le grand chantier de la vie.

A toutes les manifestations d'action laï- que, à toutes les initiatives administratives qui se greffent si facilement sur les terres fertilisées par nos techniques d'expression libre, !'Ecole Moderne est présente. Et cette présence est lourde d'enseignements et de méditation. Non, on ne reste pas réticent et fermé devant les stands de nos Ecoles Modernes, mais bien au contraire, on re-

!l"arde, on admire, on interroge, on prend des notes ; on veut savoir comment l'enfant qui dans la morne classe des timbres à caout- chouc et des coloriages s'étiole et se sclé-

rose, pourrait se transformer tout à coup en enfant artiste débordant d'invention et de talent personnels. Certes, il n'est pas toujours facile pour un Maître d'Ecole Mo- derne d'obtenir des autorités un espace assez vaste et des facilités pour la mise ·en place de tant de richesse3 apportées aux exposi- tions collectives. Le palmarès n'est peut- être pas toujours non plus tr~s généreux pour nos abondantes participations et pour leurs qualités, mais qu'importe, l'essentiel n'est-il pas que nous appelions à nous la grande masse des e;;prits curieux, des âmes libres qui caractérisent les vrais éducateurs ? Laissons Madame la Directrice s'enmgueil- lir de son premier prix «d'initiation au dessin» ou de piquage et encastrements ; Monsieur le Directeur se monter le cou par dessus .son faux-col, de la marche au oas de son école-caserne toutes classes ali- gnées sous son commandement d'adjudant pédagogique. Nous savons, nous, que la vie se cueille à pleins bras et qu'elle n·est belle que parce que, d'abord, elle est loyale. Le chant de l'enfance en est l'émouvante pro- messe. Si nou5 savons choisir au départ dans les balbutiements de la vie qui s'èssaye à l'expression, les signes essentiels de la vérité première, aJ.ors inévitablement nous a.uron3 pris le bon chemin qui plus loin, au feu de la pratique ccn5équente, nous ouvrira la voie royale.

Bon nombre de nos camarades savent déjà que la voie royale n'est pas une simple expression de rhéto·riQue; mais bien une aptitude réelle (acquise par l'enfant) à trans- poser la réalité dans une unité de dépas. sement où le contenu et la forme ne font qu'un pour magnifier la vie. Et nous chan- tons ia vie dans tous les coins de France et notre plus grande joie est d'appeler à nous ceux qui sont encore aptes à com- prendre la densité prodigieuse de ce mes- sage.

«·Vous serez comme des enfants» ... et vous ne serez jamais de vrais éducateurs si vous ne savez vous recréer en enfance.

Mais pour durer, la joie elle aussi, elle surtout, doit avoir des bases pratîques. Ici la pratique, c'est la continuité dans la sensi- bilité, la facture, en un mot, dans le talent.

Nos écoles artistes dont les oeuvres sont le couronnement de nos Congrès, font la.

preuve de cette joie d'art si durable. Mais la joie ·dure pour se donner. Où se don- nera-t-elle le mieux ?

Au cours· de cette année, pour la pre- mière fois, nous av.ans senti le besoin im- périeux que chacun porte en soi, de don- ner ses biens comme il le veut. Nos écoles.

artistes tiennent à leurs oeuvres, elles sont leurs, elles veulent en disposer selon leur coeur pourrait-on dire et faire des heureux,

(10)

L'EDUCATEUR

677

tout de suite, dans le cercle étroit de l'ami- tié et du terroir et aussi plus loin, elles veulent aller vers des initiatives plus hau- tes, des expositions d'art et de musée.

Eh ! bien, qu'il en soit ainsi ! L'on n'offre bien et l'on ne donne bien que ce qui vous appartlent. Nous n'avons jamais voulu thé- sauriser l'œuvre d'art. Nous n'avons aucune collection personnelle, pas même un ensem- ble de dessins ·de !'Ecole Freinet, car nous savons que l'œuvre d'art doit se donner comme l'air et comme le cœur quand il· cha.nte la véritable tendresse, en véritable offrande et gratuité. Disposez donc de vos biens, chers camarades, et rien ne vous sera demandé au delà de ce que vous vou- lP.Z donner. Tous les dessins qui sont en dépôt à la CEL peuvent vous être retournés.

Vous réfléchirez simplement aux incidences que vos décisions peuvent entraîner sur la marche de notre mouvement artistique. Je résume quelques aspects du problème :

Vous tenez à faire de vos œuvres un moyen de propagande en faveur du dessin libre et cela dans votre petit coin provin- cial ou dans votre département.

C'est une bonne idée et qui peut donner des résultats indiscutables. Mais alors, pré- cisez-nous vos initiatives, elles peuvent aider les camarades moins expérimentés et faire

!'.occasion de mises au point, de discussions très intéressantes.

Si vous gagnez des adeptes nouveaux, di- tes-leur de nous envoyer leurs œuvres. Adres-

sez-nous de même l'exposition boule-de-neige

qui reste l'un des meilleurs moyens d'édu- cation et d'émulation artistique dans un département.

2° Vous pensez que vos œuvres peuvent et doivent intéresser un public de plus en plus élargi. Vous acceptez donë l'idée que quelques-uns des travaux de votre classe peuvent être inclus dans des expositions na- tionales itinérantes qui sont toujours indis- pensables. Alors . pourquoi réclamez-vous à cor et à cris quelquefois des œuvres qui, si elles vous sont renvoyées, démantèlent un ensemble pour lequel un travail en pro- fondeur de classement et de présentation a été fait ? Aucun travail de centralisation et de hiérarchie ne peut être fait dans l'anarchie, vous le comprenez aisément.

3° Si vous travaillez dans un esprit uni- taire, vous comprendrez la nécessité d'expo- sitions de qualité qui au sommet doivent ras- sembler les meilleures œuvres de toutes nos Ecoles Modernes. Or, cette sélection qui par l'intermédiaire de la vaste propagande cen- trale aura le maximum de répercussion, est rendue impossible si vous ne consentez pas à abandonner pour un temps vos œuvres.

Vous savez que tout finira par vous reve- nir. Encore une fois nous ne voulons pas

accaparer, car plus que vous novs avons confiance en l'amplitude et aux possibilités insondables de notre Ecole Moderne.

4° Vous avez certainement profité des con- seils qui vous ont été donnés et des œuvres suggestives qui vous ont été communiquées.

Quantité de dessins inutilisés dorment dans vos cartons personnels. Ne pensez-vous pas qu'ils pourraient nourrir quelques exposi- tions limitées que nous envoyons aux éc0- les qui débutent ? Seule !'Ecole Freinet a fait cette année les frais de la propagande en faveur des débutants et il n'y a qu'une Ecole Freinet et des centaines d'écoles à initier à l'expression libre.

5° Vous êtes d'avis qu'il faudrait créer de nombreux films fixes en couleur pour faire bénéficier la grande masse des instituteurs des meilleures réussites. La photographie des dessins est très longue et demande un grand choix de documents. La période qui suit le Congrès est celle des expositions locales, des manifestations la\:ques diverses et ne permet pas l'immobilisation de collec- tions personnelles. Il faudrait donc, à l'ave- nir, adresser après janvier les collections de chaque école artiste pour que les travaux de photographie et classement se fassent dans les meilleures conditions.

6° Des camarades qui ont pris pied pour la première fois dans l'eXIJosition du con- cours se montrent intimidées devant la sû- reté des responsables d'expositions particu- lières et n'osent pas demander aide et con- seils auprès de ces responsables. C'est là, pensons nous, timidité et appréhension inu- tiles. Nous sommes persuadés que n'as cama- rades quels qu'ils soient seraient heureux d'aider les débutants. Il leur faut simple-- ment se rappeler qu'un Congrès est fait sur- tout pour mettre les nouveaux venus à l'aise et les aider. Il suffit d'organiser pra- tiquement cet aspect du problème.

Nous reviendrons au cours de l'année pro- chaine sur tous ces détails, très réels, de notre grande œuvre communautaire. Nous redisons encore en conclusion à tous nos camarades : «Vous êtes libres de vos créa- tions. Usez-en le mieux possible pour que leur vérité ne soit pas prisonnière ou limi- tée. Et même si vous vous sentez assez solides pour reprendre votre liberté totale, prenez-la, nous savons qu'elle sera désor- mais toujours soucieuse de servir la eau.se de l'enfant parce que vous êtes un adhé- rent de l'Ecole Moderne. »

Elise FREINET.

P.<itience ! Nous avons mobilisé des œuvres pour la réalisation des films fixes. Or, mal- gré nos rappels, l'appareil qui nous per- mettra de ·faire les travaux à Cannes n'est pas encore livré. Il le sera paraît-il S0\13

quelques jours

(11)

~,....,....---~,------

678

L'EDUCATEUR

Cliché de la BT « Un marché en Afrique noire »

Pour les Conférences Pédagogiques 1954

Elles traiteront cette année de deux questions qui nous intéressent au plus haut point et sur lesquelles nos camarades doivent être en mesure d'apporter les points de vue et les résultats du travail pratique de l'Ecole Moderne.

C'est pour les y aider que nous donnons ci-dessous quelques notes

La santé des enfants

C'est depuis longtemps une rubrique permanente d'Elise Freinet. Nous som- mes donc tout particulièrement heureux que cette question, sous ses divers aspects, soit maintenant soumise à l'attention de la masse du personnel enseignant.

Le sujet proposé se présente en trois points que nous aborderons séparément : 1° L'efficacité du travail scolaire et la santé des enfants.

2° Aménagements des programmes et des horaires.

3° Ad1aptation des méthodes de travail en classe et après la classe.

L'efficacité du travail scolaire et la santé des enfants

Pour si paradoxal que cela paraisse cette relation entre l'efficacité du tra- vail scolaire et la santé des enfants est une notion nouvelle sur laquelle on 1a raison d'attirer l'attention des éducateurs.

Les éducateurs - et les parents aussi - commencent seulement à com- prendre et à admettre cette imbrication totale des problèmes : vie et compor- tement des individus, intelligence et développement des facultés, acquisition des connaissances. Nous portons encore le poids des vieilles concep.tions psy- c}iologiques, à base religieuse, qui séparaient le corps et tout l'aspect matériel et matérialiste de la vie, de l'âme, de la penst\e et de l'esprit qui cc l'habitent,, sans s'y intégrer, les cc facultés» jouant un rôle presque autonome et déper- sonnalisé. La conséquence en était, et en reste, que mémoire, intelligence, ima- gination, attention, sont des attributs qui sont donnés à l'enfant et à l'homme et qui sont développés par l'école selon des processus eux aussi autonomes, séparés à dessein de la vie de l'individu dans son milieu.

On restait - et on reste bien souvent encore - persuadé que la naissance et le développement de ces facultés intellectuelles et momies étaient totale-

(12)

L'EDUCATEUR

679

ment sans rapports avec le comportement et les possi}Jilités physiologiques des individus. On apportait même d'éminents exemples qui tendaient à prouver que la faim, la mutilation et la souffrance sont au confoaire favorables à l'élé"

vati<m intellectuelle et à la culture supérieure des individus. La vie des sectes religieuses .et l'exemple exaltant d'hommes supérieurs chez qui l'esprit semble avoir totalement dominé la matière donnaient corps à cette conception dua- liste de la nature humaine.

Il en r.ésultait, pour ce qui nous concerne, nous instituteurs, qu'on nous conseillait de faire nos leçons et de mener notre classe d'une façon 'également dépersonnalisée, en exigeant même travail et mêrrie rendement de l'enfant mal alimenté ou mâlade que de l'individu bien portant et physio1ogiquement bien équilibré. Et quand le rendement s'avérait forcément très inégal, inspec- teurs et parents s'en prenaient •aux méthodes et au savoir-faire insuffisant de l'éducateur.

Il y avait même cette tendance, en tous points déplorable à penser qU:e plus l'enfant est débile et faible physiquement, plus il est prédisposé à déve- lopper ses facultés d'intelligence qui compenseront ses insuffisances vitales.

Et nous ·avons tous dans nos souvenirs pédagogiques ces exemples de parents qui nous disent :

- ;Mon enfant n'a pas de santé ... Il ne pourra pas faire sa vie dans les métiers diffici1es. Il faut le pousser pour en faire un instituteur.

Voilà la situation actuelle des rapports aptitude scolaire--s·anté.

Quel est Le point de v'U<e actuel ,

Selon notre habitude, avant d'aller c)1ercher des raisons savantes dans la philosophie ou la médecine, nous parlerons bon sens et nous nous y sommes déjà employé, notamment dans notre livre Essai; de Psycholo·{jie sensilble Gtptpli- quée à l'é<d:!Ucation.

Nous avons montré dans ce livre que l'individu se construit par son expé- l'ience tâtonnée dans son milieu, que l'intelligence, l'attention ou la mémoire ne sont pas des facultés dont on peut artificiellement définir l'importance et les contours mais seulement des •aspects d'un comportement vital complexe dont les lois, à découvrir'. et à préciser, ne sont pas celles qu'une fausse science psychologique a édictées arbitrairement.

Et le bon sens nous dit aussi que, dans ce complexe, l'aspect physiologique du problème est non seulement important mais primordial : une mauvaise digestion entraînant la migraine rend tout effort intellectuel imp'ossible, la congestion du foie fait les individus acariâtres et incompréhensifs, l'excitation du cœur nous vaut les instables et les coléreux. Nous n'aurions, pour nous con- vaincre de ces relations de cause à effet, qu'à nous souvenir de notre propre enfance. Il suffit d'un bouton mal placé qui cuit ou démange pour que de- vienne impossible la longue station assise sur les bancs incommodes. On dit que « ventrn affamé n'a pas· d'oreille n ; mais. qui redira, à l'intention des édu- cateurs, les conséquences sur le travail scolaire et sur l'attention de ces tirail- lements de ventre qui marquent l'approche -de midi, la somnolence de la diges- tion ou même cet état d'hébétude de l'élève interrogé chez qui le cerveau se vide brusquement de tout son sang et qui ne retrouve plus « Q.eux idées n,

quelles que soient d'autre part ses aptitudes intellectuelles. Et même la colère de celui qui voit rouge n'est que la conséquence d'un état de congestion qui enlève à l'individu toute maîtrise de ses nerfs et de ses actes.

Ce sont là des considérations trop simples pour qu'on ait beso.in de les 11appeler. Il a fallu toute la longue erreur inhumaine et illogique d'une psy- chologie, d'une pédagogie, d'une philosophie et d'une science à contre-sens pour que nous soyions obligés de redire ces notions élémentaires qui doivent guider notre comportement d'éducateurs.

Les instituteurs devraient reprendre conscience de ces considérations de bon sens: pour eux d'abord, en examinant loyalement et sans parti-pris leurs propres erreurs ; pour leurs propres enfants dont ils sacrifient bien souvent la santé pour une illusoire réussite aux examens ; pour la reconsidé- ration ensuite de leur comportement avec les enfants qui leur sont confiés.

Ils réapprendront alors à trouver les vraies ca1.1ses physiologiques de bien des dMjciences scolaires et alors la pédagog·ie entrera peut-être dans une nou-

(13)

680

L'EDUCATEUR

velle phase, dans 1'aquelle on demandera d'abord à une action efficace sur la santé de l'enfant les remèdes aux insuffisances de base constatées dans le pro- cessus scolaire.

On se rendra compte alors qu'il est inutile de pousser ou de traîner un enfant qui ne peut pas fixer son attention, qui est instable, incapable de volonté, nerveux et déséquilibré. Faisons disparaitre d'abord les causes physiologiques de cet état de fait et nDus travaillerons alors avec une efficience accrue et sans drame en nous appuyant sur la stabilité relative enfin retrouvée.

Nous parlons ici avec notre longue expérience à l'Ecole Freinet où nous avons vu passe-r tant d'enfonts rejetés comme impossibles par l'école habi- .tuelle.·

Toujours, dans tous les cas, nous nous sommes appliqués à améliorer la .:santé (ce mot de santé étant pris dans son sens large et total). Q·uand les· condi-

··etions pour ainsi di_re organiques d'une meilleure santé étaient réalisées, nos

• enf1ants faisaient immédiatement de très grands progrès et rattrapaient le retard qui les handicapait.

Nous ne pouvons donc qu'approuver la tendance actuelle à mieux surveil- ler la santé des enfants, à l'école et hors de l'école, et nDus nous réjouissons de voir l'attention des instituteurs attirée sur cette notion des rapports directs et permanents entre efficacité du trav-aill et santé.

Nous approuvons 1'a tendance, mais nous faisons par contre de très graves réserves sur les techniques de soins aux enfants et notamment sur :

1° la pratique des vaccins ;

2° le rôle para médical qu'on voudrait faire jouer aux éducateurs pour cette pratique.

Nous êiemandero0ns à nos oamarades de poser, en conférences pédagogi- ques, ces deux graves problèmes qu'Elise Freinet a ici même longuement débattus.

Le moins qu'on puisse dire, pour ce qui concerne les vaccins, c'est que leur inoccuité est loin d'être unanimement reconnue par le corps médical. De tous les coins de France, des camarades nous signalent des accidents graves consé- cutifs aux V1accinations. Et nous connaissons tous de nombreux médecins qui, sans s'opposer Duvertement à la Faculté et à la loi nous conseillent au moins une grande· prudence. Nous demanderons donc en c-0nséquen'ce, aux camara-

<les de faire propos.e.r l'ordre du jour très sage et très mesuré voté à l'una- nimité pa_r le Congrès de Chalon.

Les .ilnstitutewrs, soucieux {ile. la santé des enfants qui leur sont confiés, et conscients de leur responsabiiité dans l'application dles lois vaccinales,

- c•onstatent que le monde médical et pl.us encore le grand public sorit !f;ivi- .sés SUIT l'opportunité des vaccinations;

- exigent que chaque malade, chaque ciltoyen soi.t l~bre de chois"ir son pra- ticien et ·die s'en remett;re à son dîagnostic et à sa pratique médicale. Seul le médecin die famille, qu~ connaît les d.i<ûhèses fœmic"/Ji;ales, est açc1'édiité pour auto- rW;er de·s therapeutique·s dont il garde la resp1onsabilitéi tant pour ce qwi regarde la médecine préventive que la mé«llecine .de cu.re ; .

- s'~nsurgent oontre une médecine d'autoritarïsme qui ;;ans avoir fait la prewve idl~ l'inocuité des pratiqu.es vaccinatoires et des cures de sana passe outre aux déciisions du médlecin dle famille et aµ refus !l.e l'intéressé lwi-même ;

- réclam,ent des :mesure;; dl'hygiène générale (alimentation, logements, exer- ci,ces physiques, aérati•on, soleil) décisftves sur la santé;

- protestent avec énergie contre l'enta.ssement des élèves dans les classes -surchargée·s, les tawd'ris scolaires;

- refusent les vaccinations en troupeau et exigent que chaque parent choii- .sisse le d!octeur responsable pour les va.ccf!nations die ses enfants ou refwse pure- ment et simplement les vaccinations qu'il redoit1te ;

- militent pour une médecine hmnaine scient'ifvque et libre.

Et deuxièmement, il serait nécessaire de rappeler aux éducateurs qu'ils n'ont point à se faire les rabatteurs pour des dispositions légales qui restent :au moins très controversées. Ils n'ont pas à prendre à la place des organis- mes responsables des responsabilités qui ne leur incombent pas. Il ne leur appartient pas de forcer la main aux parents qu'.ils doivent au contraire

(14)

L'

EDUCATÉUR

681

éclairer sur la position qu'ils prennent eux-mêmes, en toute connaissance de

cause. Il faut que les parents, même s'ils font vacciner leurs enfants, com-

prennent qu'il ne s'agit pas là d'une opération bénigne, mais d'un acte quj peut engager la santé et la vie de leurs enfants et pour lequel toutes dispositions

médicales très sévères doivent être prises. ·

Le problème des locaux scolaires et de la surcharge des classes doit être discuté également à cette occasion. Il est plus grave que jamais. L'entasse- ment des élèves dans des locaux trop petits, même si les conditions. d'hygi.ène sont respectées d'autre part, est un véritable danger per,manent pour les en- fants et pour les maitres. Ajoutons qu'elle entrave tout véritable travail péda- gogique et que, pour ces deux raisons, on ne sauraj.t le tolérer.

Nous demandons à nos camarades de poser en .C.P. les revendications sui- vantes:

1° Pour des raisons primordiales dei santé, le cubage d'air prévu par la. loi dioitl être 9trictement respecté. Les instituteurs doivent refuser les élèves quand le plafond est atteint.

2° Dans les constructions nouvelles on doit prévoir des locaux plus spacieux, conçus selon les données et les besoins de l'Ecole Moderne.

3° Les cours de récréation doivent être agrandies. En aucun cas la construction de locaux nouveaux ne saurait empiéter sur les espaces libres poùr récréation.

4° Des cantines doivent être organisées dans toutes les écoles et dans les nieilleures DOnditions d'hygiène générale et alimentaire·.

L'aménagement des prog;rammes et des horaires, l'adaptation des métho- des supposent donc, pour ce qui no'Us concerne, nous éducateurs, une ;recon- sidération profonde des processus éducatifs sans l'aquelle. toutes les solutions proposées ne seront jamais que de vains rapiéçages sans lendemain.

Et à cette occasion les camarades devront aborder un problème dont nul

11 'ose discuter : ce lu~ des d!evoilrs à la maison.

La surcharge des programmes, les exigences surtout des examens d'entrée en 6• plus encore que le C.E.P.E. font que la quantité de devoirs ne cesse de s'accroître. Tous les parents s'en étonnent et s'en émeuvent. Mais ils n'osent protester. Ils se contentent de faire les dev·oirs de leurs enfants et d'ajouter aux exigences du maitre le poids de leurs déceptions et de leur énervement ..

Il en résulte que des enfants de 10-11 ans travaillent en classe 5 à 6 heures.

par jour, que .suivent 2 ou 3 heures de devoirs du soir. Nous demandions avant guerre que la semaine de quarante heures soit strictement appliquée;

aux enfants. La revendication pourrait être reprise.

Nous verrions donc comme mots d'ordre à l'issue des discussions :

- Semaine obligatoire de 40 heures (sans heures supplémentaires) pour l'enfant de 5 à 14 ans. ·

- Interdiction des d~voirs sous ),'ancienne forme scolastique si obsédante.

~ Activités nouvelles en classe et hors de classe, axées swr l'intérêt et la vie des enfants, a.fin d'éviter la fatigue anormale et déséquilibrante. (On p;ourrait même entrer dans le détail dies activités possibles).

- Réforme des examens d'entrée en sixième pour mieux les adapter aux possibi- lités des enfants à cet âge et éveiiller le sens critique, base de toute éducation scien- tifique et intellectuelle.

En conséquence de ces prises de position sur les problèmes divers de la santé des enfants dans ses rapports permanents avec. l'école et l'éducation: les éducateurs doivent, en toutes occasions, infonner les parents d'élèves pour que s'institue une collaboratjon permanente Ecole-Famille qui permettra !',abou- tissement de nos communes revendications.

Les Conseils de Parents d'élèves pourraient dès maintenant être directe- ment intéressés à l'ordre ·du jour des Conférences Pédagogiques et peut-être

faire entendre leur voix. ·

L'ordre du jour porte d'autre part :

" Aménagement des programmes et des horaires_. Adlaptation des méthodes

lll1e trav,aill en ciasse et après la classe. »

Nous supposons qu'il s'agit ·de l'étude de ces questions dans le cadre tou-

(15)

682

L'EDUCATEUR

jours de la santé de l'enfant. O'est surtout du problème du surmenage ou dn

·« malmenage" qu'il sera <lonc discuté.

Il

Y.

a surme~age, non pas lorsqu'on a trop de travail, mais lorsqu'on est

·contraint d'exécuteT des tâc.hes ·qui ne répondent pas à nos besoins et qui exi- gent de ce fait des efforts anormaux qui sont toujours déséquilibrants pour l'individu.

Quand l'enfant veut tmvailler, parce qu'il sent profondément le but et le sens de ce travail, il ne se fatigue jamais de façon anormale. Il se peut qu'il soit las physiologiquement parlant, comme on est las au retour d'une belle

r~ndonnée en montagne. Seulement une bonne nuit de repos rétablit l'orga- .n1sme.

Les fatigues nerveuses dont les complications physiologiques et mentales :sont toujours si graves pour l'enfant et l'adolescent ne viennent jamais d'un

·excès de tmvail, mais d'un travail qui ne s'inscrit pas normalement dans le

.comportement vital de l'individu et qui use dangereusement. ·

Nous évitons d'une façon radicale ce surmenage et ce malmenage par nos techniques :

- qui donnent ou redonnent 'aux enfants le goût du travail vivant et motivé ; - qui intègrent le travail éducatif dans le processus de croissance et de cul-

ture des _individus ;

- qui garantissent cette efficience et ce succès sans lesquels l'individu a le sentiment de tdurner à vide, ce qui est toujours anormalement fatigant.

Nos enfants travaillent autant sinon plus que ceux des classes tradition- nelles. Ils ne sont jamais surmenés.

Enseignement du calcul au C.M. et F. E.

Telle est la deuxième question dont on amorcera la discussion qui se pour- suivra l'an prochain.

Nous ne res_sasserons P'as ici les notions courantes que vous pourrez trouver dans n'importe quel manuel et <lans les grandes revues pédagogiques.

Nous dirons plus particulièrement ce que nous apportons de nouveau et efficace, tant au point de vue théorique que pratique.

Le calcul vivant, lié aux véritables probllmes que posent le milieu, la culture, les achats, les approvisionnements, les opérations coopératives, les échanges, etc ...

Il faut reconnaître qu'un gros effort a été fait en France dans ce sens - et nous y avons largement contribué. C'est à la forme même des problèmes d'examens du C.E.P.E. qu'on peut mesurer ces progrès. Le temps est passé des problèmes rébus et des robinets qui remplissent et vident un bassin. L.es problèmes posés sont, de plus en plus, des problèmes en rapport avec les exigences de la vie et des métie.rs qu'auront à exercer les enfants. S'ils appa- raissent très souvent encore trop difficiles, c'est que les enfants ont été trop préoccupés des problèmes-problèmes, et qu'ils n'ont pias l'habitude de réfléchir aux véritables opérations qui correspondent aux données posées. O'est que nos enfants sont peut-être bien entraînés à calculer, mais qu'ils n'ont pas suffi- samment applis à acquérir le véritable esprit mathématique.

Et cet esprit mathématique ne s'acquiert pas par les problèmes des manuels scolaires, même lorsque leçons et exercices y sont classés par centres d'intérêts.

Seule la vie et l'expérience peu.vent y pourvoir.

C'est pourquoi nous présentons, pour cette discipline aussi, notre méthode naturelle de calcul, basée sur l'expérience vraie de la vie.

C'est sur cette différence qu'il y a entre les problèmes devoirs et les problèmes de la vie qu'il nous fa,ut absolument insister, car c'est là que rési<le le nœud vital de l'éducation mathématique. Tout comme réside dar1s la différence entre le texte libre exploité et la lectu1·e, même iintére·ssante, dl'un manuel, le nœud de l'expression par l'écriture et la lecture. ·

Références

Documents relatifs

ses ciTilisations étrangères pour nous canton- ner davantage dans l'étude de l'histoire de France, qu'il y aurait avantage à replacer de temps en temps dans le

Toujours est-il que, par la distinction que nous avons commencé à préciser, il y a vingt-cinq ans, nous avons quelque peu délimité le problème éducatif ; nous

Nous pourrions nous contenter, certes, de nous retrouver ch_aque année avec les quelques centaines de vieux habitués de nos congrès, et qui sont en définitive

ligents, les plus attentifs au travail de leurs enfants ne peuvent rester longtemps indif- férents. Les conversations, le soir à table,. Certes, les parents sont

Fichier documentaire ( 120 fiches cartonnées dans l'année). Nous vous demande rons a lors de vous abonner à L'Edu- cateur culturel. Pa rticipez au travail coopératif

Nous avions lancé un ap'pel auprès des bonnes volontés qui ne savaient comment s'employer. L'année prochaine, nous ferons mieux. De nouveaux participants vont

Remarques. inventer de nouveaux motifs. Les· derniers ' pétales s'ét.endent pres. DESNOS, Migron &lt;Chte-MmeJ. sition des ca.ma.rades pour réparation et m9_

Fichier de .géométrie (liches·.. le .processus unique et umversel. Pourtant, mon enfant accomplit. certains actes sans expérience tâtonnée personnelle, rien gu'en